| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| help me make it through + august | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: help me make it through + august 5/6/2018, 06:00 | |
| Les jeudis soirs étaient synonymes des premiers soirs de fêtes. Ils annonçaient le début des débuts des festivités. Les fêtards de la ville, mais aussi partout ailleurs, commençaient leurs weekends en prenant un petit verre dans un endroit branché, lançant le bal pour les soirs à venir. Tu t'y connaissais, puisque tu avais toi-même été de ces personnes à enchainer les soirées de sorties pour t'amuser. Et sous ce terme à l'apparence inoffensif, tu savais très bien qu'il se cachait plus souvent qu'autrement une peine à noyer. Depuis que tu travaillais chez Wojna's, tu en étais plus consciente voyant le visage de la tristesse dans le reflet de certains de tes clients. Alors que tu avais souvent fréquenté le milieu en tant que cliente, depuis quelques mois tu le découvrais sous une nouvelle facette. Tu travaillais pour August, chez Wojna's, afin d'arrondir les fins de mois plus difficiles. Au début, c'était tout à fait temporaire. Tu avais soudoyé August, que tu connaissais par ton passé comme cliente ici, de t'offrir un job en dépannage. Depuis quelque temps, tu étais devenue une employée régulière. Tu avais besoin d'argent, d'autant plus que ton frère s'était mis dans de beaux draps alors qu'il trafiquait avec des affaires peu légales derrière les barreaux. Il te demandait plus d'argent qu'à l'habitude et, malheureusement, tu n'en faisais pas assez avec ta petite shop. Alors, tu travaillais tous les jours, marquant à l'encre le corps des uns et tu finissais tes soirées marquant à l'alcool le corps des autres.
La soirée était jeune, la rhumerie commençait à peine à accueillir son lot de client pour la veillée. Tu étais bien occupée à servir des boissons tout en maintenant ton sourire. Normalement, tu y arrivais plutôt bien. Cependant, ce soir, le sourire se faisait moins facilement. Tu pensais à ton frère et à un moyen de lui venir en aide rapidement, chose pour laquelle tu n'avais toujours pas trouvé de solution. Tu avais eu ton salaire la semaine dernière et, déjà, tu en avais utilisé une bonne partie pour payer ta part du loyer à ta colocataire. Ce qui te restait n'était pas suffisant pour venir en aide à ton frère, ni même ce que tu gagnais en pourboire ou en tatouant. Alors que tu servais un rhum ambré assez présent de gout à un client fidèle de l'endroit, August, le propriétaire, entra. Il s'approcha de toi, te lui souris au loin alors que tu terminais ce que tu faisais. Tu le rejoignais rapidement derrière le comptoir pour lui faire la bise, avec le temps vous étiez devenu proche. Il te faisait même tellement confiance qu'il te mettait en charge de surveiller le fort lorsqu'il devait s'absenter. Tu nous fais une visite surprise, patron ? lui dis-tu en collant un sourire sincère sur ton visage. Bien évidemment, sa présente ne te dérangeait point. Tu faisais bien ton travail et tu le savais. En le regardant, une idée te passa par la tête. Une idée un peu trop folle. Un peu trop impossible. Mais, malgré la petite voix qui te criait de laisser tomber, cette idée prenait drôlement beaucoup d'espace dans tes pensées. Et s'il pouvait être la source de ta solution ?
