| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| maybe you still have a place for an old friend (august) | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: maybe you still have a place for an old friend (august) Mar 02 Jan 2018, 21:17 | |
| Bowen a changé. Cela n'aura fait que quatre mois et pourtant, il a l'impression que son départ date d'il y a des années. Des visages inconnus arpentent les rues qu'il a connues, d'anciens ont quant-à eux disparus. Les couples se sont brisés, d'autres se sont formés, le temps a continué de s'écouler pendant qu'Alfie, lui, vivait au ralentit dans ce pays qui l'a vu naître. Totalement déboussolé le premier jour après avoir appris que Nevaeh n'était à présent plus sa colocataire, il se sent à présent prêt à à nouveau affronter ce monde où il a vécu pendant plus de trois années consécutives. Il est certain que cette nouvelle arrivée pourrait signer le début d'une nouvelle vie, un nouveau commencement sans histoires sentimentales tordues, sans plan de vie foireux. Il pourrait faire les choses mieux cette fois et pourtant, le premier endroit qu'il revisite aurait facilement pu faire partie des lieux qu'il a fréquenté durant sa belle mais sombre période de débauche. Une rhumerie oui, mais pas n'importe laquelle. Celle d'August, son pseudo-concurrent comme il s'était lui-même nommé lorsqu'il était venu rendre visite à Alfie pour l'ouverture du Hendrix. Lorsqu'il pousse la porte du bâtiment, il sent son ventre se nouer dans un mélange d'excitation et d'impatience. Il pourrait facilement le prendre dans ses bras, lui offrir ce genre d'accolades qu'ont les hommes et qui ne durent jamais plus qu'une ou deux secondes. Un signe d'affection, mais un temps rétréci pour ne pas donner de fausses idées. Et pourtant, la barrière entre le raisonnable et le suspect a bien vite été franchie entre eux-deux. « Il y a moyen d'avoir à boire ici ? Et si possible avec réduction, » dit-il en regardant en direction du comptoir. « Un prix d'ami, au moins. » Un sourire immense vient étirer ses lèvres, et ça malgré qu'il tente tant bien que mal de contenir son enthousiasme. Il est là, à seulement quelques mètres, celui qu'il a rapidement considéré comme son ami le plus proche. Celui avec qui il a ri jusqu'à en avoir mal aux joues, avec qui il a partagé une aventure de pirates digne de ce nom malgré les quelques mésaventures rencontrées. Et si c'était à refaire, Alfie ne changerait pas le moindre détail. |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Jeu 04 Jan 2018, 02:35 | |
| Début octobre, quelques semaines à peine après le départ d’un des piliers de sa vie, de son meilleur ami, de son rock, August avait sans aucun doute vécu la pire journée de sa vie. À maintes reprises, il avait attrapé son téléphone et composé le numéro qu’Alfie lui avait laissé pour le rejoindre en ses terres natales, mais avant même que le premier coup de sonnerie ne retentisse, il avait raccroché. S’il n’arrivait même plus à regarder Willow dans les yeux sans craquer, sans se liquéfier, comment pourrait-il seulement aligner plus de trois mots en entendant la voix de son meilleur ami qui lui semblait dorénavant si loin, hors de portée ? Et puis, quelle terrible nouvelle à annoncer à des kilomètres et des kilomètres l’un de l’autre. Il aurait risqué qu’Alfie décide de prendre le premier vol vers Bowen pour venir le soutenir, tout comme les parents d’August avaient menacé de le faire avant que leur fils ne se mette carrément hors de lui pour leur interdire de venir. Au fond, autant il aurait voulu entendre la voix d’Alfie et peut-être même arriver à sourire suite à une de ses blagues, autant il savait qu’il n’était plus le même, et que personne ne méritait de se trouver en sa présence alors que cette dernière était aussi sombre, aussi effacée. Willow endurait déjà ses humeurs, ses doutes, ses colères, sans jamais perdre le cap devant lui. Il ne voulait pas que qui que ce soit d’autre subisse ça. Et pourtant, quand la porte s’ouvrit et que parmi les voix de tous les clients, une seule s’élève pour se rendre jusqu’aux oreilles du propriétaire penché sur son inventaire, August mit de côté ce besoin criant de paix et de solitude, et releva la tête sur Alfie. Alfie, nonchalant, imprévisible, amusant, comme il l’avait toujours été. « Alf ! » Lança August avec surprise, faisant fi de toutes les requêtes de son ami sur la boisson et les réductions, franchissant plutôt les quelques mètres qui les séparaient pour aller l’entourer de ses bras et le serrer contre lui dans une étreinte des plus vives. « T’as même pas idée comme c’est bon de te voir, là. » À un moment où sa vie semblait perdre son sens, où son monde s’écroulait morceau par morceau, la présence de son meilleur ami lui était incontestablement nécessaire. À tel point qu’en le retrouvant, une vague d’émotion déferla sur August qui n’avait que peu de contrôle sur lui-même depuis un peu plus de deux mois. Il se recula, libérant enfin son ami, tout en essuyant ses joues humidifiées. Il rit, nerveusement. « Désolé, c’est la surprise. » Le regard fuyant, l’air misérable, c’était sans doute lui la surprise. |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Ven 05 Jan 2018, 21:56 | |
