(kida) nightcall.

Nightcall.

Zéphyr & Kida

J’attends que la séance se termine. J’ai hâte car ce soir c’est moi qui fais la fermeture. Je n’ai qu’une envie voir sortir tous ces gens pour aller nettoyer la salle. Le générique du film tombe enfin sur la toile blanche. Et je pousse un soupir de soulagement. J’ai déjà rangé pas mal de chose durant la projection. Et j’ai même fais les caisses. Comme ça une fois le dernier client partis je pourrais tout verrouiller. Les premiers n’attendent pas la fin du générique pour s'éclipser. Je me suis postée à la porte et je les salue. Attendant désespérément le dernier. Il y a toujours des trainards, ceux qui se foutent que je termine avec un quart d’heure de retard. Il est déjà 23h30 et je n’ai qu’une envie regagner mon appartement ou m’attendent Scott et Soan. Même si notre fils doit déjà dormir depuis des heures. La salle est enfin vide, non encore un retardataire qui prend même le temps de bailler. "Allez barre toi." Je lui lance un regard qui en dit long sur ce que je pense. Monsieur prend son temps et bien moi je n’en ai pas. Ce n’est pas lui qui va se taper le nettoyage. Les portes frôlent même ses fesses au moment ou il passe la porte. "Joli petit cul en plus." Je lui fais un sourire pour m’excuser, mais je ne sais pas s’il a remarque. Trop occupé à allumer sa clope. Et le calme se fait. Je file directement dans la salle pour ramasser les papiers qui trainent. Le boites à pop corn vides ou à moitiés pleines. Quel gaspillage. Quelle porcherie. Les gens ne respectent vraiment rien. Je fais chaque rangée, même si je languis de rentrer je fais mon boulot correctement. Je n’ai pas envie de me faire houspiller demain quand je reprendrais mon poste. Et vu que je suis seule, je ne pourrais pas non plus coller la faute sur un de mes collègues. De toute façon je ne suis pas comme ça. Sauf quand on me soule. « Putain mais quel porc. » Je rage contre ceux qui ont collé leur chewing gum sur le tissu des sièges. Puis je vois un truc bizarre. Je le ramasse. Un portefeuille. « Tiens il y en a un qui va être content de sa soirée quand il va s’en rendre compte. » Et le je mets dans ma poche, content le laisser à la caisse avec un mot pour celui qui ouvrira demain. Et puis je sors de la salle. L’entrée est encore allumée. Du coup je coupe laissant juste les veilleuses qui ne s’étreindront que plus tard dans la nuit. Je vais pour rejoindre le vestiaire quand j’entends frapper sur la porte d’entré. « C’est quoi ce bordel. » Mais je ne me montre pas. Surement des jeunes qui font les cons. J’entends même un mec parler. Je ressors le portefeuille et je l’ouvre. Il appartient à un jeune. Et si c’était celui qui frappe avec insistance. Après tout il avait quand faire attention. En plus son siège n’était pas loin de ceux rempli de chewing gum. « C’est fermé. Revenez demain. »  Je crie pour qu’il m’entende. De toute façon il va me voir vu que je dois aller dans le hall pour laisser le portefeuille et aller récupérer les sacoches contenant l’argent. « Flute. Fais chier. » J’hésite quelques secondes et puis j’y vais, il avait qu’à faire gaffe. Et quand je m’approche je le vois. « Désolé c’est fermé. » Pourtant la personne derrière la porte a l’air de ressembler à la photo dans le portefeuille. Mais je ne suis pas trop du genre bon samaritain. Surtout quand il est minuit passé. Et qui me dit qu’il est seul et que ce n’est pas une entourloupe pour me piquer le fric de la journée.

Nightcall.

Zéphyr & Kida

Je n’ai qu’une envie finir mon travail pour rentrer chez nous. J’ai horreur d’être de fermeture et encore plus quand je suis toute seule à l’assurer. J’ai toujours la sensation qu’il y a des tas de choses à faire. Que les spectateurs de la dernière séance trainent pour m'enquiquiner. Et qu’ils laissent la salle comme des petits cochons ajoutant ainsi du boulot. Alors quand en plus j’attends quelqu’un crier derrière la grille, cela me soule encore plus. Je soupire et continue de faire ce que je suis en train de faire. Au départ je pense à des gamins. Et puis vu son insistance, je me doute que c’est le mec du portefeuille que j’ai trouvé entre deux rangées de siège. Il a du se rendre compte qu’il l’avait perdu. Mais je m’en moque. Et c’est trop tard. Il n’a qu’à revenir demain, ce que je lui suggère. Je ne suis pas là pour faire des heures supplémentaire ou bien servir à remettre des objets perdus. Mais il n’a pas l’air de comprendre la chose. Ou alors il espère que je fais faire preuve de bonne volonté. Alors je m’avance vers la grille pour lui rappeler de revenir demain. Il est assis par terre comme un pauvre malheureux, Il a ses jambes entourés de ses bras. Comme si la terre venait de s'effondrer. Il est vrai que perdre un portefeuille est toujours ennuyeux. C’est un objet important qui contient souvent tous nos papiers, voir même des souvenirs personnels que l’on a peur de perdre. Mon regard rencontre le sien. Il a l’air vraiment embêté. Il se relève et je reste là à le regarder. Je me sens un peu idiote sur le coup. L’alarme n’est pas branchée. Et en plus j’ai le portefeuille dans ma poche. Bien entendu il profite du fait que je m’attarde pour me relancer. M’expliquant sa vie comme si elle pouvait m’intéresser. Mais cela confirme le fait que le portefeuille est à lui, même si pour le moment je ne lui ai pas dit que j’en avais trouvé un. « Oui je comprends mais j’ai fermé et c’est compliqué de tout réouvrir. » Quel mensonge, cela ne me prendrait que quelques secondes pour l'ouvrir. Mais les minutes s’écoulent. Il se décide enfin à demander. Il a l’air assez obstiné. « J’ai en effet trouvé quelque chose dans la salle de la dernière séance. Vous y étiez ? » Au lieu de perdre mon temps je ferais mieux de lui filer son portefeuille direct. En plus en forçant un peu il passerait par la grille. Bon cela risquerait de l’abimer mais au moins je serais débarrassée et il pourrait se tirer. « Écoutez si vous avez cinq minutes, le temps que je finisse je pourrais vous le donnez en sortant. » Je pense que c’est la meilleure des solutions et puis au moins il ne me soulera pas et je pourrais enfin tout clôturer et penser à rentrer chez moi. Et à cet instant c'est tout ce que je veux. Retrouver mon foyer, mon homme et mon fils.