| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Ven 6 Juil 2018 - 22:17 | |
| Il part. Lui à pieds, Isaak en taxi. Les choses n'ont pas changé. Pas toutes du moins. Il sera toujours un cran en dessous. Le pauvre autrefois amoureux du riche, du PDG au dessus du peuple alors que lui vivait en dessous. Des opposés. Peut-être pour cela qu'il n'avait jamais essayé de le rappeler, de lui accorder une place dans sa vie. Lorsqu'on y pense, à quoi bon ? Il aurait eu honte. Accepter la pauvreté de l'homme qu'on aime en plus de sa sexualité. Peut-être que si Chad avait été un homme avec de l'argent et une place dans la société ... alors oui, peut-être que les choses auraient été moins difficiles. Moins douloureuses surtout. Il inspire, s'avance, Jack contre lui jusqu'à ce que son prénom traverse la nuit. Son corps se fige. Est-ce qu'il doit céder et se retourner ? Est-ce qu'ils font pitié à ce point ? Epuisé, Chad revient sur ses pas. Les rues ne sont pas sûres non, encore moins avec la fatigue. Les cons du coin comprendront qu'il va mal et n'hésiteront pas à s'attaquer à eux. Encore une fois, il pense à son fils et hausse les épaules. D'accord, pourquoi pas. Après tout ce n'est qu'un trajet en voiture. Ça n'engage à rien un trajet en voiture, ils l'ont déjà vu par le passé. Les bagnoles ça ne leur réussit pas.
Il ne dit rien, docile, s'enfonce à l'arrière du taxi alors que Jack ronchonne, lui laissant croire qu'il va à nouveau pleurer. Chad sent l'anxiété le prendre à la gorge mais le petit se calme aussitôt, s'endort à nouveau tandis que son dos profite du confort du siège. Sa voix grave donne l'adresse au conducteur. C'est idiot mais même après tout ce temps, le colosse ressent de la honte lorsque qu'il prononce Brownsville, le quartier le plus pauvre mais aussi le plus dangereux de brooklyn, un entassement d'HLM et de vies aussi foutues que la sienne. Là-bas, quand tu as 25 ans, si tu n'es ni mort, ni en taule, tu traînes dans les gangs parce que la société ne veut pas de ces ratés là, sans diplômes, sans avenir. Chad et Irène ont l'habitude des cambriolages réguliers. La porte de leur appartement est recouverte de serrures pour être certain qu'au moins une de saute pas. Ils vivent dans un bunker depuis que Jack est venu au monde. Sa mère passe le plus clair de son temps stressé à l'idée de ne pas avoir entassé suffisamment d'argent lorsqu'il sera adolescent. Tous deux sont soucieux de lui offrir une vie convenable mais aussi une éducation qui lui permettra de ne pas terminer comme tous ces adolescents complètement ruinés par leur quotidien.
Il s'autorise enfin à relâcher un peu de sa vigilance et plante son regard sur la route alors que la voiture quitte le parking. Derrière eux, les urgences s'éloignent en silence, gardant avec elles ce chaos constant et la misère de toute une ville. Chad n'essaie pas de briser le silence. Il se souvient avoir essayé à plusieurs reprises. A chaque fois, le colosse s'était heurté à un mur. Aujourd'hui, son coeur est devenu une brique, il ne se laissera plus humilier comme à cette saint valentin qui le berce d'une rancœur palpable. Sur ce trottoir, Isaak a détruit un lien qu'il pense irréparable. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Ven 6 Juil 2018 - 23:03 | |
| Une fois la portière refermée derrière toi, ton corps se tourne instinctivement vers la fenêtre pour regarder le ciel. Mauvais réflexe jamais vraiment vaincu que d'essayer d’apercevoir les étoiles. Elles ne sont pas là ce soir, à croire qu'il ne reste même plus ça de vous ... Chad donne son adresse au conducteur, tu te crispes instantanément avant de sauver les apparences en feintant de t'étirer. Brownsville. Il ne peut tout de même pas vivre dans ce coupe gorge ! Que sont devenues les caravanes ? Tu l'imaginais dans sa famille, heureux avec sa femme - peut-être pas riche mais bien entouré - pas dans cette jungle urbaine où tu te demandes comment pourrait bien survivre un bébé. Merde, tu te mets à sa place et frisonnes sans mépris ni jugement. Il y a bien longtemps que tu n'es plus snobe à ce point.
La vie réelle t'a rattrapé, tu t'es fait tout petit, n'a plus jamais brillé, sans lui. Revendre tes parts de l'entreprise et bouder ta fortune était une conséquence logique de sa perte : tu n'avais plus envie de sourire. A quoi bon rester sous les feux de la rampes, à te faire emmerder par des trous du cul qui te fliquaient comme on espionne un adolescent en crise pour être certain qu'il ne fera plus de bêtises ? La bêtise, ça avait été de revenir vers ce monde de pourris qui t'avaient enfermé de force dans cette cure, te coupant de tout moyen de communication et repoussant à trop tard ton appel à Graham.
Parfois, tu te dis que, si tu avais su pénétrer le bureau du directeur le soir de ton arrivée, les choses auraient peut-être été différentes. Tu lui aurais expliqué que ton nouveau téléphone n'avait pas son numéro en mémoire, qu'il t'avait fallu retourner dans les Hamptons le week-end suivant pour récupérer tes données dans le fond de la piscine - du moins perdre une autre semaine à en sauver ce qu'il restait grâce aux experts du numérique de la Compagny. Tu aurais pu lui expliquer que, après la bombe de ton interview à la presse, tu avais été si harcelé du matin au soir que tu n'avais pas voulu prendre le risque qu'on t'entende l'appeler ; que tu n'avais pas voulu téléphoner en pleine nuit non plus pour ne pas lui attirer d'ennuis ; que tu étais convaincu que tout le monde l'entendrait se lever pour répondre et en déduirait que c'était toi. Le type que son père soupçonnait déjà de vouloir le leur prendre lors de ta première et unique visite au campement. Quelles conséquences pour lui ? Tu ne voulais l'imaginer harcelé par les siens.
A deux semaines prêt, peut-être qu'il aurait accepté de te dire qu'il t'aimait à l'autre bout du fil. Peut-être qu'il n'y aurait pas eu de mère pour porter l'enfant que lui-même porte entre ses bras. A deux semaines prêt, putain. Je prends un raccourcis, vous verrez, c'est à deux rues d'ici. Le chauffeur s'adresse à vous à travers le rétro viseur. Moi aussi j'habite à Brownsville. Ce sur quoi il ajoute un clin d'oeil compatissant. Solidarité d'honnêtes gens tentant de survivre dans ce bled aux allures de ghetto, probablement. Deux rues ... Une nausée te prend. Il ne te reste que deux rues pour changer le cours de ton existence.
Panique. Ton regard se pose sur Chad qui regarde à nouveau la route. Ton cœur sclérosé depuis des mois s'emballe soudainement, terrorisé à l'idée de mourir. C'est presque une question de survie quand tu te penches, agonisant, pour embrasser sa jugulaire avec la fébrilité d'un pécheur rampant pour son âme. Je t'aime. A peine un murmure, comme un aveu honteux d'être libéré de sa prison en cet instant, au dessus du front tout lisse de son fils endormi.
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| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Ven 6 Juil 2018 - 23:45 | |
| Plus les minutes défilent et plus Chad se sent cassé. Son coeur est en lambeaux alors qu'il tourne le visage vers le rétroviseur où le chauffeur lui fait la confidence d'habiter lui aussi à Brownsville ce à quoi le colosse répond un léger sourire avant de retourner à sa contemplation. Les lumières défilent alors que sur le chemin, il croise une pharmacie fermée qui ouvrira dans quelque heures. Avant d'aller au travail, il s'y rendra pour acheter les médicaments qui permettront à Jack d'aller mieux. Une nuit blanche pour une journée de travail qui l'attend. Il va être tellement fatigué ce soir, qu'il aura tout juste le temps de se nourrir et d'aller se coucher sans trouver la force de regarder un film dans les bras d'Irène ou de partager une conversation, l'entendre se plaindre des personnes âgées mais surtout de ses collègues ingrates, jalouses de la nouvelle venue. Le ronronnement du moteur l'apaise au même titre que Jack qui ne bouge plus d'un cil. Son bras le soutient encore, solide, l'arrière de son crâne posé contre son muscle crispé depuis des heures.