| Durant ces mois d'absence, il n'a jamais su ce qu'il se passait à Bowen, de l'autre coté du globe. Pas pour August, pas pour Ruby, pour personne en réalité. Un piètre ami, piètre amant, rien de plus qu'un type lâche qui n'a pensé à rien d'autre qu'au bien-être de sa sœur et de sa filleul. Lui qui a toujours vagabondé de terre en terre sans attache pour que justement les au revoirs ne soient jamais difficiles, lui qui n'a jamais vraiment eu l'occasion de s'attacher à qui que ce soit jusqu'à tomber par hasard sur cette ville où il a pu rencontre Nevaeh, August, Jordan aussi. Si il n'a jusqu'à son retour pas pensé au fait que le monde tournait encore durant son absence, il réalise petit à petit à quel point le fait d'être parti sans se retourner peut avoir ses conséquences. En voyant August s'approcher de lui, bras grands ouverts, l'idée qu'il puisse traverser lui aussi une phase sombre où sa présence aurait pu être bénéfique ne lui traverse pas un seul instant l'esprit. Il ne pense qu'au fait qu'ils pourront reprendre là où ils s'étaient arrêtés, comme si une amitié pouvait simplement être mise sur pause l'espace de quelques semaines. Quelques mois, dans son cas. Souriant jusqu'à en avoir mal aux joues, Alfie entoure son meilleur ami de ses deux bras tout en se foutant éperdument du regard des autres clients autour d'eux. C'est un sentiment de familiarité qui s'empare de lui et qui lui réchauffe le coeur, l'impression qu'il vient de retrouver la pièce manquante du puzzle qui constituait sa vie. « Ça me fait plaisir d'être de retour, j'avais le temps long après mon co-capitaine préféré. » Une réflexion que lui seul peut comprendre, parce qu'elle ne résume que trop bien ce sur quoi leur amitié s'est bâtie. Une main toujours posée sur l'épaule d'August, Alfie se recule afin de pouvoir le regarder, cherchant à déceler le moindre changement sur ses traits qui aurait pu trahir le temps passé. Il n'était parti quatre mois, parfois quatre longs et parfois quatre courts mois. Il lui arrivait d'avoir l'impression de n'être parti que quelques jours, tout comme il lui arrivait de se sentir comme si il avait quitté l'Australie des années durant. En voyant l'émotion submerger August, le sourire d'Alfie finit cependant par s'évanouir. « T'as pas à t'excuser, écoute je suis très touché. » Il esquisse un nouveau rictus, sauf qu'il n'a pas envie de plaisanter plus longtemps. À la place, il traîne son ami jusqu'à une table et le fait s'asseoir sans se soucier de si il n'était pas occupé avec des clients. « Tout va bien Gus ? Parce que soyons clairs, je t'aime beaucoup mais je sais que tu te mettrais pas dans ces états juste pour moi. Et oui, je sais je suis clairement pas un exemple de bon ami, mais je serai toujours là si t'as besoin de quelqu'un pour te changer les idées. » Il se pince les lèvres avant d'ajouter « Enfin, à partir de maintenant, je serai toujours là. » |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Sam 06 Jan 2018, 04:33 | |
| Heureusement qu’ils avaient dépassé depuis belle lurette cette zone d’inconfort dans laquelle deux hommes ne veulent pas trop se perdre au risque de passer pour deux amants. Heureusement qu’ils avaient mis derrière toute ambiguïté sur leur masculinité et qu’ils arrivaient à surpasser les normes de virilité et toutes ces conneries. Heureusement, oui, parce qu’en ce moment, August avait plus que tout besoin de cette étreinte de la part de son meilleur ami. Il avait besoin de le sentir, physiquement, de le serrer pour mieux réaliser qu’il était véritablement là, sous ses yeux, dans ses bras. Il était parti longtemps, le con, et même si jusqu’à maintenant August ne lui en avait pas voulu, il réalisait maintenant à quel point au fond, il s’était impatienté face à son retour. Alfie, il était devenu une part importante de lui-même, au même titre que Willow, Sunny, Jaeden ou encore Cassiopea. Ils étaient de ces personnes qui marquent une vie et à qui on ne devrait jamais avoir à dire adieu. Il ne lui avait dit qu’au revoir, à Alfie, mais elles se faisaient loin, ces paroles. Et il était grand temps qu’il puisse lui dire : « Bon retour. » Quand Alfie parlait de co-capitaine, dans ses souvenirs à lui, ça ne le ramenait qu’à la toute première fois, leur toute première rencontre qui déjà soulignait à quel point leur relation deviendrait épique. Leur randonnée en kayak de mer, leur découverte de cette crique, de cette grotte, dans laquelle August avait bien failli y laisser sa peau, d’ailleurs. Peut-être que tout aurait été plus simple ainsi, d’ailleurs. Allons, chassons ces pensées, August n’était pas du genre à abandonner, à avoir des idées aussi noires, malgré l’obscurité qui l’entourait. Mais s’il n’était pas du genre à baisser les bras, il était quand même du genre à pleurer, et face au poids du monde qui l’accablait, s’écroulait sur lui, il n’arriva pas à retenir l’émotion que ces retrouvailles avec Alfie suscitaient en lui. Il avait raté un sacré épisode dans la vie de son meilleur ami, et si August lui larguait cette bombe ce soir comme il l’avait fait à plusieurs personnes, ça ne serait sans doute pas les seules larmes de la soirée. Il n’était pas faible, August. Il était homme. Alfie le traîna finalement à travers les tables occupées, vers une petite table ronde autour de laquelle se trouvaient deux chaises libres. Sans doute l’un des seuls coins tranquilles du Wojna’s, et Alfie avait tout de suite deviné que c’était nécessaire. « T’étais là même quand t’étais pas là, Alf’. J’aurais pu te téléphoner, j’aurais pu essayer de te rejoindre, mais j’ai pas eu le courage. C’est moi qui ai préféré ne pas être là, je pense que c’était plus simple comme ça. » Il baissa la tête, baissa les yeux. Et dire qu’ils n’avaient même pas eu le temps de se servir quoi que ce soit à boire, avec tout ça. Alors qu’ils allaient très certainement en avoir besoin. « Et puis, je ne veux pas t’alarmer. Je pense que ça … je pense que je vais m’en sortir. » À force de ne parler qu’à demi-mot, Alfie allait perdre la tête. « Je suis actuellement en procès, mais j’ai une bonne avocate, je pense que jusqu’à maintenant ma défense est assez solide. » Il le disait avec tant de conviction, alors que lui-même se noyait dans l’inquiétude et le doute, jour après jour. |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Lun 08 Jan 2018, 19:25 | |
