➳ freja's wedding (sujet commun)

Quand Tahlia avait reçu l'invitation de Freja, concernant son mariage avec elle-même, elle avait arqué un sourcil, se demandant si tout cela était sérieux. Et pourtant, la brunette avait rapidement suivi le délire de sa colocataire. Parce que cela lui ressemblait complètement. Alors, pour fêter dignement la sologamie, Tahlia avait décidé de venir seule à la cérémonie. Elle vit quelques visages connus comme Alfie ou Woody, qui accompagna l'héroïne du jour, sublime dans cette robe blanche. La jeune policière écouta les discours des différents protagonistes, avec un sourire qui ne quittait pas ses lèvres. Seulement... la cérémonie se passait bien, trop bien. Il fallut attendre l'intervention d'un jeune homme qu'elle ne connaissait pas pour que cela devienne intéressant. La jeune Wates écarquilla les yeux en l'entendant clamer ses sentiments et terminer sa tirade par une demande en mariage. Au fond, ce n'était pas étonnant. Il y en avait bien quelques uns qui allaient empêcher Freja de se marier avec elle-même, voyons ! On ne laissait pas de côté une femme comme Freja. Elle observa la réaction de sa colocataire, qui, probablement déboussolée, prit l'amoureux transi à part. Mais ce fut la réaction de Woody qui intrigua davantage Tahlia. Elle regarda le jeune Rutkowski avec insistance, alors qu'il quitta la pièce à son tour. Voilà qui était bien parlant... et au fond, ce fut sûrement ce qui fit le plus de peine à Tahlia, qui poussa un léger soupir, attendant la suite des événements. Si elle avait su, elle aurait amené les pop-corns...

Malgré que tu plonges ton regard dans celui de Wolf, tu ne peux qu'entendre les quelques mots prononcés par Woody. Tu essayes de ne pas réagir mais c'est impossible pour toi de ne rien ressentir à cet instant précis. Tu voudrais croiser son regard mais tu n'en fais rien, par respect pour Wolf. Tu préfères triturer tes mains l'une contre l'autre pour essayer d'apaiser toute cette tension dans ton corps. Une conversation avec Woody s'imposera, évidemment, mais pas maintenant. Pas alors que Wolf t'offre son coeur d'une manière pure et totalement sincère. Et par respect pour lui et sa démarche, tu décides de l'emmener ailleurs, pour clarifier la situation. Après lui avoir expliqué les raisons de ton refus, tu attends sa réponse avec appréhension. Tu as peur de le faire souffrir parce qu'il mérite tout sauf ça. Tu as peur de briser votre complicité, peur de lui faire de la peine. Mais comme toujours, Wolf se montre doux et compatissant. Tu sens tout ton corps se détendre en comprenant qu'il n'est pas fâché. Sûrement un peu blessé mais pas fâché. « Merci... Et merci d'être si compréhensif. » Ton regard ne se détache pas du sien alors que toute ton émotion se lit dans celui-ci. Si tu ne devais pas retourner dans la salle par la suite et garder une image propre et un maquillage net, tu fonderais sûrement en larmes. C'est trop d'émotions pour ton état actuel. « Je n'oublierai pas ce que tu as fait pour moi, tu sais. » Et lorsque Wolf ajoute qu'il ne te mérite pas, tu secoues la tête. C'est tout l'inverse. Tu t'approches de lui, déposant une main sur sa joue, caressant celle-ci du bout des doigts. Et sans rien contrôler, tes lèvres s'approchent des siennes pour les embrasser avec une tendresse que tu ne pensais pas posséder. Après quelques secondes, tu te détaches de ce baiser, un sourire aux lèvres. « C'est faux, tu mérites mille fois mieux que moi. » Et c'était on ne peut plus sincère. Puis, lorsqu'il te propose son bras, tu l'attrapes fièrement, prête à retourner d'où tu viens pour poursuivre cette cérémonie mouvementée. Tu es heureuse de revenir au bras de Wolf et tu ne peux que rire lorsqu'il plaisante en revenant dans la salle. Mais alors que tu t'avances vers ta place initiale, tes yeux scrutent la salle à la recherche d'une personne en particulier. Une personne que tu ne vois pas. Ou plus. Et lorsque tu réalises que Woody est parti, tout ton monde s'effondre. Tu ne sais même pas comment tu tiens encore debout à l'heure actuelle. Tu sens ton coeur se briser encore et encore. Il est parti... C'est tout ce que tu arrives à penser. Et tout ce que tu veux, là, tout de suite, c'est quitter cette salle pour partir à l'autre bout du monde et ne jamais revenir.