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| | | Invité | Sujet: Re: help me make it through + august 6/6/2018, 03:07 | |
| Si autrefois, les jeudredis avaient été des mystères pour August parce qu’il bossait au lycée le lendemain, le jeu avait complètement changé depuis qu’il n’était plus professeur. Il comprenait maintenant cet avant-goût du week-end, le petit coup de pied qu’il faut pour passer à travers la dernière journée de la semaine le lendemain et, surtout, les premières gouttes d’alcool qui annoncent la pluie qui déferlera pendant le week-end. Il commençait à prendre goût à ces soirées, August, lui qui autrefois laissait le navire entre les mains de ses plus fidèles employés les soirs de semaine. Maintenant, il reprenait de plus en plus souvent son rôle de capitaine pour passer la soirée à servir de son bon rhum, à passer au sous-sol pour fabriquer de son propre élixir, mais aussi à passer du bon temps avec certains de ses clients devenus amis avec le temps. Parlant d’anciens clients, l’une de ses clientes habituées, mieux encore que de devenir une simple amie avec qui bavarder autour d’un verre, était devenue son employée … et sa préférée ! Cela faisait quelques mois à peine que Blanche bossait pour lui, il l’avait engagée alors qu’il était encore en plein procès pour cette histoire d’agression sexuelle, il l’avait engagée pendant cette sombre période de laquelle il commençait à peine à émerger. Si elle l’avait d’abord connu sous ses meilleurs jours, Blanche avait été l’une de celles à le voir tranquillement sombrer, dans la noirceur et dans le rhum. Et elle serait l’une à le voir remonter à la surface et, peut-être, à enfin garder la tête hors de l’eau. Ils avaient l’un comme l’autre eu besoin d’aide, et encore aujourd’hui August aurait été prêt à beaucoup pour elle.
Ce jeudi soir, donc, August entra au Wojna’s vêtu comme le patron qu’il était, avec son jeans ajusté et sa chemise un peu plus classe. Il n’était pas là pour aller s’asseoir avec des amis et parler jusqu’au last call, non, il avait quelques trucs à régler. Comme Willow travaillait tard elle aussi, il en avait profité pour faire un crochet par la rhumerie. Il s’était si longuement réfugié ici ces derniers mois, délaissant Willow sans même trop songer au mal que cela lui infligeait. À présent qu’il en prenait conscience, August tentait du mieux qu’il le pouvait de rentrer tôt le soir quand elle y était, et d’ajuster son horaire au sien. Ce n’était pas non plus très difficile, étant donné qu’il venait de perdre son emploi à temps plein. Il pouvait être à la rhumerie de jour, et laisser Blanche et les autres s’en occuper le soir. Toutefois, l’accro qu’il était ne pouvait quand même pas s’empêcher d’y venir lorsque la rhumerie était complètement en vie, animée par ces êtres en soif de rhum de qualité. August passa alors derrière le comptoir et adressa un large sourire à Blanche. Il lui fit la bise lorsqu’il arriva à sa hauteur. « Ouais, je viens te surveiller pour m’assurer que tu ne fais pas de bêtises et que tu n’offres pas trop de drinks sur mon bras à tes clients favoris. » Il lui adressa un sourire amusé, avant de reprendre un ton plus sérieux pour lui parler des vraies raisons de sa venue : « J’dois réviser quelques documents pour la comptabilité, et après j’irai embouteiller la batch qui est prête au sous-sol. » August, autrefois tellement à l’écoute des autres, aurait tout de suite remarqué l’hésitation dans le visage de Blanche. Mais les derniers mois l’avaient un peu changé, et pas forcément pour le mieux. Il la délaissa donc du regard pour balayer la place. « Tout se passe bien ? » Demanda-t-il, en parlant évidemment du bar, et non pas d’elle.
