| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Mar 16 Jan 2018 - 20:41 | |
| Suite à leur première séance en commun au sein, le psychologue suivant Lisandro et Wyatt avait décidé de leur mener la vie dure étant donné qu'il les avait mis ensemble afin qu'ils travaillent l'exercice en binôme. Pensant premièrement que cela s'arrêterait là, il se mettait le doigt dans l'oeil, car le spécialiste avait visiblement décidé d'aller plus loin en leur demandant de poursuivre leur séance en dehors.
Dans un autre contexte, ça n'aurait sans doute pas dérangé Lisandro d'avoir un peu de compagnie, mais clairement les deux hommes avaient mal commencé. Ils en étaient venu aux mains, il faut croire que c'était cet incident qui avait poussé l'inconscient psychologue a les faire travailler ensemble, au risque de créer un véritable massacre. Mais ils n'avaient pas eu le choix de s'y plier et d'ailleurs, Lisandro l'avait bien fait comprendre à Wyatt lors de leur échange de messages.
S'il le faisait, c'est uniquement parce qu'il a une épée de Damocles au-dessus de lui, sans ça, il ne se serait jamais rendu à ce rendez-vous. Le pire dans tout ça c'est que le psychologue prenait un malin plaisir à leur torturer puisqu'il leur avait même demandé à ce qu'ils aient des preuves de cet instant passé ensemble.
Finalement, Wyatt était venu chercher Lisandro pour cette fameuse sortie, c'était le moment idéal pour apprendre à se connaître en dehors du contexte de la réunion. Mais allait-il réussir à passer au-dessus des remarques provoquantes du militaire qui prenait un malin plaisir à l'appeler la roulette ? Il allait rapidement le savoir puisqu'il était l'heure que Wyatt n'arrive chez lui. |
| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Mer 17 Jan 2018 - 9:31 | |
| Tu es du genre calme et respectueux, en principe. Sauf que même toi tu as des limites et ton psy l’a bien remarqué. Lors de tes séances hebdomadaires t’es pas du tout loquace. Tu te contentes d’un silence lourd de sens sans quitter l’homme, supposé t’aider à aller mieux, du regard. C’est certainement pour ça qu’il t’a inscrit à une de ses réunions avec d’autres personnes victimes de traumatismes. Tu supposes qu’il attend une réaction de ta part, et le pire, c’est qu’il a visé juste. Ça a marché et toi, tu t’en serais bien passé.
Ce matin, t’as eu ta rencontre individuelle avec le psy. Pour la première fois, tu as ouvert la bouche autre que pour le saluer poliment. T’as tenté de comprendre pourquoi il avait fait ça. Pourquoi il t’avait mis en binôme sur un exercice avec quelqu’un avec qui tu t’es battu. Il s’est contenté de sourire, et t’as eu envie de le lui faire ravaler. Tu supposes alors qu’il t’a mis avec Lissandro parce qu’il est le seul qui a obtenu une réaction de ta part. Quelle soit bonne ou mauvaise, il t’a fait sortir de ta léthargie.
C’est pour ça que tu débarques devant chez le paraplégique, sans grande motivation. Les rares textos que vous vous êtes envoyés ne t’ont pas enchanté, surtout qu’il a l’air aussi aimable que dans la réunion ou vous en êtes venus aux mains. Tu regardes ta Jeep, constatant qu’elle n’est pas du tout adapté à une personne à mobilité réduite. Tu vas devoir le porter pour qu’il s’installe, ça promet comme début de sortie. Tu sonnes à la porte et tu glisses les mains dans les poches de ton pantalon, t’écartant de l’entrée et attendant que la roulette daigne à venir ouvrir. Ce qu’il fait d’ailleurs. « Salut » lui dis-tu poliment en tentant de garder un ton neutre, « tu es prêt ? » lui demandas-tu afin de ne pas traîner non plus pendant un siècle et sans passer par la case, comment tu vas ? Après tout, tu t’en balances un peu, c’est pas ton pote. Et puis, tu gardes une impression amère alors que tu as fait des efforts dans tes messages pour paraître agréable alors qu'il te faisait clairement comprendre que ça le faisait chier. |
| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Lun 22 Jan 2018 - 5:58 | |
| Lisandro n'avait jamais été violent, enfin, avant cette séance en tout cas. Malgré le fait qu'il soit italien et que les clichés sur ces personnes là sont constamment les mêmes. À savoir arrogant, macho et le sang chaud, le jeune homme n'avait rien de tout cela. Bien sûr qu'il était impulsif, mais cela n'avait rien à voir avec ses origines.
Cependant, durant cette séance commune à laquelle son psychologue l'avait forcé à participer, il n'avait pas pu se contrôler. Tout simplement parce que Wyatt avait touché la corde sensible. Jusqu'ici, il avait entendu beaucoup de choses, mais lorsque l'on s'attaque à son handicap alors qu'il n'est pas capable de l'accepter, c'est certain que l'ancien sportif sort de ses gonds. Et ça n'a pas loupé.
Bien évidemment, il a eu le droit à la morale du psychologue quand il s'était retrouvé de nouveau face à lui. Il savait maintenant sur quoi travailler, mais décemment, le brésilien ne pouvait pas laisser quelqu'un le surnommé la roulette et simplement lui adresser un sourire et faire comme si de rien n'était. C'était au-dessus de ses forces, mais c'est quelque chose qu'il allait devoir améliorer, et rapidement.
Depuis leur échange téléphonique, Lisandro a eu le temps de repenser un peu à tout cela, peut-être qu'il était fautif parce qu'il n'était clairement pas motivé par cette sortie qu'on lui imposait, mais au bout du compte, il s'était fixé l'objectif de prendre sur lui autant que possible pour montrer à son binôme qu'il lui était reconnaissant de faire des efforts. Désormais c'était aussi à lui d'en faire, et qui sait, peut-être qu'avec le temps ils finiraient par devenir amis. Bon il ne comptait pas trop là-dessus non plus.
Les sorties coûtaient toujours beaucoup à Lisandro qui sortait de sa prison, le seul endroit où il se sentait vraiment en sécurité. Dehors il devait affronter le regard des autres, une chose avec laquelle il ne s'était toujours pas fait, mais la sonnette le tira de ses pensées. Il se dirigea vers celle-ci et découvrit sans surprise Wyatt.
" - Salut."
Pas de grandes démonstrations d'amour entre eux, simplement les banalités. En même temps, ils n'avaient pas grand chose à partager ensemble, ils ne se connaissaient pas.
" - Ouais. Laisse moi enfiler ma veste et je suis à toi."
Sur ses mots, il fit demi-tour pour attraper sa veste qu'il avait mise sur le dossier du canapé, puis il revient vers son binôme, lui adressant un regard afin de lui faire comprendre qu'il était prêt. |
| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Ven 26 Jan 2018 - 10:57 | |
| Tu appréhendes de te retrouver à nouveau face à lui. Entre la séance de thérapie de groupe qui fut un vrai fiasco et votre échange de texto, t’as qu’une envie, lui en coller deux. Mais tu prends sur toi, t’as pas le choix faut dire. Lorsqu’il t’ouvre, tu fais des efforts pour rester un minimum courtois et ça s’arrête là. Tu vas pas faire des efforts vis-à-vis de lui vu comment il est agréable. Au moins il dit bonjour, c’est déjà ça. T’acquiesces d’un signe de tête le laissant aller chercher sa veste. Tu réfléchis à comment le faire monter dans la voiture. Tu vois qu’une solution, le porter pour qu’il s’installe dans ton pick-up. Tu te dis que ça va pas être simple de le convaincre, mais tu vois pas d’autre solution, sauf si le miracle se produit et qu’il se dresse à nouveau sur ses pieds. Il revient, et tu le laisses fermer la porte dete dirigeant vers la voiture. Tu attends à côté du pick-up qu’il arrive et une fois face à toi, tu lui dis sur un ton détaché. « Tu tiens un peu sur tes pieds ? » lui demandes-tu en te rappelant qu’il avait quitté son fauteuil une fraction de seconde pour t’en coller une lors de la thérapie de groupe. Mais il fallait plus qu’une fraction de seconde pour monter dans le pick-up. « Sinon je… te portes. » lui dis-tu en guettant sa réaction. « Ou bien, j’attache ton fauteuil à une corde relier au pick-up et je te tire comme ça… T’auras l’impression de faire… du skate ? enfin je suppose… » tentes-tu de plaisanter te doutant que ça pouvait le vexer. Enfin, si tu dois faire attention à tout ce que tu dis, t’es pas sorti de l’auberge. Tu vas pas non plus parler avec lui comme si tu marchais sur des œufs, alors faut qu’il s’adapte, soit il accepte la plaisanterie, soit il fait la gueule. |
| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Dim 28 Jan 2018 - 11:53 | |
| Lisandro était conscient qu'il ne pouvait pas éternellement se cacher derrière ce masque qu'il portait depuis son accident, il allait devoir affronter la vérité en face et pour cela, il allait devoir faire d'énormes efforts, non seulement sur lui-même, mais il le savait et ce rendez-vous avec Wyatt était peut-être la seule solution pour qu'il reprenne un semblant de vie normale. Et puis bon, si le psy les avaient mis ensemble c'est sans doute qu'ils devaient pouvoir s'aider au-delà de leur première rencontre mouvementée.