Chad ne le voit pas venir et sursaute lorsque les lèvres d'Isaak se posent sur lui. Je t'aime. Il se sent ébranlé et se retourne brutalement vers lui. C'est idiot mais il a d'abord un mouvement de recul, bête effrayée qui ne sait pas comment réagir. Le colosse est pris au piège, Jack dans les bras, une portière fermée pour le retenir. Il suffoque, incapable de prononcer le moindre mot. Chad se sent replonger dans le vide de son désespoir, la porte de son amour cloisonné s'ouvre et laisse place à un raz-de-marée qui emporte tout. Son coeur se crispe si durement qu'il ose un regard vers la route. Encore quelques mètres, trois feux rouges pour être libéré de son emprise destructrice.
Soudainement, il se fiche du conducteur et de ses oreilles qui traînent. Il a des choses à dire, les mêmes que celles sur le trottoir certainement, des vieux sentiments à faire taire pour pouvoir continuer sans se sentir partagé de toutes parts. Ses yeux sont froids, ce n'est pas parce qu'il est hostile mais parce qu'il se protège. Des deux, il a bien plus à perdre maintenant, la tendance s'est inversée. Et alors ? Il le regarde, froid, perturbée de ses lèvres qu'il sent encore sur sa peau. Est-ce que ça suffit ? Est-ce qu'il le lui a un jour prouvé ? Il entend des mots, ça oui, Isaak a toujours fait beaucoup de bruit, pris beaucoup de place mais il ne le voit pas, ne le ressent pas. Cet amour n'est pas tangible, il ne laisse rien pour se raccrocher, le regarde pendre dans le vide avec la certitude que Chad terminera par en mourir. Enfin, la voiture s'arrête et le colosse ouvre la porte. Sa main tremblante parvient tant bien que mal à détacher sa ceinture alors qu'il se sent sur le point de craquer. La stress, la fatigue, le retour d'Isaak mais surtout son je t'aime le troublent et le clouent sur place. Il le regarde une dernière fois. Dehors, l'immeuble l'attend, grand, défraîchi. Sur le perron se trouve des jeunes qui fument des clopes et toisent du regard le taxi. J'ai arrêté de t'espérer. Il l'a attendu, jusqu'au dernière moment. Même lorsque Jack est né, il s'imaginait encore pouvoir le présenter à Isaak mais rien n'est jamais venu. Pas un coup de fil, pas un retour en arrière. Juste un : c'est pas le moment de parler de ça. Ce ça qui quitte le taxi et ferme la porte, trop déboussolé pour penser à payer sa part alors qu'il est fauché. Il n'a rien su lui dire finalement. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Sam 7 Juil 2018 - 1:57 | |
| Son mouvement de recul te blesserait probablement si le contact de sa peau contre tes lèvres ne t'avait pas mis dans un état second. Ce même état que dans la voiture, il y a des siècles de ça, au retour des Hamptons, lorsqu'il y avait encore de la neige en souvenir de votre nuit d'amour et des choses à construire entre vous. Cette transe incontrôlable digne d'un assoiffé dans le désert, d'un noyé qui retrouve la surface et d'un puceau qui découvre l'amour. Hypnotisé par sa bouche, attiré comme un aimant, tu oublies le chauffeur qui te voit faire à travers le rétroviseur. Ton corps se rapproche, inexorablement, prêt à une seconde attaque, bien incapable de contenir la déferlante d'amour et de désir refoulés depuis trop longtemps. Tu t'apprêtes à kidnapper ses lèvres de force lorsqu'il te fige en pleine montée : Et alors ?
A croire que ça ne suffit pas. Que ton amour ne suffit pas. Goût amer, impression d'être à nouveau dans ces toilettes du nouvel an, les rôles inversés, le coeur en joue. Tu ne sais plus quoi dire ni quoi faire pour lui prouver que tu es sincère, que ce je t'aime macère derrière tes cordes vocales depuis des années, qu'il hante tes nuits depuis des mois et qu'il t'effraie autant qu'il semble l'ébranler. De toute façon, tu n'as pas le temps de réagir qu'il est déjà parti : encore une fois, le temps s'est joué de toi. Où sont passées les secondes ? Où sont passées les deux rues ? J'ai arrêté de t'espérer. La portière claque, le taxi repart ; tu restes figé, le corps toujours tendu vers ce qui est désormais une place vide. Dans ta poitrine, le tambour de ton coeur menace d'exploser. Tu vois ton monde se disloquer, tomber comme un château de cartes sur les ruines duquel jamais plus rien ne poussera. Tes fondations s'ébranlent, te donnent l'impression d'être en chute libre. Il est parti, c'est terminé. STOP ! Panique. Stop ! Arrêtez-vous. Arrêtez ! Tu balances une poignée de billets, ouvres la portière et sors du taxi alors qu'il n'a pas tout à fait fini de décélérer pour se garer sur la chaussée. Emporté par le véhicule, tu manques de trébucher mais tes jambes te portent comme dans un rêve ou plutôt un cauchemar. Tu ne ressens plus rien d'autre que l'urgence, la peur et le désespoir.
- Moi pas ! Tes mots résonnent dans la nuit tandis que tu le rattrapes et que Jack s'agite entre ses bras, perturbé par le bruit. Moi pas ... Plus bas, plus calme mais tout aussi torturé. Acculé, tu jettes un œil aux gamins qui fument sur le perron. Ce n'est pas par respect pour sa femme que te retiens de l'embrasser ; c'est par respect pour son image. Celle qu'il entretient peut-être, ici, pour être ce père modèle qui n'embrasse personne d'autre que la mère de son enfant et encore moins un homme. Laisse-moi monter. Supplique pleine de larmes, yeux qui papillonnent pour garder la face dans la lueur de l'aube. Tu fais un pas vers lui, te rapproches plus que la bienséance ne le permet mais ne le touches pas. Pas devant les rapaces avides d'en savoir plus. Pas comme ça ; pas comme lui contre le chêne. Une minute. Ta vie entre ses mains, ton coeur à ses pieds. S'il te plait.
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| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Sam 7 Juil 2018 - 2:29 | |
| Il tourne le dos au taxi, s'avance vers l'immeuble, persuadé que si Isaak ne tente rien c'est qu'ils seront alors bons pour la poubelle. Il ne reste plus que quelques mètres à Chad pour pouvoir s'écrouler dans sa chambre, verser quelques larmes si l'envie lui prend et reprendre le cours de sa vie en occultant ce moment passé aux côtés d'un amant perdu dans la bêtise de leurs sentiments. Au coeur de la nuit, dans l'odeur de clopes et de shit des mômes, le colosse se stoppe lorsque enfin, le moment tant espéré se déroule sous ses yeux. Ses pupilles plongent dans les siennes, perçoivent un désespoir qui n'est juste que le reflet du sien. Son coeur lui joue des tours, lui imagine une couleur spéciale, un sentiment de désespoir qui le boufferait jour après jour. Au final, ce n'est que sa vie à lui qu'il imagine dans celle d'Isaak pour se rassurer, être moins seul. Il demande de monter avec lui après un pas moi qui résonne dans sa tête. Son coeur flanche, il hésite à faire rentrer le virus dans son propre appartement par peur de l'imaginer chaque jour ensuite, de voir son fantôme dans son salon. Et puis surtout, son chez lui est un nid modeste qu'ils ont tenté de décorer un minimum pour cacher les fissures et tâches dans les murs, l'humidité dans les plafonds et sur les plaintes. Cette même humidité, certainement responsable des fièvre trop régulières de Jack dont les poumons sont encrassés. Un jour il saura lui payer meilleur lieu où grandir.