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| | | Invité | Sujet: Re: help me make it through + august 7/6/2018, 16:39 | |
| Tu aurais pu choisir n'importe quel bar, n'importe quel endroit pour amasser un peu plus d'argent, mais c'était le Wojna's que tu avais choisi. L'ambiance était décontractée, simple, sans flaflas ou artifices. Tu n'avais pas besoin d'être habillée en tenue quelque peu provocatrice pour avoir plus de pourboire. Tu faisais bien ton job, les clients l'appréciaient et tu en étais récompensée. Au final, c'était bien plus que nécessaire. Il n'y avait pas d'offre d'emploi, il n'y avait pas de poste ouvert, mais tu étais tout de même entrée dans cet endroit, déterminée à avoir le job alors qu'au final, tu ne connaissais rien du job de barmaid. Tu ne l'avais jamais fait. En fait, tu ne croyais même pas avoir à le faire une fois dans ta vie. Mais, parfois, la vie nous réserve de drôle de surprises et, contrairement à nos attentes, la route défie montrant une nouvelle avenue. Si tu avais pu, tu n'aurais pas été barmaid. Mais, les choses étaient ainsi et tu remerciais August chaque jour de t'avoir donné une chance, malgré ton manque d'expérience. Mais malgré tout ça, tu manquais cruellement d'argent dans ton compte de banque, du moins ton compte personnel. Le compte que tes parents t'avaient ouvert et où ils versaient de l'argent chaque semaine était plein à craquer. Mais y toucher, c'était renoncer à ta liberté et briser toutes les promesses que tu t'étais faites, pour toi-même. D'autant plus que, pour aider ton frère, tu ne voulais pas de cet argent bourgeois qu'ils auraient pu lui donner directement. Non. Ton frère, il était le chouchou de tes parents. Ils l'excusaient pour tous les mauvais coups qu'ils pouvaient faire. C'était Charles, il était comme ça, on n'y pouvait rien. Alors que toi, tu te faisais gronder pour un rien. Tes parents avaient toujours été plus exigeants avec toi, demandant plus de travail, plus de bonnes notes, plus de tout. Comme s'ils vénéraient ton frère alors que toi, tu n'étais rien d'exceptionnel. Puis, lorsque tu refusas de suivre la carrière médicale qu'ils avaient tracée pour toi, ce fut pire. Et ça en était trop, trop pour une seule personne. Charles était en prison et il récoltait tout de même les lauriers alors que toi, pauvre Blanche qui avait simplement décidé de vivre ta vie comme bon te plaisait, tu te faisais juger sur le bucher. Mais malgré tout ça, ton frère était la personne que tu aimais par-dessus tout. Tu savais qu'il t'aimait aussi, plus que tout. Et, pour lui, tu aurais tout fait. Tu faisais tout, d'ailleurs, jusqu'à le sortir du pétrin, et ce même en prison. Tu y étais toujours arrivée jusqu'à présent, parfois avec l'aide de Léo, mais aujourd'hui tu ne voulais plus de cette aide. August entra dans la rhumerie en visite improvise, comme il aimait bien le faire à l'occasion. Tu servais deux hommes d'environ ton âge alors que ton patron sondait les lieux. Bien vite, tu fis en mesure de le rejoindre. Tu ne pus t'empêcher de rire à sa réponse. T'n’inquiète pas pour ça, ça ne risque plus vraiment d'arriver. Et c'était vrai. La seule personne qui faisait battre ton coeur en avait une autre dans la tête, puis tu n'étais pas vraiment d'humeur à draguer. En fait, pas du tout même. Toute cette histoire te chamboulait. T'es pas obligé de te justifier August. tu ajoutas la dernière phrase en rangeant les verres utilisés dans le grand plateau à cet effet, celui que tu amènerais plus tard à laver. Il pouvait bien faire ce qu'il voulait, venir quand il voulait et surveiller qui il voulait, après tout c'était son commerce. N'importe quel patron voudrait s'assurer que tout allait comme il le voulait. Comme sur des roulettes, patron, en même temps... quand je suis de service, tout ne peut que bien aller. Tu lui tapas l'épaule de façon amicale avant d'essuyer frénétiquement le bar. Tout allait bien ici, mais dans ta tête c'était toute autre chose. Tu osais à peine lui en parler, ne voulant pas le déranger. Il semblait si distant, peu prompt aux confidences. Comment tu vas, August ? Qu'est-ce qui te tracasse ? Tu abandonnas l'idée, du moins pour le moment. |
| | | Invité | Sujet: Re: help me make it through + august 25/6/2018, 02:22 | |
