| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| L'alcool délie les langues [Feat. Tahlia Wates] | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Re: L'alcool délie les langues [Feat. Tahlia Wates] Ven 9 Nov 2018 - 0:53 | |
| C'était triste de se dire qu'il fallait avoir de l'alcool dans le sang pour que ces deux êtres apprennent à devenir de vrais camarades, un véritable duo. Tahlia était souvent rattachée à Donovan sur les différentes interventions qu'ils étaient amenés à faire. Même si leurs supérieurs savaient qu'ils étaient deux têtes brûlées, ils savaient aussi qu'ils faisaient du bon boulot quand ils étaient ensembles. Et ils savaient que, malgré tout, Tahlia était celle qui savait s'arrêter quand il le fallait. Quand Donovan abusait trop de sa gourde, elle parvenait à garder le cap pour la bonne tenue de l'intervention et pour protéger son partenaire. Ce dernier point lui tenait à cœur. Elle était sûrement incapable d'expliquer pourquoi, mais elle ressentait ce besoin de protéger Donovan, et encore plus depuis qu'elle connaissait son histoire et ses réelles motivations sur sa présence au commissariat. Elle savait que si ses supérieurs mettaient Donovan à la porte, ce serait signer son arrêt de mort. Et c'était une pensée inconcevable pour la brune. C'était probablement une preuve de l'affection qu'elle portait à son égard. Mais elle ne savait le montrer qu'en s'immisçant, parfois de trop, dans les affaires de Donovan, en lançant deux-trois piques mal placées et en le provoquant sans fin. Il fallait qu'elle aussi soit ivre pour qu'elle laisse tomber les barrières une à une. C'était bien beau de montrer à Donovan qu'il était bien trop près du gouffre, mais c'était aussi important de faire le point sur sa propre vie, d'accepter de montrer sa souffrance et ses faiblesses. Ce soir, c'était le cas. Et ce n'était plus deux collègues qui se rencontraient par hasard, mais bien deux personnes sur la même longueur d'ondes, dont la triste vie trouvait un écho chez l'autre. Et c'était ce qui les rapprochait. Ce qui les rapprocherait toujours.
La main de Donovan sur la joue de Tahlia avait surpris la brune. Mais c'était une belle surprise. Elle-même adepte du non-verbal, elle savait que les gestes valaient bien mieux que des mots. Et doucement, elle comprenait peu à peu que le quadragénaire provocateur cachait en réalité un homme plus doux, plus tendre. Elle aurait pu très bien lui répliquer quelque chose sur cela, mais Tahlia s'était contentée d'un sourire, sachant que parfois il valait mieux se taire. Ce soir, c'était donnant-donnant. Elle lui montrait une nouvelle facette d'elle-même, il lui montrait une nouvelle facette de lui-même. Maintenant c'était à eux de faire en sorte d'améliorer leur relation, de mieux se comprendre et de ne pas s'arrêter aux apparences. Tahlia l'avait compris, mais au lieu de le dire aussi directement, elle s'était cachée derrière un pari stupide, un défi qu'elle savait déjà qu'elle ne pourrait pas tenir. Elle était bien trop entière. Et cela lui coûtait de regarder Donovan faire n'importe quoi sans dire quoique ce soit. C'était pour cela que, malgré les horreurs qu'ils pouvaient se balancer à la tête, ils revenaient toujours l'un vers l'autre. Elle était celle, au boulot, qui osait lui dire ce qui n'allait pas. Et même si elle savait qu'il ne l'écoutait pas, elle avait au moins le mérite de se faire entendre.
