yeah it's kind of crazy, yeah it's kind of dumb but never let the pressure overpower the fun (conja)

La grande cérémonie des Bowards arrivait à grand pas. Les candidatures étaient closes depuis un moment, les votes se terminaient aussi très bientôt pour le grand décompte traditionnel et annuel. Je n’avais pas, cette année non plus, tenté ma chance dans cette course folle pour la gloire de la ville. Ça faisait tellement longtemps que ce concours existait et j’avais vu les roi et reine de Bowen défiler année après année, saisissant assez bien le genre de personnalité qu’on désirait y voir. Je n’avais pas vraiment l’impression de correspondre à cette catégorie. Et pourtant, j’avais bien le Mister Bowen actuel comme meilleur ami. Et je couchais bel et bien avec une Miss Bowen depuis quelques jours, même quelques semaines maintenant. Peut-être qu’au final, j’y avais davantage ma place que je l’aurais cru. Mais ce ne serait pas pour cette année, non, et de toute façon j’avais déjà eu bien assez d’attention dans les derniers mois. Étrangement, aussi, j’avais toute l’attention dont j’avais besoin en ce moment, auprès de celle qui était actuellement à mes côtés, Freja. Je souris en la regardant, après avoir garé la voiture près d’une des entrées du centre commercial de Townsville, où il y avait davantage de choix de boutiques que dans notre petit patelin. « Allez. Allons trouver la robe qui fera de toi la plus belle de la soirée même si ton heure de gloire comme reine de Bowen est déjà passé. » Je retirai les clés du contact avant d’ouvrir ma portière pour sortir de la voiture et rejoindre Freja en face. Nous étions les mêmes, des colocataires, des amis, proches, tellement plus proches maintenant, avec cette petite étincelle en plus, cette attirance que nous avions décidé de ne plus nier, lorsque nous n’étions que tous les deux. C’était sans doute le plus gros secret que j’avais à tenir face aux autres, face à Tahlia, Florian et Perry, mais c’était un secret plutôt doux à tenir, aussi. Parce que rejoindre Freja sous ses draps la nuit, en douce, ça avait son côté assez excitant, donnant à ma vie le feu qu’il lui manquait depuis longtemps. Je n’avais absolument aucune idée de ce qu’on était en train de foutre, de comment ça se terminerait, mais pour le moment je profitais juste de ce que nous avions. C’était largement suffisant. « T’as un endroit qu’tu veux essayer en premier ? » Demandais-je, prêt à la suivre à peu près n’importe où. Et pas que pour des robes, au fond.

C'est la première fois depuis des mois que tu te sens un peu plus sereine, un peu plus apaisée, en te levant le matin. Tu as retrouvé le sourire même si les moments de rechute sont nombreux et si tu te sens mieux, tu sais que celui qui se trouve à tes côtés en est la cause. Passer du temps avec Concho, que ce soit sous la couette ou non, a été vraiment bénéfique pour toi et si on t'avait dit ça quelques mois plus tôt, tu aurais eu du mal à y croire. Tu as toujours passé de bons moments en sa présence que ce soit des moments de rires ou de chamailleries mais aujourd'hui, c'est différent. Aujourd'hui, il y a ce petit quelque chose en plus qui fait toute la différence. Tu avais vraiment besoin de ça pour t'aider à tourner la page, pour t'aider à sortir la tête hors de l'air et tu es vraiment reconnaissante, chaque jour, d'avoir Concho dans ta vie. « Oui, c'était le bon temps ! » Plaisantes-tu, un sourire au coin des lèvres. « Mmmh oui. J'aimerais beaucoup faire un tour chez Gucci ou Prada. Je ne mets jamais beaucoup d'argent dans les fringues mais mes robes de cocktails c'est un peu comme... une collection. » Dis-tu en riant. C'est sûrement complètement con pour la plupart des gens mais parfois, tu ouvres la porte de ton dressing et tu contemples tes robes en te remémorant tous les souvenirs qui vont avec. Parfois ils sont bons, parfois ils sont mauvais, mais ils font partie de toi. Et c'est pour cette raison que tu es incapable de te détacher de toutes les robes que tu as achetées pour des événements à Bowen ou ailleurs dans le monde. « Tu comptes y faire un tour ? A la cérémonie, je veux dire. » Demandes-tu en relevant la tête vers ton colocataire. Après une cinquantaine de mètres, la boutique Gucci apparaît devant vous. Tu t'engouffres à l'intérieur, passant une main sur les robes que tu croises pour t'imprégner du tissu mais surtout parce que tu fais toujours ça, par habitude. T'as l'impression d'être une enfant à Noël et au fond, c'est un peu ça. Les robes de cocktails, c'est carrément ton pêché mignon et tu es heureuse de partager ce moment avec Concho. « Je vais sûrement avoir besoin d'aide pour enfiler mes robes, j'ai pas l'habitude de prendre des modèles tout simples. » Dis-tu en souriant malicieusement. Tu ne sais pas vraiment comment te comporter avec lui en public parce que c'est la première fois que vous sortez tous les deux depuis que vous avez laissé votre attirance prendre le dessus. Mais puisque vous n'êtes pas à Bowen, tu sais que tu risques d'être plus tactile que si vous étiez chez vous, entourés de personnes pas forcément bienveillantes.