| Ça a toujours été simple avec August, comme ça l'a toujours été dans la majorité de ses relations humaines. Sans prise de tête, sans évocation des sujets sérieux, une suite de moments heureux où l'un comme l'autre pouvaient agir de la manière la plus stupide qui soit sans pour autant être regardé de travers. De façon plus générale, c'est toujours comme ça qu'il a fonctionné, Alfie. Il n'a jamais été vraiment capable d'être ce qu'on peut appeler un bon ami, un conseiller, un épaule sur laquelle pleurer. Il était ce bon pote qu'on appelait quand on trouvait le temps long, on quand on avait, parfois sans le savoir, besoin de se changer les idées. Il remontait quelques fois le moral sans s'en rendre compte avec ses bêtises, ses phrases lâchées sans filtre, ses blagues à la con. Et pourtant quand les sujets de conversation devenaient trop sérieux, il n'arrivait jamais à trouver les mots justes. Mais là, alors qu'August se trouve face à lui avec visiblement le coeur lourd et la tête remplie de ces sujets sérieux qu'il a toujours évités, Alfie n'a pour une fois pas envie de reculer. Il ne sait pas si c'est dû à cette maturité qui l'a frappé durant son absence, ou encore parce que c'est Gus et que la simple vision de son ami qui tente tant bien que mal de retenir son chagrin suffit à lui fendre le coeur. Or il ne prévoit pas de sortir une de ses blagues foireuses pour détendre l'atmosphère, pas cette fois. « De toute façon, j'avais encore perdu mon téléphone. T'aurais pu me sonner que ça aurait sûrement été une vieille dans un bus qui t'aurait répondu en espagnol. » Bon, peut-être juste une. Une seule pour possiblement lui tirer un sourire, ou rien qu'un rictus qui suffirait pour rassurer Alfie. Après avoir pris place, il s'installe dans le fond de son siège et croise ses mains devant lui, son portable déchargé dans la poche arrière de son jeans. Ainsi, rien ne peut dévier son attention du récit futur de son ami. Et si ils doivent y passer la nuit, enchaîner les verres jusqu'à avoir pu rattraper le temps perdu, et bien il le fera. Intrigué par la suite de ses paroles, il fronce légèrement les sourcils et attend qu'il continue tout en faisant défiler dans sa tête des quantités hallucinantes de possibilités. Willow enceinte, la faillite de sa rhumerie, la découverte de sa mère qui est en réalité son père. Quoi qu'Alfie est pratiquement certain qu'August ferait un père heureux. Et puis sa rhumerie semble bien supporter vu ce qu'il en voit et pour ce qui est du dernier point, qui est-il pour juger ? Sauf que l'annonce d'August est toute autre, une possibilité à laquelle il n'aurait jamais osé songer. « En procès ? Toi ? Mais, pourquoi ? » Il se redresse, s'agrippe au bord de la table comme il se raccrocherait à la réalité afin d'être certain qu'il n'est pas en train de rêver. Tous les changements à Bowen qu'il découvre un à un lui semblent irréalistes, improbables. « T'as besoin d'un témoin ? Parce que j'ai commencé cette série où se déroulent plein de procès et je sais que si t'as un alibi solide, ils peuvent rien contre toi. » Il ne le quitte pas du regard, soudainement plus nerveux qu'il ne le voudrait. |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Jeu 11 Jan 2018, 15:20 | |
| Sans doute leur amitié serait-elle mise à rude épreuve, au cours des prochains jours, des prochaines semaines, malgré le bonheur lié au retour d’Alfie. Parce que peu importe à quel point August était ravi de revoir son meilleur ami, il y aurait constamment cet épais nuage noir et orageux qui viendrait gronder au-dessus de lui, lui rappelant qu’il avait encore tout à perdre. Et si leur amitié avait toujours effectivement été basée sur la simplicité, l’humour et l’absence de prise de tête, ce serait totalement différent maintenant que l’ancien professeur nageait dans une totale noirceur. Il aurait beau sourire aux blagues d’Alfie, il aurait beau vouloir s’abandonner à sa légèreté, le poids de tout le reste serait toujours plus lourd. Ils ne s’étaient jamais connus de cette manière-là, Alfie et August. Ils ne s’étaient jamais apprivoisés quand l’un ou l’autre avait le blues ou pire encore. Et là, c’était pire encore. Alfie le comprit bien vite, ça, à voir la tête du propriétaire de l’endroit, et il l’arracha d’ailleurs à ses responsabilités pour le conduire à une table un peu plus en retrait des autres. « Bon, ok alors. T’étais pas là et t’aurais pas été là même si j’avais voulu te contacter. J’espère que tu t’en veux. » Il esquissa un faible sourire. Peu importait de toute façon, puisqu’August avait décidé de raccrocher à chaque fois que l’envie de lui parler s’était fait entendre en lui. Ne voulant pas tourner autour du pot pendant trop longtemps, August commença à s’ouvrir un peu à son meilleur ami, sans toutefois révéler toute l’histoire. Même après quelques mois, ça lui semblait encore surréaliste, impensable, imprononçable. Il n’avait rien fait et pourtant, il avait honte, tellement honte. Le regard des autres sur lui pourrait changer à tout moment et, même s’il