Face au refus du policier, Tahlia n'insista pas, mais cela ne voulait pas dire qu'elle abdiquait. Au contraire. Elle comprit qu'en réalité, cela ne servait à rien de se cacher derrière des jeux. Donovan était un homme de quarante ans, mature, avec une expérience de vie plus avancée que la sienne, qui se cachait derrière une carapace de fer. Elle n'était pas devant un gamin et c'était ce qui changeait la donne. Alors elle opta pour la sincérité pure, lâchant simplement ce qu'elle avait sur le cœur. Elle voulait qu'il comprenne qu'elle n'était pas la méchante sorcière, la gamine un peu trop énervante, le boulet qu'il se coltinait à longueur de journée et qui se permettait quelques répliques cinglantes. Elle voulait qu'il comprenne qu'elle n'était pas son ennemie, mais qu'elle pouvait être une épaule sur laquelle s'appuyer quand il en avait besoin. Bien sûr, elle avait enrobé son discours en parlant de papotages et de montages de meubles Ikea, mais le sous-entendu était là, clair et précis comme l'eau de roche. C'était sûrement la première fois qu'elle était aussi franche avec lui, durant ces trois dernières années. Enfin presque... il y avait eu une autre fois où elle avait été sincère avec lui, mais cela s'était mal terminé. Aujourd'hui, c'était différent. Elle n'agissait pas devant lui en lui hurlant dessus, en tentant de lui prendre des mains cette gourde qui était son repère. Elle n'empiétait pas brutalement sur son territoire, mais tentait de se faire une place avec douceur. Et elle s'ouvrait, lui faisant part du fait que oui, elle l'appréciait. Malgré toutes les disputes, les provocations. La réponse de Donovan la fit sourire. « Je commence à te connaître, Danno. Je sais que tu as très bien entendu ce que j'ai dit. » Avant d'ajouter, plus taquine : « Sinon, la vieillesse commence à te rendre sourd. » Un rire vint ponctuer sa phrase alors qu'elle posait sur lui un regard malicieux. Il voulait jouer au provocateur, elle jouait aussi. Tout ça pour ne pas répéter ce qu'elle avait dit. Alors, afin de clore ce sujet du défi, elle évoqua qu'elle aurait pu choisir un gain plus horrible, à savoir un dîner avec elle. Les paroles de son coéquipier firent dessiner un sourire sur les lèvres de la brune, alors qu'elle arqua un sourcil, amusée par sa répartie. « Tu sais, les femmes du 21ème siècle peuvent aussi payer l'addition... » Elle haussa les épaules, avant de rajouter : « Mais je retiens ce que tu as dit, comme quoi ce ne serait peut-être pas une horreur de passer une soirée avec moi. Je vais être obligée de vérifier si cela est vrai, Monsieur Chamberlain. » Les réflexes de flics. En réalité, Tahlia n'avait pas vu que c'était en quelque sorte une confidence, un message pour lui montrer qu'il tenait aussi elle. Elle n'avait pas encore toutes les cartes pour comprendre le langage de Donovan. Son verre en main, la demoiselle se tourna vers son collègue : « ça te dit que l'on aille faire un tour dehors ? J'ai bien envie de prendre l'air... » Pour être honnête, elle n'avait pas envie de mettre fin à leur conversation. |
| | | Invité | Sujet: Re: L'alcool délie les langues [Feat. Tahlia Wates] Dim 11 Nov 2018 - 16:11 | |
| Au travail, sur les différentes enquêtes où ils travaillaient, Donovan et Tahlia travaillaient souvent ensemble. Certes leur binôme était souvent critiqué et mis au centre des discussions au vu du caractère des deux flics, mais malgré le fait qu'ils enfreignent souvent le règlement, leurs supérieurs sont forcés de constater que le résultat est bel et bien là. Et ça, ça vaut bien plus que tout ce qu'ils pourraient dire sur le contraste entre les deux policiers. Il est vrai que leur binôme était plutôt atypique, et même s'il fonctionnait plutôt pas mal sur le terrain, il n'empêchait que derrière leur bureau respectif, ils n'hésitaient pas à se provoquer mutuellement, à s'envoyer des piques qui, vu de l'extérieur pourrait faire croire qu'ils ne peuvent pas s'encadrer. Mais là vérité était tout autre, ils s'entendaient bien, c'est juste qu'ils avaient une manière très particulière de le montrer. Si ses supérieurs avaient mis Tahlia avait lui, c'est aussi parce que c'est la seule qui n'avait pas encore jeté l'éponge. Au contraire, elle était quasiment la seule personne qu'écoutait l'allemand, alors, elle pouvait encore peut-être le faire changer et le raisonner lorsqu'il le fallait.
