➳ freja's wedding (sujet commun)

Je ne pouvais pas confirmer pour lui si c'était plus grand ou non, il me semble que ça aurait fait du bruit si la commune avait décidé d'agrandir le casino. Puis il était récent, alors pourquoi chercher des rénovations si tôt ? Après tout, je n'étais pas avec lui la première fois qu'il était venu, qui sait, il s'était peut-être fait refoulé à l'entrée et vu comme ça, c'était petit, oui. « Ouais, ça aurait été différent si tu m'avais sauté dessus. » Gênant. « Bon ... génial. » On ne pouvait pas dire que j'étais quelqu'un qui arrivait souvent en avance ces derniers temps et s'il n'avait vu personne d'autre, c'est que tout le monde était déjà en train de regarder Freja se dire oui à elle-même.« J'ai jamais foutu un pied ici avant donc ... » Ce n'était même pas certain que je le refasse. J'étais uniquement là pour la fête de Freja. Je n'allais pas mettre une pièce dans une machine, pas tenter de faire un bluff au poker, rien. J'acquiesçais, la prochaine personne avec un élément dessus, on ne le lâchait pas ! On le suivait à la trace et on se retrouvait avec les autres. Enfin, normalement. Je hochais la tête, suivant la direction des hommes avant de m'arrêter devant un panneau. « Réservé aux employés. On n'est pas dans la merde. » Le rouge était souvent associé au casino maintenant que j'y pensais. C'était une couleur un peu 'classe' y paraîtrait. Je restais passer une tête à l'intérieur, mais aucune mariée, juste des hommes qui me regardaient bizarrement. « Pas de mariage juif et pas de Freja par ici, on bouge ! » Je reprenais la marche dans ce labyrinthe, cherchant en vain des personnes vêtues de rouges ou avec un indice de cette couleur sur eux. On tombait rapidement sur trois personnes à l’extérieur, deux femmes dont une assise au sol - peut-être qu’il n’y avait pas assez de places dans la salle, qui sait - et un homme qui se tenait face à elles. « Là ! Du rouge ! » Y’avait même pas besoin de sauter dessus puisqu’ils étaient face à une porte. Celle qu’on cherchait depuis le début, du moins, j’espérais que ce soit elle.

Quand Andreas affirma que Freja ne lui en voudrait pas, il soupira, jetant un autre regard à la jeune femme qui était bien trop occupée maintenant pour le remarquer. Tant mieux. Il baissa le regard avant de le rapporter vers son amoureux. « Je sais pas, j’ai l’impression d’avoir encore mes preuves à faire auprès d’elle, et je ne crois pas avoir aidé ma cause. » Il haussa les épaules. « Mais, certes, je crois que ma scène ne sera pas ce dont elle se souviendra de la soirée. » Il eut un léger rire, haussant les sourcils en se remémorant le fiasco que ça avait été à l’intérieur. Déjà que l’idée à la base était saugrenue, tout le drame qui en avait découlé l’avait laissé un peu abasourdi. Avec un peu de chance, son mariage avec Andreas ne serait pas aussi intense. Enfin … si mariage il y avait. Il n’en était pas encore tout à fait là, Lennox. Andreas affirma finalement ne plus trop avoir envie de fêter, ce qui attrista le notaire. « Reste, s’il-te-plaît. C’est moi qui ne suis pas trop à ma place. Si t’as pas à te préoccuper de moi, tu pourras davantage t’amuser. Et comme ça, t’auras pas à te cacher pour subtiliser des gorgées aux autres. » Il esquissa un sourire. Bien sûr, qu’il l’avait vu. Et si l’attention le touchait, énormément, il ne voulait pas être celui à l’empêcher de s’éclater avec ses amis.

