{Hot} (adreawells) crois-moi ce soir, je suis en feu.

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Tu arques un sourcil lorsque Rory mentionne ton caractère de merde. Tu ne pensais pas forcément à ça mais ça doit bel et bien en faire partie. Il est vrai que tu n'es pas facile à vivre dans la vie de tous les jours. Quand tu as décidé d'être détaché, sans coeur et vorace, personne n'est apte à te changer. Peu importe de qui il s'agit. Lorsque tu passes une mauvaise journée, il ne faut pas te chercher. Et quand tu es lassé de quelqu'un - une femme en général - tu ne te gênes pas pour le jeter comme une merde. Donc oui, tu as très certainement un caractère de merde que tu assumes sans gêne. Mais ça t'étonne que Rory le soulève de cette façon. « C'est si joliment dit. » Réponds-tu assez sèchement. Tu ne vas pas la remercier pour ça mais tu ne lui en veux pas contrairement à ce que peut laisser penser le ton de ta voix. La ballerine t'explique, par la suite, qu'elle a déjà dit non à un nombre d'hommes certain et c'est assez pour te rassurer. Du moins un peu. Tu aimes être le seul à poser tes griffes sur son corps. Comme elle semble aimer cette idée, te concernant, elle aussi. « C'est pas comme si j'avais peur de me blesser. » Rétorques-tu avec un rictus au coin des lèvres. Rory ne sait pas à quel point la douleur ne te fait pas peur. Même sous la torture, tu ne parlerais pas. Tu as une tolérance à la douleur assez élevée, d'ailleurs. C'est le métier qui veut ça, sans doute. « On se connait juste d'avant. C'est tout. » Ajoutes-tu avec un sourire aux lèvres. Tu aimes voir Rory aussi possessive. Et même si elle sait sûrement que tu n'arrêteras pas d'aller voir d'autres femmes, elle sait au moins que tu ne toucheras plus à Eleanor. Et cela semble être important à ses yeux. Tu ne relèves pas sa remarque sur les putes, préférant montrer ton désintérêt pour ces autres femmes par le silence. Après ta rencontre avec son ami danseur, tu fais mine de t'intéresser à lui et les langues se délient. Il ne lui en faut pas beaucoup d'ailleurs, pour balancer son amie. Quelque chose te dit que Rory n'en restera certainement pas là. Bref, étant assez réticent à parler de ton passé, tu comprendrais si la ballerine voulait éviter le sujet. D'ailleurs, tu n'hésites pas à le lui dire mais contrairement à toi, Rory se confie. Tu vois dans son regard que, malgré ce qu'elle semble dire, ça la touche. Tu vois que son passé est un sujet sensible et d'ailleurs, elle te le prouve en quittant la pièce sans te laisser le temps de répondre. Tu jettes un regard noir au danseur avant de quitter la pièce pour rejoindre la jeune femme. Tu retournes d'abord dans la loge et voyant qu'elle est vide, te diriges vers l'extérieur. A quelques mètres de la sortie, tu repères Rory posée sur les marches. Tu t'approches, t'asseyant à ses côtés en soupirant. « Ton pote est vraiment un con. » Dis-tu en jetant un regard vers la jeune femme. « Je sais que ça te touche, contrairement à ce que tu dis. Et j'réagirais sûrement de la même façon si on parlait de mon passé. C'est pour ça que je t'ai dit que si tu ne désirais pas en parler, c'était ok pour moi. C'était pas une question de se cacher des trucs ou pas, juste d'être prête. » Ajoutes-tu, le regard toujours posé sur la brune. « J'aimerais quand même t'emmener dîner afin que tu passes une bonne soirée. Tu es toujours d'accord ou tu préfères rentrer ? » Après tout, si vous le désiriez, vous pourriez commander au room service. Tu t'en fichais un peu tant que tu pouvais encore profiter un peu de la présence de Rory.

