Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: (Adreawells) I want to be perfect. Jeu 8 Mar 2018 - 14:44
Un rictus se dessine au coin de tes lèvres en entendant le mot "démoniaque" sortir de la bouche de Rory. Tu n'es pas un ange, c'est certain. Tu es plus du genre, Satan en personne mais, contre toute attente, la ballerine ne s'en méfie pas. Au contraire, même, elle se rapproche davantage, aimant ton côté dangereux. Elle joue avec le feu et elle le sait mais elle s'en fiche. « Tu risques de te brûler, à force de jouer avec le feu. » Réponds-tu en arquant un sourcil. Au moins, tu l'auras prévenue et plus d'une fois. S'il arrive quelque chose d'incontrôlable entre vous, Rory ne pourra s'en prendre qu'à elle-même. Toi, comme dans toute situation devenant délicate, tu fuiras, comme d'habitude. Lorsque la brune te demande ce que tu penses réellement de votre relation et même d'elle-même, tu ne peux t'empêcher de lui faire comprendre que le sujet est déplaisant à tes yeux. Tu n'aimes pas parler de ce que tu ressens et encore moins dans une relation aussi récente qu'avec Rory. Au final, ça ne fait que deux minutes que vous vous connaissez, façon de parler. Tu laisses la jeune femme parler, préférant tout écouter jusqu'au bout avant de répondre. Pour te faire ton propre avis. Pour tout saisir. Certaines choses que tu entends ne te font pas plaisir et ton corps se crispe presque imperceptiblement à l'entente de quelques mots. « Tu sais, j'ai un entrepôt en ville où je travaille avec quelques employés. Je suis gérant d'une boîte de textiles, c'est sûrement moins glamour à tes yeux que ces métiers que tu cites. » C'était une couverture mais elle n'avait pas besoin de le savoir. Et puis, elle le comprendrait sans doute, elle n'était pas bête. Rory était si loquace à côté de toi. Elle pourrait même faire la conversation pour vous deux si tu ne désirais pas t'ouvrir un peu à elle. « Pour ce qui est du reste, si ça te convient comme ça alors tant mieux. Je ne veux juste pas que tu espères un jour me changer et me faire tomber amoureux. Je ne suis pas comme ça et tu ne serais pas la première à essayer. » Mais après tout, Rory disait t'accepter comme tu es. Pour ce qui est de l'épisode, danses de rues, tu préfères ne pas y revenir. Du moins pour l'instant. Tu n'as pas envie de te disputer avec elle avant sa prestation et surtout, ça a réellement l'air de lui plaire. Qui serais-tu pour la priver d'un truc qu'elle aime vraiment ? Tu préfères te concentrer sur le fait qu'elle soit persuadée que personne ne pourrait l'aimer. C'est un mal ancré chez elle. « Un jour, tu changeras d'avis. J'en suis persuadé. » Réponds-tu simplement. Ton fils était la preuve qu'on pouvait t'aimer, toi, Ciàran. Et pourtant, à côté de Rory, tu étais de la pire espère qu'il soit. Alors comment imaginer qu'on puisse ne pas aimer la brune ? « Très bien. » Tu n'as pas besoin de t'éterniser sur le sujet lorsque la jeune femme t'explique qu'elle ne désire pas de relation amoureuse ou quoi que ce soit de ce genre-là. Tu as compris. Puis, vous abordez un sujet un peu plus sérieux juste après que la brune dépose ses lèvres contre les tiennes. Tu réponds à son baiser, passant une main dans ses cheveux avant de reprendre la parole. « Quel connard. » Dis-tu en serrant les dents. Tu désires écraser ce mec comme la sombre merde qu'il est