Je ris en entendant Freja parler de ce bon vieux temps durant lequel elle avait été Miss Bowen. Je secouai la tête en plongeant un regard semi-accusateur, semi-amusé dans le sien. « Come on, comme si t’avais plus la cote dans ce temps-là que maintenant. Ça a sans doute absolument rien changé, au fond. You always were the only queen. » Et pourtant, Freja ne venait même pas d’ici, elle n’avait pas grandi avec nous tous, originaires de Bowen, qui avions vu la tradition du Miss et Mister Bowen défiler à travers les années. Mais dès qu’elle avait posé les pieds ici, Freja, dès qu’elle était entrée dans ma vie, elle avait su montrer tout l’air qu’elle pouvait déplacer, toutes les montagnes qu’elle pouvait soulever. Je l’avais toujours admirée, Freja. Toujours mise sur un piédestal. Alors sans doute que pour ça, j’avais encore un peu de mal à croire qu’elle puisse revenir à moi, nuit après nuit, depuis quelques semaines. Il avait fallu que nos vies respectives soient renversées, mises sans-dessus-dessous, pour qu’on en arrive à ça. Une sorte d’heureux bordel. « Ouais t’inquiète j’avais cru le remarquer. Ton walk-in ne m’est pas totalement inconnu j’te rappelle. » Surtout parce que quand on jouait à la cachette dans le noir, tout le monde de la coloc’ ensemble, c’était un peu mon endroit de prédilection pour me cacher. J’entrai dans le centre commercial à sa suite, alors qu’elle m’interrogeait sur ma présence à la cérémonie. « Ouais, sans doute. J’irai y encourager Eirik, Perry et … et Zelda, aussi. » Je détournai le regard, un peu par honte, parce que si j’étais l’ex de Zelda – en quelque sorte, parce que c’était même pas encore vraiment réglé -, Freja était aussi une de ses bonnes amies. Alors ce qu’on faisait, même en secret, ça n’avait rien de bien quand on le voyait de cette perspective-là. On arriva finalement devant la boutique Gucci et ma colocataire s’y engouffra comme une enfant le matin de Noël. Je la suivis avec un sourire aux lèvres. « C’est dommage que le but des cabines d’essayage c’est d’enfiler les vêtements … » Dis-je dans un murmure amusé, toujours aux aguets parce que même à des kilomètres de Bowen, j’avais l’impression que le monde pouvait être petit, bien trop petit.

Il a toujours les mots qu’il faut, Concho, même quand sa vie semble être en pleine tempête, il est toujours là pour toi. Et c’est pour cette raison que tu espères de tout cœur que ce que vous vivez actuellement n’entachera pas votre amitié. Parce qu’au-delà d’être ton amant, c’est avant tout ton ami et tu ne voudrais jamais le perdre de cette façon-là. Mais pour l’instant, tu préfères te dire que vous vous faites du bien mutuellement et qu’en gardant cette relation secrète, vous ne prenez pas trop de risques. « Disons que j’étais plus libre à cette époque-là. » Dis-tu avec une once de nostalgie dans le regard. A l’époque, tu n’avais pas enchainé les déceptions mais surtout, tu ne désirais pas les mêmes choses. Aujourd’hui, tu te rends compte que tu cherches de plus en plus une stabilité que tu ne trouves pas. « Mais j’suis contente de voir que je reste la reine à tes yeux. » Le regard que ton colocataire pose sur toi n’a jamais changé malgré les années. Maintenant, il y a ce petit éclair de désir en plus mais au-delà de ça, tu n’as jamais rien vu d’autre que de la bienveillance dans son regard et c’est rassurant d’avoir une personne comme lui à tes côtés. « C’est vrai, j’avais oublié que tu te cachais comme par hasard dans mon dressing et surtout dans mes sous-vêtements. » Réponds-tu, taquine. Mais ton sourire s’efface bien vite quand Concho fait allusion à son ex, Zelda, qui est également ton amie. Toi aussi, tu détournes le regard parce que tu culpabilises de plus en plus d’entretenir cette relation avec ton colocataire en connaissant les sentiments de Zelda à son égard. Ce n’est pas juste, tu le sais, pourtant, à chaque fois, tu ne peux t’empêcher de retourner dans les bras de l’australien. « Euh… ouais. Moi aussi. » Prise de court, tu ne trouves pas vraiment tes mots mais, par chance, tu parviens à te reprendre assez vite. « J’me sens tellement mal de faire ça. J’ai l’impression d’être la pire amie du monde. » Tu soupires, passant une main dans tes cheveux, incapable de te détacher de cette culpabilité. Une fois dans le magasin, tu marches à travers les rayons à la recherche de la robe. Tu en attrapes une noire, puis une autre, rouge cette fois. « L’avantage, avec les cabines d’essayage dans les magasins de luxe, c’est qu’elles peuvent facilement accueillir deux personnes. » Murmures-tu à ton tour, retrouvant petit à petit le sourire. Après avoir terminé ton tour du magasin, tu prends la direction des cabines, suivie de près de Concho.

Un sourire de tristesse se dessina sur mes lèvres alors que j’entendais Freja me dire quelle était plus libre, à l’époque de son titre de Miss Bowen. J’attrapai sa main pour la serrer doucement dans la mienne, caressant le dessus de celle-ci de mon pouce. « Si ça te manque, y’a plus rien qui t’empêche de l’être à nouveau, libre. » Ou plutôt, plus personne. Ça ne me faisait pas particulièrement plaisir de savoir que Freja était en peine d’amour mais je n’avais jamais vraiment porté Woody dans mon cœur, et de savoir qu’elle pouvait peut-être enfin se libérer de son emprise, ça me donnait envie de l’aider à tout prix à y arriver. Mon sourire s’agrandit quand elle se montra contente d’être ma reine. « Toujours. » Je lui fis un clin d’œil avant de relâcher sa main et de prendre la direction de la boutique Gucci. Je l’écoutai me parler de ses robes, de tous les souvenirs qu’elle rattachait à ces bouts de tissu qui s’accumulaient dans son dressing. Je ris quand elle souligna que c’était surtout dans ses sous-vêtements, que je me cachais, quand je me perdais dans son walk-in lors de nos parties de cache-cache à la colocation. « Pendant que vous cherchez ma cachette ultime, ça me permet de passer le temps, d’essayer de comprendre comment enfiler certains de tes sous-vêtements. » Je ris. « Promis je ne fais jamais le test. Tu me tuerais si je les déchirais. » Je commençai moi aussi à regarder les robes, question d’en trouver qui pourraient bien aller à Freja. Je n’étais peut-être pas styliste comme le mec de son frère mais je pouvais quand même avoir du goût. Lorsqu’on parla de nos présences respectives à la soirée des Miss et Mister Bowen, mais surtout des candidats à y encourager, on devint tout d’un coup un peu moins à l’aise. Parce que Zelda s’y présentait. Et je n’avais pas vraiment été là pour l’encourager là-dedans, dans ce qui était sans doute pour elle un gros effort de guérison, de se montrer devant tout ce monde alors qu’elle avait été victime des attentats lors d’un événement de la ville. Au lieu de ça, je couchais avec une de ses amies. J’étais vraiment le pire. « Imagine comment moi, je me sens … C’est même pas officiellement terminé entre elle et moi … » Je secouai doucement la tête en soupirant. « J’ai vraiment mal géré ces derniers mois. Y’a que toi qui semble faire du sens dans tout ça. » Avouais-je, me l’avouant à moi-même du même coup, en levant les yeux vers elle. Freja arrêta finalement son choix sur une robe noire et une robe rouge, et je la suivis vers les cabines où elle en ferait l’essai. Rapidement, on avait retrouvé cette flamme de désir, de passion, qui caractérisait désormais notre amitié. « Ah bon ? Et je pense qu’avec les robes que t’as choisies, tu vas avoir besoin d’aide dès le début pour les enfiler, non … ? » M’essayais-je, un sourire au bord des lèvres.

