Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: (Lilence) un monstre à Paris Sam 11 Juin 2016 - 22:32
Un monstre
à Paris
« Lilas quand est-ce que tu reviens ? » Ma « mère » me tannait avec cette question depuis que j’avais fui au mariage. Enfin j’étais restée quelques jours à squatter chez Ivy avant de quitter la ville de Bowen – momentanément – pour aller à Paris. Mes « amis » me manquaient. C’est surtout que je ne voulais pas le voir, lui. Terrence Adler, riche héritier de mon beau-père avec qui j’avais une relation pour le moins étrange. Certes, j’aurai pu ne pas m’offusquer d’avoir couché avec lui mais il n’y avait pas que ça. Jeanne, l’Australie, j’avais le mal du pays. Donc je suis retournée dans mon pays natal pour continuer mon business en tant que hackeuse. Je savais que tôt ou tard je devrais refaire surface en Australie mais le mariage étant une abomination, j’attendais patiemment que le dinosaure soit en terre pour refaire surface et ainsi pleurer cette personne que je ne connaissais pas et pour qui je n’avais aucune compassion. Meurs donc et laisse nous la thune, ainsi va la vie.
Ainsi depuis presque un mois, je flânai dans les rues de la belle capitale française en vidant le compte bancaire de mes cibles pour me payer des marques de luxe. Aujourd’hui n’avait pas fait exception. Vêtue d’une robe outrageusement chère et perchée sur mes Louboutin neuves, je sortis de ma chambre d’hotel pour me rendre dans un bar où avait lieu le match de football de l’Euro, véritable évènement dans le pays. Après avoir consultée mon téléphone et constatée que j’avais un sms de Terrence, je répondis à ce dernier par une photo pour glisser mon iPhone dans mon sac. C’était devenu quotidien cet échange de messages textes avec mon demi-frère et je le soupçonnai fortement de s’être entiché de moi. Je mentirai si je disais qu’il me laissait indifférente mais il est plus simple d’entretenir une relation malsaine au sens virtuel plutôt que physique. Depuis que j’avais ressenti quelque chose –autre que de la lassitude- en sa présence, je le fuyais comme la peste.
Après être descendue de mon taxi, j’entrai dans le pub pour trouver ma bande de joyeux lurons déjà éméchés avant même le début du match. Passant au comptoir, je m’assis à leur table avec mon cosmo pour attendre le début des réjouissances. Chacun était vêtu d’un tee-shirt de football avec les couleurs de mon pays. Je soupirai avant de porter mon verre à mes lèvres. La soirée se déroula sans embûche et je dus faire une pause pour ne plus avoir à supporter les cris, les jérémiades et les effluves de mauvais alcool qui me filaient la nausée. En plus, chaque loustic s’amusait à me draguer –chose drôle- mais ce soir, je n’étais clairement pas d’humeur. Une fois à l’extérieur, j’allumai une cigarette pour regarder les supporters qui défilaient dans les rues en chantant avant de fermer un instant les yeux. Je les rouvris avant de voir une silhouette qui se dirigeait vers moi.
C’était lui. Terrence Adler. En chair et en os devant moi.
Faisant comme si je ne l’avais pas remarqué, je jetai le mégot pour retourner à l’intérieur et m’asseoir sur les genoux du fameux type dont j’envoyai sans cesse des photos à mon demi-frère et avec qui j’avais eu –et j’avais encore- une aventure. Je passai mes bras autour de lui pour me concentrer sur le match. J’ignorai ce que l’Australien faisait ici. J’ignorai pourquoi dans ce bar. Mais quelque chose me disait que la soirée ne serait pas de tout repos. Et en geste final de provocation pour le brun qui hantait mes fantasmes et mes cauchemars, je posai les lèvres sur celles de ma victime en feignant l’amour avec un grand A, oubliant presque le jeu machiavélique dans lequel je venais de me lancer.
