perfectly lost -r.

Boire comme un trou pour oublier, boire comme un trou pour passer le temps. Voilà ce que tu faisais de tes soirées depuis déjà plus d'une semaine. Nevaeh était revenue en ville mais elle ne reviendrait sûrement jamais dans ta vie. Théia avait fait un passage éclair et elle était repartie presque aussi vite. Puis il y avait Lou-Belle avec qui s'était assez compliqué en ce moment, depuis votre baiser et le retour de Nevaeh en ville, elle se montrait assez distante avec toi. Elle t'avait donné ses raisons mais tu avais beaucoup de mal à les concevoir. Alors tu sortais, tu allais boire sur la plage, après quoi tu finissais par t'allonger dans le sable ivre mort. Tu te levais à la petite lueur du matin et tu rentrais chez toi prendre une douche, dormir dans ton lit et attendre qu'il soit au moins 17h pour recommencer. Tu avais posé un congé jusqu'à la fin d'année, ayant travaillé pendant une année sans quasiment jamais t'arrêté, tu les avais bien mérité. Et pour éviter de tourner en rond, soit tu dormais, soit tu t'alcoolisais. Ce n'était pas vraiment des vacances de rêves, ça non. Tu t'étais levé péniblement vers les coups de 17h, tu étais descendu à la cuisine pour te préparer un encas rapide et après quoi, tu avais passé pas mal de temps sous la douche, laissant l'eau chaude couler sur ton corps sans même bouger. Si Aino avait été là, elle aurait sûrement tapé contre la porte parce que l'eau coûtait chère à Bowen et qu'en plus de ça, tu la gaspillais. Mais il n'y avait personne, tu ne savais même pas quel jour de la semaine on était. Comme si tu étais vraiment déconnecté de la réalité. Une fois prêt, tu te rendais sur la plage, il n'était pas loin de dix-huit heures lorsque tu commandais ton premier verre. L'air morose, assis dans un coin, tu y passais au moins deux heures avant de te lever parce que tout l'alcool te montait enfin à la tête et que tu avais envie de danser. Sur ton chemin tu t'arrêtais en croisant un regard que tu connaissais et tu t'approchais doucement de la jeune femme en question. « Siam ? » demandais-tu pas vraiment sûr de toi et l'haleine bien chargée en alcool puisque tu venais de descendre un verre en même pas dix secondes.  

J’avais tenu bon plus d’une semaine. Sauf que là, je n’en pouvais plus. La vie trop sérieuse, consistant à rentrer directement chez moi après le travail commençait réellement à me détruire le moral. Je savais pertinemment que j’avais un problème avec l’alcool. Une espèce d’addiction qui me poussait toujours à m’y réfugier dès que ça n’allait pas. J’avais totalement peur de sombrer sans pouvoir me rattraper ensuite. Je savais quel enfer cela pouvait être de ne pas pouvoir résister à l’emprise de quelque chose sur soi même. Alors j’avais mis des barrières, m’interdisant les sorties pendant un certain temps. Sauf que là, j’avais atteint le point de non retour. J’avais besoin de sortir prendre l’air, et d’un verre ou deux. La vision du bar de la plage me traversa l’esprit. Dix minutes plus tard à peine, j’étais en route, faible, et pressée de replonger dans mes démons. J’étais arrivée, avais avalé deux cocktails en l’espace de dix minutes, puis j’avais dansé, attendant que la musique diffusée ne me plaise plus suffisamment pour me retenir sur la piste. Cela faisait du bien de s’amuser un peu. Et au final, ou était le mal à ça ? Tant que je ne recommençais pas à venir chaque soir de la semaine… Alors qu’une longue chanson se terminait, j’en profitais pour faire une pause et aller reprendre quelque chose au bar. Sur le chemin, je croisais un visage que je reconnus instantanément. « CJ ? Comment vas-tu ? » Nous nous étions justement rencontrés ici il y avait un petit moment maintenant. Il avait l’air alcoolisé. Quelle importance, je l’étais aussi. Pas encore énormément certes, mais cela ne saurait tarder. Je m’avançais vers lui, joueuse. « Tu ne veux toujours pas m’avouer ton prénom ? » Lançais-je en riant. Quel hasard de le recroiser ici, quasiment dans les mêmes conditions que la fois précédente… Comme quoi, ni lui ni moi n’avions réellement changé nos habitudes.  

