I'm not lost. I'm just exploring. ∞ Rosa

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Lorsqu'Aïnhoa parle du fils de son beau-père, donc son demi-frère, elle baisse la tête, l'air embarassé. Tu le remarques tout de suite parce que oui, tu as un grand sens de l'observation qui te sert beaucoup dans ton travail mais qui peut aussi t'aider à cerner les gens dans la vie de tous les jours. Cependant, cette fois-ci, ta curiosité n'est pas plus forte que toi et tu ne bronches pas. Te retrouver dans des situations compliquées à cause de tes questions t'a bien servi de leçon et tu essaies de gérer ça comme tu peux. « Oh mince, Yela ne va pas être trop perdue sans lui ? » demandes-tu simplement, en pensant que comme le chat a eu l'habitude de la présence du chien, il se pourrait qu'il le cherche un peu partout en se demandant ce qui se passe. Une fois que la jeune femme est partie s'installer dans le salon et que tu lui as énuméré toutes les boissons que tu peux lui offrir, elle choisit le thé glacé. Tu prépares donc deux verres et te diriges à ton tour vers le canapé, toujours suivie de ton chien. Tu poses les boissons sur la table basse et t'assieds aux côtés de ta nouvelle voisine pendant qu'elle te demande depuis combien de temps tu es installée ici. Tu réfléchis quelques secondes, ça fait déjà un petit moment quand même. « Ca fait trois ans que j'habite ici. Avant ça, je vivais avec mes parents mais ils sont partis s'installer à Sydney. » Tu souris instinctivement en pensant à la vie que tu avais avec tes parents, elle était vraiment très différente de celle que tu as maintenant. Et même si tu aimes ta vie actuelle, tes parents te manquent quand même beaucoup et il ne se passe pas un jour sans que tu repenses au passé, même s'il y a des choses que tu aimerais oublier. Il est très rare de te voir en raconter autant sur toi-même à quelqu'un que tu viens juste de rencontrer. Mais avec Aïnhoa, tu as l'impression que vous vous connaissez déjà, même si ce n'est pas le cas. La vie est étrangement faite, il y a des gens avec qui on se sent directement à l'aise et la jeune espagnole en est la preuve puisque tu n'as pas besoin de te forcer à quoi que ce soit, tes gestes et tes paroles sont naturels. Curieuse d'en savoir plus toi aussi, tu poursuis : « Tu fais quoi dans la vie ? » Ce sont les questions de base qu'on pose en général, non ? En fait tu n'as pas vraiment l'habitude de faire connaissance comme ça avec quelqu'un. Très souvent, tu rencontres les gens par l'intermédiaire d'autres personnes, ou en soirée, après quelques verres le courant passe tout de suite mieux.

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[ C'est vrai que depuis le début, je dis pas demi-frère, parce que c'est l'appellation quand il y a un parent en commun, mais du coup ça me saoule bien de devoir développer à chaque fois, du coup je mets "frère", parce que le nom exact c'est "quasi-frère" ou "faux-frère", ce qui est très moche et pas clair du tout, personne utilise ça. Anyway. ]

C'était dur de parler du meilleur ami de Yela sans penser à tout ce qui s'y rattachait. Son "frère", ce fameux individu qu'elle tentait à tout prix d'oublier, en vain. Est-ce qu'un jour elle parviendrait à fermer ce chapitre de sa vie, à ne plus jamais y penser ? Aïnhoa se dépêcha de se rasséréner avant de répondre à la question de son interlocutrice. Il n'était pas question qu'elle laisse transparaître quoi que ce soit et qu'elle pense à cet homme aujourd'hui. « Si, au début elle a vraiment eu du mal, et faire un voyage de 19 heures ne l'a pas aidée non plus. Mais elle a eu un peu de temps pour s'habituer, et c'est entre autres pour ça que j'ai préféré déménager le plus rapidement possible, je ne voulais pas qu'elle s'habitue à mon logement temporaire pour ensuite encore la faire bouger. Et puis, j'ai transporté toutes ses affaires d'Espagne, plutôt que d'en racheter des nouvelles ici, pour qu'elle garde tout de même la plupart de ses repères. Mais je vois bien qu'elle est en manque d'un ami, c'est pour ça que je me suis dit que rencontrer Oli lui ferait du bien, si lui est à l'aise avec les chats, bien sûr. » répondit Aïnhoa. Sa voix au début l'avait sans doute un peu trahie, mais elle s'était rapidement reprise et avait chassé ses mauvais souvenirs dans un coin de sa tête, bien loin, enfermé quelque part aux tréfonds de son esprit traumatisé.

