i'm not afraid (aisran)

Tu fronces les sourcils à la remarque d'Aisling mais n'en dit pas plus. Au fond, tu n'es pas assez informé sur le sujet pour te prononcer davantage. Il faut dire qu'en matière d'enfants, tu es aussi novice qu'elle. Si ce n'est plus. Elle assume Siobhan depuis bien plus longtemps que toi après tout. Tu hoches la tête une seconde fois lorsqu'elle s'exprime sur Chase. Même si tu sais l'essentiel sur leur relation, il y a bien des choses que tu ignores. Est-ce qu'un jour elle a éprouvé de l'amour pour lui ? L'envie d'être en couple avec lui ? Voire même plus ? Toutes ces questions restent sans réponses dans ta tête et ce, depuis des mois. Mais aujourd'hui, tu n'y apportes plus la même attention parce qu'elle et Chase, c'est du passé. Aujourd'hui, tes doutes se portent ailleurs. Sur cette nouvelle relation qu'Aisling semble entreprendre. Mais avec qui ? Telle est la question. Comme si elle lisait dans tes pensées, la jeune femme confirme qu'elle voit bien quelqu'un d'autre. « Je vois. » Réponds-tu simplement, sans détacher ton regard de la blonde. Tu passes un doigt sur ton menton puis sur tes lèvres, réfléchissant à la question. Tu ne sais pas comment tu dois réagir, en fait. Votre relation est devenue si... différente au fil des semaines. As-tu seulement le droit d'être jaloux à présent ? Tu n'en sais rien. Parce qu'il faut bien l'avouer, vous vous êtes tristement éloignés Aisling et toi ces derniers mois. « Je peux savoir avec qui ? » Demandes-tu innocemment. Tu n'es pas certain qu'elle acceptera mais qui ne tente rien n'a rien. « Je ne vais pas te souhaiter tout le bonheur du monde avec... qui que ce soit. Ce serait hypocrite, et je ne le suis pas. J'espère simplement que tu es heureuse. » Ajoutes-tu en fronçant les sourcils puis en détournant ton regard pour soupirer. Tu ne pensais pas que votre relation avec Aisling s'arrêterait comme ça mais il faut croire que c'est le cas, à présent.

Spoiler:

Alors qu'elle avoue qu'elle a quelqu'un d'autre, il ne détache pas son regard d'elle, et ça lui fait un peu peur. Est-ce qu'il va se fâcher ? Il se fâche toujours... Mais aujourd'hui ils ne sont pas dans une situation où il peut aisément le faire, mais par-dessus tout, il semble avoir lâché prise. Est-ce que, tout compte fait, c'était aussi facile que ça de tirer un trait sur Ciàran ? Alors pourquoi est-ce qu'elle ne l'avait pas fait avant ? Elle ne semblait, jusqu'à présent, ne pas en avoir eu le courage, voire même l'envie. La blonde hésita quelques instants à répondre à sa question. Mais à quoi bon, il l'apprendrait, d'une manière ou d'une autre.

-Isaiah.

Puis elle prit une grande inspiration.

-Et je t'interdis de dire quoique ce soit à son sujet. Et en échange je ne dirais rien sur la mère de ton fils, ou toutes les autres femmes qui ont pu passer par ton lit. Deal ?

Parce qu'elle savait bien qu'il n'en pensait que du mal, qu'il pourrait lui jeter à la figure qu'il avait raison, qu'il connaissait les hommes et que son meilleur ami n'était qu'un homme comme un autre, un homme qui voulait coucher avec elle. Et elle ne voulait pas entendre ça. Parce qu'il avait tort sur toute la ligne et que ça l'exaspérait.
Aisling glissa une main dans ses cheveux blond, haussant simplement les épaules à sa réponse. Elle n'était pas sûre qu'il se soit un jour vraiment inquiéter de son bonheur, mais ce n'était pas le moment de remettre quelque chose du genre sur le tapis.

-Peut-être que la voie est libre maintenant ?

