| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Jeu 12 Oct 2017 - 22:01 | |
| Au minimum une fois par semaine, Lisandro devait se rendre à l'hôpital afin de faire des examens médicaux ou simplement vérifié que tout va bien au niveau de sa rééducation, et pourtant, ce n'était jamais une partie de plaisir pour le jeune homme, qui prenait toujours cela presque comme une punition. D'autant plus que pour se déplacer, il devait à chaque fois faire appel à un véhicule spécialisé pour se déplacer.
Il s'était donc levé avec l'aide de son aide à domicile, puis il avait pris sa douche avant de choisir ses habits pour se rendre à l'hôpital. Malgré l'aide qu'elle lui apportait, il n'était pas plus tendre avec son aide qu'avait qui que ce soit. Toutes les personnes qui essayent de l'aider doivent subir son caractère de merde, mais au fond, il n'a pas un mauvais fond, il faut juste comprendre que tout s'est brisé pour lui, et aujourd'hui il en souffre énormément même s'il n'en parle jamais, voilà d'où provient son agressivité. Lisandro essaye de la contrôler avec les séances chez son psychologue, mais il y a encore un long chemin à parcourir. Chasser le naturel il revient au galop.
Arrivé dans l'établissement médical, le jeune brésilien n'avait plus besoin de se présenter, on le connaissait bien, aussi bien pour ce qu'il était, à savoir un ancien joueur de football connu, que pour son caractère lunatique. Après quelques heures, le jeune homme est enfin relâché, mais comme toujours, il rejette le personnel médical pensant pouvoir se débrouiller seul, sauf que la réalité est tout autre. Il a besoin d'aide, il le sait, mais l'avouer serait avouer qu'il est faible, c'est comme ça qu'il conçoit les choses, alors il déambule avec son fauteuil dans les couloirs de l'hôpital jusqu'à ce qu'il se retrouve bloqué, incapable de se sortir de cette situation seul.
" - Merde ! Putain de fauteuil !"
Bien évidemment, en criant dans les couloirs de l'hôpital, il attire les regards sur lui, alors qu'en temps normal, il préférait les fuir, mais l'homme qu'il est devenu n'est pas celui qu'il a toujours été. Mais à le voir ainsi, on pourrait le penser. Au bout de plusieurs tentatives, il n'y avait rien à faire, il était irrémédiablement bloqué.
" - Dégagez, j'ai pas besoin de votre aide et de votre pitié."
Forcément en recevant le personnel de la sorte, peu de personnes se frottaient encore à essayer de lui venir en aide. Derrière cette carapace qu'il s'était forgé était un homme détruit qui ne demandait qu'à reprendre goût à la vie, même si ce n'était pas visible au premier coup d'oeil. |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Ven 13 Oct 2017 - 20:33 | |
| Jamais au cours de ma vie je n'ai passé autant de temps à l'hôpital que ce dernier mois. Et pourtant je suis « souvent » venue ici. Entre les bobos, les naissances et les visites, il y a de quoi faire. Mais jamais personne de mon entourage n'est resté autant de temps ici. Parfois je me dis qu'ils abusent vraiment. Tom pourrait parfaitement rentrer à la maison. Maman s'occuperait de lui aussi bien qu'une infirmière peut le faire. Mieux même. Oui mais voila. Pour l'instant, j'ai l'impression qu'on ne mentionne même pas une date de retour. Si ça continue comme ça, Tom va vraiment disjoncter. Oui il se fait des camarades d'hôpital. Oui la famille, les amis, viennent le voir. Mais pour Tom qui a souvent eu du mal à rester en place … En plus … devoir se déplacer en fauteuil avec ce truc autour de sa jambe. Chaque jour je prie pour qu'il retrouve un jour l'usage complet de sa jambe. Ce sera très long et je pense qu'il aura parfois envie de tout bazarder mais je sais aussi qu'il fera tout son possible pour remarcher et courir le plus vite possible. D'ici là, tout ce que nous pouvons faire c'est le soutenir. Tout n'est pas perdu. Et même si … même si les nouvelles à venir seront difficiles, terribles, il peut au moins se dire qu'il a toute sa tête. Et son coeur. Que d'autres n'ont pas eu cette chance. Bien que cela soit un maigre lot de consolation. Et jamais ô grand jamais personne de la famille ne se permettra de faire une quelconque remarque sur son choix de carrière. Ma visite terminée, il est temps de rentrer chez moi. Faire enfin sortir le chien car je suis repassée directement ici après le boulot. Pauvre petite bête. Il est vrai que ces derniers temps j'ai un peu moins de temps à lui consacrer. Si seulement je pouvais le prendre avec moi à l'hôpital ! Hihi. J'entends alors un homme pester. Avant de l'apercevoir. Un homme en fauteuil. Empatouillé. Bloqué. Je me demande bien comment il a fait son compte. Enfin ce genre de situation est déjà arrivé à Tom. Et je suppose que c'est déjà arrivé à ce monsieur également. Mais inutile de jurer de la sorte. On appelle une infirmière ou n'importe qui et le soucis se règle de lui-même. Sauf que personne ne semble enclin à lui apporter de l'aide. Alors je m'approche, par l'arrière, et commence à doucement bouger le fauteuil pour le sortir d'affaire. Ce que monsieur ne semble pas apprécier. Pas besoin d'aide, pas besoin d'aide … Et la pitié ! Non mais comme si aider quelqu'un, n'importe qui, s'apparentait à de la pitié ! Et bien pourtant ! Je soulève un peu la roue, écarte deux trois brol du pied, avance, et comme par magie le voila libéré. Nul doute qu'il appréciera le geste … Un petit coup de main ça n'a jamais fait de mal à personne. Et ce n'est pas de la pitié, juste de la gentillesse ! Je ne peux m'empêcher de penser à mon frère. Qui pourrait être comme cet homme plus tard. Et qu'il l'est déjà sans doute un peu. « Pas besoin de votre aide ». « Je peux me débrouiller tout seul ». « Gardez votre pitié pour vous ». Accepter de l'aide n'est pas signe de faiblesse. Bien au contraire même. Et si je pourrais « engueuler » ce monsieur car il n'est pas très agréable, je ne vais pas non plus lui faire une leçon de moral. Il est peut-être simplement de mauvaise humeur comme je peux l'être parfois. Je me porte un peu plus à sa hauteur, devant lui. Pour mettre un visage sur ses mots et son comportement. Vous êtes libres maintenant. Et vous voyez, pas besoin de jurer ! Je m'essaye à un petit sourire. M'attendant tout de même à recevoir des mots délicats et attentionnés … Ou pas. Mais bon, ce n'est pas ça qui me rendra moi de mauvaise humeur. |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Sam 14 Oct 2017 - 12:44 | |
| Lisandro n'avait jamais eu de problèmes de santé particuliers, bien sûr qu'il était suivi depuis qu'il évoluait dans le domaine du sport, mais il n'avait jamais eu quoique ce soit d'alarmant. Il n'avait donc jamais été suivi par un médecin en dehors de ses visites médicales.
