Miss atomic bomb (+18) + Eilynn

 
Sale journée pour Jackson, de celles qu’il aurait bien terminé à coup de poison dans les veines, comme à la grande époque. Elle avait commencé par un appel de son agent lui annonçant qu’un gros client annulait sa commande, il n’avait pas aimé le premier jet de son travail, rien de mieux, de bon matin que de se voir retirer un contrat avec plusieurs zéros à la clé, mais c’était la règle du jeu. Et puis petit à petit le manque s’était insinué en lui, comme une piqûre d’insecte au départ et puis lui brûlant les veines petit à petit jusqu’à en devenir insoutenable. Ses périodes de rechute étaient de moins en moins fréquentes, plus le temps passait plus il maîtrisait, il avait appris à calmer le tremblement de ses mains, les migraines et l’envie irrépressible de se planter une seringue dans le bras, certaines fois il prenait des médicaments, d’autres un peu d’herbe pour se détendre, parfois une bouteille de rhum y passait, mais jamais en plus d’un an il n’avait craqué, jamais il n’avait retouché à l’héroïne. Et à chaque fois qu’il y pensait trop fort, à cette envie de rechuter, chaque fois qu’il se disait que personne n’en avait rien à faire qu’il se drogue et qu’il en crève, il pensait à Tahlia et il se souvenait que c’était faux. Elle le tuerait de ses propres mains s’il n’y arrivait pas tout seul, elle lui ferait payer parce que plus que tout elle tenait à lui, elle se battait pour lui, bien plus que Jax lui-même, elle était son amie depuis toujours et jusqu’à la fin, même si aujourd’hui leur relation était compliquée, ils restaient les meilleurs amis et par respect pour ce lien si fort, le camé tenait le coup et repoussait le manque. Ce soir d’ailleurs, pour se donner du courage et un coup de pied aux fesses, il s’était rendu à une réunion des drogués anonymes, avec son petit jeton dans la main comme preuve qu’il pouvait y arriver et sa fierté ravalée. Pourtant ça n’avait pas vraiment aidé, il avait vu des gamins pas plus vieux que lui à l’époque où il avait commencé et déjà bien plus amochés. Un groupe de personnes désabusées qui l’avaient plus tiré vers le bas que son contraire et il était ressorti de cette réunion plus mal qu’avant. Errant dans la ville pour rentrer chez lui, ou plutôt cherchant toute alternative pour ne pas rentrer s’enfermer seul, Jackson hésita à passer chercher de quoi se fournir chez Jeremy ou bien à s’arrêter dans un bar pour s’enivrer. Totalement désorienté il fut pourtant stoppé dans ses pérégrinations alors qu’une chevelure blonde vint croiser son chemin. Il mit quelques secondes à la reconnaître et avouons que c’est en réalisant qu’il se trouvait devant le casino qu’il comprit que c’était Eilynn. Elle lui tournait le dos et était assez loin pour ne pas l’avoir remarqué, s’aurait alors pu être facile pour notre homme de passer son chemin, de simplement l’ignorer pour éviter de se faire agresser par son franc parlé, parce qu’il n’était pas d’humeur, définitivement pas. Mais à croire qu’il avait envie de terminer cette journée comme il l’avait commencée puisqu’il s’approcha d’elle, sans aucune idée de ce qu’il allait bien pouvoir lui dire, pas forcément d’humeur à être incisif ou grinçant. Et c’est alors qu’elle lui tournait encore le dos et qu’il avait encore tout loisir de lorgner sur sa chute de reins qu’il se décide à l’aborder. Salut. Un simple salut, il n'était définitivement pas inspiré.

