orsan. - osef du titre #2

Il était dans les alentours de dix-neuf heures quand Orson sortit de chez son cousin. Il avait pris soin de lui laisser un mot, comme il n'était pas là, il ne voulait pas qu'il s'inquiète en rentrant et en ne le trouvant nulle part. Et il préférait qu'il trouve une note plutôt que d'envoyer un sms, certes le texto serait plus rapide mais la note avait quelque chose de réel. Enfin, assis à l'arrêt de bus, il guetta le premier bus qui passa sans qu'Aedhan n'e descende. C'était donc celui qu'il avait raté. Il soupira, sortit une cigarette qu'il alluma et tout en écrivant des textos à Aedhan, il se mit à penser qu'il allait retourner dans son appartement pour la première fois depuis son réveil. De quoi lui foutre la trouille. Il ne savait pas tellement ce qui l'y attendait là-bas. Un gros bordel ? Des chats, ça c'était certain.

Mais il y avait une autre idée qui lui trottait dans la tête, à vrai dire. Aedhan venait de devenir son petit copain, plus ou moins officiellement. Il n'y avait plus qu'à, finalement. Jouant avec ses clés de voiture, il jeta son mégot et prit soin de mâcher un chewing-gum à la menthe qu'il jeta également en voyant le bus arriver. Ca aurait été beaucoup plus pratique si Aedhan l'avait autorisé à conduire ... Et même si ce n'était qu'un petit con qui n'en faisait toujours qu'à sa tête, il était un peu réticent à reprendre le volant après ça, même s'il le proposait par souci de pratique. Lorsqu'il vit Aedhan sortir du bus, il eut un large sourire et rangea son téléphone dans sa poche. Il se releva du banc où il était installé et s'approcha d'Aedhan pour l'enlacer. Il déposa un baiser contre ses lèvres puis fourra son visage dans son cou. « Grr, salut mon Tigrou. Tu sens bon. »

Étrangement, Orson avait une petite boule à l’estomac. Il avait longuement réfléchi à comment se comporter lorsqu’Aedhan allait arriver. S’ils s’étaient à peu près mis d’accord par sms, il était un peu gêné aussi. C’était sa toute première relation en même temps. Et même s’il n’avait aucun souvenir de son ancienne vie, il le ressentait au fond de ses tripes. Pas comme une envie d’être libre, bien au contraire. Il ressentait seulement une anxiété profonde, une peur aussi, quelque part, c’était la première fois pour lui qu’il tombait amoureux de quelqu’un. Qu’il s’attachait autant. Il était tombé dedans mais par souci de fierté, il ne montrait pas ses peurs. C’était toujours comme ça avec lui. Enfin, il s’ouvrait quand même à Aedhan et c’était une chose assez surprenante pour lui. Mais il aimait ça. Cette sensation d’avoir des papillons dans le ventre, et puis son sourire con à chaque petit message.

Et voilà que ça recommençait. Dès qu’il vit Aedhan descendre du bus, les papillons, le grand sourire, les yeux brillants, il n’hésita plus et alla à sa rencontre en posant un baiser contre ses lèvres avant de se blottir dans ses bras. Le visage dans son cou, il ferma les yeux quelques secondes pour apprécier son parfum et il rit à ses mots en relevant la tête. « Ravi que mon odeur te plaise. » Son corps se sépara du sien mais Orson lui tint les mains pour garder un contact quand même. A sa question, il réfléchit quelques instants. En y repensant, c’est vrai qu’il avait vraiment peur de ce qu’il pourrait y trouver. Mais en même temps, il n’allait pas là-bas pour découvrir ses secrets ou retrouver la mémoire. Il y allait pour passer une bonne soirée avec Aedhan et cette idée le ravissait plus que de mesure. « Oui. Oui, ça va. C’est qu’un appartement de toute façon, pas vrai ? Pas de quoi s’inquiéter. » Dit-il nerveusement pour relativiser un peu. Il noua ses doigts aux siens puis posa sa tête contre son torse en soupirant. « Je veux juste passer une bonne soirée, c’est tout. » Finalement, il glissa ses bras autour de ses hanches pour se serrer contre lui. Il n’avait pas vraiment envie de quitter ses bras, il s’y sentait beaucoup mieux et au moins il n’angoissait pas. « Mes clés de voiture sont dans la poche arrière de mon jean, si tu veux les attraper. »