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Ciàran & Rory

crois-moi ce soir, je suis en feu

je hausse les épaules lorsqu’il remarque que je ne fais pas dans la dentelle. Eh ouais mon pote, j’ai beau être miss sourire, je suis une langue de pute. Pas du genre à colporter des ragots sur les autres mais à dire la vérité toute nue. Alors, lorsque je suis contre lui et que je plante mon regard dans le sien, je veux être claire. Ma voix est tranchante comme des lames de rasoir tandis que la sienne est plus douce. Voire même un peu moqueuse. Je plisse les yeux avant de serrer les dents à nouveau. Fâcheuse manie. « Bien. » Je ne lui demandai pas de suivre les mêmes principes que moi. J’avais compris comment il fonctionnait. Je ne suis pas le genre de nanas à demander à un mec après un coup de bite d’arrêter de sauter tout ce qui bouge. J’avais bien conscience de ne pas être exceptionnelle à ses yeux. Une parmi tant d’autres. Jefferson revient à la charge et lui quand il est bourré, c’est une véritable connasse. Je sais que je lui ferai la peau plus tard. Ou qu’il allait faire comme d’hab. m’acheter avec ce que j’aimais le plus à part la danse : les glaces. Je ne suis pas une femme compliquée. J’aime les choses simples. Sans drame. Alors, je dis la vérité toute nue avant d’avoir besoin de prendre l’air. Je ne peux que me rappeler Abi posée sur ma poitrine, rendant son dernier souffle. Ma mère me jetant dehors, me privant de nos souvenirs communs. Ça faisait trois putains de longues années que je dépensais tout mon fric dans cette bataille juridique perdue d’avance. Etant reniée et ces connards ayant une réputation, j’étais foutue. Mais je ne lâcherai pas. Assise sur les marches, je reste un moment à penser à ma propre faiblesse. A ce qui m’avait fait m’ouvrir un peu plus à cet homme. Ça y est, on partage un coït et voilà que je me transformai en moulin à paroles. Je rage intérieurement contre moi. « C’est moi la conne, pas lui, répondis-je froidement. » J’évitai de le regarder dans les yeux. Je prends un moment. Une véritable inspiration avant d’expirer longuement. On nous apprenait ces exercices en danse. Maitriser notre respiration. « Sauf qu’il y a une différence entre toi et moi, Ciàran. » Encore une fois, je sens cette distance qui s’est installée entre nous. Mon caractère s’abattait sur nous comme un blizzard. Reine des glaces. Je me tourne vers lui, jambe repliée pour ne pas qu’on en voit davantage. « Tu penses ne pas me poser de questions sur mon passé pour ne pas avoir à parler du tien. Alors, je vais être honnête. Voire même un peu crue. Je m’en fous de qui tu étais avant qu’on se rencontre. » Et paf ! Bonjour honnêteté, viens t’asseoir parmi nous. « Toi, ce que tu veux, c’est que je sois à toi. Fine ! T’as ce que j’ai à offrir. C’est-à-dire pas grand-chose. Je préfère être claire sur plein de choses. Oui, j’ai pas confiance en moi parce que ma pétasse de mère m’a détruite de A à Z. oui, j’ai un caractère de merde et des cendres à la place du cœur parce que c’est comme ça. Sauf que jamais je ne te mentirai. Jamais, je ne te demanderai d’être un espèce de machin pseudo-romantique à la con. J’aime pas les fleurs, j’aime pas les bijoux, j’aime pas grand-chose à part mon chien, la glace et la danse. J’vais pas te demander d’être monogame envers moi parce que tu le seras jamais. Moi, je le suis. C’est dans mes principes. Tu sais que j’irai jamais couché avec un homme si je couche avec toi, même si c’est physique. Je suis pas une salope. Le sexe, ça m’intéresse pas. ou plutôt, c’est quelque chose de secondaire. J’en ai pas besoin. Si toi t’en as besoin, parfait. » Je me penche alors pour le forcer à me regarder, plantant mon regard dans le sien. « et plus important encore, lui murmurai-je de mon haleine sentant la réglisse, je te demanderai jamais ô grand jamais d’oublier que t’as un fils pour mes beaux yeux. C’est je crois, l’un des aspects que je préfère chez toi. Cette humanité que t’as quand tu parles de lui. » Je pose ma main sur son cœur, avant de déglutir. Je sentais les battements en-dessous de mon cœur. « T’as pas un cœur de pierre contrairement à ce que tu dis. Tu l’as juste donné à quelqu’un. Comme je l’ai fait avec Abi. » Je finis par me détacher avant de me relever. Je fais craquer ma nuque d’un geste, remettant le bâton dans ma bouche que je mâchouille nerveusement quelques minutes. « je suis jalouse, possessive, froide comme de la glace, dominatrice et passablement cassée. » je sors un ticket de caisse avant de noter l’adresse du restaurant dessus. « Si après ce long monologue de je-sais-pas, putain, je déteste comment je suis après une danse, je suis vulnérable et ça me rend dramaqueen. Si après ce que je viens de te dire, tu veux toujours passer le restant du séjour avec moi, pointe-toi là. et si tu viens pas, ça sera pas grave. Je m’en fous un peu dans le fond. T’es ce que tu es. Je suis comme je suis. Changeons pas ce que nous sommes pour une partie de jambes en l’air. » Je remets la réglisse dans ma bouche avant de faire un magnifique doigt d’honneur à personne en fait. « et que les autres aillent se faire foutre jusqu’à la garde. » Après ça, je hèle un taxi pour aller au restaurant avec Phantom sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit. J’en avais marre qu’on me fasse chier. Je veux juste manger, dormir, danser et décrocher cette étoile. Et tout ça dans cet ordre.

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Tu voyais bien au regard de Rory que cette relation passée avec Eleanor ne lui plaisait pas. Néanmoins, tu ne pouvais effacer ton passé. Et la liste des femmes que tu avais fréquentées était plutôt longue, dans l'ensemble. Si Rory devait faire la peau à chacune d'entre elles, elle n'en aurait jamais terminé. Contrairement à toi, qui devrait faire la peau à un seul homme. C'était plutôt plaisant, quand tu y pensais, de savoir qu'elle n'avait eu qu'une expérience avant la tienne et que ça n'avait pas été une réussite. Tu étais fier, en quelque sorte, de savoir que tu serais le seul à lui donner du plaisir. Le seul à avoir accès à son corps, à sa peau, à ses lèvres. Du moins, tu le pensais, jusqu'à ce que Rory foute le camp sans même prendre la peine de t'informer de sa destination. Tu n'es plus sûr d'où vous allez, tous les deux, à présent. Tu n'es plus sûr de comprendre ce qu'elle veut de toi, de vous. Tu as été clair dès le début sur tes intentions et sur ta manière de fonctionner. Tu n'es pas prêt à rentrer dans une case, à te contenter d'une seule femme. Tu ne sais pas si cela sera possible un jour parce que tu n'es pas comme ça, de base. Tu es né sans coeur. Ou du moins, même si l'organe est bien là, tu n'as pas les sentiments qui vont avec. Et d'un côté, vu le métier que tu exerces, c'est mieux comme ça. Et c'est sûrement pour cette raison que tu n'as jamais creusé plus loin. Que tu n'as jamais cherché à t'attacher. Une fois dehors, tu essaies de rassurer la ballerine comme tu peux mais tes mots sombrent dans le vide. Ou presque. Tu n'as jamais été doué pour réconforter les gens et tu ne sais même pas si c'est ce que Rory attend de toi. Tu ne sais pas ce qu'elle attend tout court. La brune est indéchiffrable pour toi. Et pourtant, quelques heures plus tôt, tu pensais commencer à la comprendre mais tu te trompais. Littéralement. Alors tu l'écoutes, lorsqu'elle commence cette tirade. Ou même ce monologue puisque lorsqu'elle a terminé, Rory ne te laisse même pas un droit de réponse. Tu penches la tête, regardant ce bout de papier qu'elle te tend, les sourcils froncés. Tu ne comprends pas d'où vient ce besoin de se confier à ce point. Tu n'en demandais pas tant. Tu voulais simplement manger avec Rory et apprendre à la connaître d'une façon normale et censée. Comme le font la plupart des gens. Mais il faut croire que vous n'êtes pas la plupart des gens. A vous deux, vous êtes même bien différents de la norme. Mais c'est sûrement ce qui forge votre personnalité. Tu soupires en voyant Rory s'éloigner, ne sachant pas encore quoi faire. Est-ce que tu vas avancer l'heure de ton avion ou encore profiter de Brisbane seul, le temps de retourner à Bowen ? Tu ne sais pas. Tu sais que tu désires Rory d'une façon différente des autres mais tu ne sais pas si tu es prêt à supporter tout ce... bordel qui gravite autour d'elle. Tu as déjà assez de problèmes dans ta vie que pour ajouter ceux des autres. Mais au fond, revoir Rory et goûter à son corps est devenu un besoin. Alors, tu te diriges vers l'hôtel pour te poser un peu afin de prendre une décision. Tu montes dans un taxi, rejoignant ta chambre en quelques minutes à peine. Tu as toujours la destination entre les mains mais tu ne sais pas si tu dois t'y rendre ou non. Le problème, c'est que tu ne sais pas ce que tu lui dirais, de tout ça. Tu n'es pas bavard, contrairement à Rory. Tu ne parles pas de ta vie, ni de ce que tu veux ou ressens. Tu ne parles que de futilités, c'est plus simple comme ça. Alors t'y rendre sans savoir quoi dire, ce n'est peut-être pas la meilleure des décisions...