Heureusement que Freja ne m’avait pas confié un rôle important à son mariage – ouais, euh, by the way, prout ! -, parce que je devais être au moins 10 minutes en retard. Fashionably late, ça comptait aussi pour un mariage ? Encore plus quand c’était un mariage solo, non ? Je courais quand même dans tous les sens dans le casino, ce qui n’était franchement pas une bonne chose parce qu’avec une chemise rouge, les ronds de sueur sous mes bras allaient très bien vite devenir le centre de l’attention. Et dire que je m’étais bien rasé la barbe pour l’occasion, ça allait passer complètement inaperçu. Au loin, je repérai une jeune femme blonde, elle aussi tout de rouge vêtue. « Hé ! Hé, excuse-moi ! » Je m’avançais vers elle, la main dans les airs, comme si elle n’avait pas encore pu être attirée par toute l’attention que je réclamais d’elle. « T’es là pour le mariage de Freja, toi aussi ? J’suis perduuuuuuuuu. » Bingo, elle aussi. Ça ne nous avançait peut-être à rien, mais au moins, on aurait l’air tarés à deux, et ça me confortait plutôt bien dans toute cette situation.    

La porte s’était refermée derrière lui en claquant, et le silence fut enfin. Woody ferma les yeux, prit une grande inspiration, essayant tant bien que mal de retrouver le contrôle d’au moins une partie de lui-même. Il se recula légèrement pour venir s’adosser au mur, la tête appuyée contre ce dernier. Il essayait de bloquer tout bruit provenant de l’autre côté du mur, il n’avait pas envie de savoir, il ne voulait pas savoir, ce qui était en train de s’y passer. S’il était en train de laisser la femme qu’il aimait se lier à un autre pour le meilleur comme pour le pire. Il aurait dû se rendre à l’évidence que c’aurait été mieux ainsi, après tout si ça avait été lui à la place de l’homme, ils se seraient liés seulement pour le pire. Parce que c’est tout ce que Woody savait lui apporter, ça, du moins c’était ce qu’il croyait au plus profond de lui-même. Il se donnait des airs grands et forts, Woody, mais au fond il n’était qu’un gamin terrifié même par lui-même. La porte s’ouvrit à côté de lui et le trentenaire tourna la tête pour voir Bessie apparaître. Elle ferma la porte derrière et lui se redressa. Conserver son image. Maintenir sa réputation. Mais ses yeux étaient embués et il était blanc comme un drap. « Non, non, ça va. C’est juste complètement ridicule, ce mariage. J’tiens pas forcément à y assister. » Pas pour ces raisons-là, par contre. Il ne tenait pas à y assister, plus maintenant, parce que son cœur crierait au désespoir s'il voyait Freja dire oui à cet inconnu. La porte s’ouvrit à nouveau et cette fois, contre toute attente, ce fut Ruby qui en sortit. Elle le réconfortait, de ses paroles et de ses gestes. Il esquissa un faible sourire. « Non, j’le sais pas. Y’a vraiment quelque chose que t’arrives à comprendre dans tout ce qui se passe, en ce moment ? Tu peux vraiment deviner la suite des choses ? » Parce que lui, non. Lui avait arrêté d’essayer de voir venir les choses, à chaque fois il en ressortait complètement abasourdi. « À mon tour … ? » Il secoua la tête. « Nah. C’est sa journée. J’vais rester hors de ça. Ça vaut mieux. » Ruby lui sortit alors une longue tirade sur l’aide qu’il devait amener à Freja, surtout dans les circonstances récentes, et qu’il devait sortir sa rage maintenant et retourner à l’intérieur ensuite. Parce qu’elle avait besoin de lui. D’eux. Woody secoua la tête, reculant de quelques pas pour s’éloigner de Ruby et de Bessie. « Tu te trompes, j’suis pas tenace. La preuve : j’y retournerai pas. » Il haussa les épaules et regarda les deux femmes, une à une. « Si jamais elle vous demande … dites-lui … dites-lui qu’elle était magnifique, aujourd’hui. Dites-lui qu’elle mérite d’être heureuse, qu’elle ait choisi d’épouser ce type ou de s’épouser elle-même. Tant que ça la rend heureuse. Mais j’pouvais pas rester pour voir ça, parce que je suis égoïste, c’est bien connu. » Il soupira. « J’serai au bar du casino, je sais pas pour combien de temps, je sais pas si j’y resterai. » Il ne savait plus rien du tout. Mais il resta fidèle à ses paroles, et s’éloigna des deux jeunes femmes et de la salle, pour aller s’asseoir au comptoir du bar. Freja, elle méritait le meilleur, et ce n'était pas lui.

