(Woory) from dusk till dawn

Le 31 décembre. C’est quand même surfait comme célébration. Je me voyais déjà rester chez moi en compagnie de Phantom pour regarder la télé comme une larve. Mais non, j’ai dû enfiler cette robe atrocement moulante et décolletée dans le dos pour me rendre à cette foutue soirée. Je voulais m’assurer qu’il ne fasse pas de vagues comme coller une femme enceinte par exemple. C’était bien son genre. Perchée sur mes talons hauts, bien maquillée et avec une pochette dans la main, j’entrai dans la maison où régnait déjà une apocalypse inconfortable. Cependant, j’étais miss sourire. Et sincèrement contente d’être là. Je me dirige vers mon ami qui n’est pas avec sa bande habituelle avant de le prendre dans les bras. Puis, je l’abandonne après une trop longue accolade pour aller attraper un verre et commencer à danser. Je n’ai même pas le temps de trop de me trémousser que des mains se posent sur mes hanches. Je grogne car je détestais qu’on me touche sans autorisation. Un souffle rauque dans ma nuque, je me tourne pour voir… le moche. Eh merde ! Pas lui, il était atrocement gênant ce type. Ça faisait vingt fois qu’il me disait son prénom et ça faisait vingt fois que j’en avais rien à cirer. D’une voix trop éméchée, il me demanda si j’étais seule et je cherche mon pote du regard sans le trouver. Mais mon regard se pose sur une autre silhouette familière. Le physiothérapeute sympathique mais un peu trop obsédé. « Je suis avec mon copain. » Je lui sers mon sourire le plus éblouissant signifiant il-va-te-casser-la-gueule-si-tu-me-touches avant de me détacher pour aller vers l’autre imbécile. Puis sans dire bonjour, je pose un doigt sur ses lèvres. « Tais-toi, t’es mon copain pour la soirée et je t’autoriserai peut-être à m’embrasser à minuit. » Je lui jette un regard en coin vers le pervers qui nous fixe sans nous croire. Je prends alors la main de l’imposant mâle pour la coller sur ma peau dévêtue de mon dos pour me coller sur la pointe des pieds et poser mes lèvres sur les siennes sans retenue. Histoire qu’on nous croie vraiment. Puis, je me recule en fronçant le nez. « Pas génial. J’espère que tu feras mieux à minuit. » Puis, je lui sers un clin d’œil avant de glisser mon verre dans sa main pour retourner danser en espérant que le moche lourdingue allait comprendre que j’étais en « couple » avec l’autre obsédé là-bas. Briseur de cœurs. Mon cul. Si les femmes étaient assez bêtes pour tomber dans son piège, c’était leur problème. Pas le mien.

Le réveillon de la Saint-Sylvestre, ce moment où à la fois les dérapages et les rêves s’unissent lorsque l’horloge sonne les douze coups de minuit, et que le chiffre change vers une nouvelle année. Une combinaison des plus improbables et pourtant, l’alcool coulait à flots un trente-et-un décembre, aliénant ces pauvres gens qui se peintureront quand même de fausses résolutions une fois minuit passé. Comme quoi, des rêves souhaités sous les effluves d’un champagne à moindre coût n’ont jamais vraiment eu leur chance. Au fond, la nouvelle année, ce n’était qu’une continuité d’hier, et Woody n’avait jamais vraiment prêté une quelconque signification à ce moment. Il n’était pas de ceux qui accueillait le nouvel an comme un nouveau départ, comme le parfait moment de se réinventer. Chaque nouvelle année le rapprochait plutôt de l’issue fatale, mais c’était la même histoire de jour en jour, que le calendrier indique 2017 ou 2018. Il s’était tout de même rendu à la fête organisée par un de ses amis, puisque peu importe la raison de célébrer, il était dans ses habitudes d’être de la partie. Il n’avait pas encore un verre à la main – ce qui laisse supposer qu’il venait à peine d’arriver – lorsqu’une jeune femme, le sujet de son défi qui remontait à quelques jours déjà, se posta devant lui, apparaissant d’on-ne-sait-où, et posant un doigt sur ses lèvres. Elle avait cette fâcheuse habitude de les mettre là où elle le voulait, ses doigts. « Si je me tais, ton petit numéro risque de ne pas être trop crédible. J’veux bien jouer le jeu pour te tirer d’un mauvais coup, mais le rôle du copain soumis, non merci. » Si elle se permettait d’être aussi directe avec lui, Woody ne ferait pas le beau plus longtemps, même s’il ne perdait pas son objectif de vue. De toute façon, vu le baiser qu’elle venait d’échanger avec lui sans prévenir, il pourrait tout aussi bien faire croire à ses potes que c’était dans la poche, si jamais ça en devenait trop chiant, à la longue. Quand elle s’écarta de lui et critiqua le baiser, il leva les yeux au ciel. « T’as rien vu encore. » Si elle lui avait laissé le temps d’arriver, puis de réagir, aussi. Mais déjà, elle s’en allait, glissant son verre dans la main de Woody qui en avala le contenu en quelques gorgées. Il en aurait besoin. Elle s’éloignait vers l’endroit de la maison visiblement conçu pour recevoir tous les danseurs désarticulés, leurs gestes déjà influencés par l’alcool coulant dans leur sang. Au milieu d’eux, Rory volait la vedette, et Woody ne fut pas le seul à le remarquer, puisque quelques hommes s’approchèrent, tentant d’être celui vers qui elle se tournerait. Le physiothérapeute soupira, déposa le verre à côté de lui, et marcha d’un pas assuré jusqu’à elle, se glissant entre les corps possédés afin de la rejoindre et de poser ses mains sur ses hanches. À son oreille, il dit : « Quel genre de copain j’serais si je te laissais attirer tous les regards, comme ça, sans me montrer un peu jaloux. »