Pris d'une pulsion qu'il ne pouvait pas s'expliquer lui-même, le lieutenant de police passa sa main sur la joue de sa collègue, qui à l'instant précis où cela est arrivé, n'était plus sa collègue mais plutôt une simple femme qu'il aurait pu rencontrer n'importe où, si tant est qu'il ne passe pas ses soirées au bar. En contrepartie, la jeune femme lui adressa un sourire. À cet instant, Donovan se sentait comme ... apaisé. Il ne pouvait pas pleinement expliquer l'état d'esprit dans lequel il était, mais il venait, une fois de plus, de montrer que sous ses airs de parfait connard et de je m'en foutisme, il y avait bien plus que ça, comme un homme tendre, doux et protecteur envers une femme lorsqu'il le décide. Ce que Tahlia n'avait jamais eu l'occasion de constater avant ce soir.
Pour essayer de changer la donne entre eux, Tahlia lança un pari, un pari que Donovan savait déjà qu'il ne pourrait pas tenir, mais surtout, que s'il perdait, ça se révélait très dangereux pour lui, pour son image, ou du moins, pour celle qui se mais sa véhiculer malgré que ce ne soit pas véritablement ce qu'il était quand on creusait un tant soit peu. Mais personne n'avait jamais fait cet effort, si ce n'est que sa défunte épouse, personne n'a réitéré cette expérience depuis. Même si Tahlia essayait de cela, et qu'elle s'y prenait de manière assez particulière, elle tentait tout de même de savoir ce qu'il cachait derrière ce masque qu'il portait.
La brune eut alors des propos sincères, beaucoup trop d'ailleurs. Ce qui déstabilisa le quadra qui n'était pas habitué à entendre de telles choses. Et même si sur l'instant il ne dit rien, il savait qu'au fond de lui, ces paroles auraient un écho. Un écho qui le ferait réfléchir avant de faire quelque chose. Mais pour le moment, il ne pouvait pas dire quoique ce soit face à ça, il savait que sa coéquipière avait raison, et affirmer le contraire aurait été d'une mauvaise foi sans fin. En temps normal, il n'aurait pas eu de problème à la contredire, mais pas ce soir.
Les apparences peuvent parfois être trompeuses, en voyant les deux policiers agir comme ils le faisaient tout le temps, on pourrait penser qu'ils se détestent et ne se supportent pas, mais c'est tout le contraire, bien que ces mots n'ont jamais été prononcé de manière audible. Ce soir, Tahlia venait de le lui avouer et Donovan préférait la charier plutôt que de lui avouer que c'était réciproque. Du moins, pas sans enrober ses propos pour qu'ils paraissent moins direct. Dire à quelqu'un qu'il l'apprécie, ce n'est pas dans les habitudes du flic, il se sent un peu mis à nu et ça le déstabilise plus qu'il ne voudrait l'avouer.
" - Fait gaffe à ce que tu dis Wates, je pourrais ne pas entendre quand quelqu'un menace de te tirer dessus !"
Bien évidemment, il blaguait, il ne pouvait pas délibérément laisser la brune se faire tirer dessus parce qu'elle s'était permis de critiquer son âge déjà bien avancé. Et puis, il ne pouvait pas le faire parce que c'était Tahlia, et qu'il tenait à elle. S'il lui arrivait quoique ce soit par sa faute, il se sentirait forcément coupable et, peut-être qu'il ne s'en relèvera jamais.
" - Avec plaisir Mademoiselle Wates. Une préférence pour l'heure, l'endroit et le jour ?"
