finally reunited ‹ ft Alana

Ton esprit morose et toi même, vous vous retrouviez à scruter l'horizon au loin. Les pensées de ta vie passée te submergeaient et tu noyais ta peine dans l'alcool. Pourquoi tu faisais ça ? Parce que c'était dans ta nature simplement. Même en changeant de continent, en changeant de pays, tu n'avais pas changé ton mode de vie. Chasser le naturel, il revient au galop qu'ils disent. Alors te voilà, posé su rat chaise à siroter ton verre et fumer ta cigarette.

Puis, tu fis attention à une présence derrière toi. Tu entendis une voix, toute tremblante, te demandant si la place près de toi était prise. D'un coup, tu te retournais, tu enlevais tes lunettes et tes yeux commencèrent à s'illuminer. Elle était là, c'était bien elle. Ta soeur, ta vie, ton sang. La personne que tu aimes le plus au monde.

Alana ? Que ... Mais ... Qu'est ce que tu fais là ? demandas-tu avec la voix tremblante. Tu es censé être à Paris, continuas-tu d'un air choqué.

Tu ne savais pas quoi faire, ta soeur était là, devant toi. Elle était magnifique, elle ressemblait énormément à ta mère. Tu pris la jeune Canterburry dans tes bras et tu versais une larme. Une larme, une seule. Une larme de joie, de bonheur. Tu ne savais pas comment décrire cet instant, ce moment. Elle était là, bien présente devant toi. Pour toi, c'était inimaginable. Tu la serrais tellement fort dans tes bras, pour te faire comprendre qu'elle était bien là avec toi en ce jour de deuil.

Tu ne pouvais lâcher ta soeur des bras, c'était inconcevable. Ces 3 ans, sans elle, avaient été un énorme déchirement. Même si c'est ta faute, même si tu as tout plaqué pour rejoindre Effy, même si tu voulais juste fuir la colère et l'ivresse de ton père. C'est la seule chose que tu savais faire, fuir. La solution à tous tes problèmes, malheureusement. Lorsqu'elle dégagea votre étreinte, tu t'empressais de sécher la larme sous ton oeil droit, qui montrait à quel oint tu étais heureux de la retrouver. C'est rare que tu pleures ou même que tu verses une larme mais quand ça arrive, ce n'est pas à prendre à la légère.

La jeune Canterburry t'expliqua qu'elle venait d'arriver de Paris, enfin qu'elle était là depuis quelques jours déjà. Elle voulait te voir, les messages, les appels et les e-mails c'est chiant au bout d'un moment. Chose qui a le don de t'agacer aussi alors tu lui souris bêtement. Et puis elle te rappela quel jour c'était, que c'était le moment pour vous de vous retrouvez. Tu passais une main sur sa joue.

Tu es arrivé quand il fallait, dis-tu d'une voix triste. Oui, j'ai pris de l'avance, mais tu me connais, rajoutas-tu avec un sourire.

La jeune femme attrapa ton verre pour le finir d'une traite. D'habitude, c'est toi qui est comme ça et qui fait ça. Pas ta petite soeur toute chétive que tu mets en garde au niveau de l'alcool. Elle s'assit près de toi, et commanda deux autres verres pour vous deux. En ce moment, tu avais l'impression d'être dans un rêve. Te retrouver sur la plage de Bowen avec Alana, mais quel bonheur. C'était inimaginable. Jusqu'au moment ou la jeune femme prit son air sarcastique que tu déteste par dessus tout. Mais après tout, elle avait raison.

On boit pour oublier que je suis le pire frère du monde ? répondis-tu, tête baissé. Et ne dis pas que je ne me suis jamais soucié de toi, parce que ça c'est totalement faux ! Je suis surement un frère indigne parce que je ne suis jamais te voir, mais je n'avais pas les moyens, dis-tu simplement. Tu m'as manqué Ali, vraiment, je suis tellement heureux que tu sois ici, à Bowen, finis-tu d'un air morose.

C'est vrai, tu étais le pire frère de l'univers. A part demander des nouvelles de temps à autres, tu n'avais pas bouger d'un cil. Tu suivais sa carrière de mannequin depuis chez toi assidûment, dans ton petit appartement. Mais ça elle ne le savait pas. Tu suivais toute mais absolument toute sa vie sur les réseaux sociaux. Mais elle avait raison, tu te souciais souvent plus de ta tronche que celle des autres...

