| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| it’s a kind of a magic (naveen) | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: it’s a kind of a magic (naveen) Mar 16 Jan 2018 - 17:00 | |
| Le jet d’eau coule le long des courbes de la surfeuse. Elle apprécie se prélasser quelques instants sous la douche après avoir quitté sa combinaison et son maillot. Elle soupire doucement d’aise, il est vrai qu’en ce moment la saison bat son plein et beaucoup de personnes veulent dompter les vagues australiennes. Elle ne se plaint pas, elle se sent vivante à travailler sous ce beau soleil. Il y a bien pire comme métier après tout puis, ce n’est sans lui rappeler ses longues après-midi à surfer dans les rouleaux de Miami. D’un côté, elle a le cœur pincé à cette pensée mais après tout, c’était entièrement sa faute si elle en était arrivée là. La belle Jules ne s’autorisait pas le regret. Même si elle ignore la raison, elle sait que cela n’aurait pu être autrement, se contenant de prendre ce qu’elle a en face d’elle comme elle pourrait le faire quand ses doigts effleurent le papier. Elle finit par sortir de la douche. En allant dans sa chambre pour s’habiller, l’appartement semble si silencieux. Maxine doit être sortie ce soir, peu importe puisqu’elle non plus ne sera pas là ce soir. Ses collègues du bar de la plage, où elle travaille uniquement en période hivernale, ont organisé une soirée. Tout Bowen y est convié, elle ne peut manquer ça. Un body en dentelle noir de jai, un slim et une paire de sandales plates à brides tressées feront parfaitement l’affaire, les températures sont très estivales. Le soleil tombe sur Bowen. Elle a sorti Yako de sa cage, profitant qu’elle soit seule. Il a fallu qu’elle s’occupe les mains, griffonnant son animal de compagnie jouant à ses côtés. Ils étaient rares, les moments de calme dans la vie de Jules. Toujours dans l’hyperactivité, elle ne se reposait que trop peu souvent mais c’est ainsi qu’elle aimait vivre. Seulement, ces moments étaient une parenthèse de bien-être qu’elle s’offrait, ponctuellement. Elle lève soudain les yeux, se posant sur sa montre. Il était déjà vingt-et-une heures. Elle n’avait pas vu le temps passer, n’avait pas pris le temps de manger, elle replace l’animal dans sa cage. Attrapant sa veste et son sac à main, elle sort rapidement de l’appartement. En bas, elle ne prend pas le temps de prendre sa voiture et hèle un taxi au loin. Par chance, il semble venir en sa direction. Quand il s’arrête à sa hauteur, elle ouvre la portière et s’assoit à l’arrière, claquant la porte du véhicule derrière elle. Délicatesse, bonsoir. « Bonsoir ! » dit-elle en posant son sac à côté d’elle, avant de boucler sa ceinture. « Eastern District, près du Bar de la Plage, je vous prie. » Elle a le souffle légèrement saccadé tandis qu’elle enfile sa veste pour la forme. Elle dégage ses longs cheveux du col de sa veste tandis que le taxi démarre vers sa destination. Tout cela fait, elle pose son dos contre le siège, profitant de cet instant de répit pour regarder par la fenêtre. Seulement, ses pensées l’embarquent doucement. Finalement, un silence s’est installé dans l’habitacle. Un ange passe. Ne pouvant supporter une seconde ce silence de mort, elle prend la parole. « Je suppose que ce n’est pas la première fois de la soirée que l’on vous indique cette adresse, n’est-ce pas ? » dit-elle, d’un ton qui se veut confiant mais dans le fond, elle se tire les cheveux d’avoir une approche si maladroite. Avouez qu’il y a mieux, tout de même. |
| | | Invité | Sujet: Re: it’s a kind of a magic (naveen) Jeu 18 Jan 2018 - 12:58 | |