« Si seulement c'était si simple. » Réponds-tu avec un faible sourire. Tu voudrais vraiment avoir l'esprit libre à nouveau mais ça fait tellement d'années que tu aimes Woody que tu ne sais plus comment faire pour vivre dans une vie où ton coeur ne bat pas pour lui. Il te faut du temps, tout simplement. Et même s'il n'en a peut-être pas conscience, Concho t'aide à être un peu plus heureuse chaque jour par sa simple présence. « J'arrive à peine à enfiler certains sous-vêtements toute seule, heureusement que Tahlia est là pour m'aider de temps en temps. » Dis-tu avec un sourire malicieux aux lèvres. Maintenant, tu feras sans doute appel à un autre de tes colocataires pour t'aider à enfiler ces sous-vêtements hors du commun. « Vu le fric que je mets dans ma lingerie, t'as plutôt intérêt à ne pas la déchirer, oui. » Tu lui lances un regard sérieux pour le mettre en garde avant d'ajouter, plus bas : « Sauf si, bien sûr, tu décides de les déchirer dans d'autres circonstances... » Tu te retournes en riant, continuant à faire ton shopping comme si vous n'étiez pas du tout en train de flirter l'un avec l'autre. Si cette attirance entre vous ne cesse de grandir et de prendre de la place dans votre relation, elle n'a, malheureusement, pas que des bons côtés. Cette relation a aussi son lot de conséquences et la plus grande reste Zelda. Tu te sens mal de faire ça dans le dos de ton amie surtout que ses sentiments pour Concho sont sûrement encore bien présents mais tu ne contrôles pas ce que tu ressens. En ce moment, les seuls moments de réconfort que tu as, sont ceux passés dans les bras de ton colocataire. C'est les seuls moments où tu te sens heureuse alors c'est peut-être égoïste d'agir comme ça mais pour une fois, t'as envie de penser à toi plutôt qu'aux autres. Néanmoins, même si tu veux vivre ta relation avec Concho malgré les conséquences, ta culpabilité ne disparaît pas pour autant. Et celle de l'australien non plus, visiblement. « Qu'est-ce que tu veux faire, toi, pour votre couple ? » Demandes-tu en relevant la tête vers lui à ton tour. « J'crois qu'on a tous les deux mal gérés ces derniers mois mais ce qu'on vit tous les deux, même si c'était plutôt inattendu, ça me fait beaucoup de bien. » Un sourire se dessine sur tes lèvres en prenant conscience que Concho est ce qui t'est arrivé de mieux ces dernières semaines. Après avoir traversé le magasin, tu te diriges vers la cabine du fond, accrochant tes robes au portant avant de te retourner vers l'australien, un sourire malicieux au coin des lèvres. « Je pense aussi. Qui de mieux qualifié que toi pour m'aider à fermer ma robe ? » Tu le laisses entrer dans la cabine avant de refermer le rideau derrière vous. Une fois à l'abri des regards, tu t'avances vers lui, te mettant sur la pointe des pieds pour sceller vos lèvres le temps d'un baiser bien trop court à tes yeux. « Tu voulais juste me mater en train de me déshabiller, avoue. » Rétorques-tu en souriant avant de te reculer un peu pour enlever tes vêtements sans détacher ton regard de celui de l'australien.