Après s'être préparé et avoir enfilé sa veste, le jeune homme s'assure qu'il a bien tout fermé pour ne pas avoir de mauvaises surprises en revenant chez lui. En vrai, cette sortie l'effrayait, non pas qu'il craignait Wyatt, mais plutôt parce qu'il avait toujours beaucoup de mal à accepter les regards des autres sur sa personne. Tout le monde aimait se faire remarquer dans la rue et c'est légitime, mais l'italien préférait ne pas être vu dans une telle situation, tout simplement parce qu'il se sentait tellement diminué qu'il trouvait cela presque inhumain. En tout cas, après ce qu'il avait été, c'était dur à vivre d'être réduit à ce qu'il était aujourd'hui.
S'éloignant de la porte d'entrée qu'il venait de verrouiller, pour rejoindre le pickup de son camarade de sortie. Il se demandait bien comment il allait pouvoir grimper dedans, mais il cessait de se demander si son interlocuteur avait une solution en tête, peut-être avait-il prévu quelque chose pour parer à cela. Il eut la réponse quelques secondes plus tard, quand le jeune homme lui proposa une option sérieuse et la seconde ... beaucoup moins. Il y a quelques temps il aurait peut-être été vexé, il l'aurait mal pris et l'aurait montré, mais là, aller savoir pourquoi, ça l'amusait presque.
" - La prochaine fois vient avec une remorque ça sera toujours plus pratique qu'une corde." fit-il en répondant à la plaisanterie de son camarade de réunion.
Finalement, le basané prit appui sur les accoudoirs de son fauteuil pour se lever, non sans les lâcher sinon ses jambes ne tiendraient pas le poids de son corps.
" - Je peux me mettre debout, mais va falloir que tu m'aides.."
Quand il était sorti avec Maddie, le changement du fauteuil au siège passager n'avait pas été trop compliqué parce que c'était sensiblement la même hauteur, là le plus compliqué ça allait être de se hisser à la hauteur des sièges. Debout, sur ses deux jambes, il se tenait à ses accoudoirs avant que de s'appuyer contre la carrosserie de la voiture tout en faisant attention de ne l'abîmer.
L'ancien sportif ne pouvait s'empêcher à chaque fois qu'il était à bord d'un véhicule tel qu'une voiture, un bus, un camion ou qu'importe autre véhicule à quatre roues, de se sentir angoisser. Il revoyait son accident, même s'il n'en avait aucun souvenir psychologiques, il ne pouvait s'empêcher de penser que c'était dans une même situation que sa vie avait basculé. Il était donc peu confiant lorsqu'il s'agissait de grimper à bord de tels véhicules. |
| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Mer 14 Fév 2018 - 16:49 | |
| Tu ne t’attendais pas à ce que ce début de rencontre se déroule, presque normalement. Tu ne vas pas te plaindre, bien sur, mais t’es surpris quand même. Tu supposes que le mec s’est peut-être remis en question. Face à ton pick-up et au souci qui s’impose à vous, tu laisses sortir une petite vanne. T’as bien compris que c’est un sujet sensible pour lui, mais tu espères que ça détendra l’atmosphère. Puis sinon, tant pis, tu vas pas chialer parce qu’il se sera vexé. Mais contre toute attente, il prends ta vanne comme tel, et sa réplique te laisse pantois. Une remorque ? T’y a pas pensé. Tu laisses un sourire en coin s’afficher alors que tu le regardes « T’as pas peur de foutre en l’air ton brushing comme ça ? » lui demandes-tu sur un ton plaisantin. C’est purement ironique bien sur, avec les trois poils qu’il a sur le caillou, ça risque pas. Il a même pas besoin d’un peigne avec sa coupe de cheveux. Tu regardes l’italien se dressait fébrilement sur ses jambes s’accrochant à tout ce qui pouvait l’aider à supporter son poids. Alors qu’il te dit qu’il a besoin de ton aide, tu vins aussitôt te placer à côté de lui attrapant son bras et le passant derrière ton cou. Tu tiens sa main dont le bras passe derrière ton cou, et de ton autre main, tu le soutiens pas la taille après avoir ouvert la porte du pick-up. Cet aide que tu lui donnes, c’est venu tout à fait naturellement. Tu fais des études d’infirmier, tu bosses en tant que secouriste et t’as aidé pas mal de tes compagnons d’armes blessés de la même façon sous le feu de l’ennemi, alors tu ne cherches même pas à réfléchir, ça te vient naturellement, même si vous ne vous appréciez pas. « Ca va, t’arrives ? Prends appui sur moi pour t’aider » t’enquis-tu en l’aidant à se glisser à l’intérieur. Une fois à l’intérieur du pick-up, tu le laisses s’installer plus confortablement. Tu supposes qu’il doit pas apprécié de se sentir autant diminué et qu’il cherche à faire tout ce qu’il peut faire tout seul, alors tu lui laisses cette liberté pour qu’il s’installe mieux, tu te contentes de fermer sa portière avant de rejoindre le siège conducteur et tu démarres. « Alors, t’as un problème avec ton handicap, comme ça? » suggéras-tu en mettant bien les pieds dans le plat. Tu ne pouvais que le croire vue comment il avait réagit durant la thérapie de groupe. Autant mettre les choses à plat de suite pour espérait pouvoir s’entendre un minimum par la suite, même si c’était pas gagné. «C’est quoi ton problème au juste ? Ton corps a peut-être perdu des facultés, mais tu es mentalement le même. En théorie… non ? » l’interrogea-tu avec un calme olympien. |
| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Mer 14 Fév 2018 - 21:39 | |
| Depuis son accident, Lisandro avait des jours où il était de bonne humeur et puis d'autres, où il l'était moins, tout comme d'autres personnes. À la seule différence, c'est qu'il commençait tout juste à faire un énorme travail sur lui-même, alors bien évidemment que ça ne se ferait pas du jour au lendemain, mais l'essentiel c'est déjà qu'il en ai pris conscience et qu'il fasse ce qu'il peut pour changer le cours des choses.
Et visiblement, sa nouvelle leçon commence avec Wyatt. Et elle n'est pas des moindres, bien au contraire, c'est même la plus compliquée. Garder son calme devant cet homme qui, lors de leur dernière rencontre, n'a pas hésité à jouer avec la corde qu'il savait sensible. Mais d'un autre côté, Lisandro était heureux de voir que son handicap ne le rendait pas différent aux autres de Wyatt, ça ne l'avait pas empêché de le frapper bien qu'il soit incapable de marcher. Et bien qu'il ai encore leur dernière rencontre en tête, il ne peut que le remercier de ne pas éprouver de pitié, comme si souvent les gens qui lui adressaient un regard. Fauteuil ou pas fauteuil, l'italien n'était qu'un homme parmi tant d'autres aux yeux du militaire.
" - T'en fait pas pour ça, je mettrais un bonnet ou une casquette que jattacherai pour ne pas être décoiffé. J'aimerai pas passé une heure et demi à refaire ma permanente."