était persuadé qu’Alfie ne changerait pas sa vision de son meilleur ami pour autant, August avait quand même peur d’être perçu comme l’horreur qu’on dépeignait dans les procès. « C’est … compliqué. Même encore après quelques audiences, j’ai du mal à … à saisir d’où ça sort. Mais … j’ai été accusé d’agression sexuelle sur une de mes élèves. » Lâcha-t-il dans un murmure, même s’ils étaient hors de la portée des oreilles de tous les clients de la rhumerie, sans doute. Alfie lui demanda s’il avait besoin d’un témoin, se basant sur une série qu’il avait regardée. Encore une fois, cela arracha un sourire à August. « J’crois pas que tu puisses être un alibi solide alors que t’étais même pas au pays dans les derniers mois. » Quoique les faits allégués portaient sur une date antérieure au départ d’Alfie, mais quand même, il doutait fortement que son ami lui soit d’une quelconque utilité, cette fois, du moins en ce qui concernait sa défense. |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Dim 14 Jan 2018, 12:49 | |
| Non, il n'a jamais été là pour lui durant les périodes sombres qui ont dû assombrir sa vie. Alfie ne sait d'ailleurs pas si il y en a eues pour August et, même si il en avait connaissance, il n'aurait certainement pas été capable de se comporter comme un bon ami l'aurait fait. Peut-être qu'August réalisait à quel point Alfie n'était pas doué pour toutes ces histoires trop sérieuses, qu'il ne prenait même pas la peine de lui en parler parce qu'il savait que ça ne servirait à rien. Et au fond, il aurait eu raison. Et pourtant aujourd'hui, à vingt-sept ans et après quatre mois à assumer les responsabilités de trois personnes vivantes, il pourrait en être capable. Il pourrait être un bon ami pour August, lui prouver qu'il peut avoir confiance et que jamais ô grand jamais il ne le laissera tomber. Alfie ne sait pas si il saura être à la hauteur des attentes qu'a Gus lorsqu'il songe au concept de "meilleur ami", mais il aimerait au moins pouvoir essayer. « Je me sens éternellement coupable, » répond-il avec un faible sourire en coin, ravi de pouvoir au moins raviver l'humour d'August malgré la situation qui ne s'y prête visiblement pas. Et il ne sait toujours pas quelle est-elle d'ailleurs, il se doit de se montrer patient pour ne pas le brusquer. Encore une qualité qu'il a dû acquérir lors d'un de ses nombreux face-à-face avec sa mère, leur mère, le dernier datant du mois passé. Mais lorsque la vérité tombe, Alfie a l'impression que ces mots qu'il a entendus ne sont pas ceux qu'August a prononcés. « Une ag.. ?! » Il s'interrompt, réalisant qu'il était sur le point de crier à qui veut l'entendre le crime dont son ami est supposément coupable. « J'y crois pas, t'aurais jamais fait ça. Bordel, les adolescentes. Est-ce qu'au moins il y a des preuves ? Parce que c'est ridicule, absolument ridicule, » s'insurge-t-il. Il n'a jamais été très calé dans le domaine de la justice -comme dans beaucoup de domaines d'ailleurs- mais lorsque l'on s'en prend à une des personnes qui compte le plus à ses yeux, Alfie pourrait passer des nuits le nez collé dans des bouquins afin de prouver à quel point cette situation est un amas de pures conneries. « Je crois que si t'étais... enfin, si tu pratiquais ce de quoi ils t'accusent, je l'aurais venu venir. Sérieusement, on dirait qu'ils ont choisi un individu totalement random dans leur base de données et qu'ils lui ont assigné un délit choisi au jeu de la bouteille. » Il lève les yeux au ciel avant de pousser un soupir. « Et... avec Willow ? Elle n'y croit pas quand même, rassure-moi. » |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Dim 14 Jan 2018, 23:18 | |
| De son côté, August pouvait être une très bonne oreille, et une très bonne épaule pour pleurer aussi, pour n’importe lequel de ses amis. Mais ça, c’était si lui-même n’était pas prisonnier de ses propres démons. Évidemment, en temps normal, ça ne lui arriverait que très rarement d’être déprimé. Il avait cette chance de ne jamais se retrouver dans de mauvaises situations, de ne jamais s’attirer des ennuis. Et c’est sans doute pour cela d’ailleurs qu’il était tombé de si haut, August, quand on l’avait accusé d’un tel crime. Personne ne le détestait, du moins c’était ce qu’il croyait, on ne lui reprochait que rarement quoi que ce soit. Alors cette nouvelle avait été comme un coup de poing asséné avec la plus grande force du monde, dans un visage qui n’avait pas l’habitude d’être claqué par la vie. Il n’était clairement plus en état de réconforter qui que ce soit puisqu’il n’arrivait pas à guérir lui-même. De toute façon, Alfie n’avait jamais semblé ouvert à l’idée de se confier à August, ou du moins ne l’avait jamais fait. L’ancien professeur ne savait pas si c’était parce qu’il n’y avait rien à dire, rien à confier, ou s’il ne se sentait pas à l’aise de le faire. En tout cas, August lui, il en avait grandement besoin. « Bien. » Lâcha August avec un mince sourire quand Alfie affirma qu’il s’en voudrait pour l’éternité, de ne pas avoir été là, de ne pas avoir été rejoignable non plus. Ils plaisantaient, mais August se doutait bien qu’Alfie ne le prenait pas autant à la légère. C’était seulement pour mettre un peu d’humour à la conversation qui clairement avait des lacunes à ce niveau. Et ça ne faisait que commencer, puisqu’il serait assez difficile de blaguer sur les accusations d’August, à moins d’être complètement déplacé. Et ça n’était pas le moment. « C’est un peu sa parole contre la mienne, tu vois. C’est ça qui rend le processus