{Hot} (Rulfie) a journey to the past.

Sentir ses ongles qui s'enfoncent dans la peau de son dos, son souffle chaud contre son cou, l'entendre soupirer au rythme des mouvements de son bassin contre le sien. Si il pensait autrefois avoir souvent pris son pied durant sa courte vie, Alfie a aujourd'hui l'impression que les sensations sont totalement différentes avec elle. Il ne l'avait pas prévu en arrivant et pourtant, il en avait foutrement envie. Et pas qu'un peu, elle a hanté ses pensées plusieurs jours avant qu'il ne soit appelé pour faire régner l'ordre en Espagne. Il la revoyait couchée sur son lit d'hôtel, s'imaginait toucher sa peau, caresser ses cheveux, pensant que ces rêves n'iraient jamais plus loin que l'imaginaire. C'est fort, intense, plaisant, transcendant. Une chaleur agréable qui prend possession de tout son corps jusqu'à le faire vibrer. Son bras gauche, appuyé sur le bois pour pouvoir supporter son poids, finit même par trembler légèrement. Quelques gouttes de sueur viennent perler le long de son front étant donné l'exercice physique dans lequel ils s'adonnent et pourtant, il n'arrête pas avant d'être totalement épuisé. Après un long moment de partage et de souffle court entrecoupé par quelques gémissements de plaisir, il finit par lui offrir le coup de grâce et ralentit petit à petit ses mouvements contre elle. Si lent qu'il en est presque à l'arrêt, il fléchit une nouvelle fois son bras afin de pouvoir déposer un baiser plus doux contre les lèvres de Ruby avant de se redresser, admirant son visage. Ses joues sont rougies, ses cheveux légèrement décoiffés, et il remonte sa main pour venir effleurer sa joue parsemée de tâches de rousseur à l'aide de son pouce. « Si j'avais su que je serais aussi bien accueilli, j'aurais certainement avancé mon retour d'au moins quelques jours. » Il esquisse un sourire amusé avant de se redresser. Le bar n'étant pas l'endroit optimal pour s'étaler aux cotés d'une fille avec laquelle on vient de coucher, il prend place sur le bord et cherche après son boxer qu'il récupère rapidement avant de l'enfiler. Avant de récupérer le reste de ses vêtements, Alfie se tourne à nouveau vers Ruby, son visage lui aussi légèrement rougi et ses cheveux totalement en bordel. Il pose une main sur sa cuisse, la remonte avec douceur, puis finit par baisser les yeux en se mordant la lèvre inférieure. « Maintenant, tu peux aller te changer. » Encore une note d'humour, parce qu'il a toujours été plus doué pour ça que pour révéler le vrai fond de ses pensées.

L’intensité de ce moment fait que nous sommes en parfaite communion. Son bras puissant qui le soulève, son corps brut contre le mien, je peux sentir son souffle plus rauque, je peux sentir ses mouvements qui me rendent folle. je me perds dans ses yeux, effleure sa joue, remonte jusqu’à ses cheveux pour ne faire qu’un avec lui. c’est une des danses les plus sensuelles qu’il m’ait été donné depuis le début de mon existence. J’ai eu quelques rapports intimes mais celui-ci est au-dessus de tout. Je gémis, je le griffe sous ses coups de reins, suivant la cadence de mon corps. Puis lorsque le coup de grâce est amené, je ferme un moment les yeux avant de me laisser retomber sur le bar. Son baiser est plus doux, son regard aussi. Je lui souris. J’éclate de rire pour passer ma main autour de sa nuque. « Et tu ne m’aurais pas trouvé car je n’aurai pas été en train de tourner ce film dans cette fameuse robe. » Je dépose un baiser sur sa joue retenant une exclamation lorsqu’il se retire. Un froid m’envahit sans doute car la chaleur de l’espagnol avait élevé celle de mon corps. Je le regarde s’habiller sans bouger. Je n’ai pas peur de ma nudité. Je relève doucement une jambe pour me tourner vers lui, esquissant un sourire. « oh mon dieu, dis-je avec humour, je savais que je n’étais qu’une conquête… » je me tourne vers l’heure pour voir qu’il n’était que huit heures du matin. « du matin. Zut. » Je me tourne alors tandis que mes longs cheveux roux tombent en cascade sur mon corps, cachant mes seins. « bon eh bien, il ne me reste plus qu’à filer alors, répliquai-je un sourire en coin. » Je descends du bar pour attraper mes sous-vêtements et filer dans la remise avec un clin d’œil. Là, j’enfile ceux propres que je prenais toujours sur moi au cas où d’un rouge affriolant pour attraper ma petite robe légère que je remets. Je me dirige vers lui pour coller ma main dans la poche de son jean arrière et en sortir les clés de ma Lamborghini. « Je suppose que tu n’es pas intéressé pour conduire ma voiture. Dommage. » Je me mets sur la pointe des pieds pour effleurer mes lèvres des siennes. Il avait réveillé la tigresse en moi. je lui souris avant de me rendre compte qu’il y avait quelqu’un dans le bar. J’éclate de rire avant de me baisser. « On a eu un spectateur il semblerait. » Zéro qui avait dû aller dormir dans son coin vient vers moi en boitillant avec sa patte plâtrée pour que je le prenne dans les bras. J’éclate de nouveau de rire pour lever le regard vers Alfie.