mais tu n'en feras rien pour le moment parce que ça ne servirait à rien. Et surtout, ça mettrait sûrement Rory dans l'embarras. « Non en effet, je ne fais pas ça. Et je ne plaisante pas sur tous les sujets, c'est tout. » Tu hausses légèrement les épaules puis soupires. Tu ne plaisantes pas sur le fait de tuer les gens sans doute parce que tu as déjà dû en arriver là. Et souvent, il ne s'agissait pas d'une simple mort. Certaines images surgissent dans ton esprit mais tu les balayes rapidement, rapportant ton attention sur Rory qui mentionne avoir besoin de ton corps. Tu arques un sourcil, amusé. C'est plutôt toi qui va te servir de chaque parcelle de son corps et bien comme il faut. A commencer par ses lèvres qui se refermeront sur ton sexe dès ce soir. Tu suis la jeune femme lorsqu'elle t'emmène dans les toilettes et hausses les sourcils en voyant qu'elle jette les gens à l'extérieur. « Quelle tigresse. » Murmures-tu en prenant appui sur le rebord du lavabo. Du moins, jusqu'à ce que la brune te plaque contre le mur. Son tempérament de feu prenait le dessus à cet instant précis et ça t'agaçait presque autant que ça t'excitait. Encore une fois, tu écoutes Rory jusqu'au bout, ne perdant pas une seule miette de son "discours". Ton regard suit ses doigts lorsqu'elle te fait découvrir sa cicatrice liée au retrait de son rein. Tu fronces davantage les sourcils devant un acte aussi cruel réalisé par des parents détestables. « Je te crois Rory, pas besoin de te mettre dans un état pareil. » Dis-tu en passant une main dans tes cheveux. Elle réagissait toujours plus exagérément que toi, c'était déroutant parfois. « J'aurais juste aimé que tu sois honnête dès le début en me disant que c'était un ami que tu considérais comme un frère. C'est tout. » Après tout, à partir du moment où Rory te dit qu'elle a un frère, tu ne vas pas remettre sa parole en doute. Pas à chaque fois qu'elle prononce une phrase. Sinon, tu ne t'en sortirais plus. « Je suis désolé pour Abi. Et désolé que tu aies eu des gros connards à la place de parents. » Ajoutes-tu finalement en caressant sa joue du bout des doigts. Tout le monde n'était pas chanceux en famille. Toi, tu ne l'avais pas été non plus mais c'était à une autre échelle que Rory. C'était différent. Lorsque la brune te demande de lui donner quelque chose à toi pour avoir un signe distinctif, tu réfléchis un instant. Le truc, c'est que tu n'as rien à lui donner parce que tu n'es pas du tout "matériel" comme personne. Alors, tu préfères lui faire confiance sur ce point au moins. Sans marque, sans rien. Juste de la confiance et c'est déjà beaucoup pour toi. « Non, c'est bon. Je t'ai dit que je te croyais. Je te fais confiance pour ça. » Dis-tu avant qu'elle ne vienne coller ses lèvres contre les tiennes. Ton corps réagit immédiatement, se collant davantage au sien. « Pas avant ce soir. Il faudra patienter. » Murmures-tu contre ses lèvres, un léger sourire aux lèvres. « Maintenant si tu as fini, allons manger et puis retournons au ballet pour ta prestation de ce soir. Il ne faudrait pas qu'on soit en retard. » Et puis, vos plats allaient finir par arriver d'une minute à l'autre. Tu sors des toilettes, retournant t'asseoir à ta place où vos plats vous attendent déjà. N'aimant pas manger froid, tu entames directement ton assiette, grognant de plaisir en goûtant de telles saveurs.