Tu ne sais pas si c’est légitime que tu te fâches, en fait. C’est sans doute pour ça que tu préfères te taire un moment. Cherchant sans doute la bonne réaction à adopter. Pourtant, lorsqu’Aisling t’avoue qu’il s’agit d’Isaiah, tu aurais préféré te fâcher bien comme il faut. Tu arques un sourcil, t’apprêtant à une réaction à la hauteur de tes sentiments mais la blonde ne t’en laisse pas la possibilité. « Je n’en pense pas moins. » Réponds-tu assez sèchement. Tu te doutais que ça arriverait un jour ou l’autre et c’est sûrement pour cette raison que tu te montrais si méfiant avec lui. Et davantage encore lorsqu’il côtoyait Aisling. Tu aurais bien envie de crier « je te l’avais dit » mais la jeune femme te l’interdit. « Je ne vois pas ce que tu aurais à dire sur Lou et pour les autres, je n’en ai rien à foutre. Dis ce que tu veux. » Dis-tu en crachant ces derniers mots. Tu es énervé, c’est définitif. Et lorsqu’Aisling désire voir si la voie est libre, tu te lèves, faisant barrage pour ne pas qu’elle s’en aille. « Notre conversation n’est pas finie. » Réponds-tu sur un ton des plus autoritaire. « Tu n’imagines pas tout ce que j’ai envie de te dire et de te faire. » Ajoutes-tu le regard sombre.

Le ton de sa voix laisse assez bien entrevoir à Aisling ce qu'il pense de la situation. Elle se doutait bien qu'il ne serait pas d'accord, mais elle n'avait pas vraiment décidé d'avoir son aval pour ce genre de choses. Mais elle savait aussi que, de toute façon, ça ne servait à rien d'essayer d'argumenter. Il avait décidé qu'il détestait Isaiah, qu'il était mauvais pour elle et il ne reviendrait pas dessus, elle le connaissait.

-Crois moi que si je cherche, je peux trouver.

Il valait mieux ne pas défier Aisling de dire du mal des gens, elle avait un très mauvais fond, alors si elle cherchait un peu, elle trouverait bien des horreurs à dire. Peut-être même qu'elle pouvait être aussi forte que Ciàran, à ce jeu-là, qui sait ?
Alors que la blonde avait décidé de mettre fin à cette situation, après tout se retrouver dans un espace confiné n'améliorait sans doute pas la situation, il lui interdit de sortir. Elle serra alors les poings, levant les yeux vers lui.

-Je savais que je n'aurais rien dû te dire.

Cacher la vérité, mentir, c'était ce qu'elle devait se résoudre à faire avec Ciàran. Alors qu'il la menace, elle perd légèrement contenance. Qu'il hurle, elle avait bien l'habitude, mais qu'est-ce qu'il comptait faire exactement ?

-Non, je n'imagine pas.

Tu arques un sourcil en entendant les paroles d'Aisling. Est-ce un défi ? Ou peut-être qu'elle, elle prend tes paroles comme un défi, justement ? En tout cas, tu ne serais pas contre l'envie de la défier mais tu n'en fais rien. Préférant détailler son regard pour essayer de lire à travers son esprit. « Cherche seulement. » Dis-tu simplement en soupirant, sans grande certitude. Si elle veut cracher son venin sur Lou, qu'elle le fasse mais tu ne te laisseras pas faire. Parce qu'aujourd'hui, en plus d'être une amie, elle est surtout la mère de ton fils. Tu secoues la tête en entendant Aisling dire qu'elle n'aurait rien dû te dire. Sans doute aurait-elle évité tes foudres mais tu aurais mené ton enquêtes d'une manière ou d'une autre. « Je l'aurais su d'une façon ou d'une autre. » Il n'y a pas beaucoup d'informations concernant Aisling qui ne parviennent pas jusqu'à tes oreilles. Tu es plutôt bien informé quand il s'agit de la blonde mais dernièrement, tu t'es montré moins efficace. Et surtout, ton rôle de père ne t'a pas laissé beaucoup de temps pour autre chose. Lorsque tu te positionnes contre la porte pour éviter qu'elle s'en aille, tu sens toute ta colère se transformer en un désir enfuit depuis si longtemps. Ton regard sombre en dit long sur tes intentions, pourtant, la jeune femme ne semble pas comprendre le message. Peut-être as-tu besoin d'être plus clair ? « Si nous n'étions pas dans cette situation, tu serais sûrement déjà nue et attachée à cette étagère. Petit-ami ou pas. » Dis-tu en montrant l'étagère qui se trouve à l'opposé de la pièce d'un signe de tête. Contre toute attente, malgré la distance et la séparation, ton désir envers Aisling n'a pas changé. Maintenant, il te reste à voir si la réciproque est vraie.

