how to get out ? ‹ free

Ta nouvelle vie avait commencé depuis des mois maintenant et tu n'aimais pas vraiment ton nouveau boulot mais tu t'en accommodais. Tu te disais que ce n'était que passager, le temps de trouver un boulot à la hauteur de tes capacités. Aujourd'hui, tu voulais oublier ça, passer une bonne journée. Les fêtes étaient finies depuis longtemps et tu avais dîné avec Thomas, pour ta plus grande surprise. Mais c'était surtout pour Iris. Elle avait besoin de voir et de savoir que ces parents seront toujours ensemble quand il s'agirait de faire son bonheur. Puis il était reparti, tu n'avais pas eu de ses nouvelles depuis des semaines, un vrai fantôme. Tu ne savais pas vraiment à quoi il jouait. Et ça aussi tu voulais l'oublier le temps d'une journée. Tu t'étais rendu en ville pour profiter du festival d'hiver qui était installé jusqu'à la fin de l'été. Cette phrase est tellement contradictoire et ça t'amusait. Tu avais pris un billet pour tenter le palais des glaces. C'était un jeu que tu adorais quand tu étais petite fille. Autant dire que maintenant, ce n'était plus la même chose. Surtout quand au bout de plus de vingt minutes, tu étais toujours coincée dedans, incapable de trouver la sortie. Tu marchais à reculons, avant de percuter le dos de quelqu'un. « Je suis déjà allée par-là et c'était impasse ! » Enfin, c'est ce que tu croyais parce que quand tu avais l'impression de toujours revenir au même point, il y avait quand même des choses qui changeaient. Mais tu n'étais pas vraiment des plus attentives à ces petits détails. Et si ça se trouve, tu allais induire en erreur l'inconnu que tu venais d'aborder. « Par-là, vous avez essayé ? » demandais-tu avec un grand sourire pour essayer de sauver la situation et de trouver cette maudite sortie.

Il s'était écoulé des heures, ou des secondes, elle ne savait plus trop... La verte lui faisait soudainement perdre la notion du temps. Dans leur délire, la bande de copains avait eu la merveilleuse idée de se séparer, et elle se retrouverait dorénavant seule dans les méandres du labyrinthe. Elle était repassée au même endroit un millième de fois sans s'en rendre compte. Le chemin semblait sans fin. Elle tira une latte, retint sa respiration, expira. « Putain... » Immobile, plongée dans un brouillard interne, elle songea un instant à rester simplement là à attendre qu'on vienne la chercher. Mais quelqu'un la percuta. Thylane se retourna brusquement, les yeux rouges écarlates, le cœur battant. Instinctivement, elle dissimula son joint au creux de sa main. La parano. « Je-euh-non-fin-j'étais... » Ses cheveux bruns ébouriffés donnaient l'impression qu'elle sortait tout droit du lit, ou d'une bagarre. Mais non, elle était juste complètement paumée. Et complètement stone. Ça va, c'est pas ta daronne, c'est pas non plus la propriétaire du palais des glaces, tranquiiiiille ! Elle sentit brusquement une brûlure vive dans sa paume de main. « Ah merde ! » Elle lâcha le coupable par réflexe, qui tomba à ses pieds. Pour la discrétion, c'était loupé. De toutes façons, la fumée qui avait commencé à se dresser autour d'elle l'avait déjà trahie, sans parler de cette odeur ! La grande brune s'abaissa pour ramasser sa cigarette magique et regarda enfin l'inconnue qui se dressait devant elle. Une femme d'une trentaine d'années au regard doux et au teint de porcelaine. Elle n'avait pas l'air mauvaise, et pas flic non plus. Elle lui avait demandé quoi déjà ? Ah oui, le chemin ! « Franchement j'sais pas du tout d'où j'viens, c'est un bordel. Je sais même pas pourquoi on est venus ici, faut croire qu'on est sado. Mais venez, on va se perdre ensemble ! »

Très vite, tu jetais un coup d'oeil à la jeune femme qui se trouvait derrière toi et que tu venais de percuter. Tu lui donner des informations sur le chemin que tu venais d'emprunter tandis que tu essayais d'avoir les siennes. Peut-être qu'en combinant tous les indices des personnes que tu pourrais croiser, tu finirais par trouver le chemin de la sortie. Pour le moment, on ne pouvait pas dire que c'était une technique efficace. Peut-être parce que tu n'avais pas croisé grand monde jusqu'à présent. A croire que tu étais la seule assez folle pour te prendre au jeu. Maintenant, tu savais que non. « On dirait pas mais on s'y perd plus vite qu'on ne pourrait bien le croire ! » Tu avais l'impression d'être entrée dedans y a même pas cinq minutes, d'avoir fait trois pas et d'être complètement paumée. Tu ne saurais même pas dire si tu avais tourné à gauche ou à droite la toute première fois. Tu avais tourné, aussi simplement que ça. Et depuis, tu tournais en rond. « J'avais dans mes souvenirs de bons moments mais de toute évidence, je crois que je me suis trompée, ça peut pas être possible. » Ou alors c'était peut-être plus amusant d'y passer des heures enfants. Ca devait faire râler ta mère, alors forcément, tu avais toujours envie de t'y perdre et de prendre le plus de temps possible avant de sortir. C'était toujours ça de pris, loin d'elle. « On a qu'à essayer par-là ? » C'était une proposition comme une autre, de toute façon ce n'était pas en faisant du sur place que vous alliez trouver la sortie et personne ne viendrait vous chercher. Sauf si on leur demandait mais tu doutais que quelqu'un vienne pour toi. Peut-être pour elle, qui sait. L'espoir faisait vivre après tout.