Je n’ajoutai rien, rien d’autre qu’une moue triste, qu’une main serrée dans la sienne, qu’un peu de réconfort du mieux que je pouvais le lui donner. Parce que Freja et seule Freja était en mesure de dire ce dont elle était capable ou non, ce qui était possible ou non dans sa situation. Elle se connaissait mieux que quiconque, bien mieux que je ne pourrais un jour la connaître, alors si elle jugeait que ce n’était pas aussi simple de revenir en arrière, à la femme libre qu’elle avait un jour été, alors je la croyais sur parole. Avec tristesse, je la croyais. Heureusement, les sourires et la légèreté nous retrouvèrent assez rapidement alors qu’on se montrait taquins à propos des sous-vêtements de Freja. Que Tahlia l’aidait parfois à enfiler. « Ne me mets pas ce genre d’image en tête, toi … » Ce n’était pas un peu le début d’un parfait scénario de film porno à saveur lesbienne ? « Alors y’a deux minutes tu disais que tu mettais pas beaucoup d’argent dans les fringues sauf pour les robes et maintenant t’y ajoutes les sous-vêtements ? T’essaies de convaincre qui là ? » Son compte en banque ? J’esquissai un sourire en la regardant. « Ça ferait beaucoup de sous-vêtements déchirés au bout d’une semaine … » À voir le nombre de fois où on s’était égarés dans les bras l’un de l’autre, depuis la toute première fois d’ivresse. Et dire que cette nuit-là, j’avais pensé que nous n’en reparlerions sans doute jamais, que ça resterait un secret tabou dont on ne doit pas prononcer le nom. Sans doute aurait-il fallu que ça en reste là. Au stade du secret, du regret peut-être. Mais je n’avais rien regretté, au contraire, et je recherchais maintenant n’importe quelle occasion pour retrouver Freja de cette manière-là. Même si pour ça, j’avais l’impression de trahir Zelda, encore et encore. Parce que si avec les autres femmes, ces quatre derniers mois, ça avait toujours été du ressort de l’éphémère, avec la norvégienne, je réalisais que le bonheur s’étirait. J’en prenais l’habitude. Une douce habitude dont il serait difficile de me départir. Lorsque ma colocataire me demanda ce que je voulais faire, pour notre couple, j’haussai les épaules. « Je me pose cette question au moins dix fois par jour. Je n’en sais rien. » Et ça me torturait l’esprit. « Je suis encore plus perdu depuis que j’ai appris l’existence de Max. Zelda n’est même pas au courant encore. Qui sait, quand elle saura qu’elle serait peut-être belle-mère, c’est elle qui prendra ses jambes à son cou. » J’eus un rire bref, qui s’apparentait davantage à un soupir. « Ça me fait beaucoup de bien à moi aussi. » Je souris en la regardant, le regard brillant, avant de la suivre vers les cabines pour l’aider à enfiler ses deux robes. « C’est vrai, après tout on sait tous qu’avant de revenir à Bowen, j’ai fait un doctorat en fermetures éclair. » Il n’y avait peut-être même pas de fermeture éclair à ses robes, mais le fond de la blague demeurait. Je rentrai dans la cabine avec Freja et c’est avec soulagement que je retrouvai ses lèvres, pour un moment trop court. Je la regardai, espiègle. « Toutes les occasions sont bonne. » Puis, alors qu’elle se reculait, je la regardai de haut en bas pendant qu’elle se déshabillait, la contemplant dans cette beauté au naturel. Quand elle fut en sous-vêtements, j’attrapai la première robe suspendue, la noire, et j’aidai Freja à l’enfiler. Je la tournai dos à moi, ajustant les bretelles de la robe qui formaient un design à dos ouvert. M’appliquant à la tâche, je laissai mes doigts caresser sa peau tout en positionnant correctement le tissu, laissant mon souffle chaud chatouiller son cou.

Tu n’attends rien de plus de sa part, si ce n’est sa présence réconfortante et ses gestes qui te prouvent qu’il est là. Qu’il est toujours là. Tu ne t’étais pas rendue compte de l’importance de Concho dans ta vie avant que votre relation ne prenne un tout autre tournant. Bien sûr, il comptait déjà beaucoup à tes yeux mais aujourd’hui, les choses sont différentes. Aujourd’hui, l’australien te prouve qu’il est présent, exactement comme il faut et exactement comme tu en as besoin. Quand tu lui expliques que Tahlia t’aide parfois à enfiler tes sous-vêtements, tu lèves les yeux au ciel en entendant sa réponse, un rictus au coin des lèvres. « Même si c’est une image très tentante, tu sais bien que Tahlia n’apprécie que la compagnie des hommes. » Dis-tu en haussant les épaules. « T’as raison… On peut même ajouter à tout ça quelques sacs... Finalement, je crois que je dépense trop d’argent dans la mode. » Rétorques-tu en riant, prenant conscience que tu dépenses plus que ce que tu ne veux bien l’admettre dans les vêtements. Mais bon, tu préfères te dire que tu t’accordes des petits plaisirs de temps en temps, surtout quand tu es frustrée de ne pas pouvoir voyager à cause du travail. « Oui, je devrais sans doute prendre une carte de fidélité dans des magasins de lingerie… » Et cela ferait beaucoup d’argent dépensé également si on compte le nombre de fois où, dans la semaine, tu rejoins la chambre de ton colocataire en douce et inversement. Jusqu’ici, votre petit secret tient la route et personne dans la colocation ne semble avoir remarqué ce qu’il se passe entre vous. Mais c’est sûrement parce que Tahlia et Florian sont très occupés avec leurs propres histoires. Une autre personne qui n’a pas idée de ce qui se trame entre vous, c’est Zelda et c’est sûrement le pire dommage collatéral à tes yeux. Concho semble aussi perdu que toi face à tout ça, surtout en ce qui concerne sa relation avec la brune qui reste toujours inachevée. « La distance n’a rien réglé, donc ? » Demandes-tu en fronçant les sourcils. Tu n’es pas sûre d’être la meilleure personne pour conseiller l’australien mais malgré tout, tu tentes de l’aider comme tu peux. « J’peux pas te dire quoi faire mais tu dois te poser les bonnes questions parce que si vous vous remettez ensemble, elle rencontrera sûrement Max et tu ne peux pas faire entrer « n’importe qui » dans sa vie. » Parce que ce petit garçon ne comprendrait pas pourquoi son papa est avec une femme jusqu’à ce qu’elle disparaisse six mois plus tard. Il aura besoin d’une certaine constante dans sa vie mais tout ça, Concho le sait sûrement déjà. Quand l’australien t’avoue que ça lui fait beaucoup de bien, à lui aussi, ce qu’il se passe entre vous, tu ne peux retenir un sourire. C’est agréable à entendre et surtout, tu aimes voir à quel point votre relation est légère et facile. « Evidemment ! Je fais appel aux meilleurs moi Monsieur. » Rétorques-tu avant de rire et de commencer à enlever tes vêtements. Tu enfiles la première robe avec l’aide de Concho, contemplant votre reflet dans le miroir en même temps. Puis, tu te concentres à nouveau sur la robe pas convaincue à cent pour cent. Elle est très jolie mais sans doute trop tape à l’œil pour l’occasion. Après tout, ce n’est pas toi qu’on doit regarder mais bien la nouvelle Miss Bowen. « C’est carrément sexy. » Dis-tu en plongeant ton regard dans celui de ton colocataire à travers le miroir. « Mais peut-être trop pour l’occasion… » Tu fronces les sourcils avant de tourner la tête vers la robe rouge qui t’attend. « Je pense que je vais essayer l’autre, non ? » Demandes-tu au brun pour connaître son avis.