Que lui arrivait-il ? Lisandro ne se reconnaissait plus, ce n'était pas lui tout ça. Ou plutôt si, c'était lui. C'était lui avant qu'il ne perde l'usage de ses deux jambes. Fut un temps où il avait été comme ça, le redeviendrait-il un jour ? Il l'espérait au plus profond de lui-même.
Vient alors le moment qu'il redoutait tant, celui où il allait devoir demander de l'aider pour grimper dans le véhicule de Wyatt. Sans son aide, il lui serait impossible de monter, c'était une certitude. Alors ce dernier se crampona à ce qu'il pouvait, avant d'être surpris par le geste quasiment naturel de son interlocuteur. L'image qu'il avait de lui et ce geste qu'il avait eu à son égard étaient si opposés. Finalement, il est très certainement comme lui. À se cacher derrière un masque pour ne pas montrer ses faiblesses. Sans rien dire, il se laissa aider et lorsqu'il fut enfin installé, il se félicita de ne pas avoir repousser l'aider de quelqu'un, et encore plus celle de Wyatt.
Le moteur se mit en route et le silence régnait dans l'habitacle, du moins avant que le jeune homme ne prenne la parole de manière très franche et directe, ce qui en soit, n'étonnait pas l'italien. Jugeant sa question, il se perdit quelques temps dans ses pensées avant que celui-ci ne poursuive et prononce cette phrase qui était, on ne peut plus réelle. Rien n'avait changé, Lisandro était le même, dans son esprit, rien n'avait changé, mais l'usage de ses jambes l'avait perturbé au plus haut point, peut-être que le fait d'être sportif professionnel avait aussi joué son rôle dedans.
" - En théorie oui sans doute.. Sauf quand tes jambes sont ton outil de travail. J'étais footballeur professionnel, j'ai toujours vécu que pour le sport, et cet accident m'a enlevé bien plus que le simple usage de mes jambes. J'y ai tout perdu. Ma passion, ce qui me faisait vivre mais également mon autonomie."
Pourquoi se confiait-il à lui de la sorte ? Il n'en savait trop rien, c'était sorti naturellement en vérité, il n'avait pas réfléchi avant de formuler ses propos et c'était peut-être ça qui le surprenait le plus. Il venait de mettre des mots sur sa douleur, il était finalement peut-être en bon chemin pour sa guérison. Wyatt y était peut-être pour quelque chose. Peut-être même que le psy avait eu raison de les mettre ensemble.
" - Et toi, qu'est-ce qui t'amène là ? L'armée a laissé des traces sur toi ?"
Le conducteur venait de le questionner, il avait le droit de la lui retourner non ? Et puis s'il n'en avait pas le droit, il le prenait tout de même. |
| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Jeu 15 Fév 2018 - 22:42 | |
| Tu fais ce que tu peux pour tenter de maintenir une atmosphère propice à la légèreté. Vous pouvez p’tre pas vous blairez, et tu feras le minimum d’effort vis-à-vis de Lisandro pour ne pas lui cogner la tête contre le mur. Contre toute attente, vous parvenez même à blaguer ensemble, ce que tu n’imaginais pas du tout en venant le chercher. « Waw. T’as le sens de l’humour on dirait. » lui fis-je remarqué narquois. Une fois dans la voiture, pendant que tu conduis, il répond à ta question avec honnêteté, tellement que tu restes un peu con. Tu t’attendais limite à ce qu’il t’envoi chier. Qu’il te dise que ça ne te regardes pas, quelque chose comme ça. Au lieu de ça, il t’avoue des choses presque personnelles, comme s’il se mettait à nu et ça te déstabilise un peu, parce que tu ne t’attendais pas à ça. Toutefois, tu restes compréhensif et tu lui dis après un moment de silence. « Je comprends mieux maintenant. » souffles-tu avec calme. « Pourquoi c’est un sujet aussi sensible. Je… ne voyais pas ça comme ça. Footballeur professionnel hein? C'est sur que c'est embêtant de ne pas pouvoir tenir sur tes jambes avec une telle carrière professionnelle. Mais, pour ce qui est de l'autonomie, ce n'est qu'une question de temps, ça ne t'empêchera pas d'être autonome contrairement à ce que tu crois.» avoues-tu doucement. Pourtant, tu sais ce que c’est que de vivre avec des traumatismes physiques. Ce sont des choses que tu vis toi aussi au quotidien et au final, vous n’êtes pas tant différents lui et toi. La seule véritable différences, c’est que tes blessures ne sont que des cicatrices immondes qui ne t’empêchent pas de me servir de tes jambes et ne t’handicapent pas comme c’est le cas de Lisandro. - Lisandro a écrit:
- " - Et toi, qu'est-ce qui t'amène là ? L'armée a laissé des traces sur toi ?"
Tu restes silencieux un moment. Tu n’arrives pas à me confier à un psy, alors à quelqu’un avec qui tu ne t’entends pas. C’est… difficile. Mais, il a pris sur lui pour te parler de son problème, alors tu décides de prendre sur toi à ton tour et de rassembler ton courage pour lui avouer sans quitter la route des yeux. « Lors de mon dernier déploiement, mon unité est… tombée dans une embuscade. J’ai été capturé, torturé et… » dis-tu en te retenant pour ne pas lui dire que tu avais été enterré vivant. C’était tellement difficile d’aborder ce sujet. Ma voix fébrile termina « Enterré vivant. » marmonnes-tu douloureusement. « J’ai… survécu mais… tu as pu voir quelques-unes des séquelles que ça m’a laissé lors de la thérapie de groupe » lui dis-tu en tentant de prendre un air dégagé. Tu veux éviter de montrer à quel point tu es affecté par tout ça. T’en souffres, mais t’as trop honte pour le montrer. Honte de quoi au juste ? De te sentir faible face à cette situation… |
| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Sam 17 Fév 2018 - 13:51 | |
| Lisandro ne voyait clairement pas leur rendez-vous se transformer de la sorte, et pourtant, il était en train de faire le plus dur, c'est-à-dire ce travail sur lui-même. Prenant sur lui, il essaya de voir au-delà de son handicap pour la première fois. De l'humour ? Il en avait eu à une époque, avant de tout perdre, y compris l'usage de ses jambes. Alors il s'était promis à lui-même que cette sortie avec Wyatt serait le début d'une nouvelle ère, qu'il allait essayé d'avancer et voir ce qui se trouve devant, ce qui n'était guère facile puisqu'il était resté indéfiniment dans le passé, sans entrevoir une lueur d'espoir quant à son futur.
Jouant sur les mots, essayant de paraître décontracté pour au final cacher cette nervosité qui s'était emparé de lui. Il finit par se confier à lui de manière totalement imprévue. Même lui ne s'attendait pas à être aussi franc avec lui, surtout après leur première rencontre, mais quelque chose l'avait poussé à l'être, peut-être que c'était une bonne chose après tout.
Redoutant quelque peu la réponse du conducteur, il préféra ne pas affronter son regard, mais simplement perdre le sien dans le paysage qui défilait au travers des vitres du véhicule. Au moins, désormais Wyatt comprenait pourquoi Lisandro avait tant de mal à accepter son handicap, parce qu'il n'avait pas seulement perdu l'usage de ses jambes, il avait bien plus, comme vivre de sa passion mais également son autonomie.
" - Quand tu passes un an dans le coma avant de te réveiller et de te rendre compte que quasiment tout tes amis, enfin ceux que tu considérais comme tel, tout comme ta copine t'ont lâché en apprenant que tu ne remarcherais jamais, rien que ça suffit à anéantir quelqu'un. Et c'était sans compter que si je voulais rentrer chez moi, je devais accepter d'avoir une personne à domicile. Est-ce que tu crois vraiment que c'est être autonome que de se faire doucher par une femme ? De se laisser faire parce que tu n'as pas d'autres moyens et que tu es trop diminué ? Je suis pas certain qu'on puisse qualifier ça d'autonome.."
En vérité, c'est cette idée d'être diminué qui complexait l'ancien sportif. Comme la fois où un ami était venu chez lui et avait dû s'occuper de tout, parce que l'italien en était incapable. Quel genre d'amis il était ? Rien que d'y penser, il ressentit une colère monter en lui, mais il essaya de la contenir tant bien que mal. D'autant plus que cette colère était dirigé comme lui-même.