Dîner avec elle ? Ça ne posait aucun soucis à Donovan, du moment qu'elle n'entrait pas des questions ou des interrogations pour tenter de le remettre sur le droit chemin. Ou bien qu'elle tentait de le raisonner par rapport à son programme concernant sa vengeance personnelle. Et puis, c'était aussi l'occasion de se retrouver dans un restaurant, savoir s'ils étaient capables d'être responsable d'eux-mêmes pour ne pas faire un scandale au milieu d'une foule d'inconnus.
" - Si tu veux." répondit-il en guise de réponse pour sa question.
Peut-être qu'aller dehors leur ferait du bien, que ça leur permettrait aussi de remettre leurs pensées en place avec l'air frais de la soirée. Il tenta de se lever, tituba quelque peu avant d'aligner ses pieds l'un devant l'autre et de regagner la sortie. La rue était quasiment déserte, et ils se retrouvaient là tous les deux, dehors.
" - Cette soirée est vraiment à milles lieux de ce que j'aurai pu imaginer en m'installant au bar." avoua-t-il tandis qu'il faisait quelques pas sur la chaussée. |
| | | Invité | Sujet: Re: L'alcool délie les langues [Feat. Tahlia Wates] Lun 26 Nov 2018 - 16:13 | |
| Ils avaient beau se disputer, se provoquer, s'envoyer des horreurs à la figure, Donovan et Tahlia restaient toujours là l'un près de l'autre. Pourtant, ils avaient énoncé maintes et maintes fois leur envie de quitter l'unité, mais aucun ne l'avait fait. Au fond, ils savaient que cela fonctionnait. Et ils savaient qu'ils s'appréciaient. Ils avaient la même façon d'agir. Ils portaient tous les deux un masque qui avait fait leur sale réputation au commissariat. Mais ces deux-là étaient passés au dessus de cela, ils ne s'étaient pas arrêtés aux préjugés que l'on pouvait entendre sur leur lieu de travail. Ils savaient qu'en réalité, ils étaient bien loin de l'image qu'ils renvoyaient. Ce soir en était la preuve. Ce soir, Donovan était l'homme tendre, taquin, amusant, bien loin de l'ours des cavernes à l'air renfrogné qu'il était au commissariat. Cette caresse sur la joue en était la preuve. Et l'écho qu'elle trouva sur les lèvres de Tahlia montrait qu'elle aussi, elle était cette femme qui avait besoin de regards, de gestes pour prouver qu'elle existait aux yeux d'autres personnes. Elle avait toujours su que Donovan n'était pas celui qu'il prétendait être, et découvrir de nouvelles facettes était plaisant pour Tahlia, qui avait l'impression de le comprendre un peu plus. D'ailleurs, prise dans un élan qu'elle ne comprenait pas, elle avait lancé ce défi stupide, afin de montrer qu'elle était là pour lui. Mais comme cela n'avait pas vraiment fonctionné, elle avait dû faire usage des mots pour lui prouver qu'elle tenait à lui, qu'elle s'inquiétait pour lui. Pour lui montrer qu'il n'était pas seul, qu'il pouvait compter sur elle, s'il lui laissait un peu de place. Ce soir, les barrières tombaient peu à peu et cela ne pouvait pas être mal pour ces deux comparses qui se connaissaient bien plus qu'ils ne le croyaient.