long, interminable même … et tellement angoissant. » August n’avait aucune idée de l’issue, même s’il ne pouvait qu’espérer qu’on croirait sa sincérité quand il disait qu’il ne toucherait jamais à une de ses étudiantes. Qu’il n’était pas de ceux-là. « C’est un peu l’impression que ça me donne aussi … mais visiblement, elle avait une dent contre moi, cette élève, et ne réalise pas encore quel impact ça pourrait avoir sur ma vie. » Il soupira, presque au même moment que son ami. « Non, non, elle n’y croit pas du tout. Elle a été … elle a été tellement forte, pour nous deux. À tel point que j’me sens complètement con d’être aussi distant avec elle. Mais j’arrive juste plus à … enfin, à être avec elle. » Même si August continuait de l’aimer si fort, dans son cœur, physiquement, August était plus distant que jamais. Alors il fuyait, il se réfugiait au Wojna’s et noyait un peu trop son mal-être dans le rhum. Oh, et d’ailleurs … « J’crois qu’on aura besoin de ces verres, finalement, hein ? » Il se leva, alla chercher une bouteille sur les étagères et revint avec, en plus de deux verres qu’il posa en face de l’un et de l’autre. « J’espère que t’as des nouvelles un peu plus heureuses, de ton côté ? » |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Mar 16 Jan 2018, 21:22 | |
| Ce n'est pas August, c'est tout le monde. À chaque fois qu'Alfie parle de sa vie, il prend toujours soin de ne mentionner que les parties drôles, ou celles qui font rêver. Les passages sombres, il a toujours préféré agir comme si ils n'avaient jamais existé. Ses combats incessants avec son père, ou encore ce jour où sa mère lui a tourné le dos. Des mots comme "tu ne fais plus partie de cette famille", ou encore "tu ne vaut pas mieux que les putes ramenées par ton crétin d'oncle". Alfie était le point noire de la famille Bartholomew, celui qu'on ne voulait pas montrer au grand public. Et plutôt que d'exprimer à haute voix les raisons qui l'ont poussé à être tellement défaillant lorsqu'il s'agit d'émotions, de sentiments, il a préféré combler le manque d'affection pour l'alcool, la drogue, les conquêtes qui se faisaient de plus en plus nombreuses à mesure qu'il gagnait en âge. Enfin ça, c'était avant Bowen. Son expérience en ville lui aura permis de gagner la maturité qu'il n'aurait jamais pu acquérir aux cotés de ses parents, de faire face à tant de situations qu'il n'aurait jamais pensé connaître. Comme la détresse d'un ami, par exemple. Ou plus généralement, le fait d'avoir un meilleur ami. Quelqu'un de censé, pas un compagnon de défonce comme il en a tant fréquentés. Et quand il entend Gus lui parler de ces erreurs qu'il est en train de subir actuellement, Alfie en vient même à se sentir coupable de ne pas être plus compétent dans le domaine. Pas que dans la justice, mais aussi dans sa capacité un peu bancale à être un bon ami. « En même temps, je peux comprendre que ce genre d'annonce te retourne complètement la tête. C'est juste... cruel. Personne devrait subir ça, encore moins toi. » Parce que si Alfie ne considérait pas August comme étant un être un peu mieux que les autres, il ne serait pas là à l'écouter parler sans bouger. « C'est vrai que je dirais pas non à un petit remontant, » glisse-t-il avant qu'August ne s'éclipse pour aller leur chercher une bouteille et deux verres. « Mmh, laisse-moi voir ce que j'ai en stock, » répond Alfie après qu'il ne lui ait demandé s'il n'avait pas de son coté quelque chose de plus heureux à raconter. « Et bien, je suis parti voir ma petite soeur, je sais même pas si t'es au courant. Je pense pas, personne ne l'était à part Nevaeh. Et elle va bien, enfin mieux. Donc je suppose qu'on peut compter ça comme une bonne nouvelle. » Il s'empare de la bouteille et les sert tous les deux avant de la reposer au milieu de la table. « Sinon y a ce truc, avec cette fille. Enfin c'est compliqué, » ajoute-t-il avec un rire, portant ensuite son verre jusqu'à ses lèvres sans le boire tout de suite. |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Jeu 18 Jan 2018, 17:56 | |
| Contrairement à Alfie, August avait eu la chance de grandir dans un environnement lui permettant de laisser s’épanouir son intelligence émotionnelle. Ses parents, son entourage, tout le monde lui avait laissé le choix d’exprimer son émotivité, et ce peu importe cette société dans laquelle les hommes se laissaient mouler comme étant des êtres forts, infaillibles. Ce concept de la masculinité aurait raison des hommes, un jour ou l’autre. À garder pour soi les ombres du tableau en tentant d’en inonder la surface d’une lumière artificielle. Un peu comme ces lampes de luminothérapie qui avaient pour fonction d’imiter le soleil. Ça ne serait jamais le soleil, tout comme le sourire d’Alfie n’évincerait jamais totalement la noirceur dissimulée en lui. Et maintenant qu’August se plongeait lui aussi dans une obscurité qu’il n’aurait jamais pensé connaître, il ne savait trop comment gérer. Au final, malgré une éducation bien ouverte sur qui il était, des oreilles attentives toute sa vie et des épaules sur lesquelles pleurer quand tout était trop lourd, August n’avait tout de même jamais appris ce que c’était que de souffrir à ce point-là. Il n’avait jamais su ce que c’était que de se sentir au bord du gouffre, en n’ayant aucun contrôle sur son propre équilibre, tanguant d’un côté et de l’autre comme tiré par les fils imaginaires d’un marionnettiste hystérique. C’était cruel, oui, Alfie n’exagérait même pas en utilisant ce mot. « De toute façon, quoiqu’on en dise, ce qui est fait est