let your hopes, not your hurts, shape your future + CJ

Même si tu n'avais marqué qu'un seul point, Blanche t'assurait que c'était un très beau lancé avant de rire avec toi. Elle était bien gentille. Surtout qu'on pouvait difficilement juger un lancer dans ce jeu. « Oui mais ce n'est pas comme ça que je vais pouvoir gagner. » ajoutais-tu en souriant. Elle s'approchait de toi, posant sa main sur ton épaule, approchant ses lèvres de ta joue pour y déposer un baiser. Un porte bonheur, comme elle disait. Tu n'avais pas eu ce genre de contact avec une femme depuis le départ de Nevaeh, ce qui te fit comme un petit électrochoc. Tu sentais tes joues rougir légèrement, comme si tu étais à nouveau un garçon de 15 ans, intimidé. « Je l'espère alors ! » Un grand sourire se dessinait sur ton visage, tu lui laissais la place après lui avoir rendu sa fléchette. Elle visait, la lançait puis elle se lamentait à son tour de ne pas faire mieux que toi. Même si elle le pensait, elle était quand même meilleure. « Mine de rien, c'est quand même cinq fois mieux. » Tu te sentais presque obligé de lui faire remarqué, peut-être que ce n'était pas grand chose mais c'était toujours ça de pris. Pourtant elle ne tardait pas à se confier à toi, sur ce qu'elle voulait. Aussi simplement, tu te sentais touché de l'apprendre. « Ce n'est pas fou, je t'avoue que je me moque de gagner ou de perdre, tant que tu acceptes de dîner avec moi ! » avouais-tu à ton tour. Tu avais appris à mieux contrôler tes émotions, à savoir te laisser aller quand tu sentais que tu le pouvais. Blanche te mettait en confiance, la retrouver ce soir te donnait l'occasion de lui montrer la meilleure version de toi-même. « On peut arrêter le massacre là si tu le désires. » Autant dire la vérité, vous n'étiez pas tous les deux très bons, il valait mieux laisser la place à quelqu'un qui désirait vraiment jouer et que serait sûrement meilleur que vous. 

La soirée était douce, sans soucis, bien plus que les dernières que la blonde avait passées. Elle avait eu des derniers mois difficiles, elle se remettait à peine de toutes ses émotions. Peut-être était-il encore trop tôt pour se remettre en scelle, pour retourner sur les railles de l'amour et tenter d'ouvrir ses horizons à autre chose, et pourtant Blanche sentait qu'il fallait tenter l'interdit, quitte à se planter sur toute la ligne. Peut-être qu'elle n'était pas prête, peut-être qu'elle le regretterait, mais pour l'instant, dans ce bar, à jouer aux dards avec son ex, Blanche se sentait revivre ne serait-ce que pour l'instant d'une soirée. Que l'enjeu, à la fin de cette partie qui s'annonçait mal, serait un souper romantique ou tout simplement une nuit pour oublier sa solitude, Blanche n'en avait rien à faire, l'instant présent était agréable. Les deux anciens amoureux étaient tous deux exécrables à ce jeu, pas plus meilleur l'un que l'autre, et ils ne se lassaient de renvoyer la balle dans le camp opposé sur qui jouait la meilleure partie : le fait était qu'ils risquaient de perdre à égalité et c'était bien aussi comme cela. CJ, tu sais que j'accepterais de dîner avec toi n'importes quand, fléchettes ou non. Répondit la blonde avec une douceur dans la voix. La belle reprit possession des fléchettes qu'elle déposa sur la table près d'elle. Si ce n'est que ça, je m'avoue vaincu. Tu peux savourer ta victoire. Ajouta-t-elle en souriant et en se plaçant face à lui, agrippant ses mains pour lui faire la grande demande. CJ, accepterais-tu de dîner avec moi, en guise de ma défaite misérable ? Lança-t-elle, un fou rire entre ses mots. C'était définitivement la pire demande à sortir qu'elle avait faite depuis longtemps. Mais elle riait, Cambridge, comme elle n'avait pas ri depuis longtemps. Et ça lui faisait un bien fou.