Mais chassez le naturel, il revient au galop. La franchise et la sincérité avaient du bon, mais il n'y avait rien de mieux qu'une bonne vieille taquinerie pour effacer d'un revers de la main cette gêne qui pouvait s'instaurer après de telles confidences. Aujourd'hui, c'était l'âge de Donovan qui en prenait un coup. En réalité, Tahlia se contrefichait de cette différence d'âge. Que ce soit à quarante ans ou à trente ans, ils partageaient cette fougue commune pour détourner les ordres de leurs supérieurs. Mais la réponse de Donovan la fit rire. Evidemment, elle n'en croyait pas un mot. Donovan n'était pas le mieux placé pour prendre soin de son équipe – il suffisait de voir son attitude après l'agression de Tahlia – mais elle savait qu'il agirait si l'un d'entre eux était en danger. « ça se voit que tu ne m'as jamais entendu crier. Même un malentendant pourrait m'entendre. Alors, je ne me fais aucun souci de ce côté-là. » Elle rit de nouveau, avec malice, son sourire ne quittant pas un seul instant ses lèvres. Vint alors cette histoire de restaurant, en se disant que cela pouvait être pire que n'importe quel service en sa compagnie. Mais de nouveau, Donovan se montra surprenant. Il semblait d'accord pour manger un soir avec elle. Tahlia le regarda avec surprise, avant de répondre : « Je te dirais tout ça en temps voulu. » Elle comptait bien trouver un restaurant au cadre sympathique, où ils pourraient discuter en paix. Elle avait l'ambition de passer une bonne soirée avec lui. Et non pas en profiter pour le matraquer, en rabâchant ce qu'il savait déjà bien trop. Voulant continuer cette discussion, elle lui proposa d'aller faire un tour dehors, une proposition acceptée par Donovan, qui se releva en titubant quelque peu. Mais peu importe, Tahlia n'était pas mieux. Elle avait cette impression d'avoir les jambes en coton et cette joie qui s'insinuait dans tout son être, mais qui n'était simplement dû qu'à l'alcool. Une fois dehors, la jeune femme respira l'air frais et regarda devant elle, là où les rues étaient vides. Elle aimait ce moment de la nuit où l'on n'entendait rien d'autres que les rires étouffés derrière les portes des bars. La voix de Donovan la fit sortir de ses pensées et ses paroles déclenchèrent un nouveau sourire chez Tahlia. « C'est vrai ? Tu t'attendais plutôt à quoi ? » Elle s'avança à ses côtés et posa son regard sur lui. Il allait sûrement lui dire qu'il s'attendait à de quelconques leçons de moral de la part de la brune. Mais n'oublions pas qu'ils ne s'étaient plus vraiment parlés depuis leur altercation, ce qui changeait la donne. La hache de guerre était-elle enfin enterrée ? |
| | | Invité | Sujet: Re: L'alcool délie les langues [Feat. Tahlia Wates] Mer 28 Nov 2018 - 19:30 | |
| Même si Donovan n'avait jamais dit clairement à sa coéquipière qu'il tenait à elle, qu'elle était un élément moteur aussi bien au sein de son équipe que du commissariat, ce n'était pas pour autant qu'il ne le pensait pas. L'allemand avait parfois tendance à penser que les gens peuvent lire en lui et donc, savoir ce qu'il pense. Mais c'est faux, et tant qu'il ne dira pas les choses clairement alors, ses proches ou ceux qui le côtoient ne pourront jamais savoir ce qu'il a au fond de son cerveau. Pourtant, il estimait l'avoir montré un bon nombre de fois, à sa manière certes, mais il l'avait montré. Sinon il aurait tout fait pour lui pourrir la vie et faire en sorte qu'elle quitte son équipe, mais il n'en avait rien.
Donovan avait ses manières bien à lui de faire les choses en temps normal, et il est vrai qu'en tant que chef, il aurait dû agir autrement après l'agression de la brune, pourtant il s'était contenté de laisser couler, de ne rien dire, pas même un mot d'encouragement. Ce n'est pas pour autant qu'il était pour ce qui s'était passé, et que s'il avait pu, il aurait défendu sa coéquipière. Mais il n'était pas là et, Tahlia avait dû porter le poids de tout ça sur ses épaules, et il n'avait rien fait pour la soulager.
Malgré les surprises que la soirée leur avait réservé mutuellement, Donovan ne pouvait pas nier qu'il appréciait la compagnie de la jeune femme. Peut-être parce qu'il était déjà pas mal alcoolisé et qu'elle aussi, pourtant, tout semblait beaucoup plus simples lorsqu'ils avaient bu tous les deux. Finalement, leur relation était presque normale, mais pour ça, il fallait que chacun est bu assez d'alcool pour faire tomber leurs barrières respectives, c'est quand même dommage. Peut-être que cette soirée allait permettre de remettre les choses en place dans leur relation de tous les jours. Ou alors, une fois sombre, ils retourneront tous les deux à leur caractère de cochon et rien n'avancera. Comme c'était le cas jusqu'à présent.