Un long soupir de tristesse s’échappa d’entre mes lèvres alors que Freja me rappelait que Tahlia n’aimait que la compagnie des hommes. J’agitai lentement la tête de gauche à droite, comme pensif, les yeux légèrement plissés. « Ouiiii, mais ne dit-on pas que sur l’échelle de … de j’sais plus qui, y’a personne qui est à 100% aux hommes ou aux femmes ? » Ce qui signifiait aussi que j’étais en train de dire que je n’étais pas complètement hétérosexuel, alors qu’il me semblait pourtant que mon attraction pour les femmes et rien que les femmes n’était plus à prouver. Mais peut-être toutes ces répliques échangées avec Perry suffisaient à faire en sorte que je ne sois pas à 100% d’un côté, même si je ne passerais jamais à l’acte. Freja, elle, elle passait beaucoup à l’acte lorsqu’il était question de sortir sa carte de crédit. Je ris lorsqu’elle me le concéda. « Treat yo’self day every day. » Dis-je comme Donna dans Parks and Recreation. Et Freja les méritait ben, ces petits plaisirs, encore plus maintenant que jamais. Peut-être que je me laisserais tenter, moi aussi, si la norvégienne me dégotait quelques costumes dignes de James Bond. Tant que ceux-là, elle ne me les déchirait pas, pas comme sa proposition de lui déchirer tous ses sous-vêtements. « Faudrait que je t’achète ça comme cadeaux de Noël, pour compenser, et soyons honnêtes ça créerait peut-être un malaise lors du dépouillement d’arbre de Noël avec la coloc’. » Dis-je avec un léger sourire. Notre histoire ne durerait sans doute pas jusqu’au temps des Fêtes. Je me berçais d’illusions, à croire que ce qu’on avait là pourrait ne jamais se terminer. Bien sûr que ça aurait une fin. Comme tout le reste. Freja me questionna d’ailleurs à propos d’une autre histoire en voie de se terminer, celle avec Zelda. « Non, au contraire. Ça m’a juste fait réaliser que je suis pas … j’en suis peut-être pas à un point dans ma vie où j’peux vraiment m’engager à 100%. » Ma relation avec Freja en était la preuve. Si j’avais réellement voulu retourner avec Zelda, aurais-je eu toutes ces histoires à côté, pendant notre pause ? La brunette marqua un nouveau point, à propos de Maxwell et des gens que je ferais rentrer dans sa vie. « J’avais pas pensé à ça … J’ai pas encore ce réflexe qui me vient facilement mais … mais t’as tout à fait raison. » Ça me fit un peu peur, de penser à ça, de penser que mes actions auraient dorénavant un impact sur quelqu’un d’autre, automatiquement. Je merdais tellement souvent. Je ne voulais pas foutre en l’air son existence comme la mienne avait pu l’être. « Et toi … avec Woody ? C’est définitif ? » Demandais-je, inquiet, triste. Je ne l’aimais pas mais je savais l’importance de leur relation. Après cette mise au point sur nos cœurs, je suivis Freja dans la cabine d’essayage, où elle essaya la première robe, qui ne laissait franchement pas de place à l’imagination, ou très peu. Je la regardai avec deux yeux ronds. « Sexy ça ne suffit même plus … c’est … wow. » Je n’avais plus de mots. Freja avait un corps de déesse. Quand elle mentionna que c’était peut-être trop pour l’occasion, j’hochai lentement la tête. « Considérant que je suis bandé rien qu’à te regarder, je dirais que … que c’est peut-être trop, ouais. » Et surtout, je n’avais étrangement pas envie que d’autres hommes la reluquent et puissent autant deviner chaque parcelle de sa peau. « Oui, essaie l’autre, on verra bien. » Je l’aidai à retirer la robe noire complexe dans son design, avant d’enfiler avec elle la rouge, plus classe, et surtout, qui la couvrait plus. « J’aime beaucoup celle-là. L’effet d’une seule manche longue, et puis la coupe sur ta jambe droite, aussi, c’est sexy … Mais pas trop. » Dis-je, comme pour rappeler à quel point l’autre l’était. « Don’t get me wrong, j’aime beaucoup la noire mais … c’est le genre de robe dans laquelle j’préférerais te voir rien qu’entre nous … » Jaloux ? Peut-être un peu.

