La puissance de l'uniforme [Feat. Zach Andrews]

Shelby a toujours été quelqu'un d'honnête, de loyal, de sincère et d'une extrême gentilesse, et pourtant, même si certains n'y voit que des qualités, d'autres les ont utilisé contre elle au cours de sa vie. Comme par exemple cet homme, Zach si ses souvenirs sont bons. Cet agent de police. En surface, on pourrait se dire qu'il est là pour faire le bien, et pourtant, Shelby a déjà du à faire à lui, et si elle avait la possibilité, elle ferait tout pour que leur chemin ne se recroise jamais. C'est peine perdue et elle le savait parfaitement.

Lors de leur première rencontre, Zach a fait une descente avec son équipe sur un lieu où Shelby et quelques autres filles travaillaient. Bien évidemment, depuis qu'elle travaillait sans papier et en tant que prostituée, elle savait comme toutes ses collègues que les agents de police ne laissait rien présager de bon, c'est pourquoi elles les fuyait. Mais cette fois-ci, ils leur étaient tombé dessus. Ma jeune maman avait passé plusieurs heures dans une salle d'interrogatoire avec pour seul pensée, son fils en tête.

Les choses ne se sont pas déroulés comme prévu et Zach est intervenu. Il a mené l'interrogatoire sans ménager la jeune allemande. Il a même usé de son statut de supérieur pour lui rappeler qu'elle n'était rien. Qu'un grain de sable sur une plage, et elle le savait. Depuis ce jour, Zach la tenait et il pouvait en faire ce qu'il voulait, il le savait et en jouait pleinement. Et aujourd'hui, il lui avait fixé rendez-vous au commissariat pour une affaire dans laquelle il avait soit disant besoin d'elle. Elle craignait le pire mais elle n'était pas en position de refuser, alors elle s'était pointée dans ce lieu qu'elle détestait et où elle se sentait très mal à l'aise. Qu'allait-il avoir inventé pour la mettre en péril cette fois ? Il était supérieur à elle, il n'avait pas besoin de l'humilier pour qu'elle le comprenne, elle le savait éperdument.

Le métier de policier m’était destiné. Avoir du pouvoir, être au dessus des autres, décider plus ou moins du sort de certaines personnes : toutes ces responsabilités n’était que jouissif et il était vrai que depuis que j’étais entré dans l’équipe de Bowen il ne s’était pas passé une seule journée où je n’avais rien fait. Je profitais de mon statut pour faire la misère à certains habitants que j’appréciais moins que d’autres et qui le méritaient bien entendu. J’abusais peut-être de mon pouvoir, mais ce scénario là était assez prévisible surtout lorsque l’on embauché un type de mon genre dans la police. J’étais ce flic que personne ne supportait et que tout l’monde voulait voir tomber.

La victime en date : Shelby Dietrich. Une vulgaire prostituée que j’avais attrapé lors d’une descente avec l’équipe il y a quelques temps. Et après l’avoir convoqué, j’avais compris, de part sa faiblesse qu’elle serait sûrement utile pour de prochaines enquêtes et surtout sur des affaires bien plus obscures qu’elles ne paraissaient. Le proxénétisme était belle et bien présent à Bowen mais malheureusement il était bien plus compliqué pour nous de savoir qui était à la tête de ce genre de réseaux. Ces personnes là avaient souvent des moyens de pressions très importantes pour ne jamais se faire balancer alors il était vraiment difficile pour les remonter et de les arrêter. Et après avoir fait quelques recherches sur le cas de Shelby, j’avais rapidement compris qu’elle n’avait pas vraiment vécu la vie qu’elle aurait souhaité. Puis au fond, tout le monde savait qu’être prostituée n’était jamais un choix mais souvent une contrainte ou la dernière des solutions à employer pour subvenir à leurs besoins.

Et aujourd’hui, suite à l’ouverture d’un dossier sur un habitant de la ville justement suspecté de ce genre de pratique douteuse j’avais tenu à appeler Shelby et ainsi la convoquer dans ma bureau afin de pouvoir l’interroger et de me servir pourquoi pas de son statut pour avoir possiblement d’autres informations croustillantes. Et alors que je retrouvais assis dans mon bureau au poste de police, je remarquais sa silhouette immobilisée devant l’entrée comme si cette endroit l’a traumatisé ou l’inquiété. « Bon c’est vrai que ça n’a rien d’un strip-club ou d’un club échangiste mais j’suis certain que tu peux te contenter de ça aujourd’hui et venir t’installer face à moi. » J’y allais peut-être un peu fort avec elle, voir très cruellement mais pour ma crédibilité, il le fallait.