| La ville s’était montrée tranquille, maintenant que les festivités de Noël et de la nouvelle année étaient terminées. Si Naveen avait fait de nombreuses heures supplémentaires jusqu’à des heures pas possibles pendant le dernier mois, il connaissait maintenant un retour au calme qui avait quelque chose d’angoissant. Trop de temps, c’était aussi trop d’opportunités de penser. De se rappeler. Et les souvenirs de Naveen, quand ils se fracassaient dans sa tête comme des vagues devant lesquelles on dresse le drapeau rouge de danger, ils pouvaient se montrer ravageur. Malgré les deux années écoulées depuis le décès de sa famille, malgré ce premier anniversaire qu’il fêtait actuellement quant à son arrivée en sol australien, le cœur du syrien était loin d’être guéri. Le chemin vers la guérison était long, lent, périlleux. S’il avait parfois l’impression de faire un pas vers l’avant, c’était seulement pour reculer dès qu’il fermait les yeux le soir avant de s’endormir. Il avait beau se lier à des gens d’ici, Naveen, il avait beau avoir trouvé en Wyatt ou en Andeana de bons amis, il s’endormait à toutes les nuits en se remémorant que ce n’était pas chez lui, ici. Ça ne serait jamais chez lui, il serait constamment un étranger à sa propre vie, dorénavant. Travailler, c’était un peu sa manière de mettre de côté ses doutes, ses craintes, ce vide grandissant en lui. Ça avait beau ne pas être le job pour lequel il avait été formé, ça avait beau ne pas être la carrière pour laquelle il avait tant bossé, conduire ce taxi était devenu sa seule constante. L’intérieur du véhicule était un peu comme cet endroit où rien ne pouvait l’atteindre. Sa zone de confort ; confinée entre quatre murs d’aluminium. Il enchaînait donc les heures, Naveen, jour après jour, nuit après nuit, tout pour combler ce temps perdu qu’il voulait oublier. Ce soir déjà, quelques allers-retours de différents points de la ville jusqu’à la même destination : le bar de la plage. Les habitants s’agglutinaient autour du petit bâtiment aux allures nautiques, la musique se faisait entendre depuis le boulevard de l’autre côté et la demande pour des transports était grandissante. Certainement, sa nuit s’annonçait occupée. Il tournait pour la énième fois le coin d’une rue passante, quand une jeune femme le héla au loin. Elle eut de la chance qu’il l’entende, et qu’il discerne sa silhouette au loin lever le bras vers lui alors que le soleil se couchait derrière elle, ne la réduisant qu’à une ombre. Une douce ombre. Il s’arrêta tout juste à côté d’elle, et elle prit place à l’arrière sans ménager la porte à sa fermeture. « Bonsoir. » Lâcha Naveen en croisant son regard dans le rétroviseur. Elle n’était habillée que très légèrement, et peut-être le regard du syrien la gêna-t-elle, puisqu’elle enfila bien vite sa veste, après lui avoir indiqué la destination. Le bar de la plage ; une autre. « Bien. » Il hocha la tête, furtivement, avant de reprendre la route une fois qu’il eut entendu le bruit de la ceinture qui se boucle. La musique se faisait déjà entendre par la fenêtre ouverte, quand la jeune femme reprit la parole en brisant ce silence de mort. « Je dirais plutôt … la douzième. Il y aura beaucoup de gens, ce soir. Soyez prudente. » Peut-être était-ce le fait que malgré les nombreux mois passés ici, Naveen ne s’était pas encore habitué à la dichotomie entre la culture syrienne et la culture australienne quant à la place de la femme, et ses différentes libertés acquises. Ou peut-être était-ce son côté un peu plus paternaliste qui ressortait constamment, tout simplement. |
| | | Invité | Sujet: Re: it’s a kind of a magic (naveen) Dim 21 Jan 2018 - 10:46 | |