Aisling leva les yeux au ciel. Abruti. Pourquoi est-ce qu'il tenait absolument à ce qu'ils s'engueulent, là, maintenant ? Est-ce qu'il doutait vraiment qu'elle puisse trouver des saloperies à dire sur Lou-Belle ? Sérieusement... Si lui était malheureux la nuit où ils ont couché ensemble, elle, qu'est-ce qu'elle était ? Lucide ? Si c'était le cas, est-ce que ne ce serait pas de l'abus de confiance hein ? Il lui tirait au nez, et pourtant c'est sérieux. Mais aujourd'hui, la blonde a décidé d'être plus intelligente que ça.

-Ne me donne pas envie de briser la vie de ta petite merde rousse.

Oui, pour Isaiah il l'aurait su, sans aucun doute. Par les rumeurs, une connaissance commune ou bien juste en les voyant un jour dans un espace public quelconque, sur le toit du van, qu'importe. Peut-être valait-il mieux, au moins, qu'Isaiah ne soit pas là au moment où il l'apprend.

-Faut bien payer tes hommes à faire quelque chose de constructif.

Elle était bien ironique, parce qu'enquêter sur elle n'était certainement pas constructif.
Il lui barre le chemin, et sa menace qui, sans doute, dans la bouche de Ciàran n'en est pas une, glace le sang d'Aisling. Elle ne peut pas imaginer une seconde qu'il fasse quoique ce soit si elle n'est pas d'accord.

-Peut-être, ou peut-être pas.

Toutes les fois précédentes, elle avait cédé. Toutes les fois où il avait été en colère contre elle, elle aurait fait n'importe quoi pour se racheter, mais à ce moment précis, non. Sans doute parce qu'elle était tout aussi en colère, furieuse même qu'il ne comprenne pas sa relation avec Isaiah.

Tu ne peux t'empêcher de rire légèrement en entendant Aisling traiter Lou-Belle. Même si c'est carrément déplacé, tu vois qu'elle est jalouse. Ou du moins, que c'est une forme de jalousie que vous seuls connaissez. Si ce n'est pas de jalousie, alors tu ne sais pas d'où ça vient. Lou n'a jamais rien fait pour être détestée à ce point d'Aisling. Du moins, pas à ta connaissance. « Donc toi, t'as le droit de l'insulter mais moi j'ai pas le droit de dire un mot sur ton junkie de mec ? » Demandes-tu en arquant un sourcil, amusé par l'attitude de la jeune femme. Et elle ne fait que t'amuser davantage lorsqu'elle parle des hommes qui travaillent pour toi. Oui, certains sont payés pour espionner mais ils ne sont pas tous comme ça. Heureusement, sinon tout ne tournerait pas rond. « J'aurais pas eu besoin de mes hommes pour ça. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Je savais que ça arriverait un jour ou l'autre. Alors toutes les fois où je me suis énervé à cause de lui, c'était fondé. Et toi qui me prenais pour un con en me disant qu'il n'y avait rien. » Réponds-tu en soupirant, un rictus aux lèvres. Finalement, tu détournes ton attention comme si tu ne voulais plus regarder Aisling. Du moins, jusqu'à ce que tu lui barres la route. Tu ne veux pas qu'elle s'en aille. Tu veux voir si ce désir subsiste entre vous malgré tout mais elle est bien décidée à ne rien laisser paraître. « Sans doute aurais-tu essayé de te convaincre que tu n'en avais pas envie. » Dis-tu simplement, sans détacher ton regard sombre du sien. Tu ne laisses paraître aucune émotion, aucun sentiment mais dans ta tête tout se bouscule.

Aisling arqua un sourcil à sa réflexion, sérieusement, il la provoquait pour la mettre en torthographe en fait ? Elle finit par lever les yeux au ciel, déjà blasée du petit jeu auquel il s'adonnait.

-Tu passes ton temps à dire du mal de lui, en ma présence.

Cela faisait des semaines qu'il ne faisait que ça, voire plus. Mais la blonde allait funir par exploser.

-Il n'y avait rien.

Le nouveau quelque chose qui était né entre eux était neuf, et particulièrement beau. Mais Aisling savait bien que Ciaran n'était pas enclin à voir ce côté de leur relation.

