Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
En réalité, cette proximité entre nous ne me dérange pas, ni les gestes ambigus que nous pouvons avoir l'un envers l'autre. Mais j'ai tellement la trouille d'avoir une réaction incontrôlable au niveau de mon entre-jambe et de m'humilier de la sorte que j’aimerai éviter ce genre de contact. Alors que je lui tiens toujours les mains pour qu'il laisse mes joues tranquilles, et que je m'apprête à le faire dégager de mon corps, il me parle de ses parents. Je me fige, éberlué. Sa réponse me choque et me fait prendre conscience de ce point qui nous lie. Je le dévisage en silence, peiné pour lui. Mais en même temps, ça explique pourquoi Cally en est arrivé là. Il a perdu ses parents très jeune, et il s'est retrouvé seul, sans personne pour lui dicter des règles et pour le protéger du monde dans lequel il a plongé pour survivre. « je suis désolé pour tes parents » soufflais-je à bout de souffle. Et dire que j'en veux aux miens d'être partis en me laissant, je me sens encore plus mal en pensant à la situation de Cally. Même si ça nous fait un point commun. Mais ça, Cally l'ignore. Tu ne lui as pas parler de tes parents adoptifs, il doit juste se douter que quelque chose est arrivé pour que j'en vienne à survivre en SDF, squattant un vieux phare a des milliers de kilomètres de ma France natale. « Au Brésil ? Et bah. C'est pas la porte d'à côté ! Pourquoi tu as été rapatrié à Bien, tu étais originaire d'ici à ma base ? » m'enquis-je curieux d'en apprendre plus sur lui. Il faut reconnaître qu'avec Cally, on a rarement des conversations aussi intime, du moins autres que sur ses prouesses sexuelles et ses pervers de clients. Alors ça me fait plaisir d'en apprendre un peu plus sur lui, même si ce qu'il me raconte est pas beau à entendre. Et puis, j'ai envie d'en savoir plus sur mon pote, c'est normal.
Le regard noir que je lui jette est suffisamment éloquent pour le mettre en garde. Le regard qui veut dire ‘T'as pas intérêt à faire ça mec ou je te ferai bouffer ta robe par les trous de nez’ . Je croise les doigts pour qu’il saisisse le message parce que je ne sais vraiment pas gérer un truc pareil en plein devant mes camarades de classe. J'suis pas du genre aussi déconneur que lui, je suis même souvent trop sérieux par rapport à ceux de mon âge, sauf quand je joue au « p'tit con » mais ça c'est une autre histoire. « N'y penses même pas » boudais-je sur un ton menaçant, accompagnant mon regard. La menace tombée, je suis pas sur que ça ait la moindre influence sur Cal' mais au moins j'aurai essayé. Il parvient à libérer ses poignets de mes mains, mais je veille à ce qu'il laisse mes joues tranquilles quand même. « hein ? On avait dit Disney… » lui fis-je remarqué lorsqu'il cite deux autres studios de production que je connais pas. Faut dire que c'est tellement pas mon truc. « Tu t'emballes vieux ! » ricanais-je sur un ton léger « T'es vraiment accro a ses trucs ? C'est mignon » soufflais-je en souriant, amusé. En général, ce genre de dessin animé est destiné pour les enfants, un monde où l'imagination et les rêves ont encore leur place. C'est donc surprenant de voir Cal' avec autant d'entrain et d'enthousiasme lorsqu'il en parle. S'il est bien plus mature sur la sexualité que le sont a plupart des ados de notre âge, il semble être redevenu un enfant lorsqu'il aborde le sujet des Disney. Comme s'il cherche à retrouver un peu de cette enfance dont il a été privé. Face à son enthousiasme et au constat que j'ai fait, je n'ai pas le cœur à freiner son désir de marathon. « D'accord, d'accord » cédais-je avec un sourire amusé « nous pouvons faire les marathons dès le samedi soir et une partie du dimanche, qu'en penses-tu ? » proposais-je au garçon alors qu'il invite de son côté, Lokhen à se joindre à nous. Je suis content qu'il accepte aussi facilement la présence de mon chien. Même si Lokhen est en général un nounours sur pattes, sa grande taille est intimidante et ne met pas forcément les gens en confiance. Surtout si on essaye de chahuter avec moi, Lokhen ne plaisantes jamais sur ça, il veut toujours me protéger. « Si Lokhen peut venir, alors je pense que c'est largement faisable de mater plusieurs dessins animés en une nuit et une journée. Je prendrais juste un peu de temps pour le sortir » indiquais-je calmement. Je suis conscient que j'abuse, mais c'est assez égoïste si j'ai proposé le samedi soir. Comme Cally m'a dit qu'il est prêt à renoncer à de potentiels clients pour mater des films, j'ai vu là une occasion de l'éloigner de ces salauds le temps d'une soirée par semaine. C'est con, mais je me suis attaché à lui au fil de nos rencontres, et j'aimerai vraiment le protéger de ce monde malsain, même s'il y a pris goût. Franchement, j'aurais jamais pensé que notre rencontre aurait débouler sur ce genre d'amitié, surtout vue comment ça a débuté. Mais voilà, finalement, parler de pénétration, d’anus, de position et tutti quanti, ça a fini par nous tisser une sorte de lien, sinueux et souvent incertain, mais un lien quand même. « Chouchoutage de corps ? » m'exclamais-je sans comprendre ce qu'il veut dire. J'ai peur de devoir assister à des trucs bizarroïdes, avec lui je peux m'attendre à tout.