En attendant qu'il lui réponde, le basané se perdit rapidement dans ses pensées, et pas forcément les plus joyeuses, mais lorsqu'il entendit la voix de son interlocuteur, son regard se tourna immédiatement vers lui, comme s'il était surpris de l'entendre à sa question. Il ne s'y attendait pas vraiment. Comme quoi il y avait des progrès de chaque côté, finalement ils allaient peut-être finir par devenir amis !
Il écouta avec attention son récit avant de sentir son coeur se serrer. Lui qui avait chercher à mettre fin à ses jours parce qu'il souffrait trop, alors que dans le même temps, cet homme s'était battu pour rester en vie. Il se sentit soudain minable mais n'en dit rien. Il reposa son regard sur la route qui défila avant de lui répondre.
" - Je pense que n'importe qui aurait réagi comme toi.. Mais vous n'avez pas de soutien psychologique quand vous rentrez de mission difficile ?"
Il n'y connaissait rien après tout, il était peut-être loin de la vérité, mais désormais Wyatt était là pour l'éclairer et lui expliquer comment ça se passait si toutefois il l'acceptait. Sentant quelque chose dans sa voix, le jeune italien se permit d'ajouter.
" - Tu sais.. Tu n'as pas à te sentir coupable, à te sentir faible, ce qui t'es arrivé, c'est quelque chose qui marque une personne à tout jamais, tu ne peux pas faire comme si de rien n'était.. Et tu es déjà très courageux d'avoir abordé le sujet qui ne doit pas être facile.."
Oui c'était sa manière de le remercier de s'être confié à lui. |
| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Mar 20 Fév 2018 - 18:16 | |
| Le psy ne vous a pas laissé le choix. Soit vous faites ce travail ensemble, soit vous retournez tous les deux en hôpital. C’est pour ça que tu fermes ta gueule et que tu prends sur toi d’ailleurs, sinon ça fait longtemps que t’aurais arrêté d’obéir à ce sadique de doc. - Lisandro a écrit:
Quand tu passes un an dans le coma avant de te réveiller et de te rendre compte que quasiment tout tes amis, enfin ceux que tu considérais comme tel, tout comme ta copine t'ont lâché en apprenant que tu ne remarcherais jamais, rien que ça suffit à anéantir quelqu'un Alors que tu viens de démarrer, tu ralentis pour pouvoir le regarder. Tu crois un moment qu’il plaisante, qu’il te fait marcher, mais il a l’air tellement sérieux que ça t’en bouche un coin. « Déjà, des amis qui te lâchent à la moindre épreuve difficile que tu traverses, excuses moi de te dire ça, mais ce n’est pas des amis. » lui rétorquas-tu avec franchise. Et tant pis s’il le prend mal. Tu as du mal à comprendre comment il peut mentionner ces personnes avec ce terme. Tu te rends compte que finalement, tu as eu de la chance à l’armée. L’esprit de camaraderie est suffisamment fort pour soutenir et épauler ceux qui en ont besoin, en général. « Maintenant, vois le bon côté des choses, c’est que maintenant, tu sais réellement sur qui tu peux compter. Tu sais qui t’apprécies pour ce que tu es vraiment.» lui fais-tu remarquer. Bon, c’est sur que s’il est tout seul parce que y a tout son entourage qui lui a tourné le dos, t’es dans la merde. Ca voudrait dire que personne ne tenait suffisamment à lui pour l’aider dans un moment difficile. - Lisandro a écrit:
- Et c'était sans compter que si je voulais rentrer chez moi, je devais accepter d'avoir une personne à domicile. Est-ce que tu crois vraiment que c'est être autonome que de se faire doucher par une femme ? De se laisser faire parce que tu n'as pas d'autres moyens et que tu es trop diminué ? Je suis pas certain qu'on puisse qualifier ça d'autonome
Tout en regardant la route, tu ne peux t’empêcher d’avoir un léger sourire en coin. Pour autant, ce n’est pas moqueur. Tu te rends compte que Lisandro est tellement focaliser sur son impression d’être diminué qu’il a oublié qu’il pouvait mener une vie normale avec un peu d’entraînement. Du moins, une vie aussi normale qu’on peut l’imaginer en fauteuil. «Tu es un peu pessimiste non ? » souffles-tu dans un constat sans appel. « C’est tout nouveau pour toi mais… comment crois-tu que vivent les autres paraplégiques ? » lui demandes-tu en gardant ton regard rivé sur la route. « Quand tu auras accepté ton handicap, tu pourras enfin progresser et avoir un apprentissage adéquat. Apprendre à te déplacer, à te laver, à t’habiller sans l’aide de personne… toutes ses choses que tu ne penses pas pouvoir faire seul… C’est possible, faut juste avoir le bon apprentissage.» lui révèles-tu avec calme, « Ton appartement peut-être aménagé pour te permettre d’évoluer en totale autonomie aussi que ce soit la salle de bain, la cuisine… » dis-tu en lui jetant un regard en biais. Comment tu sais tout ça ? Combien de tes camarades sont revenus du front avec une jambe en moins, voir les deux ? Parfois même sans bras… Alors certes, tu ne vivais pas le même drame que lui et tu ne pouvais pas comprendre parfaitement ce qui lui traverser l’esprit, mais tu savais qu’il avait toujours des solutions à sa disposition, encore fallait-il qu’il le veuille. Tu n’avais pas vraiment envie de te confier sur ce que tu avais vécu. La seule raison pour laquelle tu as fait l’effort, c’est bien parce qu’il a accepté de parler de son problème. Peut-être que finalement, le psy n’est pas totalement un enfoiré psychopathe et que ce binôme que vous formez va peut-être donner quelque chose de pas trop mauvais finalement. Tu restes quand même sur ta réserve vue le premier souvenir que tu gardes de Lisandro, mais s’il est aussi abîmé que toi par la vie, tu comprends ses réactions. - Lisandro a écrit:
- " - Je pense que n'importe qui aurait réagi comme toi.. Mais vous n'avez pas de soutien psychologique quand vous rentrez de mission difficile ?"
« Pourquoi penses-tu que je sois dans ce groupe de soutien en plus de mes rencontres hebdomadaires individuelles avec le psy ? » lui rétorques-tu sans agressivité. « Je supposes que je peux dire qu’il y a eu un soutien psychologique… après… Est-ce que c’est efficace ? C’est surtout ça, la question qu’il faut se poser. » souffles-tu en haussant doucement les épaules, presque blasé. « Et si tu veux mon avis… Je ne vois pas comment une personne qui… N’a jamais quitté son bureau et n’a pas vécu ce que j’ai… Ce que mes camarades et moi avons vécus, je ne vois pas comment on peut nous aider à… aller de l’avant. » dis-tu le regard assombrit par un voile de douleur alors que ta gorge se serre. - Lisandro a écrit:
- " - Tu sais.. Tu n'as pas à te sentir coupable, à te sentir faible, ce qui t'es arrivé, c'est quelque chose qui marque une personne à tout jamais, tu ne peux pas faire comme si de rien n'était.. Et tu es déjà très courageux d'avoir abordé le sujet qui ne doit pas être facile.."
C’est tellement facile à dire, mais ne pas se sentir coupable, c’est pas facile à faire. Quand tu penses qu’une grande partie de ton unité et toujours flanqué dans cet enfer irakien. Ca t’énerve. Tu te sens tellement impuissant de ne pas pouvoir être avec eux. « Je ne me sens pas coupable… » dis-tu avec calme. « Je me sens surtout faible. Faible de ne pas réussir à surmonter… ça. » marmonnas-tu avec honte. « Mais c’est un sujet difficile a aborder parce que… Une partie de mon unité est toujours déployée là-bas et que je ne peux rien faire pour eux d’ici. » grinças-tu malgré toi. Il fallait peut-être être fou pour songer à repartir là-bas au front après avoir vécu un traumatisme aussi important. Pour autant, tu étais prêt à y retourner si on te le demandait, simplement pour être auprès de tes camarades dans les situations difficiles et aussi horribles que celles que tu avais déjà traversées. « Merci, mais… il n’y a rien de courageux là-dedans. » soufflas-tu en jetant un coup d’œil vers Lisandro avant de reporter ton attention sur la route. Ce serait quand même con d’avoir un accident maintenant ? - HJ - Question a écrit:
- HJ: ET sinon, on fait quoi du coup comme activité?