Chad s'avance de quelques pas, ouvre la lourde porte de l'immeuble en la tenant derrière lui pour laisser Isaak passer. C'est une acceptation silencieuse à sa demande alors qu'ils prennent les escaliers parce que l'ascenseur ne fonctionne plus depuis des années. Au bout de trois étages, les voilà qui pénètre enfin chez lui. Le blond allume la lumière du salon et se dirige dans un premier temps dans la chambre de bébé refaite dans la hâte lors du dernier mois de grossesse. Chad y a passé des heures, à monter des meubles, accrocher des tableaux, faire de son mieux pour faire de cet endroit un paradis au milieu d'un enfer évident. Ce n'est qu'une fois bébé tranquillement installé dans son berceau que le colosse revient sur ses pas. Il peine à s'imaginer la présence d'Isaak dans sa propre maison et ne peut que baisser les yeux, honteux d'avoir cédé, gêné de ne plus savoir comment lui parler, bête de lui montrer sa piètre vie.
Isaak ... Il reste à quelques mètres de lui, le regard toujours sur ses chaussures tandis qu'il rassemble ses forces pour être autre chose que cette loque humaine. Dans quelques heures, Irène rentrera du boulot et il s'imagine déjà devoir porter un masque, ne rien laisser paraître pour ne pas la briser comme cet homme le détruit depuis des années. Il lui est arrivé de ces jours de souffrir tellement qu'il en est venu à le regretter, regretter ce job, ce départ au mexique qui aurait évité tellement de choses, de malentendus insupportables. Je suis à ça de remettre en question toute ma vie pour toi. Son pouce et son index font le signe d'une petite distance alors qu'il redresse la tête pour le fixer. Il est à si peu de faire exploser son coeur pour un simple je t'aime. Chad n'ajoute rien parce que son regard grave parle pour lui. Il ne fera rien si Isaak ne lui prouve pas sa bonne volonté, ne répare pas les blessures faîtes sur ce trottoir mais aussi dans cette voiture. Il n'est plus seul, ne peut plus se permettre de tout envoyer chier comme il l'aurait fait quelques années plus tôt. Il aurait tout sacrifié pour lui, même sa liberté. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Dim 8 Juil 2018 - 1:00 | |
| Tu retiens ton souffle, conscient de miser tout ce qu'il te reste. Un coup de poker sentimental dont l'échec serait la mort pure et simple de ta capacité à aimer quelqu'un d'autre que lui. S'il refuse, tu ne t'arrêteras pas de vivre, mais ce sera tout comme et cette idée te terrifie. Ton coeur refuse de plonger dans ce néant, bat à tout rompre pour se faire entendre ; crier à celui de Chad que toute cette merde n'a rien à voir avec vous, que toutes ces conneries d'actes manqués n'auraient jamais du exister, qu'il lui appartient depuis toujours mais qu'il n'a pas su dicter au cerveau ses sentiments. Un cerveau, c'est bête, ça agit après avoir traité l'information mais le coeur, lui, ne réfléchit pas. C'est quand il se sent sur le point de mourir qu'il prend les rennes et parvient à faire faire au corps n'importe quoi.
Lorsqu'il t’invite silencieusement à le suivre, tu es si soulagé que tu le suivrais au bout du monde aussi bien qu'à travers ces escaliers qui vous mènent au troisième étage. Une fois à l'intérieur, tu n'oses pas bouger, te contentes de rester sur place et de ne toucher à rien. Tes yeux se posent sur la pauvreté du logement à peine plus accueillant que sa caravane. Alors tu vous imagines tous les deux, menant la grande vie, si tu avais osé revendiquer votre amour haut et fort, sans te soucier de la Compagny, de ton image ou du fait que s'assumer lui attirerait des problèmes à lui aussi. Si tu avais été plus fougueux, plus passionné, peut-être vous seriez-vous mariés, auriez fondé votre propre famille dans une villa achetée où il l'aurait choisi, puisqu'il aime tant la liberté.
C'est probablement ces images d'un passé assassiné par ton incroyable capacité à te compliquer la vie qui déclenchent chez toi la chute de tous tes masques. Tu te retrouves face à lui qui te dit qu'il est sur le point de remettre toute sa vie en question et craques complètement. Des larmes indomptables se mettent à couler, pressée de fuir ton corps torturé par tant de regrets. Tes épaules tressautent, tu baisses les yeux, le lui demandes à genoux : Fait-le. Fais-le pour nous. Je t'en supplie, pardonne-moi. Tes mains bandées s'accrochent maladroitement à son pantalon, tu plaques ton visage contre ses cuisses, secoués de sanglots à fendre l'âme. Je peux pas vivre sans toi ; tu me manques tellement, Chad. Je ne dors plus, je ne mange plus, je n'existe plus quand tu n'es pas là. Trois ans. Trois ans que tu étouffes en silence. Je te demande pardon pour tout. Tout est ma faute. Nous n'aurions jamais du revenir des Hamptons. C'était ma vie que je jouais et j'ai tout perdu. Les lèvres contre le tissu imbibé de tes larmes, tu t'adresses à ses jambes plus qu'à son visage, perdu dans l'océan de ton désespoir. Pardonne-moi d'avoir été aussi con ; pardonne-moi d'avoir manqué de confiance en nous. Je donnerais tout ce que j'ai pour revenir en arrière et me coller une baffe le jour où j'ai cru qu'il pouvait exister d'autres choses plus importantes que toi. La même baffe que ta mère avait collé à ton père pour le recadrer. Peut-être que tu aurais volé dans le décor, toi aussi, mais ça n'aurait pas pu être pire que cette vie que tu vies loin de lui et qui n'en est pas une.
L'effort à faire pour retrouver la dignité suffisante à te redresser est colossal. Une fois debout, tu te laisses éventrer par son regard, l'âme à nue devant lui. Il peut voir dans tes yeux les montagnes de ton amour qui n'ont jamais souffert de l'érosion. Leurs sommets aux neiges éternelles sont le symbole de son premier " je t'aime " et de ton " moi aussi ". Il était là, toujours là, séquestré à la cave, enchaîné par un esprit tourmenté et maladroit pour exprimer ses sentiments. Ton souffle se mêle au sien tandis que tu réduis l'espace vous séparant au fur et à mesure que tu t'approches de lui, dans une lenteur à faire chavirer des navires entiers d'émotions viscérales. Tu sais, cette impression que tes boyaux se tordent, que tu vas mourir foudroyé sur place. Tout se passe au ralenti : tu as le temps de noté chaque détail de son visage et de photographier chaque ride de contrariété sur sa peau tant aimée. Tu veux l'embrasser, c'est évident. Ne me repousse-pas. Murmure qui se veut autoritaire mais qui ressemble à une supplique. Ne me repousse-pas, mon amour, je n'y survivrai pas. Ressuscite-moi, redonne un sens à ma vie. Il ne reste que quelques millimètres ... A nouveau, le temps s'arrête.
Dernière édition par Felix Twist le Mer 11 Juil 2018 - 0:46, édité 1 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Mar 10 Juil 2018 - 14:47 | |
| Qu'est-ce qu'on fait quand on est sur le point d'envoyer balader toute une famille et une vie ? C'est simple, on fait rien, parce qu'on est tétanisé, que ça nous prend à la gorge et que le vide pourrait nous happer à tout jamais. Le vide, c'est une sale histoire de laquelle on ne revient pas. Si, la preuve, pense à tous les satellites, à tout ce qu'on a envoyé dans l'espace et qui n'est jamais revenu. Pense à ces êtres qui ont perdu les seules personnes qu'ils aimaient et qui ce sont retrouvés fous du jour au lendemain. Le vide, ça crame les neurones, ça coupe des connexions, ça brûle l'âme et si tu le touches, t'es plus qu'une plaie. Chad l'a été, cette plaie. Béante, insupportable, qui ne se soigne jamais, qui donne la sensation de cicatriser pour mieux s'infecter. Les microbes, ce sont des pensées funestes qui te disent d'appuyer sur la détente tout en réalisant que tu n'as pas d"arme et qu'il faudrait quelques mois de salaire pour se la payer, les balles en plus. Et encore, une fois en main, même pas certain que tu puisses tirer. C'est ça le vide : l'envie de changer, de se tailler mais être cloué sur place. Des racines quittent le sol, elles étaient là depuis le début, sous le carrelage, entre chaque meuble. Elles attendaient ce moment et forcément, Chad se laisse avoir, idiot, désespéré, seul. Désespérément seul. Même dans les bras d'Irène, c'est comme embrasser le vide. Le pire c'est qu'elle n'y est pour rien, qu'elle a toujours été la compagne parfaite, l'amie que l'on désire, la confidente qui ne laisse rien se perdre. Son seul défaut, c'est de ne pas être Isaak.
