| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
|
| Give me shelter, or show me heart part II + Violence | |
| | |
Auteur | Message |
---|
Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Mar 22 Mai 2018 - 23:53 | |
| Pour une soirée qui s’annonçait simple, sans problèmes, qui était juste faite pour que Terrence se détende un peu, passe un bon moment avec son ami, la situation avait bien dégénéré à présent. Pourtant quand il avait croisé le regard de Violet, même s’il n’en avait rien montré, il avait ressentit comme un soulagement, comme s’il retrouvait enfin ce qui lui manquait depuis quelques jours. Mais il était tellement mauvais pour s’exprimer, il avait tellement de peine à s’ouvrir à cette fille qui l’impressionnait, qu’il avait fait n’importe quoi. Et il se retrouvait à présent à se faire insulter pour la énième fois par cette même fille qu’il aurait tant voulu serrer dans ses bras. Il fallait être bien mauvais pour en arriver là, mais ça, Terrence le savait. C’était certainement l’une des raisons qui faisaient qu’à son âge il n’avait aucune relation vraiment sérieuse à son actif, qu’il n’avait encore jamais vécu avec une femme et qu’il n’avait pas vraiment le projet de changer quoi que ce soit dans son mode de vie. Il était effrayé à l’idée de tout gâcher dans une relation, à tel point qu’il évitait proprement de s’engager. Et malgré tout lorsqu’il regardait la blonde, lorsqu’il l’écoutait s’ouvrir à lui, lui dire qu’elle tenait à lui, il avait l’envie de lui répondre qu’il avait envie d’y croire lui aussi, même s’il n’avait pas grands espoirs en lui-même et qu’il ne savait absolument pas où une histoire pourrait les mener. Pour une fois lorsqu’il regardait une fille dans les yeux il avait envie de croire en l’avenir, quel qu’il soit mais malgré ça il foutait tout en l’air en mettant en avant son caractère bourru et froid. Violet le regardait avec douceur en lui glissant presque gentiment qu’elle aimerait que Kelly lui laisse l’occasion d’apprendre à le connaître. Il sourit timidement à son tour, pour toute réponse, il aurait aimé s’ouvrir à elle, si elle lui avait laissé le temps dont il avait besoin il y arriverait probablement, mais ce temps si précieux semblait lui manquer, à l’américaine… Alors au delà des sourires en coin il perdait patience, il n’en pouvait plus de la voir si exigeante envers lui. Elle cherchait à forcer sa nature sans le comprendre et lui avait horreur qu’on lui force la main. Terrence se levait donc pour échapper à l’agressivité de Cox. Elle avait tort de penser qu’il s’intéressait à son image et à ce qu’on pensait de lui ou d’une éventuelle relation qui pourrait naître entre eux. Ca il s’en foutait totalement, il n’y pensait absolument pas à cet instant précis. Il se moquait bien de ce que les autres diraient s’ils les croisaient ensemble. Peu importe les langues de vipère ou les rumeurs, il y en avait déjà assez qui couraient sur son sujet alors une de plus cela ne ferait rien finalement. Une fois qu’il eut fini de cracher ces mots qui lui restaient encore en travers de la gorge, tellement différents de ceux qu’il aurait eu envie de lui dire secrètement, Kelly tourna le dos à Violet, la laissant seule sur son bout de banc à fixer l’océan dont on entendait le ressasse un peu plus loin. Il s’éloignait dans l’ombre pour qu’elle ne remarque pas son trouble. Et ne croyez pas qu’il allait se raviser et revenir vers elle, il était bien trop fier pour ça. Elle l’avait blessé, elle l’avait poussé dans ses retranchements, poussé à lui montrer ce visage qu’il détestait de lui-même. alors non, il ne retournerait pas sur ses pas pour venir la prendre dans ses bras, on n’était pas dans une mauvaise comédie romantique, il avait de vrais sentiments qu’elle avait piétiné juste parce qu’elle était déçue de lui. Alors il allait rentrer chez lui et retrouver son chien, le seul, en vérité, qui le comprenait suffisamment pour accepter ses silences sans rien dire. Violet avait gagné, à trop le chercher elle l’avait fait se fermer totalement. Kelly était incapable de s’épancher sur commande, surtout quand il avait peur de ce qu’il ressentait. Après quelques pas il sentit cependant une présence derrière lui, ce n’était pas bien compliqué de le rattraper, lui qui se déplaçait lentement de sa démarche boiteuse. Il se voûta légèrement en l’écoutant marcher silencieusement derrière lui, il était triste, il se sentait mal, brisé. Et sa voix fissura la nuit et le mur qui les séparait. Il l’écouta, sans rien dire jusqu’à la fin. Son cœur se serra davantage alors qu’elle s’ouvrait à lui en hoquetant. Elle pleurait avec l’obscurité comme seul témoin de sa détresse alors que l’homme à qui elle criait ses sentiments sans hausser la voix, Terrence, ne se retournait pas. Il était incapable d’affronter son regard empli de larmes, incapable de ne pas fondre face à cette tristesse dont il était la cause. Il entendit son dernier soupire, sans jamais s’être retourné, sans lui avoir montré que lui aussi frissonnait, il s’était dérobé à elle et à présente elle faisait demi tour. Le barbu s’arrêta, perdu, déboussolé alors qu’elle l’abandonnait pour refaire le chemin en sens inverse. Enfin elle respectait sa décision d’être seul et c’était lui qui se sentait démuni face au vide qu’elle laissait entre eux. Elle voulait laisser la vie les guider, elle voulait leur laisser une chance de s’apprendre et cette idée lui plaisait, à lui, elle le tentait bien plus qu’il ne voulait l’admettre. Il aurait simplement aimé avoir ces mêmes mots pour lui exprimer qu’il pensait la même chose. Il aura voulu savoir parler, seulement pour ne pas l’effrayer ou lui faire croire qu’il était si rustre, pour qu’elle comprenne que son éternelle impassibilité n’était qu’une carapace qui cachait le gamin effrayé par l’amour lui-même, ce gamin qui, malgré ses presque quarante ans, n’avait jamais grandi. Lui qui s’était promis de ne pas se retourner, de la laisser là et de ne surtout, surtout pas venir lui courir après, se ravisa finalement, elle n’était pas bien loin, rien n’était perdu. Il attrapa cette main humide d’avoir essuyé ses larmes et osa enfin faire face à ce regard larmoyant qu’il redoutait. Jamais encore Terrence n’avait vu une fille pleurer à cause de lui et il détesta cette vision. Viens là. Il l’attira contre lui et entoura ses épaules d’un grand bras protecteur. Ensemble ils marchèrent dans la nuit, fidèle à lui-même Terrence ne disait rien, mais ses gestes servaient à prouver toute la tendresse qu’il lui portait. Il n’habitait pas bien loin de la rhumerie et après quelques minutes d’une marche silencieuse où chacun tentait d’apaiser sa peine en écoutant la respiration de l’autre, en accordant ses pas à ceux de l’autre, ils gagnèrent sa caravane, son havre de paix. Emmener Violet jusque chez lui c’était, en soi, une preuve forte qu’il tenait à elle, qu’il avait assez confiance en elle pour la faire entrer dans son monde, lui qui protégeait farouchement sa solitude. Il laissa Stan sortir de l’habitation et le chien vint directement faire la fête à son maître puis à son invitée. Il sortit deux chaises d’extérieur qu’il disposa l’une à côté de l’autre et puis ramena deux bières. Je n’ai pas grand chose, je ne pensais pas recevoir... j’espère que ça t’ira. Il lui en tendit une après les avoir décapsulé et puis s’alluma une clope bien méritée après toutes ces émotions. L’australien ne savait pas ce qu’il lui avait pris d’ammener la jeune femme ici, mais elle avait demandé à ce qu’ils se laissent guider par la vie, ou quelque chose dans ce genre là alors il tentait l’expérience. Il n’avait aucune idée de ce qu’il pourrait lui dire ni de ce qu’il allait advenir de cette soirée mais au moins il avait le mérite d’essayer quelque chose. Après avoir tiré quelques lattes sur sa cigarette le nez face à l’océan, Terrence se retourna vers Violet. J’veux pas que tu te rendes malade à cause de moi. Il faisait écho à ses dernières paroles, qu’il avait entendu et retenu malgré son mutisme. Tu vois c’est ce que je déteste avec les histoires de cœur. On se fait du mal, seul ou à cause de l’autre. Alors que ça devrait être beau, non ? C’est pas ce qu’on nous apprend dans les films stupides à l’eau de rose ? Il roula des yeux en pensant à cette référence. Tu n’as pas à me demander pardon non plus. C’est moi qui m’y prends mal, je fais toujours ça. Mais si je ne te fais pas trop peur alors oui, j’veux que tu restes, un peu, pour voir. Des fois que tu apprécierais ce que je suis, avec mon foutu caractère et mes silences pesants. Il tira une nouvelle fois sur sa clope, nerveux à l’idée de lui parler enfin. Mais j’peux pas te faire de promesses, j’aurais trop peur de ne pas les tenir. Je ne sais pas m’y prendre, mais ça ne m’empêche pas de penser à toi bien trop souvent et d’avoir envie de te prendre dans mes bras. Alors je n’suis pas contre, laisser le temps faire son oeuvre, sans pression, c’est bien ça. Il sourit faiblement. Puis j’ai quelques qualités… j’fais la cuisine, parait que je ne suis pas mauvais. Il haussa les épaules avec nonchalance. Tu as faim ? Lui mourrait de faim, mais pas autant que d'envie de l'embrasser, de combler cet espace entre eux qui le rendait fébrile.
|
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Mer 23 Mai 2018 - 15:46 | |
| C'était supposé être une soirée ordinaire. Une soirée à sortir prendre un simple verre et essayer d'oublier les images qui hantaient la tête de la commerçante, perdu dans un raz de marée d'émotions. Une soirée sans lui, sans cet homme qui avait chamboulé bien plus que ses pensées, mais aussi toute sa vie. Ils avaient, en s'abandonnant l'un à l'autre, changé le cours des choses. Certains diraient que c'était leur destin, car où il y a de la haine se cache l'amour. Mais pour Violet, le destin ce n'était pas ça. Ils étaient là à se faire du mal sans cesse. À se lancer la balle brulante de douleur. Tantôt un tenait les hostilités, tantôt l'autre répliquait de plus elle. C'était ce qu'ils savaient faire après tout, ce qu'ils avaient toujours fait. Elle aurait voulu lui dire bien plus, mais elle s'était arrêtée là. Violet avait bien assez parlé ainsi. Son coeur s'était totalement ouvert à lui, passant par plusieurs gammes d'émotions. Certains étaient faciles à gérer, d'autres lui brulaient les yeux. Il s'était éloigné d'elle. Elle l'avait perdu, pour de bon, à cause de sa fâcheuse manie de trop parler. Elle n'y pouvait rien, Violet, elle était ainsi. Près de ses émotions, elle connectait avec son âme au moindre détail. Verbomotrice, elle ne pouvait s'arrêter de parler. Même dans les moments les moins propices aux confessions. Comme ce soir. Ce soir où elle aurait pu s'abstenir de renchérir encore et encore sur des détails. Des mots non-dits qui au final n'avaient pas d'importance. Des détails que Terrence ne pouvait pas changer puisqu'il était fait ainsi. Et si elle voulait avoir une réelle chance de bâtir ne serait-ce qu'un petit bout de route avec lui, il fallait qu'elle accepte de lâcher le morceau. De respecter le silence. De respecter le temps. De le laisser venir à elle, à son propre rythme. Autrement, elle le perdait. Les hommes comme Terrence ne revenaient pas vers l'arrière. Ils avançaient. Ils ne se retournaient jamais. Violet savait qu'en le poussant à sa limite de la tolérance, l'ex-militaire ne rebrousserait pas chemin pour elle. Aussi importante qu'elle puisse être à ses yeux. Pour éviter toute cette mélancolie nocturne, elle aurait pu se taire. Accepter le verre, trinquer et passer à un autre appel. Parler de tout et de rien, sans jamais aborder le sujet de la tempête. Laisser les choses aller. C'était ce qu'elle avait voulu faire, dès que son regard a croisé celui à de Terrence. Mais, il l'avait cherché en exprimer sa pointe de jalousie injuste. Alors, au contraire de laisser parler son coeur et de s'abandonner à ce que l'avenir leur réservait, Violet avait pris une tout autre direction. Son coeur parlait, certes, mais de toutes les blessures qui lui avaient été infligées. Elle lui avait déversé sa rage jusqu'à le pousser au bout du rouleau. Sur la pointe d'une falaise. Dans l'impasse d'un sans issues. Sans retour en arrière possible. Il n'avait pas répondu, à aucune de ses dernières paroles. Il s'était éloigné, malgré les efforts de Violet. L'Américaine, épuisée d'essayer en vain, lâcha prise. C'est avec son dernier soupir et ses dernières larmes qu'elle ravala l'espoir de l'avoir touché d'une quelconque façon et qu'elle lui tourna les talons. Elle fit quelques pas, elle et sa voix brisée par les larmes, pour s'éloigner de lui. Mais, elle fut très vite rattrapée, forcée à faire volteface. Forcée à plonger son regard vitreux de tristesse dans le bleu de celui de Terrence. Son regard était doux, cherchant presque à apaiser sa peine. Il la prit dans ses bras d'une étreinte réconfortante et, silencieusement, ils marchèrent dans l'obscurité des rues de Bowen, le son de la mer en trame sonore.