Alors forcément, passer autant de temps dans un hôpital comme il l'avait fait depuis son accident, ce n'était pas simple tous les jours. Mais Lisandro avait du mal à comprendre que son état n'était quelque chose à prendre à la légère, il est quand même resté un an dans le coma après cet accident avant d'ouvrir les yeux. Il ne souvient d'ailleurs absolument pas des circonstances de l'accident, c'est comme un trou noir dans son esprit. C'est peut-être aussi toutes ces questions autour de son accident, dont il n'a aucune réponse qui ne lui permet pas de pouvoir avancer tant qu'il n'en saura pas plus.
Un an. Un an qu'il était désormais en fauteuil roulant et pourtant, le jeune homme avait l'impression que ça faisait des années. Voir toutes ces personnes qui marchent à côté de lui, lui donne l'envie de se lever et de marcher avec eux, mais il a déjà essayé chez lui, c'est son aide à domicile qui l'a ramassé par terre par la suite. Pour un grand sportif comme l'était l'italien, être réduit à ça lui brisait le coeur, tout comme son rêve avait été brisé quand on lui avait annoncé qu'il ne pourrait plus jamais retouché un ballon de football.
Lisandro avait énormément changé depuis son accident et pas en bien, mais la douleur qu'il gardait enfermée en lui, ressortait au moment où on essayait de lui venir en aide. Il rejetait toujours ceux qui essayaient de l'aider, comme s'ils croyaient faire leur bonne action du jour en aidant un handicapé. Il n'en pouvait plus de ces regards remplis de pitié, il n'en voulait pas de leur pitié, il voulait qu'on le regarde comme un être humain, parce que c'est ce qu'il était.
C'est justement à cet instant qu'il se bloqua avec son fauteuil, impossible de s'en sortir seul, et pourtant, Lisandro aurait préféré mourir plutôt que de demander de l'aide à qui que ce soit. Demander de l'aide c'est être faible, et ce n'est pas l'image qu'il veut donner de lui, surtout pour les personnes qui ont pu suivre sa carrière interrompue trop tôt. Après quelques minutes de bataille et de jurons, une personne lui vient en aide, il était prêt à l'incendier avec des petits surnoms tous plus gentils les uns que les autres, mais lorsqu'elle se pencha vers lui, découvrant alors le visage de cette jeune femme, il n'y avait pas de pitié comme tous les autres. Il s'adoucit.
" - Vous, vous n'avez pas de pitié, mais toutes ces personnes autour si, il suffit de les regarder pour comprendre que personne ne me voit comme un être humain. On voit simplement un handicapé, rien de plus. Et je n'en veux pas de leur pitié, si c'est une bonne action qu'ils cherchent à faire, y'a plein d'animaux qui cherchent à se faire adopter."
Bien que ses propos ne soient pas forcément tendres, la voix du basané est neutre, il ne s'est pas énervé. C'est bien la première fois d'ailleurs, mais cette demoiselle ne semble pas être comme les autres. |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Sam 14 Oct 2017 - 20:49 | |
| J'aurais pu laisser cet homme dans sa misère. Tout seul. Parce qu'après tout, comme nombre d'autres avant lui, il n'a pas besoin d'aide. Et puis il n'est pas très sympathique. Mais bon. Ce n'est pas pour autant que je vais passer à côté de lui et faire comme si de rien n'était. Même s'il me « gueule » dessus après coup. Même si je « lui fous sa journée en l'air ». Tant pis ! Prendre ce simple geste d'aide pour de la pitié. Non mais. Si une personne avait … disons laissé tomber son classeur avec plein de feuilles volantes partout – cliché je sais – je me serais porté volontaire pour l'aider à tout ramasser. Qu'il soit sourd, sur une jambe ou en parfaite santé. Je ne peux pas dire que j'imagine comment il se sent. Personne, hormis ceux qui vivent cette situation, ne peut le dire. Et si je devais parier je dirais qu'il n'a pas toujours été handicapé. Qu'il n'accepte pas encore celui qu'il est devenu. Différent d'avant mais pourtant le même homme. Mais peut-être que je vais loin. Peut-être que c'est juste « un con ». Personne n'est immunisé à cet … état d'esprit … Alors je m'attends à essuyer une salve de petits mots sympathiques une fois terminé, une fois la roue et le fauteuil débloqués. Pourtant non ! Et on ne peut pas dire que je sois d'accord avec lui. D'ailleurs, sa petite remarque me fait « rire ». Entre nous, parfois je préférerais ne pas être humaine vu ce qu'on entend sur l'humanité. Sur l'Homme. Mais il y aussi du bon dans l'être humain. Beaucoup de bon. C'est simplement que l'on met le mal bien trop en avant. Est-ce que les gens, est-ce que moi je vous vois comme une personne en fauteuil ? Oui. Bien sûr. Le nier serait absurde. Comme je peux vous voir comme un homme et que vous pouvez me voir comme une femme. Ce n'est pas pour autant que je vous considère comme un handicapé. Et la palme d'or du discours gnangnan et super Captain Obvious revient à … Hihi. Alors c'est simplement une idée que vous vous faites. Peut-être parce que … Parce que vous, vous vous voyez comme tel ? L'explication se tient non ? Et quant à moi, j'ai déjà été adopté mon petit toutou alors vous pouvez sûr que ce n'était pas de la pitié ! Hihihi. Et ce n'en était pas non plus quand j'ai été cherché Lucky ! Je voulais un chien. Et je voulais donner un peu de bonheur à une pauvre bête abandonnée alors voila ! |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Sam 14 Oct 2017 - 23:18 | |
| Lisandro ignorait l'homme qu'il était devenu, enfin il ne l'ignorait pas totalement, simplement il n'avait pas conscience de celui qu'il était réellement, cet homme insensible et désagréable avec ceux qui tentaient de l'aider. Il n'avait jamais été comme ça auparavant, et il aurait été le premier à se porter volontaire pour aider une personne en détresse. Est-ce qu'il l'aurait fait même si on l'envoyait balader ? Oui sans aucun doute, c'était dans sa nature d'être serviable. Malheureusement son accident avait fait changer beaucoup en choses en lui, notamment ce trait de caractère.