Choisir Woody comme faux petit-ami, j’avais des idées cons des fois. J’aurai pu prendre mon pote par exemple. Lui il avait l’habitude puisqu’il le faisait souvent et il ne voulait pas coucher avec moi au moins. pas comme l’autre qui ne pensait qu’avec sa queue. Je penche alors la tête sur le côté pour le regarder sous mes longs cils que je battais exagérément. C’est ça le souci quand on ne boit jamais l’alcool : je ne le tiens pas. « Et tu serais comment en petit-ami, Woody ? » Il fallait que j’arrête d’allumer tout le monde comme ça. déjà Ciàran, puis, le pauvre garçon. Je l’embrasse donc avec plus de chaleur que je ne l’aurai voulu. J’ignorai si c’était le manque ou la frustration. Sans doute un peu des deux. Ma main passe doucement dans ses cheveux et je finis par m’écarter. « Ô j’ai hâte de voir alors. » Puis, je lui adresse un clin d’œil avant de tourner les talons pour retourner danser. Avec cette robe très courte, ce dos-nu et le simple fait que j’avais plus de grâce que les autres, je savais danser. Toutes les danses. Allant du tango au rock. Bien que j’étais ballerine. Quelqu’un s’approcha et posa ses mains sur mes hanches. Je m’apprêtai à répliquer lorsque je me retournai pour voir Woody. Je glousse un peu avant de lui lancer un regard de braise. « Parce que tu es jaloux, mon cœur ? » Je commençai alors à onduler contre lui. nos corps beaucoup trop proches, ses mains toujours posées sur mes hanches. Puis, je me colle sur mes pointes –l’avantage d’être danseuse classique- « Et là, il ferait quoi le petit-ami machiste et hyper sexy que tu nous présentes ? » je jouais à un jeu dangereux car en vrai, j’en avais rien à foutre de lui. mes pensées étaient tournées vers un autre et je pense que lui aussi n’en avait rien à faire de moi. « En vrai, tu t’en fous de moi, la seule chose qui t’intéresse c’est toujours d’avoir mon corps sous le tien. » Je prends sa main que je remonte un peu sur ma peau dévêtue. « Entièrement nue. »