-Ça a juste évolué, récemment. Et ton énervement est toujours infondé, parce qu'il est loin d'être comme tu le penses.

Mais elle allait arrêter de se battre pour qu'il comprenne ça. Aisling détourna son regard alors qu'il la fixait, lui barrant le route. Peut être qu'il avait raison mais elle n'allait pas lui dire. Elle ne se souvient pas la dernière fois qu'elle s'est sentie aussi mal à l'aise.

-Ciaran, regarde si la voix est libre, s'il te plaît.

Il n'était pas rare que tu dises du mal de son soit disant ami, c'est vrai, mais aujourd'hui, tu étais en mesure de te taire. Parce qu'Aisling te l'avait demandé, tout simplement. Alors non, elle se trompait quand elle disait ça. « Il me semble qu'aujourd'hui j'ai été plutôt raisonnable.  » Dis-tu avec un léger rictus aux lèvres. C'était loin d'être faux mais Aisling ne l'avouerait sans doute pas. Lorsqu'elle t'affirme qu'il n'y avait rien entre ce mec et elle par le passé, tu ne peux te résoudre à y croire. Comment le pourrais-tu ? Tu secoues la tête, conscient qu'elle te prend pour un con. « Et je suis censé croire ça ? » Demandes-tu avant d'ajouter d'un ton détaché : « Je crois ce que je vois. » Et ce que tu avais vu le concernant, ne te plaisait pas. Pas du tout. Lorsque la blonde insiste pour s'en aller, tu laisses tomber tes barrières. Un élan de lucidité passe dans ta tête et tu comprends que tout est terminé. Tu hoches la tête, restant silencieux, puis ouvres la porte de la manière la plus silencieuse qui soit. Lorsque tu vois des policiers dans le centre commercial, tu soupires. Tu es légèrement rassuré, tu ne vas pas le nier. Même si, dans ce cagibi, tu te sentais étrangement en sécurité. Tu ouvres la porte plus grand, laissant toute la place à Aisling pour s'en aller. Tu ne dis rien, parce qu'il n'y a, tout simplement, plus rien à dire.

Raisonnable ? Oui parce qu'ils avaient réussi à ne pas aborder le sujet, étrangement. Cependant, ça ne l'empêcha pas de serrer les dents.

-Si tu commençais par arrêter de le traiter de junki...

Ce serait clairement déjà un bon début. Mais elle savait qu'il ne le ferait jamais. Elle ne le voyait pas céder, elle ne voyait jamais Ciaran céder.

-Mais crois ce que tu veux !

Ça y est, elle s'était mise à crier et lui qui l'a connaissait si bien pourrait sans doute déceler les larmes qui transparaissaient dans sa voix. Elle ne savait plus quoi dire, quoi faire pour qu'il la croie, et elle était réellement à bout de nerf.

-Et qu'est-ce que tu peux voir quand tu es absent ?

Il n'avait pas pu voir toutes les fois où il l'avait consolé, non, il basait toutes ses convictions sur le gala.
Enfin il ouvre ma porte, jette un oeil et ouvre la porte en grand. Aisling peut alors apercevoir les policiers et se sont tout simplement tous ses nerfs qui lachent. Les larmes se mettent à couler sur ses joues, sans bruit. Elle sent ses bras trembler. C'est fini, il n'y a plus de danger. Et pourtant, est-ce qu'elle avait réellement eu peur, dans ce cagibi, en présence de Ciaran ?

