(Freby) who run the world ?

Tu hoches la tête en entendant Ruby dire qu’ils prennent leur temps avec Alfie. C’est mieux comme ça de toute façon. Tu sais qu’Alfie est aussi réticent à l’engagement que toi et il ne faudrait pas le brusquer. Cela risquerait d’être trop étouffant pour lui, comme ça l’a été pour toi avec Eden. Mais tu ne fais pas part de ces pensées à ta meilleure amie parce que ça ne servirait à rien, tout simplement. C’est trop tôt pour penser à tout ça alors qu’ils sont seulement en train de se découvrir d’une toute autre manière. Lorsque Ruby t’explique que tu ne dois pas hésiter à faire comprendre à Eden que tout est terminé, tu ne peux qu’être étonnée devant ce genre de discours. « Où est Ruby et que lui avez-vous fait ? » Demandes-tu d’une façon théâtrale avant de rire. Il est loin ce temps où elle était essentiellement romantique et fleur bleue. « La différence mon cœur, c’est que c’est moi qui jette les mecs, pas l’inverse. Et qu’avec Eden, j’ai pas envie d’être ce genre de salope. » Ajoutes-tu en haussant les épaules. « Mais je m’en sortirai. » Même si ce ne sera sûrement pas facile, tu es prête à mettre les choses à plat avec ton ex. Et même si tu aimes entendre les conseils de ta meilleure amie en règle générale, là, la situation est trop complexe pour en tenir compte. Pour une fois, tu préfères agir avec ton cœur. « Quelle audace ! J’suis fière de toi, pas étonnant qu’Alfie ait craqué avec cet ensemble. » Réponds-tu avec un sourire au coin des lèvres. « Une vraie bombe. » Ajoutes-tu à destination de ta meilleure amie. Oui, une bombe, c’était le terme. Ruby se transformait de jour en jour en femme fatale et tu pouvais voir cette transformation même si pour le coup, là, tu voyais aussi la drogue et l’alcool. Ce qui te plaisait un peu moins. Mais tu ne voulais pas ruiner son moment. « J’espère, en tout cas. Alfie est aussi torturé que moi quand il s’agit d’amour alors vas-y doucement, d’accord ? Mais n’hésite pas à lui montrer à quel point tu l’aimes sous la couette, j’suis sûre qu’il adorera ça. » Tu ne voulais pas que Ruby soit déçue alors tu préférais la freiner un petit peu sans pour autant casser son délire. Tu pouffes de rire à ton tour lorsque ta meilleure amie fait allusion au sexe d’Alfie. Elle est si dévergondée ce soir que ça en devient déconcertant. « Ne lui dis pas ça, par contre. » Rétorques-tu en riant. Il faut qu’elle garde ça pour toi et surtout qu’elle évite de le voir en étant saoule ou droguée mais ça, ça coule de source. « Sainte-nitouche n’est pas le mot exact. J’ai pu rencontrer pas mal de personnes intéressantes en voyage. Que ça soit des hommes ou des femmes. C’est fou comme les gens du voyage sont plus ouverts… » Dis-tu pour sous-entendre que ton voyage n’a pas été de tout repos. « Et puis, Woody est venu me rejoindre aussi. » Ajoutes-tu avec un sourire malicieux au coin des lèvres. Tu ne pouvais nier ton addiction au corps de Woody et Ruby le savait pertinemment. C’était plus fort que toi, voilà tout. Une fois installées dans le canapé, tu lances le film et écoutes les quelques mots de la rousse. Tu fais des yeux ronds en te rendant compte que tu as oublié de mentionner Alfie. « Pardon chat, j’ai pas pu glisser ça entre le mot bite et drogue. » Réponds-tu sur un ton plus léger en riant. « Mais il vit ici pour quelques temps. Juste le temps de se refaire. » C’était du moins ce qu’Alfie t’avait dit mais tu n’en savais pas plus. « Promis, j’irai pas me glisser dans ses draps comme je le faisais avec Perry. » Dis-tu en relevant deux doigts comme les scouts.