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| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Ven 23 Fév 2018 - 20:44 | |
| Lisandro remarque le regard de Wyatt lorsqu'il aborde son histoire, qu'il lui annonce que ses "amis" avaient quittés le navire dès qu'ils avaient appris pour l'état de Lisandro. Bien évidemment que ça lui avait foutu un sacré coup, en plus du fait qu'il devait accepter son handicap, alors qu'il s'imaginait déjà mourir avec le ballon au pied. Tellement de choses avaient changé depuis cet accident, des choses qu'il ne souhaiterait à personne, pas même à ses pires ennemis, à supposer qu'il en ai évidemment.
Quand Wyatt s'exprima, il ne pouvait tout simplement pas le contredire parce qu'il savait qu'il avait raison. Quel ami digne de ce nom lâcherait quelqu'un sous prétexte qu'il devient handicapé ? Personne. Enfin, les vrais amis en tout cas. Après, il ne peut pas leur en vouloir, comment aurait-il réagit si la situation avait été inversé ? Il ne pouvait pas le dire, mais il est vrai que la situation pouvait en effrayer plus d'un.. Une fois de plus, Wyatt avait raison, dans son malheur, il savait au moins sur qui il pouvait désormais compter, et Daemon en faisait partie. En contrepartie, Lisandro avait été un vrai salaud avec lui, et ce n'est que maintenant qu'il s'en rendait pleinement compte, non pas qu'il n'en avait pas conscience, mais simplement, se l'avouer était plus compliqué que de l'assumer. Il ne devait pas le perdre, c'était le seul qui avait traversé avec lui cette épreuve, il lui devait bien plus que tout ce qu'il lui avait donné jusqu'à maintenant. Il se promit de changer la donne.
Il haussa les épaules après son nouveau discours. Oui il était pessimiste, il n'avait aucune confiance en lui, et le fait que cet accident soit arrivé à cette période n'a rien fait d'autre que de le réduire à se voir d'une manière encore plus négative qu'auparavant. Bien qu'il n'avait jamais eu une grande estime se lui-même.
" - Comme tu viens de le dire il faut que je l'accepte.."
Et pour le moment, clairement il n'en était pas à ce stade là. Réussir à aborder le sujet c'était déjà un grand pas, peut-être qu'il allait continuer sur sa lancée, mais pour le moment, chaque chose en son temps, s'il y allait trop rapidement il risquait de se démoraliser et dans ces cas-là tous les efforts qu'il aurait fait seraient réduits à néant.
" - Ma maison est déjà aménagée pour mais.. J'ai l'impression que c'est plus chez moi, dès que je rentre dans cette maison j'ai comme l'impression d'entrer chez un étranger c'est très.. perturbant."
Et frustant aussi.
Mais il allait devoir s'y habituer, il ne remarcherait probablement jamais, il devait donc s'habituer à la disposition des lieux parce que c'était chez lui et que ça ne changerait pas jusqu'à temps qu'il décide de vendre sa maison pour aller ailleurs, ce qui n'était pas dans ses projets actuels, même si ce n'était pas les fonds qui lui manquaient. Et pourtant, Daemon qui avait arrangé la disposition de certains meubles avant que les travaux soient fait, lui avait dit que l'âme de sa maison resterait la même, seulement il fallait une fois de plus qu'il retire les oeillères qu'il s'était mit.
Assez parlé de lui, désormais la conversation était orientée vers le conducteur du véhicule. Lisandro avait joué le jeu, il s'était confié à lui, c'était déjà un énorme progrès, il espérait simplement que tout ne soit pas réduit à néant parce que Wyatt ne désirait pas coopérer avec lui. Au vu des confidences respectives qu'ils venaient de se faire, ils venaient sans doute de comprendre pourquoi le psychologue les avaient mis ensemble, et que malgré leur deux fort caractère, ils avaient bien plus en commun qu'ils auraient pu le penser dans un premier temps.
" - Non mais.. Par soutien psychologique, j'entends un vrai soutien.. Un genre d'ex militaire à la retraite ou quelque chose comme ça.."
Non pas que le psy qu'ils avaient était incompétent, seulement, comme l'avait fait remarquer le jeune homme, il n'avait en rien l'étoffe de comprendre ce qu'un militaire pouvait voir et endurer une fois sur le terrain. Même Lisandro était incapable de le savoir. Certes il pouvait imaginer les horreurs qu'il avait vécu, mais il ne serait jamais hanté par ces visions auxquelles il a été confronté, ce qui n'est pas le cas de l'homme à côté de lui.
Suite aux dernières révélations de Wyatt, l'italien comprenait mieux la colère qui l'animait et dont il avait été victime lors de leur première rencontre. Et maintenant, avec le recul, il ne pouvait pas lui en vouloir, tout comme il espérait qu'il ne lui en veuille pas pour la manière dont il s'était comporté avec lui. Le basané sentit son coeur se serrer en entendant les dernières mots du militaire.
" - Je sais pas si ce que je vais te dire t'aidera mais.. Je ne me doute pas de la souffrance que tu as dû endurer, des horreurs que tu as vu, et personne ne peut se mettre à sa place à part s'il l'a également vécu, mais.. Tu n'es en rien faible, et ton équipe, tes camarades seraient fiers de toi, j'en suis persuadé. Au fond, t'es pas un mauvais mec et je ne m'en suis pas rendu compte la première fois, mais maintenant avec le recul et ce que je sais, je comprend mieux tes agissements et.. Je m'excuse.."
Tu peux toujours t'excuser d'avoir été con, de t'être comporté comme un connard, ça ne changera rien à ce qui s'est passé !
" - Après toutes ces confessions.. Que dirais-tu d'un cinéma ? Enfin, je sais c'est un peu con comme idée. Si t'as envie d'autre chose, je suis partant, enfin.. Dans la limite du possible.." fit-il tout en se rappelant qu'il n'était pas validé et que les activités étaient largement diminués pour lui.
- HRP:
J'ai proposé un ciné, si t'as d'autres idées, n'hésite pas .