Trop d'émotion pour toi en une seule journée, c'était très dur de passer cette journée seul mais tu te demandais si la passer à deux ce n'était pas encore pire... Dès qu'elle te disait quelque chose, tu ne pouvais que t'écraser. Jamais tu n'aurais contredit ta soeur, jamais tu ne pourrais lui tourner le dos. Alors quand elle te dit que tu aurais du venir la voir, que tu n'étais pas un frère qui se souciait de sa petite soeur, tu t'écrasais et tu ne pouvais rien lui dire mis à part acquiescer. Alors, tu portais ton verre à la bouche pour le finir d'une traite. Tu avais besoin d'alcool surement. Alana fit de même, et tu voyais que l'alcool ne faisait pas bon ménage avec ta petite soeur. Alors tu fis signe au barman de vous apporter une assiette de tapas, histoire qu'elle puisse se remplir la pense avec l'alcool qu'elle venait d'ingérer.

Je comprends tout à fait, c'est normal. Arriver ici m'a fait pareil, et puis j'ai voulu venir te voir tu sais... Mais Paris, c'est hors de prix, j'espère que tu as adoré ton séjour là bas ! dis-tu en passant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Tu vas voir, les gens ici sont adorables, ils sont très accueillant, c'est pour ça que je suis resté ici, continuas-tu simplement.

Tu payais le barman pour son assiette et tu la tendais à Alana d'un regard qui voulait tout dire : mange avant d'être totalement saoul. Tu savais de quoi tu parlais, parce que ça t'arrivais assez souvent. Vous aviez vu votre père dans cet état là, elle t'avait surement vu dans cet état là, et tu n'en étais pas fier. Quand tu trainais dans les bars londoniens, à rentrer à pas d'heure, que tu rentrais tard, ton père te frappait parce que tu n'étais pas à l'heure. Enfin bref, vaut mieux ne pas y penser.

Je noyais ma peine dans l'alcool, et je comptais vider le stock du bar avant que tu n'arrives, répondis-tu avant de commander un verre de rhum sec. Mais je crois qu'en ce jour morose, on va très bien s'en charger à deux, continuas-tu avec un sourire.

Ta belle blonde commençait à vaciller un peu, alors tu la forces à avaler quelque chose de solide. Tu trouvais ça bizarre de la voir comme ça. Quand vous étiez en Angleterre, c'est plutôt elle qui te faisait la morale, qui prenait soin de toi quand tu avais trop bu. Après pour l'instant ce n'était que deux verres. Mais d'habitude c'est elle qui te donnait à manger pour pouvoir éponger un peu l'alcool.

Racontes-moi tes aventures parisiennes, j'ai hâte que tu me dises ce qu'il s'est passé là-bas, dis-tu avant de payer le barman pour le verre qu'il venait de t'apporter.

Revoir ta soeur te faisait un bien fou. Ton esprit de frère protecteur refit surface, comme d'habitude avec ta belle blonde. Certes tu n'avais pas le frère exemplaire auquel elle aurait pu rêver mais tu faisais tout pour que tout aille bien dans sa vie. Ta seule erreur a été de partir et de la laisser avec votre bourreau car tu ne supportais plus les coups... Tu avais d'innombrables cicatrices sur le corps, des marques que tu garderais à vie. Des coups de ceinture, des brûlures de cigarette, des hématomes et tu en passes.

Tu avais commandé à ta soeur de quoi manger pour ne pas trop flancher à cause de l'alcool, parce que tu sais quel effet ça fait et qu'elle a souvent fait ça pour toi. Te préparer à manger sans faire de bruit pour ne pas réveiller le paternel, à des heures improbables, te faire boire des jerricanes d'eau pour te faire passer ta gueule de bois et encore plein d'autres choses pour lesquelles tu lui étais redevable.