« Donc tu penses qu'un jour, tu pourrais être tenté par une relation avec un homme ? » Pas forcément quelque chose de sérieux, même une simple relation d'un soir. Tu ne peux qu'encourager ton colocataire à passer le cap parce que faire l'amour avec les deux sexes, c'est le pied. « Maintenant c'est ma tête qui est remplie d'images... » Murmures-tu avec un sourire malicieux, incapable de te dégager de ces images dans lesquelles tu as un rôle à jouer, évidemment. Quand l'australien rétorque qu'il est important de se faire plaisir, tu hoches la tête, préférant voir les choses sous cet angle. Et finalement, en ce qui concerne la lingerie, il n'y a pas qu'à toi que ça fera plaisir. D'ailleurs, en ce moment, c'est même Concho qui en profite à cent pour cent. « J'tiens le pari... J'ai trop envie de voir la tête des autres mais pour que ce soit une réussite, pense à prendre un truc très osé, très aguicheur. » Rétorques-tu en riant. Par chance, vos colocataires ne soupçonnent rien ce qui vous permet de garder ce petit secret pour vous. Pourtant, tu es persuadée que s'ils étaient plus présents et plus observateurs, surtout, ils ne manqueraient pas de remarquer ces petits regards qui ne trompent pas entre Concho et toi. Même si vous tentez d'être discrets, il y a certains actes, certains gestes, qui parlent d'eux-mêmes. Une qui n'a rien remarqué non plus, c'est Zelda, et pour le bien de votre amitié, tu espères que cela ne changera pas. En ce qui concerne sa relation avec ton colocataire, elle semble sur le point de se terminer, malheureusement pour eux. Mais tu fais partie de ceux qui pensent qu'une pause trop longue, dans un couple, ce n'est jamais très bon. « Alors il faut que tu lui en parles. Vous ne pouvez pas rester tous les deux en stand-by comme ça... » A espérer que les choses s'arrangent d'elles-mêmes ou qu'elles disparaissent avec le temps. Une vraie discussion, c'est visiblement ce dont ils ont besoin. « C'est normal mais ça va venir. Max aura vraiment beaucoup de chance de t'avoir dans sa vie. » Dis-tu avec un sourire sincère. Celui-ci s'efface rapidement quand ton colocataire parle de Woody et de cette relation qui s'est terminée quelques mois plus tôt. C'est encore douloureux d'en parler mais la présence de Concho t'aide à moins y penser, à moins te torturer l'esprit avec des questions et des doutes. « Je crois, oui. En tout cas, si on doit se retrouver, ce ne sera pas avant un moment. On a besoin de se reconstruire tous les deux, chacun de notre côté. » C'est la constatation que vous aviez fait, lors de votre dernière discussion avant de prendre des chemins différents. Et aujourd'hui, même si c'est douloureux, tu sais que vous avez pris la bonne décision. Après ces conversations bien trop sérieuses, tu décides d'aller essayer les deux robes que tu as présélectionnées. Tu ris en voyant le regard de ton colocataire qui tombe sur ton corps et s'arrête pile aux endroits où la robe noire s'ouvre pour laisser entrevoir ta peau. « Ah bon ? » Demandes-tu en te collant un peu plus contre lui pour sentir son érection. « Ca me plait de savoir que, même après m'avoir eu plusieurs fois dans ton lit, j'te fais toujours le même effet. » Murmures-tu en te retournant et en blottissant tes lèvres contre les siennes. Après quelques secondes, tu mets fin à votre baiser, pour éviter de déshabiller Concho sur-le-champ et enfiles l'autre robe, la rouge. « J'aime bien aussi en plus je ne porte pas souvent du rouge. » Et pourtant, tu adores cette couleur mais le noir reste une valeur sûre. Tu arques un sourcil, un sourire au coin des lèvres, en prenant conscience de cette petite once de jalousie qui transparaît dans la voix de l'australien. « Cherches-tu à être privilégié ? » Demandes-tu en souriant plus largement. « Je pourrais peut-être prendre celle-ci, rien que pour toi... » Ton regard glisse vers la robe, à la recherche de l'étiquette avec le prix. Puis, voyant que celle-ci coûte 800$, tu la repousses en soupirant. « Nan j'crois que finalement, il faudra te satisfaire de la rouge. » Dis-tu en riant.

Ma propre évocation de cette théorie me revenait évidemment en pleine figure alors que Freja me demanda alors si je pourrais donc être, un jour, tenté par une relation homosexuelle. Je ris quand elle continua en disant que c’était maintenant sa tête à elle qui était pleine d’images. « Elles impliquent qui, ces images ? Moi et … ? » Demandais-je, curieux. « Non parce que ça dépend, si c’est vraiment un mâle alpha, why not. » Dis-je, un peu à la blague, même si j’imagine que quelqu’un de complètement hétérosexuel ne dirait pas ce genre de choses. Mais c’était quand même plus facile à imaginer qu’à faire. Une fois face à cette occasion, je me dégonflerais sans doute assez rapidement. Tout comme je me dégonflerais sans doute à l’idée d’offrir de la lingerie sexy à Freja lors de l’échange de cadeaux de la colocation. Elle, pourtant, semblait totalement partante ! « J’irai dans un sex shop, c’est là qu’y’aura les meilleurs choix … » J’en profiterais peut-être pour prendre quelques autres trucs aussi, mais que je n’offrirais pas à Freja devant tout le monde … Enfin, ça, c’était si notre folie durait jusque-là, ce dont je doutais fortement. Après tout, avec moi, rien ne semblait durer. Surtout pas mes relations. J’aurais pensé qu’avec Zelda ça se passerait autrement, et pourtant, voilà que je foutais tout en l’air après plus d’un an de relation. « Je sais … elle demande depuis un moment à ce qu’on se parle et j’manque de couilles sur ce coup-là … » Je soupirai. Je ne pensais qu’à moi, la preuve j’en oubliais presque ce que mon fils aurait à vivre si je continuais à mener ce mode de vie irréfléchi. « C’est gentil. » Répondis-je à la belle norvégienne quand elle me rassura sur mon rôle de père que je ne semblais pas encore prendre tout à fait au sérieux. Après avoir parlé de Zelda, je demandai alors à Freja où elle en était avec Woody. Nous vivions chacun nos relations un peu chaotiques, d’un côté comme de l’autre. J’hochai la tête à sa réponse. Se reconstruire. Ça me semblait bien vague, mais pourtant, je sentais que c’était aussi ce dont j’avais besoin. Ça, et de voir Freja se déshabiller pour enfiler des robes parfaitement sexy. À tel point que mon corps se réveillait rien qu’à cette vue des plus belles. Freja, amusée, n’hésita pas à venir confirmer mon excitation en se collant à moi. « Tu vois … » Dis-je avec un sourire alors que mon membre dressé se pressait contre elle. « Tu me feras toujours cet effet, Frej’. Même quand je ne t’aurai plus dans mon lit. » Et ça me rendit triste, de penser à ça. De penser qu’un jour, elle ne viendrait plus m’y rejoindre en douce, en cachette. Ce serait de ma faute ou de la sienne, peu importe ; ça s’arrêterait forcément. Je lui rendis son baiser avant de la laisser enfiler la seconde robe. Celle qui attirerait les regards, mais pas les regards pervers qu’attireraient inévitablement l’autre. « Un gars a l’droit de rêver, non ? » Demandais-je en riant alors que je semblais demander à être privilégié. Freja semblait même encline à acheter la robe noire rien que pour moi, mais nos regards glissèrent tous les deux vers le prix et bien vite, l’idée tomba à l’eau. Je ris. « J’me satisferais de toi dans n’importe quoi. Mais dans cette robe rouge tu voleras certainement la vedette. » Peu importe qui serait élue Miss Bowen. « Viens, j’t’aide à l’enlever. » Je m’exécutai donc et laissai Freja remettre ses propres vêtements. « Faudrait que je songe à me trouver quelque chose à mettre, moi aussi. » En bossant avec des adolescents à longueur de semaine, disons que j’avais beaucoup plus de tenues décontractées que d’habits de soirée.