Forcément que les personnes ne voulaient plus l'aider et il l'avait bien cherché mais il devait accepter l'évidence, il avait besoin d'aide qu'il le veuille ou non. C'est une chose difficile à faire que d'accepter ce qu'il est devenu, mais il doit s'y faire, parce que ce n'ai pas demain la veille qu'il va pouvoir se remettre sur pieds et marcher ou même courir comme il le faisait auparavant. Son rêve s'était brisé avant même qu'il ne puisse le vivre pleinement. Si l'italien pouvait dire quelque chose à des jeunes qui rêvent de faire la même carrière que lui, ou même à n'importe qui, c'est de profiter de la vie tant qu'ils le peuvent, parce que tout peut arriver du jour au lendemain et bouleverser une existence complète.
" - Je ne me fais pas d'idées, je sais parfaitement que certaines personnes me regardent comme si j'étais une loque. Alors oui, c'est peut-être ce que je suis, mais je n'ai pas besoin de la pitié des gens, je préfère encore qu'on m'ignore plutôt qu'on vienne m'aider parce que je fais pitié."
Peut-être que certaines personnes avaient des intentions louables, même s'il avait du mal à y croire, mais d'autres se sentaient presque obligé de l'aider pour ne pas laisser un pauvre handicapé en détresse. Et il préférait encore qu'on le laisse seul plutôt que de lire la pitié dans le regard des personnes.
Cependant, les mots de la jeune femme eurent un écho tout particulier sur le basané. Est-ce qu'il se voyait comme handicapé ? Difficile de se voir autrement en tout cas. Mais est-ce qu'il voyait dans le regard des gens la manière dont lui se percevait ? C'était une possibilité, mais qui n'était pas prêt à accepter. C'est beaucoup plus simple de remettre la faute sur les autres plutôt que d'accepter ses tords.
Il y avait quelque chose de différent dans le regard de la demoiselle et pourtant, il était incapable de savoir ce qui l'intriguait autant. Était-ce parce que c'était une des seule à lui tenir tête alors qu'il était aussi désagréable avec elle ? |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Dim 15 Oct 2017 - 16:05 | |
| Finalement … Peut-être que je ressens un peu d'apitoiement pour cet homme. S'il avait été valide, je me serais peut-être un peu plus emportée. Depuis quand dit-on « dégagez » aux personnes qui vous aide ! Mais je suis restée gentille. Et j'ai bien eu raison vu qu'il ne s'emporte pas non plus contre moi après coup. Là, cela aurait été le pompon ! Hihi. Peut-être qu'il était coincé depuis plusieurs et que cela commençait réellement à l'agacer. Enfin je ne crois pas, quelqu'un serait venu à son secours. Ou alors il l'aura bien vite « dégagée » et elle n'aura pas insisté. Certes … Prétendre le contraire serait absurde. Mais ce n'est pas parce qu'une partie des gens vous regardent ou vous considèrent comme cela que c'est le cas de tout le monde. Et puis, ça montre le « bon » côté des gens non ? Il doit en avoir marre de toute cette compassion, cette pitié, cette aide. Peut-être qu'il en a vraiment ras le bol. Mais mieux vaut cela que se faire totalement ignorer non ? Enfin c'est facile à dire pour moi qui est capable de marcher, de courir, de sauter. Et c'est vrai qu'il n'a pas forcément besoin d'avoir toujours de l'aide. Mais les gestes communs de tous les jours doivent être beaucoup plus difficiles pour lui. Aller aux petits coins, ouvrir des portes et tout simplement se déplacer. Oui je vois … Si les gens ne venaient me parler « qu'à cause » de ça, j'en aurais aussi un peu marre. Et d'ailleurs, si on a cette discussion, là, maintenant, c'est à cause de son fauteuil. Mais je vais chercher beaucoup trop loin là. Vous n'avez pas toujours été comme ça je me trompe ? Parce que j'ai déjà rencontré d'autres handicapés qui n'étaient pas comme lui. Je ne dirais pas qu'ils s'étaient acceptés mais c'est simplement qu'ils se sentaient comme tout le monde ! Avec le temps, il s'en rendra compte lui aussi. Enfin je … Je ne veux pas me montrer trop indiscrète. Et je ne veux pas non plus savoir les conditions d'un éventuel accident. Ou alors … Peut-être qu'il y a plus. Peut-être qu'il est atteint d'une maladie qui paralyse son corps peu à peu. Qu'il est condamné. Et là je pourrais un peu plus comprendre son état d'esprit. Même si j'ose penser que je ne pourrais être comme lui et qu'au contraire, les liens entre mes proches, mes amis, n'en serait que plus fort. Et de ce fait, bien plus déchirants … |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Dim 15 Oct 2017 - 17:24 | |
| Envoyer balader les personnes qui essayaient de lui venir en aide, c'était aussi se prouver qu'il pouvait réussir seul. Lisandro n'avait jamais eu de réels repères dans sa vie. Le décès de ses parents quelques mois après sa naissance, puis les allers incessants dans des familles d'accueil, où, malgré la bienveillance de ces personnes, l'italien n'y avait jamais trouvé sa place. Il avait toujours senti qu'il était de trop, jusqu'au moment où il avait enfin trouvé sa voie : le football. C'est grâce au sport qu'il extérieurisait tout ce qu'il gardait enfoui en lui, c'est grâce au football qu'il s'est épanoui.
" - Regardez autour de vous, le regard que les gens me portent ne sont là uniquement parce que je suis comme ça, je serai valide, ils ne m'accorderai pas la même attention."
Même s'il avait sa période de gloire avec des fans qui le suivaient depuis ses débuts ou plus récemment, mais il n'avait jamais rien fait pour être sous le feu des projecteurs. Malgré sa notoriété, il était resté le même, il n'avait pas pris la grosse tête.
Il fut ravi de voir que la jeune demoiselle partageait son point de vue, même si ce n'était que des ses paroles puisqu'elle ne pouvait pas s'imaginer ce que c'était que de vivre ainsi, mais au fond, Lisandro admirait ces handicapés qu'ils soient d'anciens sportifs, de militaires ou autre, et qui continuaient de vivre leur vie comme si de rien n'était, qui avait constamment le sourire aux lèvres. C'était trop demandé pour l'italien qui était incapable d'accepter son état actuel.
Un rire jaune ainsi qu'un haussement d'épaules de la part du jeune homme se firent remarquer lorsqu'elle lui posa cette question. En dehors des quelques personnes que Lisandro connaissait avant son accident, il n'avait jamais vraiment parlé de ce qui lui était arrivé. Les médias s'étaient emparé de cette histoire mais il n'avait jamais évoqué cette douloureuse étape dans sa vie. Bien sûr qu'il aurait pu se demander si la jeune femme regardait la télévision, mais il concevait que tous ne le connaissent pas, et c'était bien mieux ainsi. Il n'avait jamais cherché la célébrité.