Elle prit une gorgée de son thé glacé, savourant le goût exquis sur le bout de sa langue. Il était vraiment bon et ça lui faisait du bien de boire quelque chose d'aussi frais avec cette chaleur. Rosa lui apprit que cela faisait trois ans maintenant qu'elle habitait ici, et qu'elle avait vécu avec ses parents avant ça. « Oh, je vois. Tu as quel âge, en fait ? » enchaîna-t-elle, se doutant bien que la portugaise était plus âgée qu'elle. Sans doute étaient-ce des questions standard lorsqu'on rencontre quelqu'un, néanmoins, c'était toujours plus pratique de connaître ce genre de détails, non ? « Oh, je suis encore étudiante, en marketing. Je ne vais pas valider mon année, vu que je débarque à quelques semaines des examens et que le programme que j'ai suivi en Espagne est différent de celui de Bowen, mais c'est pas grave. J'ai aussi un job de coach sportif à mi-temps, ce qui est bien plus intéressant ! » expliqua Aïnhoa à son tour avant de reprendre son verre en main pour boire encore quelques gorgées. Elle suivait tout de même ses cours, et étudiait un peu, mais de manière aussi assidue que si elle avait vraiment été passionnée par ce domaine, et dans tous les cas, elle perdait cette année-ci. Ce qui ne la dérangeait pas tellement. Elle aurait pu faire des démarches pour tout de même essayer de valider son année, vu qu'elle avait suivi les cours toute l'année en Espagne, ou elle aurait pu rester en Europe quelques mois de plus. Mais ça, il n'en avait jamais été question.

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Spoiler:

Tu hoches la tête en écoutant l'explication d'Aïnhoa à propos de son chat. Tu sens une pointes de tristesse dans sa voix, peut-être même de l'amertume lorsqu'elle parle de son demi-frère. Elle a l'air d'avoir de mauvais souvenirs de lui, peut-être est-ce même la raison pour laquelle elle a quitté l'Espagne ? Tu te surprends à analyser le comportement de ta nouvelle voisine et à tirer des conclusions hâtives. Tu chasses vite ces pensées et continue de l'écouter en souriant lorsqu'elle mentionne une future rencontre avec Oli. « La pauvre petite. Tu as eu raison de garder ses affaires, au moins, elle se sentira toujours comme chez elle. J'ai hâte de voir comment Oli se comportera avec elle, j'espère qu'il pourra lui faire oublier le manque de son ancien ami. » réponds-tu avec un petit sourire avant de boire une gorgée de thé glacé. Tu lui racontes ensuite que ça fait trois ans que tu vis ici et que tes parents ont déménagé. « J'ai vingt-six ans. » C'est vrai que plus tôt, lorsqu'elle t'a annoncé son âge, tu ne lui as pas dit le tien. Puis elle enchaîne en répondant à ta question sur ce qu'elle fait dans la vie. « C'est compréhensible. Tu te rattraperas l'année prochaine, lorsque tu auras suivi le programme complet. » réponds-tu sur un ton encourageant. Tu lui aurais bien proposé ton aide, mais les études, ce n'est vraiment pas ton truc. Si elle avait eu besoin d'aide avec la langue, tu l'aurais aidée avec plaisir mais tout au long de votre conversation, tu as remarqué qu'elle parlait très bien la langue de Shakespeare. Tu laisses échapper un petit rictus lorsqu'elle mentionne son job de coach sportif car le sport, c'est loin d'être ta tasse de thé. « Oh ! Si tu as une technique magique pour se mettre à aimer le sport, je suis preneuse. » dis-tu en riant. Tu as toujours trouvé courageux les personnes qui font du sport régulièrement. Non pas que ça relève du surnaturel, mais tu n'as jamais eu la motivation pour t'y mettre. En contrepartie, tu essaies de faire attention à ce que tu manges même si ce n'est pas toujours simple. Tu te dis que peut-être ta nouvelle copine saura t'apprendre comment se motiver, et peut-être même que vous pourrez pratiquer ensemble, qui sait. « Moi, je suis éducatrice canine. » tu enchaînes histoire que vous en connaissiez un peu plus l'une sur l'autre.

