| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| we do not stand alone (lisandro) | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Ven 8 Juin 2018 - 1:32 | |
| Il y a encore quelques mois en arrière, si les deux hommes avaient eu ce type de conversation, c'est certain qu'ils auraient fini par se crier dessus et à ce que l'un d'entre eux parte. Pourtant, les choses avaient évolués depuis. Pour Lisandro, il avançait doucement dans le processus de guérison, il essayait de voir le positif, malgré son handicap qui lui mettait encore des barrières plus d'une fois, tandis que Woody de son côté, semblait sombrer aussi profond que le fond le lui permettait. La situation était désormais inversée et l'italien ne comptait pas lâcher prise d'aussi tôt. Woody avait toujours été pour lui dire les choses clairement quand il ne voyait rien d'autre que son fauteuil ? Désormais c'était à son tour, et peut-être que les paroles dures qu'il lui adressait finiraient par atteindre son cerveau et le faire réfléchir quant à son avenir.
" - Alors c'est donc ça ? Pendant des mois et mois, tu me pousses à bout, tu me dis des propos durs pour me faire réagir et me dire que je ne suis qu'un con mais regarde toi Woody. Aujourd'hui tu agis exactement comme moi. C'est ça que tu veux ? Rester seul ? Que tout tes amis te tournent le dos alors que tu sais pertinemment que tu as besoin d'eux pour avancer ? Ne fait pas les mêmes erreurs que celles que j'ai pu commettre. Tu as la possibilité d'y aller étape par étape, ne laisse ton égo tout gâcher."
Lisandro était son ami avant tout, et s'ils avaient eu une altercation plus tôt, c'était à cause des propos du physiothérapeute qui avait été trop dur. Le jeune homme ne cherchait pas à lui faire mal, il voulait juste toucher la corde sensible, parce que malgré les apparences, il sait qu'il y a en a une, et il veut le faire réagir avant qu'il ne soit trop tard et qu'il se morfonde dans ses regrets, bien qu'il ne l'avouera jamais.
" - On sait pertinemment, toi comme moi que tu ne crois pas un strict mot de ce que tu viens de déblatérer. Tu ne seras pas ton propre physiothérapeute parce que tu seras incapable d'agir sur toi-même. Comment veux-tu que ça marche si tu te mens à toi-même ? Il est où l'ami qui me disait que j'avais des oeillères et que je ne voyais que mon fauteuil alors que ce n'était pas le seul critère qui me définissait ? Aujourd'hui, c'est à mon tour d'être là pour toi Woody, et que tu le veuille ou non, j'y resterai."
Sa voix était neutre mais assez douce, il ne s'était pas énervé, c'était inutile pour faire réagir son ami et il le savait. Mais il venait de lui faire une promesse et, même si ce dernier n'y croyait pas, Lisandro mettrait tout en oeuvre pour l'aider du mieux qu'il peut quitte à se heurter à un mur comme l'avait fait le physiothérapeute à de nombreuses reprises avec lui.
Ils revenaient ensuite à un sujet plus sérieux, plus cool. Celui du fait que Lisandro est trouvé une femme pour l'accompagner. Maddie. Il répondit aux questions de son ami sans trop savoir ce qu'il avait derrière la tête. Avec Woody s'était toujours compliqué de le savoir. Mais peut-être qu'il était juste curieux et qu'il voulait en savoir plus.
" - Ouais.. Enfin je crois que c'est sérieux.."
Ils n'avaient pas fait grand chose d'autre que sortir en ville pour Halloween par exemple ou bien pour la pluie d'étoiles. Et c'est d'ailleurs à ce même endroit que Lisandro lui a fait sa déclaration. En y repensant, il sourit bêtement avant d'être ramené à la réalité par la voix de Woody.
" - Je.. J'en sais rien.. Je ne suis déjà pas capable de le projeter demain, alors j'en sais rien.. Je suppose que j'essaye de faire mon maximum pour ne pas la faire fuir, mais il y a toujours ces craintes de ne pas être à la hauteur, qu'un autre soit mieux que moi, je sais pas si elles disparaîtront un jour." avoua-t-il à voix basse avant de poursuivre " - Mais si j'ai la possibilité, oui, j'aimerai l'avoir à mes côtés quelques années encore."