Ça n’était pas anodin, qu’elle ait choisi Woody pour la sortir du pétrin. Il y avait une signification derrière, un besoin de se rapprocher de lui sans pour autant l’avouer, une envie d’être à ses côtés, de le toucher, de l’embrasser, sans que ça ne laisse entrevoir une porte ouverte. Autrement, elle aurait effectivement pu aller retrouver un de ses potes, dont elle était nécessairement plus proche que de Woody. Cette pensée lui décochait un léger sourire malgré que la jeune femme pouvait parfois se montrer exaspérante dans ses répliques. C’était le jeu, sans doute. « Difficile de prédire … » Lâcha-t-il sans en dire davantage, laissant sous-entendre qu’il ne l’avait jamais été et ne pouvait donc pas le savoir. En réalité, Woody ne considérait qu’une seule de ses relations et c’était évidemment avec Sara. Ils avaient été ensemble plusieurs mois, près d’une année même, mais il savait aussi que cette relation l’avait changée à un point qu’il n’était pas encore capable d’admettre. Il ne s’ouvrirait pas si facilement sur le fait qu’en amour, en véritable amour, Woody perdait le contrôle sur ce masque qu’il aimait tant porter. Suite à ce baiser inopiné et ces promesses d’un échange meilleur, Rory s’éloigna vers le piste de danse. Woody ne tarda pas à la rejoindre, tant qu’à avoir débuté la partie, aussi bien la jouer sans relâche. « Non, j’suis pas jaloux, ma douce. Mais faut bien faire semblant, un peu. » Dit-il en laissant ses mains glisser contre sa peau, froisser doucement le tissu de sa robe moulante entre ses doigts. « Il t’embrasserait et te toucherait comme si vous étiez les seuls dans cette pièce. » Répliqua-t-il, laissant ses lèvres doucement glisser le long de la mâchoire de la jeune femme, jusqu’à ce que Rory s’empare de sa main pour lentement la remonter vers son dos dénudé. « Dessous, par-dessus, à côté … » Il esquissa un sourire. « Te vouloir à ce point, c’est vraiment s’en foutre de toi ? » Demanda-t-il, désintéressé.

Pourquoi l’avoir choisi lui ? Plutôt qu’un autre. Il y avait plein de mecs qui avaient l’air corrects ce soir. Et pourtant mon choix : Woody. A vrai dire, j’avais une petite idée du pourquoi du comment. Collée contre lui dans une étreinte improbable, je souris. Je peux sentir le regard de l’autre gars sur nous. Sa jalousie. Mais je ne suis pas si belle que ça. certes, j’ai un corps musclé et une robe aguicheuse. Quoique. Un trou restait un trou. « On verra, susurrai-je contre lui. » Puis après un baiser échangé à la sauvette et une remarque désobligeante de ma part, je m’éloigne de lui pour retourner danser. Je vois le regard dudit gars toujours sur moi. mais je n’en ai que faire. J’ai toujours su jouer de mes charmes. Tout comme je savais facilement repousser les hommes. Fermant les yeux comme lors d’un ballet, je me laisse entrainer par la musique ne tardant pas être rejointe par le beau brun. Alors que mon corps est contre le sien, je me mordille la lèvre inférieure, effet voulu. « Alors… » j’avais murmuré ceci avant de me mettre sur la pointe des pieds pour susurrer à son oreille. «… joue ton rôle. » je laisse les mains du bellâtre sur moi. sans doute du à l’alcool mais au fait que j’aimais jouer aussi. Je sens ses doigts sur moi, sur mon fessier alors je les remonte pour qu’il rencontre ma peau. Ses lèvres contre ma mâchoire eurent leur effet. Je fermai un moment les yeux sous ce contact inattendu. Je continue de me trémousser au rythme de la musique. « T’es imaginatif, dis-moi. » mes doigts caressent sa nuque, je presse un peu plus ma poitrine contre la sienne. « Tu peux très bien jouer un rôle. » je me tourne alors collant mon dos contre sa poitrine cette fois-ci, passant mon bras autour de sa nuque amenant sa bouche dans mon cou. « faire semblant pour m’embobiner. » la musique se tait et je pense que j’ai bien mérité une pause. Je l’attrape alors pour aller m’asseoir dans un coin, me mettant sur ses genoux. « t’es connu pour briser des cœurs donc tu dois sans doute savoir comment faire pour charmer ses dames. » je me baisse alors pour effleurer de nouveau ses lèvres des miennes puis j’attrape celle inférieure entre mes dents. « et si cette fois-ci c’était moi qui jouais avec toi, tu réagirais comment ? » L’arroseur arrosé.