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Aïnhoa hocha vigoureusement la tête pour marquer son enthousiasme quand elles parlèrent d'organiser une rencontre entre Oli et Yela. Elle avait hâte de voir sa chatte prendre ses marques par ici, et espérait vraiment qu'elle y soit aussi heureuse qu'en Espagne. Elle avait toujours pris grand soin de Yela, et l'aimait inconditionnellement, malgré ses nombreuses bêtises et maladresses. Il était hors de question qu'elle se sépare de cette petite, la laisser en Espagne n'avait jamais été une option. Rosa lui révéla ensuite son âge. « Dios, j'ai l'impression d'être un bébé en comparaison. » plaisante la jeune fille, du haut de ses 21 printemps. La différence d'âge ne l'a jamais gênée dans ses relations, c'est une chose à laquelle elle ne prête pas vraiment attention et qu'elle a même tendance à oublier. Mais ça la fait toujours sourire de nouer des amitiés avec des gens avec quelques bonnes années en plus qu'elle.

En parlant de ses études, sa voisine lui assure que ce n'est pas grave de ne pas valider cette année. C'est ce que la brunette se dit aussi et elle acquiesce pour marquer son accord, avant de reporter son verre de thé glacé à ses lèvres. En effet, un an de perdu ce n'est pas si grave, et Aïnhoa n'a pas vraiment de plan d'avenir pour le moment, elle n'est même pas certaine que le domaine qu'elle étudie lui plaise vraiment. Pas comme le sport, ce qui est déjà son passe-temps favori et sa rentrée d'argent. « Si par technique magique tu entends venir sonner à ta porte et te traîner par la peau des fesses jusqu'à mon cours, ça peut se faire ! Je t'amènerai un de mes smoothies healthy pour t'encourager. » rigole la jolie brune. Si Rosa lui demande, elle en est capable, mais mieux valait qu'elle signe un papier marquant son accord avant, parce qu'Aïnhoa n'était pas du genre à abandonner en cas de refus. Si on lui disait de venir sortir quelqu'un de son lit et le forcer à faire un jogging, elle était capable de tambouriner à la porte pendant vingt minutes et de tirer elle-même la personne hors du lit. « Oli doit être super heureux ici alors, si tu t'y connais si bien que tu en as fait ton métier. Ça doit être génial de travailler avec des animaux toute la journée. Enfin, il y a leur maître aussi, je suppose qu'ils ne sont pas tous forcément aussi agréables à vivre que leur animal. »

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Tu laisses échapper un petit rire lorsqu'elle t'annonce avoir l'impression d'être un bébé à côté de toi. Pourtant, la différence d'âge n'est pas si grande et elle apprendra plus tard que tu peux être une vraie gamine selon les situations dans lesquelles tu te trouves. En fait, pour toi l'âge ne veut pas dire grand chose et tu peux parfaitement discuter avec des personnes beaucoup plus jeunes comme avec des personnes beaucoup plus âgées. « Profite de ta jeunesse. » dis-tu en riant comme si tu avais quinze ans de plus qu'elle. Lorsque le sujet arrive sur le sport et qu'elle te présente sa technique magique pour te motiver à participer à ses cours de sport, tu grimaces un peu. Le sport est loin d'être ton passe-temps favoris et tu ne te souviens même pas de la dernière fois où tu en as fait. En tant que grosse flemmarde, c'est vraiment quelque chose que tu ne peux pas faire par plaisir. Mais pour pouvoir partager quelque chose avec ta nouvelle voisine qui plus est bénéfique pour toi, l'idée de l'accompagner te traverse quand même l'esprit. Mais tu sais déjà d'avance qu'il en faudra beaucoup pour que tu trouves le courage et la motivation. « J'imagine que c'est la seule technique qui fonctionnera pour moi. » Tu ris aussi. L'idée n'est pas mauvaise en soi. Surtout qu'Aïnhoa en a vraiment l'air capable. En même temps, les sportifs sont des combattants qui ne lâchent jamais rien alors, si tu lui dis de faire ça, elle le fera. Lorsque vous arrivez au sujet de ton métier, sa remarque sur Oli te fait sourire. C'est vrai que depuis que tu as ce petit bébé avec toi, il a l'air heureux et tu lui offres une vie qu'il a failli ne pas avoir puisqu'il était abandonné lorsque tu l'as trouvé. Sa présence te rend heureuse également et, à chaque fois que tu parles de lui avec quelqu'un, l'envie de le garder avec toi grandit, même si tu restes persuadée au fond qu'il sera mieux dans une famille d'accueil, peut-être même avec d'autres chiens. « Oui c'est super. J'ai toujours rêvé de faire ça, beaucoup trop de chiens souffrent parce que leurs maîtres n'ont pas les bonnes méthodes pour les élever, je suis contente d'y remédier. » expliques-tu avec passion, comme à chaque fois que tu parles de ton métier. « Les maîtres... oui, il y en a des plus ou moins agréables. C'est comme dans tous les métiers. » Jusqu'ici tu n'as pas vraiment à te plaindre. Les gens sont tellement heureux que tu les aides qu'ils t'en sont, la plupart du temps, bien reconnaissants. Tu portes ton verre à tes lèvres pour boire quelques gorgées de thé glacé puis ton regard vient se poser de nouveau sur ta voisine. « Il y a une raison pour laquelle tu as quitté l'Espagne, au fait ? » demandes-tu curieusement, en espérant ne pas être trop indiscrète.