J’avais oublié à quel point c’étai agréable de discuter garçon avec elle. de discuter avec une fille. Car même si Orson était gay, il ne remplacerait jamais les conseils féminins. J’éclate de rire à sa remarque pour expirer à nouveau la fumée de ma cigarette. « désolée mais avec le départ de Scout, la Ruby naïve est partie avec lui. » J’en avais marre de me faire avoir à cause des mecs. J’en avais marre qu’on se foute de ma gueule. De me faire humilier. « c’est tout à ton honneur, honey. Moi maintenant, je serai sans pitié. » Même s’il était évident que j’étais trop mordue pour l’abandonner comme ça. et de toute manière, j’avais une confiance totale en Alfie. Ce qui serait sans doute une erreur de mon point de vue. J’en viens à lui raconter en détails notre première fois avec Alfie. J’en ai encore des bouffées de chaleur. « Après neuf mois à attendre, je peux te dire que c’était plus de l’audace tellement j’en avais envie. » j’avais voulu prendre Scout comme substitution mais ça n’avait pas marché. Personne ne pourrait le remplacer. Je ne peux m’empêcher de rougir lorsque Freja me qualifie de bombe. Je n’en ai jamais été une. J’ai juste mis quelques artifices c’est tout. Je savais que les gens aimaient mes cheveux et ma naïveté mais je ne me suis jamais considérée comme belle. au contraire. Freja était d’une beauté exotique malgré ses origines slaves qui feraient rougir le plus saint des hommes. La plus prude des femmes. et elle était intelligente. Elle avait à mon sens tout pour être heureuse si elle cessait de s’entourer des mauvaises personnes. « Bien sûr que je le sais. Je le connais l’animal. Et avec Alfie, c’est bien plus que des histoires de sexe. On s’envoie des sms, on se voit de temps en temps. Je pense que si un jour il veut qu’on rende tout ceci officiel, ça sera à lui de me le faire comprendre. » Et j’espérai dans le fond qu’il était monogame. J’éclate de rire après avoir parlé plus crument. « non, je lui dis en espagnol. Parce que j’apprends l’espagnol. » J’avais téléchargé une application sur mon téléphone et lorsque je faisais mon sport, j’écoutais des phrases dans cette langue qui me mettait en émoi pour pouvoir électriser Alfie. « il aime bien quand je lui parle en espagnol. » Je lui fais un franc sourire. Le sourire le plus innocent que j’avais avant de froncer les sourcils. « J’espère que tu t’es protégée. Manquerait plus que t’attrape une MST ou une IST. » Bien sûr que Woody était passé. Je soupire. « comment veux-tu que votre relation évolue si tu continues à lui donner ce qu’il veut dès qu’il te sourit. » il faut les faire ramer les mecs sinon ils s’en vont assez rapidement. Et le simple fait que leur histoire soit réduite à de l’amitié le prouvait. A côté d’elle sur le canapé, j’attrape une des chaussures hors de prix pour la regarder. « j’espère bien parce qu’avec Lliane j’ai appris à me défendre et crois-moi chérie je te botterai le cul jusque dans ton pays d’origine avec ces superbes chaussures si tu touches de nouveau à Alfie. » Déjà que c’était un énorme progrès pour moi de coucher avec l’une de ses anciennes conquêtes. Alors je ne voulais pas qu’on me le retire. « J’en ai marre d’être aussi amoureuse. Ça me rend débile. » je tends mon petit doigt où trône le même symbole qu’elle. « Les copines avant les mecs. Pour toujours. »