" - Non.. Il y a encore un an, enfin deux pour être exact j'étais comme vous.. J'avais une carrière dans le sport professionnel jusqu'au jour où j'ai eu un accident. Je suis resté un an dans le coma avant de me réveiller et d'entendre les médecins me dirent que je ne remarcherai plus jamais.."
Lisandro souffrait énormément de tout cela, c'est la raison pour laquelle, sans réellement s'en rendre compte, il est devenu aussi agressif envers tout ceux voulant lui apporter leur aide. Et aujourd'hui, c'était devenu monnaie courante, il ignorait si un jour il pourrait redevenir l'homme qu'il était avant.
C'était normal qu'elle se pose des questions, et Lisandro n'avait pas de mal à dire la vérité, même si ça le blessait énormément d'être devenu celui qu'il est aujourd'hui.
" - Je m'appelle Lisandro au fait.." fit-il en esquissant un léger sourire. |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Lun 16 Oct 2017 - 20:27 | |
| Il exagère ! Comme si tout le monde ignorerait un homme comme lui ! Je veux dire … Cette pensée me fait sans doute un peu rougir mais c'est un bel homme. Il serait tout à fait charmant, je crois, s'il n'était pas bougon. Alors forcément il attirerait le regard de certaines femmes. Mais je dois assez mal interprétée ce qu'il essaye de me dire. Ou peut-être pas. Mais oui forcément, le regard de certaines personnes doivent changer. Je ne suis pas d'accord avec vous sur ce point. Ou alors, auquel cas, personne ne s'intéresse à personne. Et puis ne venait pas me dire que tout le monde vous regarde avec insistance ! A moins que je n'ai pas parfaitement compris ce que vous voulez me dire. Oui parce que je ne veux pas que nous nous « emballions » et que nous partions dans un échange un peu moins sympathique à cause d'un quiproquo. Enfin de mon côté il n'y a pas de risque. Quoique. Un mot un peu trop mal placée et je peux monter sur mes grands chevaux. Et comme il semble avoir du caractère lui aussi. Mais nous n'allons pas nous battre ! Bien sûr que non. Et je me permets même de lui poser la question de savoir si sa condition est récente. Je n'ai pas l'impression qu'il soit né comme ça. Ou qu'un probable accident ne date que de son enfance. Impressions qu'il confirme. Accidenté il y a plus de deux ans. Cela commence tout de même à remonter. Mais sûrement l'a-t-il vécu encore plus difficilement du fait qu'il était un sportif de haut niveau ? Enfin cette épreuve doit être difficile pour n'importe qui. Mais ce n'est pas tout. Un an complet dans le coma. J'ouvre grand les yeux. Ce devait être vraiment grave. Plus jamais il ne pourra marcher et une fois encore je pense à mon frère. Comment réagirait-il si les médecins lui annonçaient qu'il allait perdre sa jambe ? Qu'elle ne pouvait être guérie ? Je suis désolée de l'entendre … Une année entière … Le réveil a déjà du être difficile comme ça … Tout ça à encaisser en si peu de temps … Une épreuve pour lui et pour toute sa famille. Je ne sais pas comment ses parents, ses frères ou sœurs ont fait pour supporter cela un an durant. Un an à se demander quand se réveillerait-il. Et si la question de … de le laisser s'en aller s'est posée. C'est cruelle de penser à cela. Heureusement il me tire de ces pensées. Lisandro ! Original. Et moi c'est Maddie ! Si j'avais cru qu'on ferait les présentations vu le ton qu'il employait toute à l'heure ! Hihi. Par contre … Ce n'est pas que je n'aime pas discuter dans les couloirs d'un hôpital mais il y a peut-être des endroits plus appropriés pour ça vous ne trouvez pas ? Hihi. Parce que … Ici j'ai un peu l'impression que tout le monde nous regarde ! Ce qui n'est pas vrai. Mais si on peut aller s'asseoir dehors ou à la cafét je dis oui. A voir ce qu'en pense Lisandro. Il a peut-être des choses à faire. |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Lun 16 Oct 2017 - 21:09 | |
| Lisandro a toujours été quelqu'un de généreux, de sociable prêt à aller entamer une discussion avec n'importe qui. Et pourtant aujourd'hui, il avait énormément changé, il n'était plus le même homme et il avait vu le regard des personnes changer sur lui, c'est sans doute à cause de ça aussi qu'il est devenu quelqu'un d'autre. Il en souffre énormément, autant de son état que des regards extérieurs.
" - Ce que je veux dire, c'est que les personnes ne s'intéressent pas forcément à moi pour ... moi. Je suppose que vous la première, votre regard s'est porté sur moi parce que j'avais un fauteuil, j'aurai été valide, vous n'auriez sans doute pas posé le regard sur moi."
En plus d'avoir changé, le jeune homme avait gardé son manque de confiance. Penser qu'il peut plaire est quelque chose de difficile pour lui, il a toujours pensé qu'il était simple, banal et qu'il n'avait rien d'exceptionnel, mais depuis son accident, son manque de confiance en lui s'était agrandi et il se dénigrait tout seul sans vraiment s'en rendre compte.
Finalement, le jeune homme lui expliqua comment il était devenu l'homme qu'il était actuellement. Cet accident qui était venu briser son rêve et sa carrière de sportif de haut niveau par la même occasion. Lui qui avait toujours été très autonome du fait de son enfance passée sans parents, il s'était retrouvé du jour au lendemain avec quelqu'un à ses côtés pour l'aider à vivre. C'est une sorte de viol, lui qui d'habitude si pudique, il avait dû se dévoiler à cette jeune femme parce qu'il n'avait pas eu d'autres choix.
Un an passé dans le coma dont il ne garde que de très vagues souvenirs, il entendait parfois des bribes de conversation de personne venant lui rendre visite, mais ce qui lui manquait le plus, c'était le soutien d'une famille. Lisandro n'avait plus de famille, il avait grandi sans repère et cet accident l'avait encore plus chamboulé. Bien sûr qu'il avait des amis, les quelqu'uns qui étaient restés malgré le fait qu'il les repousse, mais ce n'est pas pareil que de la famille.
" - Le réveil a été très dur effectivement, mais le plus dur c'est quand vous sortez du coma, vous pensez que vous avez vécu le pire et qu'on vous apprend que plus jamais vous ne remarcherez, que plus jamais vous ne pourrez toucher un ballon de votre vie. Quitte à choisir entre les deux, j'aurai préféré rester dans le coma."
Il omettait volontairement le fait qu'à la suite de cette nouvelle, il avait tenté de mettre fin à ses jours, pour abréger sa souffrance, mais qu'il s'était loupé, qu'il avait été sauvé et qu'aujourd'hui il devait surmonter cette épreuve malgré tout.
" - Il y a un petit espace vert derrière l'hôpital, on peut y aller si ça vous convient mieux."