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Le rire aux couleurs dorées de la jeune femme se joignit à celui de Rosa quand elle s'exprima comme si elle était déjà vieille et coincée dans la routine. C'était certain qu'il fallait profiter, mais l'avenir n'était pas quelque chose qui effrayait Aïnhoa. Elle n'était pas impatiente non plus, mais simplement, elle prenait les choses comme elles venaient, et elle avait assez d'angoisses de son passé que pour craindre son futur ou son présent. Elle passa une main dans ses cheveux tandis que la discussion dérivait vers le sport. Sa voisine n'avait pas l'air emballé à l'idée de devenir une amoureuse du sport, ce qu'Aïnhoa comprenait tout à fait. Chacun son truc, pour elle, le sport était une manière de se défouler et de se focaliser sur certaines choses, ou de ne penser à rien, et ça lui faisait beaucoup de bien. Mais évidemment, il ne pouvait en être ainsi pour tout le monde. « Je ne te traînerai au sport que lorsque j'aurai un accord signé de ta part, t'inquiète. » promis la jeune femme tandis qu'un sourire touché d'humour étirait le coin de ses lèvres. Note, ça la ferait sûrement bien rire de venir surprendre Rosa au pied du lit et de la tirer des draps pour l'emmener courir avec elle. Mais bon, la jeunette n'était pas sadique non plus. Juste, ça pourrait être marrant. Enfin, marrant, pas pour tout le monde, mais Aïnhoa avait bien envie de voir la mine maussade sur le visage de sa voisine, juste pour la blague.

Rosa lui parla ensuite un peu plus précisément de sa passion et de son métier. Elle semblait vraiment aimer ce qu'elle faisait, ce qui faisait naître une certaine envie chez la petite brune. Elle n'était pas spécialement passionnée par ses études actuelles, loin de là, c'était juste un domaine dans lequel elle était douée et étudier ne lui posait aucun problème. Peut-être trouverait-elle un job dans le marketing plus tard, ça n'était pas si terrible, c'était certain, mais ce n'était pas la carrière idéale qu'elle imaginait pour son futur. Elle n'avait cependant pas plus d'idées, bien que sa passion soit le sport, elle ne se voyait pas faire uniquement ça de sa vie. Ou peut-être que si. Elle n'en savait trop rien, mais était persuadée qu'il lui faudrait autre chose comme plan de vie pour être heureuse plus tard. M'enfin, elle n'était pas pressée. Chacun trouvait sa voie, Rosa l'avait fait, en tout cas.