 
Il n’aurait pa dû, il le savait, il venait de commettre une grosse bourde. Eilynn continuait sa route comme si elle ne l’avait pas entendu. Peut-être ne l’avait-elle pas entendu, tout simplement et alors ça serait le meilleur dénouement à cette histoire, elle ne ferait pas attention au fait que Jackson marchait derrière elle et lui pourrait passer son chemin, tourner trois rues plus loin pour terminer chez lui et rentrer se vautrer dans son lit avec une bouteille et quelques cachets. Après tout, même si elle se retournait et dans l’hypothèse quasiment impossible qu’elle l’accueil avec un grand sourire, qu’allait-il bien pouvoir lui dire ? En vérité il ne la connaissait pas, coucher ensemble ne voulait pas dire grand chose de nos jours vous savez, on se faisait agresser verbalement dans un casino et on finissait nue sur une table de billard pour se quitter froidement. Mais de cette fille il ne savait rien, ni de sa vie, ni si sa mauvaise humeur de l’autre soir était un trait de caractère ou s’il l’avait simplement rencontré dans un de ses mauvais jours,  ça pouvait arriver, peut-être qu’en d’autres circonstances elle pouvait être douce et avenante, finalement lui n’était pas toujours cet homme antipathique et dédaigneux qu’il lui avait montré… quoi que, tout compte fait, si. Quelques secondes passèrent, Jax marchait toujours derrière la blonde, non pas qu’il la suive mais il semblait qu'ils aillent dans la même direction, ces choses là arrivaient parfois. Il ne se cachait pas pour la regarder, après tout le spectacle serait de courte durée puisqu’il allait bientôt changer de rue et puis il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’aussi détestable soit son caractère, elle était vraiment bien roulée, c’était indéniable. Seul maigre réconfort de cette journée désastreuse, la vue de ce corps. Puis elle se retourna. Puis leurs yeux se croisèrent. Puis il regretta dans la seconde tout ce qu’il avait pu penser de sa plastique ou de son éventuel bon caractère. Son regard glacial, sa voix tranchante, pas de doute, il avait affaire à la même Eilynn que l’autre soir et c’était clairement une garce jusqu’au bout. Ils ne s’étaient pas revu depuis, quelques semaines s’étaient écoulées, elle ne lui avait pas manqué, en vérité il n’y avait pas vraiment repensé, notre artiste n’étant pas du genre à s’endormir en rêvant à ses conquêtes. Ils avaient passé un moment des plus déroutants, désagréables et malgré tout torrides. Il avait laissé à Jax la sensation d’un instant volé, sorti d’un rêve incommodant, de ceux dont vous ne savez pas si vous êtes éveillé ou encore en plein cauchemar et ce jusqu’en se couchant ce soir là. Il n’avait pas forcément l’envie de renouveler l’expérience, se faire insulter une soirée entière, il n’était pas assez masochiste pour ça. Pourtant faute était de constater qu’il était comme attiré par cette fille, comme par son reflet dans un miroir, comme son double féminin, tout aussi grinçante et insupportable que lui. Il s’arrêta à sa hauteur, la couvant de son regard indéchiffrable, presque moqueur, presque vide alors que ses yeux à elle lançaient des éclairs. La glace et le feu. C’est ça. Je n’avais pas eu ma dose de sarcasme de la journée alors en te voyant ce fut comme une révélation, j’me suis dis que je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité de me faire cracher dessus. Il la provoquait, il aurait pu ne rien dire, ou juste une banalité mais il se glissait totalement dans son jeu comme s’il cherchait le bâton pour se faire battre. Tu as l’air de merveilleuse humeur ce soir, un vrai rayon de soleil ! C’est une habitude chez toi ? Ils avaient repris leur marche, sans vraiment s’en rendre compte, lui enfonçait ses mains dans les poches de son jean et souriait nonchalamment.