Elle se souvenait de toi, ce qui te fit sourire, tu étais heureux sur le moment. Au moins une femme qui n'allait pas te repousser, te crier dessus ou te regarder avec de grands yeux tristes. Pourtant elle devrait vu ce que tu devenait, une vraie loque et ça n'avait rien de charmant. « C'est la super forme ! » Tu n'étais pas un menteur en règle générale parce que tu ne voulais pas être de ces hommes mais là avec l'alcool dans le sang, tu ne voulais pas t'épancher sur ta vie sentimentale parce que tu allais ne jamais t'en remettre. Tu voulais oublier et le meilleur moyen de le faire, c'était de ne pas en parler. De mentir. De toute façon l'histoire avait fait le tour de la toile, il ne devait pas y avoir un seul habitant à ne pas être au courant. Mais personne ne semblait voir à quel point tu étais déprimé de tout ça. « Cupidon Jupiter. Pas mal hein ? » Le Dieu des dieux et le dieu de l'Amour. Tu ne ressemblait ni à l'un, ni à l'autre. Tu étais plutôt le dieu des Connards. Elle qui avait tant voulu l'autre soir, tu ne te sentais pas de taille à jouer à un jeu avec elle, de le lui cacher plus longtemps, surtout parce que tu avais déjà trop bu. Et puis, ça permettrait de partir sur quelque chose, en général ton prénom attisait pas mal la curiosité et on voulait en savoir plus sur le pourquoi du comment. « Et toi alors, comment tu vas ? » L'idée était de parler d'autre chose, de partir sur un base de conversation assez rapide et classique avant d'espérer passer à autre chose. De ce que tu voyais, elle semblait seule ce soir et tu n'étais pas insensible à son charme. Surtout maintenant que tu étais à nouveau un jeune loup solitaire. Tu pouvais repartir dans tes travers sans te soucier des conséquences.

La super forme. Je me mis à sourire bêtement, pas tout à fait convaincue. Ils semblait déjà bien éméché, et pour se mettre dans un état pareil, il fallait souvent une bonne raison. Je le savais pertinemment puisque l’alcool était toujours ce dans quoi je me réfugiais au moindre coup dur, à la moindre difficulté. Mais après tout, peut-être que je concluais trop vite et que CJ voulait simplement s’amuser à fond ce soir. Qui étais-je pour juger ? « Tant mieux alors ! » Lançais-je tout sourire. Il m’avoua enfin son prénom. J’haussais les sourcils, ayant l’air totalement surprise par cette révélation que j’avais tant attendue. Cupidon Jupiter ? Comment était-ce possible ? Utiliser un prénom mythologique, ok, pourquoi pas, mais de là à en coupler deux… « Tes parents ont fait original, c’est le cas de le dire. » Je comprenais maintenant son choix de n’utiliser que les initiales et de garder le mystère sur leur signification, même si le fait qu’il ait le nom de deux Dieu lui allait plutôt bien finalement. Il demanda comment j’allais. Mal, très mal. Néanmoins pas question de le dire et de bousiller l’ambiance avec mes problèmes. J’étais justement ici pour ne plus y penser, faire abstraction de tout ça le temps d’une soirée. L’alcool savait toujours me consoler bizarrement. Les hommes aussi souvent. Les femmes aussi, parfois. « Comme toi, la super forme ! » Avec un sourire, chaque mensonge pouvait passer, et puis je me doutais bien que CJ se fichait bien de mes soucis. La musique avait changé pour quelque chose d’un peu plus sensuel. « Tu veux danser ? » Je ne lui proposais pas de reprendre un verre, il semblait déjà en avoir bu un nombre déraisonnable, et moi, j’essayais de résister encore un peu avant d’en boire plus.  