Ce n’était malheureusement pas au bras d’Andreas que Lennox avait pu rentrer dans la salle, non, parce que son amoureux avait un rôle bien plus important aujourd’hui. Il était le témoin de ce « mariage ». En tant que juriste, Lennox ne pouvait qu’être confus face à cette pratique qui n’était même pas légalement reconnue – puisque bon, un mariage était un contrat, et un contrat se faisait de manière synallagmatique – mais Andreas avait expliqué les motifs derrière, les intentions de sa meilleure amie Freja, et il avait juste décidé de se taire. Lui était bien trop droit, trop sérieux, évidemment que ce genre de décision ne lui semblerait jamais rationnelle. Et puis, il ne pouvait concevoir l’envie de s’épouser soi-même, surtout parce qu’il ne s’aimait pas vraiment lui-même. Malgré tout, il était venu assister à la cérémonie, question de ne pas se montrer une énième fois comme le petit ami sauvage. On allait bientôt dire à Andreas qu’il l’inventait, Lennox. Pourtant, et parfois malgré lui, il existait bel et bien. Il était donc assis dans la dernière rangée, à côté d’une femme en fauteuil roulant, quand tout se déroula, et que tout parti en vrille, aussi. La tension était palpable dans la salle, alors que la future mariée fuyait avec l’homme qui venait de lui faire une déclaration, que trois autres personnes quittèrent la salle par une autre porte, que le prêtre – qui n’avait certainement aucune autorisation de jouer ce rôle – s’adressa à la foule, avant que Freja ne revienne et que la cérémonie reprenne un semblant de normal. Un semblant, oui. Lennox réajusta sa cravate, ou plutôt, se donna un peu de lousse, parce qu’il ne se sentait pas trop à l’aise. Heureusement qu’il n’était pas davantage impliqué dans cette cérémonie, autrement, il aurait grandement eu besoin d’un verre.    

Lorsqu'Aaron t'explique que certains sont partis boire, tu fronces les sourcils, peu convaincue par cette théorie. A tes yeux, Woody est parti. Juste parti. Il t'a abandonné le jour de ton mariage et surtout, le jour de tes vingt-cinq ans. C'est la première fois depuis quelques années que tu le fêteras sans lui et ça te fait mal. Horriblement mal. Alors non, il n'est pas simplement parti boire un verre. Il a quitté la salle et quitté ta vie comme si tu ne méritais pas qu'on se batte pour toi. Qu'il se batte pour toi. Au moins, Wolf, il avait essayé, lui. Il n'avait pas eu peur d'obtenir un refus ou de souffrir. Un instant, tu regrettes d'avoir dit "non" mais l'instant d'après, tu sais que ce ne serait pas juste pour lui. Alors, lorsqu'Aaron te demande s'il faut continuer la cérémonie, tu cherches le regard d'Andreas, ton meilleur ami, à la recherche d'une réponse. Ne la trouvant pas, tu fermes les yeux un instant, réfléchissant à toute cette situation de merde. Malgré tout, tu étais là pour une chose et tu n'étais pas du genre à faire marche arrière. « Non. Continue. » Qu'on en finisse. As-tu en envie de rajouter. Puis, voyant que Ruby n'est plus là, elle non plus, tu demandes à Andreas d'un signe de tête de venir à tes côtés, t'accrochant à son bras d'une manière plutôt désespérée. Tu souffres et tu as l'impression que chaque partie de ton corps brûle à petits feux. A commencer par ton coeur qui n'existe déjà plus, lui. Emporté par les flammes. Emporté par Woody au moment où il a quitté la salle sans se retourner. « Vas-y je t'en prie. » Ajoutes-tu avec un faible sourire pour qu'Aaron poursuive sans trop réfléchir. Toi aussi, tu voudrais boire une bonne bière mais tu n'en as pas l'occasion. Et surtout, ce serait mal venu même si au point où tu en es, tu ne perdrais pas grand chose.

