(Lelena) yes, I'm a monster.

J'étais sortie de l'hopital depuis quelques jours que mes amis me kidnappaient pour faire du surf. J'ai un bras de plâtre donc à part être assise sur la plage, je n'allais pas faire grand-chose. nous étions arrivés aux aurores en sortant du cabaret, certains plus alcoolisés que d'autre. C'est pas drole de chanter avec une gueule cassée et un plâtre. Donc j'étais restée en coulisses avec Winter pour regarder le temps filer. Ne montrons pas le monstre de Frankeinstein à tout le monde. Vaut mieux éviter. Mes bleus présents sur mon magnifique visage commençaient à tourner aux violacés, amenant de la couleur sur mon visage blafard. A cause de la souffrance endurée par mes plaies diverses, je ne dormais plus énormément, voire même plus du tout. Magnifique ai-je dit. J'étais donc assise sur la plage, ayant détachée mes cheveux pour me cacher en-dessous. un magnifique coquard, un bleu à côté de ma bouche, une sublime attelle et enfin une plaie à l'abdomen qui allait laisser une sublime cicatrice. Au moins, je ne risquai pas de pécho comme ça. Winter courait autour de moi, ravie d'être à l'air libre alors que je faisais des châteaux de sable. Bonjour, j'ai cinq ans. De temps en temps je jetai un regard aux joyeux lurons qui n'arrêtaient pas de tomber comme des pas doués alors que je vis un dieu grec. Ok, un vrai dieu grec. Parfaitement musclé, debout sur la planche comme une star de cinéma. J'aurai pu m'en décrocher la mâchoire si je n'avais pas si mal. Je me contente de le fixer sous mes lunettes de soleil tout en posant un petit drapeau sur ma création wonderful. Voilà que canon numéro un s'approche de moi. sorry guy, j'ai un mec et je suis fidèle. Enfin un mec. Incessamment sous peu oui. Alors qu'Apollon se rapproche de moi, je le reconnais. Léo bambino. Je fais les gros yeux pour me lever maladroitement. Merci la robe longue -noir of course, les couleurs je ne connais pas- et je remis mon chapeau pour cacher mes blessures. Bon le plâtre n'était pas facilement occultable. Je m'approche de Léo pour le saluer. Tiens, tiens on en trouve des choses sur la plage, dis-je les pieds dans l'eau. ma robe fut rapidement trempée alors que sans doute dû au choc que j'ai failli mourir -on s'en fout- je m'approche de lui pour le prendre dans mes bras. OH MON DIEU JE DEVIENS AFFECTUEUSE. Alors, j't'ai manqué, dis-je contre lui, maintenant trempée jusqu'aux os. En vrai le câlin était pour qu'il évite de voir mon visage et que je doive expliquer que OUI JE SUIS PASSÉE A TRAVERS UN PARE BRISE. Bon, il allait me repousser dans trente-six secondes mais ça me faisait du bien. Et puis un corps pareil n'appelle qu'au sexe et à la débauche. Même si débauche il n'y aurait pas. du moins, je crois.

Le jeune Emerson n'était pas l'homme le plus productif qu'il soit en ce moment, délaissant ses appareils photo et ses logiciels de retouches pour des activités qui faisaient bien moins fructifier son compte en banque, en même temps il était loin d'être dans le besoin et autant ne rien faire que de prendre de mauvais clichés qui ne se vendraient pas, c'était un peu sa devise. Aujourd'hui chaleur et soleil appelaient l'Australien qu'il était à s'adonner à une activité très locale, le surf. Il était baigné dedans depuis tout petit, on lui avait offert sa première planche alors qu'il savait à peine marcher alors autant dire que, sans être le meilleur de la discipline, il se défendait bien. Il était arrivé avant la foule des vacanciers, avant les grosses chaleurs du milieu de journée, le but n'était pas de se montrer, juste de profiter de l'eau en toute tranquillité. Les vagues étaient bonnes, l'eau rafraîchissante. Il surfait depuis plus d'une heure quand il se décida à remonter sur la plage pour se reposer un peu avant de rentrer chez lui. C'est là qu'il remarqua la petite bande de gamins qui jouaient dans l'eau et sur le sable et puis, juste à côté, un peu à l'écart mais pas assez pour ne pas être avec eux, cette fille tout en noir avec cette attitude reconnaissable entre toutes, cette aura si particulière. Léo sourit presque, sans savoir s'il était heureux ou non de la revoir, pourtant il la fixait et, alors qu'il ignorait encore s'il allait passer son chemin ou venir à sa rencontre, ce fut elle qui se leva. Pour la discrétion il repasserait donc, elle l'avait grillé. Toujours les pieds dans l'eau il accepta non sans surprise qu'elle le prenne dans ses bras avec une chaleur qui  ne lui ressemblait pas. Peut-être que leurs étreintes avaient réveillé une certaine douceur chez la blonde. Ou peut-être seulement cherchait-elle à tester notre brun, comme à sa grande habitude. Il n'avait pas manqué de remarquer le plâtre qu'elle portait et les ecchymoses sur ses bras. C'est certainement le dernier endroit où j'aurais pensé te trouver. Alors qu'elle se serrait contre lui elle trempait totalement sa tenue et rien que l'idée de ses formes moulées dans sa robe donnait des envies à Léo, enfin elle lui en donnerait si Svetlana se décidait à se décrocher de son cou pour qu'il puisse l'observer. Un rire presque moqueur sortit de la bouche du surfeur. Pas vraiment, mais dis que je t'ai manqué, je ne te croirais pas. Il s'éloigna un peu d'elle pour aller poser sa planche sur le sable en avisant les autres bruyants du regard. Ces crétins sont avec toi ? Il pouvait parler, lui était pareil lorsqu'il était avec ses amis. Pourtant il avait du mal à imaginer cette fille si différente avec eux.

