Pas de nouvelle, bonne nouvelle ? GRAMY

Mauvaise conseillère, si elle s’était occupée de quelques enfants pendant son passé, qu’elle avait écoutée des histoires, toute ses paroles ne revenaient toujours qu’à se tourner vers Dieu et la religion. Là, elle ne pourrait rien n’y faire, que croire que si Jeremy parle à son fils qui venait d’arriver dans sa vie, lui avouer qu’il était son père, ça ne pouvait que bien se passer. Cet enfant ne cherchait sans doute que ça, son identité, son passé. Et il était normal qu’il lui en veuille au début, mais ça passerait. Elle voulait croire que tout se finissait bien dans ce monde. Comme ça, ça lui permettrait à elle aussi, de retrouver le sourire, de savoir que ce n’était pas sa rupture qui devait mettre le point sur la ligne de son existence. Elle le savait, mais ça n’arrêtait pas de la faire souffrir, sa première douleur amoureuse, elle ne savait combien de temps ça pouvait durer, ce point au cœur persistant, cette sensation de manque d’une personne. Et si Grace espérait soigner vite de cette rupture, elle savait que ça n’était qu’impossible, que s’attacher à une personne avec un lien aussi fort était bien trop difficile à briser qu’avec des mots, qu’ils s’étaient quittés avec toujours de l’amour, ce qui rendait la situation délicate. « Je pense oui, ça ne devrait pas aller trop loin. Tu ne ferais qu’avouer une vérité. » Et la vérité l’emportait, elle ressortait toujours, qu’on le veuille au non, qu’un secret soit gardé des années ou seulement quelques jours. « Si ce n’est pas toi qui lui dit, ce serait sans doute sa mère et il regretterait peut-être d’avoir un père trop … lâche pour lui avouer. » C’était difficile de parler de ce sujet, elle ne savait pas si elle employait les bons mots, mais fort à parier que non, que tout ce qui sortait de sa bouche était maladroit. « Quoi que tu choisisses de faire, je suis certaine que ce serait un bon choix pour toi, parce que tu as des raisons. » Loin d’être celle qui poussait les autres à faire des choix, elle préférait guider, donner des conseils et ça s’arrêtait là. À chaque fois, elle précisait placer aux interlocuteurs qu’ils étaient libres des choix, des mouvements et des pensées.

Peu après, la conversation filait, se tournant vers la blonde qui n'avait lâchée que quelques mots depuis le début de celle-ci. Grace voulait tout garder pour elle, mais sa détresse interne la poussait à se confier à cet homme, le seul qui était apte à l'écouter. Elle s'exprimait, sur cette rupture qui lui laissait une énorme plaie dans le cœur. Honteuse elle avouait qu'il avait découvert pour la drogue, qu'il savait que Jeremy avait un lien avec, elle se sentait coupable, peur qu'il finisse par dire quelque chose alors qu'une autre partie d'elle savait que Léo garderait tout pour lui. Elle avait assez confiance en lui. Ce n'était pas parce qu'ils n'étaient plus ensemble qu'elle allait lui trouver tous les défauts du monde, déjà parce qu'elle l'aimait et aussi parce que pendant des années, il n'avait été que le seul à compter autant, à avoir une place privilégié. Une rupture ne pouvait pas effacer ça. Pas en une seconde, pas en un claquement de porte. « Disons que … c'est moi qui suis partie. Je n'aimais pas entendre le fait que je suis une criminelle. » Elle baissait les yeux au sol, n'osant pas affronter le regard de Jeremy. « Non … je … je préférerais qu'il m'oublie. » Qu'il efface de sa mémoire une blonde souriante, menteuse. Elle haussait les épaules, se disant être une mauvaise fille pour un couple, une personne que les gens voudraient éviter. Elle même s'éviterait si elle était une autre personne. Trop coincée, trop de limites, personne ne pouvait s'amuser avec une ignorante pareille. Elle n’était même pas sûre de connaître la réelle signification de l’amour, d’être capable d’en donner à quelqu’un d’autre autant qu’elle en donnait à son Dieu qu’elle rejetait pour autant. « Oui, je tiens réellement à lui ! C’est pas ça que je voulais dire … c’est juste que je suis vraiment dans un monde différent, que j’ai eu l’impression de lui passer des menottes sur sa vie en me mettant avec lui. Et je ne veux pas le faire souffrir une nouvelle fois. » Et se faire souffrir elle-même avec l’amour. Quand il lui disait qu’elle trouverait l’amour, le bon, elle souriait timidement, soufflant un léger rire. « On … on verra. » Ce n’était pas ce qu’elle attendait le plus, depuis des années elle s’était faite à l’idée d’être seule, ça lui convenait.

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