Je regarde Woody un instant avant de soupirer. Moi qui ne désirais que le calme apparent. J'aurai dû me faire porter pâle à cause de ma grossesse. Tout ceci n'était qu'une vaste mascarade. Je peux lire la douleur dans son regard et j'ai un petit sourire timide. J'avise Bessie du regard. je voulais qu'elle m'aide un peu parce que je savais que j'allais avoir du mal à le ramener de moi-même. Ce mec était encore plus têtu qu'un mulet.  je ne suis pas devin, Woody. La seule chose que je sais ce sont les sentiments qu'elle a pour toi et que tu n'assumes pas.  J'en voulais à ce mec de jouer avec le cœur de ma meilleure amie. Et j'en voulais à Freja de ne pas avoir les tripes de le mettre aux pieds du mur.  Oui c'est une mascarade ce truc ! tu crois que j'ai envie de la voir s'unir à elle-même ? Connerie !  je l'avais dit à mon amie que c'était stupide. Se marier avec soi-même. C'était d'un ridicule mais je m'étais pliée à sa volonté. Je ne pouvais pas parler librement devant Bessie mais cette cérémonie reflétait le mal être de Freja, j'en suis certaine.  Donc t'es prêt à perdre la femme que t'aime à cause de ton ego ?  J'allais m'arracher les cheveux avec toutes leurs conneries. J'avais déjà eu mon lot de drames avec Alfie qui refusait de devenir père. Sauf que le bébé était là maintenant. Et je devais en plus faire face à ceux de Freja et Woody. Putain mais j'allais réellement finir par me barrer sans me retourner. Je le regarde s'éloigner un peu.  Sauf que t'es tombée sur une écossaise et je suis assez tenace pour nous deux.  On ne contrarie pas maman ours ! J'allais le ramener par la peau des fesses s'il fallait. J'allais devoir me battre à la place de freja pour son mec.  mais elle ne l'épousera pas ! Tu comprends pas quoi ? Tu la connais, je la connais. S'il y a un mec qu'elle devrait épouser c'est toi ! vous me faites chier avec vos sentiments que vous n'assumer pas. je veux la voir heureuse, merde ! Et elle n'est pas heureuse ! je grogne avant de regarder Bessie. J'ignorai si elle comptait le suivre aussi mais je n'abandonnerai pas pour ma part. je le suis donc pour m'asseoir au bar du casino et m'accouder. Je me sentais mal donc je demandai un verre d'eau.  J'abandonnerai pas. je fais ça pour elle car ça la tuerait de pas te voir revenir.  Je me tourne vers lui pour planter mon regard dans le sien, imperturbable.  C'est de votre faute à tous les deux si elle fait la connerie de se marier avec elle-même ? c'est quoi ce délire d'ailleurs ?  Je prends le verre d'eau que je bois cul sec pour secouer la tête. j'allais m'évanouir dans peu de temps s'il continuait à jouer avec mes nerfs.  je suis enceinte, confiai-je, je suis fatiguée. Je sais que tu m'aimes pas et je m'en fous. Donc je bougerai pas de là tant que tu seras pas revenu parmi nous. Au pire, on peut attendre la fin de cette mascarade et on y retourne ! Mais je suis sa meilleure amie, sa sœur-même, elle a été là pour moi quand Alfie m'a tournée le dos et je serai là pour elle. tu veux pas voir ça ? tu veux pas la perdre alors tu prends ce qui te sert de couilles, tu vas trouver Freja et tu lui expliques autrement que par le sexe !  J'attrape sa main doucement pour lui sourire. " Il ne lui reste plus que nous deux. Enfin nous trois avec Andreas. L'abandonne pas. je continue de penser que cette connerie est l'aboutissement de son mal être. " Je lâche sa main pour la passer dans mes cheveux.  De toute façon, je suis incapable de marcher toute seule sinon je vais tomber par terre. Je vais avoir besoin de quelqu'un pour me soutenir donc tu vas revenir avec moi.  Je n'avais pas détourné le regard une seule fois. j'étais restée stoïque, refoulant ma nausée des suites de cette grossesse.  Et de toute, c'est son anniversaire. On n'abandonne pas la femme qu'on apprécie le jour de son anniversaire. Même le plus crétin de tous les connards ne le ferait pas. et je sais que t'es pas le plus crétin des connards. T'es un crétin oui mais pas un connard fini, Woody. Alors cesse de faire le bébé et retournons-y.

