i'm not afraid (aisran)

Aujourd'hui, tu étais seul pour la journée et du coup, tu t'étais mis en tête d'aller chercher de nouveaux vêtements pour Gabriel. Il faut dire qu'il grandit vite malgré les quelques difficultés auxquelles il a déjà été confronté durant sa courte existence. Lou l'avait emmené pour la journée et tu n'aimais plus beaucoup être seul à la maison, loin de la joie de vivre de Lou et des moments avec ton fils. Bref, décidant de fuir la solitude que tu chérissais tant par le passé, te voilà au centre commercial de Bowen. Tu avais déjà été faire des courses pour ton fils mais c'était plutôt des meubles, des essentiels, etc. Tu es plutôt novice quand il s'agit de vêtements mais heureusement pour toi, tu peux compter sur une jolie vendeuse pour t'aider. Après quelques achats, tu continues ton périple allant de boutique en boutique. Jusqu'à ce que tu la vois, quelques mètres plus loin, sortant d'un magasin. Aisling. La dernière fois que vous vous êtes vus, vos mots ont dépassé toutes les limites imaginables et elle est partie, vous laissant en mauvais terme. Du coup, tu ne sais pas si tu dois l'aborder aujourd'hui ou non. Mais tu n'as pas le temps d'hésiter plus longtemps lorsque tu entends quelqu'un crier au loin et que tu vois les gens se mettre à courir. D'instinct, tu te diriges vers elle, l'attrapant par le bras pour l'entraîner un peu plus loin, dans ce qui semble être un genre de débarras ou quelque chose de ce genre. Des gens criaient à la bombe, d'autres aux attentats mais tu ne préférais pas attendre de savoir ce qu'il se passait réellement, la vie d'Aisling était plus importante malgré tout ce qui avait pu se passer entre vous dernièrement. Une fois à l'intérieur, tu pousses l'étagère contre la porte pour bloquer l'accès avant de te retourner vers la jeune femme. « Tu n'as rien ? » Demandes-tu afin de te rassurer.

Aujourd'hui, Aisling avait un peu de temps libre pour faire quelques courses. Elle était rapidement passée sur tout ce qui était vêtements, n'en ayant pas plus besoin que ça pour elle-même, et pour Siobhan elle avait étonnamment de la réserve. A croire que Perry avait prévu de quoi l'habiller jusqu'à la fin de ses jours. En réalité, elle avait passé beaucoup plus de temps au rayon lingerie. Isaiah dirait sûrement que c'était superficiel, qu'il la trouvait belle au-delà de ça, et blablabla. Mais il lui dirait aussi qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait et là elle avait envie de s'acheter ce genre de choses. Elle ne l'avait pas fait depuis Chase et elle n'avait pas envie de... porter les mêmes choses.
Alors qu'elle sortait de la boutique, se disant qu'il était l'heure de rentrée chez elle, elle entendit des cris. Elle fronça les sourcils, perplexe devant toute cette agitation. Mais elle n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps qu'on l'attrapait par le bras. Elle leva les yeux en direction du responsable et fronça de nouveau les sourcils de reconnaissant Ciàran.

-Mais...

Elle eut un mouvement de recul mais rien n'y fit, il l'emmena jusqu'à une petite pièce qu'il barricada. Aisling le fixa du regard, pas particulièrement avenante, comme à son habitude et se contenta de hausser les épaules.

-Tu veux dire, en dehors de ce soudain sentiment de contrariété ? Non j'ai rien.

Aisling ne semble pas comprendre ce qu'il se passe autour de vous lorsque tu l'enfermes à l'intérieur du débarras, avec toi. Elle ne semble pas mesurer le danger de la situation, contrairement à toi. Mais il faut dire que tu es sans cesse confronté à ça dans ton métier. Tu n'as pas peur du danger, ou du moins, seulement quand ça concerne tes proches. Et même si, aujourd'hui, tu ne savais plus ce qui existait encore entre Aisling et toi, elle avait compté dans ta vie. Et elle comptait encore même si tu ne voulais pas l'admettre. « Pourquoi es-tu contrariée ? » Demandes-tu en fronçant les sourcils. Tu venais certainement de vous sauver la vie, à tous les deux, elle devrait être tout sauf contrariée. Mais encore une fois, tu ne reconnaissais plus la nouvelle Aisling. Celle que tu as vu au parc l'autre jour, est loin d'être celle que tu connais. Tu ne sais pas ce qui a changé entre vous mais il y a bien quelque chose de différent. Tu le sens et sûrement qu'elle aussi.