Après la remarque de Ruby, Alfie fronce légèrement les sourcils dans un air plus que concentré, puis finit par pensivement hocher la tête. « C'est vrai, alors j'ai bien choisi mon moment. » Comme à chaque fois, tout n'était qu'un concours de circonstances. Ils auraient pu éternellement se croiser sans jamais se voir puisque lui la pensait morte, et qu'elle le croyait en Espagne. Ils auraient pu vivre leur vie chacun de leur coté en n'étant cependant jamais très loin de l'autre, et pourtant le destin semblait à chaque fois en décider autrement. Alors que la chaleur ambiante de la pièce retombe, un frisson lui parcourt l'entièreté du dos qui s'apparente cette fois plus à chute de la température de son corps qu'à une montée trop soudaine. En l'entendant se qualifier de conquête du matin, Alfie s'empresse de tourner la tête dans sa direction. Il la regarde avec surprise, la bouche entre-ouverte, mais il remarque bien vite qu'elle n'est pas sérieuse à la façon dont le coin de ses lèvres s'étire en un sourire discret. « C'est que tu dois déjà être un peu spéciale pour réussir à m'avoir entièrement éveillé dès le matin. » Il a toujours été plus du soir, si pas de la nuit. Autrefois, il dormait jusqu'à début d'après-midi et compensait en n'allant pas se coucher avant quatre ou cinq heures du matin. Ça a longtemps été ses sorties qui le tenaient éveillé, des soirées à boire et à fumer jusqu'à ne plus savoir mettre un pied devant l'autre. Puis rapidement, la débauche a laissé place à une vie plus sérieuse où il se devait de rester au Hendrix jusqu'au départ du dernier client. Alfie la regarde s'éloigner, se servant de ses vêtements pour cacher son corps nu, ne pouvant réprimer un sourire à la vue de cette scène. Profitant de son absence, il enfile ses vêtements à lui et passe rapidement une main dans ses cheveux emmêlés. Il n'a même pas le temps de se tourner vers Ruby qu'il n'a d'ailleurs même pas entendue revenir que celle-ci a déjà retiré de sa poche arrière les clés de la voiture. « Hey, » s'exclame-t-il d'un faux air outré. « Qui a dit que je n'étais pas intéressé ? » Il la laisse poser ses lèvres contre les siennes, sent ses joues lui faire mal à force de sourire sans arrêt, mais déchante bien vite lorsqu'elle lui annonce qu'ils avaient un spectateur. Immédiatement, il s'imagine un homme collé à la vitre du bar, un voyeur qui n'aurait pas manqué de profiter du spectacle. Sauf qu'en reconnaissant le chien de Ruby, Zéro, il laisse s'échapper un rire impulsif. « En voilà un autre que j'étais impatient de retrouver. » Alfie et son amour inconditionnel pour les chiens, ce genre d'affection qui suffisait à lui donner l'air d'un enfant le jour de Noël. « Pourquoi il a un plâtre ? Il joue les cascadeurs pour tes séries ? » Un détail qu'il n'a pas encore précisé à Ruby : il a regardé sa série. Comment aurait-il pu passer à coté durant cette période où il les enchaînait l'une à la suite de l'autre ? « Bon, pour te prouver que tu n'es pas qu'un coup du matin, ai-je le droit d'inviter mademoiselle à aller manger un morceau ? » Il s'approche de la porte en marche arrière, sans la quitter des yeux, et pousse ensuite le lourd montant en bois afin de laisser Ruby sortir.