Arrêter de le traiter de junkie ? Mais n'est-ce pas ce qu'il est ? Tu ne fais que définir sa personnalité mais au fond, tu sais pertinemment que ça ne plaît pas à Aisling. Et peut-être que c'est même pour cette raison que tu insistes autant. Pour la faire réagir. « C'est pas ce qu'il est ? » Demandes-tu en haussant un sourcil, prenant un air faussement innocent. Lorsque la blonde hausse la voix, tu ne peux t'empêcher de regarder en direction de la porte. Vous restez dans une situation délicate et tu ne veux pas qu'on vous repère. Après tout, vous ne savez même pas ce qu'il se passe dehors. Mais tu ne relèveras pas parce que tu perçois cette tristesse dans la voix d'Aisling. Tu sens qu'elle n'est pas bien loin de la crise de nerfs et tu ne comprends pas pourquoi. Tu as fait attention à tes paroles aujourd'hui. Du moins un peu et ça ne te ressemble pas, pourtant. Tu fais un pas en avant, assez déconcerté par ce revirement de situation. « Je sais que j'ai manqué certains jours de ta vie mais je n'ai pas été absent dix ans non plus ! » Répliques-tu en soupirant. Certes, tu reconnais tes absences mais il semblerait qu'Aisling ne retienne que ça. Et comme si votre situation était sans issue, tu ouvres la porte en grand pour laisser la jeune femme s'en aller en voyant que la situation à l'extérieur est sous contrôle de la police. C'est peut-être là la fin de votre histoire ? Du moins si histoire il y a eu ? Tu soupires, détournant le regard pour qu'elle s'en aille. Mais elle n'en fait rien. A la place, tu vois sa tristesse ressentie quelques secondes plus tôt se transformer en chaudes larmes. Et Aisling se laisse aller, ne contrôlant sûrement pas cette crise. Tu refermes légèrement la porte, laissant une ouverture avant de t'avancer vers la blonde, les sourcils froncés. « Hé... Ne pleure pas. » Dis-tu en l'attirant vers toi, caressant doucement ses cheveux blonds. « Pourquoi est-ce que tu pleures ? Tu relâches la pression ? » Demandes-tu sans certitude. Tu as essayé de la protéger de ce qu'il se passait à l'extérieur mais tu n'es plus certain d'avoir réussi, à présent que tu la voies dans cet état.

Il ose poser la question ? Aisling le regarda en fronçant les sourcils avant de hocher négativement la tête.

-Bien sûr que non. Il n'est pas défoncé en permanence ou je ne sais pas ce que tu imagines.

Le pire sûrement, quand il s'agissait de ses relations, il imaginait toujours le pire. Visiblement, ça l'arrangeait de penser, et de lui faire croire qu'aucun des hommes qu'elle fréquentait n'était assez bien pour elle. Elle eut un haussement d'épaule alors qu'il se défendait de ne pas avoir manqué dix ans. Certes. De toute façon, quelle importance ? Quand il était là, à part baiser, que faisaient-ils de vraiment profond ?

Alors que Ciàran ouvrait la porte, montrant que la voie était libre, les nerfs d'Aisling lâchèrent totalement et elle se mit à pleurer. Elle leva les yeux vers Ciàran alors qu'il l'attirait vers elle et se blottit dans ses bras, enfouissant son visage dans son cou.

-Pardon...

Puis elle eut un petit rire nerveux, essayant de sécher ses larmes.

-Je débloque complètement.

Elle finit par relever les yeux vers lui.

-J'ai pas envie de mettre fin à notre relation. Mais j'ai encore moins envie de foutre en l'air celle que j'ai avec Isaiah.

Tu imagines tout, c'est bien ça le problème. Pendant longtemps, imaginer Aisling dans les bras de ce mec n'a fait que rendre tes rêves un peu plus sombres, se transformant souvent en cauchemars. Aujourd'hui, il persiste une certaine distance entre Aisling et toi mais tu n'aimes toujours pas son "ami". Et tu ne l'aimeras sûrement jamais. Encore moins maintenant que tu sais qu'il a capturé son coeur. Alors qu'une main passe dans ses cheveux blonds pour la réconforter, l'autre remonte le long de son dos. Des gestes d'affection qui sont bien loin des gestes que vous partagez d'habitude. Avec la blonde, vous avez toujours été plus branchés passion et ardeur. Néanmoins, malgré la distance, vous n'avez pas perdu toute votre complicité. Ces gestes semblent encore naturels entre vous. « Tu n'as pas à t'excuser. » Dis-tu, les sourcils froncés. Elle a le droit de craquer si elle en a besoin même si tu ne connais pas encore ses raisons. Le climat actuel amène ce genre de réactions chez la plupart des gens, de toute façon. Pas chez toi parce que tu n'es pas constitué pour ressentir des émotions extrêmes. Lorsqu'elle relève son regard vers le tien, tu ne peux t'empêcher de le détailler pour essayer de lire en elle comme tu le faisais si bien auparavant. « Vous êtes exclusifs ? » Demandes-tu par curiosité. De toute façon, tu ne supporterais pas de partager Aisling avec un autre. « Je n'en ai pas envie non plus mais je ne suis pas du genre à partager. » Et encore moins quand il s'agit de la jeune femme. Puis, tu poses cette question qui te brûle les lèvres même si tu n'es pas certain de vouloir en connaître la réponse : « Tu l'aimes ? » Ce sera sans doute douloureux de l'entendre, si c'est le cas, mais c'est nécessaire. Cela te permettra peut-être de faire ton deuil d'Aisling. Parce qu'au fond, si elle désire s'investir avec son nouveau petit-ami, tu devras imaginer un futur sans elle dans ta vie.