Toi, tu aimais la Ruby naïve et romantique. Celle qui croit à l'amour, le vrai et qui vit pour ça. En somme, celle que tu ne seras jamais. Tu aimais ce côté de la personnalité de Ruby parce que ça en disait long sur son humanité. C'est une femme exceptionnelle dans le genre qu'on rencontre très peu et malheureusement, il avait fallu d'un homme pour tout remettre en question. Tu espérais qu'avec Alfie, elle retrouve cette naïveté qui lui est propre. Tu espérais que l'espagnol lui redonne foi en tout ça. Mais tu n'en doutais pas vraiment. Même si Ruby semblait bien décidée à dire le contraire. Peut-être était-ce aussi l'influence de la drogue et l'alcool ? Sans doute. « J'suis désolée de te l'avoir présenté. » Réponds-tu en baissant la tête. Si tu n'avais pas joué à ce fameux jeu ce soir-là, rien de tout cela ne serait arrivé. Ruby ne serait pas dans cet état et surtout, elle ne serait pas enceinte. Mais malheureusement pour toi, le bouton replay n'existe pas dans la réalité. Ton sourire revient lorsque tu entends les paroles de ta meilleure amie. Tu es heureuse pour elle. Heureuse de voir qu'elle est comblée autant sur le plan mental que physique. Malgré tous les problèmes survenus récemment, il y avait quand même un petit peu de positif. Et n'était-ce pas là le plus important ? Tu as toujours eu le don de ne voir que le négatif mais pour une fois, tu voulais voir le positif dans la vie des autres. Et dans celle de Ruby par-dessus tout parce que tu ne désirais qu'une chose : son bonheur. Comme elle ne désirait que le tien, c'était une certitude. C'est ça deux meilleures amies, deux soeurs complètement fusionnelles. « Oui je pense que c'est mieux comme ça. Mais ne le laisse pas en profiter trop longtemps non plus. Il faudrait pas qu'il pense que tu n'es qu'une passade. Tu n'en seras jamais une aux yeux d'un homme qui t'aime. » Réponds-tu en souriant. Ruby avait trop de valeurs pour être une fille de passage. C'était indéniable. C'est assez amusant de te voir donner des conseils d'amour alors que tu es la pire quiche au monde en ce qui concerne les relations de couple. Cela te semble bien plus simple quand ça ne te concerne pas. Mais tu imagines que c'est la même chose pour tout le monde. « Faudra que tu m'apprennes quelques mots. Comme ça, quand on se fera aborder en soirée par des moches, on fera semblant de parler espagnol. » Rétorques-tu en riant. Il n'était pas rare qu'on vous aborde lorsque vous étiez de sortie toutes les deux. Et même si tu n'es pas réticente aux nouvelles rencontres, bien au contraire, parfois, il vaut mieux en rester là. Parfois, ça ne vaut pas la peine. Et puis parfois aussi, tu veux juste profiter de ta meilleure amie, rien de plus. « Tu me prends pour qui. » Dis-tu en faisant référence aux protections. Le jour où tu arrêteras le préservatif, c'est que tu seras bel et bien dans une relation stable. Mais tu es loin d'être là à l'heure actuelle. « C'est pas ce qu'il veut mais ce que je veux. » Oui, même si tu ressentais plus qu'une simple attirance pour ton meilleur ami, tu avais indéniablement besoin de son corps. Tu avais besoin de le sentir en toi parce qu'il n'y a que grâce à ça que tu te sens réellement vivante. « C'est sans doute le meilleur coup de ma vie. » Ajoutes-tu avec un sourire malicieux. Il n'y avait pas de doute là-dessus concernant Woody. Même si Ruby pense certainement la même chose d'Alfie. Posées dans le canapé, vous pouvez enfin parler de l'arrivée d'Alfie dans la colocation. Tu sais que Ruby ne te pardonnerait pas s'il se passait quoi que ce soit entre vous et de toute façon, ce n'était absolument pas dans tes intentions. Avec Alfie, vous avez partagé une nuit une seule et unique fois et c'était suffisant. Aujourd'hui, même si vous vous taquinez encore sans cesse, vous avez laissé de côté le plan physique. « Va pas amocher mes nouvelles chaussures pour rien ! » Dis-tu en agrippant la chaussure des mains de Ruby. Elles étaient définitivement sublimes. Une vraie paire de collection. « Oh comme tout le temps. » Réponds-tu en tirant la langue à ta meilleure amie. La rousse est loin d'être débile mais tu aimes bien la titiller de temps en temps.