Il lui devait tout à Maddie. C'est elle qui l'avait remis sur le chemin de la guérison, c'est elle qui avait insisté pour qu'il reprenne sa rééducation. C'est grâce à elle qu'ils étaient là tous les deux à discuter entre amis. Il lui devait énormément et il ne cesserait jamais de la remercier jusqu'à son dernier souffle.
" - Et toi alors ? Personne dans ton lit ?"
Ce n'était pas un secret entre eux que Woody était un charmeur sans fin. Il avait connu beaucoup de filles, mais peu avec qui il s'était réellement engagé. Simplement des passes-temps, mais ce mode de vie allait un temps, il savait que tôt ou tard, une fille piquerait son coeur et si c'était le cas, il voulait connaître son nom. |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4137 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Jeu 28 Juin 2018 - 15:24 | |
| Il ne s'était pourtant jamais montré faible devant Lisandro, Woody. Au contraire, il gardait la tête haute et le regard fier, peut-être parce qu'il devait le faire pour deux, mais surtout parce que lui-même pouvait se permettre de vivre dans le mensonge. Lisandro n'avait aucun moyen de cacher aux autres sa condition, elle était là. omniprésente, et l'ignorer était plutôt difficile. Dans le cas de Woody, son état de santé en était encore à un stade presque embryonnaire. Certes, il était diagnostiqué, mais les symptômes ne se présentaient que lors de rares poussées et lorsque celles-ci arrivaient, Woody évitait de sortir, tout simplement. Se cacher derrière le mensonge que tout allait bien l'avait sauvé de ce gouffre. Malheureusement, maintenant que le voile était levé face à Lisandro, maintenant que ce dernier savait que les jours de santé de Woody étaient comptés, le physiothérapeute n'arrivait tout simplement plus à être l'homme, l'ami d'avant. Quelque chose avait changé. Quelque chose changerait toujours. « Oui, c'est ce que je veux ! Et si je t'ai autant poussé c'est pour qu'on ne soit pas deux dans cette situation-là ! Je suis capable de vivre avec mes erreurs. J'voulais juste pas les voir chez quelqu'un d'autre. » Affirma-t-il. Était-il réellement en harmonie avec sa décision de terminer ses jours avec tous ses proches dos à lui, parce qu'il les aurait forcés à l'abandonner ? Était-il prêt à ne recevoir d'aide de personne, à lentement laisser le temps effriter son corps malade ? Sans doute pas, mais pour le moment, ça lui semblait être la seule bonne option. Alors il s'y accrochait, peu importe si ça le rendait con ou non. Con, il l'avait toujours été, d'une manière ou d'une autre. « Jusqu'à maintenant je m'en sors très bien, figures-toi. J'fais tout ce que je peux, j'fais tout ce qui est recommandé. J'ai une alimentation presque irréprochable, je pratique la méditation, le yoga, la marche, je pousse mon corps pour ne pas le laisser s'endormir, ... J'me mens à moi et aux autres quand il est question de mes relations, mais pour le reste, j'fais ce que je peux. » Le hic là-dedans, c'est que Woody aurait beau suivre tous les programmes à la lettre, viendrait un temps où il n'aurait tout simplement plus les capacités pour s'en occuper seul. Pourtant, à ce moment-là, il le serait bel et bien. Seul. Faute d'avoir ouvert les yeux assez tôt.