Et heureusement qu’il était là. Orson n’avait pas le courage d’aller dans cet endroit tout seul. Peut-être que s’il y avait été avec son cousin, il aurait pleuré toutes les larmes de son corps à force de ruminer tout ça. Ca ne l’aurait pas arrangé. Alors il était vraiment heureux que ce soit Aedhan et personne d’autre. Dans ses bras, il ferma les yeux quelques secondes, savourant l’odeur de son nouveau petit copain avec un sourire sur les lèvres. Ils allaient devoir y aller … Le problème était qu’Orson n’avait aucune envie de se séparer de lui. Il était trop bien, comme s’il avait trouvé sa place à ses côtés. Et il ne comptait pas l’abandonner maintenant qu’il l’avait trouvée. Un autre sourire, plus vicieux celui-là, étira les lèvres du jeune écrivain quand il sentit les mains d’Aedhan se faufiler sur ses fesses pour attraper ses clés – et le peloter allégrement par la même occasion. « Je vais finir par les mettre autre part exprès pour que t’ailles les chercher, mh. » Il rit doucement en se décollant à contre cœur de lui. Ses doigts serrant les siens, il s’avança jusqu’à sa voiture garée dans l’allée. Il prit le temps de s’y installer, après un accident pareil, ça n’était pas facile pour lui de reprendre la route. Que ce soit dans une voiture ou en dehors. Il riva ses yeux sur l’horizon, tout tendu. « Rien à foutre de la bagnole, ce qui me rassure c’est que tu n’aies rien. » Il soupira un instant pour se détendre un peu puis laissa son dos s’enfoncer dans le siège. Un coup d’œil discret vers Aedhan concentré sur la route le fit sourire. « T’es trop sexy quand tu conduis. » Ah oui, merde … Il était peut-être en train de le déstabiliser. A cette pensée, il ne dit plus rien jusqu’à ce qu’ils soient à l’arrêt, devant le bâtiment de l’appartement d’Orson. Ce dernier l’observa à travers la fenêtre en se demandant quel genre d’appartement c’était. Ils étaient dans un quartier tranquille alors il ne devait pas être minuscule …

« Mh … C’est bon à savoir, ça. » Orson eut un petit rire qui s’apparentait un peu plus à un gloussement d’adolescente qu’à un vrai rire. En même temps, Aedhan lui faisait de l’effet, juste par de petites phrases comme ça il sentait déjà une certaine chaleur se développer dans son bas-ventre. Et si Aedhan pensait qu’il ne serait pas sage une fois chez Orson, ce dernier en doutait aussi de son côté. Même si ça n’était pas pour ça qu’Orson le fréquentait. Oh non, il y avait bien autre chose qu’il avait un peu de mal à s’avouer, même s’il faisait le fier devant Aedhan avec ça.

Dans la voiture, Orson se tendit. Il avait du mal, mais c’était normal après tout. Il avait confiance en Aedhan, il savait déjà qu’il conduisait très bien, il l’avait raccompagné la veille jusqu’à chez son cousin alors il n’avait aucun souci à se faire. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Il ne voulait pas avoir un autre accident, parce que les gens sont cons sur la route. Mais Aedhan le rassura et Orson lui sourit en retour en osant même lui faire un petit compliment qui le fit sourire davantage. « Ca c’est parce que tu ne m’as pas encore vu conduire … » Non, mais il l’avait déjà vu nu et c’était normalement plus sexy que de conduire. Mais il y avait des choses qui rendaient un homme sexy, au goût d’Orson. La conduite en était une, il n’y avait pas besoin de plus ou de nudité forcément pour être sexy.