Il faisait frais, le vent s'était levé légèrement. Une brise fraiche comme celle qu'il y avait souvent après les tempêtes. Un signe envoyé du ciel, décrétant que le drapeau blanc signifiant la fin des cavaleries entre les deux ex-antagonistes s'était levé. Ils avaient marché de longues minutes, sans se parler, jusqu'à la caravane de Terrence. Étrangement, durant ce trajet où ils avaient appris qu'une trêve était possible en eux, aucun mot n'avait brulé les lèvres de la surfeuse. Violet qui avait réponse à tout était sans mot. Sans discours à donner. En perte de ses habitudes. Ils arrièrent, sans vraiment qu'elle le sache, chez l'Australien. Une caravane modeste plantée près de la mer. Elle n'était pas grande, bien au contraire, mais elle reflétait toute la simplicité qui habitait l'homme. Il n'avait guère besoin de grand-chose. Il était loin d'avoir besoin d'impressionner la galerie avec un grand logis. Violet admira quelques secondes l'habitation; elle était fascinée par Terrence. Jamais elle n'avait pris le temps de lui rendre visite chez lui et d'observer la beauté de la simplicité qu'il embrassait. Sans flaflas. Sans artifices. Alors qu'elle pensait leur balade terminée, Terrence lui fit comprendre par le langage corporel qu'il souhaitait qu'elle reste un peu. Stan, d'ailleurs, était content d'avoir de la compagnie. Il s'était dirigé rapidement vers son maitre lui faisant les belles façons d'accueil. Puis, il était venu voir Violet pour réclamer ses caresses. Pendant ce temps, Terrence installa deux sièges sur son terrain. Il lui tendit une bière froide, sa boisson préférée. C'est parfait comme ça. Lui dit-elle en prenant place sur la chaise d'extérieur côte à la sienne. Elle en prit une bonne gorgée, fermant les yeux pour apprécier le calme de moment. Le bruit des vagues était plus fort, la proximité de l'eau lui faisait du bien. Terrence s'alluma une cigarette qu'il siphonna avant de prendre la parole, revenant sur ce qui avait été laissé sans réponse un peu plus tôt. Elle lui tendit la main, signe qu'elle avait envie de prendre une respiration de nicotine, ce qui ne faisait pas partie de ses habitudes. Elle ne fumait pas, mais rien n’était réellement habituel présentement. Et elle en avait besoin de ces quelques lattes pour l'écouter sans entrer à nouveau dans l'émotion, elle qui ne se doutait pas de la suite des choses. Je fais pas exprès de me rendre malade, c'est pas voulu, tu sais. C'est comme ça, c'est tout. Elle lui rendit sa cigarette, aa tête tournait un peu par la nouveauté de cette substance. Les yeux de Violet étaient rivés sur son interlocuteur qui, pour la première fois depuis leur rencontre, s'ouvrait pour de bon avec elle. Il était finalement à l'aise pour le faire. Était-ce l'épuisement de lutter contre ses sentiments ? Ou s'agissait-il de la confiance qui se dégageait de son chez-soi ? Ils commencent toujours comme ça, les films à l'eau de rose. Il y a un obstacle, les héros semblent s'éloigner puis ils finissent par se retrouver... Elle avait détourné elle regard vers l'océan, toujours attentive aux paroles de Terrence. Ses paroles lui faisaient du bien, elle qui avait pourtant été blessée quelques heures plutôt. Son ouverture lui faisait un baume sur les blessures. Il ne lui faisait pas de promesse, mais ça lui était égal. Elle n'en voulait pas de promesse susceptible d'être brisée. Elle n'en avait pas besoin. Violet lui rendit son sourire qu'elle avait vu du coin de l'œil en hochant la tête, acceptant les paroles qu'il lui avait dites. On est d'accord sur autre chose, tu vois. Lacha-t-elle en scellant leur nouvel accord par une gorgée de sa boisson de houblon. Un homme qui fait la cuisine ? C'est intéressant! Un rire s'était échappé, sa joie de vivre qui reprenait du terrain après la tension qui était présente. Oui, j'ai un peu faim. Mais, j'ai surtout un peu froid. La brise toujours plus forte près de la mer était de plus en plus fraiche. Elle faisait frissonner Violet. Mais c'était qu'un simple souci peu important. Stan était à ses pieds, les réchauffant quelque peu, alors que Violet lui grattait la tête. Qu'est-ce que tu mijotes, cuistot ? Elle lui sourit tendrement. La complicité était revenue entre eux, sortie de sa cachette en attendant le retour au calme. Et bien que Violet aurait aimé s'abandonner aux bras de Terrence et entrer dans les sous-entendus peu discrets explicitant ses désirs, elle ne le fit pas. Non pas pour lui donner une nouvelle bonne raison de la cataloguer à la section sainte-nitouche de son livre d'or, mais plutôt pour respecter son rythme.
|
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Jeu 24 Mai 2018 - 23:53 | |
| Terrence était fort en silence, il s’y complaisait, appréciant la quiétude des non-dits. Voilà pourquoi il marcha sans parler avec Violet dans ses bras alors qu’il l’accompagnait jusque chez lui. Sûrement que ce ne serait pas aussi simple que cela, ils auraient des choses à se dire, la belle américaine voudrait qu’il s’exprime. Mais durant ces quelques minutes, il apprécia de l’avoir simplement dans ses bras, d’avoir retrouvé ce calme qu’il appréciait tant, avec pour seuls bruits celui de leurs pas et les vagues qui s’abîmaient sur le sable. Il n’avait rien dit, à tel point que la blonde ignorait où il l’emmenait et pourtant elle le suivait aveuglément. Il ne comptait pas faire de grand mystère et leur destination n’avait rien de spectaculaire, son chez-lui était modeste, à l’image de son mode de vie et de la personne qu’il était de manière générale. Terry n’avait pas besoin de beaucoup, surtout pas de choses matériels. Un toit sur la tête, un bon lit et de l’espace pour jardiner et laisser Stan s’ébrouer à loisir, voilà tout ce qui importait pour cet homme simple. Il ne savait pas bien pourquoi il avait décidé de ramener Violet jusqu’ici, en vérité il n’avait pas réfléchi, il comptait rentrer alors il l’y avait guidé. Mais si son but premier était de se glisser sous sa couette pour profiter d’un sommeil réparateur, il n’avait pas attiré cette fille chez lui dans le but de la mettre dans ses draps. Il la laissa découvrir les lieux, elle ne aurait rapidement fait le tour, alors que lui installait de quoi leur faire passer un bon moment, deux chaises dehors face à l’océan et des bières fraîche que Cox ne refusa pas. Il s’alluma une clope, vieille habitude qu’il avait de fumer et honnêtement il n’avait aucune envie de s’en débarasser, il aimait s’en griller une dehors en discutant avec ses amis surfeurs, il aimait sa première clope du matin en regardant le soleil se lever et toutes les autres qu’il enchaînait à un rythme soutenu. Il avait commencé à fumer avec ses compagnons d’armée et depuis toutes ces années cette habitude faisait parti de lui. Ce fut avec surprise qu’il vit Violet s’approcher de lui pour lui réclamer la cigarette silencieusement. Il arqua un sourcil, n’ayant pas le souvenir que la jeune femme faisait parti des fumeurs. Mais après tout il n’allait pas la juger, il serait mal placé. Et puis elle était adulte et vaccinée alors il lui tendit son bien pour qu’elle tire dessus. Un fin sourire en coin se dessina sur ses lèvres alors qu’il l’observait, c’était fou comme cette fille l’attirait, malgré la colère et les différents, plus que tout il y avait ce courant entre eux qui le rendait accro. Elle lui rendit sa clope et il tira une nouvelle taf avant de laisser doucement s’échapper la fumé de ses lèvres, prenant tout son temps pour chercher ses mots, ceux qu’il avait tant de mal à sortir. Et il ne s’y prenait pas vraiment bien, avec cette référence sur les films à l’eau de rose, comme s’il en regardait vraiment. Dans ces films là on voit la fin arriver à des kilomètres… On a au moins le mérite de jouer sur l’effet de surprise. S'ils admettaient qu'ils se comparaient à un couple de film pour fille... Et puis il continuait, un peu plus tôt Violet avait voulu qu’il s’exprime, qu’il s’ouvre à elle sur les choses qu’il ressentait et Terrence en avait été incapable. Cette fois-ci il prenait son courage à deux mains pour lui faire comprendre qu’elle s’était trompé à son sujet, elle le pensait insensible alors qu’il l’était totalement, elle pensait qu’il ne voulait rien avoir à faire avec elle mais il était juste effrayé par ce qu’il ressentait. A présent il assumait un peu plus ses sentiments, même s’il ignorait encore jusqu’où ils allaient le mener. Et même s’il refusait de promettre quoi que ce soit, il faisait ce pas vers Violet qu’elle attendait tant. Ouais, jusqu’à ce que tu sois incapable de me supporter. Parce qu’il avait toujours ce fichu caractère, celui qui ne changerait pas, même pour les beaux yeux de l’américaine, simplement parce qu'il le définissait totalement. Il avala une gorgée de sa bière en lui apprenant qu’il savait faire la cuisine. Il avait quelques talents cachés, elle avait encore beaucoup à apprendre de lui. Et ce rire, signe qu’elle était conquise, qui s’échappait dans le vent, il sourit doucement, il aimait l'entendre rire, il aimait ces fossettes qui creusaient ses joues et lui donnait cet air espiègle, il était soulagé que les tensions se soient apaisées. Il termina sa clope et entrepris de cueillir quelques légumes mûres qui poussaient dans son potager. Il les ramena dans sa cuisine. Et quand Violet le rejoint il sourit en la voyant entrer dans son antre. Il y a un plaid sur le fauteuil derrière toi, si tu as froid. Il coupait ses légumes. Un wok de poisson, ça te va ? J’avais ramené du poisson frais du marché ce matin. En effet, Terrence n’était pas vraiment dans la séduction ce soir, du moins pas dans celle, un peu poussive qui montrerait qu’il avait envie de Violet. Non pas qu’il n’en ait pas envie, loin de là, mais il ne souhaitait pas précipiter les choses. La tempête était passée et si ce soir là il s’était montré entreprenant, c’était une soirée bien différente, dans une atmosphère particulière, comme une ambiance de fin du monde où ils n'avaient rien à perdre. En vérité Terrence avait envie de la séduire subtilement, avec un petit plats et quelques regards soutenus, avec ce sourire qu'il savait être l'un de ses atouts, en discutant de tout, de rien, en lui montrant simplement qu’il était humain et pas l’ours qu’elle croyait connaître, qu’il était sensible et pas juste rustre, il voulait la surprendre. Et puis il était échaudé, ils s’étaient dit des choses blessantes et tous les deux avaient besoin de s’apprivoiser plus que de se sauter dessus.
|
| | | Invité | Sujet: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Ven 25 Mai 2018 - 6:27 | |
| C'est dans un silence appaisant et avec une confiance aveugle qu'elle accepta de le suivre dans une balade nocturne. Elle lui faisait confiance, sans réellement savoir où ils allaient et pourquoi ils y allaient. Violet savait que leur marche près de l'océan était un peu comme pour enterrer la hache de guerre après leur première réelle dispute. Cette pensée la fit sourire solitairement alors qu'ils avançaient dans la pénombre droit vers l'avant, sans se regarder. Leur situation peu ordinaire, il fallait le préciser, était assez ironique. Ils avaient eu leur première vraie dispute remplie de sentiments autres que la haine pure et dure alors qu'ils ne s'étaient même pas avoués être touchés l'un par l'autre. La ballade silencieuse avait servi à l'américaine de pansement sur sa vivacité et sa rapidité à réagir. Elle se sentait désormais plus prompte à toute discussion, peu importe quelle avenue elle pourrait prendre. Plus près de la Violet qu'elle était réellement. Celle qui se laissait aller, qui acceptait à peu près toutes les situations, qui s'affirmaient sans pour autant brimer les opinions des autres. Devant Terrence, elle perdait tous ses moyens. Avant, elle explosait alors qu'il le cherchait délibérément. Aujourd'hui, ses émotions sur lesquels elle n'avait toujours pas été en mesure de mettre un mot précis étaient une boule de feu prête à exploser à tout moment, d'une façon bien différente que dans l'amertume. Comme si ses émotions qu'elle ne comprenait pas lui faisaient agir comme une personne qu'elle n'était pas. Comme si pour être finalement elle-même, la Violet qu'elle avait envie de lui présenter, elle avait besoin de cibler exactement ce qu'elle ressentait. Jamais elle n’avait voulu lui démontrer le pire côté de sa personnalité, sa façon réactive de défendre ses opinions quand elle se sentait attaquée ou son mécanisme de défense contre les douleurs qu'elle s'était développé pour éviter de tomber amoureuse avec les garçons qui lui briseraient le coeur. Ce n'était pas la vision de Violet Cox qu'elle avait prévu lui envoyer. Non. Elle voulait lui montrer la Violet qui savait plaisanter, qui profitait de la vie, qui riait toujours, qui ne se prenait pas la tête avec des mots ou des gestes, qui vivait un jour à la fois. Pourtant, la colère et la peur de se faire briser le coeur avaient pris le dessus en ce début de soirée. Heureusement qu'il avait su passer par dessus, Terrence, et peut-être avoir envie de connaitre un peu plus ce qui se cachait derrière la lave résulta de l'explosif volcan Cox.