Shelby avait toujours été une jeune demoiselle pleine d'ambition, elle rêvait de faire de grandes études, pas celles imposées par son père. Elle voulait devenir écrivain ou tout du moins, travailler dans ce domaine là. Manier les mots, voir l'effet de certains qui, au premier abord pourraient paraître si simple, c'est ça qui l'animait. Et pourtant, quand on la voyait aujourd'hui, elle avait échoué lamentablement. Elle était devenue ce qu'elle détestait le plus : cette fille facile qu'on payait pour avoir des rapports sexuels, dit consenti. Est-ce qu'à un seul moment on lui avait demandé son avis ? Non parce que les hommes qui venaient la voir n'en avait que faire, ils avaient simplement besoin d'une femme pour combler leurs pulsions sexuelles et elle était là pour les assouvir.

Elle avait reçu un message plus tôt dans la journée de ce policier qui l'avait arrêté il y a quelques temps, lui demandant de venir au commissariat. Cet endroit ne lui inspirait guère confiance et s'ils étaient tous comme cet homme, alors elle avait de quoi s'inquiéter. Elle avait tout de même fait le trajet jusqu'au lieu en question et elle s'était pointée à l'accueil. Figée. Paralysée. Incapable de faire le moindre mouvement. C'est la voix de l'homme qui l'a fait venir ici qui la sort de ses pensées.

Déjà que la première fois elle n'avait pas appréciée sa présence, cette fois-ci c'était encore pire. Cet homme n'avait aucune limite, il venait de l'humilier devant toutes les personnes présentes et il semblait en éprouver un certain plaisir. C'est tout simplement un salaud arrogant, et tôt ou tard, il payera ses agissements, mais en étant flic, elle savait qu'il avait bien plus de pouvoir qu'elle, et elle n'avait pas vraiment d'autres choix que de le suivre dans son bureau.

Au fond, lorsqu'elle fut entrée dans la pièce, elle avait simplement envie de lui crier dessus, lui dire qu'elle n'était pas comme ça mais elle savait que c'était faux. Elle voulait se mettre à pleurer, l'insulter, mais au lieu de ça, sa gentilesse légendaire prit le dessus et elle se contenta de baisser les yeux pour ne pas avoir à l'affronter. Elle attendait simplement qu'il lui dise la raison pour laquelle il l'avait fait venir ici. Parce qu'elle savait que cet homme était capable du pire, surtout lorsqu'il s'agissait de sa personne.

J’avais peut-être du mal avec le mot respect, j’y allais peut-être trop fort avec Shelby. Elle n’avait pas l’air méchante bien au contraire d’ailleurs, mais le statut qu’elle avait ne me permettait pas d’avoir de compassion pour elle. Les prostituées étaient le genre de femmes que je n’arrivais pas à prendre au sérieux et quelque soit leurs excuses, pour moi elles ne méritaient pas d’être traitées comme les autres. Et avec mon rôle de sergent, j’avais pour devoir d’être encore moins tendre que je ne l’étais déjà. Ce n’était pas bien difficile étant donné le tempérament que j’avais habituellement et pour être honnête je prenais un malin plaisir à rabaisser les gens qui passaient dans mon bureau chaque jours. Pervers ? Je l’étais légèrement soyons honnêtement et je comptais bien me servir de certains de mes vices pour arriver à mes fins. Un policier se devait d’être dans tous les coups et j’avais de mon côté envie de relever mes propres défis, des choses que mes collègues ne réussiront jamais à résoudre.

Et Shelby allait m’aider, elle allait me servir d’appât pour ainsi me guider où je voulais atterrir. Et alors qu’elle avait répondu à mon invitation, arrivant finalement devant mon bureau tremblante et paralysé. Ce sentiment de supériorité me plaisait, sentir que j’avais le dessus sur elle et qu’elle me craignait encore plus. J’étais un brin machiavélique et je comptais bien jouer de ses émotions pour la pousser dans ses retranchements. Alors lorsqu’elle arrivait dans mon bureau et qu’elle avait pris place face à moi, je l’inspectais attentivement avant d’allumer une cigarette, tirant par la suite une première late et de déclarer : « met toi à l’aise Dietrich, j’te promet qu’aujourd’hui j’resterai gentil. » en tout cas, c’était l’état d’esprit que je comptais adopter pour le moment. « rentrons directement dans le vif du sujet : je sais qu’il y a quelqu’un au dessus de toi et j’aimerai savoir qui est cette personne alors j’vais te proposer quelque chose. » petite pause avant de reprendre « je sais à quel point tu tiens au petit noah, il est si mignon que ça serait d’ailleurs dommage de ne plus avoir l’occasion de profiter de lui... Alors si tu parles, tu n’auras jamais à te soucier de ça. »

