(althox) tell the world i'm coming home

Malgré les paroles rassurantes d'Althea, tu ne peux t'empêcher de t'en vouloir. Tu t'en veux de n'avoir rien vu, rien su, alors que ta petite-soeur avait tant besoin de toi. Tu aurais dû voir que quelque chose n'allait pas lors de vos échanges via Skype malgré la distance. Tu la connais bien, Althea a ce don de cacher ses sentiments, comme toi, mais quand même. Tu n'es pas son grand-frère pour rien. « Moi j'm'en veux. » Réponds-tu simplement. Pas pour qu'on s'apitoie sur ton sort, non. Simplement pour que ta petite-soeur sache que tu ne te pardonneras pas ce manquement de si tôt. Depuis votre enfance, tu t'es promis de toujours veiller sur elle et tu as failli à ton devoir. Et ça, tu as beaucoup de mal à l'accepter. « Oh Al'... » Dis-tu en entendant ses paroles qui te brisent le coeur. Tu ne veux pas qu'elle se sente comme ça, pas alors qu'elle n'a rien fait de mal. Mais tu ne peux rien faire d'autres que d'être présent pour elle aujourd'hui. Tu ne seras sans doute pas capable de lui ôter cette image de la tête. Seul le temps y parviendra. Du moins tu l'espères. « Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ? » Demandes-tu avec un sentiment d'impuissance immense que tu détestes. Lorsque ta petite-soeur t'explique qu'elle n'a pas d'endroit où dormir pour l'instant, il est évident que tu es prêt à l'accueillir. Aelya sera certainement d'accord et si ce n'est pas le cas, tant pis. Tu ne lui laisses pas vraiment le choix. « Ma coloc' est plutôt cool. Je suis sûr qu'elle ne sera pas contre. Tu peux rester ici autant de temps que tu veux, je prendrai le canapé. » Dis-tu avec un léger sourire aux lèvres. Tu ne laisses pas le choix à Althea parce qu'il est hors de question qu'elle aille dans un hôtel ou tu ne sais où. Sa place est ici, auprès de sa famille. Tu la serres dans tes bras, espérant que ce moment pourra la réconforter, du moins un peu. Et lui faire oublier, le temps de quelques instants, ce cauchemar qu'elle a vécu à Londres.

Retrouver son frère, c'est un peu comme recevoir un bonne bouffée d'air frais. Enfin, c'est surtout comme ça que tu le voyais. Malgré tout, tu avais avoué, tu avais dis à Maddox ce qui te chagrinait et la vraie raison de ton départ précipité de Londres. C'était dur à avouer, le dire tout haut montrait que c'était vraiment réel, que cette galère t'était arrivé et qu'il n'y avait pas de marche arrière. « Arrête, Mad, t'as pas à t'en vouloir, j't'en prie » répondis-tu simplement à ton frère. Les larmes sur tes joues avaient séchées d'elles-même, laissant un trace indélébile sur ton visage. Tu ne voulais pas qu'on parle de toi, tu n'aimais pas. Enfin, pas dans ces conditions. L'horreur, il fallait l'oublier avant tout. Même si tu avais toujours ce sentiment de saleté, présent sur toi, comme si c'était impossible de l'enlever. Tous les jours, tu te demandais pourquoi toi, pourquoi on t'avait fait ça. Mais il n'y avait pas de réponse à ta question. Ton travail, tu savais qu'il pouvait engendrer ce genre de chose. Mais jamais tu ne t'étais dis que ça tomberait sur toi, la fille sans histoire des quartiers londoniens. « Oublions-ça, veux-tu ? J'veux pas m'éterniser sur le sujet » dis-tu à ton frère en essuyant ton visage d'un coup de main peu délicat. Il allait s'en vouloir, tu le savais, même si le sujet était clôt. Tu n'avais pas d'endroit où vivre, à Bowen, mais tu savais pertinemment que ton frère t'aiderait quoi qu'il arrive. « Tu peux être le meilleur grand frère de la terre, celui qui m'a manqué énormément » avouas-tu à Maddox en baissant le regard vers le sol. Il représentait beaucoup pour toi, et son absence t'avait beaucoup marquée, écorchée même. Mais il avait le droit de vivre sa vie pleinement, comme il l'entendait, après tout. « Je... c'est gentil. Juste le temps que je trouve un appartement, ou une colocation ou un toit simplement, je ne veux pas vous déranger » répondis-tu lorsque ton frère te proposa de vivre chez lui quelques temps. Mais comme tu le disais, tu ne voulais pas déranger et débarquer comme une fleur et semer le bazar dans la vie de ton grand frère.