Devant chez lui, installée sur une chaise d'extérieur face à la plage, Violet appréciait chaque minute comme si elle n'avait aucune idée de leur durée. Elle se voilait derrière l'horloge qu'était la lune dans cette douce soirée où les vagues étaient calmes, contrairement à ce qui se passait dans son coeur. Bien qu'elle était plus calme, la surfeuse ressentait encore le tambour des bâtiments de son coeur dû à la proximité de Terrence. Elle était comme une jeune fille à son premier rendez-vous, excepté que pour les deux amants rien n'avait été décrété comme un rendez-vous. De par son invitation non verbale, elle avait compris que la situation s'était améliorée, mais elle ne se réjouissait pas trop rapidement. Alors, c'est en tirant sur la cigarette de l'homme qu'elle l'écouta commencer son récit, celui qui ouvrait peu à peu les portes du donjon de son coeur. Un coeur qui de ce que Violet pouvait comprendre, n'avait jamais su être compris. Et alors qu'il se trouvait bien mal habile avec les mots et sur les façons d'exprimer ce qu'il pensait, Terrence n'était pas si médiocre qu'il le pensait. Il exprimait bien le fond de sa pensée qui résultait à laisser la vie prendre le contrôle de leur destin. Et, pour le moment, Violet était d'accord avec tous les mots qu'il avait prononcés. Il reste à voir ce que la fin de ce film nous réserve.. La métaphore était bien choisie, en effet, alors que pour eux la fin du script n'avait pas été décidée d'avance. Leur avenir commun, si tel était possible, n'était pas prédestiné d'avance. Et c'était bien ainsi, à mieux y penser. Et leur discussion reprit, laissant Terrence tâter les ouvertures de son coeur, prenante précaution de ne pas trop s'éloigner de ce qu'il était réellement. Qu'est-ce qui te dit que t'auras pas marre de moi avant ? Il n'était jamais bien loin son caractère, toujours prêt à sortir lorsque la discussion devenait plus sérieuse. Violet ne lui en voulait pas, elle avait commencer à cerner l'Australien qui usait de précautions pour protéger son coeur. Il avait peur d'elle, ou plutôt de ce qu'il pouvait ressentir pour elle, et même si Violet en ignorait encore les véritables raisons elle était en mesure de comprendre ses réactions.
Terrence s'était mis à la tâche, rapatriant des légumes frais dans son potager. Potager que Violet prit la peine de regarder avant de le rejoindre dans la cuisine de sa caravane. Son jardin était bien entretenu et fourni de plusieurs végétaux, ce qu'elle n'aurait pas été en mesure de faire, elle qui n'avait aucunement le pouce vert. Au loin, elle crut apercevoir un plant qui ressemblait étrangement au porte-bonheur qu'elle lui avait offert le jour de l'ouverture de sa boutique. Un succulent planté au travers des autres plantes et verdures de son jardin. Violet sourit avant d'entrer dans la caravane qui, fidèle à sa devanture, était modeste. Rien n'était encombré et le peu de mobilier qui habitait l'espace était aéré. Stan les avait suivis à l'intérieur, prenant place sur un grand oreiller qui semblait lui servir de lit. Violet attrapa la couverture placée sur le fauteuil et d'un geste rapide elle l'apposa sur ses épaules pour en apprécier sa chaleur. Ça alors, quand tu parlais de faire la cuisine tu ne rigolais pas! avait-elle souri en s'approchant de lui pour regarder ce qu'il faisait au-dessus de son épaule. Il coupait les légumes, visage concentré à sa tâche, alors qu'elle lui glissa un petit baiser rapide sur l'épaule. Simplement pour lui dire qu'elle appréciait ses efforts. Puis, elle s'éloigna, juste un peu, pour prendre appui sur le petit bout de comptoir inhabité par Terrence. Dis-moi comment je peux aider, ça me tue de te regarder sans rien faire. Alors qu'elle s'était déjà emparée d'un second couteau, prêt à mettre la main à la tâche. Rien de cette soirée ne représentait ce que Violet s'était imaginée de leurs retrouvailles et pourtant elle en appréciait chaque instant. Ils n'étaient plus en quête de découvrir ce qui leur avait brulé les lèvres depuis trop longtemps, le toucher de leurs peaux. Les deux commerçants se laissaient plutôt aller au jeu des premières avenues d'un rendez-vous semi-avoué. Et c'était bon. Très bon, même. |
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Lun 28 Mai 2018 - 18:15 | |
| Les films à l’eau de rose n’étaient pas vraiment aux goûts de Terrence, pour tout dire il ne possédait pas de télévision pour avoir le loisir d’en regarder et franchement, il s’en tirait très bien sans. Mais il avait une bonne vision bien cliché de ce que ça pouvait donner, des deux protagonistes qui se détestaient au départ et qui tombaient dans les bras l’un de l’autre alors que le spectateur l’avait vu arriver dès le début. Sa vision de l’amour était bien différente, il n’était pas romantique et même si leur relation semblait partir d’un stéréotype, il ne tomberait pas dans la mièvrerie, pas lui. Il avait horreur de se sentir enchaîné ou de devoir des comptes à une femme. Il aimait mener sa vie comme bon lui semblait et il ne voulait pas que Violet ou n’importe qui d’autre l’en empêche. Mais voilà, depuis des jours, bien malgré elle, elle était pourtant au centre des pensées de notre homme. Nuit et jour il peinait à se reconnaître, lui qui se disait totalement insensible. Il se découvrait un addiction pour cette fille à tel point que depuis des jours il n’était pas dans son assiette. Et c’était seulement à son contact, une fois l’orage passé, une fois qu’ils s’étaient retrouvés ici, chez lui, qu’il s’était sentit mieux. Il n’aimait pas vraiment cette sensation, de sentir qu’il lui manquait quelqu’un pour se sentir complet, lui qui tenait tant à son indépendance. Et au fond de lui il espérait égoïstement que ce n’était pas l’amour qui lui tombait dessus, parce que, selon lui, un homme amoureux est un homme stupide, faible et aveuglé par ses sentiments. Et lui ne supportait pas de ne pas être maître de lui-même, toujours dans le contrôle total de ses émotions il avait tant de mal à lâcher prise pour se laisser aller. Alors au diable l’amour, il espérait juste que ce qu’il ressentait n’était qu’une passade, un coup de coeur qui le lasserait aussi vite qu’il était arrivé, sinon, pauvre de lui, il serait perdu. Terrence était pour le moment incapable de voir le positif d’une relation sérieuse, la beauté de s’ouvrir à l’autre, incapable d’imaginer qu’il pourrait s’épanouir dans les bras d’une femme, peut-être se trompait-il, peut-être finirait-il par changer d’avis. Peut-être que Violet serait celle qui le ferait changer, qui apprivoiserait l’ours qu’il était. Mais rien n’était encore fait, il y avait tout à construire, déjà fallait-il qu’ils se comprennent et qu’ils s’acceptent autant qu’ils devaient accepter ces sentiments qui s’emparaient d’eux et les prenaient en otage. Terrence sourit de façon énigmatique à la blonde. En effet, rien n’était joué d’avance et ce film leur réservait certainement bien des surprises. Mais peu à peu il tentait l’exercicer de lâcher du lest, de laisser les choses se faire d’elles-mêmes, d’exprimer ce qu’il ressentait, même maladroitement. Et les tension s’appaisaient d’elles-mêmes, comme s’il suffisait de dialoguer pour que les choses s’arrangent, comme si ce pouvait être aussi simple… Et si, en effet, c’était aussi simple que cela ?! Et si, depuis le départ, c’était lui qui compliquait la situation à chercher la petite bête là où tout pouvait être facile… Il s’esclaffa, doutant qu’elle ait raison, elle était simple à aimer, Violet, elle était douce et attachante, elle était belle et intéressante. Il ne doutait pas qu’elle regorgeait d’atout qu’il ignorait encore et qui lui plairaient, sans nulle doute. Lui, par contre, n’était pas un homme facile à vivre, avec ses manies de célibataire endurci, son tempérament tempétueux et sauvage sous bien des aspects, il mettait tout un tas de barrière entre lui et les autres, la gente féminine principalement, comme s’il craignait de se faire passer la corde au cou. Non, ce ne serait pas lui qui en aurait marre le premier, la seule chose dont il pourrait se lasser serait d’une relation dont il n’avait jamais vraiment voulu et à laquelle il n’arriverait pas à se faire, mais ce ne serait pas contre Violet elle-même, ce serait juste lui, toujours lui, le problème. On verra bien… Il laissa sa phrase en suspens, comme si lui-même doutait, elle savait qu’il doutait, elle connaissait ses craintes alors elle ne serait pas surprise qu’il ne la rassure pas, il n’était pas là pour lui dire ce qu’elle avait envie d’entendre juste pour lui faire plaisir, il ne fonctionnait pas ainsi. Il s’éclipsa avec ses légumes et ses aromates pour concocter ce dîner qu’il venait de promettre à Violet. Terrence avait toujours adoré cuisiner, dans une autre vie il aurait pu en faire son métier, si seulement il avait pu supporter les ordres d’un chef qui lui criait dessus tout un service. Pourtant il aurait certainement apprécié d’ouvrir un restaurant, quelque chose de simple sans prétention. Mais sa passion pour le surf l’avait emporté et il était très heureux dans cette vie là. Il tenait son amour de la cuisine de sa mère. Quand ses frères attendaient comme des rois d’être servis, lui venait toujours aider en cuisine, il taillait les légumes, il épluchait, il faisait des gâteaux. Les souvenirs de cette complicité perdue avec sa mère restaient toujours en lui, forts, comme les regrets d’une époque révolue et de moments qu’il ne connaîtrait plus jamais à cause de ses erreurs. Ce soir Violet découvrirait qu’il aimait faire plaisir, qu’il était doué pour recevoir et qu’il était attentionné envers ses invités. Et puis, soyons honnêtes, un homme aux fourneaux qui cuisinait pour une femme ce n'était jamais totalement anodin mais toujour très sexy. Il était certes concentré sur sa tâche mais il surveillait la belle américaine qui découvrait son intérieur. Elle déposa le plaid sur ses épaules et il la trouva charmante dans chacun de ses gestes. Ce n’est rien de bien compliqué, juste un peu de préparation mais après c’est rapide comme cuisson. J’espère que tu aimes. Il sourit distraitement. Distrait, il l’était, pourtant il tentait de se concentrer sur sa découpe, parce qu’il était perfectionniste, mais c’était difficile d’être totalement dedans quand une jolie fille vous tournait autour. Violet s’approchait de Terrence, elle observait ses gestes, silencieusement, elle avait ce regard mutin qui lui allait si bien et sans prévenir elle vint piquer un baiser sur l’épaule du grand australien, comme ça, l’air de rien, avant de s’éloigner à nouveau. Si lui tentait de la séduire de façon subtile, elle n’était pas autant dans le détail, comme à son habitude elle allait droit au but, elle enfonçait les portes pour aller gagner le cœur du garçon qui n’était pas indifférent à sa présence. Il releva la tête, avisant ce couteau qu’elle tenait dans sa main puis sourit furtivement à nouveau. Il lui tendit un oignon, il n’aimait pas couper les oignons, ça faisait pleurer, elle voulait aider, elle allait aider ! Tu peux couper ça. Il reste une carotte aussi, là. Je vais m’occuper du poisson. Sans attendre il se retourna vers l’évier pour évider et préparer l’animal fraîchement pêché. Il jetait de furtifs coups d’oeil à Violet mais visiblement elle n’avait pas encore pris la fuite. Ton ami va t’en vouloir de lui avoir fait faux bon… Il se révélait bien trop curieux pour ne pas remettre le sujet sur la table.