Ils verraient, oui. Woody n’allait certainement pas tenter de lui peindre un tableau pour lui expliquer ce qui pouvait bien se tramer dans son cœur et dans sa tête lorsqu’il était amoureux. Cela risquait d’être complexe, autant pour elle que pour lui. Il était incompréhensible, Woody, il était de ces personnes qu’on croit connaître alors qu’en réalité, on se fourvoie totalement. Lui-même se perdait parfois dans ce qu’il était. S’il fallait alors qu’il s’explique sur ce qu’il pouvait être, dans un état autre que présentement, dans un état amoureux ou quelque chose dans le genre, alors ce serait le chaos. Et pas un joli chaos. Il regarda alors Rory s’éloigner, avant de la rejoindre sur la piste de danse, alliant son corps au sien dans une danse qu’il ne connaissait que trop bien puisqu’elle s’apparentait au genre de danse à laquelle on s’abandonne à l’horizontal. Ils s’en foutaient, Woody et Rory, de cette danse lascive qui envoûtait même les regards autour d’eux. « Avec plaisir. » Lâcha l’homme en laissant ses lèvres glisser le long de sa mâchoire, sentant sa peau frémir sous le contact, sentant son souffle changer. Il esquissa un sourire. « C’est celui que je maîtrise le mieux. » Et si on s’attardait un peu plus à cette phrase, on pouvait en comprendre que Woody avouait que sa vie entière n’était que ça : une pièce de théâtre, et lui un acteur. Il jouait la comédie, sans cesse, sans arrêt, il mentait aux autres autant qu’à lui-même. Il n’arrivait plus à se montrer sous son vrai jour parce qu’alors, on le verrait tel qu’il était vraiment : faible, vulnérable. Et il y avait longtemps de cela que Woody avait refusé de tenir le vrai rôle de sa vie. Appelez cela le déni, il n’en avait que faire des terminologies. Tout ce qu’il voulait c’était oublier, s’oublier. Et l’entrejambes d’une femme était le meilleur endroit pour le faire. La musique s’arrêta finalement, sans doute pour changer la playlist ou le vinyle, Woody n’avait pas trop porté d’attention à ce qui jouait, au fond. Il préférait ce à quoi lui jouait. Rory l’entraîna vers un coin de la salle, sur un fauteuil individuel sur lequel il prit place, et elle par-dessus. Quand elle redonna leur liberté à ses lèvres inférieures, il répondit : « Ce ne serait que fair-play. » Puisque lui aussi jouait.

Je me fous du regard des autres sur moi.si j’avais été froide l’autre soir, c’est parce que je n’avais pas senti Woody. Et que je ne le sentais toujours pas d’ailleurs. Mais ça ne m’empêchait pas de remuer mon corps contre le sien dans cette danse beaucoup trop osée. J’ai toujours eu ce talent. De savoir bouger mon corps sur toutes les musiques. Alors sur celle-ci, je ne me prive pas. un sourire éclaire mon visage tandis que je me prends au jeu. Je bascule lentement ma tête en arrière tandis que les lèvres du brun effleurent ma mâchoire. Mes doigts passent de ses cheveux à sa nuque tandis que mon regard captive un instant le sien. Mon corps serré contre le sien, mes mains autour de sa nuque, la sienne dans mon dos, je fais ma danse hypnotique pour l’amener dans mes filets. Pour voir jusqu’où il pourrait aller. « Moi aussi, avouai-je. » jouer la comédie. Deux grands joueurs qui s’affrontent sur un ring. Pour ma part, je ne voulais plus souffrir inutilement. Je voulais juste m’amuser, les faire ramper et souffrir suffisamment. Alors que la musique s’arrête, je nous trouve un coin tranquille pour me mettre sur ses genoux. Je me tourne vers lui pour attraper sa lèvre inférieure avec mes dents. je chuchote alors en les effleurant cette fois-ci. « ça ne serait que rendre justice à toutes ces femmes que tu as malmenées. » un sourire éclaire mon visage tandis que je change de position. Me toucher sans se soucier du regard des autres. Je me colle à califourchon, cette robe suffisamment longue pouvant me le permettre. Je me baisse alors collant ma poitrine contre la sienne dans une position scandaleuse. Je savais que je jouais avec le feu. « tu sais que je ne coucherai pas avec toi, n’est-ce pas ? » Je me mords la lèvre inférieure avant de faire la moue. « je vais juste te faire avoir envie de moi et je m’en irai. En un claquement de doigts. »