Orson se concentra sur la route tout comme Aedhan et une fois arrivés devant le bâtiment, Orson observa celui-ci avec plus ou moins d’appréhension. Ils sortirent du véhicule et montèrent jusqu’à la porte de l’appartement. Orson fouilla sa poche lentement pour en sortir ses clés, puis serra les doigts d’Aedhan qui vinrent rencontre les siens. Son baiser eut le don de le détendre un peu, et même ses mots. « T’es adorable … Merci chaton. » Il lui sourit et l’embrassa à nouveau avec tendresse, puis après un soupir, se décida à ouvrir la porte. A peine un pied à l’intérieur, il entendit un miaulement et vit un chat venir se frotter contre ses jambes. C’était le premier chat – le moins peureux – de sa colocataire. Il se baissa pour l’attraper et le prendre dans ses bras. « Salut Monsieur Moustache. » Alors qu’il caressait le gros matou contre lui, il osa à peine relever son regard sur la grande pièce en face de lui. Le salon était impeccablement rangé, la cuisine ouverte sur la droite l’était aussi. Mais il avait beau s’avancer dans l’appartement, rien ne lui revenait, même s’il sentait quand même cet endroit familier. « Ben on a la réponse à notre question de la dernière fois … C’est rangé. » Il eut un rire nerveux et libéra le chat pour passer une main dans ses cheveux, un peu stressé. Il essaya de faire attention à chaque détail mais c’était un peu compliqué. Cette pièce n’était pas aussi personnalisée qu’il l’espérait. En même temps, c’était normal d’avoir une déco plutôt sobre quand on vit en colocation. Orson coula un regard inquiet à Aedhan. Il voulait aller voir sa chambre et son bureau, enfin, le reste de l’appartement mais il avait un peu peur de ce qu’il pourrait y découvrir.

C’est vrai que tout était allé très très vite entre eux. Mais Orson ne regrettait rien. Il le sentait au fond de lui qu’ils avaient fait les bons choix. En tout cas de son côté, il en était certain. Ce coup de foudre n’avait rien de passager. Orson le savait, il le constatait chaque jour quand il parlait par SMS à ses amis, qu’il n’avait d’yeux que pour lui. Et c’était une sensation étrange, ça, ça ne lui était pas familier. Mais il préférait se jeter dans la gueule du loup. Et tant pis si c’était voué à l’échec. Pour le moment, il fallait qu’il se concentre plutôt sur cet appartement qui était le sien. Il le sentait bien de toute façon, mais il avait du mal à avancer. C’était bizarre de se retrouver là en sachant que c’est chez lui mais en ne se souvenant d’aucune pièce. Celle-ci n’était pas personnelle non plus mais en réalité, c’était d’aller voir sa chambre qui le stressait un maximum. Aedhan était plus qu’adorable à se montrer présent pour lui. Orson appréciait le moindre de ses gestes qui le prouvait. Il se colla contre lui alors qu’il lui lançait un regard inquiet pour la suite. « Je … J’en sais rien … » Non, il n’en savait rien. Peut-être qu’il n’était pas prêt à voir tout ça. Peut-être que ça lui faisait trop peur. Et si des souvenirs revenaient, qu’est-ce qu’il se passerait ? Et si, au contraire, rien ne lui revenait ? Ce serait peut-être la déception totale.