Après tant de franchise et d'ouverture, c'était le retour des piques, mais cette fois-ci sans aucune méchanceté. Donovan se moqua de la brune en disant qu'il pourrait ne pas entendre si elle venait à se faire tirer dessus. En vrai, même s'il n'était sans doute pas le meilleur coéquipier possible, il tentait de la protéger aussi bien qu'il le pouvait lorsqu'il était sur le terrain avec elle. Il espérait au moins réussir sur ce point. En tout cas, elle n'avait jamais été blessée à cause de lui au cours d'une enquête, donc c'est que d'un côté, il avait réussi.
" - Je n'ai pas dit que je ne t'entendrai pas, mais il se peut qu'à ce moment je sois occupé ailleurs." fit-il avec un sourire malicieux au coin des lèvres.
Si Tahlia était menacée, bien sûr que Donovan irait à sa rescousse, il ne jugeait pas bon de le préciser parce qu'il espérait qu'elle était au courant. Même si une fois de plus, il ne lui avait jamais dit de manière franche.
Après cette histoire de pari, l'allemand se surpris lui-même à accepter ce restaurant qu'elle lui proposait. Pourquoi avait-il fait une telle chose ? Pourquoi avait-il accepté ? Il savait déjà où ça allait le mener, il allait subir les reproches de sa coéquipière et il n'était pas sûr de pouvoir les écouter une fois supplémentaire.
La jeune femme lui avait proposé de sortir, elle avait besoin de prendre l'air frais, et ça ne lui ferait sans doute pas de mal à lui aussi. Après avoir aligné deux trois pas en zigzaguant, il suivit une ligne droite jusqu'à la porte de sortie où l'air frais vient le frapper au visage de manière assez brutale. Il ne s'y attendait pas. Ce qui lui arracha un frisson d'ailleurs. Puis, une fois qu'il eut habitué à la fraîcheur extérieure, il reprit la parole. Haussant les épaules aux propos de Tahlia. Qu'est-ce qu'il attendait vraiment de cette soirée ?
" - Je sais pas vraiment. Je m'attendais à ce que tu me fasses une scène, que tu me rabâches les oreilles en me faisant la morale comme tu l'as fait tant de fois avant ce soir. Je ne m'attendais pas à ce que tu sois comme ça avec moi." dit-il alors qu'il se rapprochait de la brune.
En vérité, plus il la regardait plus il avait envie de l'embrasser, sur l'instant, il se maudit d'avoir autant bu et de ne pas avoir les idées assez claires. Ou alors, était-ce parce que justement l'alcool lui avait ouvert les yeux ? L'alcool lui avait prendre conscience que Tahlia n'était qu'un être humain, une femme plutôt séduisante et était un peu comme lui au fond, elle avait trop souffert et son caractère s'était forgé au gré du temps.
" - Je ne sais pas si c'est l'alcool qui fait ça, mais j'ai très envie de t'embrasser là maintenant." lança-t-il alors qu'il n'était plus qu'à quelques centimètres d'elle, et que ses yeux étaient fixés sur les lèvres de la brune. |
| | | Invité | Sujet: Re: L'alcool délie les langues [Feat. Tahlia Wates] Lun 17 Déc 2018 - 16:24 | |
| Quand Tahlia avait aperçu Donovan attablé à ce comptoir, elle s'était attendue à un nouveau conflit, à des piques balancées à la figure sans qu'ils ne le pensent réellement. Elle s'était trompée sur toute la ligne... Pour la première fois après tant d'années passées ensemble, les deux coéquipiers avaient une relation normale. Ils parlaient sans se hurler dessus, plaisantaient et apprenaient à se découvrir sous un autre jour. Et il n'y avait pas que l'alcool qui jouait en leur faveur. Peut-être étaient-ils arrivés à un stade où cela ne servait plus à rien de faire semblant, de garder ce masque auquel ils tenaient tant. Tahlia connaissait la vérité sur l'histoire de Donovan, elle connaissait ses projets suicidaires et sa douleur incommensurable. Ce soir, le quadragénaire avait fini par comprendre que Tahlia, aussi, n'était pas des plus heureuses. Ses rires et ses sourires, cette joie de vivre cachaient en réalité une part d'elle-même plus sombre. C'était ces parts obscures qui les avaient mené ici, dans ce bar. Qui les rapprochaient bien plus qu'ils ne le pensaient.