Maintenant leurs deux corps posés dans un coin plus tranquille, un peu plus à l’abri des regards, Rory se tourna vers lui pour s’emparer de sa lèvre inférieure, ne les libérant qu’à moitié pour murmurer à son oreille qu’elle jouait avec lui. Tout comme lui jouait avec elle. Au moins, de cette manière, ni l’un ni l’autre ne risquait de se brûler les ailes, de se blesser, de souffrir. « Tu ne seras qu’une autre que j’aurai aussi malmenée. Que tu joues avec moi aussi ou pas, ton sort reste le même. » Aucun des deux ne sortirait vainqueur de cette manche, parce qu’ils avaient en tête le même objectif et donc se contre-fichaient de ce qui pouvait bien se produire. Woody la regarderait s’en aller, Rory, la détaillant du regard pour une dernière fois sans en ressentir un quelconque manque. Elle pouvait l’allumer autant qu’elle le voulait, lui pouvait l’embrasser un nombre incalculable de fois, au fond, tous les deux savaient que ça ne rimait à rien. Que ça ne les mènerait nulle part. Ils étaient juste deux âmes un peu trop seules qui avait trouvé refuge dans un jeu malsain. Rory se mit à califourchon sur lui, collant sa poitrine contre son torse. Il esquissa un sourire à ses paroles. « Tu seras aussi perdante que moi, parce que j’t’en aurai fait voir de toutes les couleurs aussi, tu seras tellement mouillée que tu devras partir d’ici pour prendre une douche froide, j’t’aurai allumée au point où tu rêveras de moi et qu’tu te réveilleras en manque, te maudissant d’avoir raté ta chance. » Il se montrait rarement ainsi, Woody, il était généralement plus doux avec les femmes qu’il désirait voir sous ses draps. Mais Rory avait débuté une valse endiablée dont il ne connaissait que trop bien le rythme. Alors, sa main glissa dans l’ouverture de la robe de Rory, à l’arrière, descendant vers ses fesses dénudées, tandis que ses lèvres s’emparaient tantôt de celles de la jeune femme, tantôt du doux chemin jusqu’à ses seins.

Nous étions le 31 et c'était le soir de mon anniversaire. Je ne savais pas si Woody s'en fichait ou pas. a vrai dire, je ne lui avais pas encore dit. Mon corps collé contre le sien et nos lèvres jouant les unes avec les autres, je le fixe d'un regard ardent. " Tu t'es cru dans les Hunger Games ou quoi ? " mes doigts pianotent doucement sur son torse. Je ne voulais pas être une femme de plus dans la playlist de ce mec. Sur son tableau de chasse. A vrai dire, je ne voulais pas être sur le tableau de chasse de qui que ce soit. " Et ça sera quoi mon sort ? " J'éclate de rire avant de me baisser un peu pour venir embrasser son cou. La main du brun descend dangereusement le long de ce dos que j'avais dénudé et je sentis une chaleur nouvelle naitre dans mon bas-ventre. Je penche la tête sur le côté en battant des cils lorsqu'il vint m'embrasser. Je lui rends avec une passion qui m'est propre tandis que mes jambes se calent dans son dos avec souplesse. " Et toi ton érection sera si douloureuse que tu me supplieras de te soulager, susurrai-je contre lui. " ma main caresse délicatement sa nuque pour descendre le long de son dos, le forçant à se redresser. " tu sais que c'est mon anniversaire ce soir ? le dernier bébé de mon année. " Je souris un peu plus avant de sentir sa virilité contre moi. mais c'était un homme après tout. " tu me désires Woody ou tu désires juste n'importe quelle femme ? "