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Ciàran & Rory

crois-moi ce soir, je suis en feu

Alors que je suis dans le taxi, je sais que j’aurai dû la fermer. J’aurai dû ajouter impulsive à mon caractère. Je soupire avant de passer une main dans le pelage sombre de Phantom. Alors, j’attrape mon téléphone et je m’apprête à envoyer un sms d’excuse à l’italien lorsque je me ravise. S’il venait pas, qu’il aille se faire foutre. Lorsqu’on arrive à destination, je reste un moment devant le restaurant. Il était sympa. J’étais venue y manger avec Cerbère l’année dernière. Finalement, je portais assez bien mon surnom. Mégère. Je sème la discorde parmi les hommes. Je baisse le regard vers Phantom qui doit être aussi affamé que moi. dans le fond, je n’avais pas si faim que ça. l’évocation de mon passé par Jefferson m’a coupée l’appétit. Mais j’aurai fini par y venir. Dans une ou deux semaines sans doute. Je vois mon téléphone clignoter avant que le nom de mon directeur de ballet ne s’affiche. Lasse, je finis par répondre. Il me félicitait pour mon rôle d’étoile. Le cœur n’y était pas. cette nomination était maudite dans un sens. Lors de la dernière, j’avais perdue Abi. Et lors de celle-ci, j’avais sans doute gâché mon weekend. Puis, il me donne les dates de nos prochains entrainements à Melbourne. Génial, j’ai deux semaines de vacances. J’allais sans doute pouvoir en profiter pour me reposer. Je savais pertinemment que j’allais sans doute me retrouver dans une autre de salle de sport que celle que j’avais fréquentée avec Ciàran pour répéter de sept heures du matin à neuf heures du soir. Complètement dingue. Mais la danse me faisait oublier mes chagrins, mes tourments et le fait que maintenant que j’avais goûté à Ciàran… ce mec me faisait l’effet d’être une drogue dure. Il était dangereux, je le lisais dans son regard. Possessif, sans doute trop. Aussi dominant que moi. mais il avait un feu qui l’animait alors que je n’étais que glace. Je note les dates de l’audition pour jouer Odette dans mon agenda. Je devais décrocher ce rôle. Le cygne blanc, le cygne noir. La consécration d’une vie de ballerine. J’ai failli l’avoir l’année dernière mais je n’avais pas assez de part d’ombres. Ils voulaient de l’ombre, ils allaient être servis. Je raccroche avant de vouloir ranger le téléphone sauf que c’est un autre nom qui s’affiche. Mère. Sans réfléchir, j’attrape le téléphone qui ne valait rien et je l’explose par terre. Puis, j’abats violemment mon talon dessus avant de le laisser en miettes sur le rebord du trottoir. « va te faire foutre, mère, murmurai-je. » puis, je rentre. Je donne mon nom de réservation avant qu’on ne m’emmène à ma table. Je me pose de manière nonchalante avant de commander de l’eau. Les gens dans ce genre de situations noieraient leur chagrin dans l’alcool. Déjà, je n’ai pas de chagrin. Et je ne supporte pas l’alcool. Puis, je regarde la carte, ne sachant que faire comme choix lorsqu’on tire la chaise en face de moi. je lève la tête avec un soupçon d’espoir lorsque je vois un autre homme à la place de Ciàran. « vous êtes seule ? » oh putain mais ils se sont donnés le mot ou quoi ? Est-ce parce que je sentais le sexe après mon rapport avec Ciàran ? « non je mange avec Casper le fantôme. Tirez-vous avant que je demande à mon chien de vous arracher votre pied. » Je dresse un sourire mauvais avant de le voir déguerpir. Bon chien. Il n’avait même pas vu que Phantom était inoffensif. Je grogne, passant doucement mon doigt sur le rebord de mon verre d’eau. Une mélodie emplie l’air, faite par le contact. J’avais toujours eu cette faculté à faire de la musique avec les verres. Ça avait le don d’énerver ma mère. Chose qui me ravissait au possible. Puis, toujours en faisant mes sons cristallins, je reporte mon attention sur la carte. Je devais faire attention à ce que je mangeais, ce que je buvais, à mes heures de sommeil. Je fixe ma montre pour voir qu’il commence à se faire tard. J’allais donc expédier vite ce repas en solitaire –pour changer- et rentrer me coucher à l’hotel. J’avais bien besoin de repos avec toute cette agitation.

