i guess it's time for you to hate me again (rosa)

Il y a des jours avec et des jours sans. Ce matin, tu serais restée au lit si tu avais su quel genre de journée t'attendait. Elle a pourtant plutôt bien commencé, tes rendez-vous de la matinée se sont bien déroulés et tu as, comme à ton habitude, consacré ton après-midi à l'association. Avec des bénévoles en moins à cause des vacances, il y a d'autant plus de travail et, malheureusement, beaucoup d'animaux abandonnés ou perdus. Aujourd'hui, un Bowenien vous a signalé la présence d'un chien errent dans les rues de la ville, seul et perdu. Ca a été une grande bataille pour pouvoir l'approcher, beaucoup trop craintif pour laisser qui que ce soit envahir son espace. Avec deux autres bnévoles, vous l'avez suivi pendant une bonne heure avant de pouvoir enfin l'approcher avec des gourmandises. Malheureusement, il n'a pas été très content d'être pris au piège et ses crocs ont rencontré ton bras, laissant une belle plaie bien douloureuse sur ta peau. Au moins, vous avez réussi à l'attraper et commencé à lancer des annonces pour retrouver ses maîtres. A la fin de l'après-midi, la blessure se faisant de plus en plus douloureuse, tu as été obligée de te rendre aux urgences pour éviter que ça s'infecte et que ça devienne plus grave que ça ne l'est déjà. L'hôpital est un endroit que tu détestes, l'ambiance médecine te file des frissons à chaque fois et tu évites cet endroit comme la peste, sauf quand tu n'as pas le choix comme aujourd'hui. L'attente commence à se faire longue, tu passes quelques coups de téléphone pour faire passer un peu le temps avant que quelqu'un ne s'approche. Il était temps, mais lorsque tu lèves le regard, tu tombes nez à nez avec Niels. Ton visage se décompose. Tu savais qu'il travaillait ici en tant que brancardier mais l'hôpital de Bowen est assez grand pour espérer ne pas tomber sur lui. On dirait bien que c'est loupé. « Comme si ma journée n'était pas déjà assez nulle. » Tu marmonnes dans ta barbe mais sur un ton tout à fait audible, comme si ces paroles que tu as pensées étaient sorties toutes seules de ta bouche, pour lui faire comprendre que sa présence n'est pas réjouissante. « En effet ça fait mal, ouais. » dis-tu en ne détachant pas ton regard du jeune homme. Déjà que l'hôpital n'est pas ton endroit préféré, maintenant tu as encore plus envie que ça se finisse très vite pour quitter cet endroit.

Ceux qui te connaissent pourront parfaitement le confirmer, de manière générale, tu es loin d'être une personne désagréable. Au contraire même, ton sourire, ta chaleur humaine et ta gentillesse marquent très souvent les esprits. L'accueil que tu sers à Niels lorsque tu le vois aujourd'hui n'est que la suite des évènements qui se sont passés entre vous, et même s'il le mérite amplement, tu regrettes en te rendant compte que vous allez passer un petit moment ensemble. Tu aurais pu faire comme si de rien était, mais ce n'est pas dans tes habitudes. Quand quelque chose te perturbe, impossible de faire semblant. C'est un rire cynique qui s'échappe de tes lèvres à l'entente de sa remarque, il n'y a visiblement plus aucune politesse entre vous. Tu n'en attendais pas moins de lui, de toute façon, donc tu n'es pas étonnée. Cela n'enlève rien à ce que vous avez vécu, des moments de tendresse et d'autres un peu moins drôles, des choses que tu n'oublieras pas même si tout s'est mal terminé. Avec lui c'était simple, léger, mais tu as involontairement brisé le pact que vous aviez fait, celui de n'avoir aucun sentiment l'un envers l'autre, aucune attache. Mais qui peut te blâmer pour ça ? Ce n'est pas comme si on pouvait contrôler ses sentiments, Niels le sait parfaitement. C'est lorsque tu as compris qu'il ne partageait pas ces sentiments, qu'il était vraiment déterminé à continuer de vivre quelque chose de