Invité
Sujet: Re: (Adreawells) I want to be perfect. Jeu 8 Mar 2018 - 22:24
Ciàran & Rory
I want to be perfect
Lorsque Ciàran me rétorque que je risquai de me brûler à trop jouer avec le feu, je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel. Je me contrefoutais un peu de son côté sombre et personne ne peut m'aimer. Déjà car notre relation n'était pas basée sur des sentiments même si nous avions passé la Saint Valentin ensembles à manger de la pizza et nous envoyer en l'air. Je savais très bien qu'il était réfractaire à toute relation amoureuse comme moi. dans un sens, la monogamie m'arrangeait pas mal car je n'étais pas douée pour séduire les hommes et que je n'en avais aucune envie. Avant de rencontrer Ciàran et de l'éconduire deux fois, je n'étais nullement intéressée par le sexe. Même si mon corps ne cessait de réclamer le sien comme une sorte de drogue, je ne voulais pas que ça aille plus loin. alors oui, je me confiai à lui, je lui faisais part de mes peurs les plus profondes mais parce que même s'il ne me consolait pas, il savait se faire rassurant. A sa manière. Lorsqu'il me parle de son métier, je ne peux qu'arquer un sourcil. Gérer une boite de textiles, mais oui, prends-moi pour une conne aussi. Et moi, je suis une prostituée à mes heures perdues. Je préfère ne rien dire car de toute manière, ça ne méritait pas de réponses. Il devait bien voir sur son visage que je ne le croyais pas et il avait sans doute raison. Mais s'il ne voulait pas m'en parler c'était pour une raison. Car le gérant d'une boite de textile ne peut pas être dangereux à un level 11. C'était plus du level -4 ça. j'éclate de rire avant de secouer la tête. Tomber amoureux. Le jour où Ciàran développera un peu de sentiments pour moi, il neigera en plein été. Tomber amoureux de moi ? Rétorquai-je d'une voix perplexe, désolée mais c'est clairement impossible. Alors même si t'avais la capacité d'aimer, ça ne tomberait pas sur moi. je me tourne vers lui pour poser un regard qui malgré moi recelait une certaine tristesse. Notre histoire, c'est un papillon. Un jour, tu t'envoleras vers d'autres fleurs et tu me laisseras derrière. Pour ma part, mes ailes sont brisées. Disons que je suis comme Odette, je suis maudite. Je ne disais pas ça pour m'apitoyer sur mon sort. Ma voix recelait de vérité et je ne m'en offusquai plus. il fut un temps où j'ai cru qu'on pourrait tenir à moi mais mes parents m'ont démontrée que c'était impossible. Je n'étais ici que pour guérir leur ainée, l'enfant chéri. Comme toi concernant ta capacité à aimer, ironisai-je, non Ciàran. Tu as dû le voir non ? ça se perçoit quand je danse. J'ai cette souffrance intérieure qui fait que je n'ai aucun mal à entrer dans mon personnage. Après tout, le cygne blanc finissait par se suicider car son prince lui en avait préféré une autre. C'était un peu l'histoire de ma vie dans le fond. Sans doute était-ce pour ça qu'on m'avait choisi car j'incarnai la passion avec mon côté fougueux et la mélancolie avec mes cicatrices et mes blessures si profondes qu'aucun cataplasme ne sera capable de les refermer totalement. J'outrepasse sa capacité à plaisanter. Le jour où l'on entendra Ciàran rire ou on le verra faire preuve d'une autre émotion que sa fureur et sa possessivité, sera un jour à noter dans un agenda, un calendrier. Lorsque je le sens se tendre concernant ma relation avec Mason, je me relève de table avec une certaine violence. Ma violence est ce qui m'animait aujourd'hui. J'attrape Ciàran par la main avant de le tirer à ma suite pour dégager les nanas présentes dans les toilettes. Je me tourne vers mon amant pour lui lancer un regard venimeux. Un cygne noir, pas une tigresse. Bien que certaines marques sur son dos démontraient la violence de nos ébats. J'appréciai son côté possessif mais sur le coup, il me tapait sur les nerfs. J'en viens à le plaquer contre le mur sans ménagement pour plonger mon regard dans le sien. Je voulais être claire une bonne fois pour toutes. J'en avais assez qu'on se prenne la tête