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Tu tournes en rond dans cette chambre d'hôtel sans savoir quoi faire ni quoi dire. Tu pèses le pour et le contre, alors que d'habitude, tu es bien moins réfléchi. Si ça n'avait pas été de Rory, dont il était question, tu aurais pris le premier vol pour Bowen, sans regarder derrière. Tu détestes être au coeur des drames et des tourmentes. Tu as déjà bien assez avec les tiens comme ça. Tu détestes devoir réconforter les gens quand ce n'est pas ton rôle. Bref, il y a beaucoup de choses que tu ne supportes pas dans cette situation et pourtant, tu es toujours là. Même si tu ne sais pas bien pourquoi. Sans doute parce que Rory a réveillé en toi un certain instinct de contrôle et de possessivité, éteint depuis un moment maintenant. Mais est-ce suffisant pour que tu restes ? C'est bien cette question que tu te poses depuis quelques minutes déjà. La jeune ballerine sait que tu n'es pas doué quand il est question de parler et encore moins quand il s'agit d'histoires passées. Et pourtant, elle t'a exposé sa vie, sans réfléchir, sans tenir compte de ton avis. Quand tu as essayé d'être rassurant - ce qui n'est pas dans tes habitudes - ça n'a eu aucun effet, aucun impact. Alors à quoi bon continuer ? Tu secoues la tête et commences à préparer tes affaires étalées un peu partout dans la chambre. Tu n'as pas grand chose à embarquer de toute façon. Et lorsque tu fermes ta valise, tu t'arrêtes un instant, voulant être sûr de prendre la bonne décision. Tu n'es pas certain d'avoir envie de rester avec des interrogations. Tu n'as pas envie de te poser sans cesse la question "et si... ?" Et si tu y étais allé, après tout ? Et si tu lui avais donné une chance de s'expliquer ? Alors, tu prends ta veste et claques la porte en sortant, rejoignant rapidement la rue. Tu chopes un taxi non loin de là, lui donnant l'adresse notée sur le bout de papier. En quelques minutes à peine, tu es devant le restaurant. Tu soupires et entres, donnant le nom de Rory et le tien lorsqu'on te le demande. On te conduit jusqu'à sa table et ne désirant pas t'asseoir de suite, tu restes debout. « Donne-moi une bonne raison de rester. » Après tout ce bordel qu'elle avait provoqué, ruinant en quelque sorte ce que vous commenciez à construire, tu voulais qu'elle soit honnête et qu'elle te pousse à rester. Tu voulais qu'elle expose réellement ce que vous étiez l'un pour l'autre et ce qu'elle attendait de toi. Parce qu'avec tout ce bordel qu'elle avait créé, tu étais complètement perdu. Dérivant sans cesse entre le oui et le non. Oui étant "je reste" et non "je pars".

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Ciàran & Rory

crois-moi ce soir, je suis en feu

J’avais commencé à manger. Après tout, à quoi bon attendre ? Dans le fond, qu’est-ce que j’attendais de Ciàran ? Je ne savais pas. je ne le connaissais pas et lui non plus ne me connaissait pas. pourtant, il était venu ici. A Brisbane. J’avais ressenti quelque chose lorsque j’avais vu la fierté dans son regard après le ballet. J’avais ressenti quelque chose lorsque je lui avais dit que j’étais à lui. comme si la danse passait au second plan, comme si la danse ne comptait presque plus pour moi. lorsque je m’étais abandonnée à lui, je ne l’avais fait auprès d’aucun autre. Et je ne le ferai sans doute pas. alors quand il débarque devant moi, mon cœur fait un bond dans la poitrine et je le regarde, figée. Donne-moi une bonne raison de rester. Rester dans ma vie. Voilà ce que je comprenais. Alors, je pose la fourchette que j’avais en main avant de me lever. Je n’ai pas envie de faire de scène dans un restaurant. Je n’avais pas envie de dire ce que je ressentais. Mais j’en avais besoin. Je déglutis alors. Cherchant les bons mots. Car je savais qu’ils auraient un impact sur le reste de cette relation naissante. « Je… » Mes mots se perdent dans ma gorge. Pour une fois, je demeure muette. Je cherche la tournure des phrases, je cherche quoi dire. « La vérité toute nue, commençai-je en levant le regard vers lui. » Je vois bien à son regard qu’il est aussi perdu que moi. « Reste, continuai-je, reste parce que tout ce que je t’ai dit, je le pensais. » Ma voix était plus douce que lors de notre récent échange sur les marches de l’opéra de Brisbane. Je n’étais plus qu’un tas de cendres mais je savais qu’il était quelque chose. « Je ne suis pas douée pour ce genre de choses, Ciàran. » C’était vrai, encore une fois. « Je n’ai jamais ressenti de désir, je n’ai jamais ressenti la moindre étincelle jusqu’à ce qu’on s’embrasse dans cette loge. » Parce qu’avant plus rien ne comptait. « je sais bien que… qu’enfin… que nous sommes différents. Je sais bien que nous avons nos passés, nos appréhensions. Je sais bien que tu ne me connais pas, que je ne te connais pas. mais j’ai envie d’apprendre à te connaitre. tu as réveillée quelque chose en moi et pas seulement sur le plan physique. Mais autre chose. » Je prends une profonde inspiration avant de me lever pour lui faire face. Puis, j’attrape discrètement sa main pour jeter des billets sur la table et l’emmener à l’extérieur. Je ne voulais pas faire ça en public et j’aurai préféré le faire dans une chambre ou dans un lieu plus intime. Sans doute ai-je donné trop ? Mais je m’en foutais car sur le moment, seul ce que j’allais dire comptait. Je l’emmène donc dans la rue attenante du restaurant, Phantom sur les talons. puis, là, je m’adosse contre le mur, posant sa main sur ma hanche. Mon autre main vint trouver son bras ballant. Discrètement, je viens mettre ses doigts sur mon poignet. Là où l’on pouvait sentir mon pouls. Ainsi, il le sentirait. Il ne m’écouterait pas seulement. Il sentirait mes paroles. « Lorsque je danse, je m’abandonne complètement. Tu m’as vu sur scène. Je rentre dans une transe, complète. Comme si le monde extérieur n’existait pas. » Je lève un regard plein d’espoir vers lui. Sans doute suis-je trop naïve ? « Et j’ai ressenti cet abandon avec toi dans la loge. J’ai toujours eu ce besoin de dominer car je ne voulais pas perdre le contrôle. Et j’ai… j’ai accepté de le perdre avec toi. » Et ça signifiait beaucoup pour moi. j’avais une émotion nouvelle dans ma poitrine et mon cœur s’emballa. « Je suis à toi. N’as-tu pas saisi ? Je sais que tu as besoin de ce contrôle. D’avoir quelqu’un rien qu’à toi. D’avoir quelqu’un qui t’appartient. Je ne te demande pas de m’appartenir en retour. » Je ne pouvais pas car je savais qu’il n’en serait pas capable. Dans le fond, il était dominant. « Mais si tu restes… si tu restes, je serai à toi. Pas seulement à Brisbane. Pas seulement à Bowen mais partout où j’irai. » Mon émotion me trahissait tout comme mon pouls. Il verrait que je ne mentais pas. il verrait que je suis sincère. « Je te désire plus que je n’ai désiré aucun homme. Et si tu restes, tu auras ce désir pour toi tout seul. Tu m’auras pour toi tout seul. » je me rapproche pour caresser doucement sa joue avant de me coller sur la pointe des pieds déposant délicatement mes lèvres sur les siennes. J’avais perdu le contrôle. Mais maintenant qu’il savait, les choses seraient différentes. « Je n’ai pas envie d’être manipulatrice, d’être méchante quand je suis avec toi. T’es la braise sous la cendre. Et si tu restes, tu te transformeras en brasier. » Je passe mes lèvres sur sa mâchoire pour finir par caresser son cou avant de chuchoter à son oreille. « Se rimani, sarò tuo. Completamente. » Complètement. Un mot lourd de sens pour moi qui avait besoin d’exercer un contrôle sur la personne avec laquelle j’étais. Et j’acceptai de n’en exercer aucun sur lui. « Et tu auras à la fois, le cygne blanc et le cygne noir. L’ombre et la lumière. La douceur et la passion. La patience et le désir. Tu m’auras complètement. »