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Sujet: Re: (Lilence) un monstre à Paris Lun 13 Juin 2016 - 0:32
UN MONSTRE A PARIS you're like a drug that's killing me
Lilas. tu la détestes, elle te rend dingue, te tape sur les nerfs et joue avec ceux-ci. elle a une insupportable emprise sur toi. un incontrôlable pouvoir sur tes émotions. et pourtant, tu ne l'aimes pas. tu ne l'apprécies même pas. tu abhorres jusqu'à son prénom. mais tu continues pourtant de lui envoyer des messages et de t'emporter en voyant les photos qu'elle t'envoie. tu sais pertinemment qu'elle prend un malin plaisir à tenter de te mettre en colère, et tu ne devrais pas y être à ce point réceptif. le fait est que tu ne contrôles plus grand chose lorsqu'il s'agit de Lilas. par sms, tu fais semblant de rien: facile. face à face, tu doutes de garder ton calme. son exil est donc une bonne chose en soi. raison pour laquelle tu te trouves présentement dans le jet privé de ton père. parce que cela te convient très bien, qu'elle soit à Paris. parce que tu te fous de ce type sur les photos. parce qu'elle t'indiffère. menteur. « je peux faire quelque chose pour vous, monsieur Alder ? » ton regard perdu dans les nuages quitte le hublot pour se poser sur une grande blonde qui te rappelle vaguement quelque chose. sans doute te l'es-tu tapée, peut-être même dans cet avion. surement dans cet avion. tu laisses tes yeux s'attarder sur elle, bien qu'en cet instant une seule femme te préoccupe réellement. remontant jusqu'à croiser son regard, tu lui adresses un sourire faux, sans doute peu convaincant. tu n'as pas la tête à jouer un rôle. « non, merci. » visiblement vexée, elle ne prend pas la peine de te saluer avant de s'éloigner. le claquement de ses talons furieux t'arrache un sourire amusé. cela te revient: vous l'avez fait trois fois dans ce jet, sans doute prévoyait-elle une quatrième. tu sors ton ordinateur et pianote quelques instants. il ne te faut pas trop longtemps avant de repérer ta proie dans Paris. évidemment, avec l'Euro, les recherches étaient déjà considérablement facilitées. tu commences à la connaître, cet événement est pour elle l'occasion de sortir avec ses... amis. amis, mot amusant sachant qu'elle est dénuée d'intérêt, et plus encore d'affection, pour la plupart des représentants du genre humain. cigarette aux lèvres, tu rejoins le bar où tu sais pouvoir la trouver au moyen de la voiture que tu t'es procurée depuis les airs. le chauffeur était compris, tu l'as envoyé balader. une vraie diva, mais il ne s'en porte pas trop mal étant donné la liasse de billets que tu lui as généreusement offerte pour qu'il te foute la paix le temps de ton séjour -à durée indéterminée. tu aimes conduire, en particulier lorsque tu es contrarié. et tu es extrêmement contrarié par la rouquine, bien plus que tu n'en as toi-même conscience. la preuve: tu as sauté dans un avion pour... pour quoi ? venir la chercher, la ramener à Bowen ? l'engueuler ? de quoi, au juste, d'être partie ou de t'avoir remplacé ? tu es jaloux, c'est une première. elle est à l'extérieur lorsque tu sors de la voiture, croisant son regard. tu t'avances, balançant ta cigarette dans le caniveau sans vraiment faire attention à son atterrissage. tu fixes Lilas, qui fait mine de ne pas t'avoir remarqué. mais comment te rater ? un grand allemand au milieu de français, vêtu de l'une de tes éternelles chemises alors que tous arborent les couleurs du pays pour supporter leur équipe nationale. pour ta part, tu supportes évidemment l'Allemagne dans cette compétition. peut-être resteras-tu en France pour assister aux matchs de ton pays dans la semaine. pour l'heure, tu pénètres bruyamment dans le pub. tu te figes sur le pas de la porte en la voyant embrasser celui qui fait office de nouveau jouet. tu n'as rien contre le garçon en question, mais elle risque fort de lui causer des problèmes. tu te plantes devant l'écran, ignorant les protestations et les regards noirs que l'on te lance. reste à espérer pour ces idiots qu'ils n'auront pas l'idée stupide de se lever pour te dégager, autrement il risque d'y avoir de la casse. faire saigner quelques nez t'est égal, mais tu n'es pas vraiment là pour ça. tes yeux clairs ne voient que ta demi-soeur. « tu vas casser le jeune homme avec ton gros cul. à moins que je ne lui casse le nez avant. alors tu ferais sans doute mieux de te lever, Martin. » tu lui parles en français histoire que tous ici comprennent ce que tu racontes. tu as d'ailleurs un charmant accent allemand, tout comme lorsque tu parles anglais. c'est bien la seule chose qui soit charmante chez toi en cet instant précis.
Sujet: Re: (Lilence) un monstre à Paris Lun 13 Juin 2016 - 1:18
Un monstre
à Paris
L’abruti. J’ignorai ce que Terrence Adler faisait ici. A vrai dire, je m’en contrefoutais comme de l’an quarante. Charmante expression. Je fixe un moment le bar bondé, hésitante. Sur le pas de la porte. Mais je devais me faire violence pour supporter les abrutis qui m’accompagnaient. Je devais dire que j’aimais être le centre de l’attention. Intérêt débile quand on y pense. Mais j’aimais que tous les regards soient braqués sur moi. Si bien que lorsque les mâles présents dans ce bar me fixent, un sourire traverse mon visage. Les rapports humains c’est autre chose. Je trouvai le sexe extrêmement surfait. Mais voir un homme dans cet état, dans celui que je mettais Terrence me remplissait de joie. J’aimais savoir que ce con pensait à moi si bien que c’est lui qui a fait le premier pas. Ok, je dois resituer la scène pour une meilleure compréhension car même pour moi, des brides m’échappent.
Quelques jours après le mariage, j’ai reçu un coup de fil de mecsansintérêt –celui avec qui je flirte depuis quelques semaines- pour que je passe à Paris. Une affaire retenait mon attention. Apparemment, la boite de monsieur s’était faite pirater. Bon, il va sans dire que j’ai trouvé la personne avant même d’avoir atterri mais la transaction devait s’effectuer en personne. Cet homme était l’un des seuls qui vaillent la peine. Comment dire ? Lorsque j’habitai à Paris, j’eus une liaison stable avec lui durant un an, voire même plus. De l’amour ? Non, c’est surfait. Mais bon, il faisait bien dans le décor donc je n’avais eu aucun mal à céder de nouveau à ses avances. Le sexe est pour moi une corvée depuis mon viol mais mon toy boy savait se montrer prévenant. J’avais donc pris un malin plaisir à l’homme qui occupait mes pensées. Encore une fois, le sentiment que j’éprouvai pour Terrence n’était pas de l’amour mais il m’amusait. Cet abruti marchait à chaque fois. Si bien qu’il se trouvait dans ma ville, dans mon pays et sur mes terres.