Aisling haussa un sourcil à sa question. Est-ce qu'il était sérieux ? La blonde se rapprocha de lui, approchant son visage du sien, plantant son regard dans le sien.

-Si, auparavant, être enfermée dans une pièce avec toi aurait pu avoir son charme, ce n'est plus vraiment le cas.

Et à ses mots, elle tourna les talons, avant de poser son sac de courses au sol. Elle colla son oreille contre la porte.

-Ça crie encore...

Elle soupira, se laissant glisser le long du mur avant de lever son regard vers lui.

-Je suis pas sûre de vouloir mourir avec toi, dans un centre commerciale. C'est pas trop la mort dont je rêve.

Si tenté qu'elle ait déjà rêvé d'une quelconque mort d'ailleurs. A la limite, si elle mourrait en tuant un terroriste, ça pourrait avoir un air de badassitude...

Tu arques un sourcil en voyant Aisling s'approcher, étonné de son geste. Tu peux sentir dans sa voix qu'elle est toujours autant énervée contre toi mais tu l'es tout autant à son égard. « Charmant. » Répliques-tu simplement avec un détachement sans faille. Lorsqu'elle se recule, tu la suis du regard jusqu'à la porte où les bruits ne semblent pas cesser. « Je ne pense pas qu'on pourra sortir d'ici avant un moment. » Dis-tu en allant t'asseoir contre une étagère, à même le sol, après avoir entendu les paroles réprimantes de la jeune femme. « Tu n'as pas toujours dit ça. » Réponds-tu en ne détachant pas ton regard du sien. « Je ne sais même pas réellement pourquoi tu es fâchée. » Et c'était vrai. Outre le fait que tu étais parti pour le travail sans la prévenir, tu ne savais pas ce qu'Aisling te reprochait. Il ne pouvait pas s'agir que de ça.

La conclusion de Ciàran ne ravit clairement pas la blonde. Elle n'avait pas envie de rester ici des heures... Parce que, comme tout le monde, elle avait d'autres choses à faire. Et puis la perspective d'être bloquée avec lui ne lui plaisait guère.

-Je pense pas avoir dit un jour que j'avais envie de mourir dans tes bras.

Elle le regarda, un sourcil arqué. Elle n'avait jamais été ni niaisement romantique et sûrement pas avec lui. Quand il lui fit remarquer qu'il ne savait pas pourquoi elle était fâchée, elle se contenta de hausser les épaules.

-Peut être parce que tu me traites comme de la merde.

Elle tourna son regard vers le sien, calme, contrairement à ce que ses mots pouvaient laisser penser.

-Tu m'as clairement fait comprendre que tu n'avais pas besoin de moi dans ta vie, et le message est reçu 5/5 Ciàran. Je ne briserais pas ton bonheur avec ta nouvelle famille.

« Non mais l'idée ne te déplaisait pas autant. » Répliques-tu assez rapidement, le ton de ta voix assez sec. Il fut un temps où tu ne rêvais que d'une chose : poser tes lèvres un peu partout sur le corps d'Aisling dans le but de la rendre la plus satisfaite possible à tous les niveaux. Mais aujourd'hui, alors que vous aviez chacun une famille respective, les choses étaient différentes. « C'est toi qui as commencé en privilégiant tes "amis". » Tu es plutôt lassé d'avoir cette discussion avec la blonde mais c'était ton ressenti, en tout cas. Elle t'avait manqué de respect ce fameux soir, au gala, et tu n'étais pas prêt à l'oublier. Tu l'avais assez mal vécu, d'ailleurs. Mais Aisling n'en avait sûrement pas conscience. « Tu es jalouse de ma nouvelle famille ? » Demandes-tu plus doucement, plus calmement. Etait-ce de ça, dont il était question ? « Je n'ai pas eu l'impression que tu avais besoin de moi, ces dernières semaines. » Ajoutes-tu, le regard toujours rivé dans le sien.

Aisling haussa les épaules alors qu'il remarquait qu'auparavant l'idée ne lui aurait pas autant déplu. Sans doute oui. Mais avant, il n'y avait que lui dans sa vie, les choses avaient bien changées.

-Privilégier mes amis ?

La voix d'Aisling était soudainement monter dans les décibels de colère avant qu'elle ne se rende compte qu'il valait mieux qu'on ne les repère pas.

-Tu rigoles j'espère ?

La blonde passa une main dans ses cheveux, essayant de se calmer.

-Tu as été odieux ce jour-là. Je voulais juste me détendre et tu m'as lancé le pire des ultimatums, sans aucune raison. Puis je me suis mise à pleurer et tu es parti. Je n'ai pas l'impression d'être la méchante de l'histoire. Et je n'ai pas choisi mes amis, je me suis choisie moi, comme la bonne égoïste que je suis.