simple, que tu as compris qu'il t'avait utilisée pour oublier sa relation précédente, ce qui t'avait à l'époque valu une grande déception. Votre relation a pris fin de cette manière, avec des non-dits et des suspicions. « J'ai connu mieux c'est sûr. » Le fait d'être coincée ici avec lui, avec aucun moyen de fuir, te fait presque rire nerveusement. « Ai-je le choix ? » réponds-tu alors qu'il avance déjà avec le brancard. Tu ne le regardes pas, mais tu sens son regard sur toi de temps à autre, qui te met un peu mal à l'aise. Ce serait tellement plus simple de faire comme si vous ne vous connaissiez pas, plutôt que de vous lancer des piques pendant toute la durée de ton passage ici. « Un chien pas très content. » réponds-tu en scrutant ton avant bras. La douleur est moins horrible que ce qu'on pourrait croire en voyant la blessure. Tu lèves soudain les yeux vers lui, ton regard croise le sien, ce qui n'était pas arrivé depuis plusieurs minutes. « Comment vas-tu, Niels ? » demandes-tu finalement, laissant revenir ton côté naturel, c'est à dire celui d'une jeune fille aimante qui n'a pas la moindre trace de colère en elle. Malgré ce qui a pu se passer, ou ne pas se passer, Niels reste quelqu'un qui a compté pour toi et tu ne peux pas le haïr définitivement.

Le fait de revoir Niels te fait ressentir plusieurs sentiments différents. C'est un mélange de colère et d'incompréhension, mais ça fait également remonter toute la tendresse que tu as eu pour lui à une certaine époque. Tu vois bien qu'il est, lui aussi, troublé par ta présence et cette situation est assez gênante. Être coincée avec lui te donne l'impression d'être prise dans un piège duquel tu ne peux t'échapper. Malheureusement, et le jeune homme te le confirme, il n'y a aucune autre solution et si tu veux être soignée, vous n'avez pas le choix que de devoir passer un petit moment ensemble même si ça ne t'enchante pas plus que ça, d'où la remarque que tu as faite en le voyant arriver. Alors qu'il pousse le brancard en te demandant la cause de ta blessure, tu aurais préféré que le silence prenne place et que ce moment se termine très vite, voulant à tout prix éviter les sujets qui fâchent et surtout, les explications inutiles. Par politesse, tu lui réponds brièvement. Un chien qui te mord, ce n'est en effet pas la première fois que ça arrive. « Oh non, mais d'habitude ce n'est pas aussi moche que ça. » réponds-tu en ne quittant pas ton avant-bras du regard, cherchant à éviter le sien. Mais après quelques secondes, tu lui fais face, le fixant de tes yeux, ton regard se faisant plus doux. Soudain, tu lui demandes comment il va sur un ton plus tendre qu'auparavant. C'est comme si les mots étaient sortis tout seuls, en faisant ressortir ta vraie nature. Peut-être est-ce un moyen inconscient d'apaiser la tension pour ne pas avoir à subir ce moment en plus de la douleur de ta blessure ? Tu n'en sais rien. Tu pouffes en même temps que lui à sa remarque. « Je vois ça. » Tu laisses les mots s'échapper de tes lèvres sans trop les contrôler, en faisant référence au mot loser qu'il a si bien utilisé pour se décrire. « Pour moi rien n'a changé non plus. » réponds-tu du tac au tac, sans chercher à lui en dire plus sur ta vie. « Mis à part le fait que j'ai enfin réussi à te rayer de ma vie. » finis-tu par dire sur un ton tout à fait neutre, ne réussissant plus à garder ça pour toi, au risque de vous emmener sur le sujet sensible.  Avec le temps, tu t'es fait une raison, même si l'histoire n'a pas vraiment eu de fin et qu'elle s'est subitement terminée sans explications, une chose qui a d'ailleurs le don de t'énerver. Finalement, tu te dis que c'est peut-être la dernière occasion que tu auras d'aborder ce sujet avec lui, alors autant sauter dessus. Après tout, vous êtes des adultes tout à fait capables de discuter calmement.