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Tu restes là, stoïque, attendant que Rory te donne une raison de rester. Une seule raison qui te ferait changer d'avis. Tu étais venu jusqu'ici afin de ne pas avoir de regrets et tu espérais que la ballerine réussirait à changer la donne. Parce qu'au fond, tu n'avais pas envie de tirer un trait définitif sur le début de votre histoire. Si, du moins, histoire il y a. Tu arques un sourcil lorsqu'elle met un certain temps à te répondre. En quelque sorte, Rory semble aussi perdue que toi. C'est plutôt déconcertant, il faut bien l'avouer. Puis, tu ne dévies pas ton regard du sien, écoutant chacune de ses paroles, chacun de ses mots. Si elle était sincère avec toi, tu l'étais tout autant. Tu n'avais jamais menti depuis que vous vous connaissiez, tu ne jouais pas parce que tu n'en avais pas besoin. Avec Rory, la situation était plutôt naturelle. Et si elle n'était pas douée pour ce genre de choses, toi encore moins. Tu ne dévoiles jamais tes sentiments, ton ressenti ou même tes pensées. Tu préfères être une part de mystère pour les autres. Au moins, ça évite de devoir répondre à des questions indésirables. Lorsque la jeune femme se lève, tu la suis du regard puis marches jusqu'à l'extérieur du restaurant pour la rejoindre. Tu ne dis toujours rien, t'attendant à ce qu'elle continue à t'expliquer pourquoi tu dois rester. Et c'est ce qu'elle fait, comme tu t'y attendais. Sa main attrape ton poignet et tu détailles son geste du regard, sourcils froncés. Puis, tes yeux se posent sur les siens lorsque ses paroles reprennent leur cours. Les mots employés par Rory sont forts et forts en sens, surtout. Tu sais qu'elle est sincère mais au fond, tu n'as jamais douté de ça. Lorsqu'elle dépose ses lèvres contre les tiennes, tu ne réagis pas mais tu ne te dégages pas non plus. Ton corps appelle toujours le sien, tu le sais, tu le sens. « C'est ce que je désire, tout ça... » Murmures-tu en passant une main dans les cheveux de la brune. « Mais est-ce que ça te suffira ? Moi, je ne vois que cette manière de fonctionner mais je ne veux pas que tu te rendes compte, d'ici quelques mois, que tu veux plus que ça. Je serais incapable de t'en donner plus. » Si Rory risquait de s'attacher dans le futur, alors, tu préférais encore arrêter tout, tout de suite. Pour éviter qu'elle souffre, pour éviter de tout gâcher, ou même qu'elle te déteste. Bref, éviter de potentiels dégâts. « Mais je ne demande que ça : que tu m'appartiennes. Que je sois le seul à pouvoir profiter de tes lèvres, de ton cou, de toi. » Et pour accompagner tes paroles, tes lèvres embrassent ses lèvres pour descendre délicatement vers son cou. « Par contre, si tu es prête à te satisfaire de ça, j'ai l'une ou l'autre condition. » Dis-tu en arquant un sourcil, un léger rictus au coin des lèvres. Tu n'en dis pas plus, tu veux d'abord savoir si Rory sera d'accord de continuer dans ces conditions. Sans attaches, sans sentiments. Rien de plus simple, à tes yeux.