Je n’ajoutai rien de plus au malaise que j’avais moi-même créé en parlant de la sauter, enfin, de lui sauter dessus. Me connaissant, j’aurais juste pu me foutre encore plus les pieds dans les plats et ça, ça ne semblait pas souhaitable pour le moment. Enfin, pas qu’elle n’avait pas l’air d’une radieuse et charmante demoiselle, mais hum, ahem. De toute façon, nous étions tous les deux vraiment très très en retard et Freja me tuerait sans doute si j’ouvrais la porte de la salle pendant le fatidique moment du « oui ». Ou alors si je ne me pointais qu’après. Elle croirait que je n’étais là que pour le bar open et non, vraiment, je voulais assister à cette cérémonie célébrant son amour pour elle-même ! Et je pourrais me délecter de ma présence comme étant celle du seul homme n’ayant pas couché avec elle. Malheureusement, quand on se dirigea vers un premier essai de salle, la blonde ne tarda pas à lire l’écriteau qui indiquait que seuls les employés pouvaient rentrer. Le rouge, c’était l’uniforme. Merde. « Peut-être que les employés sauraient nous renseigner, justement, où on doit se rendre … ? » Et pourtant, j’avais cette peur d’ouvrir cette porte et de me faire gronder par qui se trouvait derrière. La jeune femme, elle, passa sa tête pour jeter un coup d’œil et la referma bien vite en affirmant qu’il n’y avait ni de juifs, ni de Freja. « Let’s go ! » Lançais-je à sa suite, reprenant la marche à la recherche de gens tout de rouge vêtus – ou juste un accessoire, pour ceux qui vivaient la vie un peu moins à fond. Rapidement, la blonde me pointa trois personnes en rouge, qui étaient à l’extérieur, assises, penchées sur une jeune femme mal en point. Je reconnus bien vite Alfie. « Oh shit, c’est mon colocataire, j’espère qu’il ne se passe rien de grave. » Je regardai de loin, la rousse semblait parler, signe qu’elle n’était pas trop mal en point, peut-être. « J’crois qu’il faudrait lui laisser de l’espace … ? Enfin, dans les films, c’est ce qu’ils disent quand quelqu’un fait un malaise. Non ? » Genre dégagez ! laissez-la respirer ! Y'a rien à voir ici !  

Il n’avait pas son mot à dire là-dessus, Lennox. Si lui avait des problèmes d’alcool, si pour lui une seule gorgée risquait d’être synonyme de descente aux enfers, il savait fort bien que ce n’était pas le cas de tout le monde. Fut un temps où lui aussi pouvait sortir, prendre deux ou trois verres et puis rentrer. Sans crise, sans abus. Sans risque qu’il ne commette l’irréparable en dansant aussi près du danger. Sauf que Lennox avait laissé ses peurs et ses noirceurs prendre le contrôle et, depuis, il avait bien trop peur de ne pas être assez fort pour les repousser. Il n’en prendrait pas le risque. Andreas, lui, le pouvait. Et Lennox n’aurait pas son mot à dire là-dessus, non. Même s’il appréciait fortement qu’il garde aussi loin la tentation. « Tu fais ce que tu veux, Andy. » Lâcha le trentenaire, sans reproche, juste pour lui faire comprendre qu’il avait toutes les libertés par rapport à ça – enfin, sans tomber dans l’excès comme lui l’avait fait. Le norvégien insista quand même pour rentrer avec Lennox, et ce dernier ne le forcerait quand même pas à rester ici. « Je ne t’empêcherai quand même pas de rentrer à la maison. » Dit-il en esquissant un sourire quand Andreas le suppliait presque d’accepter. « Va au moins lui dire au revoir, pour ne pas partir en voleur. » Et lui, lui disparaîtrait sans un mot. De toute façon, c’était ce que Lennox était ici : un fantôme. Aux yeux de tout le monde sauf d’Andreas.