Alors tu lui demandais comment c'étais Paris, la ville lumière. Tu en aurais rêvé, travailler dans un bar chic de la capitale française ou dans un bar underground. Lorsqu'elle te racontait, elle était émerveillé et tu étais très heureux pour elle. Alors tu l'écoutais sagement raconter ses histoires dans le monde de la mode, dans sa vie en général et tu étais heureux. Heureux qu'elle est trouvé quelque chose qui lui plaisir et qu'elle aimait. Puis elle te parla de votre père. Qu'il la joignait de temps à autre pour quand même prendre de ses nouvelles. Toi tu l'avais fui, fui comme la peste. Pour toi c'était quelqu'un de détestable mais bon, ta soeur a toujours eu un grand coeur et c'était difficile pour elle de couper les ponts avec lui.

Tu sais Ali, je ne t'en veux pas de garder contact avec lui, c'est tout à ton honneur, dis-tu simplement. Un jour, peut-être que tu feras comme moi. Mais j'espère qu'il a changé, et surtout qu'il a comprit pourquoi on était partis si loin de lui, pourquoi nous avons fui cette tyrannie. Tu y arriveras surement, tu fais ce que tu veux, répondis-tu en posant un main sur la sienne.

Elle semblait triste quand elle parlait de lui. Des frissons d'horreur qu'elle disait. Tu comprenais totalement. Pour toi c'était juste de la haine et du dégoût. Mais il a toujours été plus tendre avec Alana qu'avec toi, c'est sûr. Même si elle aussi s'est mangé des coups, des insultes. Ca a toujours été plus soft qu'avec toi. "Je regrette que tu sois venu au monde" voilà la dernière chose que tu as entendu de sa bouche avant de partir de Londres.

Moi ? Je ne change pas d'un pouce, répondis-tu avec un sourire. Je travaille dans un bar un peu rétro et j'adore ! Mon boss est génial, mes collègues aussi c'est le feu ! Je suis toujours ce véritable Don Juan qui essaie de faire craquer toutes les filles de la ville, c'est dans ma nature je crois, répondis-tu avec un petit rire. J'ai retrouvé Effy, je ne sais pas si tu te souviens d'elle et une autre amie de Londres, donc je ne suis pas trop perdu et puis je me suis fais plein de copains par ici ! finis-tu en souriant.

Effy, elle devait se souvenir d'elle. Ta meilleure amie, celle avec qui vous avez fait les 400 coups. Souvent c'est elle qui te ramenait à la maison à moitié ivre, qui venait te chercher pour aller fumer etc. Celle avec qui tu partageais tous tes moments, les plus mauvais comme les plus beaux.

Au fond de toi, tu savais que ta soeur n'avait jamais apprécié ta meilleure amie. Mais ce qu'Alana ne savait pas, c'est que même si tu te la mettais à l'envers avec elle, elle avait toujours su être à pour toi. Effy a de nombreuses fois penser tes blessures, t'as aidé à aller mieux. Tu as pleuré devant elle, chose que tu n'as jamais fais devant ta soeur. Tu savais que le simple souvenir d'Effy elle n'appréciait pas. Mais bon, tu savais que cette dernière serait toujours là pour toi, n'importe où et n'importe quand. Alors tu ne faisais pas attention, c'était toi le grand frère, tu fais ce que tu veux.

Alors vous parliez de ton boulot, histoire de changer. Elle apprenait à te connaître mieux que ça, et tu en étais ravie. Elle s'intéressait à toi. Même si tu n'avais pas été présent pour elle, c'était aussi valable dans le sens inverse. Même si tu sais qu'elle t'aime énormément et que jamais elle te tournerait le dos bien sûr.

Ne t'inquiète pas, je t'emmènerais, dis-tu avec un sourire. Et ne t'inquiète pas, je ne traîne pas qu'avec des alcooliques, si ça peut te rassurer, continuas-tu en voyant son regard de petite soeur inquiète.

Un moment, une bretelle de sa robe tomba. Bretelle qui cachait une ecchymose, un hématome. Elle remonta vite cette dernière, pensant que tu n'avais rien vu. Mais tu avais vu. Une chose que tu déteste. Tu agrippas son bras, d'un coup, descendant un peu sa bretelle pour voir ce que c'était exactement et ton regard devint noir de haine.

Qu'est ce que c'est que ça ? dis-tu en tenant violemment son bras. Qui t'as fais ça ? Tu as revu notre père et tu me l'as pas dis ? Quelqu'un t'as frappé ? Je veux tout savoir, dis-tu avec un ton de haine et en colère.