Elle voulait juste rester s'amuser, et lui voulait la faire rentrer de force. A quel moment on donnait raison à celui qui voulait contrôler la vie de l'autre ?
De nouveau, elle fronça les sourcils alors qu'il parlait de jalousie. En fait, elle avait la flemme de le contredire, alors, si ça lui faisait plaisir.

-Tu veux dire les semaines où tu n'étais pas là ?

Tu arques un sourcil en entendant la voix d'Aisling augmenter d'un ton. Tu as mis le doigt sur un élément qui la met en colère, ça ne fait pas de doute. Mais le fait qu'elle privilégie ses amis est exactement ce que tu penses. Tu ne vas pas te priver de lui dire, juste pour éviter de la brusquer. Tu la laisses s'expliquer avant de reprendre la parole, l'air toujours détaché. « Désolé si je n'ai pas envie de te voir te détruire à la drogue. J'en ai vu assez des gens accros et ça ne m'intéresse pas. Je ne veux pas de ça dans ma vie. » Tu ne savais pas si Aisling était déjà à ce stade, à présent. Ce stade où on devient dépendant pour se sentir plus apaisé, plus détendu. Mais il était clair qu'elle n'avait pas arrêté, contrairement à ce qu'elle t'avait promis quelques semaines plus tôt. Avec toute la drogue qui circule dans ton métier, tu n'as pas envie d'en voir dans ta vie personnelle. Tu sais ce que ça peut faire comme ravage sur les gens et tu n'étais pas prêt à voir ça arriver chez elle. Tout simplement. « J'ai été odieux parce que tu m'as montré que j'avais bien peu de valeurs dans ta vie. Tu m'as écarté et ça ne m'a pas plu. » C'est ce que tu avais ressenti sur le moment en tout cas. Et tes instincts te trompaient rarement. « Je t'ai déjà expliqué les raisons de mon départ. Je ne vais pas revenir là-dessus. Mais je n'ai pas eu l'impression que je t'ai vraiment manqué durant ces quelques semaines, non. » Et c'était vrai. Pas vraiment de messages de sa part, pas d'appels, rien. Sans doute avait-elle trouvé mieux ailleurs.

Aisling détourna le regard à sa remarque. Elle savait de quoi il avait peur, mais elle allait bien.

-Je ne vais pas me détruire... Enfin, pas avec ça.

Parce qu'il ne fallait pas mentir, Aisling avait une capacité d'auto-destruction assez élevée, et rien que sa relation avec Ciàran en était la preuve.

-Si ça peut te rassurer, j'en n'ai pas repris depuis ce jour-là.

Parce qu'elle n'en avait pas ressenti le besoin. Ce jour-là, avant d'aller au gala, elle était émotionnellement bien bas, parce que beaucoup de choses s'étaient passées dans sa vie. Mais, étrangement, à présent, elle réussissait à se remettre lentement mais sûrement sur les rails, malgré le départ de Perry. Peut-être qu'on fond, elle avait comprit que c'était mieux pour elle.

-Écarté ? C'est moi qui suis venu te voir, j'étais même heureuse de te voir, je voulais passer du temps avec toi. Et toi, tu ne pensais qu'à me faire rentrer à la maison.

Comment pouvait-il dire qu'il n'avait pas de valeur ? Il savait très bien que c'était faux, et c'est parce qu'il le savait qu'il en jouait et la faisait souffrir.
Elle finit par lâcher un soupire alors qu'il maintenait qu'il ne lui avait pas manqué durant son absence. Parce qu'il était dans sa tête en fait ?

-J'ai été toqué plusieurs fois chez toi, j'ai assez rapidement comprit que tu n'étais pas là.

Elle ramena ses genoux sous son menton et posa sa tête dessus, fermant un moment les yeux.

-Perry est parti, mais ça je suppose que tu le sais, vu que tu sais tout.