Isaak à genoux, le visage dans son pantalon et un désespoir comparable au blond qui s'échappe de sa bouche et de ses yeux. Chad ne trouve que la force de poser sa main sur ses cheveux dans l'attente douloureuse d'un déclic. Il le faut ce déclic. Celui qui sera suffisant pour le faire changer d'avis, tout basculer quitte à se retrouver en pleine flotte. Il l'écoute mais ne trouve toujours pas le courage de réagir. Il n'y a que ses doigts qui bougent mollement dans sa tignasse tandis que le lien qui les unit depuis le début renaît de ses cendres. La gorge nouée, il s'imagine déjà sur le canapé à ses côtés devoir abandonner Irène, lui annoncer qu'elle avait raison depuis le début et qu'il la quitte pour un autre, cet autre. Celui là, pas un autre, quel autre ? Des années qu'il lutte contre ses vieux démons pour ne pas succomber, se faire croire que cette famille est l'unique chose qu'il puisse désirer. Il y a cru, tout ce temps, c'était clair, comme regarder un film. Non, c'est ça, Chad incarne un personnage dans une vie qui n'est pas la sienne. Et il inspire face à douleur que cela peut causer de renaître. Il est comme Jack dans la salle d'accouchement, respirer le libère en même temps que cela lui fait mal.
Son corps réagit pour lui, s'accroche à celui d'Isaak comme s'il était unique pilier, unique bouée dans cet univers froid dans lequel on l'a figé. Ses mains s'agrippent à ses vêtements alors que bientôt, Irène rentrera du travail et se doutera de la venue de Coalman. La marque de cet homme sur le blond doit être différente de toutes les autres parce qu'elle a toujours su la voir, la déceler comme un point évident au milieu de la figure, une marque solide, évidente, dont on ne peut se défaire et qui lui fait fondre le coeur alors que son torse se plaque au sien. Je vais avoir besoin de toi. Sa voix est basse, un murmure de détresse, de panique totale. Il est persuadé qu'Irène ne lui accordera jamais de revoir Jack et que le juge n'acceptera pas la garde alternée. Il sait que tout cela est mérité, qu'il va en baver mais il retient encore ses larmes. Chad est devenu si solide que même lui ne sait plus comment réagir avec sa propre personne. Il a la sensation d'entendre causer un inconnu. Pourquoi t'as attendu si longtemps ... C'est même pas une question, un reproche peut-être. Tout ce qu'il sait, c'est que ses jambes se coupent instantanément et qu'il se sent dégringoler mollement contre le corps d'Isaak. Les rôles s'inversent, ses bras entourent ses jambes, son front se plaque contre son pantalon. Il ne peut plus parler, son coeur est coincé dans sa gorge. Ce n'est plus d'une amourette dont il a besoin mais d'une véritable présence. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Mar 10 Juil 2018 - 16:45 | |
| Dans ces instants où rien n'est certain, où des vies entières se jouent sur des poignées de secondes, chaque geste, chaque attitude, a son importance. Lorsque ses doigts se resserrent autour de tes vêtements, tu t'imagines une main plongeant sous l'eau pour y attraper la tienne, brandie et perdue parmi les abysses. Lorsque son torse rencontre le tien, l'air que tu expulses a le goût salé de tes larmes mélangées à l'eau trouble dans laquelle tu te noies depuis ce qui te semble être une éternité. Il va avoir besoin de toi ... Tes bras se referment instinctivement sur lui pour lui faire comprendre que tu sera là, cette fois, mais sa carcasse a toujours été bien plus lourde que la tienne : impossible de l'empêcher de tomber à son tour. Chancelant, tu baisses les yeux, fléchis les genoux, te plies en deux et t'enroules par dessus lui pour le couvrir de ton amour, l'enfermer dans cette bulle dont tu n'aurais jamais du le laisser partir, à l'intérieur de laquelle tu aurais du l'enfermer pour votre bien à tous les deux. Une carapace si forte et si solide qu'elle vous aurez permis de vivre votre histoire autrement qu'en résidus de pointillés, autrement que dans la délicatesse de cette situation.
Une situation dont l'ampleur gagne en consistance dans le silence qui s'étire. Pourquoi t'as attendu si longtemps, Isaak ? Regarde où vous en êtes. Regarde l'appartement, le biberon qui traîne sur la table, la veste de femme laissée sur une chaise. Regarde derrière toi, tout ce temps perdu et, devant, celui qui s'annonce plein des tourments que le titre de parent apporte avec lui. J'avais peur que tu la choisisses elle. Comme tu as désormais peur qu'il le choisisse lui. L'aveu trébuche et tombe sur ses cheveux tandis que ta bouche embrasse le sommet de son crâne, cherche le contact, le goberait tout entier si tu ne prenais pas sur toi pour calmer ce corps qui déraille d'être passé de l'état de stress intense à celui de soulagement libérateur. Tu trembles. De fatigue, de joie, de peine, de peur et de regrets. Impossible pour toi de rester debout quand il est échoué à tes pieds, alors tu finis par t'asseoir lourdement, les pans de ta chemise arrachée traînant sur le sol.
Vous deux, dans le salon, assis au milieu de nul part comme au milieu d'un désert ou d'un champ de ruines, dans ce décor qui n'est pas le votre et qui n'aurait jamais du être le sien. Chad était fait pour vivre avec toi. Il devait avoir le rôle de celui qui râle tout le temps, critiquant tes choix de chambres d'hôtel démesurément grandes, mais dont le sourire aurait fini par se dessiner en t'entendant lui répondre que plus il y a de pièces, plus il y a d'orgasmes. Il devait rire avec toi, être heureux, revivre, contempler les étoiles. Au lieu de ça, que lui as-tu offert ? Une mort lente, douloureuse agonie faite de visage inexpressif, de ciel nuageux et de solitude grisonnante à tromper comme on peut. S'il pouvait sentir à quel point tu regrettes ... Maintenant que le pas est sauté, que son pantalon est plein de ta morve et que ses oreilles sont remplies de tes excuses, le poids de la fierté s'allège, l'incapacité à parler également : Parle-moi, Chad. Voix tremblante, main qui ne peut même pas caresser sa joue à cause des bandages. Tu le sens si proche et à la fois si distant. Comme un papillon que l'on voudrait garder auprès de soi mais dont on ne voudrait pas prendre le risque de faner les ailes en y touchant. S'il te plait, reproches-moi tout ce que tu as sur le coeur. Il n'y a que comme ça qu'on avancera autre part que dans le mur. Parce qu'il devient évident que c'est le manque de communication qui a tout fait merder. Or, merder, vous ne pouvez plus vous en payer le luxe, aujourd'hui. Avec plus de communication, peut-être y aurait-il eu plus de courage pour ne accepter de voir l'amour se faire saboter par la peur et les doutes. C'est donc sur elle que tu mises pour négocier ce tournant. Car tu n'es pas dupe : ce n'est pas parce qu'un sol vous tient assis et immobile que vous n'êtes pas en train de tomber dans le vide, sans parachutes et sans filets. L'inconnu pour seul horizon.