Je pris place sur les genoux de mon toy boy tandis que l’allemand vint se planter devant la télévision au point de faire hurler mes amis avant de se tourner vers moi. Je caressai doucement la nuque de mon fauteuil pour esquisser un sourire. « Tu vas casser le jeune homme avec ton gros cul. A moins que je ne lui casse le nez avant. Alors tu ferais sans doute mieux de te lever, Martin. » Je fais claquer de manière audible ma langue avant de me tourner vers mon ami. « Est-ce que je te fais mal ? Demandai-je dans un français impeccable. » Il hoche la tête de manière négative et je me retourne vers mon demi-frère pour lui faire gracieusement un doigt d’honneur. « Messieurs, je vous présente mon demi-frère, le très insupportable et pourri gâté Terrence Adler. Il ne peut pas se passer de moi depuis que j’ai eu une nuit de débauche avec lui juste avant le mariage de nos parents. Au point qu’il a traversé la moitié de la planète. Chéri, tu t’es donné du mal pour rien. Je ne bougerai pas d’ici. Et je ne rentrerai pas avec toi. » Je me lève alors doucement pour me planter face à lui, les bras croisés sur ma poitrine. « Oh et ce n’est pas mon ami mais mon mec. Alors bon vent l’allemand. On aime pas trop les nazis dans ton genre ici. »
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Sujet: Re: (Lilence) un monstre à Paris Mar 14 Juin 2016 - 14:57
UN MONSTRE A PARIS you're like a drug that's killing me
si tu trouves le concept de l'amour absolument ridicule et profondément dénué d'intérêt, tu ne te caches pas le moins du monde du fait que tu es un homme extrêmement possessif. tu ne partages, ce n'est pas par affection pour lilas ou n'importe qu'elle autre conquête que tu aurais défendue comme étant tienne, mais bien par fierté. et sans doute un peu par folie. tu n'as jamais été tout juste. déjà enfant, tu détestais prêter tes affaires. pas comme un gamin normal attaché à ses jouets, mais comme un chien enragé. la comparaison est plutôt bonne, un chien enragé. un animal que l'on abat, habituellement, parce qu'il n'y a aucun moyen de le sauver. une chance que tu ne souhaites pas l'être. tu n'es pas là car tu tiens à lilas -tu la connais à peine. pas non plus parce que tu vous considères liés -à part si le mariage de vos parents compte, mais étant donné l'espérance de vie réduite de ton père vous ne serez pas demi frère et soeur très longtemps. tu es là car elle constitue ta meilleur distraction du moment. la meilleure adversaire que tu aies jamais eue. encore plus cinglée que toi, si tu ne t'abuses. en même temps, et elle l'a dit elle-même, elle n'est autre qu'une sociopathe de haut niveau. très malin de la part de ton père, non seulement il laisse entrer une croqueuse de diamants trop jeune pour lui et qui risque de l’empoissonner pour son argent dans la famille, mais celle-ci s'accompagne de sa fille adoptée tarée. seule rose semble être normale, mais avec un entourage pareil ta nouvelle "petite soeur" ne devrait pas rester saine d'esprit indéfiniment. elle n'a aucun exemple potable à suivre, pauvre gamine. tu pénètres dans le bar, excédé par la réaction on ne peut plus puérile de lilas. qui n'en a visiblement pas fini, tu arrives pour la voir embrasser l'abruti de ses nombreuses photos. photos qu'elle a bien pris le temps de t'envoyer, preuve que tu es plus intéressant que ce type. au fond, tu n'en as jamais douté, tu es bien trop imbu de ta personne pour douter une seule seconde de toi. pour ta défense, tu as tendance à marquer les gens. tu ne serais pas comme ça si on ne faisait pas à ce point attention à toi depuis ton plus jeune âge. tu t'avances dans le bar, et te plante devant l'écran de télévision que tous fixaient en buvant joyeusement. tu n'es pas là pour eux, mais tu te fous royalement de leur gâcher le match. ton regard foudroie lilas, installée sur les genoux du type en question et occupée à... essayer de te rendre jaloux ? la blague. elle ne se donnerait pas tout ce mal si tu n'étais vraiment qu'un sale con à ses yeux. tu es le sale con qui la hante, tout comme elle te hante. félicitations, vous n'êtes pas dans la merde. la voyant interroger son ami, tu lèves les yeux au ciel. son doigt d'honneur t'arrache un sourire, ce n'est pas le pire qu'elle ait fait. elle commence à te présenter au bar entier. tu ricanes, c'est n'importe quoi. « mais appelez-moi ted », la coupes-tu ironiquement