|
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Mar 29 Mai 2018 - 5:52 | |
| Changer quelqu'un, la forcer à devenir une personne qu'elle ne voulait pas être et contrer sa nature, ce n'était définitivement pas ce que Violet essayait de faire. Si elle était tombée pour lui, s'il l'attirait comme il le faisait, ce n'était pas parce qu'il était celui qu'elle souhaitait. Ce qu'elle voulait, par contre, c'était de lui ouvrir les yeux. De lui faire voir qu'au-delà des blocages et des murs qu'il essayait de bâtir entre eux, il pouvait y avoir quelque chose de beau, de simple, à l'image dont ils le voulaient. Ça n'avait pas besoin d'être compliqué et d'être parsemé de promesses qu'il ne pourrait pas tenir. Ça pouvait être vrai, tout simplement. Violet ne demandait pas plus. Elle aurait souhaité qu'il fasse des efforts, oui, qu'il essaie de lui verbaliser ses craintes avant qu'elle ait à s'en prendre à lui - ça leur aurait évité bien des émois, d'ailleurs - mais le faire dévier de sa nature, ça non. Elle commençait à le connaître, à comprendre ses craintes et elle espérait être en mesure de lui montrer qu'elle était facile à vivre, sans pression. Bien qu'elle avait rêvé de lui tous les jours depuis leur dernière rencontre, elle avait sur garder ses distances et respecter son besoin de solitude. Terrence en avait besoin. Le célibataire trentenaire endurci qu'il était avait besoin de sentir qu'il avait encore sa liberté. Et ça, ça lui importait peu à l'Américaine. Peut-être que secrètement elle ressentait bien plus que ce qu'elle essayait de laisser paraître. Peut-être que les sentiments reflétaient déjà plus que simplement de l'attachement. Pourtant, rien ne servait de presser le pas, d'aller trop vite et de perdre la beauté de leur histoire. Les premiers rendez-vous, se faire la cour, sortir, s'ennuyer de l'autre, penser à lui toutes les nuits, avoir ces gargouillis dans le ventre quand il était prêt, sentir le feu brûler dans son corps quand il te touche. Toutes ces belles choses qui méritaient d'être savourées, les unes après les autres, sans se forcer la main, Violet les voulait. À la façon qu'il les lui donnerait. Et tout était possible pour eux, il ne fallait que leur volonté pour concrétiser. Violet regardait la mer frapper sur la baie, près du terrain où la caravane de Terrence était logée. Le spectacle était magnifique. Elle avait envie d'y plonger, d'embrasser les vagues et de partager le moment avec lui. C'était beau, malgré leurs disputes du passé. Malgré les promesses qu'il ne pouvait lui faire. Malgré sa maladresse. Terrence avait quand même su rendre le moment magique, sans même s'en rendre compte. Elle sourit vaguement, un peu pour lui, un peu pour elle, un peu pour le spectacle de la mer alors qu'elle décida de s'abstenir, encore une fois, de réponse à sa dernière réplique. Il fallait dire qu'elle devenait plutôt douée, Violet, pour garder le silence aux côtés de l'Australien. Il s'était éclipsé, la laissant quelques instants seuls à profiter du moment. Elle repensait à ses paroles, à son ouverture et son honnêteté. Elle l'avait apprécié, tous les mots vrais qu'il lui avait dit lui avaient fait du bien. Violet était prête à donner une chance à la vie, de prendre le risque et de voir où cela pouvait les mener. Pourtant, une crainte planait encore au-dessus de sa tête, une crainte qu'il n'avait pas su faire disparaître. Le doute qu'il se lasse d'elle, de sa simple compagnie et qu'il ait le besoin d'aller voir ailleurs avant de retourner vers elle. Elle apprenait tout juste à découvrir Terrence sous des facettes différentes, elle ne le connaissait pas en tant qu'amant. Leur seule tentative de rapprochement avait été la nuit de la tempête, où tout avait basculé. Le voir avec une autre, alors qu'ils se laissaient la chance de se découvrir, la tuerait.
Elle entra dans la caravane, s'accaparant de la couverture pour réchauffer ses épaules dénudées. Avant de s'avancer vers lui, elle observa les gestes de Terrence. Habile avec le couteau, il tranchait les légumes avec précision, minutieux de son travail. Elle souriait pour elle-même, fascinée de le voir à l'oeuvre. Si on charmait les hommes par l'estomac, ce soir il était possible de traduire le proverbe en faveur de la gent masculine. Un homme derrière les fourneaux était séduisant. Elle s'était approchée de lui, son regard était planté sur les légumes qu'il tranchait. Il n'avait pas semblé la regarder, même si en réalité il épiait ses gestes. C'est parfait, ne t'en fais pas. Elle lui vola une tendresse, baiser sur l'épaule, qui lui brûlait les lèvres avant de proposer son aide. L'air espiègle, il lui tendit un ognon à couper. Elle gloussa dans sa barbe, comprenant qu'il lui donnait la tâche la moins agréable avant de mettre les mains à la pâte sans broncher. Si Terrence pensait être mauvais avec les femmes, il se trompait sur toute la ligne. Il lui avait improvisé un repas, sans trop y penser, alors qu'elle n'était pas invitée. Il lui avait ouvert les portes de chez lui, le rendant plus vulnérable de jamais, alors qu'il connaissait à peine la commerçante. Il lui avait été honnête, trouvant les mots pour exprimer ce qu'il pensait. C'était à croire, finalement, qu'il était bien plus doué avec le sexe opposé que Violet. La blonde passa à la carotte après s'être lavé les mains. Elle tranchait, fixant son légume alors que Terrence renchérit avec un commentaire brûlant de curiosité. Violet rit doucement, un rire presque mélodieux, avant de lui répondre. Il saura se trouver un autre rendez-vous, je ne suis pas inquiète pour lui... Ça te dérange autant que ça, ma sortie avec cet ami ? Elle avait relevé la tête vers lui, épiant sa réaction. Elle s'approcha lentement de lui, planche à découper dans les mains, et versa sa partie du travail avec celle de Terrence. Ils étaient près, l'un de l'autre, et elle demeura en place un instant profitant de la vue qu'elle avait sur son visage, plus précisément sur son regard. Puis, elle déposa la planche sur le cabinet et recula, laissant à nouveau une distance se créer entre eux. Alors que le plat était à enfourner, Violet se retourna vers l'amant. Tu serais venu me voir, si j'avais été accompagné ce soir ? Elle s'avérait aussi curieuse que lui, il fallait croire. Ils étaient bien plus semblables qu'ils le pensaient.
|
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Mer 30 Mai 2018 - 14:20 | |
| On ne pouvait pas changer un homme comme Terrence. Beaucoup avaient essayé, par bien des manières, sa mère, une ou deux filles, ses professeurs à l’école, son chef à l’armée, même en prison on avait tenté de lui dicter sa conduite, sans parler du juge qui l’avait condamné, lui,, bien évidemment, avait tenté de lui faire une leçon de moral mémorable. Même lui, aurait voulu se changer. Mais il était de ces caractères qui ne pouvaient être effacés. Il possédait bien trop de colère en lui, une envie trop forte de liberté pour pouvoir être au service de quelqu’un ou pour céder à tous les caprices d’une fille, pour rester là, passif face à une vie qui lui semblait souvent bien trop injuste. Avec le temps il avait au moins appris à mettre de l’eau dans son vin, les années passant il s’était assagit et sa nature emportée s’était apaisée. Pour beaucoup il passait même pour un homme calme, un sage, comme on l’appelait parfois, celui qui observait beaucoup de ses grands yeux azures, ces yeux qui avaient vu passer des orages et essuyé bien des combats, mais qui ne disaient rien. Pesant toujours le poids de ses mots, souriant à cette chienne de vie de son sourire énigmatique, loin d’être toujours bienveillant. Il avait forcé son caractère pour devenir plus contemplatif, pour avoir un regard et un jugement posé sur le quotidien et ses épreuves. Mais au fond de lui il restait ce chien fou qui en voulait à la terre entière, ça rien ni personne ne pourrait le changer. Ce soir, pourtant il avait accepté de laisser quelqu’un l’atteindre, lui qui survolait ses histoires avec les femmes, il cédait à Violet un petit bout de lui-même juste pour qu’ils puissent s’offrir le luxe d’apprendre à s’apprivoiser. Kelly ne savait pas vraiment ce que c’était de tomber amoureux, d’avoir le cœur qui bat si fort jusqu’à l’impression qu’il va sortir de la poitrine, en explosant tout sur son passage, d’avoir les jambes qui tremblent et la voix qui s’emporte, de perd tous ses repères jusqu’à son propre prénom. Cette envie de retrouver l’autre, tellement forte et irrationnelle. Tout ça il le découvrait petit à petit et honnêtement ça ne lui plaisait pas plus que ça, il se sentait dépendant de l’américaine, comme pendu à ses lèvres, esclave de ses mots ou de ses gestes, il savait qu’il se sentirait perdu sans elle mais il se savait déjà foutu de lui être tellement attaché. Pourtant il n’avait d’autre choix que de se laisser guider par ces sentiments nouveaux qui le prenaient de toute part, il devait voir, il devait aller au bout quitte à en souffrir davantage, la fuite n’était plus de mise, ni la légèreté. Il était pris au piège de cette affection qu’il lui portait et même s’il détestait se sentir faible face à elle il ne pouvait nier que la sensation de chaleur qui montait en lui quand elle le regardait et ce sourire qui ne quittait plus son visage pourtant si dure d’ordinaire, preuve qu’il était euphorique, comme heureux. Et c’était agréable, de se sentir heureux. Derrière son plan de travail Terrence se laissait bouffer du regard, il ne perdait pourtant pas le fil de sa recette, elle n’arriverait pas à le déconcentrer totalement. Il lui laissait croire qu’elle ne l’atteignait pas, il gardait ses distances pour se laisser un peu d’espace pour reprendre son souffle. Violet se mit à la tâche sans rechigner, malgré qu’il lui laisse volontairement la plus ingrate, comme s’il voulait la tester. Pourtant s’il y avait une chose dont il ne doutait pas chez elle c’était bien de son courage et de sa ténacité. Elle ne reculait pas devant les épreuves, elle le lui avait déjà prouvé plusieurs fois, quand il avait tenté de lui mettre des bâtons dans roues, alors éplucher un oignon ne devait rien avoir d’effrayant pour Cox. C’était un bon moment de partage et une ébauche de complicité naissait entre les deux amants, l’air de rien, dans cet instant le plus simple, Terrence se sentait bien, avec cette fille chez lui qui l’aidait à la tâche et cette vision d’un quotidien presque banal lui plaisait beaucoup. Il ne put néanmoins pas s’empêcher de remettre sur la table cette histoire d’ami, piqué par la curiosité et une pointe de jalousie qui ne l’avait pas quitté de la soirée. Non, ça ne me dérange pas du tout. Et puis, de toute façon, même si ça me dérangeait, je n’aurais rien à dire. Preuve qu’il n’était rien pour Violet, un simple amant avec lequel elle avait couché une fois, ils ne s’étaient rien promis et lui ne l’avait pas recontacté alors non, il n’aurait rien le droit de dire. Elle s’était approché de lui, assez pour qu’il ait tout le loisir d’observer les petites particules dorées qui dansaient dans ses yeux, comme de la poudre d’or. Elle avait un regard espiègle, elle jouait avec le feu, l’air totalement innocent. Sûrement que Violet testait sa patience, sans avoir l’air d’y toucher. Elle déposa ses légumes avec le reste de la recette et leurs corps se frôlèrent, assez pour donner l’envie à Terrence de tout laisser en plan pour l’attirer vers lui. Mais il ne fit rien, juste la fixer intensément. Et puis elle s’éloigna à nouveau. Elle soufflait le chaud et le froid et évidemment cela faisait beaucoup d’effet à notre homme. Il entendit sa question mais ne dit rien, se retourna pour allumer le feu et faire chauffer son wok, le plat devait être assez chaud pour saisir tous les ingrédients. Kelly resta silencieux un instant avant de se retourner. Non. Il s’appuya contre son piano, croisant les bras. Je ne serais pas venu, j’aurais ravalé ma colère et serais parti, sans rien dire, en espérant que tu ne m’ais pas vu. Je serais parti et probablement que je ne t’aurais jamais rappelé. Je t’aurais fui. Parce que j’suis lâche et un peu bête, j’aime pas la concurrence, tu le sais bien. Et même si cet homme n’est qu’un ami et rien de plus j’aurais pris peur. Et j’suis trop fier alors je n’aurais pas chercher à savoir qui avait raison ou tort. Il serra les dents, la fixant avec sérieux, il n’était pas du genre à mentir ou à cacher la vérité, belle ou non il l’exprimait, que ça plaise, ou pas. Il n’aimait pas cet aspect de son caractère mais c’était pourtant lui. S’il avait vu Violet avec cet homme il aurait juste pris la fuite pour ne jamais chercher à la revoir, se disant qu’elle faisait sa vie, sans lui et qu’elle n’avait pas besoin de lui. Et il serait resté borné sur son idée, bien qu’elle soit fausse et malgré la douleur qu’il s’infligeait. Parce qu’il était trop impétueux pour avouer qu’il aurait pu avoir tort.
|
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Jeu 31 Mai 2018 - 3:38 | |
| Si pour volet la nouveauté de leur essai était positive, elle était loin de se douter ce que cela représentait pour l'Australien. Elle ne voulait plus se faire de fausses idées, parce que l'espoir qu'elle s'était créé auparavant les avait menés dans une situation délicate qu'elle ne souhaitait plus vivre à nouveau. Se disputer, faire des scènes devant tout le monde pour un appel ou un signe de vie, ça ne lui ressemblait pas. Elle ne voulait pas être cette fille qui contrôlait, celle qui causerait la perte de Terrence, parce qu'en réalité elle ne l'était pas. Elle n'avait simplement pas eu la chance de lui montrer. Sa réaction avait peut-être refroidi l'homme, le poussant à prendre encore plus ses précautions envers elle alors que c'était totalement le contraire de sa volonté. Elle n'avait jamais été cette fille, et elle ne le serait pas aujourd'hui. Par contre, elle se respectait assez pour connaître ses limites. La liberté de l'un termine où celle de l'autre commence et si elle savait que les humains étaient tous des personnes libres, cela ne leur excusait pas les fautes qui dépassaient la limite. Pour le moment, ce qu'ils s'étaient proposé allait parfaitement à Violet. Elle laissait Terrence respirer dans leur nouveau fonctionnement : apprendre à se connaître sans se promettre l'impossible. Et si cette période finissait par entrer en conflit avec les limites de la blonde, Terrence serait le premier mis au courant. Elle était verbale Violet, ne laissant pratiquement pas les choses en suspend et Terrence le savait très bien. Elle le lui avait déjà prouvé, maintes et maintes fois.