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| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Mer 11 Juil 2018 - 1:29 | |
| Il y a un tremblement de terre. Chad n'entend plus que ça, tout autour d'eux, le monde s'écroule. Si Isaak ne l'entend pas, ce doit être parce que lui seul peut percevoir son univers s'écrouler. Ce n'est qu'en l'observant tomber avec application que le colosse se rend compte de la fragilité des fondations ; un mélange de plâtre et de carton à te donner la nausée. Sans compter les cafards cachés sous la tapisserie et tous les mensonges dissimulés dans les endroits les plus farfelus. Il est là avec ses mains bandés pour tout mettre en lumière, lui faire comprendre qu'il a échoué, que c'est un raté de plus sur sa vie catastrophique et Chad suffoque. Il n'y a rien d'autre à faire lorsqu'on est pris au piège, on suffoque, on se donne du temps en ne pensant à rien, en faisant le vide. Ce n'est pas si grave, ça ne peut pas être si grave. A moins que ce ne soit pire ? Un niveau tellement au dessus qu'on se sent à peine capable de lever les yeux par peur d'en découvrir l'ampleur. Heureusement qu'il s'assoit à ses côtés sinon le blond ne trouverait jamais la force d'émerger du plus profond de son palais de cristal. Il est là, protégé dans une grande tour impénétrable qui lui mange le corps et envoie son âme ailleurs, loin de tout, de ces histoires qui finiront forcément mal. Une part de lui, muette, désespérée en vient à se dire qu'à être brisé autant que ce soit clair et net, une coupure que l'on voit, que l'on perçoit sans difficulté et non pas ce flou perpétuel dans lequel il vit. Sa tête est un bain de bétadine qui donne l'illusion d'aller bien alors que les microbes ne partent jamais.
Après une telle nuit, Chad est tellement fatigué qu'il accepte de tout recommencer, qu'importe si Isaak le brise et ne tient aucune promesse. Qu'importe s'il reste encore une fois seul au bout du fil ou sur ce trottoir. L'amour le rend tellement aveugle qu'il en oublie les basiques de survie : sans Jack, la vie sera difficile. Et si l'homme qu'il aime le largue comme une merde en plus de ça, forcément qu'il en bavera, qu'il se sentira mal jusqu'à l'os mais ses sentiments les plus profonds ne réclament plus que la folie de s'y essayer. La gorge nouée, ses yeux dégringolent dans ceux d'Isaak qui lui demande de parler, de briser une partie de la glace pour l'écouter. Et lui qui ne supporte plus de se plaindre ou de faire des reproches qui ne mènent à rien se surprend à souffrir de cette situation plus que du reste. Que peut-il lui dire ? Il a tout sous les yeux. Les photos avec Irène posées sur un meuble et Jack dans son lit. Sans compter l'odeur omniprésente de son parfum dans l'air. Tout y est.
Tu m'as pas laissé le temps de m'expliquer. T'as même pas essayé. Je t'ai dit, mot pour mot, que je pouvais pas raccrocher et tout ce que t'as trouvé c'est ... Il inspire, les mains tremblantes, la colère se réveille au milieu de ce trou sans fin qu'est son âme, c'est déjà ça. Un début qui le rassure autant que ça l'effraie. Je mens depuis des années à une femme qui m'aime. Je mens à mon enfant. Je me mens à moi-même. On aurait pu être ensemble dans cet appartement ou même ailleurs mais t'as pas voulu. Ses yeux devraient regorger de larmes mais tout en lui est sec. Son désespoir et ses sentiments doivent encore être incrustés à l'arrière de cette voiture abandonnée dans une casse quelconques. Il voudrait la retrouver juste pour la brûler, être certain qu'ils ne le retrouvent jamais. Dieu qu'il avait souffert cette nuit là. T'avais qu'une promesse à tenir. Une seule. Et j'ai pu m'asseoir dessus comme sur tout le reste. Sacrifié, son amour, envolé son bonheur, détruite, sa confiance. Certains lui demanderaient si ça vaut le coup de tout détruire pour Lui. Comme si c'était ça, les sentiments, l'attachement, une offre qu'on prend qu'au moment des soldes. Après tout, ça ne fait que s'accorder au reste : leur amour avait été sacrifié au risque de perdre quelques millions. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Mer 11 Juil 2018 - 2:50 | |
| Ca y est. Tu les entends. Le sol qui tremble, les murs qui craquent. Un véritable tremblement de terre qui te secoue en même temps qu'il fait s'effondrer en poussière les trois dernières années de ta vie. Prise de conscience renversante, envie de vomir qui se manifeste par un haut le cœur que tu ravales tant bien que mal. Il ne peut pas dire vrai. Sa mémoire lui joue des tours. Il faut que ce soit ça car la seule éventualité que ça puisse être la tienne te donne envie de mourir sur place. Comment aurais-tu pu te méprendre à ce point ? N'entendre que son " j'peux pas " sans t'attarder sur le " raccrocher " ? Etais-tu si désespéré au bout du fil que seul le début de sa phrase t'a percuté de plein fouet ?
Submergé par l'horreur qui se dessine à l'horizon du champ de ta compréhension, tu tentes de faire le point et d'améliorer la netteté du souvenir. Tu te revois, debout dans le bureau à la nuit tombée, le corps en feu d'avoir été sevré, l'esprit tourmenté par tes problèmes au sein de la Compagny et le cœur si amoureux qu'il n'a pas su se défendre en l'imaginant au bras d'une autre. C'est bien lui qui l'a choisi, n'est-ce pas ? Elle ne s'est pas invitée de force dans ses bras, que tu saches ! Voilà que tu essaies de te convaincre pour nier l'évidence : tu as merdé de bout en bout.
A son contact, se produit alors une chose surprenante : tu revis. Aussi désespéré que tu puisses être, aussi dégueulasse que soit la situation et le fait d'avoir sous le nez la preuve que tout est ta faute depuis 3 ans, tu redeviens un homme fort, un homme qui n'accepte de reconnaître ses erreurs qu'au prix de la reconnaissance de celles de son interlocuteur. Peut-être redeviens-tu un peu puéril, aussi : J'AI PAS V-j'ai pas voulu ?! Reprise de haut vol pour ne pas réveiller Jack. Le regard assassin, tu le défis en venant te placer face à lui. Il y a des années qu'on n'avait plus vu Isaak Coalman s'imposer de la sorte, écraser à ce point son autorité naturelle. Elle aussi ressuscite, libérée de ses chaînes par le tremblement de terre et l'effondrement pur et simple de trois ans de malentendu le plus total. Parce que tu crois que ça m'a fait plaisir peut-être ? Que je m'éclatais bien sans toi ?De toute façon, elle n'est pas apparue du jour au lendemain cette fille ... Jalousie, le talon d'Achille de l'Amour. Moins ironique, un peu plus dépité aussi, tu reprends :Si tu savais comme ça m'a fait mal d'entendre sa voix ... Putain, Chad ! J'étais en désintox', merde, comment tu voulais que je le prenne ? A fleur de peau et rageur, tu grondes, retiens ton envie de le secouer. Il y a eu tant d'émotions durant cette seule et même nuit de calvaire - de l'agression dans la ruelle à la course en taxi, en passant par l'épreuve des urgences - que tout ce que tu trouves à faire et de caler ton ressenti sur le sien. Il est colère, alors tu deviens colère. C'est aussi simple que ça. Tu le ressens comme s'il était un morceau de toi, là où vos frontières se touchent et où la barrière entre l'amour et la haine devient branlante. Tout comme tu sais qu'il ne ment pas lorsqu'il te parle de son enfer, tu sais aussi qu'il ne dit rien de ce qu'il s'est passé entre les Hamptons et cet appel. Des semaines pour rencontrer sa femme et se retrouver dans le même lit qu'elle au moment où tu parvenais enfin à le joindre par téléphone.