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Ciàran & Rory

crois-moi ce soir, je suis en feu

Je déteste ça. m’ouvrir aux gens. Je ne suis pas une de ses fleurs gracieuses qui étaient douées pour les déclarations, les sentiments et toutes ses conneries. Alors que je me sens des plus démunies dans cette ruelle, je reste pendue à ses lèvres attendant qu’il réponde. Dis quelque chose putain ! Je ne bouge pas d’un pouce. Immobile. Une véritable reine des glaces. Il ne comprenait pas que pour moi m’abandonner à quelqu’un d’autre signifiait énormément pour moi. signifiait sans doute beaucoup trop. Nous étions l’un face à l’autre avec nos deux cœurs de pierre. Non le sien est de pierre, le mien de glace. Il pouvait encore fondre mais seulement lorsqu’il me touchait ou m’effleurait. Je savais que pour lui, tout ceci relèverait du physique. Pour moi, je n’en avais aucune idée. Je ne sais pas où tout ceci allait nous mener. « Il y a un truc que tu dois savoir sur moi, murmurai-je d’une voix douce en caressant sa joue, je vis au jour le jour. La seule chose que je sais… » Ma voix prend une autre intonation, un peu plus déterminée. « C’est que dans quelques mois, je vais monter sur scène pour danser le ballet le plus difficile de ma vie. Et je n’ai pas besoin d’avoir des soucis en tête. » En gros, je voulais quelque chose de léger. Je me foutais pas mal de demain. Je me foutais pas mal de la semaine prochaine. Je me foutais de tout. Plus rien n’importait plus dans ma vie que ma propension à danser. « Je sais juste qu’avec toi : je vais danser l’une des plus belles et des plus intenses chorégraphies que j’ai jamais faites. » il pouvait lire dans mon regard l’intensité. Il pouvait sentir mon pouls puisque j’avais posé mes doigts dessus. Il pouvait sentir que mon cœur, si cœur il y avait, était sincère. Je hoche la tête. « Tu seras le seul. » Je n’avais pas mis de clause à ce contrat. Pourquoi faire ? Il n’en serait pas capable. Je n’étais pas en position de force ce soir. Je sentais cependant que contrairement à ce qu’il me disait, il me donnerait plus. la preuve, pour un homme sans cœur, il se préoccupait trop de mon bien-être pour venir me consoler sur les marches d’un opéra à des kilomètres de son domicile. Je sentais aussi l’étincelle dans son regard. mais je ne voulais pas lui en faire part. pour deux raisons : il allait fuir et le reste, je m’en foutais. Je voulais juste me laisser glisser dans cet échappatoire réconfortant qu’il m’offrait. Je lui rends son baiser avec douceur cette fois-ci. ma main passe dans ses cheveux et je presse mon corps contre le sien. Je relève finalement la tête vers lui, pendue à ses lèvres. Je me détache donc pour m’adosser contre le mur, relevant ma jambe tout contre, dévoilant l’endroit où elle était fendue pour pencher la tête sur le côté. Je lui rends son sourire. « Je t’écoute. Je n’irai nulle part. » Je ne venais pas de passer dix minutes à me triturer les méninges pour le faire rester afin de me dégonfler à la dernière minute. Be brave, Rory, and keep dancing. Entamons donc ce tango, Ciàran.

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Tu n'étais pas du genre à te projeter non plus, malgré ce besoin de tout contrôler. Tu préférais voir venir, la plupart du temps. Sauf dans ton travail mais c'était une autre affaire. Pour le reste, tu ne prévoyais jamais grand chose. Que ce soit des vacances, des soirées ou bien d'autres choses, c'était toujours sur le tas que ça se concrétisait. C'était une manière de vivre qui fonctionnait parfaitement pour toi et tu n'étais pas prêt à en changer. Même si Rory en valait certainement le coup. « Alors ça nous fait un point commun. » Réponds-tu avec un rictus au coin des lèvres. Pour ce qui est du rêve de la jeune femme, tu ne pouvais que la pousser à le poursuivre. Tu savais à quel point la danse était importante à ses yeux et il ne fallait pas que Rory perde ça. Jamais. Cette flamme qu'elle avait dans les yeux en dansant était si belle à voir que ce serait dommage de l'éteindre. Tu ne seras pas celui qui l'éteindra, en tout cas. Tu hoches la tête lorsque la ballerine confirme qu'elle t'appartiendra, à l'avenir. Ton besoin de contrôle ne demande que ça, tout comme ton besoin de possession. Tu ne sais pas où cette relation vous mènera mais ça t'importe peu à présent. Tu désires seulement goûter aux plaisirs de la nuit avec Rory mais avant ça, tu as besoin de lui exposer tes quelques conditions. « D'abord, je veux que tu arrêtes de fuir. En une journée je ne compte plus le nombre de fois où j'ai dû courir après toi et ça... m'exaspère. Je pense que tu peux me faire assez confiance pour me dire les choses directement plutôt que de fuir. » Dis-tu avec une certaine intensité dans le regard, avant d'ajouter : « Ensuite, je veux que tu te mettes en tête que tu ne dois pas te sentir obligée de m'expliquer quoi que ce soit si tu n'en as pas envie. Je ne te demanderai jamais ça parce que j'en serais moi-même incapable. » En somme, elle n'était pas obligée de te rendre des comptes sur sa vie passée. « Et enfin, je veux explorer chaque parcelle de ta peau, stimuler chaque partie de ton corps, sans limites. Je veux avoir le contrôle total. » Au lit, mais ce n'était pas nécessaire de le préciser. « Je ne dis pas que je ne pourrai jamais montrer un peu de soumission parce que j'aime ça de temps en temps - rarement mais ça arrive. Je dis juste que j'ai besoin de tout contrôler. Vraiment. » C'était plus qu'un besoin à tes yeux mais Rory l'avait sûrement compris.