lorsqu'elle prononce ton nom complet, avant de la laisser continuer cette magnifique histoire que tu connais si bien. la suite ne te ravit pas vraiment, tu demeures pourtant impassible jusqu'à ce qu'elle ne daigne se lever et se planter devant toi. tu considères cela comme une victoire sachant qu'elle aurait pu choisir de t'ignorer -ce qui t'aurait vraiment rendu dingue. tu t'exprimes de nouveau en anglais, comme elle: « mais les nazis dans mon genre prenaient ce qu'ils voulaient sur leur passage, et crois bien que je vais faire de même. » tu reportes ton regard sur les supporters présents. « sur ce, bon match. on ne vous importune pas plus longtemps. » tout se passe assez rapidement, tu attrapes lilas et la porte sur une épaule, mode sac à patates. c'est fou comme elle est légère. vous vous retrouvez rapidement dehors, sous les regards perturbés de ses amis du bar et des passants à l'extérieur. tu te diriges vers ta voiture. « ne t'aies-je pas déjà dit de ne pas me provoquer ? t'as voulu jouer, lilas, avec tes photos et ton "mec". jouons donc. »
Sujet: Re: (Lilence) un monstre à Paris Jeu 16 Juin 2016 - 0:16
Un monstre
à Paris
Posée dans ce bar, je regardai les alentours pour constater que tout le monde s’amusait. Le concept quand on est surdoués comme moi, c’est qu’on se fait très rapidement chier. Je regardai les autres sans un réel intérêt. Leurs réactions me semblaient puériles face à ce match mais je le regardai tout de même en soupirant avant de tirer ma révérence. Sac sur l’épaule, je sortis dehors. Il faisait très froid. Trop froid. Vêtue d’une jolie robe –certes mais un peu trop courte- j’avais froid aux jambes. Je tirai donc sur ma cigarette espérant trouver un peu de chaleur dans ce monde de brutes. La ville était familière, tout était parfait mais je ne sais pas, j’étais bizarre. Très bizarre depuis que j’ai quitté l’Australie. Bien entendu, Rose me manquait mais la réponse était toute autre. L’avantage quand on est sociopathe, c’est qu’on n’a pas de sentiments mais que rapidement quelqu’un peut vous manquer. Et il me manque. Ce salopard arrogant aussi vieux qu’un fossile que je déteste me manque. Il le savait en plus parce qu’il s’en amusait par sms. Je relevai la tête pour passer ma main dans mes cheveux et regarder aux alentours. Là, mon regard en accrocha un très particulier. Et je fis volte-face. Sans doute avais-je rêvé ? Non mais je pense dans ma tête qu’il me manque et le voilà face à moi. « J’aimerai bien un million de dollars ! » Je reste planté dans l’entrée comme Chandler dans Friends mais rien ne se passe. « Et merde. » Puis, je rejoins les autres qui ont pris soin de me commander un autre verre. Que je vide d’une traite. Le mec avec qui je flirte me regarde avec des gros yeux. Pas envie de m’expliquer, je lui fais un doigt d’honneur avant de voir que Terrence nous a rejoint. Mais putain, dégage. Il fout quoi ici celui-ci ? Je le fusille alors du regard, furieuse. Je m’éloigne de cette merde. Après tout, il devrait être content non ? J’ai quitté sa famille de merde. Lui qui me disait que je ne devais pas en faire partie. C’est fait ! J’ai tout abandonné derrière moi et je suis venue me réfugier ici.
Assise sur les genoux de ma conquête, je le présente à la tablée. Bien sûr, tout le monde a entendu parler de lui un soir où j’étais complètement bourrée. « Ted. Ma parole t’es aussi con que l’ours en peluche qui porte ton nom, soufflai-je avec une certaine lassitude. » Je ne sais pas si je dois être contente qu’il soit là. Je le fixe en passant une main dans mes cheveux. Nos regards s’accrochent et je sens la tension monter d’un cran. Ok. Vas y ma fille, fais du grand Lilas. Je me lève donc avec ma démarche féline pour me mettre devant lui, l’insultant de nazis. J’ai fait mes devoirs, je sais qu’il est allemand et aussi un soi-disant détective privé dont tous les clients mourraient accidentellement. Merci Ivy de m’avoir aidée à déterrer le passé crapuleux de mon demi-frère. Je me demandai si le papounet savait que son fiston officiait comme tueur à gage. Puis, Terrence me soulève de terre. « Repose-moi ou je te jure que je t’égorge dans ton sommeil, hurlai-je. » Je tentai de me dégager en griffant son dos et en grognant. Je déteste qu’on me touche sans ma permission. Les images de mon agression me revinrent en mémoire et je commençai à paniquer. Putain, 6 ans sans incident.