Même s’il vivait à Bowen depuis de nombreuses années déjà, Jackson ne connaissait pas grand monde. On ne pouvait pas dire qu’il avait beaucoup d’amis. Et pour cause, il n’était pas sociable, il avait du mal à se lier avec les gens, ça avait toujours été, en marge de la société il n’entrait pas dans les cases et était toujours passé pour le garçon bizarre. Son addiction n’avait pas arrangé les choses, il s’était renfermé totalement sur lui-même se créant une carapace que peu avaient réussi à percer, certains avaient essayé, beaucoup s’étaient découragés. Dans ce qu’il pouvait réellement appeler ses amis ne restaient que Tahlia, l’éternelle, la meilleure amie, celle qui avait vu le pire de lui et n’avait jamais pris peur et puis Devan, même s’ils s’étaient grandement éloignés au fil du temps, Jax savait que s’il voulait l’appeler un jour son ami répondrait toujours. Les autres c’était du passages, il rencontrait des gens bien mais ne cherchait pas forcément à s’attacher à eux par peur qu’ils ne se lassent de ses accès d’humeur et sa rêverie permanente. La seule à qui il s’accorchait c’était Tamsin évidemment, son évidence, bien qu’il aurait tellement préféré ne pas en être dépendant, elle était pourtant sa drogue la plus dure et la pire de toutes, celle qui lui faisait perdre la tête et perdre pieds malgré le temps qui s’étirait, malgré les absences et les désillusions, ce qu’il ressentait restait toujours aussi fort. Quant à Eilynn… ma fois, c’était une sorte de virus, comme un mauvais rhume, difficile d’y échapper, pas forcément agréable mais bon à rester au lit ! En vérité ce soir il se serait bien passé de son caractère de merde et pourtant c’était lui qui la provoquait, allez y comprendre quelque chose, lui même ne comprenait pas ! Bien malgré lui alors que la blonde réagissait à sa première pique et de façon virulente à souhait, Jax se mit à sourire. Peut-être qu’elle avait raison au final, peut-être qu’il était maso… après tout il était bien accro à ses aiguilles qui le faisaient souffrir, comme s’il aimait se faire du mal, peut-être que ça lui plaisait de se faire rembarrer et rabaisser par la jeune femme qui semblait elle aussi jubiler de pouvoir se défouler sur lui. En un sens elle était comme lui, bien qu’elle semblait agacée de le voir et alors qu’elle aurait simplement pu couper court, elle fonçait dans la bataille comme si elle n’attendait que ça. D’ailleurs alors qu’il la complimentait faussement, Eilynn vit rouge. Lui n'avait qu'une chose en vue, d’ici quelques secondes ils allaient se séparer, lui prendrait la première rue à droite et elle n’aurait plus à subir sa gouaille alors il joua le jeu jusqu’au bout et passa son bras autour de ses épaules pour faire monter sa rage davantage. Je savais qu’au fond ça te faisait plaisir de me voir ! Tout dans leur attitude était faux et surjoué, les sourires trop étirés, la voix faussement enjouée et les mots prononcés. Pourquoi est-ce qu’ils se donnaient tant de mal ? Peut-être qu’au final ils aimaient ce petit jeu. Il risquait de se prendre un poing dans le nez, Jax savait qu’Eilynn n’hésiterait pas une seconde et il l’aurait peut-être mérité. Peut-être que je suis heureux de te voir finalement… 3… 2… 1… Il la lâcha et s’arrêta. Enfin j’étais heureux de te voir, les meilleurs blagues sont les plus courtes. Au plaisir ma belle ! Il gardait son sourire forcé tiré aux lèvres jusqu'au bout et puis il allait rentrer chez lui et la planter là, le comble du je-m’en-foutisme et du foutage de gueule. Elle allait fulminer et lui ça l’amusait beaucoup. S’aurait pu être agréable de la déshabiller à nouveau, de profiter de son corps et de terminer la soirée en beauté, si elle n’était pas aussi garce, s’il n’avait pas à subir son caractère.

