Help me, stranger who knows him better now {Kaya}

J'avais essayé tant bien que mal de cacher à mes parents, l'état dans lequel j'avais plongé dans les mois qui ont suivi ma rupture avec Lisandro. Je n'avais pas du tout prévu que ça allait se passer ainsi. Je savais que je n'avais pas un coeur de glace, mais les émotions qui m'avaient pris après, m'avaient dépassé. Et finalement, j'avais échoué en essayant de mettre une distance protectrice entre moi et ma famille. Car je pouvais éloigner tout le monde mais pas ma soeur. Malheureusement ou heureusement, c'était comme ça entre les soeurs. Ça ne pouvait rien se cacher, ni se garder les secrets l'une contre l'autre. De plus, on arrivait à le sentir, quand quelque chose clochait chez l'autre.
C'est ainsi que ma soeur réalisa que je n'allais pas bien, et même si je lui ai demandé, elle en parla à nos parents. Elle disait qu'elle avait peur pour moi, qu'elle ne pouvait garder le silence sur ce qui m'arrivait. Je n'avais pas des pensées suicidaires, pas encore. Mais je ne pouvais pas cacher mon corps devenu frêle, tellement je m'étais malmenée durant ces mois touchant à un an, ni mon visage jaunâtre selon maman.

Je remarquai que mes parents tentaient de ne pas me gronder comme une enfant pour ne pas me contrarier, car j'avais quitté cethomme qu'ils aimaient, avant de me refermer sur moi même. Mais de temps à autres, ils me lançaient des remarques qui montraient qu'ils n'étaient pas d'accord avec ma décision. Et au fond, si je m'étais éloignée d'eux, c'était car je savais qu'ils ne me supporteraient pas. Certes j'étais leur fille, la plus jeune et ne le dites pas à ma soeur, aussi la plus gâtée, mais ils ne pouvait pas défendre ma position. Leur honnêteté et sérieux l'emportaient dans cette situation.
Après m'avoir accueilli à la maison, dans la chambre dans laquelle j'avais grandi, histoire de reprendre des forces dans cet entourage qui ne me rappelait que ma belle enfance, ils m'avaient parlé sans retenu. Nous avions parlé entre famille, du problème dont j'étais la cause et on m'avait convaincu de faire ce que j'avais redouté depuis longtemps, alors que j'en avais aussi envie.

C'est ainsi que j'avais fait mes valises pour aller à Bowen et une fois arrivée, je m'installai dans une chambre d'hôtel, puisque je ne pouvais aller chez personne pour le moment. Je ne voulais pas qu'on sache que j'étais de retour. C'était drôle, mais surtout douloureux de devoir la jouer espionnage en épiant l'homme de ma vie, sans pouvoir l'approcher. Il y eu donc plusieurs jours passés à observer sa maison, qui y rentrait, qui en sortait, mon coeur se pinçant, quand je le voyais.
Finalement, je devais passer à l'action. Mon prochain mouvement : je devais parler à la jeune blonde qui était presque la seule à fréquenter sa maison chaque jour. On pourrait presque croire qu'elle y habitait, mais je ne suis pas sûre, ne passant quand même pas la journée entière à les observer.

Bref, aujourd'hui, j'étais un peu plus loin de son domicile. Je voulais lui parler à cette femme, et pour se faire, je l'attendis quelque part sur le chemin qu'elle prenait d'habitude. La voilà, elle approche, je pense qu'elle ne me connaît pas. Je m'avance vers elle. "Excusez moi..." Merde. Qu'est ce que je vais lui dire ? Au moins j'ai son attention maintenant. "Je vous ai vu sortir de chez Lisandro, plusieurs fois..." Non non non. Ce n'était pas ce que je voulais dire et je suis entrain de rougir maintenant. J'aurais pu continuer d'habitude, mais je ne voulais pas déconner. C'était trop important pour que j'échoue. "Enfait, voilà : je suis l'ex petite amie de Lisandro et j'ai besoin de savoir qui vous êtes, ce que vous représentez pour lui." Avais-je énoncé le plus clairement possible, après avoir respiré profondément. Je réalise que de la manière dont je l'avais dit, j'avais l'air plus de l'ex psychopathe qui n'arrivait pas encore à lâcher. Mais je ne voyais pas d'autres façons de reformuler ma demande, surtout que c'était bien ce que je voulais savoir, l'ayant vu plusieurs fois en sa compagnie.