Quand j’avais 16 ans, après mon agression, je hurlai la nuit. L’affaire avait fait la une de tous les journaux mais j’avais tenu à garder l’anonymat. Personne ne devait savoir. On avait donc jugé en huit clos. Mais le mari de ma mère (enfin le numéro 3) était tellement riche que forcément le nom de Jeanne avait fuité. Pas le mien. On m’avait préservé. Lorsque Terrence me repose à terre, je le regarde comme terrorisée. Je suis incapable de bouger. Pourtant, je sais que je devrais réagir, lui dire que c’est moi qui gagne mais au fond il avait gagné. « T’as raison. T’as gagné. T’es content, dis-je au bord des larmes. » Puis mon poing partit tout seul pour s’abattre sur sa mâchoire. « PLUS. JAMAIS. TU. NE. ME. TOUCHES. SANS. MA. PERMISSION. » Un de mes amis sortit pour me donner mon sac et je le pris pour le mettre sur mon épaule en déglutissant. J’avais le souffle court. J’avais peur. Pour une fois, j’avais peur. J’étais terrorisée. « 5 septembre 2010. Toi qui as réussi à me trouver tu pourras trouver cette affaire. C’était moi. Je sais que tu n’as pas de cœur mais touche-moi encore une fois... Dans ton sommeil et tueur à gages ou non, je te tue. » Mon ton se fait tranchant et je le plante là. Continuant dans les rues froides jusqu’à parvenir à mon hôtel. Une fois dans le hall, je sus que je devais noyer mes souvenirs. Comme je le faisais souvent. Alors, je me rendis au bar pour commander une vodka. « Laissez la bouteille. »
Après un échange assez long avec mon demi-frère soit par texto ou à coup de messages vocaux. Je coupe mon téléphone pour monter sur le bar, bouteille à la main. « Allez vas-y ma jolie danse pour nous, me dit un vieux pervers. » Coup de pied dans la figure, le pauvre mec s’éloigna la figure en sang. « D’autres volontaires ? Je ne suis pas le premier prix d’une tombola. Hein, George ? » Je me tourne vers le barmaid que j’avais décidé d’appeler George. L’hôtel avait l’habitude de me voir dans cet état. Alcoolique pour oublier mon passé. Je lui demande de lancer une musique et forcément… Anaïs Delva. « Libérééééée dévergondééééééée » Je ne continue pas parce qu’aussitôt j’aperçois mon demi-frère. Alors, je me mets à rire comme une débile. « Hé frangin, les mecs ils me prennent pour une stripteaseuse et veulent me payer. » Je fais ma tête de chien battu. « C’est pas gentiiiil. »
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Sujet: Re: (Lilence) un monstre à Paris Mar 28 Juin 2016 - 10:07
UN MONSTRE A PARIS you're like a drug that's killing me
tu n'as jamais été particulièrement aimable, pas même avant le décès de ta mère. tu n'as pas souvenir d'une époque où tu étais innocent, ou même doux. tu es né d'un homme d'affaires froid et d'une femme muette délaissée, ton avenir était tout tracé et on ne te demandait pas ton avis. ton père était distant, il l'est toujours mais à vrai dire c'est maintenant toi qui garde tes distances. ta mère t'était dévouée, peut-être un peu trop: c'est ce qui a causé cette cassure en toi à sa mort. tu ne le lui reproches pas, tu ne reprocherais jamais rien à ta chère mère si ce n'est l'abandon aussi violent que soudain que fut son suicide. cela fait une dizaine d'années et, bien que tu veuilles le faire croire, même si tu te mens à toi même, tu n'es toujours pas passé au dessus de ça. tu n'as pas fait ton deuil, et sans doute te poursuivra-t-il toute ta vie. ta mère te manque, et cela te donne le sentiment de n'être toujours qu'un enfant. cela te rend encore plus ingérable, presque méchant. et tu ne supportes pas que quelqu'un d'autre te manque. que lilas, tout comme ta mère, t'ait abandonné et te manque. elle s'est tirée en france, sans prévenir. elle s'est tirée et cela te rend malade de l'avoir aussi vite remarqué. d'avoir même demandé à sa mère et sa soeur où elle était passée. tu as d'abord demandé à rose, car jeanne t'insupporte, mais la gamine a un peu peur de toi. tu ne peux lui en vouloir pour ça, tu songes même à l'en féliciter. quoi qu'il en soit, tu as pu apprendre où elle se trouvait et, suite à un échange de sms qui t'a mis sur les nerfs, tu as emprunté son jet à ton père. à son âge, il n'en a de toutes manières plus l'utilité. tout le monde attend qu'il meure, sa nouvelle épouse la première. pour ta part, tu préférerais qu'il attende encore un peu. tu pénètres dans le bar et c'est une lilas visiblement pas ravie de te voir qui te présente à ses amis. tu t'en contrefous, de ces types. de ce qu'elle raconte. tu t'en contrefous, tu n'attends que de tirer de là, et ce avec elle. tu ne lui laisseras pas le choix, ce n'est pas ton genre les négociations. elle finit par se lever, et tu considères cela comme une victoire. non seulement car tu es parvenu à l'énerver suffisamment, mais car il te sera plus aisé de l'emmener avec toi si elle est déjà debout. nazi, tu lèves les yeux au ciel mais tu ne t'en offusques pas le moins du monde. tu es allemand, amalgame stupide, c'est très drôle. tu es taré, mais pas à ce point là, et elle le sait. même toi tu le sais. tu la soulèves de terre sans prêter attention à ses cris, ses menaces hurlées juste à côté de ton oreille. tu auras pas mal de chance si tu n'en sors pas sourd. elle se met même à te