Bien sûr que tu chipotes, bien sûr que c'est quantité négligeable à l'échelle de votre histoire, mais c'est aussi pour cela que vous venez de vous écrouler au sol, non ? Les prises de becs et les désaccords. Tu n'es pas dupe : tu sais qu'il y en aura, quelque soit la direction que prendront les choses. Aujourd'hui tu le supplies de t'aimer à perdre la raison, demain tu le traiteras de con fini. Dans tous les cas, il restera quelque chose d'essentiel et d'accouché dans la douleur de ces trois années passées à vous gâcher : tu ne pourras jamais plus vivre sans Chad. Comme au premier jour, il reste le seul capable de t'énerver pour un rien, alors qu'il vient de te rendre la vie en te choisissant malgré tout. Tu es à nouveau toi et ton âme s'éveille pour le faire redevenir à nouveau lui. Ce soir, tu aurais presque l'impression de revivre vos débuts, lorsqu'un détail suffisait à vous monter l'un contre l'autre. Contre ou Avec, tout n'est qu'une question de point de vue ; un jeu de mots qui ne veut rien dire. Tant qu'il reste tout contre toi jusqu'à la fin des temps, tu te moques bien des nuances littéraires. Votre amour est une lutte, interne comme externe, avec et contre les autres, avec et contre vos démons.
Dernière édition par Felix Twist le Ven 13 Juil 2018 - 9:18, édité 1 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Mer 11 Juil 2018 - 23:48 | |
| Il fallait qu'ils se parlent, qu'ils osent enfin mettre des mots sur leurs sentiments. Il le fallait, c'était nécessaire mais en ont déjà eu l'occasion si longtemps avant que Chad ne peut que réagir lorsqu'Isaak se plante devant lui pour le défier de faire face à ses reproches. T'as pas voulu ! Qu'il murmure encore, colérique, le pointant brutalement du doigt pour mettre l'accent sur tout ce qu'il est en train de nier comme si le colosse l'avait inventé. La pièce semble se rétrécir alors qu'Irène vient sur le tapis. Irène qu'il risque d'avoir du mal à descendre. Il l'aime, malgré tout, il l'aime, d'une amitié qui dure depuis l'éternité et qui restera toujours en lui malgré l'issu de cette dispute. Connaissant Isaak, celui-ci est encore une fois capable de le planter là et de ne plus donner la moindre nouvelle pendant des années sans se soucier de savoir si le blond l'attend ou non. Parce que c'est finalement cette sensation là qui lui saute au visage. A l'écouter, Chad aurait simplement du se morfondre et l'attendre, croupir en prison, jouer aux cons avec sa famille et rater toute sa vie, se conforter dans son rang de raté et l'élever en héros dans sa vie. Il aurait pu, attendre qu'Isaak veuille bien lui faire une place à ses côtés mais cette décision aurait été trop risquée. L'attente est le pire des sentiments. Le plus douloureux, le plus hémorragique.
Comment je pouvais le savoir, tout ça ? Explique-moi ? Comment tu voulais que je sache que t'étais en cure alors que t'as pas voulu me parler. Qui de nous a raccroché Isaak ? QUI DE NOUS DEUX ? Il élève la voix, pose finalement sa main sur son front pour se calmer, empêcher sa colère de s'échapper trop vivement de ses lèvres. Ils sont passés à côté de tellement de choses par jalousie qu'il a du mal à avaler la pilule, surtout lorsque les choses étaient encore si facilement rattrapable. Puisqu'il faut être méchant, balancer à l'autre tout ce qu'on lui reproche, tout ce que l'on a laissé moisir, Chad redresse la tête, un genoux redressé, son bras posé dessus. Son autre jambe est à terre, pliée en deux. Les épaules lourdes, il les sent toujours derrière sa fatigue, sa barbe qu'il ne rase que de temps en temps et ses cheveux en bataille. Il a jamais su les coiffer. On se connaît depuis qu'on est mômes avec Irène. T'as bien vu mon père et là où je vivais. Je pensais que t'avais compris qu'on fait pas uniquement ce qu'on veut là-bas. Alors t'as raison, à se faire choisir une fille en guise de gilet pare balles contre toi, je préférais que ce soit elle plutôt qu'une autre. Mais ça, tu l'aurais su bien avant si tu m'avais pas raccroché au nez ou si tu m'avais pas traité comme une merde devant la pizzeria. Après ça, viens pas me dire que t'as voulu. Il est amer et fatigué sur ses dernières paroles. Les deux ont mal, Chad veut bien le concevoir mais il peine tout de même à lui laisser le crédit d'être uniquement la victime. Avant, certainement qu'il aurait accepté, qu'il aurait pansé les plaies d'Isaak même si ce n'était pas lui le coupable mais aujourd'hui, il y arrive plus. Peut-être parce que ses sentiments sont plus éclairés, plus sains. On peut pas dire qu'un type qui irait jusqu'à donné sa vie pour un autre est sain. Encore moins quand on sait que ce connard n'a fait que le rejeter ces dernières années comme si leur amour n'avait jamais compté.
Et arrête de me reprocher ma vie avec Irène alors que t'as jamais été mieux que moi. Tu crois que j'ai pas lu les scandales avec Colby ? Putain mais t'es le pire dégueulasse. Il fallait que ça sorte. Chad aurait accepté qu'il entame une histoire avec Katia mais qu'il se tape Colby si longtemps pendant que lui agonisait dans une vie où il ne cessait de l'attendre, cela passe mal. Graham se recule suffisamment pour prendre un appui contre le canapé derrière lui. Fallait le dire tout de suite si j'étais juste abonné à t'attendre, ça nous aurait fait gagné du temps et de l'énergie. Son visage tombe en direction du sol alors qu'il passe une main dans sa nuque, caresse ses propres cheveux pour détendre ses nerfs, éloigner la fatigue. Il se sent sur le point d'exploser. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Ven 13 Juil 2018 - 10:16 | |
| L'évidence te saute au visage, force la barrière de ta bouche et descend le long de ton œsophage pour venir faire des nœuds dans tes poumons. Elle s'accroche de toutes ses griffes à tes alvéoles pulmonaires et les déchire tandis que tu t'étouffes aussi bien de colère que de culpabilité. Chad ne savait pas. Il ne pouvait pas deviner. C'est une évidence et, pourtant, ta jalousie n'arrive pas à le digérer. Elle défend ton amour comme tu l'as défendu entre le moment où vous avez quitté les Hamptons et celui où tu as raccroché.