Il ne savait pas bien pourquoi il la provoquait finalement, s’aurait été bien plus simple de continuer son chemin sans même faire attention à Eilynn, au lieu de l’aborder et de jouer avec ses nerfs, mais allez savoir pourquoi, Jackson aimait parfois se compliquer la vie. Ca n’était pas toujours comme ça, c’était même plutôt rare, la plupart du temps il était plutôt du genre à laisser couler les choses, à ne pas se faire remarquer, comme ça on le laissait tranquille, parce qu’en temps normal il avait horreur qu’on vienne l’emmerder… mais avec la blonde c’était l'exception qui confirmait la règle pourrait-on dire. Il semblait au jeune artiste que la moutarde montait au nez de la croupière de seconde en seconde, elle allait exploser et ça ne serait pas joli à voir. Mais peut-être qu’il pourrait se tenir à distance de ses foudres jusquà ce qu'il la plante en la quittant pour rentrer chez lui... Elle ne retira pas ce bras qu’il passa autour de ses épaules avec toute la folie qui le caractérisait ce soir et, encore plus étrange, elle n’en dit rien, probable qu’elle n’en pensait pas moins mais finalement peut-être que le fait qu’ils soient en pleine rue la décourageait de piquer une colère monumentale ou bien de lui mettre son poing dans la figure. Oui, peut-être avait-elle finalement un minimum de savoir vivre et de self-contrôle. Ce qui était sûr c’est qu’elle n’appréciait pas vraiment ce rapprochement, en témoignait son corps tendu comme un arc et sa mine fermée, pas de doute, intérieurement elle fulminait la jolie blonde.
Comme prévu dans son plan de génie, Jax la planta là quand arriva la rue qui menait jusque chez lui. Il dessina sur son visage un sourire presque triomphant, comme un parfait mufle qu’il se découvrait être. Enfin Eilynn laissa éclater le fond de sa pensée, n’hésitant pas à donner de la voix et se moquant bien que les passants se retournent sur leur passage. Ne t’en fais pas, je t’oublierai dès que j’aurai passer la porte de mon atelier. Et c'était bien ce qu'il comptait faire, il la salua d’un geste de la main et allait se retourner pour tracer sa route comme la belle venait si justement de lui conseiller. Mais c’était sans compter sur une nouvelle salve de paroles des plus charmantes de sa part. Une nouvelle fois un sourire s’étira sur les lèvres du peintre bien malgré lui, à croire qu’il appréciait réellement de se faire hurler dessus par cette hystérique, d’ailleurs il s’était arrêté de marcher, restant sur place dans sa petite allée déserte, à une distance raisonnable d’Eilynn. Il fronça ses sourcils sombres et son visage se fendit une moue faussement perdue. Raté dans tous les domaines ? Si ça te fait plaisir. J’ai pourtant bien eu l’impression que je n’étais pas si mauvais pour m’occuper de tes fesses… Il se racla la gorge, comme s’il cherchait dans sa mémoire ce qui restait pourtant un souvenir bien présent. ...Oui, plusieurs fois même. Avoue-le, c’est peut-être la seule chose qui puisse nous rapprocher. Il haussa les sourcils, la fixant de son regard si pénétrant pour mieux la provoquer. Il savait qu’il avait raison même si peut-être qu’elle ne voudrait jamais l’admettre, après tout c’était sûrement bien trop difficile pour elle de concevoir et d’accepter qu’un artiste médiocre puisse être une bête de sexe au point qu’elle ait l’envie d’en redemander. D’ailleurs, accepterait-il si elle le faisait...