griffer, mais tu ne la relâches pas pour autant, rejoignant ta voiture. tu la déposes devant celle-ci, et ce que tu lis sur ses traits n'est plus de la haine mais de la peur. le moins qu'on puisse dire est que tu ne t'attendais pas à cela. tu sais parfaitement que ce n'est pas toi qui l'effraie, c'est... autre chose. tu n'as pas creusé énormément à son sujet, juste assez pour savoir ce qu'impliquait exactement le fait qu'elle soit sociopathe -tu n'as pas envie de te faire égorger dans ton sommeil ou empoissonner. elle est au bord des larmes lorsqu'elle t'annonce que tu as gagné, mais cela ne te fait as l'effet escompté. gagner, de cette façon, cela ne te fait rien. cela ne t'apporte aucune satisfaction. elle abat son poing sur ta mâchoire: tu la reconnais bien plus sur ce coup-là. tu te masses la mâchoire en l'écoutant hurler, plus intéressé par son état que par ses menaces ou la douleur. elle te laisse là, tu ne tentes pas de la rattraper. tu n'es pas désolé, ce serait trop te demander. tu es préoccupé. surpris. pour la première fois, depuis des mois, tu l'as vue faible. fragile. comme elle l'a dit, tu n'as pas de cœur, elle ne t'a surement pas fait te sentir coupable ou honteux. mais tu as bel et bien ressenti quelque chose. comme une pointe de compassion. rectification, tu as un cœur, il est seulement bien protégé, et peut-être est-elle parvenue à le toucher. dans ce cas, c'est elle qui a gagné. tu balances un coup de pied dans le pneu de la voiture avant de grimper, te plaçant derrière le volant, auquel tu agrippes d'énervement. les vitres teintées empêchent que l'on te voit. ton téléphone vibre, vous échangez alors pas mal de messages, aussi bien vocaux qu'écrits. elle est définitivement bourrée. « putain. » une longue liste de jurons allemands suivent tandis que tu démarres la voiture en direction de l’hôtel où tu sais pouvoir trouver lilas. elle te rendra dingue, du moins encore plus que tu ne l'es déjà, c'est une certitude. pourtant, tu fonces toujours. droit dans le mur. tu ne sais pas t'arrêter. tu arrives pour voir un homme au nez en sang quitter le bar, et entendre la voix de ta demi-soeur chanter une version pour le moins explicite de la reine des neiges. malheureusement, oui, tu connais. la faute à ta nouvelle petite soeur. lilas s'interrompt en te voyant, et éclate de rire. hystérique. tu lèves les yeux au ciel pour la énième fois de la soirée et la rejoint en foudroyant du regard les hommes présents. « ouais ouais, c'est pas gentil. allez maintenant descend de là lilas, tu vas te casser quelque chose. » tu approches et tend les bras vers elle afin de la faire descendre. « je tue le prochain qui ne fait ne serais-ce que regarder ma soeur, ok ? » ta soeur, on se croirait dans game of thrones, et vous êtes les jumeaux lannister. « je dois me répéter ? » cette fois, cela sonne comme un grognement alors que tu fusilles du regard deux types en train de rire. il se stoppent net. « je préfère ça. »
Sujet: Re: (Lilence) un monstre à Paris Ven 1 Juil 2016 - 14:50
Un monstre
à Paris
Terrorisée. Cette nuit restait dans ma mémoire. Ou plutôt les parcelles de mémoire que j’avais retrouvées grâce à mes séances de psychothérapie. Et ça me faisait toujours peur. Je buvais pour oublier, pour tout oublier. Les mots qu’on m’avait dits « monstre ». Oui, j’étais un monstre. En vérité, j’avais dit que Terrence en était un mais celui qui l’est le plus entre nous deux, c’est moi. J’avais une cicatrice au fer rouge en moi et je ne parvenais pas à m’en défaire. Tandis que j’avançai dans les rues de la capitale française, une clope entre les doigts, je ne cessai de me rappeler de cette fameuse nuit. Ils étaient trois. Droguée et malmenée. Je m’étais réveillée le lendemain sans aucun souvenir. La drogue du violeur et l’affaire avait rapidement fait le tour de la France. Humiliée. J’avais mis du temps avant de revenir dans mon pays natal avec une envie : leur faire la peau. J’avais eu envie de les tuer un à un mais la justice française les avait emprisonné, il y a de ça six ans. J’allais avoir vingt-quatre ans et je demeurai déficiente en tout point de vue. Surdouée, pas socialisée et qui a tenu un mois dans un établissement normal. Un monstre. Je n’ai jamais réussi à m’intégrer aux autres. Jamais. Et même encore maintenant. J’ai beau avoir des amis, je m’en méfie toujours. Et tout particulièrement de l’homme qui « partage » mon lit. Mon demi-frère. Ce soir, j’avais montré ma faiblesse, ma peur. Alors, je me pose un moment pour prendre mon visage entre les mains et essayer de contenir mes larmes. Humaine, monstre. Un curieux mélange. Une sociopathe qui éprouve de la peine pour elle-même. De rage, je donne un violent coup dans le mur derrière moi, puis un autre. Puis un autre. Je ne m’arrête que lorsque ce dernier est en sang avant de continuer mon chemin jusqu’à l’hôtel. Terrence tente une discussion mais je m’en fiche. Je lance mon téléphone par terre avant de l’écraser à coup de talons pour le laisser là. Dans l’entrée de l’hôtel et aller jusqu’au bar. J’ai besoin d’oublier. Je bois plus que de raisons et l’alcool finit par me brûler la gorge alors je monte sur le bar. Rien ne m’atteint, non rien ne m’atteint.