| Même si les derniers mois avaient pu ébranler cette conviction chez les autres et même chez August, il fallait reconnaître qu'il était un homme bon et respectable. Il n'avait que très rarement dépassé les limites, dans sa vie. Il s'était toujours bien comporté, montré courtois, il avait suivi un chemin parfois sinueux mais suivant tout de même toujours le sentier, qui au final menait du point A au point B. Cette fausse accusation qui l'avait projeté dans un inutile tourbillon de mal-être et d'audiences légales était sans doute la première coupure, la première rupture, de son parcours qu'on aurait pu croire parfait. Autrement, il avait mené une vie tranquille et surtout facile, facile parce qu'on n'avait jamais hésité à lui offrir de bonnes opportunités et à lui ouvrir des portes même lorsqu'il n'avait pas la bonne clé pour la bonne serrure. On avait cru en lui, et c'était à son tour de redonner, maintenant qu'il était à un point dans sa vie où il ne rêvait plus de quoi que ce soit de grandiose, presque inatteignable. Il avait sa rhumerie, il s'était acharné sur ce rêve-là et maintenant qu'il l'avait, il ne le laisserait plus partir. Il l'entretiendrait. Et il permettrait à d'autres de s'épanouir dans leurs rêves à eux, comme il le pouvait. C'est pourquoi, quand Blanche était venue il y a quelque temps afin de se proposer comme barmaid malgré son absence total d'expérience dans le domaine, August n'avait pas mis trop de temps avant de lui offrir une chance. On commence tous à quelque part, et si August n'avait pas été accueilli par certaines personnes plus expérimentées que lui que ce soit dans le domaine de l'histoire ou du rhum, il n'aurait pas parcouru autant de chemin aujourd'hui. Blanche apprendrait sur le terrain, elle verrait ce que ses collègues faisaient, elle développerait son propre style, elle irait selon ses propres instincts au fur et à mesure que l'habitude prendrait sa place dans ses gestes. Et puis, ça n'était pas non plus un bar où on commandait toutes sortes de cocktails imprononçables. La clientèle du Wojna's était plutôt bien ciblée, et les amateurs de rhum se contentaient habituellement de prendre un rhum pur et sans artifice pour en diluer le goût. Le seul véritable choix à faire, c'était de le prendre sur glace ou non. « Ah bon ? Ma clientèle habituelle n'est pas de ton goût ? » Plaisanta August avec un léger rire moqueur. Évidemment, il savait que si Blanche ne payait pas des verres à n'importe qui, c'était parce qu'elle était professionnelle et aussi respectueuse d'August. Il l'avait bien vite senti, et il lui en était reconnaissant. Et puis, si tout le monde offrait des verres à leurs amis comme August pouvait le faire avec les siens, ils tomberaient assez rapidement dans les chiffres rouges. L'avantage d'être le propriétaire, c'était que personne au-dessus ne pouvait le gronder. Il se contrôlait lui-même. Ce contrôle toutefois, il l'avait perdu assez rapidement ces derniers mois, parce que lorsque sa réputation avait chutée lors du procès, la réputation du Wojna's était tombée avec. En plus des graffitis insultants et injurieux sur les vitrines, celles qu'August devait nettoyer deux ou trois fois par semaine, même des clients habitués n'osaient plus passer les portes du bar. De peur qu'on les associe à August, sans doute, ce monstre créé de toutes pièces. « Ne prends pas la grosse tête trop vite, Cambridge, je m'en viens justement faire la comptabilité. Si ça se trouve, j'vais me rendre compte que c'est plutôt le contraire et que dès que t'es là, tout le monde déguerpit. » Il continuait à la narguer, ils avaient rapidement développé une relation plutôt amicale de ce genre. Il était comme ça avec la plupart de ses employés. Ceux qui étaient restés. Blanche sembla rapidement deviner les traits inquiets ou fatigués de son patron, puisqu'elle lui demanda ce qui le tracassait. « T'as sans doute remarqué que l'endroit est moins vivant et vibrant qu'avant. » Soupira-t-il. « Je pensais que ... tu sais, qu'après que toute cette histoire dans laquelle j'ai été impliqué soit terminée, les gens reviendraient. » Il haussa les épaules, las. « Je pense que j'ai juste peur que ça aussi, on me l'enlève. » Ça, c'était sa rhumerie. Le seul boulot qu'il lui restait.