On aurait dit une dispute de couple en guerre en plein milieu du champ de bataille qu’était la rue, quelle chance, ils avaient même un public. Jackson avait horreur de se donner en spectacle et le fait de se retrouver dans cette petite ruelle à l’écart des autres l’arrangeait bien, qu’Eilynn reste dans la lumière si ça lui plaisait tant de jouer la dramaturge, après tout c’était elle qui se trouvait à quelques pas de son travail, où n’importe quel client du casino pourrait la reconnaître, mais après tout, c’était bien son problème, Jax n’en avait rien à faire. J’ai pourtant l’impression que je suis bien présent pour quelqu’un qui n’existe pas. Arrête de me hurler dessus tu seras plus crédible. Une vraie querelle de gamins trop fiers. En attendant le peintre voulait réellement rentrer chez lui et pourtant il restait là, planté comme un con, à la regarder l’insulter sans broncher, son petit sourire vicieux au lèvres, comme s’il aimait ça. Peut-être finalement qu’il aimait, c’était le pire, clairement il n’était pas guéri de ses névroses le pauvre garçon. Il était surtout paumé Jackson, il n’allait pas bien, mais ça il n’en parlerait jamais, surtout pas à Eilynn, lui montrer ses faiblesses serait la pire des choses pour qu’elle s’en serve et lui fasse réellement mal un jour. Elle n’avait pas à savoir, elle n’avait pas à connaître le vrai Jackson, celui qui souffrait, celui qui était malheureux. Tamsin lui manquait comme jamais il n’avait été en manque, même pas de ses drogues, alors peut-être que c’était à cause d’elle qu’il partait en vrille, qu’il acceptait de se faire insulter par Eilynn parce qu’il ne se respectait même plus, il n’avait aucun respecte pour lui-même alors autant se faire traiter comme un moins que rien par une femme parce que la seule qui avait vraiment compter l’avait mis plus bas que terre, il n’était plus à ça près finalement. Voilà qu’une nouvelle salve de mots les plus tendre reprenait, elle semblait prendre tellement de plaisir à tenter de le blesser. Si elle savait qu’il n’en avait rien à faire, qu’il en avait vu d’autres, que ses mots si petits, si viles, étaient simplement insignifiants au oreilles du peintre. Qu’elle l’insulte, si ça lui faisait du bien, chacun prenait son plaisir comme il pouvait. Le pire c’était peut-être qu’elle déteignait sur lui et qu’il entrait dans ce jeu stupide. Elle s’approchait de lui, probablement sans s’en rendre compte ou peut-être pour finalement lui filer cette gifle qu’elle mourrait d’envie de lui mettre dans la figure. Mais même si ses mots n’étaient pas les plus tendres, tout son être semblait pourtant se tendre vers lui, comme s’il trahissait de lui-même une envie qu’elle faisait tout pour cacher par son agressivité. Non, j’suis pas doué… Bordel il devrait déjà être rentré chez lui, sur son canapé avec un verre de rhum et un joint à la bouche, au lieu de se disputer comme un chiffonnier avec cette fille qui lui mettait les nerfs en pelotte. Et pourtant il restait, il était toujours là, à la provoquer du regard, comme s’il attendait quelque chose. Comme s’il attendait la gifle, ou bien qu’elle se jette à ses lèvres, qu’elle se pende à son cou. Mais non ! Mais quel idiot, mais pourquoi est-ce qu’il pensait à ça et… non, qu’il arrête fixer ces lèvres et ce corps, qu’il n’oublie pas qu’elle était une vraie garce, la pire du genre. En vérité elle avait cette attraction sur lui, bien qu’elle lui tape sur le système, c’était à n’y rien comprendre. Ne t’approche pas trop Eilynn, tu pourrais me tomber dessus… Quoi que j’suis un mauvais coup, le pire que t’ai eu... finalement y a aucun risque. Elle était à présent tout près de lui, trop près pour qu’il ne tienne le choc. Il l’attrapa par les épaules et la plaqua contre le mur, il approcha son visage au plus près du sien. Maintenant je vais rentrer chez moi si tu veux bien. Il ne l'embrassa pas, plutôt mourir que d'être le premier à craquer. Mais elle pouvait le suivre si l’envie était trop forte, il ne désapprouverait certainement pas.