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Ciàran & Rory

crois-moi ce soir, je suis en feu

J’avais toujours pris l’habitude de fuir. Courir loin de tous les hommes. Je les fuyais comme la peste depuis que j’étais toute petite. Comme si j’avais pu sentir leur machiavélisme, leur aura néfaste. Pourtant, bien que je savais que Ciàran était sans doute le plus dangereux de tous, je me sentais grisée en sa présence. Je l’écoute donc me dicter ses conditions sans l’interrompre. Après tout, ça servait ça à cela une discussion. Un échange de paroles. Je me mords l’intérieur de la joue avant de baisser un peu le regard. Lorsqu’il a fini d’énumérer ses raisons. « D’accord pour la première condition. Juste que j’ai des difficultés à accorder ma confiance aux gens. Et quand je l’ai fait : peu s’en sont montrés dignes. » La déception. Les gens passaient leur temps à me décevoir. Ma mâchoire se contracte lorsqu’on parle de mon passé. La confusion me reprend peu à peu. Je repense aux pensées de ma mère. Cette salope. « Si un jour, je t’en parle, je n’attendrai rien en retour. T’as toujours pas saisi ? Je me livre à toi sans rien demander en retour. Si un jour, tu ressens le besoin de me parler de quelque chose : je t’écouterai. Je sais très bien le faire mais en attendant… » Je m’approche doucement pour poser une main sur sa poitrine. Pas sur son cœur comme j’avais pu le faire précédemment. Mais plus sur son torse en lui-même. Sans aucun endroit précis. « C’est le mec que t’es maintenant qui m’intéresse. Et j’ai pas l’intention d’essayer de changer quoique ce soit. Et puis, je n’en aurai ni l’énergie, ni le temps. » La vérité toute nue. Ma franchise. J’avais dit ceci d’une voix plus douce qu’auparavant. Enfin pour la troisième condition, ça m’arrache un rire. Je secoue la tête. « ça va de soi. Tu m’as filée mon premier orgasme, je dirai pas non à un second. Par contre évite d’abimer mon corps. C’est mon outil de travail. » Il avait pu le voir ce soir. Les danseuses, nous ne sommes pas trop couvertes lorsque nous sommes sur scène. Une condition me vint alors en tête et j’inspire profondément et expire comme je savais si bien le faire. Foutu tic à la con. Foutue manie de danseuse. « Bien si tu veux tout contrôler, je pense que tu seras pas contre ma condition : vu la chance que tu m’as portée ce soir, je… » je me mâchouille la lèvre inférieure me souvenant que j’avais explosé mon téléphone un peu plus tôt dans la soirée. « J’ai quinze jours de vacances et après, je vais devoir présenter un numéro. Celui du cygne noir dans Le lac des cygnes afin d’en décrocher le double rôle. Je pense que tu connais un peu l’histoire non ? Et j’aimerai juste que tu sois là. ça sera ma seule condition. Qu’à chaque fois que je danse, tu sois là. et puis, vu ton besoin de tout contrôler… » Je glisse doucement ma main sur sa poitrine avant de lui sourire. « tu ne voudrais pas qu’un autre mec m’approche en ton absence non ? » Je fais la moue avant de me mettre sur la pointe des pieds pour effleurer mes lèvres des siennes. « bon on y va car j’ai un peu froid là ? »

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Pour ce qui était de la confiance, tu partageais le point de vue de Rory mais toi, c'était surtout lié à ton métier. Dans ce milieu, c'est impossible de faire confiance aux gens. Néanmoins, Rory ne t'avait donné aucune raison de ne pas la croire, de ne pas lui faire confiance. Alors, tu te lancerais avec elle, en espérant que la réciproque existait. Même si elle semblait aussi réticente que toi vis-à-vis de cette condition. « Je ne ferai rien pour te blesser volontairement. Tu as ma parole. » Pour toi, c'était lié. Ce besoin de protéger Rory découlait forcément d'une confiance réciproque. Pour ce qui était de ton passé, tu étais aussi réticent que pour la confiance voire même plus. C'est un point que tu détestes aborder à causes des événements qui ont brisé ta vie. La mort de ta mère, entre autres. « D'accord. Je ne veux juste pas que tu te sentes obligée et qu'à cause de ça, tu sois mal. » Réponds-tu simplement. Tu ne voulais pas que Rory soit malheureuse lorsqu'elle était à tes côtés et son passé était loin de la rendre heureuse. Alors, tu préférais limiter la casse en évitant le sujet quand ce n'était pas nécessaire. Mais il était clair que si la ballerine désirait t'en parler, tu ne serais pas fermé à cette idée. « De toutes façons, il te faudrait plus d'une vie pour essayer de me changer. » Dis-tu avec un léger rire. Puis, lorsque Rory valide ta dernière condition, un sourire lascif se dessine au creux de tes lèvres. C'était plutôt plaisant de savoir que tu avais été le seul à lui donner du plaisir jusqu'ici. « Il y en aura bien d'autres encore. » Promets-tu sans détacher ton regard de celui de la jeune femme. Tu passes tes bras autour de Rory, les déposant au creux de ses hanches, profitant au passage de ce geste pour l'attirer vers toi. Si tu es autorisé à mettre des conditions, Rory l'est tout autant. Du coup, tu lui portes toute ton attention lorsqu'elle t'explique sa seule et unique condition. « C'est loin d'être déplaisant comme condition. » Réponds-tu avec un léger sourire. « Évidemment, si mon travail ne me le permet pas, je ne pourrai pas être là. Mais sinon, j'accepte. Et puis, ça te permettra de te détendre avant et après chacune de tes représentations. » Si vous baptisiez à chaque fois la loge de Rory, elle serait certainement plus détendue pour danser. Tu en étais persuadé. Mais c'est sûrement un peu égoïste de ta part, de penser comme ça. « On commande au room service ? » Demandes-tu en attirant Rory vers toi, prêt à prendre le chemin de l'hôtel.