Orson se blottit dans les bras d’Aedhan. Il enfouit comme à son habitude son visage dans son cou et frissonna à ses caresses et à son baiser. Aedhan savait le réconforter et ça touchait beaucoup Orson qui trouva son courage dans ses paroles. « Mh … tu as raison. Allons-y alors. » Orson planta un dernier baiser sur ses lèvres et alla à la rencontre de son environnement. Il découvrit quelques pièces avant d’arriver à son bureau qu’il trouva un peu être un foutoir. Mais il ne le ressentit pas comme ça. Il ressentit surtout un mélange de toutes les idées qu’il avait eues jusque-là, même s’il n’avait aucune idée de ce qu’elles étaient. Maintenant, c’était au tour de sa chambre et Orson angoissait un peu. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir y trouver ? Heureusement pour lui, Aedhan garda une certaine proximité rassurante pour l’écrivain sensible.

Ses yeux balayèrent la pièce lentement, comme s’il essayait de s’imprégner de chacune des choses. Il retint son souffle et s’avança dans la pièce, jusqu’à sa commode où il découvrit une photo de lui et de son cousin à Brisbane. Il le savait parce que Daemon la lui avait déjà montrée. Mais à la place de penser à tout ça, son esprit se dirigea vers tout autre chose. Il réfléchit à toute vitesse, ses sourcils se froncèrent et il questionna son cœur pendant quelques secondes. Jusqu’à avoir sa réponse. « Aedhan. » La voilà sa réponse. Depuis qu’il le connaissait, depuis qu’il lui avait rendu visite à l’hôpital, Orson l’avait bien senti. Au fond de lui il y avait eu un changement. Aedhan s’était montré tellement avenant avec lui, et même au niveau de leur relation. Ils s’étaient très bien entendus, il y avait quelque chose qui le faisait se sentir spécial aux yeux d’Aedhan et il espérait de tout cœur que celui-ci ressente la même chose. « Tu sais que c’est pas juste un truc comme ça, pas vrai ? » Aedhan devait le sentir aussi, c’était ce qu’il se disait. Il en était persuadé. Il posa son regard sur lui, le plantant dans le sien pour qu’il puisse sonder son âme et ses sentiments. « J’ai compris. Je t’aime. Et ça me fait peur d’un côté mais d’un autre je sais que je serais jamais mieux nulle part ailleurs qu’avec toi. » Ses paroles restaient en suspend. Il avait gardé son souffle jusqu'au bout, et encore maintenant. Il ne s'attendait pas à ce qu'Aedhan le lui dise en retour, il savait que ça pouvait être trop tôt et en même temps, il espérait que ce soit le cas parce qu'il n'y connaissait rien. Parce que c'était la première fois de sa vie qu'il ressentait ce genre de sentiments. Parce que c'était spécial à ses yeux et que ça le resterait jusqu'à la fin des temps.

Aedhan était vraiment adorable. Il était un merveilleux soutien pour Orson qui se sentait un peu nerveux de découvrir son appartement. Et c’est en lui qu’il trouva tout le courage nécessaire pour y arriver. Pourtant, dans son esprit, il ne se mettait pas tant la pression que ça. Enfin, d’habitude. Il ne se prenait pas la tête avec ses souvenirs. Il se disait que ça reviendrait quand ça voudrait. Mais en voyant tout ça … Il se demandait surtout pourquoi il ne pouvait se souvenir de rien. Pourquoi tout lui semblait-il si familier sans même se rappeler de quoi que ce soit ? C’était débile. Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond chez lui. Et ses proches en attendaient tellement de lui qu’il était stressé rien qu’à découvrir son appartement. Aedhan, lui, semblait serein et le regardait d’une autre façon. Ca lui faisait du bien. C’est pour ça qu’il lui fit part de ses sentiments. Il n’attendait rien en retour, il voulait seulement lui dire ce qu’il ressentait parce que ça lui trottait dans la tête. Parce que ça lui faisait un bien fou de le lui dire. Et peu importe pour lui si c’était trop tôt ou pas. Il s’en foutait complétement, ce n’était pas important de toute façon. Il avait eu un coup de foudre, et si ça se trouve, son attirance pour lui datait d’avant son accident. C’est juste que peut-être qu’ils n’avaient pas eu d’occasion de se voir plus souvent.