Les émotions s’entremêlaient, elle s’étouffait à se rendre jalouse. Une autre femme dans les bras d’Allen devant ses yeux, lui qui semblait l’ignorer ou faisait d’elle une inconnue. C’était peut-être ce qu’elle était devenue à ses yeux, une personne comme les autres, comme si ce qu’ils avaient vécus n’avaient jamais été. Et en même temps elle l’avait rejeté après s’être séparée de son ex-mari, il était normal qu’il passe à autre chose. La blonde essayait de tourner ses yeux de ce spectacle qui emballait son cœur, comptant sur Léo pour faire quelque chose sauf que ça ne changeait rien, Allen ne semblait pas affecté du tout, pas une once de jalousie chez lui, alors qu’elle commençait à bouillir. Son calme intérieur pour lequel elle était connue s’en allait trop rapidement quand il était question de sentiment. Elle se situait sur un autre monde, n’écoutant pas ce qu’il se passait autour, même les présentations, elle ne disait pas un mot. Et lorsque son ex finissait par se rapprocher encore de la nouvelle mariée, Andeana finissait par soupirer. « Je vais prendre l’air. » Murmurait-elle à son compagnon de sortie. « C’était une belle cérémonie en tout cas, Freja. » Elle souriait, même si elle ne pensait à rien, elle ne pouvait pas partir comme ça en snobant celle qui était reine de la journée, ce n’était pas de sa faute après tout. Andeana finissait par tourner les talons et avancer d’un pas rapide pour assurer sa solitude, de toute façon ils devaient avoir des choses à se dire, alors personne n’irait la retenir.

Spoiler:

Sans savoir pourquoi Allen se montre aussi tactile avec toi tout d'un coup, tu ne peux t'empêcher de rentrer dans son jeu. Peut-être aussi pour guetter la réaction de Léo, comme une enfant. Même si vous avez toujours été proches avec Allen, aujourd'hui, tu vois que sa réaction est différente. Tu perçois qu'un malaise s'installe mais tu ne sais pas vraiment pourquoi. Tu essaies de ne pas en tenir compte, préférant te concentrer sur les paroles de ton ami qui ne cesse de te complimenter. « Tu es adorable. Merci. » Dis-tu avec un large sourire. Alors que vous êtes tous les quatre, vous êtes interrompus pendant quelques instants par ton meilleur ami, Andreas. Tu fronces les sourcils en voyant Lennox un peu plus loin, sans doute mal à l'aise. « D'accord... J'espère que ça va s'arranger. Merci et à bientôt, oui. » Réponds-tu tout sourire au norvégien. Même si ça te fait de la peine qu'il quitte si tôt la cérémonie - tu avais espoir de danser avec lui - tu peux comprendre qu'au vu de la situation, c'est nécessaire qu'il s'en aille. Et évidemment, tu ne lui en tiendras pas rigueur. Une fois Andreas partit, tu poses le regard sur Andeana et tu vois à quel point elle semble mal à l'aise. Tu fronces les sourcils, ne comprenant pas bien ce revirement de situation. « Merci beaucoup. » Dis-tu avant de te tourner vers Allen pour lui murmurer : « Je sais pas trop ce qu'il se passe mais quelque chose me dit que tu devrais la rattraper. » Tu ne sais pas bien pourquoi parce qu'Allen ne t'a jamais parlé d'Andeana mais il y a quelque chose dans son regard qui a changé au moment où il l'a vu. Et puis, te retrouver seule avec Léo ne serait pas pour te déranger. Après quelques secondes, tu commandes un nouveau verre qui ne tarde pas à être vide, lui aussi.