Évidemment que Bessie ne croirait pas un mot de ce Woody essayait de lui faire avaler. Elle le connaissait un peu mieux que ça, quand même. Il ne lui avait peut-être jamais révélé ses secrets, ceux les mieux enfouis dans la noirceur de ce qu’il était, mais elle savait au moins déchiffrer ses expressions, ses mensonges. Son indéniable souffrance. Heureusement, Woody pensa être sauvé par la cloche quand la porte s’ouvrit. Mais comme c’était Ruby, il réalisait qu’il était seulement davantage mal barré, maintenant. Bessie et Ruby contre lui, ça n’annonçait rien de beau. Il soupira, peu enclin à participer activement à cette discussion dans laquelle ses sentiments étaient les seules variables. Enfin, les sentiments de Freja et de l’autre con là, aussi. Freja se mit donc à son tour sur son cas, approuvée par les hochements de tête de Bessie. Depuis quand se connaissaient-elles et pourquoi se liguaient-elles contre lui ? Pourquoi ne pouvait-il pas juste s’en aller, en paix ? « C’est de l’histoire ancienne, Ruby. Tu le vois aussi bien que moi, c’qui est en train de se passer. Elle comptait se marier à elle-même pour célébrer son éternel célibat, si c’est pas un beau doigt d’honneur à tous les hommes qui l’entourent, ça, j’sais pas ce que c’est ! Et puis avec l’autre qui débarque, là, que j’connais même pas en plus … » Il ne termina pas sa phrase, il ne voulait même pas seulement évoquer l’idée que Freja puisse être passée à autre chose, qu’elle puisse être amoureuse de cet homme.  « J’suis prêt à la perdre pour un tas de raisons que t’ignorent. Je pensais juste pas avoir à la regarder en marier un autre, tu vois. » Il y avait quand même une sacrée différence dans la douleur que ça lui infligeait, à Woody. À ne pas lui avouer ses sentiments mais à continuer de vivre leur relation comme il la vivait, au moins, Woody n’avait pas l’impression de se retrouver complètement seul. Si elle mariait cet homme, il allait tomber de haut. Sur toutes ces paroles qui ne mèneraient à rien, Woody implora les deux jeunes femmes de transmettre à Freja son message, avant de tourner les talons et de fuir. Comme toujours. Parce que c’était ce qu’il faisait de mieux. « Elle ne sera pas davantage heureuse avec moi, Ruby ! »  Lança-t-il par-dessus son épaule. Une fois assis au bar, les deux ne tardèrent pas à le rejoindre. Lui qui n’aurait voulu que le silence. Bessie lui lança qu’il ne devait pas fuir dès que les choses se compliquaient. « C’est compliqué depuis longtemps, Bess’. T’as pas idée à quel point. Vous avez aucune idée. Il était juste à peu près temps que je me retire. » Il soupira, commanda un verre de fort, double. L’écossaise, elle, opta pour de l’eau. Gros changement face à la dernière soirée qu’ils avaient passée ensemble. Il ne répondit dit rien à ses premières paroles, s’il était parti, c’était pour mettre un terme à cette conversation. S’il les ignorait toutes les deux, elles finiraient bien par repartir. Il prit une gorgée de son verre, impassible. Il leva les yeux au ciel face à l’annonce de la grossesse et aux félicitations de Bessie. « J’vous laisse tranquille, hein, si je dérange. » Grogna-t-il en avalant une autre gorgée. Ruby parlait du mal-être de Freja, des seules personnes qu’il lui restait – dont lui, mais plus pour longtemps s’il continuait sur cette voie. Bessie, elle, ajouta que s’il ne faisait rien maintenant, demain, il souhaiterait se retrouver six pieds sous terre. « J’suis déjà six pieds sous terre. » Grommela-t-il, davantage pour lui-même que pour elles. Ruby joua la carte de la femme enceinte, aidée par Bessie qui lui foutait la pression d’être tout d’un coup le prince charmant. « T’es capable de l’aider, toi. J’crois pas que Ruby ait un jour eu réellement besoin d’mon aide. » Fit-il remarquer, jetant un coup d’œil à la rouquine. Toutefois, quand elle parla de l’anniversaire de Freja, ce jour si important pour elle, ce jour où jamais il n’avait été absent, pas même lors de ses voyages de compétition desquels il revenait expressément pour la fêter, son cœur se serra. Et il flanchait, peu à peu. Il soupira, Woody, attrapant son verre pour le caler d’un trait. « Fine. Mais c’est pour Freja que je le fais. Certainement pas pour toi. Et j’laisse Bessie se débrouiller avec toi. » Il redéposa son verre d’un coup sec, posa sa main sur l’épaule de la brunette dans une vaine tentative d’établir un contact un peu plus doux. Il savait qu’elle ne voulait qu’être là pour lui, et il se comportait en connard, comme le disait si bien Ruby. Woody marcha jusqu’à l’entrée de la salle, celle qu’il avait d’abord franchit avec Freja au départ. Au moins, cette dernière donnait sur l’arrière de la salle et non pas de l’avant, d’où il avait fui. Il ouvrit la porte, se glissa à l’intérieur et soupira. Son regard noir se posa sur l’homme de la déclaration d’amour, avant de croiser celui de Freja, et d’hocher la tête, tout simplement, avant de baisser les yeux vers ses pieds. Au moins, elle était encore seule à l’avant. Au moins, elle ne l’avait pas remplacé.