Dans la cuisine, elle avait plus de mal que l'homme à cacher ses émotions. Elle ne jouait jamais bien le jeu de la séduction, de toute façon. Trop transparente, il était facile de lire sur son visage la vérité absolue. Tu te contredis, Kelly. La réponse de Terrence était pleine de contradiction. Disant d'abord que ça ne le dérangeait en rien, alors qu'il avait abordé le sujet lui-même, il renchérissait en exprimant l'inverse. Puis, il lui avait tout de même fait ressentir sa colère lorsqu'ils s'étaient rencontrés à la rhumerie. Il ne pouvait pas le nier, lui aussi avait été expressif en démontrant son mécontentement. Violet lui sourit de nouveau, à la fois par son désir de le séduire, mais aussi parce qu'elle savait qu'au fond de lui ce qu'il disait ne reflétait pas ce qu'il s'était passé un peu plus tôt ce soir. Elle n'était pas fâchée de sa réponse, elle était typiquement aux couleurs de l'homme, pourtant un soupçon de déception s'y était glissé. Dans le cas contraire, elle lui en aurait voulu. Elle aurait été en colère, à la limite de la jalousie, de voir que leur nuit ne voulait rien dire à ses yeux. Même s'il ne s'agissait qu'une amie, puisqu'au final Violet n'aurait pas pu le deviner. Évidemment, elle se serait sentie petite s'il lui avait dit la vérité. Elle n'y pouvait rien, Violet, elle ne réfléchissait pas vraiment avant d'agir et contrairement à lui elle serait bondit sur lui pour lui démontrer sa présence. S'assurer qu'il l'a remarqué. Mais elle était une femme, et lui un homme. Ils n'avaient pas la même façon d'agir. Un vœu dicton disait que les femmes et les hommes ne venaient pas de la même planète. Elle en était bien d'accord. Alors que l'ex-militaire ne lui démontrait en rien son intérêt, Violet elle se montrait moins en subtilité. Elle ne pousserait pas le bouchon plus loin, mais elle se permettait, ici et là, d'ajouter une pointe de tension dans leurs échanges non verbaux. Par sa présence à proximité de lui, par ses sourires, par ses regards poignants. Elle jouerait mal le jeu de la séduction, on pouvait la voir venir des rondes à l'avance, mais elle s'en fichait. Après vingt-neuf années, elle connaissait ses faiblesses. Alors elle s'était approchée de Terrence, déposant les légumes au milieu du reste du repas. Leur corps s'était légèrement touché, mais juste assez pour donner un aspect électrisant à leur proximité. Et devant l'impartialité de Terrence, Violet s'était reculée, marquant maintenant une distance nouvelle entre eux. Elle l'observa ouvrir le feu et préparer la plaque chauffante pour la cuisson. Violet ne masqua pas la tristesse dans son regard lorsqu'il répondit finalement à sa question. Une pointe de déception s'empara d'elle. On doit se contenter chanceux que ce ne soit pas arrivé ? Elle avait posé la question, mais elle n'attendait pas précisément de réponse. Son sourire était toujours là, plus subtile mais il était toujours présent alors qu'elle contourna Terrence pour se permettre de fouiller dans ses armoires. Elle trouva les couverts dans sa quête, puis en sortit deux qu'elle plaça sur le plan de travail. Elle se tourna enfin vers lui. Ça sent bon. elle avait retiré ses chaussures à talon qui commençaient à lui faire mal aux pieds tout en remontant ses cheveux blonds en un chignon à moitié dépeigné sur le haut de sa tête. Ce qu'elle aimait chez Terrence c'était sa simplicité. Bien qu'il était complexe sur certains aspects, surtout au niveau de son caractère, il n'avait pas besoin de grand-chose pour être heureux. Sa maison en était la preuve même, elle reflétait toute le la simplicité qui habitait l'homme, malgré son fort caractère. Devant lui, elle n'avait pas besoin de l'impressionner par de beaux habits, elle n'en ressentait pas même le besoin. Il fallait dire qu'il l'avait déjà vue bien plus misérable, depuis les années. Vêtu un peu n'importe comment pour servir les clients de la boutique ou même en maillot de bain sur la plage, il l'avait vu à son plus naturel. Et c'était ce que Violet était en temps normal, elle embrassait les ondulations de ses cheveux créées par le sel marin et les rougeurs que le soleil bordait sur ses joues. Ce soir était l'exception à la règle. La blonde finit par rejoindre Terrence, s'appuyant contre le plan de travail à son tour. Leurs coudes se touchaient. En toute confidence, je suis contente que tu m'aies rattrapé. J'aurais vraiment respecté ton désir de t'éloigner de moi, tu sais, mais je suis heureuse d'être ici ce soir. Elle soupira en regardant ses pieds nus, un sourire timide au coin des lèvres. Et j'imagine que c'est une déclaration trop à l'eau de rose pour toi!
|
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Jeu 31 Mai 2018 - 21:34 | |
| Oui, il se contredisait. Terrence détestait pourtant le mensonge, mais il lui était difficile d’avouer à Violet qu’il était jaloux, comme ça, de but en blanc. Il ne l’était pourtant pas tellement, en règle générale, habituellement il se moquait de qui pouvaient fréquenter les filles qu’il avait connu, chacun avait un passé et une vie, on ne pouvait pas faire sans ni effacer toute fréquentation simplement parce qu’on avait une nouvelle personne dans le cœur. Mais allez savoir pourquoi, concernant la blonde, il sentait cette pointe de jalousie qui le rendait irritable. Peut-être parce qu’il n’arrivait pas à se la sortir de la tête depuis des jours, alors la voir avec un autre homme ou simplement l’imaginer, lui semblait injuste, comme s’il pensait qu’elle était capable de passer à autre chose alors que lui non, même s’il se trompait sur toute la ligne. Mais évidemment, Cox voyait clair dans son jeu, elle savait qu’il lui mentait à demi, parce qu’il lui avait montré plus tôt à quel point il était capable de s’emporter, c’était bien de là que leur dispute était partie après tout. Cependant l’exprimer clairement et verbalement n’était pas la même chose. Elle semblait malgré tout lui pardonner ce petit mensonge, se rapprochant de lui, frôlant son corps et lui offrant des regards qui exprimaient toute l’attirance qu’elle éprouvait pour lui. Fidèle à lui-même, Kelly se montrait toujours sur sa réserve naturelle, elle pouvait lire dans ses yeux qu’il ne lui était pas indifférent mais il n’avait aucun geste qui dépassait sa limite. Elle le savait, il aimait prendre son temps et il aimait se faire désirer également, il était doué pour ça, pour tester la patience des autres, il avait appris à le faire était était devenu maître dans cet art, lui qui était autrefois si empressé. Il y avait du bon dans l’attente, dans le désir, il développait le manque et l’envie encore plus forte de se retrouver. Visiblement la réponse suivante du commerçant ne plut pas tellement à sa concurrente et il pouvait la comprendre, cette fois-ci il avait été parfaitement honnête envers elle, lui avouant la somme de toutes ses peurs et de ses défauts, de tout ce qu’elle faisait ressortir de mauvais et d’inavouable en lui. Il était trouillard et parfois il fuyait pour se protéger, il le faisait rarement, préférant la confrontation frontale en règle générale. Mais devant Violet, Terrence était un gamin effrayé alors il ne fonctionnait pas vraiment comme à son habitude. Et puis clairement, s’aurait été plus facile de passer son chemin et de se faire oublier que de l’affronter, même s’il aurait grandement perdu au change. S’il l’avait croisé avec son ami, s’il avait pris ses jambes à son cou comme il venait de le dire, il n’aurait jamais eu le loisir de ramener cette fille qui occupait toutes ses pensées jusqu’ici, il n’aurait pas partagé avec elle ce moment délicieux de complicité et de douceur. Il se serait seulement retrouvé seul avec encore plus de colère et de frustration en lui. Il desserra un peu les mâchoires et laissa un mince sourire se dessiner sur ses lèvres. Oui, heureusement que j’ai pu te croiser avant qu’il n’arrive… Il continua sa cuisine, jetant les ingrédients sur le feu, il s’agissait à présent de toujours remuer, la cuisson serait rapide. Il avait prévu ses condiments et sa sauce soja pour assaisonner le tout et il surveillait avec attention ce qui frémissait dans le wok. Violet explorait, il la voyait du coin de l’oeil, sans rien dire. Elle pouvait bien ouvrir tous ses placards, il n’avait rien à cacher, la seule chose qu’elle ne devait pas voir c’était cette arme, cachée derrière tous ses pots à épices, mais ceux-là étaient devant lui et l’arme bien dissimulée, aucune chance qu’elle ne tombe dessus. Et quand bien-même, avec son passé de militaire il ne serait pas si étrange qu’il possède une arme à feu chez lui après tout. Elle retira ses chaussures et lui trouvait ça sensuel, une fille qui se baladait les pieds nus, il préférait le naturel, bien plus que les talons hauts, même si ceux-là lui faisaient de jolies jambes, Violet n’en avait pas besoin, elle était bien trop jolie pour se parer d’artifices. Elle revint vers lui et il observa un instant ces mèches rebelles qui s’échappaient de son chignon, la nuque dégagée elle lui donnait envie de l’embrasser, ou sûrement que c’était à cause du regard qu’elle posait sur lui. La cuisson était terminée, il éteignit le feux et laissa le wok sur la plaque pour qu’il reste chaud. Se retournant vers elle, sans retirer son bras qui touchait celui de la belle américaine, il l’écoutait. Il rit doucement, c’était rare qu’on l’entende rire, preuve qu’il était donc à l’aise en sa présence. Il y a pire comme déclaration. Il s’approcha d’elle doucement. Je m’en serais voulu d’être parti, de ne pas t’avoir retenu. Terrence attira Violet à lui pour l’embrasser dans les cheveux. Il était tenté de la prendre carrément dans ses bras, mais s’il s’y risquait alors ils pouvaient dire adieu à leur repas et à sa retenue naturelle, s’il l’embrassait ou s’il osait la toucher davantage il finirait par se laisser emporter par le désir d’en avoir plus, un désir qui le consumait déjà bien trop fort. C’est prêt. Il s’éloigna pour attraper les assiettes qu’elle avait sorti en fouillant dans ses placards, déposa leur repas dedans et ensemble ils sortirent dehors pour manger sur les chaises qu’il avait préparé en arrivant. Le ciel était dégagé et ils avaient comme spectacle les étoiles qui brillaient et le son des vagues qui frappaient le rivage, cette soirée était bien plus calme que la précédente qu’ils avaient passé ensemble. Cette quiétude apaisait Terrence. La prochaine compétition de surf dans quelques semaines, est sur Horsehoe, tu vas participer à l’organisation ? Il paraît que la fierté locale, Matthew, revient à Bowen pour se mesurer aux autres participants. Tu le connais ? Terrence suivait toujours avec grand intérêt toute l’actualité du surf, surtout lorsque quelque chose se déroulait dans la région. Et puis une compétition à Bowen ce n’était pas rien. Sa plage, Grays bay avait de bien meilleurs courants que Horsehoe, elle était donc prisée des surfeurs, mais elle était bien trop petite pour accueillir un concours pareil et la foule qu’il allait déplacer. Le fameux Matthew était un gamin d’ici, il avait grandit à Bowen, surfé les mêmes vagues que Violet et lui et il avait un vrai don pour dompter les vagues, c’était donc sans surprise qu’il était devenu professionnel, il surfait sur les plus belles plages du monde aujourd’hui. Terrence le connaissait un peu, il l’avait vu grandir, on ne pouvait pas dire qu’ils étaient intimes mais Bowen était une petite ville et le milieu du surf assez fermé pour que tout le monde se connaisse plus ou moins. On s’éloignait de plus en plus d’un jeu de séduction, mais s’ils souhaitaient construire un semblant de relation, Violet et Terrence, ils devaient aussi apprendre à discuter de tout et de rien, en commençant par leur sujet favori, c’était le plus simple après tout.