« Parce que tu comptes te détruire ? » Demandes-tu sans reproches. C'était juste la façon dont Aisling avait dit les choses, ça laissait présager qu'elle n'était pas encore complètement heureuse malgré son nouveau rôle de maman. La blonde n'a jamais su prendre les bonnes décisions pour prendre soin d'elle-même. C'est sûrement pour ça que tu étais si protecteur à une époque. Et que tu l'es encore, malgré tout, malgré toi. « C'est le cas. Mais ce n'est pas pour moi que je m'inquiète, mais pour toi. » C'était la vérité même si Aisling semblait croire que tu ne lui portais plus aucune attention. Au fond, tu t'étais toujours préoccupé de sa santé et de son bonheur, du moins, à ta façon. « Parce que je connais la vraie nature des hommes. » Réponds-tu en haussant les épaules avant d'ajouter : « Tu semblais sûre que personne ne profiterait de ta vulnérabilité ce soir-là mais c'était faux. N'importe qui aurait pu le faire et tu refusais de comprendre. Ça m'a rendu dingue d'imaginer qu'un pervers puisse vouloir te toucher. » Tu n'avais sûrement jamais été aussi honnête avec Aisling en ce qui concerne ce soir-là. Au gala, tu lui avais fait part de tes doutes mais tu étais plutôt dans la colère. Aujourd'hui, tu relates simplement les faits parce que ce qui est fait est fait. Il est impossible de revenir sur tout ça pour le changer. Tu fronces les sourcils en entendant que la jeune femme était venue frapper à ta porte. Tu l'ignorais, évidemment. Tu préfères passer outre parce que de toute façon, tu n'as plus rien à dire à ce sujet. Et surtout, tu es bien trop orgueilleux que pour reconnaitre tes torts. Lorsqu'elle lance le sujet "Perry", tu soupires en apprenant son départ. « Je ne sais pas tout, je n'ai pas la science infuse. » Répliques-tu avant d'ajouter : « Il t'a abandonné ? Et ta fille ? » Encore une fois, tu montres que tu t'intéresses à la vie d'Aisling malgré tout ce qu'elle pense de toi. Tu l'as toujours fait mais peut-être pas de la bonne façon.

A sa question, Aisling le regarda un moment avant de détourner le regard.

-C'est ce que je fais depuis des années je crois.

Ciàran n'aurait pas dû en être surpris. Elle avait toujours eu cette attitude, pour aucune raison valable. Elle était juste très douée pour prendre les mauvaises décisions. Elle haussa doucement les épaules alors qu'il disait s'inquiéter pour elle. Elle n'était pas convaincue qu'il s'inquiète pour quelqu'un d'autre que son bébé en ce moment, mais passons, ce n'était pas réellement le problème.

-Je suppose que c'est... gentil.

Elle ne put s'empêcher de soupirer alors qu'il disait connaître la vraie nature des hommes. Cependant elle tendit doucement la main vers lui, se redressant, l'effleurant. Ils étaient dans un si petit espace qu'il était plus difficile de ne pas le toucher que le contraire.

-Je fais très peur aux pervers, sache le.

Elle esquissa un léger sourire. Si elle disait ça, c'était pour le rassurer. Peut être qu'elle avait prit tout ça avec trop de légèreté ce jour-là, mais ce n'était pas non plus comme si elle se baladait seule. Elle était avec Cupidon et Isaiah, il n'y avait aucune raison qu'il leur arrive quelque chose.

Elle eut un léger haussement d'épaule alors qu'il disait ne pas avoir la science infuse. Lui qui, pourtant, semblait avoir des oreilles partout.

-Il est rentré au Texas parce que sa mère est malade, donc il m'a laissé Siobhan.

Il était clairement parti comme un voleur, et même s'il avait sans aucun doute la meilleure des raisons, Aisling l'avait vraiment mal prit. Enfin, ce n'était pas comme si elle pensait avoir une quelconque importance aux yeux du Texan.

Tu savais qu'Aisling avait une forte tendance à l'auto-destruction mais tu pensais que ça lui était passé depuis son accouchement. Parce que d'une certaine façon, tu la voyais plus comme une femme forte maintenant qu'elle prenait conscience de son rôle de mère. « Je croyais que c'était terminé. » Dis-tu en arquant un sourcil. Mais après tout, maintenant qu'Aisling ne voulait plus de toi dans sa vie, tu ne devais plus te mêler de tout ça. Parce que c'était l'impression que tu avais, qu'elle avait tourné la page de toute relation avec toi. Peu importe que tu le veuilles ou non. Tu ne relèves pas lorsque la blonde mentionne ta gentillesse. Un mot gentil à ta façon mais l'important c'est qu'elle a saisi le message. Puis, lorsqu'elle se relève et t'effleure, tu ne réagis pas, ne voulant pas montrer que cette proximité t'atteint. Tu préfères secouer la tête en entendant ses paroles insensées. « J'aurais surtout dû renforcer ton self-défense. » Réponds-tu en soupirant. Au fond, tu ne voulais juste pas qu'il lui arrive quelque chose mais tu n'étais pas certain qu'elle saisisse le message. Lorsqu'Aisling mentionne Perry, tu peux voir que ça ne la laisse pas insensible malgré qu'il ait une bonne raison d'avoir quitté le pays. Elle s'est retrouvée avec sa fille du jour au lendemain et ça n'a pas dû être si facile que ça. « Ça n'a pas été trop difficile ? » Demandes-tu avant d'ajouter : « J'veux dire de gérer son départ et ta fille à gérer seule ? » Pour toi, les gestes paternelles étaient venus rapidement, tu supposais que ça avait été la même chose pour Aisling mais au fond, tu n'en savais rien. Ton ton est moins accusateur et réprobateur qu'au début de votre conversation. De toute façon, vous êtes bloqués là pour encore un moment alors autant rendre la discussion plus agréable pour elle comme pour toi.

