(#212) - leave the past in the past, gonna find a future (will)

Les retrouvailles avec Cooper avaient été comme tu l’avais prédit, pas forcément très heureuses. Mais tu le savais, tu t’y attendais. Tu étais rentrée à ton hôtel désemparée, triste et malheureuse. Mais tu l’avais aussi cherché. Aujourd’hui était un autre jour et il y a bien quelqu’un d’autre que tu voulais voir en rentrant, mis à part tes parents : le petit frère Hughes. Will était très important pour toi. Tu le considérais comme un frère, vu que tu n’en avais pas et ça faisait tellement d’années que tu le connaissais. T’avais envie de le revoir. Il t’accueillera surement comme son frère, mais bon, autant briser la glace de suite. Alors tu t’étais dirigée vers chez lui, à reculons, mais tu étais parti chez lui. En arrivant devant la porte de l’appartement, tu avais rapidement frapper. Plus déterminée que la veille avec son frère, tu voulais briser la glace et le silence. Tu entendais des pas derrière la porte, puis la serrure. Et enfin, tu voyais le jeune Hughes t’ouvrir la porte. « Salut » dis-tu simplement. Que dire après autant de temps passé à l’étranger sans jamais donné de nouvelles ? Mais tu ne lui laissais pas le temps de te répondre que tu renchérissais. « Coop a surement dû te dire que j’étais de retour, qu’il m’avait vu hier, je… j’suis désolé » soufflas-tu assez rapidement, t’emmêlant dans tes mots. Tu n’avais pas su quoi dire, tu n’avais pas répété avant de venir comme tu avais pu le faire avec Cooper la veille. Il fallait que vous vous parliez, vous aussi avec Will.

@Will Hughes

C'était un peu la panique depuis hier. J'avais passé une super journée avec mon neveu et ma nièce et alors que j'allais les ramener chez mon frère, complètement épuisé par leur énergie sans fin, il m'avait demandé de les garder un peu plus longtemps. J'avais bien cru qu'ils allaient m'achever, pour être honnête, mais c'est plutôt la nouvelle que m'annonça Coop qui avait faillit le faire. Frankie était de retour. J'avais bien cru m'étouffer avec ma propre salive à ce moment là. Disons que j'avais des mixed feelings face à cette nouvelle. J'avais pas voulu me prononcer, me contentant de faire ce que Coop m'avait demandé : m'occuper des enfants pendant qu'il digérait la nouvelle. On en avait parlé un peu par la suite, mais pas trop. Je pense qu'il préférait vivre ça un peu seul, mais il savait que j'étais là si nécessaire, comme j'avais essayé de l'être lorsqu'elle était parti. Il avait pris ça dur Cooper, c'était normal. Ça l'avait été pour moi aussi parce que Frankie, c'était la famille, c'était la soeur que j'avais jamais eu. Ici, en Australie, j'avais un peu été le troisième gamin du couple et elle avait pris une place importante dans ma vie. J'savais pas vraiment comment réagir à son retour et j'étais content d'avoir un peu de temps pour y penser, j'irais la voir quand j'allais être prêt. Enfin, ça, c'était dans un monde idéal. On savait bien que ça se passait rarement comme ça. J'étais chez moi bien tranquille quand j'entendis frapper à la porte. J'me posai pas vraiment de questions, j'allai tout simplement ouvrir. J'me retrouvai bien vite face à ma belle-soeur, figé, sous le choc. Nope, j'étais pas prêt. Elle me salua tandis que je restai dans le silence, même pas certain d'être bien à l'écoute de sa prochaine phrase. Je l'entendis dire qu'elle était désolé et... J'la pris dans mes bras. Je passai mes deux bras sur ses épaules et la serrai contre moi, p'tête un peu trop fort mais c'était parce qu'elle m'avait manqué. J'étais pas un mec rancunier moi, j'aurais sûrement du l'être, être solidaire avec Cooper. C'était pas oublié, mais pour l'instant, c'était de ça que j'avais besoin et sûrement elle aussi. « J'suis tellement content que t'ailles bien, Frankie. » lui dis-je doucement. Parce qu'avec la colère, l'incompréhension, la tristesse, y'avait toujours aussi une part d'inquiétude quand un proche disparaissait comme ça. « Tu... Tu veux entrer? » demandai-je en me décalant doucement, pas certain de savoir comment agir maintenant.