| Encore une soirée qu’elle allait passer dehors, à voir du monde, à rire et sourire. Elle est comme ça, Jules. Profiter de la jeunesse et de la chance d’être encore présente, à l’air libre et non à croupir au fond d’une cellule. Elle se dit que c’est une chance incroyable, de pouvoir savourer sa liberté et, qu’au fond, elle avait fini par comprendre qu’il n’y avait rien de plus important. Faire ce que l’on a envie, sans rendre le moindre compte à personne. Son plus grand combat est devenue une philosophie de vie très assumée. Ne plus jamais s’enchaîner, toujours s’amuser. C’est cette idée qu’elle tente de retranscrire sur le papier en cette soirée, via Yako. Le calme l’avait si soudainement enveloppé qu’elle a manqué d’être en retard. Laissant tomber de prendre le volant, elle avait hélé au loin un taxi. Il était manifestement libre puisqu’elle l’a vu arriver. S’engouffrant dans l’habitable, elle avait salué le chauffeur. Ses yeux s’étaient posés sur le rétroviseur, croisant le regard de son chauffeur. Elle avait légèrement, presque imperceptiblement, froncer les sourcils. Ce n’était pas parce qu’il la regardait mais elle avait senti quelque chose qu’elle ne pouvait capter dans ce regard qu’elle pourrait qualifier de sombre. Ce ressenti lui a fait rapidement enfiler sa veste, comme soudainement mise à nue face à ce regard. Elle lui avait indiquer l’adresse du bar et il n’avait pas perdu de temps pour se mettre en route. « Je vous remercie. » dit-elle avant tourner la tête vers la vitre, regardant le soleil qui avait déjà plonger derrière l’horizon. Le silence pesant qui s’était installé dans la voiture l’avait fait sortir de sa contemplation. Elle détestait le silence, profondément. Elle avait fii par prendre la parole, elle aurait mieux fait de s’abstenir au vue de la banalité qu’elle venait de sortir. Seulement, le conducteur du taxi lui avait répondu quelque chose qui l’a fait un hausser un sourcil d’étonnement. Pure politesse ? Elle l’ignorait. « Vous croyez que j’ai besoin d’un chevalier servant pour me protéger ? » dit-elle, un petit sourire se dessinant sur le coin de ses lèvres. Elle leva le regard vers le rétroviseur. Sa remarque est loin d’être désobligeante, au contraire, elle trouvait que le conducteur était bien trop sérieux à son goût et elle voulait voir un peu plus de gaieté sur son visage. C’est son côté hippie, si elle peut distiller de la bonne humeur autour d’elle, elle ne se privera jamais. Finalement, elle se tourne vers le conducteur, il venait de capter son attention et elle avait pour objectif de détendre quelque peu cet homme, qu’elle sentait profondément meurtri. Sans doute, elle allait se faire remballer mais peu importe, elle avait essayé, c’est ce qui comptait. Mieux vaut demander pardon que permission, tout simplement. |
| | | Invité | Sujet: Re: it’s a kind of a magic (naveen) Mer 24 Jan 2018 - 22:40 | |
| Le silence dérangeait souvent Naveen, aussi. C’était une peur circonstancielle qui y était parfois associée. Le soir, quand il devait s’endormir, le silence pouvait parfois se montrer lourd, pesant, angoissant même. Pire encore qu’une musique de suspense dans un film d’horreur, le silence laissait présager le mal, pour Naveen. En Syrie, dans les dernières années, le silence était synonyme de l’attente d’une prochaine frappe aérienne. Le silence n’était que le calme avant la tempête, et elle finissait toujours par venir, sous toutes ses formes. Et avant que sa vie ne prenne cette tournure, avant que la Syrie ne devienne une scène de guerre sanglante qui était presque devenu un film passé en boucle dans les médias occidentaux, Naveen ne connaissait pas le silence, tout simplement. Les cris et les rires de ses enfants emplissaient constamment la maison familiale surpeuplée par l’entière famille Arslanian. On entendait les femmes s’affairer dans la cuisine, se crier des ordres, parler des histoires du quartier. La petite télévision du salon était à peu près toujours allumée, les commentateurs de sport criant les scores et les numéros des joueurs. Le silence n’arrivait que rarement, le silence n’avait jamais fait parti du quotidien de Naveen. Alors maintenant qu’il était à Bowen et que ce mot était bien trop présent dans son vocabulaire qu’il n’utilisait