Je suis profondément désolée pour ce pavé, veuillez excuser mon abus.

Le mariage de Freja, un mariage avec elle-même. Tu n'avais pas vraiment compris le principe lorsque tu avais reçu l'invitation. Montrer au monde entier qu'elle était bien avec son célibat, avec elle-même. Tu avais le droit d'inviter quelqu'un. La seule personne que tu voulais emmener, tu ne pouvais pas le faire parce que son frère risquerait de te tomber dessus. Elle ne lui en avait toujours pas parlé et tu ne pouvais pas la blâmer, ce n'était pas le sujet le plus facile à mettre sur le tapis. Il ne voulait sûrement plus jamais entendre parler de toi. Malheureusement pour lui, vous vous aimiez plus que jamais. Certes, tu avais fait une erreur, mais tu savais aujourd'hui que tu ne le commettrais pas une seconde fois. Il n'y avait que Nevaeh qui faisait battre ton cœur, tu l'avais bien compris au fil des derniers mois. Habillé d'un costume et d'une chemise rouge pour collé au dress code, tu t'étais rendu au casino. Tu faisais l'effort de regarder partout avant d'avancer, si tu pouvais éviter de croiser Woody, tu le ferais. Il était le meilleur ami de Freja, il allait être présent, c'est une évidence. Assis au fond de la salle, tu regardais la cérémonie sans vraiment comprendre le but de tout ça. Un mariage c'était pour célébrer l'union de deux personnes, les lier pour la vie, jusqu'à la mort. Tu pensais bien que si un jour tu épousais Nev, il faudrait le faire sans ses frères ou alors il faudrait attendre qu'ils t'apprécient enfin. Dans les deux cas, ce n'était pas prêt d'arriver. Ce mariage là promettait aussi, parce qu'un inconnu demandait la main de Freja, poussant Woody à quitter la salle. Tu restais bien assis dans ta chaise, baissant le regard lorsqu'il passait non loin de toi. Ce n'était pas le moment de te faire remarquer. Tout le monde semblait revenir à se place quelques minutes après la grande surprise, la cérémonie allait toucher à sa fin. Si le pseudo prêtre arrivait à en placer une, il semblait visiblement dépassé par le déroulement des choses.

T'aime ça, toi, les mariages ? T'es dispo ce soir ? Voilà comment Léo avait proposé à Andeana de l'accompagner à cet événement, sans autre préambule. Lui  n'aimait pas ça, non, les mariages, mais il avait reçu une invitation des plus surprenantes alors autant en profiter. Il avait pensé à elle pour être à son bras, en même temps, qui d'autre pouvait être sa +1, qui d'autre que la blonde qui l'accompagnait à chaque fois qu'il avait une soirée ennuyeuse et pompeuse en perspective, ensemble ils ne s'ennuyaient jamais et en plus ils formaient un parfait petit couple factice. En vérité il ne savait pas du tout ce qui l'attendait aujourd'hui, il connaissait le concept du mariage avec soi-même, mais il n'en voyait pas vraiment l'intérêt. Pourtant il n'imaginait que Freja pour être capable d'une chose pareille et même s'il ne la connaissait pas plus que ça, il en savait assez sur elle pour se dire qu'elle était assez folle pour faire ça, folle dans le bon sens, évidemment. Ils n'avaient passé qu'une soirée ensemble finalement mais le courant était plutôt bien passé avec elle, alors même s'il avait été surpris de l'invitation, il avait tout de même décider d'y aller, au pire il ne ferait qu'un passage éclaire et puis il repartirait. Jamais très à l'heure ou plutôt perpétuellement en retard, Léo et sa compagne de la soirée arrivèrent après tout le monde, au beau milieu d'un beau bordel auquel ils ne comprirent rien. Woody était dehors, en bonne compagnie mais visiblement à cran, pas le moment de venir le saluer donc, il ne savait même pas que son pote serait là. Notre homme, vêtu de son costume avec cravate rouge, lança un regard à Andeana. On entre ? J'ai l'impression qu'on va passer un moment intéressant ! Ils étaient habitués aux ragots de galas de charité, là ce serait différent mais pas forcément moins croustillant. Et ils entrèrent donc dans cette salle ou un froid polaire semblait s'être installé, ambiance... La mariée était à l'autel, dans sa sublime robe, tendue également. Discrètement ils se posèrent donc dans le fond, sans faire de bruit pour laisser la cérémonie continuer.