Je hausse les épaules lorsque Freja s’excuse du fait de m’avoir présentée Scout. Elle ne pouvait pas se douter que c’était un énorme connard. Et puis, j’avais tellement mieux dans ma vie désormais. J’avais Alfie et lui seul suffisait à me combler. A me faire sourire comme j’aurai pu le faire avant. Il ne se passait pas une journée sans que je ne regarde un film, que je ne relise une lettre d’un des membres de ma famille. Sally était encore présente partout dans ma vie, dans mon cœur. Je devais faire avec. Je devais vivre avec et avancer. Avancer et ramer. Comme Gendry sur sa putain de barque. J’avais ramé pendant neuf mois à attendre qu’il me revienne. Je me rendais compte à quel point mon amour pour lui était pur et sincère. Je n’avais pas un cœur des plus purs mais j’essaierai de faire en sorte de mériter l’affection d’Alfie. Qu’il reste à mes côtés, qu’il ne me quitte pas. « Je ne sais pas s’il m’aimera un jour. Je ne me sens pas digne d’être à ses côtés. » Je faisais bien sûr référence à cette part d’ombre qu’il y avait désormais en moi. Le simple fait que d’avoir voulu m’ôter la vie, ça avait suffi à ce qu’on me retire le droit de revoir ma famille un jour. Je ne verrai plus les cheveux d’un blond transparent de ma petite sœur. Je ne verrai plus le visage similaire au mien de ma sœur jumelle. Ni les yeux clairs de mon père. « Tu sais que je ne suivrais pas ton conseil de toute façon, dis-je en relevant la tête pour expirer la fumée, je n’ai jamais été du genre femme fatale. Je suis plus sentimentale que sexuelle. » la preuve, la seule histoire de fesses que j’avais eu c’était très mal terminé entre Scout et moi. ça m’apprendra à écarter les cuisses tiens. « Je t’apprendrai le gaélique, ça ira plus vite. On est amies depuis années et tu ne parles même pas un mot d’écossais c’est une honte. Une véritable infamie. » J’éclatai de rire. « Pas pour quelqu’un comme moi en tout cas, mentionnai-je d’une petite voix en devenant rouge de honte, la bonne nouvelle : je ne suis pas atteinte d’une maladie sexuellement transmissible. » je serre les dents car c’était sans doute l’expérience sexuelle la plus traumatisante de ma vie. Je m’allume un joint, me foutant des recommandations de ma meilleure amie. Qu’elle regarde ses bras plein de piqûres et on causera après. « Mais oui, mon cul ouais. Me prends pas pour plus conne que je ne le suis. » je lève les yeux au ciel. « Tu te souviens de ce que ma grand-mère disait : on tombe amoureuse au premier coup de bite et c’est vrai pour la plupart du temps. Moi j’aimais Alfie avant mais toi, t’as toujours été plus charnelle que moi. » Et son sourire niais le prouvait. J’allais les enfermer dans un ascenseur, couper les caméras et les forcer à s’avouer leurs sentiments à ces deux crétins-là. Je serre les dents lorsqu’on parle d’Alfie et de Freja sous le même toit. Elle était cent fois plus intéressante que moi, plus belle aussi. Je lève les yeux au ciel à nouveau. « Ouais pis t’as le pénis de Woody pour te satisfaire donc laisse moi mon espagnol au complet et contente-toi de l’autre con. » J’étale mes pieds sur la table avant de soupirer. J’avais mal au cœur. Merde. Je me redresse alors plus vive que l’éclair pour aller vomir dans l’évier de la cuisine. Foutues nausées de merde.

Ruby a toujours été la plus humaine de vous deux et ses doutes, d'aujourd'hui, le prouvaient encore une fois. Pour toi, c'est une certitude : c'est impossible de ne pas l'aimer. C'est impossible d'aller à l'encontre de sa personnalité, de son sourire, de sa beauté et de son humanisme. Un ensemble de perfection réunit en un seul corps. Bref, de quoi combler un homme. Ruby avait déjà ressenti une certaine jalousie par rapport à ton corps, dans le passé, mais elle n'avait finalement rien à t'envier. C'était tout l'inverse. Tu devais surtout, toi, te sentir chanceuse de l'avoir à tes côtés. « Si tu n'es pas digne alors personne ne l'est. On fait tous des erreurs mais maintenant pense à l'avenir sans trop te prendre la tête. » Réponds-tu en comprenant l'allusion de ta meilleure amie par rapport à cette ombre qui plane au-dessus d'elle ces derniers temps. Cette même ombre que tu connais à présent - même si, pour toi, elle n'est jamais vraiment partie. Tu hoches la tête en écoutant les paroles de la rousse. Cela ne fait pas de doute, tu as toujours été la plus sexuelle de vous deux malgré qu'en ce moment, on dirait que le vent tourne. Même si pour Ruby, il y a l'aspect sentimental juste en dessous. Ce qui ne sera sûrement jamais le cas pour toi. « Je sais. Et tu fais bien de ne pas toujours m'écouter, j'suis pas la mieux placée pour parler d'amour. » Réponds-tu en haussant les