Alors qu’il était encore sur moi, en moi, je profite de ce moment. Je garderai cette image en tête de nous deux complètement nus sur le bar pendant un moment. Jusqu’à ce que ce fantasme soit remplacé par un fantasme. Je lui souris avant de déjà ressentir ce manque lorsqu’il s’éloigne. Puis, je le fixe un moment avant de m’asseoir toujours dêvetue sur le bar en croisant les jambes. « Tu m’as dans la peau Alfie, c’est comme ça et pas autrement, répondis-je avec un immense sourire. » je sais bien que cette image de moi nue sur un bar avec mes cheveux cachant mes attributs allait rester dans sa tête pendant quelques temps. Je retrouve donc la terre ferme avant d’attraper mes affaires. J’attache mes cheveux en queue de cheval histoire d’avoir l’air moins paillasson et lisse ma petite robe. Puis, je pars retrouvé mon adoré avant de prendre mes clés dans sa poche arrière. « Parce que tu es intéressé ? » Je penche la tête sur le côté tandis que ma main caresse doucement sa joue. Je suis heureuse de voir que nous n’avions pas perdu notre magie. Que nous étions toujours aussi attirés l’un par l’autre malgré le fait d’avoir cédé à nos pulsions les plus primaires. Je l’embrasse avec tendresse cette fois-ci, profitant de ce contact pour murmurer doucement contre ses lèvres. « ça y est, je suis accro je crois. » Je retrouve de nouveau le sol avant de voir que j’avais oublié Zéro. Il arrive vers nous en boitillant et je me penche pour l’accueillir au creux de mes bras. Je me redresse pour me tourner vers lui. « Tu nous as manqué à tous, tu sais. Lui, Mr Moustache et moi. » Je le fixe sous mes cils toujours trop longs avant de sourire. « il s’est fait renverser par un taxi. J’ai eu de la chance qu’il n’ait que ça. » Je fronce les sourcils lorsqu’il mentionne ma série. « T’as regardé Lliane ? » je fais les gros yeux car je portais souvent des tenues très près du corps. Pour faire style que j’étais entièrement nue. Comme les elfes dans le roman. Je me dirige vers lui pour l’embrasser à nouveau avec la même chaleur. « d’accord. Allons-y, on a du temps à rattraper. » Et je ne voulais plus perdre une seule minute à prétendre que nous n’étions pas attirés l’un par l’autre.

Oh que oui, il est fort probable qu'il garde cette image d'elle assise nue sur son bar très longtemps en mémoire. Elle est si belle, surtout en cet instant avec cette mèche rebelle qui barre son visage et ses sourires sincères, joueurs. Si jolie qu'il a du mal à comprendre comme elle ait pu avoir si peu confiance en elle. « Fais gaffe, je risquerais de revenir vers toi encore une fois. » Il esquisse un sourire avant de prendre sa main dans la sienne et d'y déposer un baiser, plantant son regard dans le sien. Malgré la fatigue de l'effort physique, une flamme dansante anime encore et toujours ses pupilles dilatées. Il laisse cependant Ruby partir pour qu'elle puisse se changer, troquant sa robe de princesse contre une tenue plus sobre mais qui la met tout autant en valeur. Pour répondre à sa question, il se contente dans un premier temps de hausser les épaules innocemment. Après les chiens, les voitures constituent son deuxième péché mignon. Elle le sait très bien puisqu'elle a déjà eu l'occasion de le voir s'émerveiller face à un de ses bijoux, pourtant il continue d'agir comme si le fait de conduire un bolide plus puissant que le sien ne lui fait ni chaud ni froid. « Peut-être, » ajoute-t-il ensuite, n'ayant pas trouvé meilleur argument. Il l'entend dire qu'elle est accro et pour une fois, ça ne le dérange pas. Ces mots auraient pu le faire fuir autrefois, ce qu'il a d'ailleurs fait lorsque Lily lui avait annoncé être amoureuse de lui. L'engagement était sa bête noire et pourtant, l'idée de passer la journée -ou plus- avec Ruby ne le dérange même pas. Au contraire, il se surprend même à le vouloir sincèrement. « Tu sais, je ne crois pas que ton chat soit un grand fan de ma personne. » Il lève la main vers Zéro afin de pouvoir lui gratter le haut du crâne. Elle lui demande si il a regardé cette série dont il n'arrive jamais à retenir, Lliane, et Alfie hausse les sourcils sans oser croiser le regard de Ruby. « Hum, possible. On me l'a conseillée, » ajoute-t-il, comme si ça allait suffire à justifier qu'il se soit fait les quatre premiers épisodes sur une nuit. Sauf qu'aujourd'hui, il ne veut pas voir Ruby comme une actrice. Il la veut comme celle qui a soigné son poing à l'aide de crème glacée, comme celle qui a attendu la fin de son service rien que pour pouvoir passer la soirée à ses cotés. Et quitte à l'avoir dans son entièreté, autant savoir ce qui a animé sa vie durant ces quatre mois où il s'est volatilisé.