tous les deux. Pour des conneries en plus. j'étais aussi tendue que la corde d'un arc, merci le stress, et j'en avais marre. Ma respiration se fait plus courte tandis que mon cœur bat trop vite. Désolée, tu sais bien comment je suis avant une représentation, murmurai-je d'une voix qui ne me ressemblait plus. Oui bah désolée mais je ne voyais pas l'intérêt d'en parler par sms. J'étais plus qu'énervée et mon corps tout entier se mit à trembler. J'étais si fatiguée. Cette frustration, cette rage que j'avais, allait me servir pour jouer le cygne noir. Des géniteurs, rien de plus. J'ai appris à me servir de cette souffrance pour en faire une force. Et je te l'ai dit à Brisbane, je suis un être immonde et difforme. Voilà pourquoi on ne peut pas m'aimer et que je n'en suis pas capable non plus. Bien que j'aimais Zoé et Mason mais d'avoir perdue Abi, ça m'avait réellement chamboulé. Mes nuits étaient peuplées de cauchemars où je la poursuivais dans un couloir et que je n'arrivai pas à la saisir. ça aurait dû être moi, répliquai-je sans réfléchir en baissant le regard. Après tout, je n'aurai manqué à personne. je n'avais personne à qui me rattacher dans ma vie d'un point de vue sentimental et mes cousins se porteraient sans doute mieux sans la noirceur qui m'entourait constamment. Je relève les yeux pour esquisser un sourire en coin. Je t'avais dit que je t'apprendrai le mot confiance. Tu n'as absolument aucune raison de douter de moi. je serai toujours honnête envers toi. Je me colle sur la pointe des pieds pour venir déposer mes lèvres sur les siennes. Alors que le baiser était intentionnellement doux, il se fait plus chaleureux. L'italien colle son corps contre le mien et je grogne. Le désir commençait à devenir douloureux. Très douloureux. Comme un immense dragon qui crachait des flammes dans mes entrailles. Je vais finir par croire que tu ne me désires plus, susurrai-je en passant une main sur son sexe. Ma langue finit par trouver la sienne alors qu'à bout de souffle, je me recule. Je grogne de nouveau de frustration avant de retourner prendre place à table en passant une main de manière négligée dans mes cheveux. Ma jambe recommence son petit manège alors que je commence à manger. Je ne suis pas comme lui à apprécier la nourriture. Une fois le repas fini, je le prends de vitesse pour payer avant de lui lancer un clin d'œil. Puis, je fouille dans mon sac, caressant la tête de Phantom à qui j'ai donné discrètement à manger lors du repas avant de tendre la clé de l'hotel à Ciàran. Je lui avais dit où j'étais descendue dans un message quelques jours plus tôt et le numéro était gravé dessus. je vais t'abandonner là, dis-je à contrecoeur, je dois aller me préparer. Si tu veux passer me voir pendant l'entracte ça me fera plaisir. Avec nouvelle pudeur, je dépose mes lèvres sur sa joue avant de monter dans un taxi pour aller jusqu'à l'échafaud, l'estomac noué. Je savais que je ne garderai aucune nourriture de toute façon. C'était comme ça avant chaque représentation.
AVENGEDINCHAINS
Invité
Sujet: Re: (Adreawells) I want to be perfect. Lun 19 Mar 2018 - 18:23
Rory semblait si déterminée à croire qu'il était impossible de l'aimer, impossible de tomber amoureux d'elle et tu ne comprenais pas pourquoi. Tu avais saisi qu'elle avait été détruite par sa mère mais tu ne pensais pas que les dégâts étaient si... profonds. Et surtout par irrémédiables même si la brune pense le contraire. « Si tu le dis. » Dis-tu finalement en haussant les épaules, peu convaincu par cette fatalité. Lorsqu'elle parle de votre histoire, tu ne peux t'empêcher de sourire légèrement. C'est un peu ça, oui. Tu sais que tu ne seras pas capable de t'attacher plus que maintenant à Rory parce que tu es comme ça. Sans attaches et sans sentiments. Alors, au moment venu, lorsque tu sentiras que votre relation devient trop sérieuse, tu fuiras, comme tu le fais toujours. « Je te laisserai pour te protéger, Rory. » Dis-tu plus sérieusement avant d'ajouter : « Mais tu trouveras quelqu'un capable de réparer