Depuis que Niels et toi avez cessé de vous voir, tu t'es toujours dit qu'une situation dans laquelle tu te trouves présentement est à fuir à tout prix. Tu avais bien imaginé le croiser un jour, dans les rues de Bowen, dans un bar, ou tout autre part, mais pas à l'hôpital. Si la situation est à fuir, tu ne peux définitivement pas te sortir de là en le croisant ici, sur son lieu de travail. Est-ce le destin qui a voulu vous réunir dans ce piège, tous les deux, pour pouvoir enfin mettre les choses à plat ? Tu ne le sais pas. Les mots de Niels t'agacent un peu. S'il fallait choisir entre l'ignorer ou parler de ta blessure comme si de rien était, tu aurais choisi le silence, parce que le fait de te retrouver là à discuter avec lui de cette manière est encore pire que d'aborder le sujet qui mérite de l'être. Tu hoches simplement la tête à sa remarque, ne souhaitant pas continuer cette conversation inutile, ce serait trop à supporter pour toi en plus de la douleur de cette fameuse blessure qui t'a menée dans ce bourbier. Faire semblant, ce n'est définitivement pas fait pour toi, Niels devrait le savoir. Alors lorsque tu lui demandes comment il va, avec sincérité cette fois, et qu'il te retourne la question, les mots qui te brûlaient les lèvres sortent tout seuls, comme si tu ne pouvais plus contrôler ce que tu dis. Vous arrivez dans le couloir où se trouve la salle d'examen et vous constatez tous les deux avec la même réaction qu'une longue file d'attente s'est formée. C'est encore pire que ce que tu pensais, mais tu soupires presque de soulagement en pensant que c'est sûrement l'occasion de pouvoir discuter avec Niels des choses qui te pèsent depuis bien longtemps maintenant. C'est sûrement une bonne chose de l'avoir rayé de ta vie. Tu roules des yeux en t'abstenant de tout autre commentaire. Tu n'en attendais pas moins de lui, en fait. Tu le suis du regard lorsqu'il s'adosse au mur, face à toi. Regard qui passe de la tendresse à la noirceur en une fraction de seconde sans que tu ne puisses rien y faire. Ce qui n'a pas changé, en revanche, c'est la capacité qu'a sa présence à brouiller tes sentiments à chaque fois. « Si tu ne veux pas, on peut toujours rester là sans rien dire. » Tu soupires. Le temps promet d'être long et tu ne sais toujours pas si tu préfères affronter Niels ou attendre silencieusement ton tour, avec lui dans les parages, comme si de rien était. Sa question te fait froncer les sourcils. Il y a tant de choses que tu voudrais savoir, tu ne sais pas par où commencer, et surtout, tu as peur des réponses. « Tu n'as jamais eu ne serait-ce qu'une once de considération pour moi, n'est-ce pas ? » Le ton se veut dur, même si tu t'éfforces de parler doucement pour ne pas que toutes les personnes de la file d'attente aient un spectacle à regarder en attendant leur tour. « J'étais juste ton lot de consolation. » ajoutes-tu pour appuyer tes propos.