C'était bien la première fois que l'italien n'envoyait pas balader quelqu'un, qui était gentil comme l'ancien Lisandro. Est-ce que c'était le début de quelque chose ?
Il connaissait le lieu comme sa poche, avec le temps qu'il y passait, il pouvait guider n'importe quelle personne en fonction du service qu'elle recherchait. On pourrait presque en rire, et pourtant la situation ne prêtait pas du tout à rire. |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Mar 17 Oct 2017 - 20:29 | |
| Oui. Voilà. Je me disais bien que je n'avais pas forcément bien compris. Même si je me doutais qu'il parlait de dans ce sens là. Je me demande s'il était comme ça avant. Peut-être qu'il a croisé beaucoup de gens qui ne s'intéressaient à lui que par intérêt ? Un sportif de haut niveau, ça doit attirer pas mal de faux-jetons. Des directeurs marketing qui se foutent pas mal de vous tant que vous rapportez de l'argent. Ce genre de choses. Ou alors il est juste très pessimiste. Fataliste. Et s'il a raison sur moi et mon regard d'il y a quelques minutes, c'est parce que c'était de circonstance. Et je compte bien en plaisanter. Disons que c'est plutôt mon ouïe que vous avez attiré en premier lieu. « Merde ! Fauteuil de merde ! ». Hihihi. Je fais de mon mieux pour l'imiter, sans me moquer non plus. Pas très convaincant mais drôle quand même. Pour moi. J'espère ne pas le vexer. Alors forcément après vous avez attiré mon regard. En plus vous étiez coincé. Sans quoi … Je n'aurais peut-être fait que glisser le regard sur vous. Je ne regarde pas les gens avec insistance. Je ne voudrais pas passer pour une fille bizarre. Hihihi. Et fauteuil ou pas, il est assez séduisant. Le genre d'homme que les femmes peuvent parfois regarder en esquissant un petit sourire. Qu'il ne me dise pas que ce n'est jamais arrivé !! Mais cet accident a du remettre énormément de chose en question. Ca se comprend. Qui étais-je ? Qui suis-je ? L'avenir ? La réalité de la vie. Passer de sportif professionnel à handicapé. Perdre pas mal de gens de votre entourage – pas forcément une mauvaise chose que de ne garder que les vrais amis. Coma d'un an. Et oui sa phrase est dure à entendre. Comment peut-on souhaiter sa propre mort ? Car oui c'est comme ça que je l'entends. Etre dans le coma ou être dans l'au-delà, c'est presque la même chose. Ne dites pas cela … J'aimerais pouvoir lui dire qu'il est en vie. Qu'il a toute sa tête, je crois. Que perdre l'usage de ses jambes ne fait pas de lui quelqu'un de différent. Mais je me retiens. On a déjà du lui servir ce discours. Et il a l'air d'être bien déterminé sur le sujet. Un ballon ? Vous étiez rugbyman ? Footballeur ? Peut-être pas une bonne idée de lui rappeler tiens … Mais en même temps c'est lui qui le mentionne. Au pire, on évitera le sujet pour passer à autre chose. Mais ailleurs alors ! Les couloirs d'hôpitaux pour taper la discut', on a vu mieux. Bien mieux. La moitié de parc à côté de l'hôpital par exemple ! Ca me convient parfaitement ! Il n'y a plus qu'à y aller. J'attends plus ou moins qu'il avance … Donc je ne me mets pas forcément en route de suite. Et peut-être qu'il pense pareil de son côté vu qu'on reste là cinq secondes à se regarder. L'instant d'une petite plaisanterie alors je suppose ? On y va ? … Je me serais bien proposée pour me mettre derrière le fauteuil et vous poussez mais vous prendriez cela pour de la pitié alors … Hihihi. Maddie … Je commence à avoir l'habitude maintenant. Ca fait un mois que je pousse celui de mon frère. Lui aussi il peste. Mais je ne lui laisse pas le choix ! Hihihi. Et nous allons vers les ascenseurs. Moi derrière Lisandro ou à ses côtés c'est comme il préfère. Même si j'ai ma petite idée sur la question. Et on arrive rapidement dans ce petit coin de verdure. L'air frais, c'est quand même bien meilleur que l'air des microbes et des malades. On sera tout de même bien mieux ici ! |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Mar 17 Oct 2017 - 23:27 | |
| Il est vrai que le jeune homme, d'habitude discrète, se faisait facilement remarquer à cause de ses excès de colère qu'il ne contrôlait pas réellement. Bien sûr qu'il essayait, mais le fait de devoir assumer cet état était plus fort que lui, il se voyait diminué et ne supportait pas d'être devenu ainsi. Alors bien sûr qu'il poussait quelques jurons. Bon d'accord, c'était plus que quelques jurons, et plus que quelques fois, mais c'était plus fort que lui parce qu'il devait montrer son mécontentement d'une quelconque manière, et c'est par ce biais qu'il le faisait.
" - Ça m'étonnerai que les personnes vous jugent comme étant une personne bizarre, enfin en tout cas vous ne l'êtes pas à mes yeux."
Devait-il lui avouer qu'il la trouvait séduisante ? Il ne voulait pas que ses propos soient mal interprétés ou déplacés, alors par peur de créer un quelconque malaise, il préférait ne rien dire. De plus, depuis son accident, son manque de confiance en soi était encore plus présent. Plaire aux femmes ? C'est quelque chose qui lui paraissait impossible, de son point de vue en tout cas. Être en fauteuil, c'était aussi plein de sacrifices dans sa vie, des sacrifices auxquels il n'était pas préparé qui lui était tombé dessus sans prévenir et qui était venu bouleversé son existence.
Mettre fin à ses jours ? Lisandro avait déjà essayé, sans succès. Est-ce qu'il lui arrivait encore d'y penser ? Bien évidement, tous les jours, mais il essayait de se raisonner, de se battre, de voir le meilleur même si c'était plus que complexe étant donné qu'il n'acceptait pas son handicap et encore moins son fauteuil.
" - J'étais footballeur.." dit-il en baissant la tête.
Le football et le sport en général c'est toute sa vie, et aujourd'hui, il sait qu'il ne pourra plus en faire, c'est ce qui le met dans un tel état. Abandonner son rêve c'est sans doute ce qu'il a le plus de mal à accepter.
Lisandro propose à la jeune femme d'aller dans le parc de l'hôpital afin qu'elle s'y sente mieux, mais durant quelques instants, ils se regardent mutuellement pour savoir lequel des deux bougera en premier. Lui pensait qu'elle prendrait les devants, et elle, pensait certainement que Lisandro allait lui montrer le chemin. Finalement ils n'avaient pas bougé.
" - Votre frère ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ?"