Le sourire d’Aedhan le rassura autant qu’il lui provoqua du stress. Il hocha la tête à sa question pour confirmer ses paroles et puis il fut surpris de se retrouver soudainement contre lui. Aedhan plaqua ses lèvres contre les siennes et Orson passa ses bras autour de son cou pour répondre à son baiser amoureux, le savourant à sa juste valeur. Ses mots lui procurèrent des frissons partout, il se mordit la lèvre et secoua la tête. Comment on pouvait faire du mal à un homme comme lui ? Il était trop attentionné et adorable pour en avoir envie. En tout cas, Orson n’en avait pas envie. « Je suis pas un connard … » Enfin, il n’était certain de ça qu’à moitié. Ses souvenirs ayant disparus, il ne savait même plus ce qu’il était et de ce qu’on disait de lui sur le sujet de l’amour, ce n’était pas très glorieux. « J'ai aucune envie de te faire de mal, je veux juste que tu sois heureux avec moi. » Encore une fois Aedhan dit des choses qui touchèrent Orson en plein cœur. Des choses qui prouvaient qu’il pensait différemment de tous les autres proches de l’écrivain. Un large sourire niais sur le visage, il se serra contre son petit-ami et rit à l’évocation de Daemon. « Faut pas. Il va rien te faire tu sais. » Orson avait constaté à quel point Daemon pouvait être protecteur avec lui. Mais d’un autre côté, il savait qu’il serait heureux pour lui d’apprendre qu’il était amoureux. Mais Orson ne voulait pas y penser tout de suite. Il préférait écouter les beaux mots d’Aedhan tout en appréciant les baisers de celui-ci sur la partie sensible de son cou. Il soupira d’aise en sentant cette chaleur monter dans son bas-ventre, l’écrivain poussa Aedhan jusqu’au lit pour le faire s’y asseoir, prenant soin de passer ses mais sous son haut pour savourer la chaleur de sa peau. « Je t’aime Aedhan. Moi aussi j’ai envie de te le montrer. » lui susurra-t-il en se penchant pour l’embrasser langoureusement, envieux de lui prouver ses sentiments par des actes torrides.

D'un côté, Orson savait que cette relation allait être compliquée. Son passé n'allait pas l'aider à faire en sorte que ce soit stable entre eux, et c'est normal. La peur sera toujours là à cause de ça, parce qu'avant, il n'était pas du genre à tomber amoureux. Bien au contraire, il était même plutôt du genre à ne rien ressentir. Pourtant, là il était certain de ressentir de l'amour pour la première fois de sa vie et il ne voulait pas perdre cela ou le laisser passer juste à cause d'une réputation ou de peurs qui n'ont en réalité aucun sens. Et d'un autre côté, il était vraiment content qu'Aedhan laisse également ses peurs de côté pour être avec lui. Ca lui faisait du bien de le savoir, beaucoup de bien. Qu'il arrive à mettre de côté les idées qu'on essaie de lui mettre dans la tête pour découvrir une nouvelle partie d'Orson. « Oh ça, je n'en doute pas. » Aedhan le traitait avec tellement d'humanité, tellement de respect qu'Orson l'admirait pour ça. Il prenait soin de lui comme si sa vie en dépendait et il fallait avouer que c'était bien plaisant d'avoir quelqu'un sur qui se reposer quand tout le monde lui montrait qu'il y a quelque chose qui clochait chez lui.

