are you ready for it ? (aleja)

Il aurait pu remarquer que quelque chose a changé dans son physique. Qu'elle est plus pâle, plus mince aussi, que ses yeux sont entourés de cernes foncées. Sauf que nous seulement la journée touche à sa fin et réduit la luminosité ambiante, mais en plus Alfie n'a jamais été très doué lorsqu'il s'agit de toucher aux sujets sérieux. Il ne saurait quoi lui dire, il serait d'ailleurs très mal placé pour lui faire la morale puisque lui-même a longtemps été dans ce monde trop sombre que pour oser en parler ouvertement. Il ne voit rien, ne dit rien, continue de prendre plaisir dans leur petit jeu tout en pensant que rien n'a changé entre son départ et son retour. À ce qu'elle ajoute ensuite, il ne peut réprimer un sourire avant de rouler des yeux. « Je pourrais presque être vexé que tu me pensais puceau. » Elle n'a pas eu l'air déçue lors de ce fameux voyage, du moins pas dans ses souvenirs. Cette unique fois avec Freja, même si elle ne se reproduira plus jamais, restera à jamais un souvenir plus qu'agréable et qu'il n'a jamais eu envie d'effacer de sa mémoire. Evidemment, Alfie s'est tenu de le lui en parler, préférant faire comme si tout ça appartenait entièrement au passé. Non pas qu'il ait encore envie d'elle à présent, mais il arrive que les souvenirs refassent surface de temps à autres, notamment lorsqu'il était en Espagne. Quand Freja lui donne son défi, Alfie pense d'abord que celui-ci est gagné d'avance. « File-moi ton bouquin. Si je réussis, c'est à toi que je donnerai un gage, » ajoute-t-il en plissant légèrement les paupières, un sourire joueur accroché aux lèvres. Il prend le livre entre ses mains et le pose en équilibre sur sa tête. Elle ajoute cependant qu'il ne peut pas rester immobile et, encore une fois, Alfie rit face à la facilité. « Tu me prends pour qui, on m'a appris à marcher avec un dictionnaire sur le haut du crâne. » Dictionnaire qu'il faisait souvent tomber, une mauvaise habitude qui lui valait souvent une punition de sa nounou de l'époque. Alfie commence à marcher, confiant, le livre tanguant malgré tout sur sa tête. Il se permet même un squat suivi d'un pas sur le coté mais, alors qu'il fléchit les genoux, le livre tombe sur le sol. « Oh, » souffle-t-il en fixant le livre à terre avant de se pencher pour le ramasser. « Bon, je crois que je te dois un gage, » dit-il en lui tendant le livre, soudainement moins fier.

Alfie n’est pas le genre d’homme qu’on oublie comme ça, du jour au lendemain. Tu espères le garder dans ta vie des années encore, même lorsque vous finirez vieux et fripés. Connaissant ton goût du voyage, rien n’est moins sûr mais tu aimes l’espérer en tout cas. Du coup, lorsque vous avez partagé vos draps pour une nuit, tu ne pouvais qu’espérer, secrètement, que ce ne soit pas la seule et unique fois. Pourtant, ça a été le cas, sans que tu saches pourquoi. Peut-être parce que vous préfériez garder ce souvenir de Las Vegas intact ? Peut-être parce que vos vies respectives ne vous ont pas permis d’en avoir plus ? Qui sait ? Tu ne connaitras sans doute jamais la réponse. Néanmoins, parfois, tu t’amuses à repenser à cette nuit et tu n’en gardes que des bons souvenirs. Alfie est un bon amant, ça ne fait pas de doute. Alors lorsque tu parles de sa potentielle virginité, évidemment, tu n’es pas sérieuse. Tu rigoles en entendant sa réponse faussement vexée. « Vu les trucs que tu m’as fait, en effet, tu ne pouvais pas être puceau. » Réponds-tu avec un éclat de malice dans le regard. Puis, tu rigoles un peu plus fort en repensant à tout ça. C’était une nuit mémorable, pour l’un comme pour l’autre. Enfin vient le tour de l’espagnol. Celui-ci doit exécuter un gage des plus inattendus et contre toute attente, il semble plutôt sûr de lui. Tu arques un sourcil, lui tendant ton livre. Puis, lorsqu’il s’exécute, tu n’en rates pas une miette, espérant secrètement qu’il fera tomber ce foutu livre. « Toi, t’as pas dû faire ça avec des talons, si ? » Demandes-tu en riant légèrement et en repensant à cette époque où il t’arrivait de défiler. Pour y parvenir, tu ne comptes plus le nombre de fois où tu as défilé en talons hauts de 15 cm avec un livre sur la tête. Lorsqu’il commence à faire le malin, le livre posé sur la tête d’Alfie s’écrase au sol. Tu éclates de rire en voyant son air perplexe. « Voilà ce qui arrive quand on se croit plus fort qu’on est. » Dis-tu en adressant un clin d’œil à ton ami. Puis, lorsqu’il ajoute que tu lui dois un gage, ton sourire s’élargit. Tu fronces les sourcils, réfléchissant à sa demande. « Si tu préfères, on peut opter pour une vérité, pour changer. » Ajoutes-tu en arquant un sourcil, amusée. Tu sais qu’Alfie n’aime pas beaucoup discuter de ce qu’il ressent, tout comme toi. Mais pour une fois, peut-être que vous parviendrez à vous confier l’un à l’autre. Comme quoi, tout peut arriver.