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| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Dim 25 Fév 2018 - 12:45 | |
| Tu ne passes pas par quatre chemins. Tu aurais pu y mettre des formes dans ton discours, ce que tu aurais sans doute fait si Lisandro avait été ton ami. Mais votre première rencontre houleuse et les textos qui ont suivis ont eus raison de ta gentillesse habituelle. Parce qu’en général, tu es plutôt doux et patient avec ceux qui t’entourent. Avec l’italien, tu ne te donnes pas cette peine, même s’il semble avait décidé de calmer le jeu de son côté. Et puis, ne pas prendre de gant peut avoir des conséquences bénéfiques, peut-être que Lisandro y réagira. Tu as visiblement mis la main sur son problème, sans même le vouloir. Il n’accepte pas cette situation. Tu le comprends, surtout maintenant que tu sais que ses jambes étaient ses instruments de travail. Le retour à la réalité à du être un choc particulièrement dur à encaisser à sa sortie de coma. Mais bon, il est temps qu’il aille aussi de l’avant. « - Ce n’est pas simple à accepter, c’est sur. Mais tu crois que c’est sain pour toi de vivre constamment tourner vers le passé ? » lui demandes-tu finalement, sans quitter la route des yeux. « Tu n’as plus l’usage de tes jambes, mais pour autant, ta vie continue non ? » ajoutes-tu avec calme, bien que tu trouves ta remarque assez ironique. Tu lui dis que ce n’est pas sain de vivre dans le passé, car tu connais bien la problématique. La grande différence entre lui et toi, c’est que toi, tu veux aller de l’avant mais ton esprit ne le veut pas. C’est pour ça que ton SPT parvient à prendre le dessus sur tes motivations. Mais si tu le pouvais, tu ferais tout ce que tu pourrais pour vivre un semblant de vie normal, ce que tu fais au mieux, même si parfois, tes réactions sont disproportionnées et violentes. Tu peux pas y arriver à tous les coups. « Dans c’est cas là, déménage ? » suggères-tu avec calme. « Trouves toi un nouvel appart que tu aménageras, histoire de partir à zéro. » argumentes-tu avant de rajouter « C’est une façon comme une autre de… d’aller de l’avant et de laisser derrière les souvenirs qui te rappelle comment tu étais avant l’accident et aussi, tout ceux qui t’ont tournés le dos » dis-tu avec calme. « J’en sais quelque chose » clôtures-tu en te rappelant que toi aussi tu avais déménagé pour tourner la page. « Je vivais sur une base militaire lorsque j’étais en permission. A mon retour, lorsque j’ai pu quitter l’hopital, c’était difficile d’être dans cet appartement. J’ai décidé de déménager. Bon, la grande différence, c’est que moi, j’suis parti vivre à quinze mille kilomètre de chez moi, mais, c’est surtout le changement d’environnement qui m’a fait du bien. Ne plus être dans cet appartement ou finalement, je ne me sentais plus chez moi. Un appartement sur une base militaire alors qu’on est plus apte à être en service… c’est douloureux. Ca me rappelait constamment ce que j’étais et ce que je ne suis plus. » lui expliquais-tu pour qu’il comprenne ou tu voulais en venir. La remarque de Lisandro est pertinente. Mais toi, tu souris doucement. Tu ne te moques pas, car beaucoup font les mêmes erreurs sur ce fond. Tu fais non de la tête et tu justifies pourquoi ce n’est pas le cas. « Ce n’est pas une solution fiable ou meilleure. En réalité, on peut vivre exactement la même expérience traumatisante et pour autant, ne pas avoir les mêmes réactions. Les risques d’une telle thérapie on va dire, sont plus graves que celle d’une thérapie normale. » ajoutes-tu doucement, « du moins je le suppose. » fronces-tu les sourcils après réflexion. « Ne pas réussir à se relever c’est déjà pas facile à accepter, mais en plus, voir des collègues réussir à surmonter le traumatisme alors que toi tu échoues, t’imagines bien le moral. » tentes-tu de lui faire comprendre. « Personnellement, je n’aurais pas aimé en arriver à cette thérapie, ça m’aurait plus donné envie de me foutre en l’air que de vouloir m’en sortir… » commentes-tu avec honnêteté, même si tes mots sont très fort. « Pour être honnête, c’est aussi pour ça que je suis venu ici. » ajoutes-tu sur le ton de la confidence. « Mon père et mon grand-père sont tous deux des militaires » avoues-tu avec hésitation. « Je ne me suis jamais entendu avec eux, mais… A mon retour du front, mon père et venu plusieurs fois à l’hôpital. Je suppose que ça partait d’une bonne intention, mais tous ses mots censés être réconfortant, ça me donnait plus envie de me jeter par la fenêtre de ma chambre que de les suivre. » ricanes-tu pour tenter de mettre un peu de légèreté dans cette conversation si lourde. « Et honnêtement, parler de mon expérience à un soldat retraité, ça pourrait aussi lui rappeler des souvenirs douloureux… Finalement, ça ferait probablement plus de mal que de bien pour les deux personnes. » ajoutes-tu en haussant les épaules. Alors que tu lui as raconté tout ça, il s’excuse pour son comportement à la thérapie. Tu souris un peu blasé. T’as toujours l’impression que lorsque les gens connaissent un peu ton vécu, il change de point de vue sur toi par pitié. C’est toujours difficile à vivre et à voir les choses autrement dans ses conditions. « Merci » dis-tu doucement alors qu’il te dit que tu n’es pas faible. C’est sympa de sa part, même si tu gardes cette impression bien ancrée en toi. « Excuses acceptées. » souris-tu « Et je suppose que… je n’aurais pas du te rappeler ton handicap avec autant de cynisme, donc je te présente aussi mes excuses pour ça. » ajoutes-tu après un temps de silence. « Même si tu m’as cherché sur le moment. » lui rappeles-tu avec cynisme afin de le taquiner un peu. Surtout que tu avais une bonne excuse pour ton retard. Et puis, finalement, ce n’est peut-être pas un mal d’être en binôme avec lui. Tu lui en as plus dis en dix minutes qu’en un an chez ton psy. « Je tiens juste à te dire que… Ce n’est pas parce que tu es dans un fauteuil que je te remettrais pas en place lorsque je trouverai que tu le mérites. » lui dis-tu en lui jetant un regard en biais. « Si les autres prennent des gants avec toi depuis ton accident, sache que pour moi, fauteuil ou pas, ça ne change rien. Tu me frappes encore une fois, je peux t’assurer que je n’hésiterais pas à te le rendre au centuple… Stress Post-Traumatique ou pas. Je te botterai le cul avec plaisir. » lâchas-tu sur un ton mi-sérieux, mi amusé. Au moins, il savait que tu n’allais pas agir différemment qu’avec un autre, à cause de sa condition physique. « Et vas pour le ciné. Je pense qu’on a suffisamment parlé de nos emmerdes pour la journée… » admets-tu en était soulager de ne pas passé une demi-journée à parler de vos traumatismes. « Y a quoi comme films à l’affiche ? Je crois que ça fait… 16 ans que j’ai pas mis les pieds dans un cinéma. » souffles-tu en réfléchissant quelques secondes. |
| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Sam 3 Mar 2018 - 12:46 | |
| Il est vrai qu'il y a une chose que le jeune homme a beaucoup du mal à supporter, celui qu'on lui accorde de la pitié et qu'on le traite comme s'il était fragile. Psychologiquement oui, c'est vrai il l'était, mais il le montrait pas, c'était même le contraire. Il était loin d'être démonstratif, il gardait tout au fond de lui, jusqu'à ce que ce soit trop compliqué pour lui et qu'il explose. Généralement, il le fait lorsqu'il est seul, pour ne pas montrer à quel point il est vulnérable malgré la carapace qu'il s'est construite.
Et même si les deux hommes sont loin d'être meilleurs amis, Wyatt ne lui a jamais fait de cadeaux, fauteuil ou non, et c'est ça aussi qu'il appréciait, le fait qu'il le traite comme quelqu'un de "normal", sans s'arrêter sur son handicap. Alors certes lors de leur première séance en commun, il n'avait pas supporté qu'il insiste avec autant de méchanceté et de cynisme sur son fauteuil, mais il le lui avait bien rendu. C'est peut-être de ça qu'ils avaient besoin tous les deux pour passer à l'étape suivante ? Quoiqu'il en soit, ils étaient désormais dans la même voiture, à se confier leur passé respectif et la raison pour laquelle ils avaient été forcé de participer à ces réunions, qui jusqu'alors étaient inutiles à leurs yeux. Finalement, elles n'étaient peut-être pas si inutiles que ça.
" - J'ignore si est sain, mais c'est la seule solution que j'ai trouvé jusqu'à maintenant parce que j'ai pas réussi à tourner la page."
C'est certain que la manière dont il vivait était loin d'être saine. Que ce soit avec son handicap ou même par rapport à son ex-petite amie, il vivait constamment dans le passé, ressassant sa gloire passée, ses succès mais surtout les échecs qu'il avait enchaîné depuis qu'il s'était réveillé dans ce fauteuil. Difficile à accepter après un an dans le coma, l'annonce a été plus que brutale et il n'avait pas eu le soutien nécessaire pour survivre à cette épreuve. Il avait même tenté de mettre un terme à ses jours, mais ça, il ne le dirait sans doute jamais à Wyatt. Lui qui mettait sa vie en danger, tandis que Lisandro avait voulu lâchement mettre un terme à la sienne pour éviter d'affronter la réalité en face.
Le jeune homme écouta attentivement l'idée proposée par le conducteur du véhicule. Déménager ? Ça pouvait être une solution comme une autre, il n'avait pas tord, bien que l'italien n'y ai jamais véritablement songé jusqu'à aujourd'hui. Cette maison c'était tout ce qu'il avait quand il passait ses journées sur le terrain, en rentrant, il retrouvait son havre de paix. Mais aujourd'hui, ce même havre de paix s'était transformé en une prison qui le maintenait dans le passé. Tous les souvenirs qu'il avait dedans était lié à sa période d'avant l'accident, si bien qu'il se sentait à peine chez lui, tous les souvenirs lui sautaient au visage et ça le faisait encore plus souffrir. Dans l'optique où il voulait aller de l'avant, les fantômes de sa maison l'empêchaient de tourner réellement la page pour quelque chose de meilleur.
