Ready for those flashing lights [ Jim & Andeana ]

La blonde grimaçait à l'idée d'avoir une barbe qui lui poussait sur le menton du jour au lendemain, d'assumer de la laisser pousser juste pour narguer son ancien voisin. Il avait bien raison, l'image était assez terrible et il ne serait pas le seul à vouloir raser le désastre. « Tu viendras l'admirer et c'est tout ! » Disait-elle avec un léger sourire taquin aux coins des lèvres, passant une main sur son menton avant de continuer dans le vent mimant une longue barbe. Rapidement, le groupe reprenait du sérieux et elle se dirigeait vers les coulisses improviser dans le coin de la salle pour se changer, se mettre en lingerie et pouvoir commencer la séance photo. Les minutes qui suivaient, ils faisaient comme le photographe demandait, comme il le souhaitait pour avoir le rendu qu'il désirait. Andeana n'était pas une princesse, elle ne s'arrêtait pas à des instructions comme certains mannequins pouvaient faire, ce n'était pas parce qu'elle faisait ce boulot depuis plusieurs années qu'elle se prenait pour une diva, loin de là, elle voulait le moins de reconnaissance possible. Ils finissaient par des photos moins sérieuses, simplement pour s'amuser, Jim imitant James Bond et les filles les James Bond Girls. Elle riait lorsqu'il disait vouloir contacter un producteur pour lancer un film. « On peut inverser les rôles ? J'ai toujours rêvée d'être James Bond ! » Être l'agent secret le moins secret du monde devait intéresser plusieurs personnes et même si elle n'avait aucune envie d'être actrice, elle s'amusait à imaginer des scènes où Jim serait sa James Bond Girl et elle le James Bond, elle n'oubliait pas non plus Neala qui prendrait le rôle de la méchante pour avoir quelque chose de principal aussi. Le trio à l'affiche. « J'suis sûre que tu ferais un parfait acteur Jim ! On s'en fout de comment tu parles ! » Elle lui lançait un clin d’œil. Ça devait bien exister des acteurs avec des problèmes pour s’exprimer et au pire, il y avait toujours les films muets. Enfin, tout ça n’était qu’un délire qui fût rapidement interrompu par le photographe. Ils finissaient par regarder les photos, la blonde complimentant tout le monde. « M’oui, oui. Le monde entier est beau. » Andeana ne se trouvait pas moche mais ne se trouvait pas magnifique non plus, elle était une humaine des plus basiques qui se freinait sur sa nourriture pas pour maigrir, mais pour sa santé, qui faisait du sport suffisamment pour sculpter un corps qu’elle voulait. Neala partait en urgence après un coup de téléphone. « T’inquiète pas Jim, je suis certaine que ce n’est pas trop grave. » Elle avait du mal à être touchée par ça, peut-être parce qu’elle n’était pas dans la meilleure forme, que son moral n’était pas au plus haut non plus. « Elle n’aurait même pas pris le temps de parler si c’était super grave. » Elle essayait de lui remonter le moral comme elle pouvait, même si elle n’était pas certaine de tout ce qu’elle affirmait. « On peut aller quelque part pour te changer les idées, si tu veux. » Son sourire se faisait des plus compréhensifs, elle ne voulait pas l’abandonner dans un état d’inquiétude. La vénézuélienne repartait mettre sa tenue initiale, quelque chose de plus couvrant que des sous-vêtements avant de saluer le photographe et attendre son ami.

Les photos s’enchaînaient au fur et à mesure où ils changeaient de poses sous les ordres du photographe, après plusieurs minutes, ils franchissaient le cap de la centaine de photos prises et finissait par perdre leurs sérieux et professionnalismes en imitant le Penseur et James Bond. Lorsque Jim parlait d’un film, Andeana prenait le service des rôles, se proposant elle-même d’être le personnage principal, donnant à Jim le second rôle. « Ils seraient tous fous à cette idée ! » Disait-elle avec enthousiasme, secouant les bras avant de rabattre ses poings contre ses hanches pour se donner un air de magnificence. « Le monde entier nous verrait comme des héros de l’imagination. » Peut-être qu’elle se ventait un peu trop pour quelque chose qui ne se passerait jamais, puis les fans avaient déjà dû y penser des heures avant eux. Mais son Monde était rempli de rêve et elle ne s’arrêtait pas aux pensées des autres, elle ne se fixait pas de barrière pareille à son imagination. « Ceux qui pensent autrement sont débiles ! » La blonde secouait la tête, parce qu’elle tenait à Jim et qu’elle avait su passée au-dessus du fait qu’il avait un handicap, ça le rendait d’autant plus intéressant. Andeana pouvait bien le défendre toute sa vie avec son unique argument, sa manière de pensée. Ils finissaient par arrêter la conversation quand le photographe proposait de voir le résultat. À la vue des clichés, elle complimentait ses partenaires, s’excluant des éloges, ce qui n’échappait pas à son ami. Elle répliquait, affirmant que les habitants de cette planète étaient tous beaux, tous sublimes, ne parlant pas d’elle-même une nouvelle fois. Elle n’était pas bonne pour se jeter des fleurs, baver sur son propre corps, son propre physique. Elle préférait se contenter de trouver son comportement plus beau. « Je n’ai pas dit quelque chose de mal là ! » Disait-elle en riant. « Puis ce que j’affirme est vrai. » La vénézuélienne lançait un clin d’œil puis s’arrêtait de rire lorsque Neala partait en urgence après un coup de téléphone. C’était certain que ça refroidissait l’ambiance. Jim s’inquiétait et la blonde ne savait pas quoi lui dire pour lui remonter le moral, proposant simplement de sortir ailleurs, se changer les idées. « Tu sais que même si c’est moi qui propose, tu peux refuser. » Elle grimaçait, c’était pas comme si elle avait les meilleures idées de sorties de la ville, au contraire.  « Tu proposes ça parce que j’sais pas me servir d’une arme et que t’es sûr de gagner ? » Elle riait légèrement avant de filer pour se changer, prenant sûrement trop son temps pour remettre ses vêtements sur le dos. La blonde se pressait pour rejoindre l’entrée, arrivant en face de son ami. « Normalement je n’ai rien oubliée ! » Elle tournait ses yeux dans toutes les directions, zieutant les recoins pour voir si elle n’avait effectivement rien oubliée. « Allons y ! »