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| | | Invité | Sujet: Re: help me make it through + august 26/6/2018, 22:47 | |
| August n'avait pas complètement tord lorsqu'il te demandait si sa clientèle n'était pas de ton gout. En fait, ce n'était pas tellement qu'elle ne te plaisait pas, c'est qu'elle n'était pas une personne en particulier. Toi qui pourtant ne t'étais jamais empêchée de flirter, tu devenais plus sage alors que les années passaient. Mais tu devais avouer que la présence de quelqu'un, la chaleur d'un corps contre le tien, te manquait plus que tu ne voulais l'admettre. Tu t'efforçais à te dire que tu étais enfin prête à oublier les bras d'un certain barbu que tu connaissais trop bien pour découvrir ce que d'autres avaient à t'offrir, et pourtant tu n'y parvenais pas. Car tu ne te laissais pas la chance de vivre ce genre de choses avec les autres. Alors, tu bloquais. Lorsqu'on t'abordait, ici ou ailleurs, tu évitais d'entrer dans les détails. Tu choisissais volontairement de changer de sujet, de disparaitre ou d'ignorer les conversations un peu trop axées sur la draguerie. Alors qu'au fond de toi, tu avais envie de vivre cela à nouveau avec ou sans celui qui refusait de t'aimer. Il était fin temps, pour toi aussi, de vivre ce que tout le monde autour de toi avait droit de ressentir. Mais tout cela était une histoire bien loin des choses qui intéressaient August, beaucoup trop préoccupé par sa boutique. Tu chassas donc silencieusement toutes ses pensées qui se bousculaient dans ta tête, répondant simplement à sa réplique. Personne n'a su assez capter mon attention, tout simplement. Une fille sait ce qu'elle veut. Tu lui fis un clin d'oeil, n'insistant pas trop sur tes problèmes de coeur. Les plaisanteries d'August continuèrent, assez pour changer ton moral et tu en appréciais la chose. Tu étais maintenant d'humeur plus joviale, même s'il n'avait sans doute pas remarqué la pointe de tristesse dans ta voix. Tes émotions avaient toujours été des montagnes russes, jamais bien stables. Mais, tu avais ce don pour les camoufler avec brio afin que personne ne les devine. Tu fais bien de regarder tes comptes, patron. Tu as sans doute raison, les gens déguerpissent surement plus en ma présence. Ils ont sans doute peur de se faire servir par l'affreuse sorcière de l'ouest. Il était vrai que tu étais une femme de caractère, mais jamais tu ne le faisais ressentir à ses clients. Du moins, pas sans qu'ils n'aient fait quelque chose pour le mériter. Parfois, lorsqu'ils étaient insolant, il se pouvait de te voir répondre, mais cela n'arrivait que très rarement. En fait, une fois, tu avais dû remettre à sa place un homme un peu trop permissif de ses droits envers la blonde que tu étais et le postérieur que tu avais. Mais tu ne l'avais jamais vu remettre les pieds au Wojna's, du moins pas quand tu étais de service. August finit par t'avouer ce qui le tracassait réellement, au fond. Les pointes de plaisanteries qu'il avait utilisées ultérieurement s'avéraient à demi fausses puisqu'il avait réellement peur pour son commerce. Entre autres, peur de la réputation qu'il aurait à présent, même si toute l'histoire entourant le procès dans lequel il était impliqué était enfin terminée. Tu avais toujours été supportante envers lui, même lorsque tout le monde lui avait tourné le dos. En réalité, tu en devais beaucoup à cet homme qui, au départ, ne te connaissait pas vraiment et qui t'avait offert un emploi sans même te poser de questions. Tu lâchas le chiffon que tu tenais entre les mains depuis quelques minutes afin de poser tes grandes mains fines sur les siennes. Tu en profitas pour le regarder dans les yeux. T'en fais pas, August. Cette histoire, c'est du passé maintenant. Je suis certaine que d'ici quelques semaines tout entrera dans l'ordre sans même faire d'efforts. Je le sens! Il n'était définitivement pas vraiment le bon moment pour lui quémander un peu plus d'argent que la paie que tu venais de recevoir.