fait … Maintenant, il ne me reste plus qu’à espérer qu’on verra que je ne suis pas l’homme qui est décrit dans ses témoignages … » Il soupira. Willow serait sans aucun doute amenée à témoigner à son tour, et pourquoi pas Alfie, au fond. Ces gens-là seraient sans doute capable de dissiper tout doute quant à la nature d’August. Il n’était pas un monstre, et ils le savaient mieux que n’importe qui. Pour le moment toutefois, l’heure n’était pas à préparer de tels plans. August n’en avait plus la force, peut-être parce que son cher liquide ambré n’avait pas réchauffé sa gorge et son cœur depuis un petit moment. Il se leva donc pour aller chercher une bouteille et des verres au bar, et revint vers son ami pour leur servir du rhum. Il relança la conversation, la dirigeant vers Alfie cette fois. S’il était parti autant de temps, ça n’était sans doute pas pour revenir sans histoire, le connaissant. « Non, je n’étais pas au courant. Je m’excuse, je me sens totalement déconnecté, mais … qu’est-ce qui lui était arrivé, à ta petite sœur ? » Demanda-t-il avec douceur. Ses propres problèmes n’enlevaient quand même pas le fait qu’il était là pour les autres, même si c’était largement plus difficile maintenant. « Oh ? Une fille rencontrée en Espagne ? » C’était ce qu’il voyait de compliqué dans une éventuelle histoire, August : la distance. Il ne s’imaginait pas que la fille en question était bien plus près que ça. |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Sam 20 Jan 2018, 18:46 | |
| C'est peut-être ça qui rend la vie aussi complexe, ce paradoxe de l'enfant trop aimé qui finit par devenir un adulte non préparé. À force de n'avoir vu que le blanc, la lumière d'une vie sans embûche, ces gamins heureux finissent par trébucher sur leurs moments d'obscurité jusqu'à la laisser les engloutir tout entier. Alfie n'irait pas jusqu'à dire que lui-même aurait plus de facilité à affronter une épreuve comme celle qu'est en train de traverser August, mais il est presque certain qu'il a déjà ressenti ces sentiments qui doivent l'animer en ce moment. La peur, la perte de contrôle, l'impression que tout autour de lui est en train de s'écrouler. Il s'est déjà vu sombrer plusieurs fois. Dans l'alcool, dans la drogue, même dans ses propres sentiments. Dans son angoisse, ses peurs qui auraient pu avoir raison de lui si il ne s'était pas construit cette carapace pas si infaillible, si il en jugeait ces derniers mois où il l'avait délaissée pour céder à ses émotions les plus primaires. Mais si il peut aider August à éviter le pire, à ne pas finir par se confronter à cette noirceur capable de changer entièrement un être comme elle l'aura changé lui, Alfie fera tout ce qui est en son pouvoir quitte à devoir affronter la justice une nouvelle fois. Encore un secret qu'il garde tapis au fond de lui, parmi tant d'autres. Il ne répond pas à ce qu'ajoute Gus, incapable de trouver les mots tant qu'au moins un verre n'est pas venu réchauffer son sang. Lorsque la conversation finit par se porter sur lui, il hoche dans un premier temps la tête histoire de dédramatiser la situation au plus vite. Non, Esperanza n'est pas malade, où sujette d'un complot qui l'aurait menée derrière les barreaux. « J'ai une famille très... compliquée. Enfin, pour te résumer, on a jamais été très d'accord avec leurs valeurs. Ils ont une réputation à tenir tu vois, mais parce qu'ils sont des parents à chier et qu'ils ont réussi à se mettre leurs trois mômes à dos, leur réputation tant adorée en a pris un coup. Esperanza, la plus jeune de mes soeurs, était la seule restante. Ils l'ont virée, elle et sa fille de quatre ans. Du coup j'y suis allée pour lui trouver un job, un appart, j'ai encore du faire face à ma mère, bref c'était... mouvementé ! » ajoute-t-il avec un sourire un peu forcé histoire d'adoucir son récit. Et quand August lui demande pour la fille, ce rictus forcé ne tarde pas à se transformer en un sourire plus sincère, plus... naïf. « Non, je l'ai rencontrée ici. Y a neuf mois en fait, mais c'est un peu, j'sais pas, complexe ? Un peu weird ? Enfin, t'as sûrement pas envie d'entendre mes récits de coeur à dormir, » ajoute-t-il en haussant les épaules, riant légèrement. |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Mer 24 Jan 2018, 02:43 | |
| August accueillit le changement de conversation avec soulagement, même si ce qu’Alfie avait à raconter n’était pas plus léger, au final. Il avait quand même cette pensée égoïste de se dire qu’il préférait parler des malheurs des autres que des siens, tout simplement parce qu’il avait du mal à concevoir ce qui lui arrivait, alors les mots lui échappaient. Il finissait par paraître trop froid, trop pessimiste, et il savait que ce genre d’attitude fermait créait un malaise chez les autres. C’était à eux de chercher les mots et, en toute honnêteté, il n’y en avait aucun qui réconforterait August. Rien d’autre que non-coupable ne saurait l’extirper de son état léthargique. Il préférait donc se concentrer sur les autres quand l’occasion se présentait, ne s’étalant jamais sur ce qui lui arrivait hormis face à Willow. Et leur relation s’en voyait grandement affectée, d’ailleurs. Alfie lui parla donc de sa plus jeune sœur, de leurs parents, de cette réputation qui semblait à leurs yeux plus chère que leurs propres enfants. August secoua la tête en silence, laissant tout de même s’échapper un soupire d’entre ses lèvres. Il n’arrivait toujours pas à comprendre comment certaines personnes pouvaient fonder des familles quand leurs priorités n’étaient