Finalement Jackson savait parfaitement pourquoi il restait vissé là, sur place, face à une Eilynn qui prenait un malin plaisir à tenter de le déstabiliser. C’était pour une raison simple et bête, totalement physique, totalement irrationnelle en vue du désamour qu’ils se portaient, il avait envie d’elle et ce désir balayait tout sur son passage, il se moquait bien que cette fille lui tapait sur les nerfs, il se foutait qu’elle tente de l’écraser de ses mots comme un vulgaire insecte, ce désir se riait du fait qu’elle veuille le dominer de toute sa personne pour lui montrer qu’il n’était rien, non, tout ça il n’en avait rien à faire. Le désir il ne voyait que sa poitrine qui se soulevait à chaque fois qu’elle soupirait, que ses pommettes qui rougissait quand elle se sentait piquée par ses mots, que ses lèvres qui crachaient son venin de façon si sensuelle, tout en Eilynn n’était que provocation et séduction, tout était attirant chez elle, ses longues jambes et ses cheveux qui caressaient la cambrure de son dos. Même sa voix qui ne se voulait pourtant pas tendre. Mais il n’avait aucune envie de tendresse, la douceur il en avait déjà fait les frais, il s’était vautré dedans avec une Tamsin qu’il avait adoré, la seule qu’il avait été capable d’aimer, depuis elle plus rien ne comptait, surtout pas les sentiments. De toute façon il n’était surtout pas question de quelconques sentiments envers Eilynn, mis à part peut-être un certaine animosité qui se traduisait étrangement par une envie de la plaquer contre un mur et de laisser exploser sa rage de façon parfaitement indécente. Ce que Jax fit, sans se poser trop de question, comme pour la faire s’enflammer et pour mieux la faire rugir lorsqu’il lui annonça qu’il allait la planter là pour rentrer chez lui. C’était de la pure incitation au meurtre, ou bien à le suivre, après tout, même s’il ne l’avait pas invité, il ne refuserait pas cette idée, bien au contraire. D’ailleurs il ne fallut pas bien longtemps à la blonde incendiaire pour faire comprendre à notre homme qu’elle ne le laisserait pas repartir si facilement, déjà elle tentait de reprendre le contrôle, en fait elle le reprit même totalement en empoignant son entrejambe sans aucun préambule. Jackson serra les dents et roula des yeux, elle n’y allait pas par quatre chemins et évidemment il ne resterait pas de marbre face à cette caresse, c’était impossible et elle le savait, Eilynn trichait, purement et simplement. Crois-moi “qu’elle” va réagir, mais il faudra que tu en assumes les conséquences. Il soupira en fermant les yeux, au moins il avait eu raison sur un point, ils cherchaient exactement la même chose de l’autre et la lionne était bien incapable elle non plus de résister à la tentation d’un nouveau corps à corps avec le bel artiste maudit. Il sourit en dodelinant de la tête alors que ses mains s’attardaient sur la nuque de la blonde, dégageant les cheveux qui couvraient ses épaules, découvrant sa peau délicate. Je n’ai jamais dis que je voulais rentrer seul. Il haussa un sourcil provocateur et plongea dans son cou pour une douce morsure comme elle aimait tant le faire. Puis il se dégagea, mobilisant toute force pour se sortir de sa délicieuse emprise. Son corps brûlant totalement d’envie il tendit la main vers Eilynn pour qu’elle le suive puisqu’elle lui avait clairement fait comprendre qu’elle ne comptait pas le laisser partir seul. Pour un mauvais coup j’ai bien l’impression que je te conviens parfaitement sur ce plan, sinon tu ne chercherais pas à y goûter à nouveau. Ce à quoi il ne pensait pas, parce que là il ne pensait plus, il en était simplement incapable, c’est qu’il allait la faire antre chez elle, dans son entre, dans son atelier et qu’il allait lui donner tout loisir de critiquer son art ou son mode de vie de plus atypique, à moins qu’il lui donne tellement de plaisir qu’elle en oublierait tout l’environnement qui l’entourerait… il verrait bien, de toute façon il n’avait rien de tout ça en tête, il attendait juste qu’elle attrape sa main.

