When the past writes the future feat Xavier

En entrant dans la salle de bain j'attache mes cheveux dans un chignon lâche avant de regarderleurs belles couleur d'un dégradé de vert et de bleu* dans la glace. Mes cheveux relevé laissent apparaître la multitude de piercing qui habille mes oreilles*. Je commence par me nettoyer le visage avant de tracer un trait de khol noir au-dessus de mes yeux* bleus pour enfin peindre mes lèvres d'un rouge sombre*. Une fois ça de fait je tire la langue devant la glace en me faisant un clin d'œil le sourire aux lèvres, jouant rapidement avec mon piercing à la langue avant de me retourner en chantonnant pour aller dans ma chambre, préparer mon sac pour aller retrouver mon copain avant d'aller rejoindre Katrine... elle a réapparu comme par magie il y a deux ans, en faisant comme si tout était normale, comme si je pouvais encore la considérer comme ma mère. Elle n'arrête pas de me faire la leçon sur mon style comme quoi je n'ai pas l'air respectable, dans ses yeux je vois bien qu'elle trouve que je m'habille comme une pute. Mais honnêtement elle s'est regardé avant de me faire la leçon ? Ce n'est pas moi qu'est abandonner ma fille pour aller me droguer... Fin passons, j'ouvre mon armoire attrape des vêtements dans diverse teinte de noir, j'entra-perçois la petite robe que papa m'a offert pour le premier anniversaire que l'on a passé ensemble, mon regard ce voile de tristesse en souvenir de ce jour où j'ai appris certaines choses sur papa, je n'ai jamais osé lui en reparler j'ai sans doute peur d'en savoir plus. J'ai tellement changé depuis cette époque, à cette époque je portais des vêtements de petite fille avec du rose et de jolie couleur. Aujourd'hui si je me regarde dans la glace on me voit aborder un crop top blanc avec un kimono en dentelle, un short simili cuir noir et mes magnifiques doc martens noir*. L'espace entre mon short et mon T-shirt laisse apparaître mon dernier piercing en date, celui au nombril, mon père ne l'a pas encore vue celui-ci... Je fais surtout ça pour énerver Katrine, j'ai de la chance qu'Aymeric, mon copain, puisse me les faire gratuitement, je crois que le fait qu'il ai 21 ans inquiète papa, mais il m'a soutenu quand je rentrais en pleur après les visites de Katrine, c'est grâce à lui que j'ai surmonté ça et maintenant je me sens suffisamment forte pour lui tenir tête. J'attrape mon sac noir orné d'un petit pin's lapin* en souvenir de mon animal préféré et de mon enfance. J'attrape sur mon bureau le carnet où j'écris toutes mes pensées, mais aussi les chansons que j'écris et compose à l'aide de la vielle guitare qui trône dans le coin de la chambre, ce carnet aux coins corné à force d'être baladé partout je le glisse dans mon sac. Arrivé dans le salon je le pose sur le canapé histoire d'aller me préparer un sandwich végétarien, quand j'ajoute l'ingrédient qui change tout, le paprika j'entends la porte d'entrer s'ouvrir, merde, papa ! Je baisse les yeux sur mon nombril il faut que je trouve un moyen de le cacher en vitesse, fermer mon kimono ne servirait a rien, il est à moitié transparent... « Papa c'est toi ? » Si j'ai de la chance c'est Annushka, même si le fait de la voir ne ferais que me rappeler ce que je ne pourrais jamais avoir... un enfant. C'est peut-être mieux, vu ma mère, je ne ferais sans doute jamais une bonne mère, mais je suis tellement triste de ne jamais pouvoir faire de papa un grand-père, il était si triste de ne pas m'avoir vu grandir, je suis sûr qu'il aurait voulu me voir fonder une famille, il aurait sans doute voulu être grand-père et c'est peut-être pour ça qu'il fait un autre enfant, un enfant réussis un enfant qu'il verra grandir, un enfant qu'il verra naître. J'ai peur qu'après la naissance de cette enfant il me mette à l'écart et m'oublie...