|
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Ven 1 Juin 2018 - 6:16 | |
| Aussi loin qu'elle pouvait se souvenir, Violet avait toujours été la bonne amie des hommes. Elle s'entendait d'ailleurs mieux avec eux. Les histoires dramatiques de ruptures, de trahisons ou de complots féminins ne l'avaient jamais attirée. Elle se retrouvait avec les hommes, aimant leur simplicité. On pouvait toujours savoir à quoi s'en tenir, puisqu'ils passaient rarement par quatre chemins pour dire ce qu'ils avaient en tête. Ils ouvraient une bière, ils discutaient et ils terminaient la soirée sans une onze de drame. C'était bien plus simple qu'avec les filles, elles, elles passaient leur temps à masquer la vérité sous des tonnes de fausses vérités, à demi-vraie, pour éviter de divulguer le fond de leurs pensées. C'était fatiguant d'être copine avec elles, elles grugeaient l'énergie de la surfeuse. Alors, elle n'avait que très peu d'amies féminines. Par contre, celles qu'elle avait, elle les aimait d'un amour inconditionnel. En ce qui concernait les hommes, c'était différent. Elle avait plusieurs amis, mais pas vraiment de fréquentation. Violet avait du mal avec la séduction, choisissant trop souvent d'être amicale plutôt que séduisante. Souvent, par inadvertance. Un peu contre elle. Ce qu'elle ressentait pour Terrence était tout nouveau. Elle, qui ne jouait pas avec le feu en temps normal, se sentait une tout autre personne alors qu'elle agissait comme les filles devaient agir. Souriante, les regards perçants, à la limite d'être sulfureuse, si ce n'était pas de la séduction, Violet n'y connaissait alors définitivement rien. Et malgré son piètre talent pour la chose, elle connaîssait tout de même les bases. Elle l'avait déjà charmer, l'Australien. Il ne l'avouerait pas aussi facilement, mais il avait, lui aussi, fini par craquer le soir de la tempête. Ce soir, l'ambiance était différente. Bien plus calme que dans la boutique de la blonde. Il n'y avait plus cette urgence d'agir, comme si c'était l'unique et dernière fois que cette situation se produirait. Ce soir, au contraire, ils étaient dans l'apprentissage. Ils apprenaient à être complice, à se côtoyer sans laisser le feu brûler leur histoire naissante. Les histoires de coups de coeur, celles qui ne résidaient que sur les flammes corporelles, ne duraient pas longtemps. Elles finissaient par faner comme des vieilles fleurs, laissant derrière elles que des poussières ce qui en restait. Violet observait chaque geste de Terrence, prudent de ce qu'il faisait. Il n'allait pas trop loin, contrôlant ses ardeurs alors que ses yeux pétillaient. Il ne lui démontrait pas son envie de l'attirer vers lui, mais Violet voyait l'étincelle de ses yeux. Moins expressif qu'elle, elle appréciait tout de même le jeu de l'attente qu'il lui imposait. La patience se travaillait et ses efforts seraient récompensées en temps voulu. Et cela pouvait prendre tout le temps nécessaire. Incapable de rester immobile à ne rien faire, alors que le commerçant faisait tout le travail, Violet se mit à la recherche des couverts. C'est sans gêne qu'elle ouvrit tous les cabinets avant de trouver les assiettes. Tout était bien cordé dans les armoires. Contrairement au reste de la caravane, qui n'était pas encombrée d'objets inutiles, les armoires étaient bien remplies. Violet pouvait s'imaginer un Terrence qui aimait bien recevoir, un hôte qui s'occupait des fourneaux pour ses invités. Peut-être se trompait-elle, mais elle aimait bien l'image de l'homme moins solitaire qu'elle s'était dépeint, un homme qui une fois la carapace percée laissait transparaitre un grand coeur. Après avoir sorti les assiettes et les avoir placées près de la plaque de cuisson, Violet s'était mise à l'aise retirant les artifices qu'elle n'avait pas besoin. Elle se sentait trop habillée pour la situation. Terrence, vêtu d'un simple t-shirt et d'une paire de jean, l'avait inspirée. Une fois ses cheveux remontés, elle s'était approchée brisant la distance qu'ils avaient créée. Elle s'était appuyée, dos contre le plan de travail. Assez près de lui pour discuter, mais assez loin pour demeurer sage. Ce fût lui qui brisa les barrières, l'attirant vers lui pour glisser un baisser au milieu de ses cheveux blonds. Elle sourit, espiègle, à sa réponse. Il était près d'elle, si près qu'elle pouvait sentir son odeur. Elle lui avait manqué. Le mélange de cologne et de sel marin. Ses mains glissèrent dans le creux de son dos, resserrant une étreinte en guise de réponse. Elle pouvait perdre son regard dans le sien, comme si les yeux parlaient plus que les mots. Une étreinte qui ne tarda pas à prendre fin, laissant Terrence reprendre en main la cuisson du repas. Ou simplement pour éviter de succomber à la tentation. Il s'occupa de la présentation du repas, le poisson au centre du plat entouré des légumes qu'ils avaient tranchés. Tout avait l'air délicieux, les effluves et la ribambelle de couleur y participaient grandement. Les deux tourteraux s'installèrent à l'extérieur, où précédement ils avaient prit place sur les sièges. Ils avaient droit à un spectacle de lumières résultant des étoiles qui brillaient dans le ciel nocture de Bowen. Sur la plage, c'était calme. Les vagues s'étaient presque endormie, laissant le bruit de la nuit prendre le dessus. Bien plus calme qu'à leur dernière rencontre. Terrence s'enquit d'une conversation, un sujet agréable ce qui faisait changement pour eux.Ils n'avaient jamais été doués pour discuter, simplement, habités trop souvent par les règlements de compte. Chaque fois qu'ils s'étaient adressés la parole, leurs discussions se terminaient rarement sur des notes positives. Ma boutique sponsorise l'évènement, mais sans plus. Dit-elle en prenant une bouchée du repas, appréciant par le fait même toutes les saveurs qui s'en découlaient. Je regardais d'ailleurs pour m'inscrire dans la division féminine, mais j'ai changé d'avis. Je ne ferais pas le poids contre ces sportives. Pas que j'espérais remporter une place quelconque, je l'aurais fait pour le plaisir, mais.. Bon, une autre fois peut-être. Dit-elle en riant un peu. Elle avait équipé pas mal de candidats, elle avait même préparé leurs planches en les inspectant et en les cirant. L'évènement attirait beaucoup de touriste, ce qui lui faisait plus de clients par la même occasion. Elle posa sa fourchette dans son assiette, une mèche de cheveux retomba au même moment dans son cou. Elle avait entendu parlé de Matthew auparavant. Cependant, comme elle n'était pas native de la ville, elle ne l'avait jamais vraiment côtoyé. Je sais de qui il s'agit mais ma connaissance sur Bowen laisse encore un peu à désirer. Cette fois, c'était un rire franc qu'elle laissa s'échapper. Tu viendras voir la compétition ? Quelle question, aucun amateur de surf ne manquerait cet évènement. Elle s'empressa de reprendre la parole. T'es certain que tu ne peux plus surfer ? Même sur des plus petites vagues ? On pourrait essayer, un de ces quatre, j'me porte volontaire pour t'accompagner !
|
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Dim 3 Juin 2018 - 20:42 | |
| On ne pouvait pas dire que Terrence avait beaucoup d’amis, simplement parce qu’il aimait s’entourer de personnes qui lui étaient vraiment chères, qui comptaient réellement. Il n’était pas de ceux qui sortaient beaucoup et connaissaient toute la ville et puis il n’avait pas vraiment besoin de ça. Il avait son petit réseau, des surfeurs principalement et quelques vieux amis du passé qui étaient passé outre ses frasques. Voilà tout et ça lui suffisait amplement pour se dire heureux. Il ne recevait pas souvent chez lui, surtout parce que sa caravane n’était pas bien spacieuse et qu’il aurait quelques soucis à accueillir du monde. Mais quand il recevait il était toujours un très bon hôte, généreux et chaleureux, il savait recevoir avec un bon repas, il savait faire plaisir et il aimait ça. Violet le découvrait sous cet aspect qu’il lui avait bien caché depuis toutes ces années. Elle qui le pensait aigri et rustre, elle ignorait qu’il pouvait aussi être attentionné et hospitalier. Encore fallait-il percer sa carapace, passer outre son attitude peu avenante de prime abord et après on découvrait le vrai Terrence, celui qui avait bien plus de cœur que ce qu’il laissait croire. Et elle avait réussi, bien au delà de ses espérances et à présent elle explorait son intérieur, surprise de voir qu’il regorgeait de choses dans ses placards, assez pour concocter de bons dîners. Petit à petit Kelly se laissait gagner par l’espièglerie de Violet, sa joie de vivre était contagieuse et il appréciait cette légèreté. Lui n’imposait que sa patience et sa prudence, il ne voulait pas brusquer les choses et même s’il avait troqué sa mine sombre habituelle pour un regard rieur et un sourire au coin des lèvres il faisait attention à ne pas trop s’emporter, toujours sur sa réserve qui, elle ne changeait pas. Il ne put pourtant résister à l’envie de l’attirer à lui et de lui déposer un baiser bien trop sage dans les cheveux, celui-ci démontrait toute la douceur qu’il avait pour elle mais ne reflétait rien du désir qui grondait en lui, montant comme une vague chaude, menaçant de tout balayer sur son passage s’il le laissait prendre le dessus. Sûrement que Cox n’était pas dupe, mais elle acceptait le rythme qu’il lui imposait, probablement parce qu’elle en avait assez de se battre contre lui et sa nature qu’il n’avait pas l’intention de forcer. Il avait fait beaucoup d’efforts, pour elle, et peut-être qu’ils lui suffisaient, au moins pour l’instant. Rapidement ils se séparèrent et Terrence termina de dresser les assiettes pour qu’elles donnent envie de déguster son plat, la touche finale, dans tout l’habitacle ça sentait bon les épices et les légumes, il avait faim et l’odeur fit grogner son estomac. Ce repas était propice à la discussion, le temps clément de cette nuit leur offrait un ciel dégagé comme seul témoin de leurs échanges. Seul, pas vraiment, n’oublions pas Stan qui s’invitait toujours aux pieds de son maître, le chien était heureux de retrouver de la compagnie. Et finalement, ces deux-là, qui ne savaient pas se parler sans se hurler dessus encore quelques semaines avant ce soir, trouvaient un terrain d’entente avec leur sujet favori. Terrence avait alors lancé sa question sur cette fameuse compétition de surf et il écouta Violet tout en goûtant son plat. Tu pourrais participer à la compétition amateur, ça ne t’engagerait pas à grand chose et elle est très bien organisée. Je pourrais... j'sais pas, prendre le relais à ta boutique si tu as trop de monde. Il était sérieux, ne plaisantent pas avec le surf, il savait qu’elle surfait très bien, il l’avait observé bien des fois s’élancer à l’assaut des vagues, sans qu’elle ne le sache, elle avait une aisance naturelle dans l’eau et c’était un joli spectacle à regarder. Même à l’époque où il ne la portait pas dans son cœur il était curieux et puis il était possible que déjà à ce moment là il ressente une attirance envers elle, même s’il ne l’avouerait pas. Evidemment il n’était pas question qu’elle devienne professionnelle, malheureusement elle n’avait plus vraiment l’âge de se lancer dans une telle carrière, mais se lancer un défi de temps en temps c’était toujours encourageant et gratifiant quand on gagnait. S’il avait pu Kelly aurait probablement participé. Je te le présenterais si l’occasion se présente, il est sympa, un peu prétentieux… mais qui ne le serait pas à sa place. Le gamin devait avoir un peu moins de trente ans aujourd’hui, il avait la tête du surfeur avec ses longs cheveux blonds et son teint éternellement bronzé, il faisait rêver bien des filles et en plus il était doué dans sa discipline, à sa place beaucoup seraient imbus d’eux-mêmes, à force de tutoyer les étoiles. Il lui sourit alors qu’elle riait carrément, ce rire qui brisait le silence de la nuit et faisait chavirer le cœur de Terrence. Il resta un instant silencieux après la dernière question de Violet, le sujet de sa jambe blessée était toujours difficile à aborder pour lui. Je viendrais, oui. Trois mots, mais rien concernant la question principale, trois mots qu’il avait prononcé en serrant les dents. Avant il l’aurait proprement renvoyé promener, prétextant que ça ne la regardait pas. Mais s’il souhaitait que leurs rapports s’améliorent, Terrence devait apprendre à se contenir, la question de Violet n’était pas méchante, loin de là et même si le sujet ne lui plaisait pas, il fallait bien qu’ils en parlent un jour et il savait qu’elle était curieuse de savoir. C’était bien cette maudite jambe qui avait forcé leur rapprochement le soir de la tempête. Il soupira alors, doucement, en fixant l’horizon. J’ai essayé, souvent. Une fois j’ai manqué de me noyer. Je n’ai plus aucun stabilité sur une planche…. tu vois bien comme je marche déjà. Il se retourna vers Violet, l’oeil brillant. Ca ne servirait à rien, j’ai fait mon temps. Et croyez bien que cette simple idée le brisait, lui qui ne vivait que pour l’océan, il avait renoncé à sa passion et à d’éventuels rêves d’une carrière dans le surf, pas un jour depuis plus de dix ans ne passait sans qu'il ne ressasse ses erreurs en Irak et en parler ce soir avec la belle américaine ne faisait que remuer le couteau dans la plaie.
|
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Lun 4 Juin 2018 - 6:52 | |
| En faisant l'éventail de ses souvenirs, Violet ne s'était jamais autant accroché à quelqu'un que Terrence. Elle connaissait les relations de couple et, pourtant, elle n'avait jamais été autant impliquée émotionnellement. C'était tout son corps qui ressentait les effets de son coeur, comme s'il était incapable de contenir ce qu'il vivait. Il ne comprenait rien, autant que la jeune femme. Il était perdu, ne sachant pas comment contenir tout cela. Elle avait se faire mal, Violet, bien plus qu'elle ne le pensait. Cette soirée, douce comme ils ne l'avaient jamais été l'un avec l'autre, était bien contre leur habitude. Et s'ils n'étaient pas capables de passer outre les insultes et les hurlements ? Et s'ils n'étaient pas en mesure de laisser parler leur coeur, tout simplement. C'était ce qui lui traversa l'esprit alors qu'elle cherchait frénétiquement les cabinets de la caravane dans laquelle elle se sentait maintenant bien à l'aise. Trop à l'aise même. Et pourtant, elle ne le connaissait à peine l'Australien. Du moins, pour ce genre de situation. Comme si la nuit qu'ils avaient partagée avait été suffisante pour briser toutes les gênes. Violet était si confortable qu'elle s'était mis à son aise, relevant ses cheveux un peu n'importe comment, sans vraiment lui déranger. Les agissements de Terrence, ce soir, n'aidaient en rien sa cause. Plutôt assez fidèle à ses habitudes, précédemment dans la soirée, il était maintenant calme et à la limite souriant. Il était beau, Terrence, avec son sourire en coin derrière le four, la t-shit semi-rentré dans son pantalon et un linge de table accroché dans sa poche arrière, prêt à servir en cas d'accident. Une petite mèche de sa chevelure longue, maintenant à demi décoiffée, tombait dans son front et l'envie brulait à Violet de le recoiffer, prétextant un rapprochement. Chose qu'elle évita, trop occupée à poursuivre sa tâche. Terence était détendu, malgré la résistance constante dans ses actes qui ajoutaient du piquant à la soirée, sans le vouloir. L'attente rendait folle l'Américaine qui, elle, aurait consommé un nouveau baiser. Il savait se faire désirer, alors qu'il jouait assez bien avec les envies de la blonde qui, malheureusement pour elle, ne savaient pas trop les cacher.