J'étais en colère. Déjà que mes émotions étaient chamboulées à cause de ma grossesse mais en plus, j'en voulais à Freja de ce rassemblement à la con. J'avais cru voir un ou deux de ses ex. un autre qui la demande en mariage. C'est quoi cette connerie ? je ne l'engueulerai pas parce que c'est son anniversaire mais elle le sentirait dans ma façon d'agir. Je lui en voulais aussi de faire souffrir Woody car même si nous ne nous aimions pas, il a toujours été près d'elle. malgré ses conneries. Je passe une main sur mon visage avant de soupirer. Peut-être qu'elle fait un doigt d'honneur comme tu dis parce qu'aucun de vous n'a été capable de lui faire comprendre qu'être en couple c'est chouette. On en parle deux secondes ? Toi qui es un handicapé des sentiments incapable de dire à la femme que t'aimes ce que tu ressens pour elle ; d'Eden qui l'a trop collé au point qu'elle a fui le pays ou encore de l'autre débile qui sort de nulle part se permettant de blesser quasiment tout le peuple masculin présent qui cherche de nouveau à chopper la mariée. je lève les yeux au ciel avant de soupirer, massant ma tempe. J'ai tellement mal au crâne. Et en plus, je devais rattraper ses conneries. J'ai pas que ça a foutre putain. Flash alert Woody, si t'es prêt à la perdre, elle va surement en épouser un autre un jour. je secoue la tête. mais qu'est-ce qu'il est con ce mec ? j'allais les forcer à se parler même si je devais les assommer, les attacher à un poteau et leur faire boire un serum de vérité. Égoïstement, je remerciai le seigneur de m'avoir collée dans un relation un peu plus simple avec Alfie. Tu me fais chier, Woody, hurlai-je avant de lui emboiter le pas accompagnée de Bessie. Je me pose sur la chaise à ses côtés pour commander de l'eau. je peux lire le regard interrogateur du brun avant de déglutir. Il n'en faut pas plus pour que je lâche la bombe. Enceinte. Bessie me félicite et je la remercie d'un sourire las. J'imite un bonhomme qui parle avec ma main. Voilà tout ce que j'entends : blablabla. T'en as pas assez à te lamenter sur ton sort ? Freja est la seule famille qu'il me reste, j'te jure que si tu te casses et que ça lui brise le cœur, j'te retrouve et j'te fais la tête au carré. Enceinte ou pas. pour ponctuer mes dires, je tape un grand coup sur le comptoir. Là, j'étais vraiment en colère. Je n'ai rien demandé en ce qui me concerne. Quelle idée elle a eu de faire ce truc ridicule. et d'inviter la moitié de ses ex. Ou tous ses ex car je ne connaissais pas toute sa vie sentimentale. Là-dessus t'as raison. J'en ai strictement rien à foutre de toi ; je suis juste là pour Freja. Mais ça c'est sans doute car la dernière fois qu'on s'est vus t'as été un parfait connard. Connard que j'vais buter s'il ramène pas ses fesses rapidos dans la salle. Je lui jette un regard noir avant de sortir l'argument de l'anniversaire. Ouais bah sans moi tu perdrais la femme pour qui t'as des sentiments, abruti. Bref, bouge ! Je me lève pour me sentir tanguer un peu plus, me rattrapant à Bessie pour m'avancer d'un pas mal assuré vers la salle. J'ai pas envie de rester debout à regarder cette mascarade, murmurai-je à Bessie alors qu'on passait les portes. je pousse un soupir de soulagement avant de voir que Freja se mariait bien à elle-même. Je vais la tuer. Je vous jure que si un autre de ses prétendants se déclare et que je dois partir à la chasse au Woody sauvage, je la tue. Je vois Léo dans un coin que je salue d'un faible hochement de tête. Puis CJ. Une blonde (Nevaeh) passe près de nous et je fronce les sourcils car je ne la connais pas. Je me sens pâlir en la voyant s'asseoir près de Woody. La ressemblance. C'est Nevaeh. Je sens mes jambes se dérober sous moi. C'est un cauchemar. Dites-moi que c'est un cauchemar. Assister à une mascarade de la part de ma meilleure amie, courir après son ex, foutre un vent à la meilleure amie de mon copain -qui allait sans doute me détester-, devoir me battre avec Woody pour qu'il revienne… Je m'agrippe un peu plus à Bessie alors que nous étions cachés dans un coin et que personne ne pouvait nous voir. Je vais m'é… Blackout total, je me retrouve au sol, enfouie sous un torrent d'émotions. Grossesse de merde.