Will c’était la famille de ton mari mais c’était aussi devenu la tienne avec le temps. Il était là pour toi, tu étais là pour lui et dans ta fuite, il t’avait aussi énormément manqué. C’était le petit frère que tu n’avais jamais eu, le troisième enfant de votre petite famille. C’est pour ça qu’aujourd’hui tu avais besoin de le voir, besoin de lui parler et surtout, besoin de t’excuser. Quand tu frappais à la porte, tu n’étais que très peu sereine. T’avais peur de sa réaction, vu la réaction de son frère la veille. Mais votre relation était différente, peut-être que les retrouvailles le seraient tout autant. Alors quand il ouvrait la porte, tu parlais, vite, rapidement, pour dire que tu étais désolé. Tu le voyais, figé devant toi. Et puis il te prenait dans ses bras. Whoa, tu t’y attendais pas à celle là. Et tu serrai son étreinte, les larmes aux yeux. Il était content que tu ailles bien, que tu sois saine et sauve. Tu n’avais pas donné de nouvelles, tu avais coupé tes réseaux sociaux et tu revenais après un et demi sans toutes ces nouvelles. Alors dans ses bras, tu versais quelques larmes avec un rire qui venait sortir de ta gorge, de façon naturelle, comme une surprise. Mais c’était un rire heureux, un rire d’une femme contente de retrouver son petit frère de coeur. « Je suis tellement heureuse de te voir, Will » dis-tu alors que tu étais encore dans ses bras. En se décalant de toi, il te proposait d’entrer. Et tu en avais besoin, t’avais besoin de lui parler, de lui expliquer. Il serait peut-être plus compréhensif que son frère, même si il n’avait pas à l’être et qu’il avait toutes les raisons d’être en colère. « Si je ne te dérange pas, je veux bien s’il te plait » soufflas-tu avec un sourire, balayant de ton visage tes larmes. Après son approbation, tu entrais dans l’appartement de ton beau-frère, encore tremblante de ces retrouvailles. « Je suis… j’suis vraiment désolé Will, je comprendrai que tu me détestes, que tu te ranges du côté de ton frère mais… j’avais besoin de te le dire » dis-tu simplement, l’air désemparé.

Quand Frankie était parti, tout notre monde s'était écroulé. Celui de Cooper, d'abord, parce que c'était sa femme et qu'il l'aimait comme jamais il ne pourrait aimer quelqu'un d'autre. Celui des enfants, parce qu'ils ne comprenaient pas où était passé leur figure d'attache, leur modèle rassurant, puis le mien parce que j'avais pas vu de signes avant coureur, parce que celle à qui j'allais me confier s'était barrée sans laisser aucune trace. Frankie et Cooper, c'était comme ma deuxième paire de parents, mais version plus cool et compréhensive. Leur histoire, elle était digne d'un film. J'les enviais beaucoup, mais ils étaient aussi mon modèle. Leur maison, c'était là que j'allais quand j'avais fait n'importe quoi, quand j'avais besoin d'un bon petit plat maison, d'un public sincère pour mes blagues, d'une petite dose de la maison. C'était chouette ce qu'on avait tous ensemble en Australie, j'me sentais chanceux de faire parti de ça, j'sentais que j'pouvais agir comme le gamin que j'étais en fait. Puis elle était partie et tout le monde avait un peu été l'ombre d'eux-mêmes pendant un moment, surtout Cooper. Je l'avais ramassé à la petite cuillère mon grand frère et franchement, ça brisait le coeur. Par contre, une part de moi se demandait toujours où elle était Frankie et si elle était ok. De la voir là devant moi, en un morceau, en santé physique, ça valait tout l'or du monde. Ça m'faisait même oublier les moments plus difficiles d'avant, pendant un instant. « Moi aussi, vraiment. » dis-je en la serrant un peu plus fort, puis en la libérant de l'étreinte. Je lui offris d'entrer, j'étais prêt à entendre ce qu'elle avait à me dire, évidemment. Ses larmes me touchaient, évidemment, j'étais un petit coeur d'artichaut moi avec ce genre de situation. Je refermai la porte derrière elle tandis qu'elle s'avançait dans l'appartement. « J'te déteste pas Frankie... » soupirai-je en me tournant vers elle. « C'est juste... C'est compliqué. Coop, tu l'as un peu brisé. » lui dis-je en posant mon regard dans le sien. Ça me rendait triste, j'voulais pas en rajouter, mais évidemment que j'étais du côté de mon frère. « Mais j'te détesterai jamais. » soufflai-je ensuite. Je la regardais quelques instants en silence, sans larmes dans mes yeux, mais avec bien de l'émotion. « Pourquoi t'es partie? » lui demandai-je d'une voix faible. Dans ma tête, aucune raison logique me venait.