Aisling regarda quelques secondes Ciàran, muette, à sa remarque, avant de secouer la tête. La connaissait-il vraiment ?

-Ça ne sera jamais fini, Ciàran, les gens de changent pas.

Chassez le naturel et il revient au galop, n'est-ce pas ? En tout cas, Aisling ne changeait pas. Elle était toujours la même femme, instable, irresponsable et asociale.
La blonde baissa les yeux alors qu'elle constatait que son geste laissait Ciàran indifférent. Il n'avait vraiment aucun mal à lui faire comprendre qu'il la chassait de sa vie, qu'elle n'y avait plus sa place, si elle l'avait déjà eu un jour.

-Je me débrouille très bien. Tu veux qu'on fasse un essai ?

Aisling savait manier un couteau comme personne, et il était tout à fait au courant. Enfin, de toute façon, cette conversation n'avait aucun sens, il ne lui était jamais rien arrivé.
A sa question, la blonde lui lança un regard perçant. Ne se rendait-il pas compte que sa question était stupide ?

-Quand Siobhan est née, la seule chose que je voulais, c'était la faire adopter. Mais Perry voulait la garder, et quand il est parti il me la laissée sur les bras. Il m'a abandonnée et trahie.

Alors la réponse était évidente Oui, ça avait été dur.

-Mais, grâce à je ne sais quel espèce de miracle, j'étais bien entourée.

Elle avait su s'en sortir parce qu'elle avait eu des gens sur qui compter.

Aisling n'avait pas tort sur ce point, les gens ne changent pas, non. Toi en tout cas, tu étais persuadé que la nature des gens revenaient toujours au galop un jour ou l'autre. Pourtant, tu avais eu l'impression que la blonde avait changé voire même évolué, ces dernières semaines. Mais une fois de plus, ça prouvait bien que vous étiez à des kilomètres l'un de l'autre tous les deux. Que ce soit physiquement ou émotionnellement. Quelque chose avait changé, mais quoi ? « C'est pas l'impression que j'ai eu avec toi. » Dis-tu en haussant les épaules. Ce n'est pas un reproche mais une constatation. Tu lui faisais juste part de tes doutes, rien de plus. Tu arques un sourcil en entendant le ton de défi dans la voix d'Aisling lorsqu'elle parle de son self-défense. Tu sais qu'elle se débrouille sûrement mieux que la plupart des gens mais pour toi, ce n'est pas encore suffisant. En réalité, tu restes sur ton idée qu'elle a besoin de toi pour se défendre. Mais c'est faux. « C'est un défi ? » Demandes-tu avec l'air toujours intrigué. La blonde sait que si c'est le cas, tu ne refuseras jamais. Tu es bien trop joueur et orgueilleux pour ça. Tu restes de marbre lorsque la jeune femme te lance un regard des plus perçant. Cela ne t'intimide plus depuis longtemps. Tu sais en faire abstraction pour te concentrer sur l'essentiel. « Ouais fin il t'a pas abandonné pour une autre femme non plus. » Dis-tu pour nuancer la colère d'Aisling avant d'ajouter : « Mais j'peux comprendre que tu te sois sentie un peu perdue face à tout ça. » Elle devait être une mère responsable du jour au lendemain et ça n'était pas donné à tout le monde. D'autant plus lorsque l'enfant n'était pas désiré. « En tout cas, aujourd'hui, tu as l'air de gérer. Enfin, de ce que j'ai vu. » Tu n'avais pas vu grand chose mais tu avais pu remarquer quelque chose de nouveau dans le regard d'Aisling quand elle regardait sa fille. Tu avais vu à quel point elle était attentive à chacun de ses mouvements. Chacun de ses gestes. C'était typiquement ce qu'une bonne mère faisait. Mais tu n'en avais pas vu assez pour pouvoir en dire plus à ce sujet. Même si, au fond, tu ne doutais pas qu'Aisling fasse une bonne mère.