C'est avec soulagement pour Woody que les deux hommes changèrent enfin de sujet de conversation, afin d'aborder un événement beaucoup plus joyeux dans la vie de Lisandro : sa relation avec Maddie. Relation qui semblait plutôt sérieuse, d'ailleurs. Rien qu'à voir la lumière dans les yeux de l'italien quand il s'échappait dans ses rêveries, Woody pouvait voir à quel point il était en train de tomber amoureux d'elle. Ça le faisait sourire. « Tu sais, n'importe quel homme, n'importe quelle personne, même, aura toujours cette crainte-là. Qu'il y ait mieux ailleurs. Il faut juste que tu te souviennes qu'elle t'a choisi toi et qu'elle a ses raisons pour ça. » Il sourit. Fauteuil ou pas, en santé ou pas, cette peur de ne pas être à la hauteur était souvent là en amour. Lui-même l'avait vécu, et le vivait en ce moment. Ça n'était pas pour rien que Woody chassait autant Freja. Il avait peur qu'elle regrette de s'être engagée avec un homme qui lui volerait son temps, son énergie et son bonheur, lorsqu'ils seraient plus vieux. Woody ne voyait pas plus loin que ça, pour le plus grand désespoir de Freja. D'ailleurs, Lisandro le questionna à propos des femmes dans sa vie, dans son lit. Il esquissa un faible sourire. « Tu me connais. C'est assez rare qu'il n'y ait personne. » Il continua à sourire, avant d'hausser les épaules et d'ajouter : « Mais je me suis calmé ces temps-ci, c'est vrai. » Admit-il, ouvrant sans doute la porte vers quelques confidences. __________________________
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| | | Invité | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Dim 1 Juil 2018 - 13:02 | |
| Plus le temps passait, plus l'ancien sportif pensait que c'était finalement une mauvaise idée d'avoir invité Woody chez lui. Il était dans un tel état d'esprit que même s'il voulait le faire changer d'avis ou même essayer de lui faire entendre raison, il n'y arriverai pas. Il allait devoir laisser son ami se morfondre comme lui l'avait fait. Lisandro aurait aimé pouvoir faire plus pour lui, mais il faut se rendre à l'évidence, il n'obtiendra jamais ce qu'il souhaitait et il allait devoir laisser son ami se détruire sous ses yeux. Et cette constatation lui brisait le coeur. Il poussa un soupir.
" - Tu agis comme moi en faisant ça Woody et tu le sais au fond de toi. La seule chose que tu vas gagner c'est de te retrouver seul. Alors peut-être qu'à ce stade là tu t'en fou parce que tu peux encore faire ce que tu veux, mais quand tu seras alité ou autre et que tu auras besoin de compagnie, tu te rendras compte que tu as tout fait pour que tes amis te lâchent. Et c'est à ce moment là que tu regretteras de t'être comporté comme un imbécile."
L'italien était bien placé pour savoir ce que ça pouvait faire d'être seul. Au fond, il sermonait Woody, mais il avait fait pareil. Seulement aujourd'hui, même si ça avait mis du temps, il avait compris et il avait changé. Il voudrait tellement que son ami puisse l'assimiler à son tour, mais sa fierté et son ego étaient beaucoup plus conséquent que ceux de l'ancien sportif.
" - Non mais tu t'entends parler ? Tu crois vraiment qu'en bouffant tes trucs mentionnés dans un programme pour ralentir la maladie c'est ce qui va te faire tenir ? Mais vois la réalité en face !!"
Lisandro commençait à être excéder par le comportement puérile de Woody. Son ami lui avait déjà fait la morale plus d'une fois sans mâcher ses mots, se fichant pas mal de savoir si ça allait le blesser ou non, mais aujourd'hui, les rôles étaient inversés. Et voir Woody rejeter tout le monde et se complaire dans cette situation, ça le faisait sortir de ses gonds. Pourtant, il essayait de rester le plus calme possible même s'il avait élevé un peu la voix.
Ils finirent par changer de sujet pour discuter de sa relation avec Maddie. Lisandro était heureux, là-dessus il n'y avait aucun doute. En revanche, lui, des doutes il en avait plein. Il n'avait pas vécu ça depuis la dernière relation qu'il avait eu, cette relation qui l'avait réduit un peu plus en morceaux étant donné qu'il avait déjà tout perdu. Il aurait aimé se raccrocher à la personne qu'il aimait, mais elle l'a abandonné, et maintenant il nourrissait des doutes à l'égard de Maddie concernant l'avenir de leur relation. Il sourit à son ami après qu'il lui ai adressé ces propos rassurants. Il est vrai que Maddie l'avait choisi lui, elle savait dans quoi elle s'était engagée puisqu'elle n'ignorait rien de sa condition, pourtant elle avait accepté. Pourquoi ? L'amour a ses raisons que la raison ignore.
" - Te serais-tu calmer parce qu'une personne aurait plus attirée ton attention que toutes les autres ? Si c'est le cas, je veux un nom !"