pas du tout orientées vers la famille. Ça ne faisait qu’exploser le nid familial en de centaines de morceaux de tristesse et de déception. « Ne serait-elle pas mieux entourée ici, à Bowen ? Avec Aïnhoa et toi ? » August haussa les épaules, ajoutant : « Je sais bien que c’est loin de chez elle, mais … ce nouveau départ semble t’avoir été bénéfique, à toi. » Et si ses parents lui tournaient le dos, il était persuadé que son frère et sa sœur l’accueilleraient à bras ouverts, eux. « Et comment t’as pris ce face à face avec ta mère, toi ? Tu t’en sors ? » Il demandait ça avec douceur, il avait pu devine au fil de leurs conversations, au fil du temps, que sa relation avec ses parents était loin d’être rêvées, et qu’il avait énormément souffert par leur faute. Ça ne pouvait que l’affecter, ces retrouvailles houleuses. Heureusement, il semblait avoir quelqu’un ici pour lui changer les idées, les occuper autrement. « Neuf mois ? Du coup … j’la connais de nom, au moins ? Parce que j’pourrais pas croire que tu n’m’en aurais jamais parlé avant aujourd’hui ? » Il eut un rire aussi, fronçant les sourcils pour lui faire comprendre qu’il disait n’importe quoi, Alfie. « Au contraire, Alf’, tes récits de cœur sont exactement ce que j’ai besoin d’entendre. Et puis, mon sommeil est pas top ces derniers temps, alors si ça peut me sauver de mon insomnie … » Plaisanta-t-il. |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Mer 24 Jan 2018, 21:11 | |
| Et pourtant, il a toujours détesté parler de lui. Que ce soit au niveau de sa famille, de son vécu ou même de ses sentiments, Alfie ne cessait de toujours tout embellir. Il ne mentionnait que les cotés heureux, ses nombreux voyages qui faisaient rêver ceux qui prenaient plaisir à écouter ses récits. Il ne mentionnait que très rarement qu'il avait deux soeurs, car il savait que parler d'elles impliquait de devoir mentionner sa famille en entier. Hors pendant longtemps, plus de neuf années, il a agi comme si ses parents n'étaient plus de ce monde en rompant tout contact avec eux et en les effaçant du mieux qu'il le pouvait de sa mémoire, remplaçant les moments douloureux par des instants de bonheur bref. Pourtant face à August, Alfie ne ressent plus cette envie de couper court à la conversation. Ce doit être ce coup de maturité qu'il s'est récemment pris en pleine face et qui fait petit à petit effet, comme un médicament qu'on l'aurait forcé à prendre et qui opérait à retardement. En réalité, il est même prêt à exprimer pour la première fois ce qu'il a toujours gardé tapi dans un recoin de sa tête, à l'abri de ses propres pensées. « Elle est venue figure toi mais... je crois que l'Espagne lui manquait trop. Elle y est vraiment attachée et ça se voit, puis elle maîtrise bien moins l'anglais que nous deux. Mais j'ai espoir qu'elle vienne un jour, et pas seulement pour quelques semaines cette fois. » Un sourire nostalgique flotte sur ses lèvres avant que son attention ne soit attirée par une question posée par Gus. Sa relation avec sa mère, probablement le sujet le plus sensible qui arrive toujours à éveiller un vieux sentiment de rancoeur en lui. « Oh tu sais, il m'en faut plus pour me mettre mal. C'est une vieille histoire, je m'y suis fait à force ! » Évidemment, Alfie s'empresse encore une fois d'étouffer la réalité par des paroles plus légères. August n'a pas besoin de commencer à se faire du souci pour lui, il a déjà bien assez avec ses histoires d'accusation. Quand il s'exclame par rapport à cette relation "sur la longueur", Alfie rit légèrement avant de se mettre à sourire une nouvelle fois, son regard perdu dans le fond de son verre. « Je sais pas si tu la connais, ou du moins pas venant de moi. Ça a été des vas-et-viens, j'ai jamais jugé ça assez sérieux que pour en parler à qui que ce soit. Tu sais, je suis pas habitué à tout ça moi. Les... sentiments. » Il prononce ce dernier mot avec une moue de dégoût, juste pour plaisanter à son tour. « Si je peux t'aider à trouver le sommeil, » commence-t-il en relevant les yeux vers August. « Je te ferai des enregistrements que tu pourras écouter le soir, je parie que ma voix de ténor suffira à te faire avoir de beaux rêves. » Son sourire amusé se fait plus large avant qu'il ne porte son verre jusqu'à ses lèvres afin d'en prendre une énième gorgée. |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Mar 27 Fév 2018, 18:07 | |
| Ce devait être difficile, de savoir sa sœur dans un autre pays, même si c’était son pays natal, alors qu’elle traversait une période difficile. Loin d’Alfie. Loin de leur autre sœur. August savait ce que c’était que de vivre éloigné de sa famille, cela faisait quelques années maintenant qu’il était en Australie alors que ses parents avaient fait le choix de ne pas y revenir, de rester en Autriche auprès de ceux avec qui ils avaient grandi. Mais August, lui, avait grandi en Australie. Peut-être était-ce pour cette raison qu’il avait toujours eu cet attachement à ce pays, ce besoin de l’étudier, de le comprendre et surtout, d’y revenir. L’Autriche avait beau renfermer ses origines, ça n’avait été pour lui qu’un passage éphémère le temps du lycée. Son réel sentiment d’appartenance était ici, sous le soleil d’Océanie. La différence entre l’éloignement d’August avec ses parents de celui qu’Alfie vivait avec sa sœur toutefois, c’était qu’August savait que ses parents étaient là l’un pour l’autre, et eux savaient qu’il était bien entouré ici. Ne serait-ce qu’avec Willow. Mais aussi avec tous ses amis, dont Alfie. Ils avaient eu un peu plus