Il eut un rire, Woody, un rire court, mais intense, à la remarque de Rory. Il avait penché la tête vers l’arrière, presque hilare, avant de replonger un regard plus sérieux dans le sien. Les yeux brillants. Les yeux perçants. « But the odds aren’t in your favor. » Ajouta-t-il, un léger retroussement à la commissure de ses lèvres. Les doigts de la ballerine pianotaient sur son torse, et lui haussa les épaules à sa question, ne la quittant pas du regard. « Le même que le mien, j’imagine. » Si elle partait, et si lui ne la retenait pas. Si elle lui tournait le dos et qu’il faisait de même. « Nous finirons seuls, chacun de notre côté. » Pour Woody, ça n’était pas si malheureux, comme sort. Pas quand il arrivait encore aujourd’hui à se convaincre que c’était ce qu’il voulait, que c’était ce qu’il y avait de mieux pour lui-même et pour tout le monde autour de lui. Elle éclata de rire et descendit ses lèvres jusqu’au cou de l’homme, qui se laissa faire malgré les regards dérangés par cette proximité qui se portaient sur eux. Comme pour mettre le feu à une situation déjà incendiaire, Woody laissa sa main descendre le long du dos dénudé de Rory, avant de l’embrasser avec passion ardente. Ils se menaçaient par le sexe, ils se faisaient du chantage non pas émotif mais animal, parce que leur sexualité semblait prendre le contrôle d’eux-mêmes. « Joyeux anniversaire, Rory. » Murmura-t-il à son oreille. Au fond, il s’en foutait, que ce soit son anniversaire. Mais si elle le lui disait, sans doute était-ce parce que ça avait une certaine importance à ses yeux. « Je ne désire pas n’importe quelle femme. Juste celles qui en valent la peine. Celles qui ont cette drive exaltante. » Il esquissa un sourire en la regardant. Elle l’excitait, Rory, ça ne faisait aucun doute. Mais serait-elle prête à assumer la bête en elle, en allant jusqu’au bout ?  

J'éclate de rire à la remarque de Woody sur les Hunger Games. Au moins, il avait le don de détendre l'atmosphère. Je me baisse doucement pour venir pianoter sur son torse sans répliquer. Je plonge mon regard dans le sien avec intensité. Sans doute, ivres de désir. C'est vrai que ça serait une bien mauvaise manière de commencer l'année. Dans le fond, il n'avait pas complètement tort. Il ne s'agissait que d'une seule nuit et pas de plusieurs. J'avais bu quelques verres et mon sang était plus chaud que je ne l'aurai voulu. J'étais en train de céder du terrain et je détestai ça. alors, sa main dans mon dos m'électrisa et je réponds à son baiser avec une passion ardente. Après tout, j'étais déjà à califourchon sur lui. aux yeux des autres, nous n'étions qu'une jeune couple passionné. Nous étions bien passionnés mais loin d'être un couple. Je n'avais pas eu masse d'amants dans ma vie -un seul- et je ne comptais pas agrandir ma liste. Merci. Je penche la tête sur le côté alors que mes doigts effleurent sa joue. Oui sauf que dans le fond, je ne serai qu'un nom de plus à épingler sur ton tableau de chasse. Je fais la moue avant de regarder derrière moi et voir qu'on nous dévisageait. Ça allait encore se retrouver sur leur site de merde, ça. Tu voudrais aller où, Woody ? je me penche un peu en avant pour venir déposer mes lèvres sur les siennes à nouveau. Nous avions dès lors dépassés nos limites et il fallait assumer. J'avais donc décidé de le faire, espérant ne pas le regretter le lendemain matin.

À quoi bon passer le réveillon du nouvel an à faire grimper le désir, à se chercher sans jamais avoir l’intention de se trouver ? C’était d’une tristesse que de s’imaginer, déjà alors que les heures étaient encore jeunes, qu’ils partiraient chacun de leur côté, ivres de désir comme elle le disait. Désir qui ne serait assouvi par personne ou par eux-mêmes. Alors que les douze coups de minuit retentiraient dans la ville et dans leur tête, ils seraient complètement seuls. Si c’était bel et bien le plan de vie de Woody, ce n’était toutefois pas son plan pour la nouvelle année. « Il ne faudrait quand même pas marquer le début de cette année d’une aussi triste façon, pas vrai ? » Ce serait un ticket assuré vers le célibat à l’année longue, pour ceux qui croyaient que le premier jour de l’année avait une réelle incidence sur les autres. Ce n’était pas le cas de Woody, il n’était pas quelqu’un de superstitieux, mais il n’avait quand même aucune envie de rentrer seul ce soir. Ou alors, si c’était le cas, ce serait parce qu’il en aurait largement profité là où il se trouvait. Ici. Avec Rory. Le trentenaire lui souhaita un joyeux anniversaire, et si elle s’abandonnait réellement à lui, il s’assurerait que ce serait effectivement une joyeuse fête sous les draps, ou sur un comptoir, peu importe en fait. « Est-ce que je serai vraiment quelque chose de plus que ça pour toi ? » Son tableau était peut-être plus court, à Rory, moins rempli, mais au fond, Woody ne s’attendait pas à prendre une signification particulière aux yeux de Rory, pas plus qu’elle n’en aurait pour lui. « C’est toi qui mène la danse. » Il esquissa un sourire.