Lisandro n'était pas s'en savoir que Woody aimait les femmes. Bien trop d'ailleurs. Et rare était les fois où il finissait ses soirées seul dans son lit. Il avait toujours enchaîné les relations sans lendemain ou tout du moins, non suivies, alors s'il avait ralenti, c'est peut-être qu'une femme lui avait fait tourner la tête et avait réussi à le raisonner un peu. Il mériterai tellement d'avoir une femme à ses côtés, peut-être que ça l'aidera dans son avenir proche
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4137 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Jeu 5 Juil 2018 - 17:44 | |
| Ils pouvaient avoir l'impression d'être dans une impasse, de se trouver à nouveau dans une situation où l'entente était impossible mais cette fois en inversant les rôles, toutefois Lisandro et Woody devaient voir plus loin que ça. Tout comme les choses avaient finalement débloqué avec Lisandro, même s'il restait encore énormément de chemin à faire, peut-être que Woody finirait par changer de cap et enfin entendre raison. S'il y avait quelqu'un capable de le faire, c'était sans doute Lisandro, même si le physiothérapeute n'était pas prêt de l'admettre. Il n'en était même pas là dans sa pensée, non plus. Pour lui, sa propre perception était la seule acceptable. « T'as peut-être raison, Lis'. Je regretterai sans doute. Mais au moins à ce moment-là il sera déjà trop tard, et ma faiblesse ne condamnera personne d'autre que moi. J'pourrai pas faire marche-arrière, et ce sera mieux pour tout le monde, sauf moi. J'suis prêt à payer ce prix-là si c'est pour que les gens que j'aime continuent leur vie sans que j'sois un poids. » Il se montrait tellement injuste, Woody, envers lui-même mais envers les autres, aussi. Qui était-il pour décider unilatéralement des relations qui se termineraient ou non ? Pour qui se prenait-il en décidant pour les autres de ce qu'ils étaient capables de supporter ou non ? Il détesterait qu'on lui fasse ce genre de coup, et s'il se trouvait dans l'autre rôle, sans doute se battrait-il. Tout comme Lisandro le faisait présentement. Il était un vrai imbécile, même l'italien l'avait souligné. « Ça me fera tenir un peu plus longtemps, au moins ! J'sais bien que c'est inévitable, c'qui m'arrivera, j'suis pas con Lisandro ! Mais si je peux, par tous ces moyens-là, m'assurer une qualité de vie un peu plus belle pour quelques années de plus, alors je suivrai ces trucs-là à la lettre. J'en donne peut-être pas l'impression mais j'tiens aux gens qui m'entourent, et si j'peux les avoir auprès de moi pour plus longtemps, j'donnerai tout ce que j'ai. » Les deux haussaient le ton, ils se replongeaient dans leurs séances passées lorsque Woody n'était qu'un professionnel de la santé et Lisandro son patient. Mais là, ils n'étaient que deux amis, c'était ça la base de leur relation, alors à son tour l'italien se permettait d'exploser. Heureusement, les dégâts furent en quelque sorte limités quand les deux hommes optèrent pour un sujet un peu moins difficile : l'amour. Enfin, c'était difficile, mais d'une toute autre manière. Il n'y avait pas de raison que le ton monte à nouveau, surtout pas avec les étoiles que Lisandro avait dans les yeux en parlant de Maddie. Woody aurait aimé avoir les mêmes lorsqu'il parlait de Freja mais, malheureusement, ils ne se trouvaient pas au même niveau. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres quand son ami lui demanda un nom. D'ordinaire, il serait resté assez secret mais, à défaut de pouvoir extérioriser ses sentiments auprès de la malheureuse élue, il pourrait au moins en parler avec d'autres. « Elle s'appelle Freja. Elle est norvégienne mais s'est installée ici y'a de ça plusieurs années maintenant. Ça a tout de suite cliqué entre nous et depuis, on est inséparables. Mais c'est devenu bien plus que ça avec le temps ... » Il soupira. « Et pourtant je m'apprête à la perdre. » Si ce n'était pas déjà fait. __________________________
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| | | Invité | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Dim 8 Juil 2018 - 2:08 | |
| Même si Lisandro était un peu plus lucide aujourd'hui que les précédentes fois où ils étaient ensemble, il ne pouvait s'empêcher d'avoir peur d'être trop rude dans ses propos et de perdre Woody pour de bon cette fois. Il n'était pas prêt de le perdre, encore moins lorsqu'il savait désormais que les jours du physiothérapeute étaient comptés. Laisser son ami seul voudrait dire qu'il est insensible à sa douleur, or, ce n'est pas le cas, il se sent plus que concerné pour la simple et bonne raison qu'il avait commis les mêmes erreurs avant. Et il refusait qu'il perde ses amis, sa famille ou autre pour ses agissements. Il se devait de lui éviter de reproduire le même schéma destructeur qu'il avait prévu pour lui après son accident.