Il l'a longtemps considérée comme une fille différente des autres, Freja. Loin, très loin des coups d'un soir ou même des quelques amies qu'il avait réussi à se faire à Bowen. Ils ont toujours eu une manière étrange de se montrer leur affection, une façon de faire qui rendait leur relation si différente, à part, à cheval entre la complicité et la rivalité. Mais pendant ce voyage, cette barrière floue est tombée en lambeaux. Alfie l'a désirée, il a pris plaisir à la découvrir sous un autre angle sans se demander si il y aurait plus, mais sans non plus imaginer qu'il n'y aurait plus rien après. Mais à présent, il est évident que leur one shot ne se transformera jamais en quelque chose de plus régulier. Non seulement parce que Freja est la meilleure amie de Ruby, mais aussi parce qu'ils finiraient par tourner en rond et que, selon Ruby, le coeur de la brune est de toute façon déjà pris. Il se fiche de savoir si l'information est vraie ou non, tant qu'Alfie peut retrouver ce lien avec Freja qu'il ne voudrait jamais perdre. À sa réponse, il ne peut s'empêcher de lui lancer un regard provocateur. « Je vois que ça t'a marquée, » glisse-t-il avec un sourire en coin. Alors qu'elle rit, lui se contente de sourire de plus en plus jusqu'à mettre en oeuvre son défi suivant. Le livre sur la tête, une épreuve qu'il pense facile mais à laquelle il échoue minablement. « Avec des talons ? Je suis même pas certain qu'ils en fassent taille 44. » Évidemment, lorsque le livre s'écrase lourdement au sol, Freja ne se fait pas prier pour se moquer de lui. Après l'avoir ramassé, Alfie pousse un léger soupir avant de hausser les épaules. Elle lui propose une vérité à la place d'une action, un geste généreux de surface mais qui doit probablement cacher quelque chose connaissant Freja. En effet, il a toujours détesté parlé de lui, mais il ne peut pas mentir et ça même face à un jeu d'action ou vérité. Sa curiosité piquée au vif, il plisse légèrement les paupières. « Demande-moi ce que tu veux et j'essayerai de te répondre le plus sincèrement possible. »

Au-delà du fait que vous ayez couché ensemble, c'était sans conteste ton voyage tout entier aux côtés d'Alfie que tu n'oublierais pas. Chaque détail restera gravé dans ta mémoire, tu en es persuadée. Bien sûr, cet épisode dans la loge d'une boite de strip-tease est sans doute le moment le plus agréable que vous ayez passé durant ce voyage à Vegas, mais pas seulement. Chaque rire, chaque sourire et même chaque parole échangée avait été un moment de bonheur et de plaisir simple. Un moment d'égarement que vous n'oublierez pas ni l'un ni l'autre. Du moins, tu l'espérais. « Prends pas trop la confiance Bartholomew. » Réponds-tu pour taquiner l'espagnol avant de rire légèrement. Puis, lorsque tu lui lances un défi complètement insolite, Alfie échoue pour ton plus grand bonheur. Il est clair que les talons n'ont sûrement pas aidé mais c'était tout le but d'échanger vos vêtements : créer des moments et des actes imprévisibles. « J'imagine que chez les mannequins ça doit exister. Mais en ce qui me concerne, ce n'est pas du 44. » Rétorques-tu en souriant. Bien que tu sois grande, pas loin d'un mètre quatre-vingt quand même, tu ne chausses pas encore la même pointure qu'un homme et bien heureusement. Quoi qu'il en soit, là n'était pas le sujet. Lorsque tu lui proposes de répondre à une vérité, Alfie se méfie légèrement et tu peux le comprendre. Ce n'est pas comme si vous aviez l'habitude de vous confier l'un à l'autre. « T'étais amoureux de Jordan ? » Demandes-tu, par curiosité. A une époque, tu aurais sans doute désiré autre chose qu'une simple histoire de sexe avec Alfie et tu n'avais jamais rien dit à ce propos par respect pour Jordan. Mais aujourd'hui, alors qu'elle n'était plus là, cette question restait sans réponse. Tu n'as plus aucune idée derrière la tête à présent mais cette question pique ta curiosité depuis tant de mois que tu te dois de la combler.