La seule période où vous étiez vraiment un couple, à vrai dire, même si personne d'autre que vous ne le savait. Un moment de souffrance extrême que tu n'échangerais pour rien au monde, savant mélange de manque de l'autre, de peur d'être découvert, de frustrations diverses et de colère inspirée aussi bien par le fait de ne pas pouvoir l'aimer au grand jour que de ne pas pouvoir le voir. Tu t'étais vu mourir chaque jour de ne pas te réveiller à ses côtés, aurais donné n'importe quoi pour être avec lui plutôt que seul sous les projecteurs mais tu n'avais pas osé, allant même jusqu'à te noyer dans le travail pour oublier que le temps loin de lui était trop long. Si tu l'avais admis plus tôt ; si tu avais su combien il te manquerait durant ces trois années, certainement que tu aurais fait tout l'inverse. Une conférence de presse mondiale pour décapiter en direct live l'entreprise de ton père, te tourner vers lui, lui demander de monter sur scène et le demander en mariage face aux caméras. Tu aurais été provoquant jusqu'au bout, jusque dans ton suicide social. Pour être avec lui. Pourquoi t'as pas fais-ça Isaak, pourquoi ? T'aurais voulu crever pour lui. T'aurais voulu qu'il crève pour toi. La mauvaise foi s'en mêle ... Il aurait pu te kidnapper vraiment. Ne pas te laisser partir. Garder entre ses doigts les pans de ta chemise, ce matin là, dans la voiture. Au lieu de ça quoi ? Il était rentré au campement. Lui non plus n'avait pas osé ! Et la démesure alors ? Elle n'est bonne que pour les riches ? Lui aussi aurait pu choisir de sacrifier son monde et de te choisir toi, de t'obliger à sortir la tête de ton brouillard. Si ton choix était aussi merdique, ton manque d'audace aussi vraisemblable, pourquoi n'a-t-il pas été celui des deux qui te colle une claque pour te remettre les idées en place où qui te kidnappe pour de bon ? Il serait devenu un criminel recherché par interpole et tu aurais appelé la banque pour vider ton compte de tous ses millions avant qu'on ne les fige. Vous auriez eu la belle vie, comme dans un film policier où le méchant est richissime parce que sa victime est en réalité son complice. L'amertume, voilà ce que c'est. Cette flamme dans le regard de Chad qui te fait ressentir la même chose que lui. Il réveille tout en toi, le bon comme le mauvais, te rend ta vrai nature et ton sens maladif du détail :
- Viens pas me gonfler avec Colby ! Le sujet des exs, quelque chose de tabou. Jamais vous n'avez parlé des dizaines de connasses que tu as baisé quand tu te faisais passer pour un hétéro pur et dur. Peut-être Colby est-il un sujet brûlant parce que c'est son métier de l'être. Tous les hommes le jalousent, il n'est fait que de ça : de fantasme et de jalousie. C'était avant nouvel an, tu te souviens ? Quand je me remettais d'un viol ! Ca il ne peut pas dire qu'il ne le savait pas, contrairement à la cure. Le ressortir ce soir est un coup bas que tu n'assumes qu'à moitié. Qu'est-ce qu'il ne faut pas dire pour avoir le dernier mot ... L'orgueil est vraiment un pêché dégueulasse. Un géant qui te transforme des je t'aime en je te hais et détruit tout sur son passage, indifférent au fait que des histoires d'amour meurent sous ses pieds. Pris de vertiges, tu te traînes péniblement jusqu'à lui pour prendre appui sur le canapé, toi aussi. La colère à beau gronder, la fatigue fait des interférences et permet à ta lucidité de revenir dans tes réflexes primaires. Il faut que tu dormes, tu es en train de dire de la merde. On fait une trêve ? Je suis crevé, je ne pensais pas ce que j'ai dis. Ta tête part en arrière, calée sur le rebord de l'assise. Les larmes ont séché sur tes joues et tu inspires profondément pour faire taire les rancœurs, essayer de te reconnecter à la réalité et à ce qu'il vous faudra gérer avant de pouvoir vous étriper au sujet de tout ce que vous avez raté à cause de vos caractères de merde. Qu'est-ce que je vais lui dire ? A sa femme. " C'est fini, il part avec moi " ? Grinçant mais réaliste, tu redresses la tête, cherches son regard. Je ne partirais pas d'ici sans toi. Pas comme dans la voiture, au matin des Hamptons.
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| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Sam 14 Juil 2018 - 1:16 | |
| Isaak le terrasse parce que les choses se passent toujours comme ça depuis le début. Chad peut bien être grand, il n'arrive pas à la cheville de l'ardeur de celui qui lui fait face. Et puis le viol. Cette nuit qu'il avait minutieusement oubliée lui revient à la gueule, elle est en train de dégueuler sur ses sentiments pour les tâcher sans se soucier de leur sort. Un viol ?! t'exagères. Il cherche à se protéger, ne pas accepter cette part de cruauté. Le blond reste un peu con, pense à leurs contacts fiévreux avant cette nuit. Un viol, ça ne pouvait pas en être un, Isaak l'aimait non ? On laisse les gens qu'on aime nous pénétrer de toute part, surtout qu'il était déjà en lui, dans sa tête, dans son coeur, contre son âme. Tout ça c'était rien, seulement une part dégueulasse de son corps un peu trop curieux et en manque. Il s'en fiche de passer pour un type horrible parce que la douleur qui l'assomme est si grave à ce moment là qu'il pourrait en retourner aux urgences mais pour lui cette fois. Jack ne bouge pas dans son lit, le babyphone est aussi silencieux que le reste des bibelots posés sur l'étagère à côté d'eux.
Chad accepte malgré tout la trêve, il ne dit plus rien, hausse les épaules, perdu à l'idée qu'Irène les trouve dans leur propre appartement et qu'elle vienne à se faire des idées. Il sait comme les amants blessés peuvent se monter des films haut en couleur pour alimenter leurs souffrances et leurs suspicions. Le même procédé qu'avait fait Isaak au bout du fil quelques années plus tôt. Le fait de revivre la même histoire le rend fébrile tandis qu'il se redresse réellement cette fois sans lui répondre. Le colosse l'invite à prendre place dans le canapé alors que lui s'y assoit avec la boule au ventre. Plus que quelques minutes avant qu'Irène ne rentre. La femme qu'il aime, celle pour qui il a tout donné ces derniers mois et dont il est sur le point de tout reprendre, d'un bloc. Chad se sent terriblement mal alors que la porte s'ouvre dans leur dos. Son coeur rate un battement tandis qu'il se redresse à vive allure.
Il s'était dit qu'il ne lui laisserait pas le temps de réagir, qu'il parlerait pour l'empêcher d'ouvrir la bouche la première, la calmer mais Irène est d'une rapidité incomparable. Irène ... Il en oublie la présence d'Isaak tandis qu'elle ne voit plus que Lui. Ses yeux s'emplissent de larmes colériques alors qu'elle fixe Coalman comme si elle pouvait le tuer sur place. Chad pose ses doigts sur son épaule mais sa fine main le repousse brutalement. Ne me touche pas. Irène je.- Sa voix brise à nouveau le silence, si froide que c'est évident qu'elle se retient de fondre en sanglots face à celui qu'elle considère comme l'unique perturbateur de leur vie. Sortez de chez moi. Chad tente encore, trop perturbé à l'idée de partir sur une mauvaise note. Laisse-nous t'expliquer. Il n'a rien du type trop brute, du connard qui tape du poing sur la table et se la joue mâle dominant. Il ne veut même pas, tourmenté, amer rien qu'à imaginer Jack qui ne se doute de rien dans son minuscule lit. Sortez de chez moi ou j'appelle les flics. Ses yeux plein de larmes se tournent vers Isaak, se plante dans les siens. Elle garde cette fierté légendaire qu'ont les femmes même lorsque leur vie est en train de s'écrouler. Elle remet en place son sac sur son épaule, passe une main dans ses cheveux tout en restant bien droite. Irène veut lui montrer qu'il ne la détruira pas elle, qu'elle est au dessus de lui, de ces conneries d'adolescent qui l'ont fait revenir après trois ans de vide et de silence. C'est ce que tu voulais non ? J'espère que tu te délectes. Regarde-moi dans les yeux quand je te parle, c'est la moindre des choses quand on ose venir détruire une famille. Chad pose à nouveau sa main sur le bras d'Irène pour tenter de la calmer, la faire taire. Irène c'est bon, on part. 'Irène c'est bon.' Non c'est pas bon. Et toi, pauvre imbécile, tu penses qu'il va te quitter dans combien de jours ? Son regard navigue entre les deux coupables. T'es qu'un bouche-trou Chad. Le jour où tu t'en rendras compte, ce sera trop tard. Je ne serai plus là à t'attendre. Ni moi, ni Jack. Personne ne te relèvera cette fois, tu resteras seul avec tes névroses. Les salopes n'ont rien d'autre à offrir que leurs corps, tu le sais ça .. Son unique arme pour le faire souffrir plus que de raison. Chad s'avance d'un pas mais Irène se dirige vers la chambre de leur fils pour lui faire comprendre qu'elle refuse qu'un des deux ne pose son regard sur Jack. Viens Isaak ... Fatigué, tremblant, le colosse sait qu'il n'a pas les armes pour aller au combat, se dirige vers la porte d'entrée en se retenant de chanceler, de vomir, de chialer, de s'écrouler. Et s'il signait son arrêt de mort ? |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Dim 15 Juil 2018 - 2:16 | |
| Chad se redresse, s’assoit dans le canapé où tu le rejoins, à bout de forces. La fatigue pèse si lourd sur tes épaules que tu laisses ta tête tomber contre la sienne, dépité, encore trop assommé de tout ce temps perdu et de l'extrême à atteindre pour enfin se retrouver. Un extrême qui franchit la porte après ce qui te semble n'être qu'une poignée de secondes de relâche. Lorsque sa femme entre dans l'appartement, c'est un retour sismique comme il fallait s'y attendre. Tout à l'heure le monde s'effondrait, maintenant il vous envoie ses cendres. Te redressant plus lentement que Chad, tu ne te tournes pas vers elle, conscient d'avoir à prendre sur toi pour ne pas te montrer mauvais. Il faut feindre l'indifférence pour ne pas envenimer les choses. Pour Jack. Pour Chad. Malgré tout, cette fille ne le mérite pas. Chad ne l'aime pas. Pas comme il t'aime, en tout cas, tant dis qu'elle surjoue d'avoir été trahie : elle n'a jamais été son premier choix et elle l'a toujours su. Elle a signé en connaissance de cause ; à bien du le sentir que Chad ne lui appartenait pas. Au final, c'est elle qui a choisi d'être complice de ce mensonge en faisant comme si tu n'existais pas. Tu ne dis rien mais transpires chacune de tes pensées si fortement dans le dos de Chad, les yeux baissés pour ne pas te donner l'occasion de vriller, qu'elle t’interpelle, te demande de la regarder dans les yeux. Cette connasse qui ose t'accuser de détruire sa famille quand c'est elle qui a détrui la tienne en te volant le seul que tu aimais ! A sa façon de retenir ses larmes, pas difficile de deviner qu'elle crève d'amour pour lui. La jalousie te ronge, tu ne peux t'empêcher de l'imaginer dans ses bras, à ta place, profitant de ses caresses et de son amour, même s'ils étaient faux. Pendant que toi, tu pleurais dans ton lit, persuadé d'avoir été quitté pour elle ...