Lisandro comprend parfaitement ce qu'évoque Wyatt. Il est vrai, que ce soit du point de vue militaire ou non, face à une situation X, des individus peuvent réagir différemment, on ne peut jamais vraiment prédire comment telle ou telle personne va réagir, et c'est exactement ce qu'est en train d'expliquer l'ancien militaire.
" - Oui je comprends ce que tu veux dire, tu as voulu les préserver autant que tu as voulu te protéger toi-même. Après il est clair que si tu te sens plus à l'aise, même si tout est relatif, dans une thérapie comme celle-ci alors, il vaut mieux que ce soit dans ce sens, plutôt que ce soit le contraire."
Une pensée passa dans l'esprit de l'ancien sportif, finalement le psychologue n'avait peut-être pas eu tord de les mettre ensemble. Il ignorait ce qu'il en était pour Wyatt, mais le concernant lui, il en avait dit bien plus qu'au court de ses thérapies en face à face avec le spécialiste. Il n'avait jamais réussi à aborder le sujet de son handicap, et il savait au fond de lui, que tant qu'il n'arriverait pas à surmonter ça, il restera à tout jamais bloqué dans le passé.
Alors qu'il continue de suivre la route des yeux, l'italien lui lance un furtif regard, comme pour distinguer les traits de son visage, il savait bien que cette conversation était exceptionnelle, aussi bien pour l'un comme pour l'autre, ils sont loin d'être du genre à se confier comme ça, juste pour libérer le poids qu'ils ont sur le coeur. C'est la raison pour laquelle le jeune basané estime qu'il est temps pour lui de s'excuser pour son comportement lors de leur première rencontre, mais aussi pour ne pas avoir été très coopératif, mais ça, il ne lui dit pas.
" - On est quitte alors, tu m'as cherché, je t'ai cherché. Un partout, balle au centre." fit-il en émettant un rire incontrôlable.
Il est vrai qu'ils s'étaient tous les deux aventurés sur des terrains minés, et ce sans mauvais jeux de mots, ils en avaient payé les conséquences chacun de leur côté.
" - Tu vas dans doute trouver ça étrange mais.. Tant mieux ! Je n'aime pas qu'on me traite comme si j'étais différent, j'ai l'impression d'être différent et cette sensation est de plus en plus pesante.. Alors ne prend pas de gants, même si tôt ou tard ça risque de faire des étincelles, on sait tous les deux à quoi s'en tenir. Je tiens également à t'annoncer que si tu t'avises à faire ce que tu as fait lors de notre première rencontre, ne t'étonne pas si tu te prends des coups. C'est donnant donnant. Je ne te provoque pas, tu ne me provoques pas."
Il y avait dans sa voix une sorte de défi. Le défi d'oser le provoquer et ainsi déchaîner sa colère. C'est vrai après tout, si Wyatt le provoquait, il ne voyait aucune raison de ne pas le faire en échange, pour se protéger. C'était son mécanisme de défense.
" - Je ne saurai même pas te dire quand est-ce que remonte la dernière fois que j'ai mis les pieds dans un cinéma. Je crois qu'en vérité j'y ai jamais vraiment été, en tout cas, si c'est le cas, je n'en garde aucun souvenir."
En même temps, il ne se souvenait de pas grand chose de son enfance. Ou plutôt, il ne voulait pas s'en souvenir. Il avait vécu sans ses parents et ce n'est pas vraiment la meilleure façon de débuter une vie dans les meilleures conditions.
" - T'es plutôt thriller, courses de voiture ou comédies romantiques ?"
Bien évidemment, il avait fait exprès de mettre l'accent sur cette dernière proposition, il savait bien que ce n'était sans doute pas son domaine favori, mais après tout, il pouvait bien le taquiner non ? Si on lui avait dit lors de leur première rencontre qu'il finirait presque par apprécier le militaire, il aurait dit à la personne en question qu'elle était folle, et pourtant, maintenant qu'il avait appris à le découvrir, il l'appréciait presque. |
| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Jeu 8 Mar 2018 - 0:12 | |
| Tu comprends qu’il ne veuille pas tourner la page, c’est peut-être trop tôt pour lui. Du moment qu’il y aille à son rythme c’est le principal. Enfin, tu dis ça mais tu sais très bien que tant qu’il n’arrivera pas à accepter son handicap, il fout ses chances d’aller de l’avant dans le décor. Tu lui as dis ce que tu penses, maintenant il fait ce qu’il veut. T’es pas sa mère après tout. « Tu fais comme tu le sens de toute façon, y a que toi qui peut savoir ce que tu veux. Tant que tu te poses les bonnes questions, c’est le principal. » Dis-tu compréhensif, en restant bien à ta place. Lui seul pouvait savoir ce qu’il voulait faire maintenant et ce n’était certainement pas à toi d’être à ses côtés pour l’aiguiller ou pour le conseiller. Tu as pris le temps de lui exposer ta vision des choses. L’idée de devoir partager ton vécu et ton traumatisme avec un autre militaire. C’est quelque chose qui ne se partage pas aussi facilement. « Oh, ne te méprends pas. Je ne suis pas à l’aise avec cette thérapie non plus. Je pensais que c’était évident, non ? » lui révèles-tu conciliant alors que la voiture rentre dans le centre ville. « Je crois que… mon problème est que je n’accepte pas d’avoir un problème. » admets-tu après réflexion. « J’en suis parfaitement conscient mais… C’est une chose de le savoir et c’est une autre chose de l’accepter. » affirmes-tu en lui lançant un regard à la dérobé. « Finalement, je crois qu’on a aussi ça en commun. » Termines-tu en commençant à regarder autour de toi pour trouver une place ou te garer. Tu ne sais pas trop si c’est parce que vous êtes tous les deux des épaves, laissés sur le bas côté de la route comme des animaux blessés, mais t’as l’impression que toi et Lisandro n’êtes pas totalement différents en fin de compte. P’tre que ce connard de psy l’a compris aussi et que ce n’est pas un hasard qu’il nous a mis ensemble ? Tu commences à te poser sérieusement la question. T’es tiré de tes pensées par Lisandro qui, ironiquement emploi des termes liés au foot pour mettre à jour votre relation. Tu laisses un sourire narquois apparaître. Alors vous êtes des adversaires qui disputent un match ? De drôles d’adversaires dans ce cas. Tu crois bon lui rappelais que c’est lui qui a ouvert les hostilités. « Je te signale que c’est toi qui a cru bon de faire ton intéressant ce jour là. » lui balances-tu dans la tronche. « Je n’ai fait que, te remettre à ta place, puisque visiblement, personne d’autre n’a osé le faire. » lui dis-je en tournant pour tenter une chance de trouver une place dans une ruelle perpendiculaire à l’avenue principale. Tu devrais avoir honte de frapper une personne en fauteuil, pour autant, tu estimes qu’une personne à mobilité réduite ne doit pas être traité différemment d’une personne qui tient sur ses jambes. Si elle te frappe, elle doit s’attendre à recevoir des coups en retour. Ce n’est pas parce que lui se trouve en fauteuil qu’il doit être protégé de représailles. « Oh tu sais… Des coups j’m’en suis pris alors… C’est pas tes p’tits poings de gamin qui vont me faire peur. » le nargues-tu sans scrupules en lui adressant un sourire moqueur « C’est plutôt à toi de t’inquiéter de ce que je suis capable de faire si tu me frappes et que… Et que mon SPT prends le dessus. Y aura pas toujours quelqu’un pour intervenir. » Dis-tu le regard dans le vide. Parce qu’au final, c’est bien là ta crainte. Que tu en viennes à commettre l’inévitable parce que t’auras péter un plomb et que personne ayant les compétences de ton psy ne sera dans les parages. C’est ta hantise. «Jamais ?! Bordel ! Toi aussi t’as été complétement coupé de la réalité ? » t’exclames-tu en le regardant ahuri. Tu tournes toujours dans le quartier à la recherche d’une place. T’as pas le souvenir d’avoir autant galérer à te garder à Bowen. « Hey, par hasard mec, t’aurais pas une carte d’handicapé histoire de se garer sur une des places bleues ? » lui demandes-tu innocemment. Tu comprends qu’il te cherche avec sa question à deux balles. Tu laisses un moment de silence plané avant de répondre le plus sérieusement possible. « Comédie romantique. » dis-tu sans ciller, le regardant en biais. Quelques années auparavant, tu aurais sans doute répondu Thriller. Sauf qu’après ce que tu as vécu, tu n’as plus envie de voir des cadavres en divertissement. Après un long moment de silence, tu ajoutes « Courses de voitures. » avec un sourire en coin. « Enfin tant que ce n’est pas un film avec des cadavres, ou de guerre… ça me va. Tu as un préférence ? Attends laisse moi deviner ! Je crois qu’il y a un nouveau disney qui est sorti, c’est plus ton genre non ? » dis-je en haussant les sourcils. Parce que la guerre, Fuck, tu l’as assez vue comme ça et si c’est pour voir des merdeux d’acteurs jouer des soldats inébranlables loin de la réalité du terrain, plutôt te crever les yeux de suite. Tu perds pas non plus le nord pour le faire chier. Mais t’avoues que c’est donnant donnant. Il te cherche, tu le cherches. Sauf qu’à ce jeu là, ça va toujours trop loin en général ! |
| | | Invité | Sujet: Re: Il faut parfois faire preuve d'abnégation [Feat. Wyatt Buchanan] Mer 14 Mar 2018 - 9:22 | |
| Lisandro sait, grâce a ses séances avec le psy, ou alors parce qu'il est assez perspicace pour le deviner tout seul, que tant qu'il n'aura pas accepté son handicap, il restera enfermé dans son passé sans pouvoir s'en échapper. Les souvenirs de sa carrière brisée, ses amitiés qu'il pensait sincère et tout ce qu'il gardait au fond de lui et qui le faisait souffrir, ne ferait que sa guérison. Plus vite il tournera la page, plus vite il pourra entamer sa nouvelle vie, mais c'est souvent beaucoup plus facile à dire qu'à faire.