Les choses devinrent plus sensuelles tout d'un coup et Orson poussa Aedhan jusqu'au lit où il le fit s'asseoir pour l'embrasser. Ses mains touchant sa peau avec désir, Orson se laissa docilement déshabiller tout en retirant les vêtements de son petit copain. Ils étaient un nouveau couple et ne dérogeaient pas à la règle de tous les autres : ils ne pouvaient pas s'en empêcher. Et Orson en avait peut-être aussi énormément besoin de ce contact avec lui, de ne faire qu'un avec la personne qu'il aime. Ainsi, sous lui, Orson passa ses lèvres dans le cou d'Aedhan et sourit contre sa peau. « Mh il doit certainement en avoir quelque part ... » L'écrivain poussa Aedhan pour qu'il se retrouve au-dessus de lui, et lui sur le dos. Ses yeux pétillants de malice et son sourire des plus coquins en disaient long sur ses intentions. Il descendit ses baisers sur son torse en guettant la moindre réaction d'Aedhan, les savourant toujours au mieux qu'il puisse le faire.

Cette fois-ci, leurs ébats avaient été beaucoup mieux rythmés. Plus longs aussi, et c'est normal : ils n'étaient pas pressés par le temps et n'avaient pas cette peur de se faire surprendre à n'importe quel moment. Alors, c'était beaucoup plus intense que la première fois. Complètement allongé sur lui, Orson avait posé sa tête contre son torse et tentait de reprendre une respiration à peu près convenable. Il n'avait aucune envie de bouger de là ... Et il avait enfin l'occasion de ne pas le faire. « Mh ... Tu vas me rendre accro comme ça. » murmura-t-il en souriant doucement. Il déposa un baiser contre son torse avant de relever le visage vers lui, un sourire apaisé collé aux lèvres. Ses doigts caressèrent sa peau tranquillement, il se redressa légèrement pour effleurer ses lèvres des siennes. « C'est décidé, tu restes ici cette nuit. »

« Oh si c’est déjà le cas … Tu diras moins ce genre de phrases demain matin quand tu seras épuisé ! » Orson eut un léger rire. Bien sûr qu’il ne pouvait déjà plus se passer d’Aedhan. La preuve en était de sa déclaration un peu plus tôt. D’ailleurs il appréhendait beaucoup les fêtes sans lui. Comment allaient-elles se passer ? Pour sûr, Orson passerait son temps à penser à lui. Mais même sans ça, comment allait-il s’en sortir sans ses souvenirs autour de ses proches qui n’attendaient plus qu’une seule chose de lui : provoquer ses souvenirs ? Quand chaque personne qui l’entourait le regardait d’un air désolé, Orson se demandait bien comment il allait faire pour éviter de sentir que quelque chose clochait chez lui. Il espérait seulement que ces jours allaient passer rapidement.

L’idée de dormir dans cet appartement ne lui faisait pas peur dans la mesure où il se trouvait avec son petit ami. S’il avait été seul, cela aurait été très différent. Il ne serait pas là, pour commencer. Ce lieu était imprégné de ses traces et pourtant il ne reconnaissait absolument rien, là-dedans. Peut-être que ça viendrait en approfondissant ses recherches. Pour le moment, Orson se concentra seulement sur le moment qu’il était en train de passer avec Aedhan. Ce dernier lui vola quelques baisers en faisant sourire l’écrivain au passage. « C’est surtout que t’as pas le choix. Je t’attache si tu veux partir. » Il était bien capable de le faire … Pas pour les mêmes raisons ceci dit. Son regard se planta dans le sien un moment et les mots d’Aedhan le firent frissonner. Orson se redressa pour se retrouver assis à califourchon sur Aedhan, il laissa ses mains se balader sur son torse en gardant ses yeux dans les siens. « C’est moi qui ai de la chance Aedhan. Que tu acceptes de sortir avec moi malgré tout ce qu’on peut te dire ou tout ce que tu peux savoir sur moi. » C’était surtout ça qui inquiétait Orson, à vrai dire. Qu’Aedhan se réveille en se rendant compte qu’Orson sera mauvais pour lui, qu’il lui fera du mal malgré lui et qu’il décide que ça n’en vaille pas la peine. A ces pensées, Orson se laissa tomber sur le lit dans un lourd soupir et laissa son regard fixer le plafond avec désespoir. « Je t’aime aussi ... »