" - C'est comme ça que tu vois les choses ? Rejeter les personnes qui t'entourent, les faire souffrir pour leur éviter de souffrir à cause de ta soit disant maladie ? C'est pas comme ça que ça se passe Woody. Ces gens, tes amis, ils ont toujours été là pour toi, et tu crois vraiment que parce que tu es malade ça change la donne ? Ça ne change rien du tout, tu restes le même et eux, te soutiendront. Et crois-moi, dans ce genre de cas, le soutien moral c'est la seule chose qui compte réellement et c'est ce qui te fera tenir. Si tu rejetes tout le monde, tu seras seul et tu ne pourras pas affronter ça de plein fouet. Tu as besoin de compagnie, il faut juste que tu arrêtes d'être dans le déni et que tu vois la vérité en face. "
L'italien avait ensuite élevé la voix quand Woody avait prononcé ces derniers mots. Il ne savait plus quoi penser. Il y a deux secondes, il avait tenu un certain discours, et maintenant, il tenait exactement l'opposé. En soi, il ne lui en voulait pas parce qu'il le comprenait sans doute mieux que quiconque, il savait dans quel état d'esprit il se trouvait, même s'ils n'étaient pas dans la même situation l'un et l'autre.
" - Est-ce que tu t'entends parler Woody ? Il y a deux secondes tu me dis que tu veux rejeter tout le monde pour ne pas leur faire du mal, et maintenant tu me dis que tu tiens à eux. Alors si tu tiens réellement à eux ne leur fait pas endurer ça. Certains ne t'en tiendront peut-être pas rigueur, mais en agissant comme ça, tu peux les perdre. Réfléchis bien, si tu tiens vraiment à eux, laisse les faire partie de ta vie, même si ça implique que tu risques de les blesser à cause de ta maladie."
Pour apaiser la discussion, ils reviennent sur le sujet de Maddie. Lisandro pourrait très certainement en parler pendant des heures, mais ce n'était pas le moment, à part si Woody le lui demandait, mais il en doutait que ce soit le cas. Il voyait bien dans le regard de son ami qu'une femme semblait occuper ses pensées, alors il décida de lui poser la question. C'est alors qu'il lui expliqua la situation. Cette femme, Freja, avait un certain impact sur lui, sur sa vie, sur son quotidien et aujourd'hui, même s'il ne l'avouait pas, il était très certainement épris de la demoiselle. Un sourire aurait pu se dessiner sur ses lèvres si son ami s'était arrêté à ce discours. Mais les derniers mots qu'il rajouta le fit réagir.
" - Ne me dit pas que tu fais la même erreur que moi ? Ne la rejette pas Woody, ce sera ta plus grosse erreur et tu le regretteras jusqu'à ta mort. Comment tu crois que j'ai pu réussir à entrevoir la lumière quand tout autour de moi était sombre ? C'est grâce à cette femme, à Maddie. Alors ne fait pas cette erreur et laisse la faire partie de ta vie, même si tu penses ne pas pouvoir lui offrir un futur décent. Tu crois que je vais lui offrir quoi moi ? Je n'ai rien à lui offrir pourtant elle a pris la décision de s'intéresser à moi et à personne d'autre. Si elle te plait, et c'est visiblement le cas, ne la laisse pas filer et être heureuse auprès d'un autre homme."