Jouer ce petit jeu avec Freja était dangereux, elle ne devait pas savoir ce qu'il se tramait. Tu étais toujours comme ça, à faire des compliments, à t'amuser de la situation qu'on pense que vous étiez ensemble ou quoi que ce soit. Mais elle avait déceler tes petites manigances. Andeana voulait prendre l'air, elle semblait énervée, touchée en te voyant si proche de la mariée. Mais tu ne savais que faire. La vénézuélienne s'éclipsa et ton amie te lança un regard que tu connaissais par dessus tout. A ton oreille, Freja te murmura qu'elle ne savait pas forcément ce qu'il se passait mais que tu devais surement rattraper la jeune femme entrain de partir avant qu'il ne soit trop tard. « Promis, je t'expliquerais » répondis-tu à la norvégienne avant de lui déposer un baiser sur la joue. Ni une ni deux, tu t'empressas de suivre la blonde qui commençait à sortir. La cherchant du regard à l'extérieur, et stressé de l'avoir revu, tu t'allumais une cigarette, pensant à ce que tu allais bien pouvoir lui dire. La voyant au loin, seule, tu t'approchais timidement. Une main dans tes cheveux, la cigarette dans l'autre tu étais maintenant à sa portée. « Je suis ravi de te voir ici, Andeana » dis-tu à la jeune femme, un peu penaud. Elle te rendait vulnérable, cela faisait une éternité que tu ne l'avais pas recroisé et cette faiblesse ressortait, lorsque ses yeux se plantaient sur toi.

Évidemment, même si Woody avait essayé de faire comprendre à Nevaeh qu’il savait d’avance qu’elle le pousserait à aller parler à Freja après ce grand fiasco, sa jeune sœur ne se priva quand même pas de lui faire un grand discours d’encouragements, ou quelque chose du genre. Il avait plutôt l’impression d’être forcé qu’encouragé mais ça, c’était du Nevaeh tout craché, et la pomme n’était pas tombée très loin de l’arbre. Leur mère était tout aussi déterminée, quand elle voulait quelque chose. Woody, plutôt que de devoir entendre sa sœur argumenter une seconde de plus, se décida à quitter la salle de ce pseudo-mariage auquel il regrettait presque d’avoir assisté, au final. Les invités étaient déjà bien éparpillés à travers le casino, mais beaucoup d’entre eux étaient agglutinés autour du bar. Sans surprise, Freja en faisait partie, accompagnée de Léo, d’ailleurs. Woody ne savait pas encore tout à fait comment il se sentait par rapport à ça, d’ailleurs. Il inspira profondément, question de calmer le démon en lui qui était loin de s’être endormi après la scène qu’il avait faite. Puis, il s’avança jusqu’à Freja et Léo. Il savait qu’il allait devoir expliquer son comportement, et comment il le ferait, il n’en avait encore aucune idée. Je devais partir parce que j’peux pas supporter de voir un autre que moi te demander ta main ? J’arrivais pas à soutenir ton regard qui en plus, hésitait à lui dire oui ? J’ai pas envie d’être le énième homme en file d’attente ? Je suis un abruti amoureux de toi ? Toutes les réponses possibles les condamneraient tous les deux à une conversation qu’ils n’étaient pas prêts à avoir. Alors, au fond, peut-être que la présence de Léo permettrait de remettre à plus tard, qui sait. Woody arriva enfin à côté d’eux et, sans formalités, sans salutations, lâcha : « Je ne savais pas que vous vous connaissiez, tous les deux. » Et si on connaissait bien Woody, et tous les deux le connaissaient mieux que bien d’autres, on sentait une légère pointe d’agacement. Bien malgré lui.