Tu avais souris lorsqu'elle t'avait souris. La dernière fois que tu l'avais vu, ça s'était passé plus ou moins de la même façon, sauf que tu avais moins bu avant de lui faire un brin de causette. Ce soir, malgré ton avance sur elle, tu te sentais vraiment bien. Tout léger. Et après la révélation de tes prénoms, tu en avais bien besoin puisque ce n'était pas les plus facile à porter. D'ailleurs tu avais de plus en plus de mal qu'on t'appelle autrement que CJ. Tu pensais surtout à Lou-Belle qui n'arrêtait pas de t'appeler sous toutes formes depuis quelques semaines mais tu n'avais rien dit. Après tout, que tu le veuilles ou non, c'est ainsi que tu t'appelais et c'était la chose concrète qui te restait de ta famille. « Ma mère avait une certaine passion pour la mythologie et tout ce qui tournait à l'amour. » C'est peut-être pour cette raison que tu avais toujours eu une certaine aversion de l'amour, trouvant ça trop niais, trop collant, trop chiant. Et pourtant, lorsque tu étais avec Nevaeh, pas un seul instant tu n'avais ressenti de telles choses. Au contraire, tu étais heureux. Il n'y avait pas d'autres mots pour ça. Tu secouais doucement la tête, pas le moment de penser à elle, sauf si tu voulais fondre en larmes. Ce qui ne serait pas cohérent. « C'est que tout le monde va super bien ici ! » disais-tu avec un nouveau grand sourire sur le visage. Tu terminais le verre que tu avais à la main, le posant rapidement sur le comptoir puisqu'elle te proposait de te trémousser sur la piste de danse. Des semaines aussi que tu n'avais pas mis les pieds à la salle de gym. Il y avait vraiment un certain laisser aller chez toi. « Suis-moi ! » Sans même attendre sa réponse, tu avais attrapé sa main pour l'emmener avec toi jusqu'à la piste de danse. Posant tes mains sur ses hanches, un beau sourire sur le visage, tu te laissais emporter par le rythme de la musique.

Une passion pour la mythologie et l’amour… Eh bien, chacun ses centres d’intérêt. Je ne critiquais pas, seulement moi, ce genre de choses… Ca n’était pas réellement mon truc. Je n’y connaissais strictement rien en mythologie, et quant à l’amour… Il semblait m’éviter comme la peste et me faire souffrir comme jamais. J’avais vite abandonné l’idée, ce concept ne me plaisant absolument pas. Toutes les personnes a qui je m’étais autorisée quelques sentiments ne les partageaient jamais. Mais je ne pensais pas être la seule malchanceuse de la terre à ce niveau là. « Je vois. Je me contenterai de t’appeler CJ, t’en fais pas. » Tout le monde le dévisagerait sans doute si je l’appelais par ses prénoms complets, alors autant éviter cette gêne. J’hochais la tête lorsqu’il affirma que tout le monde allait bien. Cela sonnait tellement ironiquement. Et pourtant CJ avait le sourire. Sourire qui cachait sans doute quelque chose de bien plus triste. Je lui avais proposé de danser et il avait terminé son verre à une vitesse incroyable pour m’entrainer sur la piste. Après tout, ce bar était l’endroit parfait pour danser, et puis je ne pensais pas avoir un si beau partenaire ce soir… Il fallait en profiter. « C’est quand même dingue, qu’un mec comme toi soit seul dans ce genre d’endroit. » C’était la deuxième fois que je le voyais seul ici. Ou était sa copine ? Ce genre de mecs là devait avoir une tonne de filles à ses pieds. A moins qu’il n’ait été brisé par l’amour, lui aussi.  