Tu te doutais bien que ni Niels ni toi n'alliez continuer de faire semblant. Ce n'est clairement pas votre genre à tous les deux et il fallait choisir entre le silence et les explications. Certes, le lieu n'est pas propice à ce genre de choses, mais c'est probablement la seule occasion que vous aurez de mettre les choses au clair et tu n'as pas vraiment envie de laisser passer ça. Cette occasion se présente comme une évidence, et que ce soit à l'hôpital ou autre part, vous avez des choses à vous dire alors autant le faire tout de suite. Il y a tant de choses que tu aimerais lui dire et qu'il te dise, aussi. Votre relation s'est arrêtée soudainement sans que vous n'ayez le temps de vous parler, vous en êtes restés sur des non-dits et il t'a fallu beaucoup de temps pour réussir à passer à autre chose. Il te demande ce que tu veux savoir, tu ne perds pas de temps pour lui envoyer le premier jet qui semble le frapper en plein visage. Tu écoutes sa réponse sans sourciller, ce n'était pas une réelle question, parce qu'au fond tu es persuadée que tu as raison, même s'il répond avec une telle sincérité qu'il en vient à te troubler davantage. Effectivement, vous aviez passé une sorte d'accord, votre relation devait rester légère, vous ne deviez pas vous attacher l'un à l'autre, sinon tout allait devenir compliqué. A l'époque, tu n'étais pas du tout prête à t'engager dans une relation, tout comme maintenant, alors ce pacte était très arrangeant pour toi. Sauf qu'avec les temps, les choses sont devenues, comme prévu, un peu plus compliquées. « Tu sais aussi bien que moi que les sentiments, ça ne se contrôle pas. » réponds-tu en ne détachant pas ton regard du sien. Vous étiez d'accord, certes, mais si tu avais pu choisir, tu n'aurais certainement rien ressenti pour lui et votre relation serait restée dans la simplicité comme vous vous l'étiez promis. Si tu avais su que tes sentiments pour Niels allaient évoluer au fil du temps, tu n'aurais jamais passé cet accord. « J'étais d'accord, oui. Mais tu crois que je l'ai fait exprès ? » Le ton se fait plus ferme, pour bien lui faire comprendre que tu n'as rien pu contrôler à cette époque et c'est ce qui a tout cassé entre vous. « Moi non plus. » Tu reprends ta respiration, prête à dire ce que tu as sur le coeur une bonne fois pour toutes. « Si tu m'avais dit la vérité... Si tu m'avais dit que tu voulais seulement oublier ton ancienne relation, peut-être que les choses auraient été différentes. Je ne me serais certainement pas autant attachée à toi. » A cette époque, il avait probablement encore des sentiments pour son ex petite-amie, tu ne le savais pas et tu pensais qu'il était libre au point de pouvoir, lui aussi, s'attacher à toi de la même façon que tu l'as fait.

Si le lieu n’est pas propice à ce genre de situations, au moins il vous permet de discuter sans pouvoir hausser le ton. Ce n’est pas quelque chose de facile, et tu as l’impression que tu peux exploser d’un instant à l’autre, mais tu te fais force pour rester le plus calme possible. Il s’est écoulé beaucoup trop de temps depuis la fin de votre relation et les questions, les doutes, la colère ont eu le temps de s’installer et ces explications auraient dû avoir lieu bien avant aujourd’hui. Pendant tout ce temps, tu as pu réfléchir à pleins de choses, est-ce que Niels a tenu à toi, au moins un tout petit peu ? Est-ce qu’il t’a lâchement utilisée puis lâchée lorsque les choses ont commencé à devenir compliquées ? La conclusion est toujours la même, même s’il y a bien des choses qui n’ont pas été dites lorsqu’elles auraient dû l’être. Tu as été celle qui a dépassé la limite que vous vous étiez fixée, mais Niels le sait bien, et n’importe qui le sait, lorsque les sentiments arrivent et nous frappent au visage de plein fouet, on ne peut malheureusement pas se défendre. On peut lutter, encore et encore, mais la lutte n’est qu’une manière de repousser l’échéance. A la fin, on ne gagne pas. On perd, et lorsqu’il y a beaucoup à perdre, on perd tout. Tu laisses planer un silence pesant, oubliant presque tous les autres bruits autour de vous, puis tu te risques enfin à dire ce qui te brûle les lèvres depuis si longtemps maintenant. Tu hoches la tête en écoutant son discours qui ne fait que confirmer ce que tu pensais. Le ton détaché qu’il utilise pour parler te fait bouillir de l’intérieur mais tu t’efforces de ne pas le montrer, continuant de l’écouter se justifier. « J’ai été ça, et quand je ne l’ai plus été, tu m’as dégagée de ta vie. Donc si, Niels, j’ai été que ça. » Son plan avait fonctionné parfaitement, à l’époque, il s’est bien amusé, a sorti son ex de sa tête, sans se soucier du mal que ça pouvait faire. Encore aujourd’hui il n’a pas vraiment l’air de se rendre compte de ça. « Qu’est-ce que tu ne pouvais pas assumer ? » demandes-tu en fronçant les sourcils sans comprendre où il veut en venir. « En fait, c’est nous qui avons volontairement compliqué les choses. Ça aurait pu rester simple même si notre accord n’était pas respecté. » finis-tu par dire en détournant enfin le regard. C’est bien connu, les humains sont très forts pour rendre les choses compliquées alors qu’elles pourraient ne pas l’être. A croire qu’on aime la complexité.