Visiblement les gestes tendres de Léo envers Andeana n'eurent pas un si grand effet que ça sur Allen, il ne sait pas ce qu'il aurait souhaité comme réaction, peut-être de l'agacement, peut-être de la colère, ou autre chose, mais l'autre resta courtois même s'il le toisait. Finalement la plus surprise et déstabilisée fut Freja, étrangement. Peut-être qu'elle était jalouse qu'il y ait une éventuelle relation entre Léo et la blonde ou se sentait-elle trompé qu'il ne lui ait pas dit qu'il était en couple. Bien que tout ça ne soit qu'une mascarade, mais ça, seuls Léo et Andeana le savaient. La blonde avait l'air bien trop déstabilisée par l'apparition de son ex qu'elle annonça à Léo qu'elle devait prendre l'air, il lui sourit doucement en relâchant son étreinte pour la libérer, elle pris congé en de la mariée et notre homme l'observa s'enfuir vers la sortie. Très vite rattrapée par Allen que Léo voyait comme un chien qui courrait après sa friandise et il trouva ça pitoyable mais après tout, leur histoire ne le concernait pas. Le bel australien se retrouva à nouveau seul avec Freja, si elle souhaitait le questionner sur ce qu'il venait de se passer il roula des yeux pour toute réponse. Ensemble ils prirent un nouveau verre. Chouette soirée, quand on aime les règlements de compte. J'espère que tu t'amuses malgré tout ma belle ! Il leva son verre et le descendit d'une traite. Léo n'avait pas idée à quel point il avait raison en parlant de règlement de compte, les deux amants furent rejoints  par Woody. Léo sourit à son ami, il avait envie de venir le saluer depuis le début, curieux lui aussi de savoir comment Freja et lui s'étaient rencontrés. Il se retourna vers lui et le serra contre lui pour une accolade masculine. Ca va Rutkowski ?! Pourtant le ton que Woody employa pour leur adresser la parole n'avait rien de vraiment agréable. Léo fronça les sourcils et regarda tour à tour Freja et Woody, la tension était palpable. On est... on s'est.. rencontré à une soirée de gala. Il y a quelques mois. Il sourit, un peu crispé. Je vous laisse, il faut que je surveille qu'Allen ne touche pas à ma cavalière. En fait c'était surtout une bonne excuse pour fuir un Woody dont le regard ne lui plaisait pas. Elle était belle l'amitié.

T'amuser, c'est un bien grand mot, finalement. Tu es plus qu'heureuse de voir tous tes proches réunis dans le but de t'accompagner dans ce mariage avec toi-même, même si la majorité des invités trouvent certainement ça stupide. Au moins, ils sont là et c'est tout ce qui compte finalement. Malgré tout, la cérémonie a été entachée par le comportement de Woody et ensuite, désirant te détendre au bar, tu as tout fait capoter entre Andreas et Lennox sans même t'en rendre compte. Alors est-ce qu'on peut dire que tu t'amuses ? Tu ne sais pas vraiment. « Le seul moment amusant c'est quand tu m'as annoncé qu'on partait en Norvège... Et peut-être aussi les paroles d'Aaron lors de la cérémonie. Ça répond à ta question ? » Demandes-tu en haussant légèrement les épaules et avec un sourire au coin des lèvres. Tu ne te plains pas, malgré tout, parce qu'il aurait pu se passer bien pire. Après quelques secondes de discussion, vous êtes rejoint par Woody qui semble on ne peut plus étonné de vous voir ensemble, Léo et toi. Tu ignorais également qu'ils se connaissaient et visiblement, c'est plus que ça au vu de l'accolade que lui réserve Léo. Connaissant par coeur le jeune Rutkowski, tu perçois immédiatement la colère dans sa voix et dans son regard. Inconsciemment, tu lèves les yeux au ciel, agacée. Tu n'as pas le temps de répondre à la question de ton meilleur ami que c'est Léo qui s'en charge pour s'éclipser juste après, ne désirant certainement pas être le témoin de votre conversation qui s'annonce musclée. Une fois Léo un peu plus loin, tu te retournes vers Woody posant enfin ton regard sur lui. « Salut Freja, félicitations pour ton mariage et bon anniversaire au fait ! » Dis-tu sur un ton un peu las. Tu n'as pas envie de te confronter à ton meilleur ami et encore moins aujourd'hui mais c'est plus fort que toi. « Sympa la cérémonie en passant, ah bah non je peux pas le savoir, j'suis parti au plein milieu. » Ajoutes-tu en secouant la tête et en vidant ton verre d'une gorgée.