Je ne tarde pas à être rejointe par Terrence qui me regarde. Je sens la haine qu’il a à mon égard alors je me sens rétrécir et le monstre pointe de nouveau en moi. Le monstre de la peur. Je baisse alors la tête honteuse avant de tendre ma main brisée vers lui pour me raviser et descendre toute seule du bar. Je retrouve la terre ferme pour le fixer un moment. Le temps s’arrête et je sens un nouveau frisson parcourir mon échine. Une image s’insinue en moi, celle de moi plaquée sur un lit de force et je recule de nouveau, la main tendue au point que j’en bouscule un tabouret. « Ne… Va t-en Terrence. » Puis, je pars en courant, sortant de ce maudit bar pour aller dans la cage d’escalier et aller jusqu’à ma chambre que je peine à ouvrir. Avec une main en moins ce n’est pas pratique. Une fois à l’intérieur, je cherche un truc de quoi me défendre. Je savais qu’il allait me suivre. Ce taré. J’attrape alors la commode pour la pousser devant la porte et m’asseoir contre pour me prendre la tête entre mes mains. Je revoyais les images, toutes les images qui venaient à moi comme des fantômes. J’entends des bruits dans le couloir et je ferme les yeux, mes mains plaquées sur les oreilles. « S’il te plait, laisse-moi tranquille, dis-je comme pour moi-même. » On frappe à la porte et je me mets à trembler. « S’il te plait Terrence, laisse-moi tranquille. Putain mais faut que j’aille jusqu’où pour que tu me foutes la paix ? » J’ai déjà fui l’Australie et j’allais devoir fuir la France aussi. Un fantôme de plus mais je ne suis pas à ça près.
Invité
Sujet: Re: (Lilence) un monstre à Paris Dim 10 Juil 2016 - 23:54
UN MONSTRE A PARIS you're like a drug that's killing me
au fond, tu ne sais pas grand chose de lilas. ni elle de toi, malgré ses recherches à ton sujet. c'est vrai, elle sait que tu n'es pas ce que tu prétends être: un simple détective privé. elle sait que tu es probablement perturbé, dérangé. elle sait que ça ne tourne pas rond chez toi, et que tu es capable de la poursuivre jusqu'en france. elle ne sait cependant pas exactement pourquoi. pourquoi tu sembles ne plus pouvoir te passer d'elle, pourquoi tu refuses de la voir te tourner le dos, t'ignorer, te dédaigner, t'abandonner. pourquoi elle ne peut plus s'éloigner à ce point de toi, et à quel point c'est dangereux. pour tout dire, c'est également très malsain, et les raisons qui te poussent à faire tout cela, ce qui a motivé ton long voyage de bowen à paris, a quelque chose d'inquiétant. tu n'as jamais été parfaitement normal, et c'est encore pire depuis le décès de ta mère. suicide, que tu considères comme un abandon pur et simple de ta personne par celle que tu aimais le plus au monde. la seule que tu aies aimée, car seule ta famille a jamais véritablement compté. un clan fermé, les adler. tu avais besoin de combler ce cruel manque, ce trou béant. besoin de quelqu'un, n'importe qui. si tu as eu ton lot de conquête avant lilas, c'est sur elle que le choix final s'est porté. que tu t'es particulièrement arrêté, parce qu'elle est spéciale. autant que toi. tu n'avais tout compte fait pas besoin de n'importe qui, il te la fallait elle. une âme soeur à sa manière, l'une des rares personnes au monde qui te ressemble, avec laquelle tu sois potentiellement compatible. vos problèmes se font écho, ce qui est encore plus malsain que le reste mais tu t'en fous. tu t'en contrefous. il te faut lilas, quoi qu'il en coûte, quoi qu'on en dise, et peu importe la voix dans ta tête te répétant que c'est une mauvaise idée. que tu la détruirais, et qu'elle ferait de même avec toi. que vous vous déchirerez, que vous êtes incapables d'être un tant soit peu normaux, ni même gentils. pas l'un avec l'autre. vous réveillez le pire, c'est ainsi que vous fonctionnez. démesurés, sans limites. tu trouves l’hôtel de ta demi-soeur sans trop de difficultés, tout comme tu as pu dénicher le bar dans lequel elle se trouvait. si une discussion par téléphone ne fonctionne pas, il vous faudra bien vous voir. tu ne lâches pas l'affaire, non, pas de sitôt. peut-être jamais. tu t'approches du bar sur lequel elle se donne en spectacle, relativement en colère. contre son public, contre elle. pourtant, en lui tendant la main pour l'aider à descendre, tu n'es ni agressif ni méchant. tu es plus inquiet qu'autre chose, et tu peines à le masquer malgré tes efforts. c'est bien ce que tu disais, elle va te détruire, parce que si tu commences à te montrer faible, à avoir des sentiments quels qu'ils soient, tu es perdu. elle semble hésiter, mais se débrouille finalement seule pour descendre et tu récupères donc ta main. tu ne saurais dire si elle n'a pas envie de te toucher toi, ou s'il s'agit encore de son traumatisme. si elle n'a plus les idées claires, que tu l'effraies autant que ses agresseurs. elle recule et se trouve coincée par un tabouret. elle te demande de partir, mais tu ne peux la laisser. pas dans cet état, et encore moins ici. elle s'enfuit en courant, tu la laisses faire, tu ne tentes même pas de la retenir, n'esquisses pas un geste. sans un regard pour l'assemblée surprise, tu te lances à sa poursuite au pas de course histoire d'apercevoir la chambre dans laquelle elle s'enferme. t'avançant lentement vers celle-ci, tu appuies ton front contre la porte, ne tentant même pas de l'ouvrir. tu te doutes qu'elle s'es barricadée à l'intérieur. tu frappes doucement à la porte, décidé à attendre qu'elle te laisse entrer plutôt que de forcer le passage. « laisse-moi t'aider. lilas t'as besoin de compagnie, d'en parler, ou de pleurer, mais pas d'être seule. je... j'veux t'aider, c'est plus un jeu. » tu sais à peine comme t'exprimer, toi qui aime pourtant tellement t'écouter parler d'ordinaire. toi qui ne manque jamais de mots. tu n sais pas expliquer, cette fois, ce que tu veux.