De fil en aiguille, je découvre d'autres petites choses sur lui, notamment qu’il vit avec son grand cousin, le cousin de son père quoi. De ce que je comprends, ce mec est un sombre connard. Comment peut-il laisser un gosse se démerder seul, tout ça pour pouvoir picoler comme un trou. Ce genre de comportement, ça m'insupporte, m'horripile et me scandalise. Pourquoi avoir accepter de recueillir un enfant si c'est pour le laisser livré à lui-même ? Call' aurait pu avoir une vrai vie de famille si ce mec n'avait pas été abruti à ce point. Et il vit toujours avec… « Pourquoi tu vis avec cet homme ? » finis-je par lui demander sans comprendre. Personnellement, dès l'instant où j'ai compris que je serai bien mieux à me débrouiller seul que de rester sous le même toi que cette femme qui se dit être ma mère biologique, Je suis parti en claquant la porte. Certes, je vis dans des conditions difficiles, mais je ne regrette rien à mon choix : je suis bien mieux sans elle. Alors pourquoi Cally reste sous le même toit que cet homme qui l'a poussé inconsciemment à se prostituer pour survivre ? Parce qu'au final, escorte boy ou prostitué, c'était un peu la même chose, seul le mot change. Je ne relève pas le discours que tiens Cal au sujet du sexe et des Disney, j'attends de voir pour le croire, mais je roule des yeux alors qu’un sourire s'étire sur mon visage, amusé et défiant.
Peut-être a-t-il raison, je me mets trop de pression. Mais faut dire aussi qu’il a fallu que j’attends presque seize ans pour m'intéresser aux mecs et aux filles alors que mes copains, à treize ans, la plupart en parlaient déjà. Y a de quoi se poser des questions quand même. « ouais, t'as certainement raison » marmonnais-je pensif. « je pensais juste que… c'est con, mais je pensais que les mecs ne se souciaient pas de ce genre de détails, tu sais… se sentir prêt et tout ça » dis-je un peu gêné d'aborder ce sujet. « En tout cas, mes potes en France se souciaient plus d'être… déniaisé le plus tôt possible que de faire l'amour avec une personne qu'ils aimaient vraiment » dis-je en regardant le plafond, un peu blasé « Pourquoi je n'arrive pas à envisager… qu'on puisse coucher avec quelqu'un sans sentiments sincère ? » marmonnais-je pensif. Tant pis si je passe pour un mec naïf, au point où j’en suis. Et puis, pour une fois que je peux vraiment me confier à quelqu'un, autant ne pas se gêner. J'ai souvent écouté Cally parler de ses clients, alors chacun son tour, même si ce que je dis est bien plus ennuyant ou bizarre. Et puis, je ne vois pas Cally me juger la dessus. Au pire, il se foutrait un peu de ma gueule mais ça, j'en ai l'habitude.
