Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: I should believe in you and my lost dream ▬ isaiah Sam 28 Oct 2017 - 5:57
Le regard rivé sur la mer, où le soleil s’était couché depuis plusieurs minutes à présent, Isaiah attendait. Attendait qui, attendait quoi ? N’attendait rien. Les secondes défilaient devant lui et pourtant il n’en laissait pas s’échapper une seule. Il écoutait les bribes de conversation, souriait aux bonheurs des autres, avait mal à son humanité pour certaines remarques, mais au final il laissait la légèreté des autres autour de lui l’enivrer. Il avait beau paraître seul, assis en retrait, sur un tabouret dont la seule destinée était d’accueillir les âmes perdues et solitaires, puisqu’il était tourné vers la fenêtre, tourné vers l’interminable océan, Isaiah était entouré plus que jamais. Il laissait la présence des autres clients de l’endroit remplir le vide laissé par cette seule et unique femme qu’il s’était autorisé à aimer de cet amour en lequel il n’avait pourtant jamais cru. Ezekielle. Il ne pensait plus à elle quand il laissait les vies des autres déteindre sur la sienne. C’aurait pu paraître triste, d’un regard extérieur, mais ça ne l’était point pour lui. Isaiah n’était pas seul, il ne l’avait jamais été. Six milliards de solitudes, ça ferait beaucoup trop. Ce n’était pas sa vision à lui. Peu importait maintenant, de toute façon, le regard d’Isaiah venait de se poser sur un homme qu’il connaissait, qu’il appréciait, qu’il découvrait au compte-gouttes dans un mystère des plus captivants. Rory. Il se leva de son tabouret, prenant son verre dans sa main gauche, et s’approcha de l’homme. Il s’assit, en silence, à ses côtés, et l’observa un moment avant de déclarer : « Elle me transporte déjà. » La mélodie, les notes qui n’échappaient aucun son mais qu’Isaiah pouvait pourtant imaginer à la simple vue des doigts de Rory qui les dessinait contre le vide. Il arrivait même à fermer les yeux, à ne plus laisser son regard découvrir le rythme que l’homme lui offrait. Il le devinait. Comme si leurs deux êtres arrivaient à connecter à ce point-là, jusqu’à cette fine limite, cette barrière corporelle qui divisait leurs corps mais qui unissait leurs esprits. Ils n’étaient qu’un tout en étant deux. Isaiah rouvrit les yeux, la musique imaginaire s’était assoupie dans la nuit, et il esquissa un sourire en croisant le regard de Rory. « Don’t stop on my account. » Lui assura-t-il alors, parce que lui aurait été bien prêt à s’asseoir dans ce silence qui n’avait jamais semblé lourd sur ses épaules, qui n’avait jamais alourdi l’air et l’espace. Isaiah se confortait, lui aussi, dans cette atmosphère créative. Si seulement Rory voulait bien lui laisser une place dans ce monde que personne ne percevait et que personne, même, ne pouvait caresser ne serait-ce que du bout de leurs doigts.
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moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
I should believe in you and my lost dream ▬ isaiah