C’était délicat cette situation. Cooper est le grand frère de Will donc forcément, à la base, tu ne t’attendais pas à avoir des retrouvailles heureuses vu comment avaient été celles de la veille avec le dit grand frère. Même la réceptionniste de l’hôtel t’avait retrouvé en larmes dans ton coin, à te remettre de tes émotions. Mais Will n’était pas de cette idée. Il t’avait directement pris dans tes bras et ça t’avait fait un bien fou mais surtout, ça t’avais réconforté. Alors tu avais laissé échappé un rire, mais un rire heureux. Il était heureux de te voir, il te le disait, même. Et il avait serré son étreinte un peu plus fort avant de te lâcher. Tu entrais la première dans l’appartement, laissant le jeune Hughes te suivre et fermer la porte derrière vous. Tu te retournais vers lui, commençant déjà à implorer ton pardon. « Je sais… » soufflas-tu quand il te disait que son frère en avait bavé de ton départ. Tu le savais, il te l’avait dit et puis tu t’en doutais. Toi aussi ça t’a fais du mal d’être loin mais tu en ressentais le besoin, pour ne pas leur nuire à lui et vos enfants. « Je suis contente d’entendre ça » dis-tu à travers un léger sourire. Il t’en voulait surement mais il ne te détestait pas, c’était déjà un bon point. Puis, après un léger silence, voilà que la question fâcheuse est arrivée. Tu prenais une inspiration avant de lui répondre. « Je… j’ai fais une dépression après la naissance de Maya. J’me sentais horrible, j’ai failli me foutre en l’air et j’voulais pas être un fardeau pour ton frère. J’ai eu peur d’être un poids, d’être un mère horrible et une épouse déplorable alors j’ai pris la fuite » dis-tu en parlant avec les mains, comme si ça pouvait t’aider à mieux en parler. C’était plus facile de s’exprimer avec les mains, comme si ça aidait à faire passer le message. « J’aime ton frère, de tout mon coeur, j’aime Henry et Maya » commenças-tu en te pinçant les lèvres, les émotions ressortaient mais tu ne voulais pas pleurer une nouvelle fois. « Et toi aussi, j’suis désolé, tellement… » soufflas-tu en baissant les yeux.

J'voulais vraiment supporter Coop là-dedans, être là pour lui, être de son côté. On avait pas trop eu l'occasion de parler encore, il m'avait juste lâché la bombe hier. Mais je savais que j'serais là pour lui. C'est juste que d'avoir Frankie devant moi, fragile et émotive, ça venait me chercher, ça me rendait un peu émotif aussi. Ça n'avait pas été facile ces derniers mois sans elle, pour personne, mais surtout pour la petite famille. J'avais voulu être là pour les trois, mais j'vivais ma peine moi aussi, elle était juste pas au même niveau. Alors ouais, en voyant Frankie, je savais bien que je ne pouvais pas la détester ni la faire sentir coupable, ni la rejeter froidement. Ma porte lui était entièrement ouverte parce que j'me doutais bien, en la connaissant, qu'elle n'avait pas juste abandonné sa famille froidement. Y'avait forcément une raison. Elle serait juste difficile à justifier. J'tenais tout de même à lui indiquer à quel point c'était compliqué. J'pouvais pas juste l'accueillir à bras ouverts sans réticence et en pardonnant tout, par respect pour mon grand frère, c'était pas possible. Mais j'étais à l'écoute et j'lui indiquai que je ne la détesterais jamais. J'étais même pas certain d'avoir en moi la force de détester qui que ce soit. Elle entra et la question importante vint rapidement sur le sujet, ça ne servait à rien de tourner autour du pot. Je restai un peu figé, sous le choc face à ses explications. « Te... Te foutre en l'air ? Qu'est-ce que tu veux dire Frankie? Te.. te..? » tentai-je de demander. J'arrivais même pas à finir ma phrase. C'était impensable, dans ma tête, qu'elle ait pensée au suicide quand même. C'était comme si on venait de me mettre un coup de poing en pleine figure. Cette option, la dépression, je ne l'avais pas envisagé. Wow, si elle avait dit ça à Cooper, je n'osais même pas imaginer sa réaction et son état en ce moment. J'hochai la tête en la regardant alors qu'elle mentionnait aimer sa famille, moi y compris. J'pouvais même pas en douter après ça. Ce qu'elle m'expliquait là, sa détresse, ça m'foutait mal. Mes yeux s'étaient remplis de larmes, un petit rire de nervosité s'échappa de ma bouche tandis que je levai les yeux en l'air, tentant de retenir ce qui voulait s'en échapper. « J'suis désolé que t'aies vécu ça toute seule. » dis-je finalement en la regardant. « Tu sais que Coop t'aurais aidé, hein? Il aurait tout fait pour t'aider. » lui dis-je en sentant les émotions me gagner un peu. Ça me mettait à l'envers cette histoire. C'était réel, c'était horrible et j'pouvais pas m'empêcher d'me sentir atroce pour Frankie, mais aussi pour mon frère et les enfants.