Son interlocutrice mentionna ensuite l'Espagne, et les raisons pour lesquelles Aïnhoa avait atterri à l'autre bout du monde. Immédiatement, la jeune femme se figea et elle sentit ses muscles se tendre sous sa peau. La jolie brune était loin d'être douée avec les mots et les belles phrases bien tournées pour changer discrètement de sujet sans en donner l'impression. Certains pouvaient détourner votre attention d'un sujet sans même que vous vous en rendiez compte, avec un naturel impeccable et un visage impassible, mais ce n'était pas le cas d'Aïnhoa. Peut-être était-ce pour ça qu'elle était si franche et qu'elle parlait toujours sans fioritures, parce qu'elle n'avait pas ce don, qu'elle ne savait pas mentir ni faire semblant, ou alors c'était une mascarade totale qui se repérait à des kilomètres. Un nœud avait pris place dans sa gorge et elle s'empressa d'achever son thé glacé, enroula une mèche rebelle autour de son doigt avant de la replacer derrière son oreille, s'efforçant de garder un air détaché. « Oh, des trucs de famille. J'avais besoin d'air. » finit-elle par répondre en espérant que les quelques secondes écoulées n'aient pas mis la puce à l'oreille de sa voisine, et maîtrisant tant bien que mal sa voix pour paraître aussi indifférente que possible, le regard perdu dans le fond de son verre. Mais quelle idiote elle faisait, n'importe qui l'aurait cramée. Elle remonta ses iris gris clair vers Rosa, une lueur suppliante y ayant pris place. Son interlocutrice avait certainement compris le malaise, autant ne pas jouer à l'imbécile et lui montrer directement qu'elle préférait ne pas en parler.

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Un accord signé de ta part ? Ca va, tu auras bien le temps avant de signer le contrat, ce qui s'avèrera être une tâche très difficile. Tu ris à ton tour avant d'ajouter : « Bon, on fera ça alors ! » Mais tu grimaces un peu en imaginant la scène. Aïnhoa arrivant chez toi au petit matin pour te sortir du lit et t'emmener courir ou faire tout autre effort physique. D'un côté, ça te ferait du bien et ça te changerait sûrement les idées mais d'un autre, la flemmarde qui sommeille en toi n'est pas du tout d'accord. C'est donc un grand débat avec toi même qui s'ouvre, même si ta nouvelle voisine a l'air déterminé et tellement passionné qu'il est possible qu'elle réussisse à te convaincre. Elle t'écoute ensuite parler plus en profondeur et toujours avec passion avant que tu ne changes totalement de sujet en lui demandant s'il y a une raison pour laquelle elle se retrouve ici, à Bowen. Un léger malaise prend place dans l'atmosphère et tu peux bien le ressentir. Peut-être as-tu posé la question qu'il ne fallait pas poser ? Ce ne serait pas étonnant cela dit, c'est tout à fait dans tes habitudes d'être tellement curieuse que tu amènes des sujets sensibles ou qui fachent... Elle met quelques secondes à répondre, ce qui te met encore plus la puce à l'oreille. Tu te mords les lèvres en te rendant compte que tu n'aurais pas dû demander ça. « Oh... Je comprends. » Aïnhoa lève les yeux vers toi, tu sens qu'elle est mal à l'aise et qu'elle ne veut pas en dire plus. Mieux vaut ne pas enfoncer le clou, tu la regardes avec un sourire rassurant. Tu ne vas pas lui en demander plus. La question était déjà assez explicite de toute façon, et si elle ne veut rien dire de plus, tu respectes son choix. Après tout, vous venez tout juste de vous rencontrer alors même si le courant est bien passé, tu te doutes bien que si quelque chose lui était arrivé en Espagne, elle n'allait pas t'en parler. « Tu verras, on est bien ici. » dis-tu avant de terminer ton verre de thé en espérant que le changement de sujet la remettra un peu plus à l'aise. « Je pourrai te faire visiter, si tu ne connais pas trop la ville. » Dans tes moments de solitude, tu as l'habitude de sillonner la ville et tous ses recoins, tu connais donc assez bien la ville et ses endroits magnifiques et tu te feras un plaisir d'y emmener ta nouvelle copine pour qu'elle puisse découvrir tout ça. Tu jettes un petit coup d'oeil à ta montre en repensant à la proposition que tu as faite à la jeune espagnole d'aller récupérer le reste de ses affaires pour les emmener dans son nouveau chez elle. « On peut y aller ? » demandes-tu en vérifiant qu'elle ait bien terminé son verre.