tes ailes, brisant la malédiction. » Tu en étais convaincu peu importe que la ballerine y croit ou non. Toi, tu le savais. Ce ne serait pas toi, tu n'es pas à la hauteur pour ça. Mais il y aurait bien quelqu'un, un jour ou l'autre. Un rictus se dessine au coin de tes lèvres en entendant que la brune fait allusion à ta capacité à aimer. Elle a raison, en plein dans le mille. Mais tu ne préfères pas relever, clôturant cette partie-là de votre conversation. Tu n'aimes pas beaucoup parler de ça. En fait, tu détestes parler de sujets trop sérieux mais ça, Rory le sait. Une fois dans les toilettes, tu refermes la porte, te retournant face à Rory pour écouter ses explications. Tu aurais aimé qu'elle soit honnête avec toi concernant son "frère" mais tu n'en feras pas tout une histoire. Pas cette fois, du moins. « Tu as eu bien d'autres occasions de me le dire. » Ce n'est pas comme si vous ne vous étiez vus qu'une seule fois, tous les deux. Mais tu ne veux pas argumenter pendant dix ans sur le sujet, alors tu soupires, passant une main dans tes cheveux. « Tu as une bien piètre estime de toi Rory, je suis déterminé à te faire changer d'avis. » Murmures-tu, ton regard sombre rivé sur elle. Tu n'aimes pas quand elle parle avec tant de négativité d'elle-même mais tu ne peux pas l'empêcher. C'est ancrer en elle depuis des années. Tu relèves son menton lorsqu'elle ajoute que ça aurait dû être elle, secouant la tête. « Ne dis pas des bêtises. Sers-toi de ta force pour vivre pour vous deux. Pour être heureuse pour vous deux. » Tu voyais bien à quel point la ballerine vivait mal la perte de sa soeur mais elle devait se servir de cette tristesse pour la vaincre. Pour vivre, plutôt que survivre. Lorsque tu mentionnes que tu gardes ces contacts physiques que vous échangez pour ce soir, la brune rétorque que tu ne la désires plus et un rictus se dessine au coin de tes lèvres, tes yeux criards de sous-entendus. Criant le désir que tu éprouves pour elle. « Ce n'est pas possible, ça. » Murmures-tu en passant une main dans ses cheveux avant de retourner à table où vos repas vous attendent. Quelques minutes après la fin du repas, il est l'heure pour Rory de se rendre en répétitions. Tu ne détaches pas ton regard du sien lorsqu'elle te tend des clés. Tu les mets dans ta poche avant de régler le repas et les consommations. Puis, tu la suis à l'extérieur, l'attrapant par la taille. « Peut-être que je te ferai la surprise, alors. » Dis-tu avec un léger sourire avant de déposer un baiser au creux de ses lèvres et de la laisser partir en taxi. Tu en arrêtes un à ton tour, donnant l'adresse de l'hôtel pour aller te doucher avant le ballet.
Invité
Sujet: Re: (Adreawells) I want to be perfect. Mer 28 Mar 2018 - 15:07
Ciàran & Rory
I want to be perfect
J’entendais les gens prendre place. Je pouvais limite les voir cachée derrière le rideau, vêtue de ma tenue immaculée. La princesse Odette. Ma tiare posée sur mon chignon, ma robe virginale, je devais faire l’ouverture. J’entendis les musiciens se mettre en place alors que le public se mit à applaudir le chef d’orchestre. Notre metteur en scène avait choisi de reprendre l’intégralité du ballet, voulant retranscrire à la perfection l’œuvre de Tchaïkovski. Alors que les premières notes du prologue s’élevèrent dans la salle, une fois le public attentif, le rideau se leva. Sur le sol, nous avions disséminé des fleurs par-ci par-là pour que je puisse suivre le chemin comme la princesse candide que j’étais censée incarner. Odette, cette virginale Odette. Odette qui n’a jamais connu l’amour. Qui était un être pur et sensible. Lorsqu’on me fait signe de m’avancer, je m’exécute par entrechats, ramassant de temps à autre les fleurs pour les sentir comme le ferait n’importe quel enfant. Cette jeune femme à peine âgée de seize ans qui se promène dans les bois. Afin d’accentuer le contraste entre la scène macabre et la perfection de la princesse, le fond était entièrement noir. La musique s’accélère, baisse d’un ton, étant plus grave lorsque le