C’était encore plus compliqué d’expliquer les raisons de ton départ à Will. Tu ne voulais pas le brusquer, pas lui faire peur mais pourtant c’est bien ce qu’il se passait. Tu lui avais dis que tu avais eu peur, que tu te sentais mal, que tu étais partie en dépression et maintenant te voilà à lui dire que tu avais fais une tentative de suicide. C’était dur à avouer à celui que tu considérais comme un frère, celui qui t’avait adopté dès le moment où il a posé les yeux sur toi. Les larmes te montaient aux yeux quand le jeune Hughes répétait tes mots mais tu faisais tout pour ne pas éclater en larmes. Tu t’approchais de Will, tu attrapais une de ses mains et tu répétais. « Me foutre en l’air, Will. J’ai pas envie que tu ai cette image de moi mais j’allais tellement mal que j’ai pensé à en finir » soufflas-tu en serrant sa main. Il était aussi touché par ce que tu lui disais. Tu voyais qu’il commençait à pleurer mais qu’il en était totalement gêné. L’inverse t’aurait étonné. Tu savais que ça se passerait comme ça avec lui, vos retrouvailles. Autant tu t’étais imaginé un million de fois ce qu’il se passerait quand tu reverrai ton mari mais autant, ton beau-frère, tu avais totalement imaginé cette scène over and over. Lorsqu’il mentionnait son frère, tu avais un pincement au coeur. Parce qu’il avait raison, tu savais que Cooper aurait tout fait pour t’aider et te faire aller mieux. « Je sais qu’il aurait été là, parce que c’est l’homme parfait, ton frère » soufflas-tu avec un sourire en coin avant de reprendre. « Mais j’avais honte, j’ai parlé à personne, j’ai eu peur de la personne que je devenais et j’ai eu peur d’être dangereuse pour Henry, Maya, pour Cooper » dis-tu simplement en reprenant un air sérieux.

Parfois, j'avais un peu l'impression d'être un gamin qu'on avait toujours protégé. Ma plus grande peine, ma plus grande douleur ça avait été ma rupture avec Poppy. Même après avoir pratiquement fait le tour du monde, j'avais l'impression d'avoir rien vécu de réellement douloureux, le genre de truc qui te change fondamentalement en tant que personne. Comme si j'avais toujours été dans une bulle éloignée de la réalité. Cette réalité, elle me rattrapait là avec Frankie devant moi et ce qu'elle me disait. Elle ne me camouflait pas la vérité parce qu'elle était trop dure à encaisser et pour une fois... J'aurais peut-être aimé qu'elle le fasse. Lorsqu'elle confirma mes pensées, c'est comme si ça me coupa le souffle en même temps. J'voulais pas non plus avoir cette image, j'voulais pas l'imaginer comme ça... Mais c'était malheureusement la réalité et être dans le déni, ça n'apporterait rien de bon à personne. J'la regardai, tout simplement, cessant peu à peu de lutter contre l'émotion qui m'envahissait là. Plutôt que de poser des questions qui auraient des réponses bien difficiles à entendre, j'me concentrai sur lui dire l'évidence : Cooper l'aurait aidé et appuyé. Un léger sourire se dessina aussi sur mon visage alors qu'elle mentionna que mon frère, c'était l'homme parfait. J'aurais pu dire 1000 conneries à cet instant, mais c'était pas vraiment le temps. De toute façon, elle n'avait pas tort Frankie, il était le mari et le père idéal, tout ce que notre père n'était pas. « Ouais... » approuvai-je seulement, finalement. Ça n'avait pas suffit, malheureusement. Je ne pouvais pas vraiment comprendre ce qu'elle m'expliquait là Frankie, sans le vivre, c'était difficile de bien comprendre ses décisions, mais j'imagine qu'elle y avait pensé encore et encore et qu'elle avait fait comme elle avait pu. « Et maintenant... T'as parlé à quelqu'un? Tu te sens.. Mieux? Rétablie? » demandai-je prudemment. Si elle était là, forcément elle devait se sentir prête, non?