Jackson était comme bon nombre d’hommes, absolument incapable de penser correctement lorsque le désir prenait le dessus, lorsque son deuxième cerveau prenait le contrôle. Ce soir on en avait la preuve flagrante alors qu’il entraînait la belle Eilynn par la main jusque chez lui. Belle elle l’était, c’était indéniable, irrésistible, sulfureuse même ! Mais elle était aussi parfaitement insupportable, à tel point que Jax, s’il réfléchissait encore, l’aurait purement planté là juste histoire de la laisser fulminer. En attendant il se laissait submerger par ses envies, il perdait le contrôle et finalement c’était agréable de lâcher prise, de ne pas penser, l’espace d’un moment, à ses démons, à ses névroses ou à cette vie qui n’était pas toujours tendre avec lui. Pour une nouvelle fois l’artiste prenait le risque de laisser les choses se faire naturellement et même si c’était avec cette fille qui lui tapait sur les nerfs, c’était pour le moins rafraîchissant. Et puis peut-être qu’ils ne se détestaient pas tant que ça tous les deux, enfin ça c’était encore à vérifier, là n’était pas la question, il y avait un terrain sur lequel ils s’avaient s’entendre alors autant s’y engouffrer. Léger… c’est moi qui ai fait tout le travail la dernière fois, j’espère que tu prendras un peu plus de risques cette fois-ci. Il la provoquait à son tour, c’était bien gentil de se faire piétiner par la belle mais dans l’histoire si elle avait pris tant de plaisir la dernière fois c’est que le garçon s’était donné à corps perdu pour la faire grimper aux rideaux. Ce fut sans broncher qu’ils parcoururent les quelques centaines de mètres qu’il leur fallait pour arriver chez Jackson, ils n’avaient pas grand chose à se dire en dehors des vacheries ou des murmures excitants et puis parfois il n’y avait simplement pas besoin de parler, notre homme étant un grand partisan du silence, il avait horreur de gaspiller sa salive pour rien et là, si ça n’était pas pour embrasser la belle blonde il trouvait que c’était inutile. Arrivés devant la porte défraîchie de son atelier Jax chercha ses clés, au fond de la poche de son jean évidemment, la croupière en profita pour le provoquer un peu plus sans oublier de lui dire ce qu’elle avait en tête évidemment. Jax soupira en insérant la clé dans la serrure. Tu parles trop, tu le sais ? C'est insupportable.Et comme pour la faire taire il l’attrapa par la taille pour l’embrasser tout en refermant la porte sur eux histoire qu’ils puissent s’ébattre à l’abris des regards. Maintenant qu’ils étaient seuls les choses sérieuses pouvaient commencer et Jax pouvait à loisir parcourir de ses mains ce corps qui lui donnait tant envie. Ses mains, son outil de travail, celles qui étaient continuellement tachées de peinture, qui n’étaient pas douces, dont il ne prenait pas soin, mais ces doigts si agiles qui savaient se faire doux quand il le fallait. Il s’en servait tous les jours comme d’un véritable outil, comme il se servait de ses pinceaux ou de ses crayons et si Eilynn n’avait pas été si occupée à se laisser aller à ses pulsions elle aurait pu découvrir de ses yeux tout l’univers du peintre, toute son antre dont il été si fier. Non ça n’était pas lumineux, son atelier était comme lui, sombre, en bordel et poussiéreux, il sentait l'alcool à brûler, la peinture à l'huile et cette herbe qu'il fumait trop souvent, il était parsemé de toiles, au mur, sur le sol, dans le passage, dans chaque recoin on pouvait percevoir son art, son âme d’artiste. Mais finalement heureusement que la blonde était occupée à autre chose parce qu’elle détesterait certainement cet univers si atypique tout comme elle semblait détester la personnalité de Jackson. Alors il jouait de ses doigts sur ce corps fin, il la faisait frémir sous ses caresses sans même avoir encore dépassé l’entrée de cet atelier. Je ne te propose rien à boire ? J'imagine que tu n’es pas là pour ça. Osait-il demander alors qu’il commençait déjà à la déshabiller. De toute façon il n'avait pas grand chose à lui proposer, peut-être avait-il quelques bières dans son frigo et une bouteille de rhum qui traînait quelque part mais Jax n'était pas de ceux qui recevaient souvent chez lui.