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Ciàran & Rory

crois-moi ce soir, je suis en feu

« De même pour moi. » Sauf si je le prenais à flirter avec une autre femme que moi. La pauvre nana, elle ferait pas long feu. Je suis anglaise et j’ai déjà fait le tour des pubs quand même. Je suis aussi possessive que lui mais ça, il le savait : je lui avais dit plus tôt dans la soirée. Et c’était encore plus valable maintenant. Je hausse les épaules lorsqu’il évoque mon passé. Que pouvais-je dire ? « C’est un secret pour personne de toute manière. » Je ne voulais pas en avoir pour Ciàran. Après tout, si je devais me livrer entièrement à lui, mon passif allait de pair avec. Comme le fait que ma sœur était décédée d’une longue maladie ou qu’une bataille d’avocats faisaient rage entre ma mère et moi depuis deux ans. Je ne lâcherai pas. comme un véritable pitbull et je ne lâcherai pas. Je récupèrerai ce qui m’appartenait de droit quitte à livrer une véritable bataille sanglante entre la femme qui m’avait mise au monde et la petite ballerine que je suis. Mon corps se tend malgré moi. J’expire longuement pour me détendre à nouveau. Il fallait que j’apprenne à m’exprimer autrement que par la danse. Avec des mots et c’était nouveau pour moi. j’étais toujours été plus ou moins fermée à tout le monde. Même à Eleanor. Elle avait dû intercepter une discussion entre ma mère et moi pour comprendre que tout l’argent que je gagnai avec mes représentations allait vers cet avocat demeuré en Angleterre. Je n’y retournerai que si j’y étais forcée. Et je ne doutais pas que ce jour arrivera un jour ou l’autre. Je ne réplique à sa mention de le changer ou non. pourquoi je le ferai ? Il me plaisait comme il était. Avec cette aura noire qui l’entourait tel le cygne noir. A ses côtés, je ne doutais pas que je puisse m’imprégner totalement du rôle. Mes doigts caressent doucement son torse lorsqu’il énonce les diverses activités pratiques qui nous attendaient. J’éclate de rire. « je tâcherai de te rendre la pareille malgré mon inexpérience. » je n’y connaissais rien dans l’art sexuel. Je fonctionnerai comme je le faisais avec la danse : à l’instinct. Certes, il serait sans doute primaire mais j’apprendrai à apprivoiser cette partie de moi-même comme j’avais appris à dompter ma tendance à bouger mon corps sur toute musique. Ses bras m’attirent vers lui et je me laisse aller contre son corps massif. « Au pire, je demanderai à ce qu’on me filme et on te l’enverra pour que tu voies ce que tu loupes, susurrai-je du bout des lèvres. » Mes doigts pianotent doucement sur son bras pour remonter sur son épaule. J’agite mon index à la négative sous son nez. « Pas avant. Jamais. Après, je veux bien mais pas avant. Lorsque je suis avant une représentation, je rentre dans mon personnage. Ça demande une énorme concentration et tes coups de rein risqueraient de me faire perdre cette concentration dont j’ai toujours besoin. » Je me colle sur mes pointes pour déposer mes lèvres sur les siennes en douceur. Je hoche la tête à la négative avant d’émettre un sifflement à l’adresse de Phantom qui n’avait pas bougé. Lorsqu’on arrive dans sa chambre, je constate qu’il avait fait ses bagages. Je ne fais aucune remarque bien que malgré moi je sois contente qu’il ait décidé de rester. Je me tourne vers lui pour le fixer en plissant les yeux. « Je vais prendre une douche, me contentai-je d’énoncer sans lui demander son avis. » D’un geste, je fais tomber ma robe à terre qui virevolte avant de découvrir mes jambes nues et mon body transparent. Puis, je défais mes talons, montrant le tatouage que j’ornai sur le dessus de mon pied gauche. Trois étoiles. « T’avais pas parlé de m’y coller pour ôter toute trace d’un autre homme sur mon corps, murmurai-je de ma voix la plus sensuelle, ou alors ce n’était que du vent ? » Un sourire en coin vint se planter sur mes lèvres tandis que je lui fais un clin d’œil avant d’aller vers la salle de bain et de faire chauffer l’eau.

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Rory approuve chacune de tes conditions ou presque. Elle émet quelques petites réticences sur certaines mais l'essentiel reste intact. Et c'est important à tes yeux. Tu vois que vous repartez sur des bases solides et c'est important si vous voulez que cette relation fonctionne. Ce n'est pas le genre de relation banale qu'on peut voir dans les films mais c'en est une tout de même. Du moins à tes yeux. Bref, après quelques explications bien nécessaires, vous décidez de rentrer à la chambre où vous commanderez certainement au room service afin de manger. Mais avant, Rory décide d'aller prendre une douche et même si elle n'avait pas demandé que tu la rejoignes, tu ne te serais pas privé pour le faire. Un sourire lascif agrandit tes lèvres lorsque tu te diriges vers la salle-de-bain pour rejoindre la jeune femme. « Tu sais bien que je ne dis jamais de paroles en l'air. » Répliques-tu en commençant à déboutonner ta chemise. Celle-ci se retrouve bien vite au sol et est rapidement rejointe par ton pantalon et ton boxer. A présent, tu es complètement à nu devant Rory mais ce n'est pas quelque chose qui te gêne. Et ce n'est pas comme si c'était la première fois que vous vous retrouviez dans une telle situation. Tu t'approches, faisant glisser délicatement le body de la jeune femme le long de son corps. Tu prends ton temps pour le faire descendre jusqu'à ses pieds, embrassant au passage, quelques parcelles de sa peau. Puis, tu l'attires vers toi, pressant tes lèvres contre les siennes dans un baiser emprunt de désir et d'ardeur. Après quelques secondes, tu t'avances vers la douche, attirant la ballerine avec toi à l'intérieur. Tu te positionnes sous le jet alors que vos lèvres se retrouvent à nouveau. Même si tu désires le corps de Rory plus que jamais, tu es bien décidé à faire ce que tu as dit : laver chaque parcelle de sa peau et y déposer tes lèvres. Tu mets un peu de gel douche dans ta paume et commences à masser son cou, descendant légèrement vers ses épaules, puis sa poitrine, t'attardant plus que tu ne devrais sur celle-ci. Tu masses chaque sein avec délicatesse puis y déposes tes lèvres avant de continuer ta course. Ta main descend vers son ventre, puis son bas ventre. En atteignant cette zone, un sourire lascif se dessine sur tes lèvres alors que ton regard ne se détache pas de celui de Rory. Au passage, tu en profites pour stimuler le clitoris de la jeune femme, tout en retrouvant ses lèvres contre les tiennes le temps de quelques secondes. D'un geste assuré, tu t'accroupis pour mieux laver chaque jambe de la ballerine, atténuant chacun de tes gestes. Puis, tu profites de ta position pour déposer tes lèvres au creux de son intimité, puis à l'intérieur de ses cuisses, puis sur chacune des jambes de Rory. Tu te redresses afin de réunir vos bouches, vos langues jouant l'une avec l'autre. Tu passes une main dans les cheveux de la ballerine, tirant légèrement sur ceux-ci. « Retourne-toi. » Ordonnes-tu avec une intensité certaine dans le regard. A présent, il est temps que tu t'attaques à l'autre partie de son corps, encore trop peu explorée jusqu'ici, à ton goût.

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