Will c’était le petite frère que tu n’as jamais eu, celui que t’as toujours eu envie de protéger et de ne jamais blesser. Mais malheureusement, ton départ l’avait affecté lui aussi et tu ne savais pas comment lui dire que tu avais eu énormément de peine, même avant de disparaître. C’était difficile de se confier là-dessus, tu avais besoin de mettre des mots sur ce qui t’étais arrivé. Et malgré le fait que ce soit Will en face de toi, tu devais lui dire la vérité et ne pas la changer. Il devait comprendre que ce n’était pas de la faute de son frère ou de son neveu et sa nièce. Au contraire, le problème c’était toi, tu étais dangereuse pour ton entourage et c’était pas la meilleure des solutions que de rester à Bowen. Il acquiesçait simplement à tes mots, sans rien dire de plus. Jusqu’à ce qu’il te demande si tu vas mieux. Tu faisais la moue avant de répondre. « J’me sens un peu plus apaisée, mais j’ai pris rendez-vous avec un psychiatre, j’suis prête à aller mieux, à parler de mes problèmes et de comment je me sens » dis-tu en haussant les épaules. C’était quand même une sacré avancée pour toi, de dire à haute voix tous ce que tu ressentais. « J’veux aller mieux, Will, pour vous, pour redevenir une famille » soufflas-tu en baissant les yeux simplement.

Si c'était un soulagement de revoir Frankie, ce l'était moins de savoir pourquoi elle était partie. On s'était imaginé un tas de trucs lors de son départ, on avait pensé aux pires raisons, lui prêtant les pires intentions. Ça avait été plus facile comme ça, plus facile d'en venir à terme avec ce départ. De savoir aujourd'hui que tout ce qu'on avait imaginé était aussi loin de la réalité, c'était dur. Pas parce qu'on s'était trompé et que j'étais déçu de ça, plutôt parce que j'aurais préféré que ce soit vrai plutôt que de savoir qu'elle avait autant souffert. Toute seule, en plus. Mine de rien, une part de culpabilité s'était emparé de moi en entendant tout ça. J'étais resté ici à rien faire, à maudire un peu son départ avec mon frère tandis que Frankie se battait avec ses démons et tentait d'aller mieux. Elle tentait toujours d'aller mieux, d'ailleurs, ils étaient pas partis. « C'est bien. C'est certainement la meilleure chose à faire. » approuvai-je en hochant la tête. Elle avait tout de même un sacré bout de chemin à faire, mais aller mieux, c'était pas une petite balade tranquille, ça allait remuer tout un tas de trucs. Au moins, elle serait appuyée. « T'sais que t'auras pas à faire ça toute seule. On va être là pour toi, pour te supporter. » lui dis-je avec un petit sourire. Y'avait ses parents, ses amis, puis nous, les Hughes. « Coop aussi, j'suis certain. Faudra juste lui laisser un peu de temps. » dis-je finalement avec déposant ma main sur son bras, tentant d'me faire rassurant. « J'vais lui parler, voir il en est où, ça lui fera du bien aussi. J'suis sûr qu'il voudra discuter avec toi après. » mentionnai-je, sans savoir si je tentais d'me convaincre moi ou de la convaincre elle. Après avoir entendu tout ça, même si je comprenais la réaction de mon frère, j'avais quand même envie de les voir se retrouver.