Elle était loin l’époque où elle portait de jolies robes roses de poupée, où elle avait les cheveux bruns et toujours bien attachés. Tu pourrais dire que tu ne savais pas ce qui s’était passé, mais ce serait mentir. Elle avait grandi, voilà tout, du haut de ses seize ans, elle agissait comme une grande, comme une ado rebelle qui sait tout sur tout sur le monde. Elle avait pas mal changé physiquement mais elle n’en était pas moins ta fille. Tu avais peut-être un peu de mal à comprendre comment tout s’enchaînait si vite, mais tu l’aimais. Le temps vous avez permis de vous découvrir, de vivre ensemble. Tu lui avais présenté Annushka et elle l’avait accepté. Elle ne t’avait jamais dit si elle l’aimait ou non, mais elle ne faisait rien contre elle, contre vous. Sa cible actuelle, sa mère. Katrine était revenue dans vos vies à tous les deux. Elle avait sonné chez toi un beau matin, clean depuis un moment, elle voulait renier les liens, elle voulait retrouver la petite fille qu’elle avait abandonné 6 années auparavant. Mais ce n’était plus le cas. Abygaël n’était plus la petite fille qui passait son temps à pleurer parce qu’elle croyait être la cause des maux de tous les êtres qui l’entouraient. Vivre avec Maxence lui avait fait beaucoup de bien et tu en serais toujours reconnaissant auprès de l'homme. Tu poussais la clé dans la porte,appelant Annushka puis Abygaël, mais aucune réponse ne se fit entendre. Pourtant, il y avait du bruit dans la cuisine et tu t'y rendais rapidement. C'était peut-être Martha aussi.« Aby ! » Tu t'approchais d'elle pour l'embrasser, t'arrêtant à mi-chemin en voyant son nombril. Tu fronçais doucement les sourcils avant de la regarder à nouveau. « Tu comptais me le cacher longtemps ? » demandais-tu encore surpris par ce que tu venais de voir. Elle secouait la tête mais sans rien dire, tu reprenais alors la parole. « Tu sais que même si je n’aime pas trop ça, c’est ton corps et je ne t’interdirais jamais de faire ce qui te fait envie. Mais je te demande juste de me le dire. » Tu n'étais pas contre, bien au contraire, toi aussi tu avais été jeune et tu avais eu des idées à la con. Si elle le faisait parce qu'elle le voulait et que ça lui plaisait, ça ne te posait pas de soucis, si elle le faisait pour suivre la mode et qu'elle le regrette par la suite, c'était moins valable. Après c'était moins pire qu'un tatouage, il suffisait de le retirer et de laisser le trou se résorber. « Tu as vu Katrine aujourd’hui ? » demandais-tu, un peu curieux d'en savoir plus sur la relation de ta fille et sa mère.

Aïe, c'est bien papa, et c'est trop tard pour cacher mon piercing. Il va le voir ! Mince alors, j'aurais préféré qu'il le découvre autrement, je n'aime pas le blesser. On c'est déjà fait suffisamment de mal tous les deux par le passer, aujourd'hui j'aime bien le statu quo qu'il y a entre nous. On est devenu comme la famille normale que j'ai toujours voulu avoir, même Annushka participe à cette normalité même si j'aurais préférer qu'elle ne tombe pas enceinte. Fin tout ce que je sais c'est que je n'aime pas voir cette lueur... comme déçue dans son regard quand il voit que je lui ai caché que je m'étais fait un piercing au nombril que je n'ose piper mot quand il me demande si je comptais lui cacher ça longtemps. Et j'écoute son sermon, sans rien dire. Même si je peux pas m'empêcher de lui répondre quand il finit. « Tu sais bien que je t'en aurais parlé à un moment ou à un autre... je suis désolée, mais quand j'en ai parlé à Aymeric il a proposé de me le faire tout de suite... et vu qu'on était dans son salon il me la fait. » Fin ce n'est pas son salon à proprement parlé, mais le salon de tatouage d'un de ses amis, mais il bosse là-bas, il a tout le matériel et c'est clean, j'aime bien traîner là-bas quand j'ai du temps libre, mais pour être honnête je ne suis pas sûr que son pote ai beaucoup de talent, je ne me ferais jamais tatouer par lui. Même si j'hésite à me faite tatouer un petit lapin stylisé sur la hanche, j'irais surement le faire ailleurs quand je serais sûr de moi. Encore une chose qui fera plaisirs à papa je le sens, j'essaierais de lui en parler avant cette fois. En parlant de lui, il reprend la parole pour me demander si j'ai vu Katrine