Les deux amants s'installèrent dehors, où il faisait bon. L'air frais de la fin de soirée s'était emparé de a ville, laissant désormais place au ciel noir qui plombait sur leur tête avec les étoiles en toile de fond. Violet sourit à la proposition de Terrence, un peu surprise par sa gentillesse soudaine. Quelques semaines auparavant, la proposition n'aurait pas été envisageable et le voici maintenant se proposant de tenir la boutique durant la compétition. Violet, gêné, regarda Stan qui s'était étendu aux pieds de son maître. Terrence... Elle était déstabilisée par son idée, mais encore plus charmée par sa gentillesse qu'elle savait présentent, derrière les couches endurcies de caractère. C'est super gentil de ta part, mais je ne crois pas m'inscrire. Tu peux tout de même passer à la boutique, si tu le désir. Violet ne s'accordait pas beaucoup de crédit dans la vie, elle savait qu'elle faisait bien les choses, mais sans plus. En même temps, elle n'avait pas besoin de recevoir des éloges, qu'elles soient faites par elle ou même par les autres. Elle savait qu'elle n'était pas de calibre, même dans la division amateur. Le surf n'avait toujours qu'été un plaisir, un passetemps, et non un travail pour elle. L'envie d'essayer un nouveau défi lui avait passé par la tête et allez savoir pourquoi elle s'était confiée à Terrence, sûrement parce qu'elle se sentait davantage à l'aise à ses côtés pour se permettre de lui dire tout ce qui lui passait par la tête. Elle riait, à présent, face à sa légère ignorance quant à l'histoire de Bowen. C'était une honte, pour elle, de tenir une boutique de surf sans même connaître les étoiles mondaines de la ville. Ceux qui avaient grandi ici et qui avaient commencé par affronter les vagues australiennes avant de se défier à celles du monde entier. Alors, je ne serais par trop dépaysée, j'en connais un, prétentieux, moi aussi. Elle riait encore plus, narguant l'homme comme une gamine. Elle lui fit un clin d'oeil avant d'enchaîner. Je compte sur toi pour m'instruire un peu plus sur la ville, par le fait même. Ajouta-t-elle aux paroles de Terrence, voulant lui présenter le sportif qu'elle ne connaissait pas. Autant elle aimait le sport, autant les athlètes ne l'impressionnaient pas tellement. Elle reconnaissait leur talent, mais elle n'était pas le genre de fille à jouer les groupies devant les surfeurs un peu trop bronzés à son gout ou à faire des manières pour attirer leurs regards. La prétention, elle n'aimait pas cela et malheureusement ces athlètes en avaient à en revendre. C'est comme s'ils étaient tombés dans le chaudron dès leur naissance. Voilà pourquoi elle préférait de loin tenir sa petite boutique sur la plage plutôt que fréquenter ce monde de célèbre. La conversation prit un autre angle alors qu'ils engendrèrent sur le point de vue de Terrence. Ils discutaient à présent de son propre passé en tant que surfeurs. Violet senti tout de suite le malaise. Sa jambe, ce membre qui torturait Terrence, avait causé en quelque sorte cette grande tristesse issue de la conversation. Il semblait la mépriser, cette foutue jambe, et détester tout ce qu'elle lui faisait subir. Violet, elle, l'appréciait. Elle le rendait spécial, unique comme personne, avec sa façon de se dandiner et l'histoire qui lui était rattachée. Elle comprenait la rage de l'homme, elle aussi en aurait probablement si elle avait presque perdu l'usage complet d'un membre, mais pour elle ce défaut physique était si moindre. Elle n'en faisait pas un plat. C'était Terrence, il était comme ça, un point c'est tout. Elle le trouvait charmant, avec ou sans sa jambe défaillante. L'homme regardait au loin, ses yeux rivés sur l'horizon comme si la regarder elle lui ferait trop mal. Violet s'en voulait d'avoir ramener sur le sujet sa blessure, sans même le vouloir. Elle l'avait blessé, encore une fois, alors qu'elle ne le souhaitait pas. Sa main se posa sur la cuisse du brun, tendant d'apaiser ses maux. Elle décida d'opter pour l'humour. Pour l'équilibre, on peut toujours se pratiquer sur un paddle board. On peut même en faire en duo! Je suis prête à prendre le risque de me mouiller un peu, juste pour toi. Elle caressa sa cuisse spontanément, la reprise naturelle de leur proximité revenant à la surface. Elle poursuivit sur une note plus sérieuse. Et si j'en faisais avec toi, au cas où tu tombes, on pourrait essayer encore une fois ? Elle le questionna, trouvant la situation injuste pour lui. Lui qui vivait pour cela ne pouvant plus en faire, tel un cordonnier mal chaussé.
|
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Mar 5 Juin 2018 - 15:29 | |
| S’il y avait bien une chose dont il se moquait, c’était son apparence. Terrence ne faisait pas attention à la façon dont il s’habillait ni dans quel état était sa tignasse le matin. C’était simple de vivre à Bowen, un short de bain et il était habillé, un t-shirt quand il commençait à faire froid et un jean pour les soirées fraîches, c’était tout. Parfois une chemise légère, pour les occasions. Des tongs ou bien des espadrilles, il aimait ces chaussures françaises qui s’exportaient bien ici depuis quelques années, elle collaient parfaitement avec l’esprit plage de la ville. Des lunettes de soleil pour protéger ses yeux bleus et c’était suffisant. Il ne faisait que très rarement du shopping, ça l’ennuyait terriblement et puis les seul articles qui le préoccupait réellement c’était ceux en rapport avec le surf et pour ça il avait les meilleurs fournisseurs pour sa boutique alors pas besoin d’aller en ville. Il n’était pas vraiment négligé mais il ne faisait clairement pas attention à la mode, c’était une certitude. Enfin ça allait parfaitement avec le personnage simple et nonchalant qu’il était en toute circonstance. Et puis ses cheveux, ces fameux cheveux, qu’il tenait en héritage familial, une tignasse fournie et facile à coiffer, qu’il aimait garder plutôt longue, surtout parce qu’il ne prenait pas le temps d’aller chez le coiffeur, il les envoyait en arrière, c’était l’habitude qu’il avait pris, plus jeune lorsqu’il passait son temps dans l’eau. Il les avait eu courts, très courts, durant ses années de service, mais il gardait un mauvais souvenir de cette coupe qui ne lui ressemblait pas, alors il ne coupait plus jamais trop. Et visiblement tout cet ensemble suffisait à Violet, ce qui faisait son affaire, au barbu alors qu’elle lui faisait les yeux doux. La proposition de Terrence était sortie de nulle part et totalement inattendue, même pour lui. Qui aurait cru qu’un jour il lui dirait ce genre de choses. Comme quoi tout le monde pouvait changer. En vérité il était quelqu’un d’assez facile et arrangeant avec les personnes qu’il appréciait et l’idée n’était surtout pas de profiter de l’absence de l’américaine pour saccager sa boutique. Durant cette semaine de compétition il ne serait de toute façon pas souvent à son magasin, sa passion avant tout, il fermerait boutique sans culpabiliser pour venir assister au tournoi. Et ça ne le dérangerait pas d’assurer l’intendance pour Violet si cela pouvait lui donner l’occasion de s’adonner à ce qui était sa passion à elle aussi. Elle déclina son offre, une nouvelle fois et il comprenait qu’il ne fallait pas insister davantage. Je passerai oui. Il ponctua par un sourire en coin et la conversation continua sur le prodige local. Terrence leva les yeux au ciel dans une expression faussement choquée. Il n’était pas prétentieux, même s’il avait prétendu l’être en sa présence durant des années. Il savait ce qu’il valait et il ne s’en cachait pas, il se savait doué dans son domaine mais son but n’était pas d’en faire la parade ou d’écraser les autres. Il avait simplement voulu faire peur à sa concurrente à l’époque, si seulement ça avait pu marcher… Mais elle était bien trop têtue pour ça. Le prétentieux que je suis se fera un plaisir de combler tes lacunes. Dans tout un tas d’autres domaines Terrence était tout aussi mauvais que Violet, il ignorait beaucoup de choses sur l’histoire de sa ville, seul lui importait son sport, le reste il s’en moquait. Sa jambe, son handicap, c’était une honte pour Terrence que de se monter diminué aux yeux des autres, surtout à ceux d’une femme telle que Violet. Il avait l’impression de passer pour un infirme, un minable. Elle était la preuve de toutes ses erreurs passées et un frein à beaucoup de choses pour lui. Il ne se trouvait pas beau, avec sa démarche boiteuse et ses cicatrices qui se voyaient quand on regardait bien. Il n’aimait pas que les regards se posent sur lui, il se sentait rabaissé. Pourtant il vivait avec, tous les jours, il n’avait pas totalement renoncé à son rêve, il le vivait différemment. Ce blessure le rendait parfois dur envers lui-même et envers les autres, irritable lorsqu’elle lui faisait trop mal, mauvais quand on lui en parlait. Il s’agaçait facilement lorsque le sujet était abordé, comme s’il estimait qu’il devait rester tabou. Et ce soir il se contenait, face à Violet qui se montrait simplement curieuse et prévenante. Mais il n’avait pas besoin de cette bienveillance, il n’aimait pas ça, il ne voulait pourtant pas la froisser, pas une nouvelle fois, pas pour un sujet si stupide qui lui gâchait déjà trop la vie. Il la laissa le caresser même s’il s’était crisper un soupçon sous ses assauts. Cette proximité le dérangeait et lui plaisait en même temps, il ne voulait pas qu’elle le voit comme un estropié et que ces caresses ne soient que de la pitié. Mais il appréciait sa douceur et la patience dont elle faisait preuve avec lui. On verra. Mais ne place pas trop d’espoirs dans cette idée, elle ne me plait pas plus que ça. J’ai déjà essayé de bien des façons et aucune n’a fonctionné. Et j’en ai marre, je n’en peux plus, des échecs et de l’humiliation qui va avec. Alors un jour, peut-être, mais c’est moi qui en déciderai et c’est moi qui viendrai vers toi. Il avait été ferme, sans hausser le ton, juste pour lui faire comprendre qu’il ne voulait plus en parler et qu’elle devait lui laisser le temps, le sujet était clos pour ce soir. Il ne voulait pas la blesser, mais ses paroles à elle lui faisait trop de mal, même si elles étaient douces et il fallait que cela cesse, sinon il finirait par s’emporter. Terrence avait cette capacité à imposer le respecte et le silence qui lui était dû, de sa voix puissante et d’un ton tranchant, capable d’arrêter toute personne trop entêtée, même Violet. Il attrapa sa main et la serra dans la sienne. Restant silencieux un instant, il termina son plat et se leva. Rentrant dans sa carvane il se dirigea vers son ordinateur et lança une playlist de musique un peu jazzy, calme, pour apaiser les tensions. Il retourna vers Violet et s’alluma une nouvelle cigarette. Je ne peux plus monter sur une planche mais je suis capable de danser. On est samedi soir, Violet. Et je t’ai empêché de t’amuser avec tes amis… Il lui tendit la main. Tu danses avec moi ? Ils avaient tout son petit carré de pelouse comme piste pour tournoyer et personne pour les déranger. L'australien avait peut-être, inconsciemment, le besoin de prouver à la blonde qu'il pouvait être un homme galant et pas un simple infirme aigri. La nuit était douce, propice aux rapprochements et Terrence était d’humeur presque romantique. Presque.