Sujet: Re: (Lilence) un monstre à Paris Ven 22 Juil 2016 - 23:06
Un monstre
à Paris
C’est terrible d’être une sociopathe et des fois, je me demande si les médecins ne se sont pas trompés car je ressens des choses. Comme la peur par exemple. Enfin ça dépend des sujets mais en ce qui concerne cette fameuse nuit, je pense que je suis traumatisée. Serait-ce donc cette fameuse nuit qui a fait de moi une sociopathe en puissance ? Non mais parce que je m’interroge. Terrence ressent des choses puisqu’il est venu me retrouver en France. Je savais qu’il avait des problèmes pour l’abandon. Il parle pendant son sommeil et je comprends l’allemand mais je n’étais pas sa copine. Je ne le serai jamais. Et je ne veux pas l’être. Il est beau hein, très beau mais un mec aussi dérangé avec une fille aussi dérangée, ça ne pouvait pas donner quelque chose de bon. Il ne manquerait plus qu’on se reproduise et ça serait la troisième guerre mondiale. Je veux des enfants. Je ne sais pas pourquoi mais on va dire que je m’occupe plutôt bien de Rose mais pas avec lui. C’est une tâche. Il fait un métier dangereux, a une tête de serial killer, sait se servir de son pénis mais de son cerveau. Bref c’est un imbécile en puissance.
Moi, je ne suis pas mieux. Depuis cette fameuse nuit, je suis devenue alcoolique. Je bois pour oublier. Ce que je fais ce soir. Je suis debout sur le bar, sans mes chaussures pour tabasser un pauvre mec qui me demande un strip-tease. Ai-je une tête de pétasse ? Je lui grogne dessus au point de le faire déguerpir tandis que mon demi-frère arrive et me fixe. Je ne sais pas trop ce que je lis dans son regard. J’avouerai que je surjoues. Je ne suis pas bourrée. Il y aurait fallu me laisser en tête à tête avec ma bouteille pendant une demi-heure mais il a fait trop vite. Il m’invite à descendre ce que je fais par mes propres moyens pour fuir en courant dès que j’en ai l’occasion. Je crois qu’on passe notre temps à ça. Et je suis fatiguée. Non en fait, je m’ennuie. C’est ça. Je rentre dans ma chambre et tout se mélange dans ma tête tandis que je suis à terre. Terrence, l’autre con. Je suis fatiguée de jouer, de me prendre la tête tout le temps. Et si je sautai par la fenêtre ? Je ne serai plus ennuyée. Est-ce que je ressentirai quelque chose ? C’est débile. Je m’aime trop pour intenter à ma vie. Alors, j’entends la voix de Terrence qui me parle à travers la porte. Je sais qu’il ne me laissera pas tomber. Je défais alors ma barricade pour me mettre face à lui. Alors, je commence à le bombarder de coup de poing dans le torse en pleurant. « Je te déteste. » Bon, ce n’est pas totalement vrai. Je l’aime bien. Mais ça je ne lui dirai jamais. « Je déteste ton stupide jeu à la con. T’aimes tellement ton jeu que tu ne me laisses même pas avoir une relation un peu normal. » Je relève la tête. « Et je les déteste. Ils ont fait ce que je suis. Je ne ressens rien. Sauf de la peur. Je vous déteste. Toi et les autres. Pourquoi tu peux pas être normal ? Genre me passer un coup de fil en me disant que je te manque plutôt que de débarquer et m’enlever à mes amis. » J’en deviens hystérique. Je pointe alors un doigt vengeur vers lui. « Je ne suis pas ton jouet. Je ne suis pas une connasse que tu sautes et que tu peux traiter comme une de tes conquêtes. Je suis surdouée, j’ai un cerveau. » Une porte s’ouvre et un mec en sort, en caleçon. J’attrape ce qu’il y a sur la commode pour lui jeter et lui dire de rentrer. « Soit tu te comportes avec moi comme un copain normal. Parce que c’est ce que t’es puisque t’as parcouru la moitié du globe pour venir me chercher. Soit tu dégages et tu m’oublies. Tu pourras sauter tes putes. Et moi… » Je cherche mes mots. Je suis en pleine crise et Jeanne n’est pas là pour me calmer ou pour me donner mes médicaments. « Je ne barrerai plus sans te le dire. »