sorcier Von Rothbart, le danseur étant élevé dans les airs avec une immense cape noire. La poursuite commence et mes pas se font plus rapides mais rattrapée par mon mortel ennemi, je me fais engloutir par ses puissantes ailes -profitant ainsi pour me changer- et en ressortir sous le coup de la malédiction. L’apparition du cygne blanc. La mélancolie est clairement visible sur mes traits, des larmes perlent aux coins de mes yeux alors que d’un coup, l’hymne tant connu du cygne est repris par l’orchestre et que je quitte la scène, maudite. Je décide donc de prendre place dans les coulisses aux côtés des autres cygnes alors que l’acte I est joué. Celui de l’anniversaire du prince Siegfried. De nombreux figurants sont sur scène alors que la noirceur de mon décor a laissé place à celui du palais. Nous assistons donc, nous danseurs des coulisses et spectateurs au déroulement d’une scène plus lumineuse et plus joyeuse. Les participants se présentent un à un et j’ai comme l’impression de revoir le dessin-animé Le cygne et la princesse ayant bercé mon enfance. Alors qu’on fait part au prince de son mariage futur, la mère balayant la scène avec diverses jeunes filles pour le démontrer à notre public, ce dernier essaie de s’enfuir, rattrapé par le roi. Alors ce dernier lui offre l’arbalète. L’arbalète qui lui sera utile lors de l’acte II. Lors de sa rencontre avec le cygne blanc. Trente minutes se sont alors déjà écoulées du ballet lorsque l’orchestre reprend mon air d’un air encore plus sombre. Je me tiens prête à arriver sur scène tandis que le décor cette fois-ci a une fois de plus changé. Du château scintillant, nous passons au lac enchanté où des faux cygnes se baladent alors que le prince essaie de les tuer. La musique se fait au départ plus entreprenante tandis que le danseur est seul sur scène, insouciant. Le sorcier apparait derrière lui pour l’espionner, sur une estrade en hauteur. Puis vint mon tour en tant que reine des cygnes d’entrer sur mes pointes. La délicatesse, la finesse dont je fais preuve m’aident énormément. Comme lors de la scène du cygne noir dans Black Swan, j’ai l’impression que mes bras sont remplacés par des ailes par le biais d’une image mentale. Le célèbre pas de deux commence donc entre le cygne qui veut s’enfuir et le prince qui essaie de le chasser Comme durant ma relation avec Ciàran, je ne cesse de fuir le prince bien que la comparaison s’arrête là. Alors que ce dernier continue d’essayer de m’approcher pour m’amadouer, je ne cesse de me dérober via diverses arabesques, la musique se faisant plus romantique. Nous ne tardons pas à être rejoint par le troisième danseur pour le fameux pas de trois démontrant la malédiction pesant sur le cygne blanc. J’en oublie le fait que j’ai travaillé des heures, que mon corps est amaigri ou même que j’ai légèrement mal partout. Je vis l’histoire. Je suis Odette. Bafouée, trahie, abandonnée et maudite. Sauf que malheureusement, le prince charmant n’existe pas dans la vraie vie. Puis voilà que je décide de fuir, comme je fuis ma vie dans les bras de mon amant. Comme je fuis le simple fait qu’il ne m’aime pas et qu’il ne le fera jamais. Les grands cygnes me succèdent pour porter le prince en confusion. Assise sur le côté, j’en profite pour prendre une gorgée d’eau, les admirant. J’ai tant de fois jouée ce rôle. Celui d’un petit cygne parmi tant d’autres. Le sorcier toujours en hauteur, regardant le prince qui cherche la reine des cygnes, reconnaissable grâce à son diadème et ses plumes un peu plus blanches que les autres. Je jette un coup d’œil à Eric qui a les sourcils froncés, se rendant finalement compte de l’enjeu qu’il y avait sur trois des danseurs et l’ensemble du ballet de Melbourne. Je fais signe aux autres cygnes d’entrer avant de le succéder à mon tour pour passer au milieu et me positionner devant. Le public fait ici sa première ovation tandis que je retourne danser avec mon ancien flirt d’un soir avorté par Ciàran. Les autres danseuses reprennent la danse des cygnes. Alors que je