Après tout ce que nous avons échangés, il est certain que de mon côté, je le vois comme un ami en qui j’avais confiance. Pourtant, je ne fais pas confiance à grand monde à Bowen, à part à Fleur et Orson, je n'ai pas d'autres noms à citer. Avec Cally, c'est différent. Il a fallu pas mal de rencontres pour en arriver à le voir comme un ami. Au début, il m'a scotché en m'abordant pour vider son sac. Il a ensuite découvert ou je créche et il a fini par me rendre des visites, me faisant passer par toutes les couleurs typiquement émotionnelles à chacune de nos rencontres : rouge de colère, rouge de gêné, vert livide, blanc cadavérique pour finalement, prendre une place dans mon cœur en tant qu’ami, sans que je ne m'en rende compte. Maintenant, c'est plus clair, je lui ai accorder ma confiance dès l'instant où je l'ai considéré comme mon pote. Sauf que je ne sais pas comment lui me considère. J'en déduis qu'on est pas sur un même pied d'égalité vue le temps qu'il met à répondre. Je soupire bruyamment, mais je ne laisse rien paraître. Au fond, je suis blessé de ne pas avoir autant d'importance pour lui qu'il en a à mes yeux. Mais je ne peux pas le forcer non plus. Alors quand il prend la parole, je suis gêné. J'ai l'impression qu'il s’est forcé à me dire ça et finalement, c'est encore plus douloureux que de ne rien entendre du tout. « Hey, ne te force pas à dire ces choses si tu ne le penses pas » dis-je avec sérieux, sans penser une seule seconde que ça lui avait coûté de me dire ça. « je veux pas t'entendre dire ça, juste parce que tu crois que ça me fait plaisir » répliquais- je, durement. « Si ça vient pas naturellement, tu dis rien » finis-je comme un ours mal léché.
A l'entendre parler de la vie de couple, j’ancre mon regard bleu dans le sien, curieux. « Tu as déjà été en couple ? » le questionnais-je intéressé.« Sinon, comment peux-tu savoir que tu te sentirais prisonnier ? » l'interrogeais-je avec une douceur contenue dans la voix. J' hausses les épaules, de mon point de vue, je sais que je pourrais pas accepter que ma petite amie ou mon petit ami couche avec quelqu'un d'autre, même pour gagner sa vie, mais je suppose qu’il y en a qui sont ouverts à des relations… plus libertines. Peut-être que Cally finira par rencontrer quelqu'un comme ça, qui sait. Mais je me demande si c'est pas par peur de s’attacher qu’il ne souhaite pas une relation stable. Ce serait logique après tout. « tu te vois franchement identifier ces mecs comme des petits amis. ? » commentais-je affligé. Comment pouvait-il prendre ce ton si léger ? C'était Cally quelle question !
Alors que je l'interroge intimement, il m’avoue prendre du plaisir avec ses clients. Je suis un peu choqué, mais en même temps, tant mieux. Puis s'il aime autant le sexe, c'est qu'il doit avoir des bons partenaires. Position ? Comme celle-là ? Je rougis fortement alors que je sens mon bas-ventre commençait à chauffer. Putain, fallait qu'il me sorte un truc dans ce genre là ! « dégageeee !» m’exclamais-je avec force, en roulant sur le côté avec puissance pour le déséquilibrer et le faire tomber. Je finis par m'asseoir correctement et je replis mes genoux contre mon torse, les entourant de mes bras. Cette position est bien réfléchi, même si prise à la hâte. Déjà, Cally ne peut pas s'asseoir à nouveau sur moi, et ça masque la bosse apparue après les remarques de qu'il a fait sur les positions qu'il prends avec ses clients. Le plus dur maintenant, c'est de me calmer sans qu'il se rende compte de quoique ce soit, ce serait l'humiliation ultime. À moins peut-être qu'il l’ait déjà remarqué ? Je sens mon visage qui doit être couleur tomate, alors que je réplique « Non, plus aucune, merci bien » avec sarcasmes pour couvrir ma gêne.
Cally a écrit:
‘Moi ? Me foutre de toi ?! Jamais !’
Mon regard sceptique que j'ose relevé vers lui montre que je n’en crois pas un mot. J'ai l'air mignon, mais pour autant, j'ai une gueule trop enfantine pour qu'on me regarde vraiment. Enfin, c'est l'impression que j'ai. « J'ai pas le temps de faire attention à ce genre de chose en cours » me defendis-je. Et oui, même si je suis studieux et en avance, je suis les cours avec assiduité ne détournant que rarement mon attention. Seul mon comportement est un problème au bahut, mais c'est tout ce que j'ai trouvé pour m’intégrer. En général, le premier de la classe n'a pas ou peu de vie sociale sauf s'il est cool.