épaules avec un faible sourire. C'est vrai, au fond, tu ne connaissais pas grand chose en l'amour véritable. C'était même tout l'inverse étant donné que tu n'as jamais eu la chance d'apprendre à le connaître. Tu n'as même jamais fait sa rencontre. Et tu restes persuadée que tu ne le rencontreras jamais, cet amour véritable. Mais ce n'est pas grave, ça doit être ton destin après tout. Tu ris en entendant ta meilleure amie parler de son pays natal. Il est vrai que tu n'as jamais fait l'effort d'apprendre sa langue et pourtant, ce n'est pas un manque d'intérêts de ta part. « C'est vrai. Mais pour ma défense, tu ne parles pas non plus bokmål. » Ce n'était pas un reproche, juste une constatation. Mais au fond, ça importait peu. Le principal était que votre cohésion et votre complicité fonctionnent, peu importe la langue dans laquelle vous les traduisiez. Tu hausses un sourcil en entendant Ruby mentionner qu'elle n'est pas atteinte de MST par chance. Certes, mais, à présent, un petit être grandissait en elle et ce n'était pas rien. Dans tous les cas, peu importe la décision que ta meilleure amie prendra, tu seras toujours là. Comme Ruby a toujours été là pour toi après tout. « Encore heureux. » Réponds-tu en imaginant que si c'était le cas, tu casserais sûrement les dents de Scout peu importe l'endroit où il se trouve. Tu ris en repensant aux paroles de la grand-mère de Ruby. Elle avait tout compris cette bonne femme. « Ouais, heureusement que je tombe pas amoureuse à chaque coup de bite parce que sinon, j'en aurais des prétendants au cul. » Dis-tu en riant. Il est vrai que vu ton nombre de conquêtes, ce serait plutôt embêtant. Mais que Ruby se rassure, Alfie ne faisait définitivement plus partie de cette catégorie. Aujourd'hui, il était consigné "propriété privée de Ruby Phelps" et ça resterait comme ça. « C'est loin d'être un con, tu sais. » C'est ce que Woody voulait qu'on pense de lui mais en creusant plus loin, on pouvait très vite apercevoir l'homme bon et gentil qu'il est. Toi, tu as la chance de voir ce côté chez lui que personne d'autre ne voit. Ou presque. Installées sur le canapé, vous commencez à regarder le film lorsque Ruby se lève et parvient jusqu'à l'évier de cuisine en quelques secondes à peine. Les joies de la grossesse, sans doute. « T'as besoin d'aide pour tes cheveux ? » Demandes-tu en t'approchant, attendant un signe de tête avant d'attraper sa chevelure rousse pour qu'elle évite de baigner dans le vomi de la jeune femme. « Tu veux quelque chose ? T'as faim ? J'suppose que le japonais va arriver. » Et comme si le livreur faisait écho à tes paroles, on sonne à la porte. Tu te diriges vers celle-ci, réglant la note avant d'apporter votre repas au salon.

Sans trop me prendre la tête. Freja n'avait pas idée de l'état d'esprit dans lequel je me trouvais. Je buvais énormément, je fumais aussi, j'étais détruite mentalement car toutes les personnes qui m'entouraient finissaient par en souffrir. Elle en était la plus grande preuve. Mon plus grand échec sans doute. Mon unique sœur restante et qui se détruisait aussi. Je la regarde sans répondre, préférant me plonger dans mon mutisme plutôt que de dire quoique ce soit. J'allais mettre fin à la vie de mon enfant comme j'avais tué mes parents. C'était de ma faute, tout était de ma faute. La crise de panique grandit en moi tout comme mes pensées négatives. Je dois m'ingérer un calmant par intraveineuse pour me sentir devenir moi-même. Mes jambes plient d'elle-même alors que je tiens la seringue dans ma main. Je ne pourrais jamais en parler à Alfie. Lui parler de la mort de ma famille fut bien assez éprouvant. " je sais que c'est lui. c'est tout. " J'esquisse un sourire fatigué. On en vient à parler de nos langues mais de toute façon, je ne parlais pas souvent la mienne non plus. je finis par me redresser plus fatiguée que je ne le voudrais. Je peux sentir le calmant chasser la drogue de mon organisme. J'ai envie de vomir. Comme toujours en ce moment. Je rétracte la nausée pour passer une main sur mon visage poisseux. " Je sais, dis-je pour répondre sur les dires d'Alfie, il est à moi. " A moi. je me tourne vers elle mais la nausée est plus forte. Je m'en vais donc recracher tout l'alcool et toute la drogue ingérée. Les mains douces de Freja ne m'aident pas et je suis prise d'un nouveau soubresaut. Lorsque ça cesse, je fais couler le robinet pour passer de l'eau sur mon visage. " j'ai pas le droit au poisson cru mais ouais, j'ai faim. " je me laisse tomber sur le canapé, lasse avant de fermer les yeux. " je crois que je vais m'évanouir. " Puis, sans crier gare, je perds connaissance, ebranlée par les émotions de la soirée.