que dans sa tête pour se rappeler à quel point il était seul, ces moments-là qui étaient synonymes de paix intérieure pour certains, n’étaient qu’angoisse existentielle pour Naveen. Ainsi, quand la jeune femme brisa le silence, il sursauta tout légèrement, presque imperceptiblement, avant de lever les yeux vers le rétroviseur et de répondre à sa question. Il n’avait pas pu s’empêcher de rajouter quelques avertissements, vu le nombre de personnes qui se trouvaient sur la plage. Certes, ils ne venaient pas du même monde, et Naveen le sentait jour après jour, ça. Qu’il n’avait pas grandi ici et qu’il n’avait aucune idée du fonctionnement des relations entre les gens de cette ville. « Non, non, ce n’est pas ce que je voulais dire … » Commença-t-il. Au fil des mois, Naveen avait compris que les femmes ici avaient à cœur leur liberté, leur force, leur indépendance, et que de remettre en question ces caractéristiques soulevaient souvent des contestations. « … Seulement, je … je sais que dans des événements du genre les gens peuvent parfois … euh … perdre le contrôle. » Autant elle, que les autres. Perdre le contrôle sur eux-mêmes. Perdre le contrôle face aux autres. Naveen ne buvait pas d’alcool mais il voyait les ravages que ça pouvait parfois faire tout autour. Alors avec autant de monde, de la musique aussi forte, l’obscurité … Forcément, il pensait au pire. Naveen ne pensait plus qu’au pire, toujours, dorénavant. « Je ne voulais pas insinuer que vous n’êtes pas capable de vous défendre, je vous assure. » Il esquissa un faible sourire dans le rétroviseur, avant de tourner à la prochaine rue qui les mena directement au stationnement en bordure de la plage. |
| | | Invité | Sujet: Re: it’s a kind of a magic (naveen) Dim 28 Jan 2018 - 16:33 | |
| En soirée, elle qui profitait souvent des sensations nocturnes, elle croisait vraiment beaucoup de monde. Profiter de la vie, l’expression préférée de la surfeuse. Profiter dans le plus large sens du terme, le partager est encore le plus intéressant. Alors qu’elle croise le regard de l’inconnu qui l’emmène, elle ne soupçonne pas un seul instant la gravité de sa vie. Il y a bien cela, une sensation, un ressenti parti d’un regard. Enfin, qui ne pourrait pas déceler la tristesse abyssale de cet homme dont elle ignore encore tout ? Il baigne dedans, ça crève les yeux. Le silence devient rapidement trop pesant, Jules brisant ce dernier d’une banalité. Quelques secondes ont alors suffi pour qu’il accapare l’entière concentration de Jules, se montrant presque protecteur envers elle. Derrière le fidèle sourire en coin de la blonde, elle s’interroge. Pure galanterie ? Elle finit par lui demander d’un ton qui se voulait ironique si elle avait d’une personne pour la protéger. L’humour noir et l’ironie peuvent souvent surprendre de prime abord mais elle ne s’attendais pas à une telle réaction de la part du chauffeur. Alors qu’elle joue avec ses bagues enrouant ses doigts fins, elle l’écoute avec attention, perdant son regard. Il semble presque nerveux, il se confond en excuses, se justifiant. Sa réponse est beaucoup trop longue pour un seul homme et surtout, il n’a pas saisi l’ironie de la question de Jules. Elle se mordille doucement les lèvres pour éviter de rire, elle ne voudrait pas qu’il le prenne mal encore une fois. « Je vous en prie, ce n’était qu’une plaisanterie, aucun besoin de vous justifier comme vous le faites. » dit-elle, un sourire sincère et rassurant venant illuminer son visage. Son regard finit par s’ancrer de nouveau au sien tandis qu’une idée lui vient en tête, apercevant maintenant sa destination de la soirée. Elle inspire doucement, se penchant vers le conducteur, posant ses mains de part et d’autre du siège non loin de ses épaules. « Écoutez, on va faire un marché, vous et moi. » dit-elle, doucement. « Je vous donne 150$ pour la course