A sa question, la blonde se tendit un peu. L'exclusivité, c'était un sujet un peu complexe pour la jeune femme et qui, la plupart du temps, la rendait sujette aux crises d'angoisse. Mais cette fois, elle y avait mûrement réfléchi. Elle savait ce qu'elle voulait. Pour une putain de première fois dans sa vie, elle savait ce qu'elle voulait. Et aussi incroyable que ça puisse paraître, elle avait une petite idée des moyens à mettre en oeuvre pour y arriver.

-Si toutes mes relations précédentes n'ont mené à rien, c'est parce que j'ai été incapable d'être exclusive. Alors oui, cette fois je le serais.

Elle ne voulait plus être brisée en des dizaines de morceaux, passer son temps à boire et à dormir. Elle l'avait un peu trop fait pour se remettre, plus ou moins bien, de tout ce qui avait pu lui arriver. Et il le savait, il avait pu la voir dans des états assez proche du désespoir. Elle arqua un sourcil alors qu'il lui disait ne pas être du genre à partager. Ça elle le savait très bien, mais il ne pensait quand même pas que depuis tous ces mois elle ne couchait qu'avec lui, si ?

-Pourtant ça fait un moment que tu me partages, pas avec lui mais... Et moi je sais bien que je te partage aussi. Peut-être même avec d'autres femmes que tu ne partages pas, non ?

Même s'il ne s'agissait pas de sa rousse, Aisling doutait de plus en plus d'être la seule femme avec qui il est une relation plus ou moins spéciale. C'était peut-être totalement infondé, peut-être pas. A sa question, la blonde le regarda quelques instants. Est-ce qu'il la réponse n'était pas évidente ?

-Oui.

A toute question claire, réponse claire. Elle n'avait pas besoin d'en rajouter, ou même de minimiser les choses. Si c'était ce qu'il voulait savoir, il savait.

Tu ne pouvais nier le fait qu'une exclusivité aiderait sûrement Aisling à être heureuse dans sa relation. Et surtout, ça lui permettrait d'avoir une relation durable et stable. Toi, tu n'étais pas prêt pour tout ça mais le serais-tu un jour ? Tu avais longtemps pensé qu'Aisling était la seule à pouvoir t'apporter ça mais tu te trompais. Aujourd'hui, tu sais et tu comprends qu'elle mérite mieux que toi. « Waw, c'est sérieux. » Dis-tu simplement avec une expression indéchiffrable. Dans le fond, tu te sens lésé mais tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même. C'est toi qui ne fait que repousser toutes les personnes qui s'intéressent un tant soit peu à toi. « Il y a une différence entre te partager avec des histoires sans lendemain ou avec un type que tu aimes... » Réponds-tu en fronçant légèrement les sourcils. Même si tu n'aimais pas imaginer Aisling avec d'autres types, c'était différent. Rien n'était définitif et surtout, tu pouvais retrouver ses bras quand tu le souhaitais. Aujourd'hui, tu comprends que plus rien de tout ça n'est possible. « Il y a une autre femme que je ne partage pas, oui. Mais ce ne sera jamais définitif parce que je suis incapable d'aimer, tu le sais. » Réponds-tu en haussant légèrement les épaules et en soupirant légèrement. C'était l'unique issue pour toi : terminer tes jours seul. Sans personne à tes côtés pour t'épauler, te conseiller, t'aimer. Tu n'étais pas constitué pour tout ça. « Alors tu n'as plus à te poser de questions, Ais'. Trace ta vie sans te soucier de ce qu'on aurait pu être ou de ce qu'on a été... » Ce n'est pas facile pour toi de prononcer ces quelques mots mais c'est la seule solution qui existe. Tu dois la laisser partir si tu veux qu'elle soit heureuse. Et au fond, même si tu te montrais souvent égoïste la concernant, tu ne voulais que son bonheur.