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| | | Invité | Sujet: Re: help me make it through + august 1/7/2018, 02:46 | |
| Chez un employé, évidemment qu'August préférait des personnes comme Blanche. Il en avait vu, des serveurs et des serveuses qui ne faisaient que flirter avec la clientèle au point d'en devenir lourds. Il avait dû faire quelques interventions pour limiter ce genre de comportements. Après tout, ce n'était pas l'image qu'il voulait envoyer du Wojna's, au contraire, lui voulait enfin un bar où il faisait bon venir, où on pouvait avoir la paix si c'était ce que l'on désirait. C'était un endroit plutôt convivial, amical, et même s'il attirait des clientèles de toutes provenances, il avait également son bassin un peu plus habituel. Il ne voulait pas que ça change, que ce soit à cause de sa propre réputation ou alors celle de ses employés. Avec Blanche, aucun souci à se faire pour le moment. Elle ne semblait pas écarter toute possibilité de rencontrer quelqu'un sur ses heures de travail, ce que son patron ne contesterait pas de toute façon, mais elle ne se jetait pas non plus sur le premier venu. Comme elle le disait elle-même : elle savait ce qu'elle voulait. « Et c'est très bien comme ça. Puis si jamais c'est du sens contraire et qu'un client te drague un peu trop, tu sais que tu peux me faire un signe, et je m'en charge. » Il esquissa un sourire. August n'avait rien d'un garde du corps, ni le physique ni l'attitude, mais il pouvait se montrer assez direct et menaçant lorsque nécessaire. Et si c'était pour protéger une employée, alors c'était nécessaire. August avait été jusqu'à raccompagner certaines barmaids jusqu'à chez elles, le soir, pour qu'elles ne craignent pas les quelques coins de rue à parcourir après avoir rencontré un client un peu trop insistant ou dérangeant. Ce qu'il voulait à tout prix éviter, c'était que sa rhumerie devienne un endroit où on ne se sente pas en sécurité. Ça valait autant pour ses clients, pour son personnel que pour lui-même. Et avec les récents événements de vandalisme, c'est son propre sentiment de sécurité dans son propre bar qui avait bien failli se faner. « L'affreuse sorcière de l'ouest ? Ne me donne pas d'idée de surnom ! » Il pourrait l'afficher comme employée du mois avec ce titre sous sa photographie. De quoi l'humilier, carrément. Son sourire se perdit lorsqu'il se confia enfin sur les raisons de son moral assez bas des dernières semaines - des derniers mois, plutôt. Quand ce n'était pas le procès, c'était les chiffres d'affaires. Il avait l'impression qu'il ne se sortirait jamais de cette spirale noire. « J'espère que t'as raison, que ce sixième sens que t'as ne te fait pas faux-bond. » Lâcha-t-il tristement. Blanche avait le tour pour être barmaid, elle avait même cette facilité à amener les gens à se confier. En temps normal, August n'en aurait pas parlé, encore moins à un employé : de quoi leur donner de bonnes raisons de se chercher un nouvel emploi avant la faillite. Il chassa bien vite ces idées de sa tête. « Bon, je m'y mets. Je serai dans mon bureau si tu as besoin de quoi que ce soit. Tu feras passer le mot aux autres. » Il hocha doucement la tête, lui jeta un dernier coup d'œil avant de balayer le bar du regard, puis tourna les talons et alla s'enfermer dans son bureau. Il ouvrit sa lumière de bureau, sortit tous ses livres et se plongea dans l'inévitable constatation de la baisse de fréquentation. Il allait devoir redonner vie à l'endroit, d'une manière ou d'une autre.