La liste des raisons pour ne pas se pointer était longue; entre le fait que cet anniversaire se transforme en un mariage, qu’elle ait sûrement invité des hommes qui la boufferaient des yeux comme des morfals ou encore cette tenue rouge exigée, Landon sentait déjà que s’il s’y pointait, il ne ferait pas long feu. Il n’aimait pas sortir dans ces grands rendez-vous, les seules exceptions concernaient son boulot et il n’aurait pas été surpris de retrouver un ou deux collègues au casino. Pourtant c’est habillé de ce costard rouge qu’il avait foulé le plancher du casino, ça faisait au moins vingt minutes qu’il s’y trouvait mais vingt minutes qu’il trainait au bar afin de s’enfiler un ou deux verres afin de se sentir un peu plus enjoué à ce mariage ou anniversaire, en gros à cette fête qu’elle avait organisé. Il aurait d'ailleurs repris un verre supplémentaire mais un homme s’était installé non loin de lui, le visage sombre, avant d’être rejoint par deux jeunes femmes. Le regard figé sur les bouteilles devant lui, Landon laissait son oreille écouter ce qui se disait et il n’avait pas pu s’empêcher de sourire en comprenant le problème. Encore moins en entendant deux prénoms; Woody et Ruby. C’était les fameux amis que Freja ne voulait pas décevoir, les fameux amis qui lui avaient mis sans le savoir une pression supplémentaire à cause de son addiction à l’héroïne. Autant dire que ces deux-là semblaient vraiment être des cas, entre ce que Freja lui avait dit et ce qu'ils se disaient là, Landon était heureux de ne jamais avoir eu besoin de les côtoyer. Histoire de ne pas risquer que ça puisse commencer aujourd'hui, il termina d’une traite son verre et laissa un billet sur le comptoir en ne voulant pas en entendre davantage. Il avait l’impression d'avoir assisté à une scène entre adolescents comme il en avait vécu des tonnes lors de fêtes d’anniversaire. J’espère qu’ils seront pas tous comme eux ce soir, ça risque d’être plus pénible que prévu sinon… Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour trouver la fameuse salle, c’était silencieux… trop silencieux pour que ça ressemble à Freja. Il croisait quelques regards, beaucoup qu’il ne connaissait pas. Mais parmi eux il y avait Tahlia derrière qui il s’était assis après lui avoir adressé à ce qui ressemblait à un sourire. Son regard s'était ensuite déporter sur une ravissante brune habillée d'une somptueuse robe blanche, la seule de la salle. Freja faisait peut-être un beau doigt d'honneur à beaucoup d'hommes dans cette salle, mais elle le faisait bien. Landon aurait d'ailleurs été prêt à parier qu'aujourd'hui, ce serait les hommes qui pleureraient et non les femmes… Reste plus qu'à savoir combien vont tenter de ramener Freja chez eux ce soir qu’il pense avant d’ajuster sa veste et d’attendre que la cérémonie commence… ou se termine, il était peut-être arrivé en plein milieu de celle-ci mais ça n'empêchait pas certaines personnes d'arriver… dont le fameux trio du bar. Apparemment ce mariage semblait en affecter plus que d'autres.