aujourd'hui. En entendant cette question je ne peux m'empêcher de soupirer à l'évocation de son nom. Je termine de préparer mon sandwich tout en lui répondant. « Non pas encore, je vais justement aller la voir, Aymeric ne devrait pas tarder à venir me chercher pour aller me déposer chez elle. » Ca me fais du bien de le voir avant, car au moins je sais que lui me comprend, il comprend la haine que j'ai envers elle, il sait a quel point elle m'a fait souffrir. « Mais tu sais exactement comme ça va se passer, elle va me reprocher d'être habillé comme une dépravé et me dire de faire plus attention à mes fréquentations. Moi je vais lui faire remarquer qu'elle est mal placée pour parler... fin c'est vrai quoi ! Elle a abandonné sa gamine de 9 ans pour pouvoir se droguer tranquille, qu'elle ne vienne pas me faire la leçon pour un pauvre piercing... » J'emballe mon sandwiche dans du papier allu passablement agacer par la scène que j'ai déjà vécues de trop nombreuse fois. A chaque fois ça finit comme ça avec elle, en reproche mutuelle. Elle ne supporte pas mon style, mais faut qu'elle comprenne que c'est pas parce que je m'habille comme ça que je suis assez conne pour faire les mêmes connerie qu'elle ou même que papa. Le jour où je toucherais une bouteille d'alcool ça sera pour la jeter à la poubelle, donc de là à toucher a de la drogue... elle peut toujours rêver. Si elle s'intéressait un peu a autre chose que m'ont nombril elle se rendrait peut-être compte qu'il y a quelque chose de plus qu'un look en moi, elle se rendrait peut-être compte qu'elle a une fille pas aussi conne qu'elle, mais elle doit être trop bête pour le voir.

Ce que tu aimais chez Abygaël, c'était sa franchise. Elle ne t'avait plus jamais menti depuis qu'elle vivait chez toi, vous vous parliez ouvertement, abordant tous les sujets, c'était parfois difficile de te faire à l'idée qu'elle grandissait et que bientôt, elle partirait à nouveau. C'était une idée qui t'angoissait parfois parce que tu avais la sensation d'à peine l'avoir retrouvé, qu'elle va s'éloigner loin de toi. Mais c'était juste une angoisse, parce que tu savais qu'elle reviendrait toujours vers toi. Tu étais son père. Tu serais toujours là pour elle. « Je ne suis pas fâché Aby, on en a déjà parlé, c’est ton corps et si ça te plait, c’est ton choix. Je n’aurais jamais mon mot à dire  » Tu te coupes un instant, le temps de prendre une grande inspiration. Toujours honnête, c'était ça le secret d'une bonne relation. « J’aime juste quand tu m’en parles avant, c’était comme si tu me confiais un grand secret. » C’était peut-être un peu idiot mais avec votre passé, même ces simples mots te donnait l’impression d’exister dans la vie de ta fille. Tu aimais partagé ces petits instants où vous parliez, partant tout et rien comme si c’étaient les choses les plus importantes de vos vies. C’était dans ses moments qu’on pouvait apercevoir votre complicité, voir l’évolution de votre relation. Tu étais son père et elle était ta petite fille. Comme si ça en avait toujours été ainsi. « Tu sais que si ça se passe vraiment mal, tu m’appeles et je passe te chercher ! Et si c’est Aymeric qu’il le fait, passes-moi juste un coup de fil que je le sache, d’accord ? » Tu avais fait la connaissance du jeune presque quelques jours après le début de leur relation, ce n'était pas un mauvais bougre, il avait un métier et le plus important, ça se voyait qu'il tenait à elle. C'était l'amour que tu avais vu en premier et qui t'avait poussé à l'accepter dans ta famille. « Votre relation ne va pas être parfaite, il faut prendre le temps de vous accepter à nouveau et ta mère ne supporte pas de ne pas retrouver la petite qu’elle avait laissé derrière. Tu es une jeune femme talentueuse et elle finira par se faire à toi. » Mais avant l'acceptation, il y avait toutes les étapes du deuil à traverser. Il fallait que Kathrine fasse à la réalité, mais il avait autre chose qui rentrait en compte. « Il faut du temps, comme il nous en a fallu pour nous. Mais il faut aussi que tu acceptais de lui pardonner. » A son rythme, elle ne devait pas précipiter les choses parce que ce ne serait ni bon pour elle, mais encore pour sa mère. C'était donnant-donnant pour les deux. Comme ça l'avait été pour vous.