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| | | Invité | Sujet: Re: help me make it through + august 6/7/2018, 14:12 | |
| Dans ta tête, tant de choses se bousculaient ne laissant pas trop d'espace pour les autres choses, le flirt y compris. Entre tes histoires de coeur houleuses et tes histoires familiales désastreuses, il ne te restait pas vraiment de place pour autre chose. Sur ce point, August n'avait pas de soucis à se faire. Tu faisais ton job, comme il se devait, parce qu'il t'avait rendu service en t'engageant et tu ne voulais pas le déplaire. August s'était toujours montré gentil et compréhensif avec toi, plus que bien des gens que tu connaissais mieux. Ton bon travail était une façon de le remercier de te faire autant confiance et d'être comme il était avec toi. Sous ta carapace endurcie de femme caractérielle, voire même explosive, se cachait une douceur qui ne méritait que d'être trouvée. Lorsque tu aimais, il était difficile de sortir de ta vie jusqu'à mener à ton désespoir. Ce que Léo avait su faire avec brio, pensais-tu. Tu sortis de tes pensées en entendant August se proclamer protecteur, ce à quoi tu ne pus t'empêcher de rire légèrement. T'inquiètes, j'te fais signe si j'ai besoin d'un chevalier blanc pour me défendre. Elle lui fit un clin d'oeil amical, signe de la complicité qui s'était installée entre eux. C'est cette complicité, une force qui vous avait tout de suite unis l'un à l'autre avec une confiance totale, qui l'avait poussé à te confier ses problèmes. Même si pour certaines choses vous aviez une retenue, après tout August demeurait ton patron, il vous était arrivé de vous confier l'un à l'autre bien plus que dans une simple relation employé-employeur. Il t'avait parlé de son procès, des problèmes qui planaient autour de la rhumerie découlant directement de cette situation qui, pourtant, était maintenant bien derrière lui. Depuis, il était craintif. Craintif que personne ne souhaite revenir ici, prendre un verre et profiter de sa soirée comme auparavant. Il est vrai que l'endroit était bien moins achalandé qu'avant, tu ne pouvais en dire le contraire, mais tu te réjouissais de voir des clients réguliers revenir, fidèle à leurs habitudes. Et pour toi c'était bien une petite victoire pour l'endroit. Tu le rassuras, le mieux que tu le pouvais avec tes mots doux. Il ne m'a jamais fait faux bon! Puis, je ne laisserais pas cet endroit couler. Parole de scout! Dis-tu en feintant un garda-vous pour le faire sourire ne serait-ce qu'un peu. Malgré les problèmes du propriétaire, et ton manque d'argent, tu n'avais pas cherché un autre emploi. Tu aurais pu, des bars il y en avait plusieurs à proximité, puis tu aurais aussi pu te recycler dans autre chose : vendeuse de vélos, promeneuse de chien, caissière à la pâtisserie... Les possibilités étaient sans fin. Mais tu ne l'avais pas fait. Parce que tu savais qu'August avait besoin de toi. De ta confiance, de ton écoute, de ta fidélité comme tu l'avais toujours fait. Tu hochas la tête alors qu'il t'annonça ses plans pour le reste de la soirée et tu te remis au travail sans plus tarder, un client réclamant ton attention pour connaitre la spécialité de la maison. Une heure s'était écoulée depuis ta conversation avec August. Une heure que tu te repassais en tête les mêmes paroles. Tu ne peux quand même pas lui demander une telle chose... L'employé de service avec toi ce soir venait à peine d'arrivé. Tu gratifias l'homme d'un sourire. J'revient! Lui avais-tu simplement dit alors que tu prenais le pas vers le bureau de ton patron, espérant qu'il y soit encore. Tu toquas doucement à la porte entrouverte, annonçant ton arrivée. August ?
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