Je suis clairement surpris d'apprendre qu’il a suivi des études, et plus encore qu'il est inscrit à la fac. « attends… ça veut dire que… tu as sauté une classe ? » lui demandais-je stupéfait. Les diplômés partent du lycée en général à l'âge de 18 ans, Cally étant déjà à la fac, cela veut dire qu’il a sauté deux classes. Pour le coup, je le dévisages la bouge ouverte, l'air complètement ahuri. Je déchante lorsqu'il m’avoue ne pas s'être rendu tant que ça à la fac, abandonnant ses études « pourquoi ? C'est dommage… tu as des capacités pourquoi tu saisis pas ton opportunité ? » l'interrogeais-je un peu déçu pour lui. Pour autant, je ne le juge pas, il est libre de faire ce qu'il veut. « l'édition ? C'est plutôt pas mal comme ambition » dis-je doucement. « Mais, pourquoi tu n’essaies pas ? » lui demandais- je doucement, « Tu es conscient que tu vas vieillir ? Que ces… hommes finiront par se détourner de ton corps au profit d'un plus jeune ? » lui dis-je doucement, ne voulant pas non plus le brusquer ou lui donner une impression de vouloir lui dicter sa vie. Je veux surtout être sur qu'il est conscient de tous ces détails avant qu'il ne soit trop tard pour lui.
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Sujet: Re: L'Homme est monstre — Maxim Mar 27 Fév 2018 - 12:16
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Sujet: Re: L'Homme est monstre — Maxim Lun 5 Mar 2018 - 13:11
Cally n’a pas de chance, la vie ne la vraiment pas épargné.
Finalement, peut-être que la meilleure chose qu’Eibell a fait pour moi, c’est de m’abandonner. Je n’ose même pas imaginer le genre de vie que j’aurais eu avec elle et Jeremy. Au final, j’ai eu une enfance très heureuse avec des parents géniaux.
Je comprends Cally. Ses parents ne lui manquent pas parce qu’il n’en garde pas de souvenir, comme Eibell et Jeremy ne t’ont jamais manqué. C’est normal, au final, ce sont les souvenirs qu’on a qui rendent l’absence des personnes plus douloureuses.
« Non, bien sur que non que tu n’es pas sans cœur ! Tu n’as aucun souvenir d’eux, c’est difficile d’être triste pour des inconnus, quand bien même tu partages avec eux le plus proche des liens de sang. »
Et sur ce point, je sais parfaitement de quoi j’parle. Si j’ai été dévasté par la disparition de mes parents adoptifs, je suis sur que je ne ressentirais pas grand-chose s’il devait arriver malheur à mes parents biologiques. C’est cruel de dire ça mais, c’est à peine si je les connais après tout. C’est aussi pour ça que je ne me permettrais jamais de porter un jugement sur ce que peut ressentir Cally à ce sujet.
Son rapatriement en Australie a été plutôt mouvementé de ce qu’il me raconte. Un gros merdier au niveau de la paperasse, rien de bien étonnant quand il s’agit de relations internationales. D’ailleurs, je me demande comment Eibell s’y est prise pour me faire venir ici avec autant de rapidité sans être ennuyée par la paperasse. Probablement du à son travail pour le gouvernement, je pari.
« - Je suppose que dès qu’il s’agit de double-nationalité c’est toujours compliqué. Et puis, s’il manquait justement les papiers de l’affiliation, ça à du être effectivement un beau bordel. »
J’aurai pu ajouter qu’il avait eu de la chance que ça se prouve, mais en connaissant mieux le passif de Cally, je me dis qu’il aurait p’tre mieux valu que l’affiliation avec cet homme ne soit jamais prouvé. Peut-être aurait-il eu une meilleure vie alors.
Loin de moi l’idée de me moquer de sa passion pour les dessins animés, ahah ! Chacun est libre d’avoir ses propres passe-temps. J’trouve ça juste, surprenant que Cally s’intéresse à ce genre de films. C’est comme s’il cherche à retrouver, le temps d’un moment cette innocence qu’il a perdu il y a des années lorsqu’il a du apprendre à survivre dans un monde qui lui était hostile. Alors oui, c’est mignon. Parce que ça me donne l’impression qu’il a toujours en lui une part d’innocence qui veut survivre aux épreuves qu’il s’impose et qu’il impose à son corps.
« Oui je sais, mais… Venant de toi, je trouve ça mignon. »
Tu lui adresses un sourire en biais, adoucit alors qu’il commence à parler de nourriture. Je n’sais pas comment je dois réagir, mais il m’fait un petit peu flipper quand même. Est-ce que c’est un morfale ? Le doute est permis. Mais même si c’est une mode chez les jeunes de bouffer comme quatre et n’importe quoi, moi je suis de la très vieille école.