Lisandro n'était pas un expert en amour, il n'y connaissait pas grand chose, mais il avait énormément appris ces derniers temps auprès de Maddie, il avait enfin vu la vérité en face. Il s'était remis en question et était sorti du déni, même si le chemin était encore long à parcourir, il était sûr la bonne voie. Il voulait que Woody emprunte la même que lui pour s'en sortir, même s'il était condamné à plus ou moins longue échéance. |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4137 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Sam 18 Aoû 2018 - 15:37 | |
| Au-delà d’être un raisonnement qui se voulait protecteur des autres en ne se montrant pas égoïste, la logique de Woody était surtout bien absurde. De un, le jeune homme prenait une énorme décision qui affectait tout autant les autres qui l’entouraient et qui l’aimaient que lui-même. De deux, il semblait être prêt à doucement se laisser glisser vers l’abandon alors qu’il savait fort bien que le résultat de cette équation était de signer son arrêt de mort. En n’ayant plus personne sur qui compter, plus personne à attendre ou à aimer, Woody perdait toute raison de se battre. Et Dieu sait qu’un interminable et pénible combat l’attendait. La lutte d’une vie. « Tu dis que ça ne change rien, mais ça change tout. Putain Lisandro, tu devrais même être le premier à me comprendre sur ce point-là. Laisse derrière tout ce que j’ai pu te dire dans nos dernières rencontres, laisse ça de côté et penses-y bien : tu dis que ça ne change rien du tout, que je resterai moi-même, mais peux-tu vraiment prétendre être resté le même après ton accident ? On n’va pas se leurrer quand même, d’aucune manière j’peux m’imaginer dans vingt ans être le même que j’étais y’a dix ans, pas quand mon corps me lâche étape par étape. Je sens déjà que je suis pas le même que quand j’ai eu mon diagnostic, alors j’me mentirai pas en pensant que ça s’arrêtera, que ça s’améliorera. Et si je peux épargner ceux que j’aime de celui que je serai, alors soit. » La vérité, Woody la voyait en face, peut-être même la défiait-il trop du regard depuis longtemps. Et elle ne flanchait jamais. Il s’était donc rendu à l’évidence, même si c’était injuste pour les autres de les condamner comme lui l’était. Malheureusement, les manières de gérer ces problèmes-là n’étaient pas encore bien claires dans l’esprit de Woody, et lui-même semait le doute et l’incohérence dans son propre discours. Lisandro ne demeurait pas impassible face à ce non-sens, cette contradiction. « Ça te semble peut-être complètement illogique et confus, mais t’es pas moi, Lisandro. On a peut-être ce truc-là en commun mais on ne pensera jamais l’un comme l’autre, visiblement. J’tiens à eux et c’est justement pour ça que je sais que, à un moment ou à un autre, j’devrai couper les ponts. » Même avec ceux qu’il aimait de tout son coeur. Même avec ceux qu’il appelait sa famille, que ce soit de sang ou de coeur. Même avec ceux qui ne voulaient pas baisser les bras face à lui. Woody voulait certes repousser le moment le plus possible, en retardant les effets de la maladie du mieux qu’il le pouvait, mais il savait aussi que l’inévitable attendait à sa porte. Ça avait déjà commencé, d’ailleurs. Avec Freja. Parce que si avec les autres, le risque de déception était le même peu importe si le rejet était imminent ou dans quelques années, avec Freja, les blessures grandissaient à tous les jours où ils s’autorisaient à s’aimer un peu plus. Il fallait freiner l’élan avant qu’ils ne foncent dans le mur à pleine vitesse. « Et t’es capable de faire la paix avec ça, toi ? De savoir que la femme avec qui t’es pourrait tout avoir ce qu’elle désire, avec un autre ? Que toi tu ne pourras sans doute jamais la combler comme un autre le pourrait ? Ce serait égoïste de ne pas la laisser filer et être heureuse auprès d’un autre homme. » Woody secoua la tête. Tout ça, c’était pour lui qu’il le disait. En aucun cas il ne voulait conduire Lisandro à remettre en question sa relation avec Maddie. Peut-être que le fait de s’être ouvert à Lisandro avait été une très mauvaise décision, au final. Ils avaient une condition et un futur trop similaires, ça ne leur permettait pas de se détacher du discours de l’un ou de l’autre. Mais Woody n’arriverait pas à mentir en lui disant que tout était beau et rose. « Je suis désolé, c’est pas toi que je traite d’égoïste, ou quoi que ce soit. C’est moi, c’est moi qui me verrais comme ça, et j’suis pas certain de pouvoir vivre avec. » Conclut-il, déposant ses ustensiles de chaque côté de son assiette.