Voilà ça c'est le vrai Lisandro, celui qui pense toujours aux autres et qui se montre prêt à aider si besoin est, bon dans sa situation il ne risquait plus d'aider grand monde mais quand même. Tout s'éclairait, il comprenait mieux pourquoi Maddie l'avait regardé de la sorte, pourquoi elle lui semblait agir différemment des autres, parce qu'elle avait un cas similaire dans sa famille. Bon peut-être pas aussi têtu que lui, mais visiblement, vu comment elle en parlait, il semblait tout aussi borné que l'italien.
" - Pardon, ça ne me regarde pas.."
Effectivement, ce n'était pas ses affaires, et valait mieux y aller avant qu'il ne fasse une nouvelle bourde. Il se mit à rouler en direction des ascenseurs pour descendre au rez-de-chaussée, directement le parc dont il avait parlé plus tôt. Quelques minutes et les voici dans le fameux parc, bon par contre, le revêtement du sol n'était pas vraiment adéquat pour faire rouler son fauteuil, il avait pas mal de soucis pour progresser, peut-être qu'il était temps de s'en remettre à son interlocutrice pour de l'aide. |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Mer 18 Oct 2017 - 20:34 | |
| Aaah mais ce n'est pas ce que j'ai dit non plus ! Je sais très bien que je ne suis pas particulièrement bizarre. Hihi. Bien qu'aux yeux de certains je peux paraître étranges pour différentes raisons. Quant à savoir si s'en sont des bonnes … Il n'est pas « bizarre » lui non plus. Ce n'est pas parce qu'on peste contre son fauteuil, contre tout le monde, contre la vie, qu'on est nécessairement … farfelu ! Hihi. Je souris discrètement à son … compliment ? Bon peut-être pas. Je me fais des idées. Si dire à une personne qu'elle est « normale » s'avère être un compliment … Hihi. Je prenais un exemple. Je ne me considère pas être comme bizarre moi non plus. Hihi. Et puis … Vous ne me connaissez pas encore. Je cache peut-être des petits secrets qui vous ferez faire une drôle de tête ! Hihihi. Mais non non hein rien de tout ça ! Je ne voudrais pas vous inquiéter. Hihi. Ni le faire fuir d'ailleurs. Suffirait qu'il me sorte là, maintenant, « bon bah je dois y aller » que je remettrais en question mes paroles. Mais ce n'est pas le cas. Ouf ! Hihi. On en vient à parler un peu plus de lui. Ancien footballeur. Pas le sport le plus connu du pays. Mais il n'est peut-être pas d'ici. Forcément, Lisandro ça me fait plus penser à l'Italie. Vous jouiez dans une grande équipe d'ici ? D'Europe ? Je suis peut-être un peu adacieuse. Il ne doit pas y avoir masse de grandes équipes par chez nous. Et oui, oui, je pose trop de questions. Promis, c'est la dernière. Hihi. Pour les deux minutes à venir évidemment ! Hihihi. Je propose ensuite qu'on se trouve un endroit plus sujet à une discussion. Puisque nous sommes bien partis pour continuer à papoter … Le petit coin de verdure juste derrière me convient. Et chacun attend alors que l'autre fasse le premier mouvement. Qui n'arrive pas ! Hihi. Je me permets de plaisanter. Petite blague sur laquelle il ne rebondit pas … Ou alors c'est parce que les nouvelles concernant mon frère sont plus importantes pour lui. En même temps, je voyais mal Lisandro renchérir avec une plaisanterie sur son état ou celui de Tom. Ca ne le regarde peut-être pas, enfin si, un peu. Je lui ai bien posé des questions moi. Il a le doit de m'en poser à son tour. Et pas la peine de s'excuser, même si j'apprécie. Oh non non ce n'est rien. Tom a été blessé au combat il y a plus d'un mois. C'est un militaire de terre. Enfin … peut-être que je devrais dire « était » maintenant. Il a subi de grosses blessures à la jambe gauche. Et pas que là d'ailleurs vous imaginez bien. Il a … Il a un fixateur autour de sa jambe. Ce barda de tiges et de plaques de métal horrible là vous voyez ? Il devrait le garder encore quatre-cinq mois. Il ne peut donc absolument pas bouger la jambe et quand il sort de sa chambre en fauteuil il faut faire extrêmement attention. Et malgré cela les médecins ne savent pas encore comment … Si sa jambe sera complètement rétablie ou non. Lui aussi accepte très mal la nouvelle … Enfin il ne l'accepte pas surtout j'ai l'impression … Ca se comprend. Qui le pourrait ? L'accident est encore bien trop récent. Oui il en a marre de cet hôpital, des infirmières, des cachets, des nuits impossibles. On fait le maximum pour l'épauler mais … Je me sens tellement inutile par moment. Je ne peux rien faire de plus. Maman, papa, Kris, Matt, pareil … Il y a des jours où « ça va » et d'autres moins. Nous prenons enfin la direction l'ascenseur, la sortie de l'hôpital, le parc. L'air frais. On y vient parfois avec Tom. Et je suis toujours prudente. Très prudente. Parce qu'avancer avec le fauteuil ce n'est pas évident. Et euh … Je remarque bien que Lisandro a un peu de mal. Oh et puis tant pis ! Je recule d'un pas pour me placer derrière. Retirez vos mains. Tom s'est déjà fait des pincettes en voulant « tout faire lui-même » alors que je voulais pousser. Moi non plus je ne comprends pas pourquoi ils ont choisi de mettre des pavés. Nous arrivons près d'un banc et place plus ou moins Lisandro à côté. Il s'ajustera si nécessaire. Et je m'installe juste à côté. Vous devez venir souvent à l'hôpital ? Je n'ai pas la moindre idée de s'il a des examens à faire ou non. Il sait déjà qu'il ne marchera plus, il a l'air en relative parfaite santé mise à part, alors j'imagine qu'il n'a pas forcément besoin de venir ici. |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Jeu 19 Oct 2017 - 0:24 | |
| Lisandro se sentait presque "normal" auprès de cette jeune femme, elle lui faisait oublier le fait qu'il était handicapé. Elle n'avait pas de pitié pour lui, elle ne le considérait pas comme infirme ou inférieur, et c'est ça qu'il appréciait. C'est sans doute pour cette raison qu'il ne l'a pas repoussé et qu'il accepte sa compagnie.
" - Tout le monde a ses petits secrets, et il faut en avoir, ce n'est pas pour autant que je vais juger quelqu'un sur une simple apparence, je préfère apprendre à connaître la personne avant d'émettre un quelconque jugement. Et puis, même si vous étiez bizarre, j'aimerai bien que toutes les personnes soient bizarres comme vous."
Aussi bien pour son physique séduisant que pour le fait qu'elle ne lui parle pas comme à un diminué, ça changeait beaucoup de choses, même si elle ne pouvait pas non plus totalement ignorer le fait qu'il finirait probablement sa vie dans un fauteuil roulant.