En entendant le militaire se confier sur la thérapie, sur le fait que finalement, il ne préfère pas avoir un ancien militaire face à lui, ou du moins, quelqu'un qui pourrait réellement comprendre ce qu'il a enduré ne le met pas plus à l'aise que ce psy qu'ils vont devoir se coltiner tous les deux, jusqu'à ce qu'on estime qu'ils sont aptent à ne plus avoir besoin de ces fichus rendez-vous. L'italien ne put s'empêcher de sourire, non pas pour se moquer de son interlocuteur, mais tout simplement parce qu'ils avaient beaucoup plus en commun qu'ils n'auraient pu le penser dans un premier temps. Il est évident qu'il y a une différence entre savoir que l'on a un problème et l'accepter, et Lisandro sait de quoi parle Wyatt. Finalement il est aussi dans cette étape là : l'acceptation de la chose. C'est sans doute la plus difficile et la plus longue, mais celles d'après doivent être plus simples à gérer. Du moins il l'espère, sinon il ne sortira jamais de ce cercle vicieux dans lequel il s'est enfermé depuis son accident.
" - Je crois que je commence à comprendre pourquoi le psy nous a mis ensemble.." fit-il en émettant un petit rire.
Il n'était peut-être pas tant con finalement, il semblait avoir anticipé les choses entre eux, peut-être que cette thérapie en duo leur ferait plus d'effets que celle individuelle qu'ils avaient respectivement avec ce même homme. Un nouveau sourire se dessine sur ses lèvres en se rappelant ce fameux jour de leur rencontre.
" - Alors, je dois avouer que j'ai commencé, mais je pense que s'il y a quelqu'un qui a provoqué l'autre, c'est quand même toi hein !"
Oui Lisandro lui avait fait remarquer qu'il était en retard, parce que lui-même ne supporte pas de l'être, et donc, il a du mal à accepté lorsque les autres le sont, mais suite à cette remarque, Wyatt n'a pas hésité à lui donner le petit surnom de "la roulette" et ce à plusieurs reprises. Donc finalement, ils sont quitte non ? Enfin aux yeux du basané, ils l'étaient et tant pis si ce n'était pas le cas.
La conversation reprend un ton un peu plus sérieux lorsque l'interlocuteur de l'ancien footballeur lui avoue qu'il n'a pas peur de recevoir des coups. Ça, il n'en doute pas, le contraire l'aurait étonné plus qu'autre chose, parce qu'en s'engageant dans l'armée, on doit envisager toute possibilité, notamment celles de faire face aux balles adverses quitte à y laisser sa vie. En revanche, il ne s'attendait pas à ce qui lui livre cette peur concernant son stress post-traumatique. Oui la première fois, le psy avait été là pour le protéger, sinon peut-être qu'il ne serait plus ici pour en parler aujourd'hui, mais après tout, il y a sans doute peu de personnes qui viennent le provoquer en lui assénant des coups non ? Mais dans la situation où il est, il est vrai, qu'un mot, un geste peut déclencher quelque chose. Et c'est de ça dont Wyatt semblait avoir le plus peur, ce qui pouvait se comprendre. Ne pas maîtriser son corps, ses gestes et sa colère c'est quelque chose qui peut effrayer quand on a été militaire et qu'on nous apprend à garder notre sang-froid en toute circonstances.
" - Tu sais, il ne faut pas penser au pire. Ça t'es arrivé une fois, mais j'y étais aussi pour quelque chose. Il faut que tu te dises que toutes les personnes présentes ici, ne sont pas là pour te blesser volontairement, que leurs gestes ne sont pas calculés pour te faire souffrir intentionnellement, que la vie est différente du champ de bataille. Tu es revenu à la civilisation normale, et ici, les gens sont différents de ce que tu as pu connaître sur le terrain. Quand tu auras assimilé tout ça, je pense que ton stress post-traumatique aurait déjà réduit, même s'il restera encore beaucoup de chemin à faire."
Lisandro ne put s'empêcher de hausser les épaules à la question, qui n'est était pas vraiment une de Wyatt. Avait-il été coupé de la vie ? En quelque sorte oui, il avait vécu que pour sa passion, et il n'avait pas pris le temps de grandir comme l'aurait fait un gosse de son âge. Il s'était mis dans le sport pour ne jamais en sortir la tête avant d'avoir cet accident qui remettait toute son enfance en question. Il allait devoir réapprendre non seulement à marcher, mais à découvrir les petits plaisirs de la vie qu'un homme de son âge devrait connaître.
" - Tu sais.. Le sport professionnel ça te coupe une bonne partie de ta vie.. Les entraînements, les matchs, les rendez-vous médicaux.. Il n'y a pas vraiment de place pour autre chose.. Si tiens." fit-il en balançant la carte sur le pare-brise afin qu'il puisse se stationner plus rapidement.
Lisandro ne pensait pas vraiment avoir besoin de cette carte un jour, jusqu'alors, à chaque déplacement, les personnes avec qui il était, trouvaient une place sans avoir besoin d'utiliser celles handicapées. Encore une fois, la situation lui montrait à quel point il était diminué et ça le ferait réfléchir de plus belle sur son avenir si toutefois il en avait encore un. Réapprendre à vivre lorsque l'on a dépassé la trentaine, est-ce que c'est encore faisable ?
" - Comment tu as deviné ? dit-il d'un air faussement étonné.
L'italien avait tellement peu regardé de film, que sa culture cinématographique était à faire. Mais dans l'immédiat, un film simple, sans prise de tête leur ferait sans doute du bien à tous les deux.
Une fois garé et entré dans le cinéma, ils regardèrent la liste des films proposés. Lisandro leva le doigt vers une des affiches.
" - Y'a ce film qui a l'air pas trop mal, un film d'action, peut-être qu'on pourrait se pencher sur celui-ci, à moins qu'il y en ai un autre qui te tente plus." |
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