de mal avec la distance dans les derniers mois, en raison du procès, mais August ne se retrouvait pas complètement seul. Certes, la sœur d’Alfie avait sans doute son réseau de soutien là-bas, composé d’amis ou de famille plus éloignée que ses parents, ça il l’ignorait, mais il ne pouvait se l’imaginer complètement seule. Il avait beau ne pas la connaître, cette idée lui faisait de la peine, alors il la chassait à coup de scénarios plus optimistes. Et comme Alfie le disait, elle était attachée à l’Espagne, alors forcément elle s’y sentait bien mieux qu’ailleurs. « Elle l’apprendrait vite, l’anglais. Si toi t’as réussi … » Releva-t-il avec un ton moqueur, humoristique. Il aimait le taquiner, Alfie, il aimait se moquer de lui, mais au fond August ne pensait jamais ces insultes lancées en blagues. Il aurait beau dire n’importe quoi, Alfie, mais l’autrichien savait à quel point il était un homme brillant, il n’y avait qu’à voir ce qu’il avait fait du Hendrix pour comprendre qu’il irait loin. Et puis, cette nouvelle maturité émotionnelle qu’il découvrait chez son meilleur ami le surprenait agréablement. Ils avaient rarement eu des discussions aussi sérieuses, et il sentait leur amitié évoluer du même coup. « Est-ce qu’on s’y fait vraiment un jour, à ce genre d’histoire ? » Demanda cependant August, sentant fort bien que l’espagnol ne s’ouvrait pas encore totalement. Il le respectait, ça, mais il n’allait pas non plus le laisser leur mentir à tous les deux. Le propriétaire de la rhumerie semblait bien parti pour tirer les vers du nez d’Alfie dans tous les domaines, y compris au niveau amoureux. « Le plan pour me faire avoir des cauchemars ! » Lança-t-il en riant. Des cauchemars, il en avait déjà assez qui hantaient ses nuits, August. « Non mais allez, crache le morceau ! Elle s’appelle comment ? Vous vous êtes rencontrés dans quelles circonstances ? Est-ce que tu vas dormir chez elle ce soir ? » Il fit fuser les questions, pour lui faire comprendre qu’il voulait tout entendre, qu’Alfie devait couvrir l’histoire de A à Z. |
| | | Invité | Sujet: Re: maybe you still have a place for an old friend (august) Lun 05 Mar 2018, 18:04 | |
| Il a longtemps songé à rester en Espagne, à subir sa vie là-bas juste pour pouvoir voir Espe grandir et s'épanouir dans un métier qu'elle aurait choisi, quitte à ce que ne plaise pas à leurs parents. Sauf qu'il en aurait été malheureux, n'aurait probablement pas été capable de garder tous les jours ce sourire en coin qui le caractérise aujourd'hui si bien. La vie là-bas à beau sembler idyllique avec ses balades sur la plage au rythme d'une musique hispanique, l'existence dans la famille Bartholomew l'était beaucoup moins. Alfie aurait pu se contenter de changer de ville, là au moins il aurait gardé la proximité avec ses petites soeurs tout en s'éloignant de ses parents. Sauf qu'il a toujours été attiré par les voyages, un amour pour l'inconnu qui a grandi lorsqu'il a rencontré Jules et qui a agi sur lui comme une drogue, une envie grandissante d'en voir encore et toujours plus. Lui qui n'a jamais parlé de cette partie de son existence à qui que ce soit, il réalise soudainement à quel point August peut être un bon confident. Il doit être très doué pour avoir réussi à faire parler ce coffre fort qu'est Alfie. Il aimerait cependant dévier la conversation, parler de la jeunesse de Gus, il serait capable de jouer à un ping-pong d'anecdotes sur leur vie respective pendant des heures. Car au fond, ça lui fait du bien de parler enfin. « C'est ça, moque-toi, j'ai appris pleins d'insultes en anglais si tu continues. » Mais il ne perd pas son sourire malgré cette phrase qui pourrait laisser croire qu'Alfie a été vexé par les mots d'August. Il lui en faudrait tellement plus, et puis ça a toujours été ainsi qu'il a fonctionné avec ses plus proches amis. Des réflexions parfois désobligeantes, quelques piques de temps à autres, de quoi prouver que l'amitié est sincère et bien ancrée. À sa question, Alfie pousse un léger soupir. « On fait semblant jusqu'à ce qu'on arrive à s'auto-convaincre. » Des mots remplis de sincérité, même si rien n'a été dit explicitement. Si ça continue ainsi, August risque bien de devenir le seul ici à connaître ses vieux démons, ses points faibles qui constituent encore aujourd'hui les fêlures de sa carapace. Ils en viennent à parler romance, une discussion qu'Alfie n'aurait jamais cru avoir même avec Gus. Sa réflexion le fait rire également avant qu'il ne tente de retrouver un semblant de sérieux, cherchant quoi lui dire pour répondre à sa question sans trop rentrer dans les détails. Vieille habitude qui lui colle à la peau, ne parler que de la surface. « Elle s'appelle Ruby. On s'est rencontrés dans un bar et elle me plaisait bien alors j'ai essayé de lui faire comprendre, mais à l'époque c'était pas réciproque, » rit-il. « Puis on s'est recroisés, je l'ai aidée à se débarrasser d'un type lourd. On s'est revus à la croisière aussi, celle qui faisait le tour de l'Australie. Y avait toujours quelques mois qui s'écoulaient entre les fois où on se tombaient dessus par hasard. Puis elle est venue au Hendrix, elle a attendu la fin de mon service, et disons que je lui offert un bon cadeau de remerciement. » Nouveau rire avant que son regard ne se perde à nouveau dans le vide. « Elle est le premier visage que j'ai vu en revenant et, j'sais pas, ça m'a fait quelque chose. Elle a quelque chose. » Il lève les yeux vers August. « C'est ridicule, hein ? » |
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