En temps normal, malgré l'apparence qu'il peut renvoyer de lui du gars charmeur, sûr de lui et arrogant, il n'a rien de tout cela. Durant sa carrière, il a toujours fui les caméras, il refusait de parler de lui, parce que tout simplement, il a tellement peu d'estime de lui-même qu'il n'estime pas que parler de lui est important.
" - Grande je sais pas trop mais.. Je jouais dans une équipe, pas d'ici mais d'Europe, d'Italie plus précisément."
Parler de sa passion lui faisait du bien, mais ça lui rappelait aussi qu'il ne pourrait plus jamais vivre son rêve. Sa carrière avait été stoppée à cause de cet accident.
Finalement avant qu'ils ne décident de changer d'endroit, Maddie évoque l'état de son frère, celui-ci est quasiment similaire au sien, ce qui bien évidemment ne manque pas de l'interpeller. Ce n'est pas pour autant qu'il ne trouve pas ça triste, bien sûr qu'il vit mal ce qui lui arrive, mais savoir que d'autres personnes sont touchées et doivent épauler un membre de leur famille, ça ne doit pas être facile. Lui n'a pas vraiment connu ça étant donné qu'il n'a pas de famille. Enfin il n'en a plus. L'italien avec un profond respect pour ces hommes et femmes qui partent à la guerre tout en étant conscient qu'ils risquent leur vie à chaque instant, ce ne doit pas être facile à vivre au sein d'une famille.
Dans un élan de ... gentillesse ? Lisandro pose sa main sur le bras de la jeune femme suite à ses propos et à son sentiment de ne pas lui être utile.
" - Croyez-moi, votre simple présence est très utile, même s'il ne l'avoue pas et qu'il vous repousse parce qu'il veut rester seul, ne le laissez jamais tomber, même si vous allez sans doute traverser des périodes où vous aurez tout simplement envie de jeter l'éponge, mais ne l'abandonner pas, c'est tout ce qui compte réellement."
Tout à coup, on ne savait plus vraiment si le jeune homme parlait bel et bien du frère de son interlocutrice ou bien de son propre vécu. S'il avait eu la chance d'avoir le soutien de sa famille auprès de lui, peut-être que ça aurait changé la donne, peut-être qu'il aurait eu envie de se battre et de surmonter cette douloureuse épreuve, plutôt que mettre fin à ses jours. Lisandro comprenait cet homme sans même le connaître, et d'ailleurs, il aurait bien aimé pouvoir mettre un visage sur son prénom, mais que viendrait-il faire dans sa chambre à part l'embêter ? Non il fallait qu'il oublie cette idée, c'est de sa famille dont il avait besoin, pas d'un inconnu.
Le chemin jusqu'au jardin derrière l'hôpital se fit sans soucis, enfin du moins jusqu'à ce que le revêtement du sol change et ne devienne pavé. Ce à quoi Lisandro essayait tant bien que mal de lutter, mais ses forces n'étaient pas assez pour qu'il puisse être encore totalement autonome. Et puis, il ne maîtrisait pas encore totalement la bête. Maddie se place derrière lui pour le pousser jusqu'à un banc sur lequel elle prend place.
" - Et bien il y a encore quelques semaines, c'était ma maison.. Ils ont accepté de me laisser partir sous certaines conditions et bien que la vie chez moi est assez compliquée du fait de ... de l'agencement, je préfère être chez moi, avec mes repères plutôt qu'ici.. Mais je dois y revenir au minimum une fois par semaine pour des examens, des contrôles et puis surtout, pour mes séances avec mon psychologue.. Donc pour répondre à votre question, j'y passe le plus clair de mon temps.. Ce n'est pas comme si j'étais débordé non plus.."
Depuis son accident, Lisandro avait déjà pensé à beaucoup de choses, notamment, maintenant que sa carrière était terminée, quel métier pourrait-il faire ? Il n'avait quasiment pas de diplôme et aucune expérience professionnelle, mais malgré sa petite fortune, il allait bien devoir garder de l'argent tôt ou tard, il ne supportera pas de rester enfermer chez lui sans rien faire durant des années, c'est certain.
" - Et vous ? Vous venez voir votre frère tous les jours ?" |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Jeu 19 Oct 2017 - 18:54 | |
| Tiens ! C'est marrant qu'il me dise ça car j'ai bien l'impression que lui, il se juge à son physique ! A son état. Et qu'il ne laisse, peut-être, pas trop voir la personne qu'il est réellement. Je rougis légèrement. Encore un compliment ? Ou je me fais des idées ? Après tout il ne me connaît pas alors peut-être qu'il dit cela juste comme ça. Même si ça ne colle pas avec l'image de lui qu'il essayait de renvoyer il y a quelques secondes encore. Merci. Hihi. Un rire et un sourire avec un brin de timidité. Je ne me fie pas au physique moi non plus. Enfin j'essaye. Même si par moment ça reste difficile. Disons qu'il y a parfois des styles et des attitudes qui renforcent certains préjugés. Alors que d'autres fois, on peut être agréablement surpris ! Bon je n'ai pas vraiment d'exemple qui me viennent en tête. Enfin si peut-être bien un mais je ne vais pas m'étaler là-dessus. Je reste surprise de cet état d'esprit de sa part. Un footballeur pro, italien de surcroît, ça comporte son petit lot de préjugés et de clichés ! Hihihi. Mais je ne juge pas là-dessus je viens de dire ! Hihi. Et je me répète, on est parfois agréablement surpris. Je l'aurais parié ! Hihi. Vous n'êtes pas vraiment typé allemand ou russe. Hihihi. Mais je ne juge pas sur le physique hein ! Hihi. Et puis bon, je dis ça juste pour la plaisanterie car c'est un peu bête. Il pourrait jouer dans un autre pays que l'Italie. Et heureusement d'ailleurs. Même si je ne m'y connais pas beaucoup sur ce sport, mes frères préférant par exemple le rugby. Car oui mine de rien j'ai été influencée par eux. Sauf pour le kendo. Ca, c'était de mon propre chef ! Hihi. On en vient à parler de mon frère. Son accident. Son retour à Bowen et son hospitalisation. Et au fond je sais que je ne suis pas si inutile. Parce que je suis présente et c'est l'essentiel. Machinalement ma main vient se poser sur la sienne. Les traits de mon visage se font un peu plus attendris. Et … et ce message qu'il m'adresse me semble être plus qu'un simple conseil. Peut-être parce que certains l'ont abandonné lui justement et qu'il regrette. Qu'il n'a pas su dire des choses à ses proches. Peut-être qu'il parle de son expérience. Croyez-moi je ne compte pas l'abandonner. Ni lui ni mes deux autres frères. Nous avons toujours été là les uns pour les autres et c'est une constante dans nos vies qui va continuer. Il