et vous prenez une pause bien méritée avec moi, venez prendre un verre en ma compagnie. » continua-t-elle, le ton de velours. Elle veut y mettre les formes, le brusquer le moins possible. « Vous avez besoin de décompresser, croyez-moi. » finit-elle, se mordant doucement la lèvre inférieure, bien conscience que soit ça passe ou soit ça casse. L’audace est parfois capricieuse mais peut offrir parfois de belles surprises. S’il la rembarre, elle aura au moins essayer et ira danser à s’en démettre les chevilles pour faire passer l’échec. En attendant, elle regarde le profil de l’homme, déjà très attirant sous cet angle. Il a l’air plus âgé qu’elle, pourtant, pas un instant elle ne se méfie. Toujours loin d’être prudente, cette demoiselle. |
| | | Invité | Sujet: Re: it’s a kind of a magic (naveen) Mar 27 Fév 2018 - 10:05 | |
| Depuis qu’il était arrivé ici, Naveen avait l’impression de ne faire que ça : se confondre en excuses. Peut-être pour dissiper les doutes que certains pouvaient avoir quant à ses intentions, sans doute pour montrer qu’il n’était pas dangereux, qu’il n’était qu’un homme comme un autre avec un lourd passé qui faisait de l’ombre sur chacun de ses gestes. C’était devenu un automatisme d’agir comme s’il était l’étranger dont personne ne voulait. Parce que c’était ce qu’on lisait, parce que c’était ce qu’on entendait, et pourtant personne à Bowen ne lui avait un jour fait sentir qu’il n’était pas le bienvenu. Avec le temps, Naveen arriverait probablement à se défaire de ces chaînes qu’il s’était lui-même attachées autour du corps. Plus les années passeraient, plus il réapprendrait à vivre avec les autres. À commencer par aujourd’hui, avec cette femme particulière pour qui le silence n’était pas la meilleure manière de fuir, contrairement à d’autres clients avec qui le trajet n’était qu’une longue absence d’échange. Elle, bien au contraire, comblait tous les suspens, et plus encore, elle l’invitait maintenant à prendre une pause avec elle en échange de 150$ pour couvrir sa course. Le reflet dans le rétroviseur ne suffisant plus à entretenir une telle conversation, Naveen tourna complètement la tête vers l’arrière du taxi, vers elle, cette magnifique jeune femme au regard doux comme sa voix. Les mains de cette dernière était posée sur le siège du syrien, de chaque côté de ses épaules. Leur proximité le fit légèrement reculer le haut de son corps. Son taxi maintenant arrêté en bordure de la route, il pouvait se permettre de délaisser la vue sur la route. « Je ne pourrais accepter que vous m’offriez autant. Le trajet est de moins de 20$. » C’était insensé qu’elle lui offre environ sept fois le montant. Et puis, si Naveen s’autorisait une quinzaine de minutes de pause, il ne perdrait certainement pas autant d’argent en ratant un prochain client. « Et, en plus, je … je ne bois pas d’alcool. » Affirma-t-il. Il n’avait jamais même goûté ne serait-ce qu’à une goutte d’une quelconque boisson. C’était contre sa religion, c’était contre son éducation, c’était contre tout ce qu’on lui avait appris à être. Ça le ferait devenir ce qu’il ne pouvait devenir. Pourtant, alors qu’il continuait à dévisager la jeune femme, Naveen réalisa que c’était à force de refuser les offres inattendues des gens autour de lui qu’il ferait perdurer son mal-être, sa détresse, son impression de n’appartenir à nulle part dans ce monde. « Mais je pourrais quand même vous accompagner et … et voir de quoi a l’air cette fête qui semble être l’attraction principale de la journée. » Il se voyait mal dans ce contexte, lui, le réfugié de trente-six ans, les traits fatigués et durs qui ne lui donnaient pas l’impression d’avoir le cœur à la fête. Mais auprès de cette jeune femme, qui sait, peut-être arriverait-il à jouer le jeu jusqu'à s'y tromper lui-même. |
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