« Appelle-moi comme tu le veux ! » Tu affichais un très large sourire, ça ne te ferait ni chaud ni froid si jamais elle venait à t'appeler par tes prénoms. Après tout, c'était bien ce qu'il y avait de marqué sur ta carte d'identité, même si tu avais pu réduire ton nom et que sur ton CV en général, tu mettais ces deux initiales. Et tu évitais aussi de le dévoiler à la première rencontre avec quelqu'un parce que ce n'était pas toujours facile d'en parler. Tu ne pouvais pas évoquer ton prénom et sa signification sans ressentir un pincement au cœur pour ta famille qui avait à jamais disparue de ta vie. Ce soir déjà, tu avais des pensées nostalgiques rien qu'à l'évocation de tout ça. Mais avec l'alcool, tu arrivais assez vite à les chasser, oubliant tout ça. « Et c'est pas dingue que toi aussi tu sois toute seule ? » répondais-tu en souriant. Pourquoi ça ne marcherait que dans un seul sens après tout ? Tu t'étais dépêché de lui retourner la question avant de répondre à la sienne. Ce n'était pas vraiment un secret après tout. Elle devait être la seule à ne pas vouloir te repousser, ou en tout cas, pas tout de suite. C'était une éventualité que tu n'arrivais pas à t'enlever de la tête. « Depuis ma rupture, toutes les femmes me fuient comme la peste, alors ce n'est pas si étonnant que ça. » De toute façon, elle était probablement au courant. La ville entière l'était, ce n'était pas possible qu'on ne sache pas. Après, elle n'était pas non plus obligée de l'avoir retenue et de se souvenir de tout dans les moindres détails. Peut-être que tu te trompais et qu'elle n'était pas le genre de personne à porter de l'intérêt à ces tissus de ragots. Même si parfois, il y avait du vrai dans tout ça.

Je ne trouvais pas ça dingue d’être seule. Je l’étais bien trop souvent, mis à part lors de ce genre de soirée ou j’essayais de ne pas finir de la sorte. Ca me déprimait déjà bien assez de venir ici, parce que ça signifiait que je cherchais du réconfort. Hommes, femmes, alcool, ici on était servi. Croiser CJ n’était pas désagréable. En plus, on se connaissait déjà alors il n’y avait pas de gêne à savoir ce que recherchait réellement l’autre. « Pas trop. Je le suis souvent… » Lançais-je en lui faisant un sourire complice. Je ne pouvais m’empêcher de penser à Jaeden l’espace d’un instant. Si seulement il n’agissait pas n’importe comment… Peut-être que nous pourrions être heureux. Ce que les gens pouvaient être compliqués parfois… CJ disait que les femmes le fuyaient comme la peste. La preuve que non. J’étais là, et je me fichais pas mal de ce que le blog de Bowen pouvait raconter sur lui. Je savais bien que ce genre de truc exagérait toujours les faits, ajoutant des détails sordides pour plaire aux gens friands de ragots. « Je me fiche bien de ce que l’on raconte sur toi. C’est que des conneries tout ça… Et puis ça ne regarde personne. » Je lui fis un sourire comme pour appuyer mes propos.  

Elle t'avouait avoir l'habitude d'être seule. Comme si elle te confessait que le célibat lui collait à la peau. Tu l'étais à nouveau depuis peu et tu n'aimais pas cette sensation, tu n'aimais pas le vide que tu trouvais chaque matin dans ton lit. Tu ne pouvais en vouloir qu'à toi-même. « T'as un défaut caché ? Tu ressembles à un monstre le matin ? T'as mauvaise haleine ? Ou t'es le genre un peu collante et tu les fais fuir après un jour ? » Tu avais fait des propositions plus bêtes les unes après les autres. Tu ne croyais pas qu'elle puisse avoir le moindre défaut. Elle n'était juste pas tombée sur le bon, sur celui qui voudrait partager sa vie avec elle. Et peut-être qu'elle ne cherchait pas à partager sa vie avec qui que ce soit. Après tout, tu ne connaissais pas grand chose de Siam, si ce n'est qu'elle voulait devenir gendarme et qu'elle été vétérinaire, qu'elle avait peur de se lancer dans son rêve. Tu ne savais même pas pourquoi elle avait peur. « C'est pas l'avis de l'opinion publique, à croire que c'est drôle d'étaler la vie des autres et de la déformer. » Ce qui avait été dit sur toi était vrai mais pour autant, il y avait eu des propos plus ou moins exagérés, des réactions de personnes qui n'avaient rien à faire dans cette histoire mais qui y avait pris part sans hésiter. Tu trouvais que toute cette histoire avait pris de trop grandes propensions. « A force de danser, j'ai les crocs ! Tu veux aller manger un truc ? » proposais-tu avec un léger sourire. Tu avais déjà bien bu et tu n'arrêtais pas de bouger depuis que tu avais rejoint Siam. Tu avais la tête qui commençait à tourner, manger te ferait sûrement le plus grand des biens. 