Avec le temps, tu t'étais fait une raison et tu t'étais dit que ce genre de confrontation avec Niels n'aurait jamais lieu, que vous resteriez sur une fin que tu ne comprenais pas. Pourtant, le temps t'a donné tort et le destin vous oppose aujourd'hui, dans cette situation que ni lui ni toi ne pouvez fuir. C'est une bonne chose, finalement, que de pouvoir s'expliquer, même si ce n'est jamais plaisant et que, dans un autre contexte, tu aurais sûrement évité ça. Sur le moment, l'incompréhension et la colère se mêlent dans ton esprit et tu prends sur toi, essayant au maximum de ne rien montrer, même si tu sais que Niels te connaît assez pour savoir ce que tu ressens. Et surtout, ton regard trahit toutes tes émotions, il suffit de savoir lire dans tes yeux pour voir dans quel état tu te trouves. Si la présence du jeune homme est troublante, tu n'en restes pas moins déterminée à lui dire ce que tu penses, à lui poser les questions que tu te poses depuis un moment déjà et auxquelles il répond sans mâcher ses mots. Des mots qui ont des effets semblables à des coups de poignard. Même s'il ne fait que confirmer ce que tu pensais, le fait de l'entendre te le dire te provoque une douleur au coeur si intense que tu en oublies la douleur de ta vraie blessure. Il n'a fait que t'utiliser, tu n'as jamais été plus pour lui qu'un simple médicament pour oublier son ex, et cette pensée te fait presque grimacer. La conversation semble bloquée jusqu'à ce qu'il daigne enfin parler. Parler de ses craintes et de la façon dont votre relation aurait pu évoluer s'il n'y avait pas mis fin soudainement. Tu le fixes du regard en écoutant chacun de ses mots qui résonnent dans ta tête et tout semble désormais plus clair dans ton esprit. Tout s'explique enfin et quelque part, ça te soulage. « J'avais peur, moi aussi. Je ne voulais pas d'une relation comme ça, j'avais pas demandé à m'attacher à toi, et pourtant j'étais prête à vaincre ces peurs pour toi. » Tu marques une pause. Niels n'est pas au courant de ce que tu as vécu avec ton premier amour, s'il savait, il comprendrait à quel point tu avais peur, peut-être même plus que lui, et à quel point il était important pour toi pour que tu aies envie de mettre ces craintes de côté pour vivre quelque chose avec lui. « Mais toi tu n'étais pas prêt à le faire pour moi. » Le ton se fait moins ferme, comme si tu avais déjà épuisé toute ton énergie, n'ayant plus envie de te battre avec lui. Tu écoutes ses excuses sans le regarder, scrutant la file d'attente devant la salle d'examen. Tu ignores si ce sont des excuses sincères ou si c'est simplement pour soulager sa conscience, mais au fond de toi, tu les attendais. Tu as souffert à cause de lui et tant qu'il ne s'était pas excusé, c'était comme s'il ne se rendait pas compte de cette souffrance. « Je suis prête à te pardonner... » dis-tu en faisant doucement revenir ton regard sur lui. Toujours fidèle à toi même, la gentillesse ne manquant jamais à l'appel. « Mais je n'arrive pas à m'enlever de la tête l'idée qu'on est peut-être passé à côté de quelque chose. » A cause de toi, tu aurais pu ajouter.