« Tu veux qu’on se fasse un marathon de dessin animé ou une crise de foie ? »
Ma question est tout à fait calme, posée, très sérieuse en fait. Pourtant, mon sourire narquois me trahi. S’ensuit d’un ricanement moqueur pour agrémenter ma plaisanterie pas si amusante que ça. Je sais que je peux parfois paraître un peu trop coincé sur certains principes, mais je suis un sportif et j’ai toujours eu une alimentation équilibré, sans compter que le sucre… c’est pas mon meilleur ami !
« J’aime la pizza, les bonbons… euh… j’en raffoles pas, et en boisson… bah… je bois de l’eau pétillante ou… de la bière.» souris-je bêtement. « Par contre, le pop corn, c’est sucré… C’est p’tre l’une des rares choses sucrées que j’aime manger ! » commentais-je un peu gêné.
J’ai l’impression d’être quelqu’un de compliqué quand je m’écoute. Tout ça par ce que je préfère les fruits aux gateaux ou aux sucreries. Je sais que c’est pas commun chez un ado, mais là encore, chacun ses goûts.
« Mais, on partage, dis moi ce que je dois prendre, il est hors de question que je vienne les mains vides ! » assurais-je alors que c’est la moindre des politesses. Déjà, je sais qu’il faut que je me débrouille pour ramener mon pécher mignon, pour le reste, je peux bien ramener de ces bonbons qu’aime Cally, et toutes ses choses sucrées qu’il semble affectionner.
Je regarde Lokhen avec affection alors qu’il me demande ce qu’il mange. J’hausse les épaules « Tu sais, Lokhen il mangerait n’importe quoi… Merci de demander, mais je vais m’occuper de ça… Ce n’est pas contre toi, ne le prends pas mal mais… je n’aime pas quand on veut s’occuper de Lokhen, c’est… mon rôle. » dis-je doucement. Oui c’est le mien. Lokhen est le seul être qui me rattache encore à mes parents, à mon père surtout. Veiller sur lui m’importe tellement que je me mets même en danger là ou… quelques mois auparavant, je n’aurais pas hésité à le laisser y aller. J’espère que mon intervention ne va pas casser l’enthousiasme de Cally, c’est loin d’être mon intention. Au contraire, j’aime le voir aussi enthousiasme, omettant complètement la double vie qu’il mène. Sauf que je le ramène à celle-ci lorsque je l’interroge sur le chouchoutage dont il parle.
Je suis tout d’abord dubitatif lorsqu’il me parle des bains et de la crème. Puis, mon regard ce fait plus alarmant alors qu’il annonce qu’il reste à poil durant la journée. Carrément. Il n’a donc aucune pudeur. Bon j’aurai pu m’en douter niveau pudeur, vue la facilité avec laquelle il parle de sexualité et sa façon d’être aussi tactile, mais quand même. « Euh… merci… » soufflais-je rouge écrevisse alors qu’il me dit qu’il s’habillerait en ma présence. Je devrais pas être aussi gêné pourtant, mais comme j’ai l’impression que mes hormones commencent enfin à se montrer et que j’ai découvert que je pouvais aussi m’intéresser aux hommes lorsque j’ai eu mon premier petit ami, j’ai la trouille de ne pas réussir à contrôler mes réactions naturelles. « Un massage ? C’est cool ça ! bah je t’en ferai un si tu veux… » proposais-je tout naturellement avant de me rendre compte de ce que j’avais dit. Laura, ma meilleure amie en France avec qui je passais la plupart de mon temps avant d’arriver à Bowen, a toujours aimé les massages. D’aussi loin que je me souvienne, déjà au primaire je lui en faisais tout les jours. Lorsqu’on allait chez l’un ou chez l’autre pareil et il n’y avait jamais eu d’ambigüité entre nous… Mais avec Cally, c’est autre chose. On ne se connaît pas depuis la maternelle. Quoiqu’il en soit maintenant que je me suis proposé, je ne vais pas revenir dessus et je reste le plus calme possible, en apparence.
Je ne suis pas du tout d’accord avec lui lorsqu’il me parle de son oncle. Mais bon, ça ne me regarde pas, j’espère juste qu’il finira par partir loin de cet homme potentiellement destructeur. Quoique… Vue comment la vie à déjà abîmé Cally, il n’est plus à ça près. Dans tout les cas, je ne prends pas le risque de me brouiller avec lui, simplement parce que je l’aurais trop ouverte.