discute un peu avec mon acolyte dans les coulisses, le sourire aux lèvres. « Ton mec est là, me demande-t-il, soucieux. » Ciàran ne lui a manifestement pas fait une très bonne impression. Je secoue la tête. « je n’ai pas de mec. » L’entière vérité dont j’aurai dû m’abstenir alors qu’Eric passe près de nous, me fusillant ou me dévorant du regard. Les spectateurs applaudissent de nouveau nous signalant notre entrée. Je laisse passer mon prince avant de le suivre à pas feutrés. J’aurai bien pris le temps d’admirer les cygnes qui ne bougent pas d’un cil mais nous sommes trop pris tous les deux dans ce moment intime. Cette fois-ci, il a le droit de m’approcher et de me toucher, enchainant les arabesques seulement accompagnés par un violon et une harpe. Déjà étant un petit cygne, j’admirai la beauté de cette scène, l’échange entre la reine et le prince, emplie de mélancolie. Un amour impossible. Les deux tombant amoureux mais ne pouvant s’aimer. Ma jambe se posant sur son épaule, je tourne sur moi-même rejointe par mes amies depuis bientôt trois ans. Puis vient enfin le premier portée, Siegfried me faisant voler dans les airs comme si je n’étais qu’un oiseau ou légère comme une plume. Ce même porté foiré par Natalie Portman dans le film que je réussis non sans mal. N’ayant aucun stress, perdue dans ma bulle. Dansant tantôt sur un pied, tantôt soulevée dans les airs, j’ai comme l’impression de devenir cet oiseau majestueux. Je fais fi des autres. Du public, des autres cygnes, de mes soucis avec Eric, de la mort de ma sœur ainée, de Mason qui semble en pleine crise de quarantaine. J’oublie tout. Jusqu’à la personne ayant fait sept heures d’avion pour venir m’admirer sur scène. La musique se fait plus triste tout comme nos pas se font moins pressés, plus doux, nos gestes plus précis. Je pourrais murmurer à mon partenaire de ne pas stresser mais nous sommes muets l’un comme l’autre. Comme l’auditoire tout entier. Le lac des cygnes étant sans doute le plus beau et le plus tragique de tous les ballets. Les cygnes en viennent à former le V dont nous sommes la pointe, signe que l’acte est sur sa fin. La musique cesse alors que je me laisse tomber dans les bras du prince et que la salle se met à nous applaudir. Je retiens un sourire, perdue dans mon personnage. Ne voulant percer ma bulle. Le prince me présente officiellement au public alors que je viens le saluer, signalant alors la danse la plus connue du ballet hormis le thème principal. La danse des petits cygnes. Je les regarde avec un sourire bienveillant sur le visage. « Mais alors c’est qui ce gars qui t’accompagne partout ? » je me tourne vers Kristoff avant de soupirer. « Devine. » je me rechignai à le dire car dans le fond, ça ne regardait que Ciàran et moi. « Ton plan cul. » Et dire que je n’étais pas du tout ce genre de femmes à la base. Je le fais taire en voyant notre chorégraphe revenir vers nous pour nous pousser à retourner sur scène finaliser l’acte. au départ, je suis seule avec les autres, au centre dans la lumière. Nos bras bougent comme s’ils s’agissaient d’ailes. Je peux le sentir tous les regards braqués sur moi. cet acte est si long comparé au premier. Je suis en sueurs et on m’applaudit à nouveau. On s’en retourne alors que les cygnes se succèdent pour revenir tous les deux comme si l’on nous présentait vraiment. Cet acte est si laborieux et on n’en a même pas fait la moitié. Mais nous sommes ailleurs. Alors que tout le corps des cygnes reprend sa danse nous marchons autour comme si l’on discutait pleinement. Un petit cygne se place en avant alors que je monte dessus. Mon thème recommence et nous nous faisons plus tendres, plus complices. Puis, je quitte subitement le prince après l’apparition de mon antagoniste concluant l’acte là-dessus et signalant le début de l’entracte. J’en profite pour me laisser un peu tomber à terre, hors d’haleine une bouteille d’eau à la main avant de reprendre le chemin des loges pour ma transformation en cygne noir. La partie la plus épineuse de mon double-rôle.