Elle continue ses conneries, crache un venin qui t'agresse tellement dans ton instinct de requin mort avec la perte du blond que ce dernier se réveille et montre les dents afin de s'assurer de ne pas être enterré une deuxième fois . Viens Isaak ? Tu tournes la tête vers lui, incapable de la laisser vous pisser dessus de la sorte. Avec ta chemise arrachée, ton arcade fendue, les traces de sang sur ton visage et tes mains bandées, tu te sais suffisamment impressionnant pour intimider une femme. Il y a des violences qui n'ont pas besoin de frapper pour faire trembler les os. Du genre de celle qui émane de ton regard quand tu le poses à nouveau sur ta rivale. Ecoute-moi bien, sale conne, je vais m'efforcer de rester courtois. Le PDG refait surface, il n'a jamais été aussi menaçant dans toute sa colère froide. La bouche-trou de l'histoire, c'est toi. Nous avons tous gâché la vie de quelqu'un ici, tu n'es pas la seule victime. Tu sous-entends qu'elle est aussi coupable que vous, que son numéro de femme trahie ne prend pas avec toi. Alors tu vas laisser Chad élever son fils comme n'importe quel autre père, sinon tu auras à faire à moi. Tu retournes ton index pour désigner ton visage, l'inviter à bien l'imprimer. Moi, Isaak Coalman. Je te laisse chercher mon nom sur le web et apprendre à coopérer, sinon ton fils ne connaîtra jamais sa mère. Glacial, tu attrapes la main de Chad, l'entraînes à ta suite car tu sais qu'il est tétanisé par ce qu'il voit. Dans ses moments là, vous êtes une équipe avant d'être un couple qui bat de l'aile. S'il ne peut pas bouger, c'est à toi de le mettre en mouvement, de ne pas l'abandonner dans ce salon. Hors de question de douter de lui, du fait qu'il veuille où non partir avec toi : tu le kidnappes sans concessions et réécris l'histoire à ta façon. S'il faut redevenir un requin pour lui obtenir un droit de garde, tu le feras sans sourciller. Des vies, tu en as brisé bien plus que ça, la tienne y compris - ironie du sort. Briser ce qu'il reste de celle d'Irène ne te provoquera aucun remords. Tu sais laisser le sort des autres rebondir sur toi. Être égoïste, ça ne s'oublie pas. L'être pour deux, c'est ça l'amour.
Dans les escaliers, tu ne pipes pas un mot, tires sur son bras comme pour t'assurer qu'il ne fera pas demi-tour, qu'il ne retournera pas en arrière. En bas, le soleil se lève, t'éblouit lorsque vous traversez le hall. Sur le trottoir, tes yeux accrochent enfin les siens. Le jour a fait fuir les gamins qui fumaient sur le perron, vous voilà à nouveaux seuls, à l'aube de cette nouvelle vie. Viens, je t'emmène loin. Quelques pas en direction de la chaussée, comme pour l'inviter à te suivre pour trouver un taxi puis, voyant que ça ne fonctionne pas : Les Hamptons, ça t'irait ? Je m'arrangerai avec le nouveau propriétaire, il n'y vit que quelques jours par ans. Aux chiottes sa femme, son fils et les conséquences de vos actes. Tu voudrais revivre une nuit - ou un jour, qu'importe - de sursit. Que la trêve continue quelques heures. Des jours même, s'il le veut. Revoir les Hamptons avant de vous faire broyer non plus par ton monde de démesure mais par le sien : celui des parents divorcés et des beaux-parents envahissants.
Dernière édition par Felix Twist le Lun 16 Juil 2018 - 0:31, édité 2 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA] Aime-moi comme je t'aime. Dim 15 Juil 2018 - 21:33 | |
| Chad se sent terriblement lâche lorsqu'Isaak attrape sa main et le ramène à la réalité. Il n'a même pas été capable de s'imposer, de traverser le salon pour dire au revoir à son fils. Le colosse n'a rien fait pour tenter de se défendre, d'avoir une place dans la vie de son propre enfant. Dans ce genre de moment, tout ce qu'il se dit, c'est qu'il ne mérite peut-être pas ce rôle de père et que si Irène veut Jack pour elle seule autant ne pas se battre. Il n'est pas assez fort, pas assez violent pour tenter de se défendre et ses pas qui descendent mollement les escaliers en témoignent : Chad a lâché prise, ses bras sont baissés. Tant pis pour ce qu'il perd, tant mieux pour ce qu'il gagne. Le brouillard dans sa tête est trop épais pour quitter son état de choc tandis que la voix de sa compagne résonne encore dans sa tête. Et si elle avait raison ? Si Isaak le prenait pour finalement le rejeter ? Il l'a fait une fois, il peut le faire encore. Et pourtant, il a compris depuis bien longtemps que les secondes chances sont là pour faire survivre le monde.
Viens, je t'emmène loin. Ses sourcils se froncent. Il parvient enfin à faire quelques pas qui proviennent de lui et de non pas d'Isaak. Chad bouge tant bien que mal, lève la main alors que le taxi s'arrête devant eux, il y grimpe à la hâte comme si dehors il était à découvert et qu'il risquait sa vie. Non, pas les Hamptons. Il aura la sensation de revivre leur séparation, d'entendre ces mots qu'il n'avait pas su tenir. Il se reverra, plus fébrile et amoureux que jamais pour ... rien. Il se refuse de retourner là-bas et appuie sa tête contre la vitre du taxi en respirant mollement. Le chauffeur s'agace de ne pas entendre d'adresse ce à quoi Chad répond mollement par un grognement qui le convainc de ne pas les presser. Il a la sensation de s'écrouler toujours un peu plus jusqu'à reprendre suffisamment d'ardeur pour prononcer quelques mots. Un hôtel, ça suffira. Pas dans le coin de préférence. Et il se fiche que ce soit un motel ou un endroit de luxe ; tout cela compte peu parce qu'il a simplement besoin de se reposer. Et alors que le taxi avance tout de même vers la rue principale, le colosse reprend petit à petit ses repères. Je bosse dans quelques heures. Ils ne pourront pas rester ensemble, c'est impossible.
La pression monte d'un cran alors qu'il s'imagine au milieu de ses collègues à faire bonne figure alors qu'Irène jette certainement toutes ses affaires à la poubelle et qu'Isaak sera dieu sait où. Il inspire doucement, ne laisse rien paraître mais peine à respirer. Chad n'a pas fermé l'oeil de la nuit et se sent partir de temps à autre tant la fatigue et l'anxiété le prennent à la gorge. On peut quitter une partie de sa vie mais les responsabilités restent les mêmes. Il n'ose même pas le regarder droit dans les yeux par peur de le décevoir. |
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