Les paroles de Cally me touchent. J’ai toujours eu peur d’être juger pour ma façon de voir les choses. Je sais que l’éducation de mes parents y est pour beaucoup. Ils m’ont élevé comme ça, dans le respect de soi et dans le respect des autres. Au final, je n’ai pas à en avoir honte, mais à mon âge, les adolescents se montrent cruels avec ceux qui n’ont pas la même perception qu’eux. Mais Cally est différent. On a beau avoir presque le même âge, il a une lourde expérience dans ses bagages. « Merci. Ouais, t’as raison, je me mets probablement trop de pression à cause de… des autres » marmonnais-je pensif. « Je sais que je devrais pas pourtant… Je sais pas, c’est plus fort que moi. » marmonnais-je blasé. « T’es la première personne à qui je parle de… ça. » avouais-je doucement. « Merci de m’avoir écouté, et donner ton point de vue sans… te foutre de moi. » lui dis-je avec honnêteté en le regardant dans les yeux.
Après ses confidences, nous parlons de confiance. Evidemment que j’ai confiance en lui ! Sinon, jamais j’lui aurais parlé de ce qui me tracasse depuis un petit moment. Mais visiblement, c’est pas son cas vue le temps qu’il met à me répondre. Vue la vie qu’il mène, je peux comprendre même si je suis un peu déçu de ne pas avoir la même place pour lui qu’il à la sienne pour moi.
Et quand il me dit que c’est réciproque, j’ai l’impression de lui forcer la main, si bien que je me montre dur lorsque je lui dis ne pas prononcer des choses qu’il ne pense pas. Mais il s’obstine, et ses paroles me touchent vraiment. S’il n’était pas à califourchon sur moi, je l’aurais certainement pris dans mes bras pour lui faire un gros câlin. « Je te crois » souris-je « C’est juste que… je ne veux pas que tu te sentes obligé de me dire ça, c’est tout » ajoutais-je doucement. « Mais je suis touché que tu me considères comme un ami, surtout si tu n’as jamais considéré quelqu’un d’autre comme tel… Par contre, ça fout une de ses pressions ! » dis-je en terminant sur un ton de plaisanterie. Peut-être qu’il me voyait comme un ami parce qu’il avait trouvé quelqu’un à qui parler de sa vie sans être continuellement jugé ?
Comme je le pense, Cally n’a jamais été en couple. Je trouve ça dommage pour lui qu’il rejette purement cette éventualité, mais je comprends qu’avec le boulot qu’il fait, ç’est difficile d’envisager ce genre de relation. « Tu dis ça maintenant… » rigolais-je amusé par son point de vue. « P’tre que dans dix ans, tu percevras les choses autrement » ajoutais-je en haussant les épaules. « Et je suis sur que tu éprouves des sentiments… sauf que tu les as tellement enfouies sous une tonne de carapace que tu ne sais plus que tu es capable d’en avoir. » dis-je avec simplicité. Après tout, n’avait-il pas dit quelques secondes plus tôt qu’il n’avait jamais considéré quiconque comme un ami avant moi et qu’à présent, il avait ouvert les yeux sur ça ? P’tre que c’est la même chose en ce qui concerne des sentiments amoureux, il découvrira qu’il peut en avoir lorsque ça lui pétera au visage.
J’ai fini par le repousser lorsque j’ai senti l’inévitable arrivé. Ça m’énerve de ne pas contrôler ce genre de réaction, peut-être que ça viendra avec le temps, mais en attendant, faut vraiment que je fasse gaffe. Alors que je suis contre le mur, les genoux repliés contre mon torse, je le regarde rire en faisant un peu la gueule. Ouais, fous-toi de moi… « Tu es… hilarant. » commentais-je avec sarcasme. Perso, ça ne me fait pas rire. Après, il ignore que ce genre de paroles peuvent me faire réagir, surtout vue la position dans laquelle nous étions. « C’est ça… Trop mignon… Comme un pikachu gnagnagna. » boudais-je en me rappelant des paroles que tenait ma meilleure amie durant des années. Je vois son sourire se transformer en grimace et ça réplique qui me fige. Merde… j’ai p’tre été un peu fort. « ça va aller ? Merde… je voulais pas te faire mal… » dis-je anxieux à l’idée de l’avoir blessé alors qu’il reste allongé sur le sol froid. « Hey ? t’es sur que tu vas bien ? » m’enquis-je aussitôt inquiet.