Dernière édition par Terrence Kelly le Mar 5 Juin 2018 - 17:30, édité 1 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Mar 5 Juin 2018 - 16:40 | |
| À New York, Violet n'avait pas eu l'occasion de pratiquer le surf. Elle ne devait pas sa passion à sa ville natale, à un héritage d'origines ou à un passage familial. Dans sa famille, personne n'était réellement de grands sportifs. Son père et sa mère oeuvraient dans le domaine des arts et sa soeur, elle, rêvait d'accomplir de grandes choses pour des compagnies de mode américaines. Ils étaient tous à leur place, dans la big apple, là où les âmes artistiques se fondaient à merveille. Bien que Violet ait un côté artistique marqué par son amour de la guitare, sa passion pour un sport qui lui était inconnu était plus grande. Elle achetait le surfer au petit kiosque de journaux au coin de la 6ème avenue et elle le lisait dans le métro en rêvant au jour où les vagues seraient à elle. Il va sans dire que lorsqu'elle décida de quitter finalement la ville, de façon définitive, elle se devait de faire un arrêt dans un pays qui lui permettrait d'apprendre ce qu'elle avait toujours voulu faire. Elle s'y était mise, sur les vagues hawaïennes et rapidement sa passion avait grandi. Mais, elle ne connaissait pas toute la culture environnante de ce sport. Les athlètes, les sponsors, les marques à éviter, les évènements à ne pas manquer. Avec le temps, elle avait agrandi ses connaissances, elle était même devenue assez douée, mais il lui manquait encore plusieurs détails importants. Jamais elle ne s'était improvisée professionnelle, Violet savait qu'elle avait commencé sa carrière de surfeuse beaucoup trop tard. Ces athlètes commençaient à flotter dès l'âge des couches, ce qui les rendait experts dans le domaine bien avant leur majorité. De toute façon, la carrière professionnelle ne l'avait jamais intéressée, préférant de loin garder ce sport comme une passion et non un boulot qu'elle était obligée de faire. De cette façon elle gardait le contrôle de sa vie sans perdre sa passion, les journées où elle ne se sentait pas bien, où elle n'avait pas envie de mettre les pieds à l'eau, elle n'y était pas forcée. Mais, elle aimait se lancer des défis et, bien trop spontanément elle l'avait partagé avec l'Australien qui s'enquit de lui proposer un arrangement. Violet le trouvait exceptionnel, lui qui l'avait pourtant toujours méprisé, elle et sa boutique. Terrence était prêt à prendre le relai, histoire de lui laisser vivre sa passion, alors que lui-même ne pouvait plus se tenir debout sur une planche. C'était une injustice et Violet ne voulait pas attirer l'attention sur elle dans un moment comme celui-ci. Elle n'était pas prête pour ce genre de compétition, amateur ou pas. Le cas de Terrence, lui, était plus complexe. Il aimait tant de sport, ça se voyait dans ses yeux qui brillaient lorsqu'il en parlait. Violet l'avait même déjà entendu conseiller les surfeurs, leur donner des trucs pour les aider à performer encore mieux, il avait ça dans le sang. Mais, malheureusement, il ne pouvait plus jouir de sa passion comme il le voulait et cela brisait le coeur de l'Américaine qui se sentait comme une voleuse à ses côtés. Elle comprenait maintenant pourquoi il l'a détestait depuis des années, elle débarquée de nulle part avec ses belles ambitions pour un sport qui n'était pas le sien alors que, lui, il ne pouvait plus le pratiquer. La main de Violet, posée sur la cuisse de l'homme, faisait des mouvements doux, des caresses subtiles, essayant d'apaiser par sa présence les maux de son coeur. Elle n'y arrivait pas, elle le sentait se crisper comme s'il se concentrait pour éviter de s'emporter. Le sujet était délicat, trop pour lui, et il ne manquait pas de lui dire avec son ton ferme qui saisissait. Elle se sentit mal, comme une enfant qui avait fait une bêtise, de lui avoir parlé de sa jambe et de ce qu'elle lui empêchait de faire. La jeune femme n'y pouvait rien, sa situation lui suscitait tant de questionnements. Violet hocha la tête, acquiesçant les paroles du barbu. Elle lui avait ouvert la porte, maintenant c'était à lui de venir vers elle lorsque le temps s'y porterait. Il attrapa sa main, probablement fatigué par les caresses qui reposaient sur le membre qui lui rappelait sa souffrance. Violet se préparait à ranger sa main près d'elle, mais à sa surprise Terrence la serra dans la sienne, la gardant un instant en captivité. Je comprend mieux pourquoi tu me détestes tant. Le sujet était clos, pourtant une dernière parole brûlait les lèvres de la blonde, reprenant son naturel besoin de parler en permanence. Elle était douce, mais une pointe de tristesse s'était glissée dans sa déclaration. Tout était si clair maintenant. Ils terminèrent chacun leurs plats, puis Terrence s'éclipsa à l'intérieur laissant Violet seule à elle-même pour quelques instants. Elle regardait la mer, celle qui l'obsédait et qui causait du tort à celui pour qui ses sentiments grandissaient trop dangereusement. Il s'était montré si ouvert, malgré son éternelle retenue, un Terrence qu'elle n'avait jamais connu. Violet s'en voulait, elle aurait aimé apaiser ses souffrances, mais elle y était incapable. Non pas parce qu'elle le trouvait infirme, bien au contraire, mais plutôt parce qu'elle voyait à quel point cette douleur psychologique pesait dans sa vie. Elle était probablement même la cause de bien de ses réactions. Concernant sa condition physique, elle n'était en loin repoussante. Violet ne lui faisait pas de pitié. En effet, elle ne s'était pas gênée pour lui faire subir des atrocités dans leur passé de haine, handicape ou non. Elle ne s'était jamais arrêtée à sa jambe qui était le dernier de ses soucis, à elle. Au-delà de sa démarche un peu boiteuse qu'elle trouvait charmante, Terrence était un homme qui méritait d'être connu en laissant de côté sa condition. Et c'était ce qu'il était pour elle, un homme à part entière. Un homme pour qui ses sentiments étaient bien trop forts. Une musique douce, sans paroles, retentit de l'intérieur de la caravane. Terrence en sortit, rejoignant la blonde près des chaises. Elle s'était levée, faisant les quatre-cents pas. Sa main était tendue vers la commerçante, l'invitant à danser. La main de Violet, qui était posée dans ses cheveux, retomba d'un coup le long de son corps, s'accompagnant d'un large sourire. Tu ne m'as pas empêché de m'amuser, arrête tes bêtises. Lui dit-elle en attrapant sa main, des étoiles dans les yeux. Elle était pied nu, mais elle s'en fichait, elle avait tout de même attrapé sa main. Dans la pelouse, ils se mirent à danser sur le rythme doux de la musique, les étoiles les surplombaient. La scène se voulait romantique, contrairement à ce que Terrence lui avait promis. Il la faisait tourner, d'une main, alors que l'autre servait à tenir sa cigarette. La musique changea, laissant place à une mélodie encore plus douce, Violet se logea contre son torse, en silence, remuant dans sa tête toutes les découvertes qu'elle faisait à son sujet. Elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il la détestait depuis si longtemps en raison de sa passion et elle se demandait s'il serait en mesure de passer par dessus pour elle ou si sa souffrance serait vainqueur. La main de l'Américaine se glissa dans son dos, un endroit qu'elle connaissait par coeur, lui rappelant alors leurs premières caresses. Cette fois, pourtant, elle n'était pas pressée. Sa main était déposée inoffensivement dans le creux de son dos, prenant l'appui sans arrières pensés. Elle était bien trop préoccupée, perdue dans sa tête. Ils étaient demeurés de longues minutes collés l'un à l'autre, Violet n'avait même pas remarqué qu'il avait terminé sa cigarette et que ses deux mains entouraient maintenant la blonde. La musique changea encore, pour laisser place à quelque chose de plus rythmé. Elle leva les yeux vers lui, toute la tendresse pouvait s'y lire. Et elle craqua, plus encore, sentant qu'elle allait finir par se blesser à force de le côtoyer. Elle était définitivement en train de tomber amoureuse de lui, il n'y avait plus de doutes.
|
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence Mer 6 Juin 2018 - 0:15 | |
| Les raisons pour lesquelles Terrence avait été si dur avec Violet durant toutes ces années étaient nombreuses, autant que stupides. Il n’avait pas vu d’un bon œil l’arrivée de celle qui débarquait de son Amérique, conquérante, sur un terrain qui était le sien depuis toujours. Il était jaloux que ce soit si simple pour cette fille qui n’y connaissait rien, ou si peu, de s’implanter avec sa boutique et que ça fonctionne alors que lui n’arrivait pas à mener son projet à bien au départ. Il avait rêvé d’ouvrir son commerce tellement longtemps mais ses affaires avec la justice rendaient son rêve inaccessible. Il avait fallu qu’il fasse un pacte avec le diable pour pouvoir enfin le réaliser. Alors qu’elle, elle se pavanait sur le rivage, la mine haute et poitrine en avant, belle et fière de sa réussite, le narguant au passage, lui mettant des bâtons dans les roues. Terrence qui en bavait depuis si longtemps n’avait pas aimé cette attitude. Pourtant il ne la connaissait pas, il ne savait rien d’elle, de son passé et des épreuves qu’elle avait aussi traversé, il avait simplement réagit comme un gamin trop fier pour discuter, trop déçu de devoir partager sa part de gâteau. Et puis dire qu’il ne l’aimait pas c’était trop fort, il s’était juste donné une image de méchant pour ne pas flancher devant elle, il avait trop d’amour-propre pour faire un premier pas vers elle. S’il n’y avait pas eu cette nuit de tempête ils en seraient encore au même point, ça ne faisait aucun doute. Alors qu’en fait, preuve en était qu’ils pouvaient s’apprécier, voir même que leurs querelles de voisinage cachaient quelque chose de bien plus profond, d’inavoué, d’inavouable pour ces deux-là qui étaient si entêtés. Comment, en temps normal, s’avouer qu’ils étaient attirés l’un par l’autre alors qu’ils avaient passé le plus clair de leur temps à se hurler dessus sans raison valable... Ce soir les disputes faisaient partie du passé elles étaient oubliées, effacées et laissaient place à ces sentiments qui grandissaient à vue d’oeil. Terrence était méconnaissable, pour Violet, il se montrait charmant et entreprenant, il lui montrait son vrai visage, celui qu’on découvrait après avoir passé ce mur qu’il mettait entre lui et le monde. Il restait pourtant lui-même, incapable de trop se donner, toujours aussi têtu sur certains sujets, comme sa jambe, il gardait ses failles et ses faiblesses, celles-là ne changeraient pas, elles le définissaient totalement, elles et son mauvais caractère. Mais la belle américaine savait l'apprivoiser, lui l’animal sauvage et effrayé. Elle faisait preuve de patience avec lui, maintenant qu’il s’était livré à elle. Je ne te déteste pas. Je ne t’ai jamais détesté. C’était une nouvelle confession. Il ne lui en voulait surtout pas d’avoir cette même passion que lui, après tout il côtoyait tout un tas de surfeurs avec qui il s’entendait très bien, ils partageaient ensemble l’amour de ce sport et Terrence pouvait en quelque sorte vivre son rêve à travers le leur. Il n’était pas envieux, parfois son cœur se pinçait mais il ne voulait pas leur voler leur place ni cracher sur leur réussite ou le simple fait qu’ils pouvaient, eux, affronter les vagues et prendre du plaisir dans l’eau. Il détestait sa jambe et sa condition, c’était un fait, mais elles résultaient de ses erreurs à lui, personne ne l’avait forcé à aller en Irak et à faire ce qu’il avait fait. La seule personne qu’il pouvait tenir pour responsable était six pieds sous terre, l’affaire était close. D’ailleurs Violet ne connaissait pas toute l’histoire, elle ne savait que ce qu’il avait bien voulu lui dire et peut-être que le jour où elle l’apprendrait ce serait elle qui le détesterait. Elle ignorait aussi tout de son commerce parallèle et ça il ne fallait pas qu’elle vienne à le savoir, même s’il ne doutait pas qu’elle était au moins au courant des rumeurs, comme tout le monde. Mais elle avait eu la délicatesse de ne jamais lui en parler, même du temps où ils se chamaillaient, elle aurait très bien pu l’attaquer sur ce terrain là mais elle ne l’avait jamais fait. En attendant il ne la détestait pas, loin de là, et il était finalement plutôt heureux de pouvoir partager son amour du surf avec quelqu’un d’autre que ses amis habituels. Surtout quand on savait qu’en plus des vagues ils avaient encore tant de choses à échanger et à découvrir. Terrence aimait danser, il ne le faisait pas souvent, ne fréquentant pas les boites de nuit ou autre bar dansants, il aimait danser en couple, c’était tout autre chose et il ne l’expliquait pas, peut-être était-il simplement né à la mauvaise époque, il se serait bien vu dans les années 50/60, aller au dancing de temps en temps. Mais il n’avouerait jamais une chose pareille, il en avait presque honte. Il invitait néanmoins Violet à l’accompagner, sur une musique douce et entraînante. Sa cigarette dans une main, celle de la belle dans l’autre, il sourit à la nuit. Sans moi tu serais à ton dixième shooter de vodka et tu danserais sur les tables, j’ai la vision de toi dans un état peu glorieux ! Non pas qu’il l’imagine faire des excès, mais l’idée était plutôt amusante. Elle était pourtant à mille lieux de ça, pieds nues dans le jardin de l’australien, à danser un slow contre lui. Durant de longues minutes ils laissèrent la musique les guider et le silence les entourer. Il était réconfortant et bienfaiteur, Terrence l’aimait, le silence, il savait qu’il était précieux et il le respectait. Les musiques s’enchaînaient, tantôt lentes, tantôt plus rythmées mais Terrence et Violet restaient l’un contre l’autre, lui écoutait les accords, elle… il ne savait pas bien, le fait qu’elle soit si calme ne présageait rien de bon. Au bout d’un moment elle releva la tête vers lui et Kelly lui sourit doucement. Il aimait ce qu’il lisait dans ses yeux et se pencha alors pour l’embrasser doucement. Il voyait bien que quelque chose la tracassait mais il n’était pas certain d’avoir envie de savoir quoi, alors si elle voulait lui dire elle pouvait le faire, mais lui préférait goûter à ses lèvres et la serrer un peu plus contre lui.
|
| | | Contenu sponsorisé | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart part II + Violence | |
| |
| | | | Give me shelter, or show me heart part II + Violence | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|