intériorise beaucoup. Il prend sur lui. Peut-être pour ne pas … me blesser ou m'inquiéter. Parfois il prend son rôle de grand frère un peu trop au sérieux. Je reprends un sourire un peu plus joyeux. Des anecdotes de « grand frère » j'en ai un panel ! Hihi. De Tom, Matt ou Kris. Même si les différences d'âges font que les comportements n'étaient pas toujours les mêmes. Mais je vais éviter de trop raconter ma vie ! Hihi. Au contraire de Lisandro. Qui ne me crie pas dessus lorsque je me place pour le pousser. Je préfère largement ce comportement ! Hihi. Avant de nous arrêter pas très loin. Alors comme ça il est resté autant de temps à l'hôpital ? Mon frère a encore un long calvaire devant lui. Etre chez soi c'est certain qu'il n'y a rien de mieux. Les hôpitaux ne sont pas réputés pour être très accueillants ou jovials. Je laisse échapper un petit rire à ses derniers mots. Même s'ils n'avaient pas pour vocation de me faire rigoler visiblement. Vous ne m'étonnez pas ! Nous n'irons pas jusqu'à dire que l'hôpital c'est l'horreur mais presque ! Hihi. On vous sert votre souper à six heures du soir et en plus il n'est pas bon ! Hihihi. Six heures c'est tout juste l'heure où je rentre chez moi ! Trois jours à peine qu'il était ici que mon frère posait déjà la question de quand il pourrait rentrer … Je vous prie de croire qu'il n'a pas été ravi de la réponse …Vous avez quand même quelques occupations non ? Il y a des tas d'activités, même sportives, qu'il peut pratiquer. Et puis … il a peut-être bien gagné sa vie mais il peut toujours songer à une reconversion professionnelle. Travailler sept heures par jour, ça occupe grandement ! J'essaye oui. Même si ce n'est parfois que pour quelques minutes. J'habite Bowen et y travaille alors je ne perds déjà pas de temps pour faire les allers-retours. Et quand bien même je ne sais pas du tout passer on peut toujours s'envoyer un ou deux messages. Et puis on essaye de s'arranger avec tout le monde pour ne pas être trop en même temps, pour venir le voir à des heures différentes et lui faire paraître le temps moins long. |
| | | Invité | Sujet: Re: Une routine lassante [Feat. Maddie Ryan] Ven 20 Oct 2017 - 12:24 | |
| Malgré les apparences, Lisandro n'avait jamais été un gars méchant, il avait tout fait pour venir en aide à ce qui en ont besoin, sans se soucier de leur âge, leur origine ou même leur physique. Il avait le coeur sur la main, et aujourd'hui, ce Lisandro avait quasiment disparu, pas totalement, il était simplement enfoui sous cette armure qu'il avait enfilé depuis son accident. Cette armure qui le protégeait de toute cette douleur qu'il pouvait ressentir au fond de lui, et il s'en protégeait en repoussant les autres afin de rester seul et de ne pas les faire souffrir.
Alors bien évidemment qu'il se jugeait lui-même, mais ça ne datait pas d'aujourd'hui, il avait toujours eu que très peu d'estime de lui ainsi qu'un énorme manque de confiance. Son accident n'avait fait que creuser encore un peu plus tout ça, le laissant totalement livré à lui-même quant à sa propre perception.
Il hocha la tête suite aux propos de la jeune femme, il est vrai que certaines personnes alimentent les clichés que l'on peut voir, mais parfois ce n'est qu'une façade, tout comme lui : footballeur professionnel et italien, il attire forcément les regards des autres en disant qu'il utilise son statut pour augmenter ses conquêtes, alors qu'au final, Lisandro est toujours resté en retrait des caméras parce qu'il refusait d'être mis sous le feu des projecteurs, tout comme il refusait de se laisser dépasser par son statut qui lui donnait la chance de rencontrer des personnes fans de ce qu'il était sur le terrain. Mais il n'avait jamais utilisé ça pour avoir plus de chances avec les femmes, il était resté fidèle à sa petite amie de l'époque.
" - En même temps, mon prénom aide pas mal à situer dans quel pays je suis né, même si j'ai des origines brésiliennes, je suis né en Italie."
C'est sûr qu'il ne s'appelait pas Vladimir ou Nikolaï, ni même Gunther ou Klaus. Et puis bon, avec sa peau toute mate, il est clair qu'il n'était pas russe.
Maddie finit alors par confier la raison pour laquelle son frère se trouve ici et lui dit qu'elle se sent inutile. Ce fut plus fort que lui, mais il était obligé de lui donner des conseils, de lui dire que peu importe ce qu'elle ressent, elle n'est pas inutile, même si elle ne peut rien faire pour lui, sa simple présence suffit à avoir un effet positif sur son frère. Il parlait de sa propre expérience et de ce qu'il avait vécu. Il aurait aimé être entouré par ses parents et pourquoi pas ses frères et soeurs s'il avait pu en avoir, mais ce n'était pas le cas. À l'écouter, son frère agissait de la même manière que lui, en même temps, qui supporterait de se retrouver en fauteuil du jour au lendemain ? Personne et c'est une chose à laquelle on doit s'habituer, pour certains ça prend peu de temps, pour d'autres ça prend des années.
" - Je pense que n'importe qui à sa place aurait posé la même question."
S'il avait été conscient, il aurait probablement demandé aussi quand est-ce que les médecins comptaient le laisser sortir, mais durant un an il a flirté avec la mort, avant de la côtoyer de très peu quand il a fait sa tentative de suicide.
" - Des occupations ? Disons que c'est assez compliqué quand vous n'êtes pas capable de vous doucher, de vous habiller et de vous préparez à manger et j'en passe. Alors pour les occupations, hormis lire un livre, écrire ou écouter de la musique, pour le moment c'est à peu près tout ce que je peux faire."
Retrouver un boulot serait une bonne chose, mais encore fallait-il qu'il soit capable d'assumer son statut d'handicapé, et puis, il fallait aussi que l'entreprise accepte son handicap. C'est un véritable calvaire pour trouver quelque chose qui peut lui correspondre surtout sans diplôme.
" - Ne changez rien, il a besoin de vous et de votre famille auprès de lui, il se remettra beaucoup plus vite sur pieds avec votre soutien c'est indéniable.. Et si jamais il devait être.. Comme moi, alors il acceptera plus rapidement sa situation si vous êtes auprès de lui pour le soutenir dans cette épreuve. J'aurai bien aimé avoir une infirmière qui était aussi charmante que vous, mais je suis tombé que sur des infirmiers.." fit-il en esquissant un sourire. |
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