Nous en venons a parler de sa scolarité. Finalement, Cally en a eu une, et ça reste surprenant. Mais ce qu’il l’est encore plus, c’est qu’il a de grandes capacités. Finalement, c’est quelque chose que nous avons en commun. J’ai toujours été en avance, scolairement parlant. Mais mes parents n’ont pas voulu me faire sauter de classe alors que c’était préconisé par les instituteurs. Et lorsqu’on m’a laissé le choix, j’ai refusé aussi pour rester dans la même classe que mes amis. « Tu n’as peut-être pas eu un suivi scolaire adéquat. Ils auraient pu te trouver une classe qui aurait pu stimuler tes capacités. » fis-je remarqué doucement. « Hey ! Je t’interdis de dire que tu dépasseras pas les 25 ans ! » lui hurlais-je dessus sans réfléchir. L’idée de le savoir mort d’ici quelques années me mettait dans une rage folle, ou plutôt, l’idée qu’il ne se voyait pas vivant d’ici là. « Tu peux faire ce que tu veux Call’, mais t’as pas intérêt à crever ! » lui dis-je en le menaçant du regard. Menace qui voulait dire… si tu crèves, je te ramènes à la vie pour te tuer !
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Sujet: Re: L'Homme est monstre — Maxim Lun 19 Mar 2018 - 2:17
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Sujet: Re: L'Homme est monstre — Maxim Lun 19 Mar 2018 - 11:46
J’esquisse un sourire malgré la gravité de ce qu’il m’a raconté sur son enfance. Effectivement, sans tout ça, on ne se serait pas rencontré. Je préfère ne pas m’attarder sur le passé qui n’est pas joyeux.
Je suis dubitatif à l’idée de me goinfrer devant la télé, même si ça semble être quelque chose de normal aux yeux de Cal’. Faut dire que j’suis pas habitué à rester devant un écran pendant des heures. Preuve en est que je vis dans un phare sans électricité et que je m’en porte pas mal. « Et te fout pas de ma gueule. J’suis pas fan des sodas » grognais-je alors que j’avais l’impression de ne pas être normal « Si je te dis ce que j’aime, tu promets de pas rire ? » fis-je en fronçant les sourcils, méfiant, « Les fruits. J’adore les fruits » marmonnais-je alors à mi-voix. « Et si, j’ai bien l’intention de participer… » dis-je implacable. « Je ramènerai des cerises aussi. » annonçais-je alors que mes yeux s’éclairent d’une lueur gourmande. « Et ça va de soit que je ramène la bouffe de mon chien » fis-je d’une voix assurée.
L’idée du massage est sortie tout seul. A la base, ça ne me dérange pas, j’ai souvent massé Laura. J’suis gêné d’abord le sujet de la sexualité, mais après, ça s’arrête là. Enfin avec Cal’ c’est particulier parce qu’il est vraiment très ‘ouvert’ sur tout les sujets, et lui proposer un simple massage peut devenir bien plus suggestif que ce que je voulais. « C’est différent. » admis-je gêné en me passant une main dans les cheveux. « J’ai souvent massé ma meilleure amie en France. » ajoutais-je en prenant un peu plus d’assurance. « C’est juste que… si je suis gêné avec ta nudité, c’est surtout parce qu’on parle beaucoup de sexualité et ça me met un peu… mal à l’aise » avouais-je à mi-voix alors qu’il m’envoie un clin d’œil aguicheur qui a pour effet de me faire devenir pivoine. « Ah tu vois ! C’est parce que tout ce que je dis est aussitôt tourné à la perversion avec toi ! » lui balançais-je avant de prendre une mine boudeuse. Décidemment, les mots de Call’ ont l’air d’être choisi exprès pour me faire perdre mes moyens et me mettre dans des états pas possible. « Pourquoi j’ai l’impression que ces mots sortant de ta bouche sont tout sauf innocents ? » soupirais-je presque blasé de voir des allusions sexuelles partout. « Ouais c’est ça… rattrape toi ! » rigoles-tu alors pour tenter de paraître plus détendu.
Je lui suis reconnaissant d’être à mon écoute. Il est bien la première personne à qui je me confie autant. Même avec Laura j’étais plus dans la retenue, mais bon, nous étions aussi beaucoup plus jeune. « T’en fait pas…Je me suis jamais autant confié sur ce sujet… T’es bien la première personne à qui je parle de… de mes doutes quoi. » marmonnais-je en souriant, heureux d’avoir pu lui en parler autant. « Et, heureux d’être ton premier pote mon pote ! » répliquais-je gêné par tout ce sérieux qui s’installe entre nous
Devant les confidences de Call’ tu ne sais pas trop quoi dire. T’es désolé pour lui qu’il perçoive l’idée d’être en couple comme une contrainte, voire pire… une prison. « C’est triste de voir les choses comme ça je trouve. » commentais-je doucement. « Mais je peux comprendre tes raisons. » ajoutais-je compréhensif quand même. Après tout, Cal’ menait une vie qui semblait lui convenir depuis bien longtemps et je le voyais pas renoncer à cette vie là.