Face à la question de Concho, tu fronces légèrement les sourcils réfléchissant et imaginant le partenaire idéal. Puisque tu n'imagines pas partager Woody avec qui que ce soit, ni même Landon, tu souris en pensant à quelqu'un avec qui ça pourrait parfaitement coller. « Perry évidemment. Mais si tu cherches un mâle, un vrai, c'est peut-être pas le meilleur choix qu'il soit... » Rétorques-tu en riant. Pauvre Perry, s'il t'entendait. Pour avoir déjà passé plusieurs nuits avec le jeune Peach, tu dois bien avouer qu'il est plutôt doué au lit mais parmi ses qualités, on ne peut pas vraiment mettre la virilité au premier plan. « Mais pour l'heure, je préfère te garder pour moi toute seule. » Tu préfères nettement que l'attention de Concho soit portée sur toi et seulement toi. Ou du moins, durant ces moments intimes que vous partagez car, pour le reste du temps, tu ignores si ton colocataire voit d'autres personnes. « Carrément ! Tu pourras même me ramener un string en bonbons que tu te feras un plaisir de manger par la suite, j'en suis sûre. » Au lit, tu n'as vraiment aucun complexe avec Concho et tu espères que ce sentiment est réciproque. C'est ce qui rend votre relation si vraie, si sincère et si agréable à tes yeux. Le seul point noir, dans celle-ci, c'est Zelda. Et malheureusement, c'est un problème assez important qui amène pas mal de culpabilité avec lui que ce soit pour l'australien ou pour toi. « Pourtant, je sais de source sûre que tu en as une belle paire. » Réponds-tu avant de rire de ta blague. Même si ce n'est pas totalement une blague. « Trêve de plaisanterie, je sais que ce n'est pas facile de se lancer mais je suis persuadée que tu seras soulagé quand vous aurez eu cette discussion, peu importe l'issue. » Parce que même si sa relation avec Zelda s'arrête, ce sera sans doute mieux que cette "demi-relation" qui lui met plein de doutes dans la tête. Et dans laquelle il avance, dans le flou le plus total. Alors que tu portes cette robe qui attire le regard à des endroits sans doute trop intimes, trop indiscrets, tu ne peux t'empêcher de te presser contre Concho pour ressentir l'effet que tu lui fais. Tu ne vas pas mentir, ça te plait de savoir que tu ne le laisses toujours pas indifférent même après ces nombreuses parties de jambes en l'air. On ne sait jamais, il aurait pu finir par se lasser... Sa réponse t'arrache une petite moue triste parce qu'imaginer la fin de votre "histoire" n'est pas vraiment quelque chose d'agréable. En ce moment, ce que vous vivez te fait réellement du bien et tu ne veux pas que ça s'arrête. Mais pour le futur, tu ne peux pas dire de quoi demain sera fait. « Ne pensons pas à ça. Pour l'heure, je ne compte pas décoller de ton lit sauf si tu m'interdis l'accès. » Rétorques-tu, taquine, espérant que ce jour n'arrive pas trop vite. Finalement, tu hoches la tête quand Concho affirme qu'un homme a le droit de rêver. Bien qu'en ce moment, on peut dire que ton colocataire est plutôt privilégié dans le sens où il est le seul avec qui tu passes tes nuits. Avec l'aide de l'australien, tu ôtes la robe rouge pour finalement remettre tes vêtements. Une fois que c'est fait, vous sortez de la cabine et après avoir redéposé la robe noire, tu te diriges vers la caisse pour payer. « Oh oui ! A mon tour de te voir défiler dans des costumes super sexy. » Dis-tu en souriant largement. « Tu veux aller où ? » Demandes-tu en sortant du magasin, une fois la robe payée.

Je pris un air à la fois surpris et offusqué en entendant Freja traiter Perry de la sorte. En même temps, elle n’avait pas tort. Et je ne pouvais pas vraiment juger, en fait, parce que niveau personnalité, Perry et moi on se ressemblait pas mal. Comme quoi, c’était un trait caractéristique des hommes du #17, si on enlevait Florian de l’équation – et encore, je ne le connaissais pas encore sous toutes ses coutures, celui-là. Il me réservait peut-être de belles surprises. « J’sais pas si j’serais capable de regarder Perry comme avant, après ça. » Avouais-je avec une moue pensive, comme si je considérais vraiment la chose. Heureusement, pour le moment, Freja n’en était pas là elle non plus. Je souris à sa réplique. « Je préfère aussi te garder pour moi. » Mon secret bien gardé. Puis, quand il fut question d’un string en bonbon, je ris. « En vrai, tu te souviens des colliers en bonbons quand on était jeunes ? C’était juste dégueu, sérieux, à la longue ça revenait à manger des bonbons pleins de salive séchée … Alors si en plus on doit y rajouter tes fluides corporels … » Je continuai à rire, avant que la conversation ne devienne trop sérieuse à mon goût alors qu’il fut question de Zelda. Zelda et cette conversation inévitable que je cherchais pourtant à fuir le plus longtemps possible. J’esquissai un sourire quand elle m’affirma que j’avais pourtant une belle paire de couilles. « Ouais bah elles disparaissent dès que t’es plus là … » Continuais-je. « J’sais bien que je me sentirai mieux quand ce sera fait, et que j’fais juste empirer les choses en attendant mais … » Je soupirai. « Y’a pas de mais. T’as raison. » J’haussai les épaules, avant de me concentrer sur notre shopping de robes de soirée et sur celle que Freja venait d’enfiler. Elle ferait de l’effet à n’importe qui, là-dedans, mais c’était contre mon effet qu’elle se pressait sans gêne, dans cette cabine fermée. Et j’aurais tellement aimé que ça ne se termine jamais, tout ça. Elle, et moi. « J’verrai si t’es sage. » Conclus-je en ne le pensant même pas. Une fois rhabillée, Freja quitta la cabine et je la suivis jusqu’aux caisses. « Peut-être chez Calibre ? M.J. Bale ? Oscar Hunt ? J’en sais rien, t’es devant l’mec qui porte encore ses casquettes à l’envers et des souliers Vans. » En d’autres termes, je remettais mon style entre ses mains d’experte.