Ce besoin de protéger ta soeur était toujours présent. Toujours et à jamais. Et lorsque tu vis l'hématome sur son bras, tu ne pu t'empêcher d'avoir les yeux noirs de la haine qui te faisaient faire n'importe quoi. La jeune femme te demanda de la lâcher car tu lui faisais mal. Ce que tu fis mais tes poings se serrèrent. Tu écoutais alors ce qu'elle te disait, qu'à Paris elle avait rencontré quelqu'un qui était devenu violent au moment où elle lui a annoncé son départ. Alana avait l'air si triste et toi tu étais juste en colère, une colère noire. Personne ne touche à ta soeur, personne ne lève la main sur ta princesse, personne c'est clair ? Alors tu écoutais, sans dire un mot. Jusqu'au moment où elle éclata en sanglot, des pleurs que tu connaissais très bien car tu lui en avais essuyé des larmes. Alors tu adoucis ton regard, tu te calma et la pris simplement dans tes bras.

Pourquoi tu ne m'en as pas parlé Ali ? Pourquoi ? Je serais venu te chercher, j'aurais trouvé une solution pour t'aider, dis-tu en la serrant dans tes bras. Ce n'est pas parce que je suis partis une fois, que je t'abandonnes et que j'essayerais pas de tout faire pour toi. Je t'aime plus que tout et l'idée que quelqu'un lève la main sur toi me répugne, finis-tu avec une voix tremblante.

Vous restiez comme ça un moment. Tu espérais juste que c'était le seul hématome qui était présent sur son corps. La dernière chose que tu voulais c'est qu'elle ait les mêmes que toi, qui sont encore présent trois ans après le calvaire. Tu desseras ton étreinte, tu la regardas dans les yeux et essuyas ses larmes d'un coup de doigt. Tu lui fis un sourire.

Maintenant que tu es ici, je prendrais soin de toi comme la prunelle de mes yeux, continues-tu avec ta voix un peu tremblante. Je ferais tout mon possible pour te protéger et t'aider, et surtout me rattraper de ce que j'ai pu manquer... finis-tu avec une larme qui roula sur ta joue.

La colère s'emparait de toi, mais tu faisais tout pour te calmer. C'était passé, tu ne pouvais rien y faire malheureusement... Alors tu expliquas à ta petite soeur qu'elle t'avait à ses côtés maintenant, que tu étais là quoiqu'il arrive comme tu avais pu l'être dans votre jeunesse. Tu voulais la protéger, l'aider comme tu pouvais. C'est ton instinct protecteur. Ca, c'est à cause de ta mère qui n'arrêtais pas de te répéter sans cesse "Alek, quand je ne serais plus là, tu seras le seul à pouvoir veiller sur ta soeur, à l'aimer et la chérir comme je peux le faire". Et cette phrase tournait tout le temps dans ta tête. Elle ne voulait pas t'inquiéter, que tu payes un billet d'avion pour péter la gueule d'un mec, pour avoir cette satisfaction de lui avoir fait autant de mal qu'il a pu faire à Alana. La jeune femme continua en disant qu'elle attendait d'être à Bowen pour trouver un médecin et pour aller consulter pour ces blessures, qu'il n'y avait pas que celle là. La colère remontait petit à petit, tu ne disais rien. Mais elle recommença avec son sarcasme en te disant que à ces moments là tu devais te défonçais avec Effy, te bourrer la gueule et là tu t'énervas lorsqu'elle partis.

C'est juste comme ça que tu me vois ? Un toxicomane, un alcoolique ? J'apprécie venant de ma soeur qu'on me voit comme ça. J'ai toujours essayé de tout faire pour toi, de te protéger Ali, mais tu comprends pas je pense. Je ferais toujours mon possible pour toi, même si tu me considères comme un alcoolique de bas étage, qui ne sait que se droguer et boire, dis-tu dans un cri pendant qu'elle partait au loin.

Tu ne voulais même pas la rattraper, ces mots t'avaient énormément blessé. Tu finis ton verre d'une traite, tu allumais une cigarette et tu restais sur le comptoir avec les yeux remplis de larmes. Tu n'avais pas l'impression de compter pour ta soeur, tu avais juste l'impression d'être une merde, un pauvre gars qui ne sait rien faire de sa vie.