Après ma réaction brutale, j’l’ai vue grimacer et se figer au sol. Comme si chaque mouvement lui était douloureux. Inquiet je lui demande ce qu’il a et je m’inquiète devant son immobilisation. Et lorsqu’il accepte de me le dire, je reste bouche bée en découvrant son corps meurtri. « Qu’est-ce que… » m’exclamais-je bouche-bée en me levant d’un bond. L’horreur complet. « Bordel… Cally ! » criais-je presque, horrifié par cette découverte alors qu’il m’explique que son dernier client lui a fait ça. Je le regarde les yeux exorbités alors qu’il me demande de ne pas me mettre en colère. Il se fout de ma gueule là ? « Ne pas m’énerver ? Mais t’es sérieux ?! » dis-je fortement mon regard toujours posés sur son corps bleuit. « Putain on va à l’hôpital de suite ! » clamais-je alors, inquiet de savoir qu’il pouvait avoir des hémorragies internes. « Quel est le connard qui t’a fait ça ? » l’interrogeais-je en attrapant ma veste pour partir. « Allons-y. Et n’espères pas te défiler. Ça peut être très grave. » dis-je durement, le ton beaucoup plus sérieux, rongé par l’inquiètude.
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Sujet: Re: L'Homme est monstre — Maxim Sam 24 Mar 2018 - 23:49
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Sujet: Re: L'Homme est monstre — Maxim Jeu 29 Mar 2018 - 14:25
Je me suis un peu emporter. Faut dire que j’ai l’impression d’être un alien parfois, quand je vois les autres ados de mon âge. Bon, Cally n’est pas franchement une référence, lui aussi est un peu hors normes. C’est d’ailleurs assez marrant qu’on est autant accroché l’un avec l’autre, on a des caractères tellement différents. Je n’ai pas besoin de réfléchir à sa question, « Les rouges, elles ont ce côté acides que n’ont pas les noires, je trouve. » dis-je avec mes yeux qui pétillent rien qu’à parler des cerises. J’avoue que c’est très enfantin, mais bon, quand on est gourmand c’est pas surprenant.
« J’avoue que… Je me sens parfois dépassé quand on parle de sexe. » dis-tu avec honneteté. « Mais c’est parce que c’est pas quelque chose que je connais… autrement qu’à travers ce que toi tu me racontes. » avouais-je en soupirant. « Je te demande pas changer ta façon de te comporter. Et puis, ça fait partie de toi, je l’ai compris dès le premier jour ou on s’est rencontrés ! » souris-je avec amusement. Une façon de lui faire comprendre que je l’acceptais tel qu’il était, en toute connaissance de cause. « Alors reste toi-même… ça ne me dérange pas… Au pire, tu pourras te foutre encore de ma gueule pendant longtemps » ricanais-je en lui adressant un clin d’œil. Quant-à ma meilleure amie, sa mention me tire un sourire triste. Elle me manque beaucoup.
Mais tu n’as pas tellement l’occasion de parler d’elle. Lorsque tu vois l’état dans lequel se trouve Cally, tu ne penses plus à rien d’autre qu’à sa santé. Je lui laisse même pas le choix, c’est l’hosto direct devant la gravité de ses hématomes. « Quoi ? » fis-je en me redressant pour prendre ma veste. « Evidemment ! Tu croyais quoi ?! » ajoutais-je alors avec assurance. « Tu peux compter sur moi » le rassurais-je en enfilant ma veste. Devant sa demande, je m’approche aussitôt de lui pour l’aider à se mettre debout sur ses jambes. « tu veux aussi que je t’aide a marcher ? » lui proposais-je ne sachant pas comment il se sentait vraiment. Très certainement mal. « Allons-y » fis-je en me retournant alors vers Lokhen. Je sais que les hôpitaux n’acceptent pas les chiens, mais je me débrouillerais, je peux pas le laisser tout seul ici alors qu’il y est déjà la journée.
(hj; le prochain post on fait l'arrivée à l'hopital?)
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Sujet: Re: L'Homme est monstre — Maxim Ven 11 Mai 2018 - 18:06
[Expéditif, mais le prochaine est à l'hôpital du coup ]