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Rosa sembla parfaitement saisir la soudaine tension qui s'était emparée de l'étudiante et n'insista pas, au grand soulagement de cette dernière. Elle s'empressa de chasser ces pensées perturbantes de son esprit, se concentrant sur le moment qu'elle partageait avec sa voisine. Aïnhoa était du genre à affronter les choses, à prendre les problèmes à bras le corps et à en finir rapidement. Les disputes ne duraient jamais longtemps avec elle, parce que peu importe l'issue, la jeune femme préférait amplement régler les différends tout de suite et dire ce qu'il y avait à dire. Bon, elle n'était pas la plus délicate du monde lors de ces moments et était terriblement bornée, acharnée même. Mais c'était sa manière de faire. Par contre, concernant ce qu'elle avait vécu, c'était tout l'inverse. Elle voulait simplement ignorer cette angoisse qui remontait en elle par moments, et prétendre que rien ne lui était jamais arrivé. C'était plus simple ainsi. Elle était tout simplement incapable d'accepter et de gérer tout ça. Heureusement, Rosa changea de sujet, lui proposant de lui faire visiter quelques coins de la ville. « Pourquoi pas, ça m'aidera sûrement à ne plus me perdre ! » plaisanta la brune avec un sourire.

Leurs thés terminés, la portugaise proposa de démarrer pour aller chercher le reste des affaires d'Aïnhoa, comme promis. « Oui, en route ! » s'exclama la jolie brune en se levant du canapé, attendant que Rosa prenne ses clés de voiture avant de descendre à deux jusqu'en bas du bâtiment. Rosa déverrouilla la voiture et sa voisine vint s'installer sur le siège passager, puis lui donna l'adresse de la maison de ses cousins, avant de démarrer. « Je sais pas si t'as un GPS, mais ce serait bien, vu que mon sens de l'orientation n'est pas au top aujourd'hui, visiblement. » dit-elle avec un petit rire, faisant allusion à leur rencontre de tout à l'heure. Bon, elle pensait être capable d'indiquer le chemin, mais elle se pensait tout aussi capable plus tôt dans la journée, et elle avait moins fait la fière une fois engagée dans les dizaines de ruelles de Bowen.

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Une fois le changement de sujet effectué, tu remarques que la tension qui s'était installée dans le regard d'Aïnhoa s'en va peu à peu. Soulagée de ne pas t'être une nouvelle fois mise dans une situation délicate, tu essaies de ne plus y penser même si tu as bien compris que quelque chose s'est passé avec sa famille en Espagne. Mais après tout, cela ne te regarde pas, et si vous venez à devenir proches, peut-être que ta nouvelle voisine se confiera à toi avec le temps. Pour le moment, ce n'est pas un sujet qu'il faut aborder, au moins tu es prévenue. Elle accepte que tu lui fasses visiter un peu la ville et plaisante sur le fait qu'elle se soit perdue plus tôt. Tu souris, amusée. Ce n'est pas la première ni la dernière personne à se perdre à Bowen. Tu as la chance d'être née ici alors tu connais tous les coins et recoins de la ville mais pour ceux qui sont nouveaux en ville, c'est tout à fait normal de ne pas savoir se repérer. En tout cas, tu te feras une joie de lui faire découvrir toute la beauté de ta ville natale. « Et il y a des endroits magnifiques ici tu verras. » Tu lui proposes ensuite de prendre la route pour aller chercher le reste de ses affaires. Tu ramènes vos deux verres dans l'évier de la cuisine et fait une caresse sur la tête d'Oli qui t'a suivie avant d'attraper ton sac à main ainsi que tes clés de voiture. Vous descendez et marchez jusqu'à la voiture. Tu ris à la remarque de l'espagnole sur son sens de l'orientation. « Je vais mettre le GPS alors, c'est mieux. » dis-tu en sortant ton téléphone de ton sac avant de poser ce dernier sur les sièges arrières de la voiture. Tu entres l'adresse de la famillle d'Aïnhoa dans le GPS de ton téléphone et le pose sur le tableau de bord. « C'est parti. » Tu démarres et t'engages dans les rues de Bowen en suivant attentivement ce que te dit la voix du GPS. « Il y a beaucoup de choses à ramener ? Mon coffre n'est pas très grand mais je pense que ça devrait le faire. » demandes-tu alors. Au pire, vous ferez deux voyages. Après quelques temps, vous arrivez à destination. Tu laisses Aïnhoa entrer en première dans la maison pour te présenter à sa famille. Tu les salues avec un sourire et vous commencez à charger les dernières affaires de la jeune femme dans ta voiture. Tu rencontres également son chat, dont elle t'a parlé plus tôt, et qui va faire le voyage du retour avec vous.

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