Je me mis à rire en entendant les bêtises que pouvait sortir CJ. « Nan c’est pas ça… J’suis juste trop compliquée, je m’attache à des gens qui… S’en foutent. » C’était à peu près ça, en résumé. Et j’étais sure de ne pas être seule dans ce cas désespéré. Quoi de pire qu’attendre quelqu’un qui ne vous verra sans doute jamais tel qu’on le perçoit ? Qui ne ressent pas un pour cent de ce que l’on peut ressentir ? L’amour, ça commençait réellement à me taper sur les nerfs. Tout comme le blog de Bowen d’ailleurs. « Dis toi que ces gens ont une vie tellement minable qu’ils n’ont rien de mieux à faire… » J’avais beau avoir une vie morose, j’avais tout de même des choses plus intelligentes à faire que colporter des ragots et déverser ma haine sur internet. Bon, il était temps de remettre un peu l'ambiance. On était là pour s'amuser et oublier nos vies de merde après tout, non ? « Tu ne devrais plus penser à ça. Du moins pour ce soir. » Je lui fis un petit sourire malicieux. « Ouais, avec plaisir, allons-y ! » Lançais-je lorsqu’il me proposa d’aller manger. Je commençais à avoir un creux moi aussi. Et puis, le quartier de la plage était plutôt animé alors on avait le choix question nourriture et restauration.  

Tu lui avais mise plusieurs questions afin de découvrir la raison de son célibat. Elle rigolait avant de te répondre de façon très honnête. C'était agréable d'en avoir de la part d'une personne que tu ne connaissais pas vraiment. Rien ne l'obligeait à le faire. « Quand ce n'est pas réciproque, c'est toujours compliqué. » Tu pouvais être de ce genre là. Tu l'avais déjà fait par le passé avec Tahlia. Tu avais été honnête d'entrée de jeu en lui disant que tu ne cherchais rien de plus qu'une histoire occasionnelle. Elle s'était attachée et sans avoir eu le courage de parler avec elle, de la confronter, tu étais parti en catimini. Tu l'avais recroisé à ton arrivée en ville, vous aviez pu mettre tout à plat. Tu avais pu t'excuser pour ton comportement, dont tu n'étais pas fier. Tu n'étais pas non plus un goujat, tu essayais de prendre en compte tout le monde. « Tu as sûrement raison. » Une vie tellement banale ou minable qu'il fallait se cacher sous un pseudo et une image anonyme par peur des conséquences qu'il pourrait y avoir. Les rumeurs pouvaient parfois être méchantes. Si toi tu ne voulais pas discuter de ce qui est dit sur toi, d'autres pourraient vouloir le faire. « J'aime ruminer un peu ! » Une petite plainte de temps à autre, ça ne faisait pas de mal. Il suffisait de savoir choisir un sujet qui ne soit pas trop barbant. Tu n'aurais pas envie d'écouter un mec se plaindre de ne pas avoir acheté le bon modèle de voiture. « Tu as une préférence ? » Toi, tu n'avais pas d'envie particulière, tant que tu mangeais quelque chose de suffisamment consistant pour te remplir l'estomac. La nuit commençait à peine, ou alors elle s'achevait, tu ne savais plus trop, tu avais perdu la notion du temps. Mais la rue commerçante qui longeait la plage était encore assez illuminée, laissant penser que vous trouverez facilement de quoi manger.