Spoiler:

Je ne suis pas à l'aise avec le soleil et encore moins avec le sable. Je suis assise en tailleur sur ce dernier, un chapeau trop grand sur la tête pour cacher mes blessures. On aurait presque cru que j'étais en deuil mais je suis tout le temps habillée en noir. Sorcière. J'étais une sorcière. Les lunettes sur le nez, ça me faisait un mal de chien. Et je me sentais vulnérable parce que les bleus ne s'étaient pas encore estompés, ni les coupures due à mon petit voyage improvisé. Je relevai la tête avant de voir un homme s'approcher. Léo. Le lion. Nous avions passé une nuit ensembles récemment et j'étais partie au petit matin. Il avait été clair sur la marche des choses en ce qui le concernaient et je m'étais acclimatée. On n'apprécie pas Svetlana, on couche avec et on la jette. Je mets la touche finale à mon château avant de me redresser pour aller à sa rencontre. Je me blottis dans ses bras malgré le fait qu'il soit trempé pour frissonner. Après des heures en plein soleil, ma peau est brûlante mais en bougeant, elle retrouvera sa fraicheur naturelle. Pas assez macabre pour moi, c'est ça ? Je soupire contre lui avant de me détacher. Ma robe était maintenant humide et me collait à la peau. Je fais donc quelques pas vers la plage pour ne pas répondre à sa question. Forcément que je ne t'ai pas manqué. Une parmi tant d'autres pas vrai ? Comme un kleenex, on la prend et on la jette. Comme Mason l'avait fait auparavant. La cause de mon accident. Je continue de lui tourner le dos pour ne pas oser le regarder. Mes cheveux blonds pendaient tels des fils d'or de part et d'autre de mon visage et je mordillai l'intérieur de la joue avant de m'asseoir pour terminer mon château de sable d'une seule main. tu as pris la fâcheuse habitude d'insulter les choses auxquelles je tiens, on dirait. J'avise mon plâtre que tout le monde venait de signer avant de lui tendre. Tu veux apposer ta signature ? Apparemment c'est quelque chose que font les gens dans ce genre de situation. Ma voix était dénuée de joie, emplie du chagrin causé par Mason. car tout était de sa faute mais je ne pouvais pas le blâmer. Du moins pas totalement.

Après cette nuit avec Svetlana, Léo n'avait pas cherché à la revoir ni même à la recontacter, il n'avait pas son numéro de téléphone et n'avait aucune intention de le demander. Non pas que ce soit un vrai mufle ou quoi que ce soit du genre, mais il avait été clair sur le fait qu'il n'avait rien à lui offrir et elle avait dit ne rien attendre alors autant s'en tenir à cette soirée, qui avait plutôt mal commencé et qui s'est terminé de façon plus agréable. Léo n'en gardait pas forcément un souvenir glorieux, il avait été un peu con, il s'en était pris plein la figure par cette fille qui n'y allait jamais par quatre chemins et en même temps elle l'avait en quelque sorte réveillé, animé, lui qui n’était que l'ombre de lui-même depuis quelques semaines. Depuis il y avait eu cette soirée sous les étoiles qui avaient réveillé bien plus que son corps, tout son être s'était remis en marche et son cœur s'était réchauffé même si cela n'avait duré que le temps d'un battement de cils. Il avait à nouveau ce fol espoir, même douloureux, même vain, qu'un jour les choses puissent bien se terminer. En attendant il vivait sa vie, du mieux qu'il pouvait, sans trop y penser, il profitait des plaisirs simples comme le surf et peut-être qu'il repartirait bientôt en voyage. Trop ensoleillé pour ta peau trop blanche surtout ! Les amabilités commençaient, visiblement la blonde était en forme malgré sa mauvaise mine. Il s'avança dans la même direction qu'elle, amusé de voir qu'elle avait fait ce château de sable. C'est ça, tu m'as cerné, une fille différente tous les soirs, sans attaches sans sentiments. Il mentait mal, elle le savait certainement. Il lui arrivait de passer des nuits en charmante compagnie, mais la plupart du temps il se couchait seul avec sa mélancolie. Et puis dans tous les cas qu'aurait-il bien pu lui dire s'il l'avait rappelé, seraient-ils allé prendre un café pour se jeter des vacheries à la figure ? Léo ne voyait pas bien quelle relation il pouvait avoir avec Svetlana, aussi intrigante soit-elle. Il la regarda s'asseoir difficilement sur le sable avec son plâtre tout gribouillé. Crétin ça peut être affectueux, tout dépend du point de vu. Tête de mule. Il finit par s'asseoir à côté d'elle. T'es bien amochée. Qu'est ce qu'il t'est arrivé ? Vu la tête qu'elle avait elle pouvait tout aussi bien s'être fait renversée, d'ailleurs il lui revenait en tête le visage de Grace après son accident, mauvaise idée de penser à ça... comme s'être fait casser la figure pour l'avoir ouverte un peu trop, les deux étaient possibles. Avisant son bras à son tour il fit une moue boudeuse. J'saurais pas quoi écrire. Il aurait pu faire un dessin, il avait un bon coup de crayon, mais franchement, il trouvait l'idée très puérile. A quoi bon signer un bout de plâtre qui finirait à la poubelle par la suite.