Peu importe qu'Althea ne veuille pas que tu te sentes coupable, c'est plus fort que toi. C'est un sentiment qui t'habitera toujours parce que tu as toujours veillé sur ta petite-soeur comme un père. Mais tu décides de l'enfuir en toi pour l'instant afin de ne pas inquiéter davantage la jeune femme. Et lorsqu'elle te demande d'oublier ça parce qu'elle ne désire pas en parler plus, tu hoches légèrement la tête. L'oublier, non mais tu es capable de mettre ce sujet de côté pour éviter de faire souffrir ta petite-soeur. Tu vois bien que c'est un sujet difficile pour elle et le contraire aurait été étonnant. « D'accord mais n'oublie pas que si tu désires en parler, j'suis là. Tu pourras toujours tout me dire. » Réponds-tu simplement avant de la prendre dans tes bras une dernière fois pour clôturer le sujet. Une fois votre étreinte terminée, tu lui demandes ce que tu peux faire pour l'aider et la réponse d'Althea fait revenir ton sourire, du moins, un petit peu. « Promis. J'suis vraiment heureux que tu sois ici, avec moi. » Dis-tu avec un sourire sincère. La présence de ta petite-soeur ne fait que renforcer ce sentiment de bien-être que tu ressens à Bowen. Ta vie est ici à présent et tu sais que c'est là qu'est ta place. Tu sais que c'est ici que tu pourras réellement t'épanouir. « J'ai une bonne amie ici, Rosa. J'crois qu'elle cherche une coloc' faudra que je te la présente. Mais évidemment tu restes tout le temps que tu voudras chez moi. » Rosa est une de tes plus proches amies à Bowen si pas la plus proche. Tu es persuadée qu'elle et Althea s'entendront bien et si ça te permet de les voir plus souvent l'une comme l'autre c'est un plus. Tu te lèves finalement du canapé maintenant que le moment douloureux des retrouvailles est passé. « Tu veux qu'on commande quelque chose à manger ? » Demandes-tu.

HJ:

Ce sentiment d'insécurité s'envolait très vite lorsque tu étais auprès de ton grand frère. Celui qui t'avait vu grandir. Mais qu'il n'ait pas été là le jour de ton incident personnel, tu ne lui en voulais pas le moins du monde. Il vivait pour lui, il vivait son rêve. Tellement souvent, il avait été là pour toi, alors maintenant, tu ne pouvais que lui pardonner, et ne pas t'éterniser sur le sujet. Il insista juste sur le fait que tu pourrais toujours en parler avec lui, qu'il serait toujours une oreille pour écouter tes problèmes. « Merci, Maddox, j'y manquerais pas » répondis-tu en lanças un sourire malgré cet air triste sur ton visage. Lorsqu'il te prit dans ses bras, tu serras un peu plus son étreinte et tu collais ta tête contre son torse. Là tu étais bien, là tu te sentais en sécurité. Tu avais bien fais de prendre ce billet d'avion sur un coup de tête, d'avoir eu le courage de quitter Londres pour rejoindre ton frère à des milliers de kilomètres de chez toi. De son côté, il était aussi heureux que tu l'es rejoint dans son nouveau chez-lui. Et tu voulais tout faire pour découvrir où vivait ton frère, où évoluait-il depuis ces années. Ton frère te proposa de rester avec lui, dans la maison qu'il habitait mais tu ne voulais pas être un poids pour lui, ni t'imposer de trop dans sa nouvelle vie. Alors tu lui dis que tu avais juste besoin d'un toit le temps de trouver un nouveau job et une colocation, histoire de payer moins cher de loyer et de rencontrer de nouvelles personnes. « Avec plaisir ! » répondis-tu lorsque ton frère te proposa de rencontrer une de ses amies qui cherchait quelqu'un pour habiter avec elle. Si c'était une bonne amie du brun, tu t'entendrais surement très bien avec elle, et tu avais hâte de rencontrer de nouvelles têtes dans cette ville. Maddox se leva du canapé et te proposa de commander à manger. « Je ne dirais pas non à une pizza, tu me connais » avouas-tu à ton frère avec un léger sourire.

FIN DU SUJET