Il est vrai que notre homme avait une façon étrange de fonctionner, plus la blonde s'acharnait sur lui, plus il avait envie d'elle. Il n'était pourtant pas masochiste, dans l'intimité il était même plutôt partisan de la douceur et de la tendresse, en opposition totale avec celui qu'il montrait à tous. Mais Eilynn avait ce don pour révéler ses plus vils aspects, son côté animal, assoiffé de chair, ce mâle viril dans sa forme la plus primaire, s'il réfléchissait, Jax n'aimerait certainement pas ça, il avait pour principe de respecter les femmes, mais avec cette fille il ne réfléchissait pas, tout simplement. Heureusement, parce que s'il se mettait à penser, il la mettrait tout bonnement à la porte, elle et son insupportable aplomb. Et puis finalement il la respectait tout de même un peu, puisqu'il faisait tout pour lui donner du plaisir, il ne la prenait pas simplement pour la sauter et ne prendre que son propre plaisir, alors finalement peut-être qu'il restait gentleman même avec elle... au moins un minimum. Bref, ou en étaient-ils... Oui, leurs lèvres brûlantes qui s'accrochaient et leurs mains qui cherchaient chaque centimètre de peau, les vêtements de la belle qui s'éparpillaient sur le sol et son t-shirt à lui qui n'était plus qu'un souvenir. Elle le plaquait rudement contre le mur, certainement pour lui faire regretter certaines de ses paroles, comme pour lui montrer qu'elle avait le contrôle et puis surtout parce qu'il n'était pas question de tendresse entre eux, leurs ébats se devaient d'être violents sinon ils s'en détesteraient davantage à la fin. Et alors que Jax était au pied du mur, la bouche d'Eilynn jouait de façon experte sur les points les plus sensibles de son corps jusqu'à arriver à la partie la plus délicate de son anatomie, pantalon sur les chevilles il était à sa merci et il priait pour qu'elle continue de le torturer de la sorte durant des heures. Jamais l'artiste n'avait connu de fille qui lui donnait autant de plaisir physique, certainement parce qu'elle était la reine pour le frustrer de toute autre façon, lorsqu'elle se donnait à lui ça ne pouvait être qu'explosif. Evidemment il n'y avait aucun sentiments, voilà pourquoi, même s'il adorait leurs joutes, jamais Eilynn ne venait à lui manquer, jamais il ne la réclamait, voilà pourquoi, lorsqu'ils en auraient fini, il redeviendrait détestable envers elle et la virerait proprement de chez lui sans ciller. Ça faisait presque partie du deal finalement. Et alors que son plaisir arrivait presque à son paroxysme et que Jax se retenait de gémir, il la pris brutalement par les épaules pour la ramener à sa hauteur, il l'embrassa avec fougue, la mordant presque par trop d'empressement, il mourrait d'envie de venir en elle mais se retenait, elle n'allait pas gagner si facilement, le garçon comptait bien lui arracher quelques gémissements de plaisir en s’attaquant à sa féminité avant de terminer en beauté. Il pensa d'abord à l'amener jusqu'à son lit, mais ce n'était pas une bonne idée, trop de souvenirs étaient liés à cet endroit, bien trop intimes, des souvenirs d'une autre blonde, d'un amour perdu mais surtout de moments de tendresse, d'infime douceur, d'une époque où il avait été heureux, même si brève. Et il ne voulait pas mélanger ces précieux souvenirs avec ceux que leur seul désir dévastateur allait lui laissé ce soir, tant pis pour le confort, ils n'étaient plus à ça près. Jax l'entraîna alors jusqu'à son coin salon et poussa doucement Eilynn sur son canapé, pour retirer son pantalon, ses sous-vêtements et glisser finalement entre ses jambes. Ce ne fut qu'une fois que la blonde eut enfin lâché son premier soupir que Jax, triomphant, n'ayant rien perdu de son envie folle de la posséder, l'attira contre lui sur le sol, poussant la table basse et se saisit de tout son corps pour enfin la faire sienne.
Une nouvelle fois épuisés et ruisselants, les amants terribles se reposèrent sur le sol pour un répit mérité. Jax attrapa la bouteille de rhum qui traînait sur la table à sa droite, quand on disait qu'il en avait toujours pas loin... et se servit une gorgée méritée. Il tourna la tête vers Eilynn pour la lui tendre. Tentée ? Un sourire en coin il la laissa choisir. T'as quelque chose à faire cette nuit ? Si vous vous demandez s'il était épuisé, oui, il l'était, pour l'instant. Mais il se voyait bien continuer toute la nuit, si la belle était partante, un mélange d'alcool et de sexe pour une nuit détonante pour faire mentir ceux qui pensaient qu'on ne pouvait pas s'entendre d'une certaine façon si on se détestait. Mais il était toujours possible de trouver un terrain d'entente.