Un sourire naît sur tes lèvres en voyant l'expression horrifiée de Concho quand tu te moques gentiment de la virilité de Perry. Il est tellement plus expressif que toi, tellement plus vrai et c'est ce que tu aimes par-dessus tout chez Concho, son authenticité. C'est l'une de ses plus belles qualités, sans aucun doute. « C'est un risque à prendre mais parfois ça en vaut la peine. » Dis-tu avec un sourire au coin des lèvres, faisant allusion à votre histoire. Vous avez risqué gros en franchissant les limites, ce fameux soir, mais tu ne regrettes absolument rien. Néanmoins, pour l'heure, tu préfères que ton colocataire garde le regard rivé vers toi plutôt que vers Perry. Et par chance, ça semble lui convenir aussi. Tu éclates de rire avant de lui donner un léger coup d'épaule quand il parle de tes fluides corporelles avec dégoût. « Hé ! Je suis sûre que j'ai bon goût, moi ! » Rétorques-tu en arquant un sourcil, retenant difficilement un rire. « Mais je dois bien reconnaitre que ces colliers de bonbons étaient vraiment dégueulasses... » Dis-tu en prenant un air dégoûté à ton tour. C'est à ne pas comprendre pourquoi tous les enfants raffolent de ça. Mais ce n'est pas la seule chose que tu ignores sur les enfants après tout. Alors que vous abordez un sujet un peu plus sérieux, tu te retournes légèrement vers Concho, tentant tant bien que mal de le conseiller même si tu n'es sans doute pas la mieux placée pour ça. Surtout quand il s'agit d'amour, ton parcours amoureux n'a rien de glorieux. « C'est normal d'être un peu anxieux mais tu es quelqu'un de bien, tu sauras quoi faire et tu le feras bien. J'en suis persuadée. » Réponds-tu sincèrement. S'il y a bien quelqu'un capable de toujours trouver les mots justes, c'est Concho. En tout cas, avec toi, mais tu ne doutes pas qu'il y parvienne avec d'autres aussi. J’verrai si t’es sage. Tu prends un air faussement choqué avant de prendre la direction de la caisse pour payer ta robe. Une fois en dehors du magasin, vous êtes prêts à vous attaquer à la tenue de ton colocataire. « C'est vrai mais je crois que personne ne porte aussi bien la casquette à l'envers et les Vans que toi. » Et c'est totalement véridique, en plus. « Oscar Hunt, j'adore. Allons là-bas. » Affirmes-tu avant de marcher dans le centre commercial jusqu'à ce que ton regard se pose sur le fameux magasin. « T'as des préférences niveau couleur ? » Demandes-tu en entrant, balayant les rayons du regard.

J’avais de gros doutes quant à la véracité des propos de Freja en ce qui concernait Perry, mais pour ce qui était du sous-entendu, soit elle et moi, là j’approuvais totalement. Si c’était à refaire, je n’hésiterais pas une seule seconde à mener notre relation à cet autre niveau. Freja me faisait du bien, même dans mes pires moments de doutes et d’obscurité, elle chassait le noir et les idées qui viennent avec. Alors que j’avais passé les derniers mois à détester qui j’étais devenu, je renouais avec ma personne à travers le regard qu’elle posait sur moi. Elle me ramenait aux bases. Elle me ramenait à moi. Je me contentai de lui sourire avant qu’on passe au sujet des sous-vêtements en bonbons. « Je te confirme que ouais, t’as bon goût. J’me moque juste de toi. » Je souris. C’était quand même hallucinant que je puisse être capable de savoir ce que goûtait Freja. Je n’y aurais jamais cru, quelques mois plus tôt. Je n’y croyais toujours pas vraiment. D’autant plus que ma vie amoureuse était complètement chaotique, tel qu’en témoignait notre conversation actuelle. Quand elle me dit que j’étais quelqu’un de bien, je voulus tellement y croire. Elle avait une conviction que je n’avais plus. « C’est gentil. J’espère que t’as raison. » Sur ce, je repris un ton plus léger en mentionnant que je ne lui interdirais jamais l’accès à mon lit si elle demeurait sage. Foutaises. Freja aurait pu être bad, bad, bad qu’encore je chercherais son corps sous mes draps. Ça en devenait une addiction. Et ces moments passés avec elle, rien que tous les deux, ne faisaient que contribuer à la confusion dans mon cœur. Je poursuivis tout de même l’activité, cette fois pour qu’on me trouve à mon tour un habit pour le gala. « Même pas Justin Bieber ? » Demandais-je avec un sourire amusé, avant de me diriger vers la boutique d’Oscar Hunt tel que tranché par Freja. Une fois arrivé, je commençai à regarder les différents rayons en réfléchissant. « J’resterais dans le classique, peut-être bleu foncé, ou gris charcoal. À moins que tu me dises que quelque chose de plus funky m’irait mieux. » Dis-je en prenant justement entre mes mains un complet fleuri, le mettant par-dessus moi, devant moi, pour lui montrer à quel point ça faisait bien ressortir mon teint – ou pas.