Contrairement à certaines filles avec qui Shelby bossait, même si c'était une petite minorité, elles faisaient ça pour l'argent facile. Coucher avec de parfaits inconnus ne les gênaient pas. Pire, elles aimaient ce qu'elles faisaient. On ne pouvait pas dire que c'était le cas de la jeune femme qui subissait ce quotidien depuis plus de quatre ans. Si elle avait eu la possibilité de choisir, elle aurait préféré être serveuse dans un bar miteux plutôt que de devoir satisfaire sexuellement toute sorte d'hommes plus louches les uns que les autres.

Au bout du compte, elle était tombée dans ce piège et aujourd'hui, elle ne voyait aucune porte de sortie. Si elle allait voir la police pour demander leur aide, elle sait qu'elle ne sera jamais prise au sérieux dû à son statut d'une part, et d'autre part parce qu'elle n'a aucun papier. Les hommes pour qui elle travaille ont bien fait les choses. Sans papier, elle ne peut rien faire, ni même tenter de fuir. Elle était prisonnière dans une prison aux barreaux invisibles.

Jusqu'à présent, elle avait toujours fui toute personne en uniforme, elle savait que ça ne lui apporterait que des ennuis, et elle ne croyait pas si bien dire lorsqu'elle avait été arrêté par un sergent. Dès le début, elle s'était sentie mal à l'aise en sa présence, peut-être parce qu'il faisait tout pour qu'elle le soit ? Il ne loupait jamais une occasion de la rabaisser, de l'humilier et lui faire comprendre qu'elle n'était rien. Simplement un objet sexuel que les hommes utilisent à leur bon vouloir, et il semblait prendre un malin plaisir à la traiter de la sorte. Avait-elle fait quelque chose qui puisse justifier un tel comportement ? Est-ce que tous les hommes policiers ici auraient agit de la sorte avec elle ? Elle ne le saura probablement jamais puisque c'est de cet homme qu'elle dépend aujourd'hui, étant donné qu'il lui a fixé rendez-vous.

Shelby était terrorisée à l'idée de se retrouver seule avec lui, elle ne savait pas quel stratagème il avait encore inventé pour la malmener. Alors elle attendait sagement qu'il décide de son destin, parce qu'il avait toutes les cartes en main et qu'elle ne pourrait rien faire pour l'en empêcher. Quand il lui dit de s'installer, elle ne se fit pas prier et prit place face à lui, avec comme seule distance entre eux, le bureau derrière lequel il était assit. Aussi stupide que cela puisse paraître, ça la rassurait, tout du moins jusqu'à ce qu'il prononce ce qu'il attendait d'elle. Jusqu'à cet échange qu'il proposait. Des informations qu'elle ne détenait pas contre la sécurité de son fils. C'en était trop, elle était faible oui, mais sa plus grande faiblesse était son fils et ce salopard le savait pertinemment.

" - Vous n'êtes qu'une pourriture !!" fit-elle en s'écriant.

La colère qu'elle avait en elle devait sortir, elle ne supportait pas qu'on s'en prenne à son fils. Au fond, elle espérait peut-être que son éclat de voix fasse venir ses collègues pour la sortir de là, mais c'était sa parole contre la sienne et elle savait qu'elle n'avait aucun point. Et Zach aussi le savait et il en profitait.

" - Vous êtes tellement pourri jusqu'à la moelle que vous êtes obligé de menacer les gens pour obtenir ce que vous voulez."

La jeune maman avait cet instinct de protection, et même si elle était prête à tout pour le mettre en dehors de tout cela, elle savait que l'un et l'autre allaient de paire.

" - Je ne vous dirai rien si vous touchez un seul cheveu de mon fils."

Elle avait beau être jeune, naïve et faible, elle ne laisserait personne s'en prendre à Noah. Et encore moins ce flic pourri. Est-ce que Tahlia était pareil ? Et si elle demandait l'aide de Freja, est-ce qu'elle pourrait se sortir des griffes de ce flic ? Elle devait déjà se battre au quotidien, elle ne pouvait pas en rajouter une couche avec cet homme en uniforme qui était censé la protéger mais qui l'exploitait parce qu'il le pouvait.