Andeana ne se supportait pas dans cet état, elle avait conscience qu'elle faisait n'importe quoi pour attirer son attention, pour qu'il réagisse comme elle le faisait, mais il n'en avait rien à faire et son coeur bouillait. En face de celle qui venait de se marier, elle n'allait rien dire, rester muette en laissant ses joues teintés parler pour elle. Après quelques minutes, elle préférait s'enfuir et laisser Léo sur place, ce n'était pas contre lui, il la connaissait bien assez pour qu'elle n'ait pas à parler pour qu'il sache ce qui se passait dans son crâne. Prendre l'air jusqu'à ce qu'elle retrouve une humeur acceptable, elle comprend bien que les gens ici n'étaient pas là pour voir une inconnue faire la gueule simplement parce qu'elle jalousait une relation. Elle-même n'aurait pas apprécié voir ça à ses mariages. Sa solitude fût brisée rapidement par l'italien qui arrivait à ses côtés, elle n'osait même pas le regarder dans les yeux pour ne pas s'agacer encore plus. C'était débile de ne pas supporter le voir avec d'autres alors qu'elle lui avait dit de trouver quelqu'un de mieux, trouver une femme libre. Elle ne l'était toujours pas, elle avait bel et bien divorcée entre-temps, mais une autre bague venait décorer ses doigts depuis peu. « Arrête de mentir, tu as fait comme si j'existais pas tout le long. » Mais elle ne saurait dire si c'était à cause de ça qu'elle était le plus blessée. « Pourquoi tu l'as laissée ? » Elle croisait les bras, soufflant. « Tu as l'air proche de Freja, bizarre qu'elle se marie seule. » Elle aurait peut-être moins supportée de voir Allen prendre le rôle du marié puisqu'il avait fuit lorsqu'elle lui avait parlé de ça quelques années plus tôt. Puis peut-être que c'était le genre de relation que Freja aimait bien, que les hommes de son entourage soient aussi proches d'elle quand ils se parlent.

Léo s’était levé, pour lui faire une accolade, à laquelle Woody répondit avec plus ou moins d’enthousiasme. Beaucoup moins qu’à l’habitude, lui, l’éternel boute-en-train quand il était question de fêter et de passer du temps avec ses potes. Ces derniers, leur nombre diminuait au compte-gouttes, et c’était évidemment de la faute à Woody. Pour ses comportements aussi puérils, pour ses réactions aussi enfantines. « Ça va. » Répondit-il tout simplement en esquissant un sourire presque forcé à l’intention de Léo. Ce dernier fronça les sourcils, avant de répondre à sa question vaguement puis de trouver une excuse – ou peut-être était-ce la vérité, honnêtement, en ce moment, Woody n’en avait que faire – pour s’éclipser. « À plus. » Il le regarda s’éloigner, les mains plongées dans les poches de son complet, et redirigea son regard sur Freja lorsqu’elle l’interpela de son ton de voix agacé et de ses paroles tranchantes. « Aaaah, vraiment ? Tu vas me faire le coup de l’échange des banalités alors que, clairement, y’a un peu plus que ça à dire ? » Demanda Woody, fronçant les sourcils alors que son niveau d’agacement venait de monter en flèche, à nouveau. Il allait bientôt atteindre son quota, et atteindrait le point de non-retour. Malheureusement, il y avait bien une personne avec qui il ne voulait pas enchaîner les regrets, et c’était Freja. Mais le mal était déjà fait, depuis bien plus longtemps que ça, même. « T’sais, j’avais même envie de partir pour vrai. De ne pas revenir du tout. Parce que je sais pas à quoi t’as pensé à me faisant assister à cette gigantesque mascarade mais si ton but était de me faire chier, alors bien joué Freja, t’as gagné. Haut la main. » Il fit signe au serveur de lui donner la même chose que ce que buvait son amie, même si ça n’était sans doute pas assez fort pour les circonstances. « Mais je suis revenu. Pour toi. Certainement pas pour moi. »