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| | | Invité | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Dim 19 Aoû 2018 - 13:07 | |
| Même si la discussion semblait bien fermée de la part de son ami, Lisandro ne comptait pas abandonner pour autant. Il se souvenait de toutes ces séances où Woody n'avait jamais eu aucun remord à lui balancer en pleine figure ce qu'il pensait de lui, aujourd'hui, c'était à lui de lui dire ses quatre vérités, que ça lui plaise ou non, que ça le blesse ou pas. Il devait le faire, parce que Woody s'enfoncait dans la même spirale que lui, et il refusait qu'il reproduise les erreurs que lui-même avait fait. Et ces mêmes erreurs pour lesquelles Woody l'avait engueulé à l'époque. La roue tournait et même s'il aurait préféré que ça n'arrive pas à son ami, il ne pouvait rien faire pour ralentir la progression de la maladie, en revanche, il pouvait et se devait d'être à ses côtés qu'il le veuille ou non.
" - Ne déforme pas mes propos Woody. Bien sûr que si ça va changer des choses, dans ton mode de vie, dans la façon que tu avais de vivre précédemment. Il y a des choses que tu ne pourras plus faire et tu le sais aussi bien que moi, mais bordel Woody, arrête de t'entêter à vouloir rejeter tout ceux qui peuvent t'aider, même si ce n'est qu'en restant à tes côtés. Pourquoi tu crois que j'ai perdu tout espoir quand on m'a mis dans ce fauteuil hein ? Parce que j'ai perdu la personne que je pensais aimer et que pour me venger, j'ai rejeté tout ceux qui me tendaient la main. Quand tu auras besoin de soutien, de puiser dans tes dernières forces, celles de tes amis vaudront le triple de la tienne, mais à l'allure où tu les rejette, tu seras seul Woody, et tu perdras quoiqu'il arrive. Tu connais très certainement la citation "Seul on va vite, mais à deux on va plus loin" et ça vaut pour tes amis."
L'italien savait que leur situation respective était similaire, et c'est aussi pour cette raison qu'il ne voulait pas l'abandonner, qui ne voulait pas lui donner raison, parce qu'il était passé par là avant et qu'il avait fait les mêmes erreurs. Le schéma qu'il tentait d'éviter à son ami. Mais ce n'était pas gagné puisqu'ils avaient tous les deux la tête dure, ils risquaient plus d'utiliser leur force à se gueuler dessus qu'à trouver des solutions pour que Woody prenne conscience de la vérité de la situation et qu'il arrête de se voiler la face. Dire qu'il ne comprenait pas sa façon de penser était faux, il savait parfaitement ce qu'il tentait de faire : s'isoler pour ensuite pour vivre reclu chez lui seul, ne pas s'imposer comme étant un boulet pour les amis. Il avait fait pareil, même si depuis, fort heureusement, il avait évolué.
" - Parce que tu crois que je vis comment actuellement ? Tu crois que je peux combler Maddie comme elle le mérite ? Bien sûr que non, je suis conscient qu'un autre homme, valide lui serai capable de lui donner ce qu'elle désire comme un voyage ou même une sortie en mer ou autre. Alors oui je sais parfaitement de quoi il est question, et si cette histoire est vouée à ne pas durer alors tant pis, j'aurai été heureux un certain temps et tu devrais faire pareil avec de mourir avec tout ces regrets et remords que tu t'imposes toi-même.
Lisandro n'est pas naïf au point de se dire que son histoire est un véritable conte de fée. Il sait que tout ça peut se terminer demain, que Maddie pourra se lasser de lui, de sa condition qu'elle aurait pu sous-estimer. Il le savait mais il s'était quand même jeté dans cette histoire comme s'il avait besoin de ce bonheur pour remonter la pente.
" - Cette fille dont tu me parles, la manière dont tu en parles, elle est capable de te faire oublier tout ça. Même si physiquement ta maladie ne s'en ira jamais, je suis persuadé qu'elle est capable de te la faire oublier. Et tu pourrais être heureux pendant quelques mois, quelques années si tu t'en donnais la possibilité. Malade ne veut pas dire seul et malheureux Woody."
Il regarda son ami déposer ses couverts de chaque côté de son assiette, puis il planta son regard sur lui. Il sentait que la situation lui échappait totalement et que s'il le laissait partir, ce serait peut-être la dernière fois qu'ils se voyaient.
" - Qu'est-ce que tu as à perdre d'essayer d'être heureux ? D'être entouré d'une femme qui semble folle de toi, et d'amis qui seront là pour te soutenir dans ta situation ? Essaye au moins, et si tu n'y arrives pas, alors tu pourras baisser les bras, mais ne le fait pas avant d'avoir au moins tenté. Tu leur dois ça à tes amis." |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4137 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Dim 26 Aoû 2018 - 16:02 | |
| Parfois, il fallait blesser l’autre pour que le message passe, pour que la leçon fasse son chemin jusqu’à l’esprit de l’autre. L’effet du dur impact, des violentes paroles qu’on aurait pu confondre avec une attaque. Sauf que ce n’était pas ça, entre Lisandro et Woody, ça n’était pas de la méchanceté volontaire, c’en était de la nécessaire. Ils savaient fort bien, l’un comme l’autre, que cette tendance à se borner allait avoir raison d’eux. Alors tout en réagissant de la même manière, ils se confrontaient malgré tout sur les mêmes points que l’un ou l’autre pouvait se reprocher. Sans doute parce qu’ils savaient comment ça pouvait faire mal de rester dans cette spirale interminable et exténuante, sans doute parce qu’ils savaient qu’on payait cher pour de telles erreurs, et qu’ils ne le souhaitaient à personne d’autre. « J’déforme pas tes propos, t’as dit que j’resterais le même, que j’changerais pas mais oui, oui je vais changer, j’vais devenir pire que je suis maintenant, et je ne te parle pas physiquement, parce que ça c’est une évidence, mais là-dedans aussi ça va changer. » Dit-il en portant un doigt à sa tête. Entre ses deux oreilles, c’était déjà le chaos, le changement désorganisé qu’il n’arrivait plus à contrôler. « Eh bien cette citation, elle vaut même pas d’la merde. Non seulement j’n’irai pas vite mais en plus j’n’irai nulle part. Et je préfère que les autres puissent aller loin et qu’ils me laissent derrière, au moins je serai le seul à stagner. » Il ne voulait pas que le monde cesse de tourner parce que lui n’arrivait plus à tourner la tête pour voir tous les horizons. Il ne voulait pas que ses proches s’empêchent de vivre parce que lui ne le pouvait plus, plus vraiment du moins. Sauf que Lisandro ne lui donnerait pas raison, malgré tous les arguments du monde. Sans doute était-ce ce dont Woody avait besoin, de toute façon. Que quelqu’un, enfin, n’accepte pas de lui donner raison. Que quelqu’un se batte pour lui faire voir l’autre côté de la médaille. Qu’on se batte pour lui. Et puis, les paroles de son ami commençaient à faire davantage de sens pour lui. Ne valait-il pas mieux être heureux, même si ça n’était qu’éphémère, même si ça n’était que pour quelques années ? Lui, comme les autres, méritaient ne serait-ce qu’un instant de bonheur. Il ne croyait simplement pas avoir autant de valeur, Woody. Il ne croyait pas valoir la peine de voler du temps aux autres juste pour s’assurer un peu plus de joie, et moins de regrets. « Je ne sais pas, Lis’. Je ne sais juste … plus ... » Il s’arrêta, sentant sa gorge se nouer et ne voulant pas paraître aussi faible face à son ami - et pourtant, n’importe quel homme aurait été en droit de pleurer devant un tel destin. Mais Woody était ancré dans ses vieilles pensées de masculinité. Pour lui, montrer ses faiblesses et sa vulnérabilité, c’était une honte. Quand l’italien tenta le tout pour le tout, en lui disant d’au moins essayer et de voir où ça irait, Woody soupira. Il était à court de force, à court d’énergie. « Peut-être. Peut-être que t’as raison, et que je devrais t’écouter. I’m just not there yet. » Conclut-il, laissant tout de même la porte ouverte. C’était une petite victoire pour Lisandro, et une grosse défaite pour Woody.
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