Les mots étaient dits. Tahlia lui avait fait comprendre l'attachement qu'elle avait à son égard. Elle avait déjà essayé une fois, en arrachant sa gourde, mais cela avait été davantage perçu comme une intrusion bien trop brutale. Ce soir, elle avait opté pour la sincérité pour qu'il comprenne qu'elle n'était pas son ennemie. Qu'il comprenne qu'elle pouvait être une épaule sur laquelle s'appuyer. Il n'était pas seul dans ce monde, des personnes tenaient à lui, seulement fallait-il qu'il s'en rende compte. Le moment confession aurait pu être gênant, mais Tahlia et Donovan savaient à merveille retourner la situation en leur faveur. L'usage de la plaisanterie et de la moquerie était leur mode de fabrique. Un sourire malicieux vint en écho de celui qui apparaissait sur les lèvres de Donovan. « Tant pis, la pauvre demoiselle en détresse se débrouillera seule pendant que Monsieur sera occupé ailleurs. » Elle ponctua sa phrase par un rire. Au fond, elle savait qu'elle n'avait rien à craindre. Déjà, elle était loin d'être une demoiselle en détresse, mais si un jour, Tahlia se trouvait dans de beaux draps, elle se doutait que Donovan l'aiderait du mieux qu'il le peut. Tout comme elle le ferait avec lui.
Après ces plaisanteries, un pari risqué et une invitation au restaurant avancée, Tahlia lui proposa d'aller à l'extérieur. Donovan la suivit sans grande hésitation. Et après quelques pas peu assurés, ils finirent par se trouver sur la petite terrasse du bar. L'air frais et le silence nocturne contrastaient avec cette chaleur moite et ces discussions animées que l'on trouvait dans le restaurant. C'était plaisant. Tahlia aimait s'amuser mais elle avait aussi besoin de ces moments calmes qui lui permettaient de reprendre le dessus, de prendre du recul sur cette soirée inattendue. Ce soir, elle partageait l'un de ces moments avec Donovan. Et il fallait croire que cela avait le même effet sur lui puisque le policier lui fit part d'une confidence, en s'exprimant sur cette soirée qui était pleine de surprise pour lui aussi. Tahlia se redressa et se plaça face à lui, attendant les détails qu'elle lui demandait. Un nouveau sourire apparut sur les lèvres rosées de la brune. A l'entendre, elle avait l'impression d'être un tyran avec lui, d'être le boulet dont il espérait se détacher.Il n'avait pas totalement tord. « J'avoue que je suis parfois énervante avec toi. Ce n'était pourtant pas de la méchanceté ou une quelconque envie d'être envahissante. Je voulais juste bien faire. Je ne l'ai pas fait de la meilleure façon, je l'admets. » Son ton s'était fait doux et sincère, parce qu'elle se rendait compte qu'elle était parfois excessive avec lui. Alors qu'elle n'était pas un modèle, elle non plus.Ce soir, finalement, il découvrait la vraie Tahlia, la femme forte qui avait aussi ses moments de faiblesses et qui savait reconnaître quand elle ne faisait pas les choses bien. Elle garda son regard sur lui alors qu'il s'était rapproché d'elle. Les yeux de Donovan étaient rivés sur les lèvres de la brune, son visage se rapprochant du sien peu à peu. Les paroles qu'il lui lança la poussèrent à soutenir davantage son regard. Tahlia leva sa main, ses doigts se posant sur ses cheveux pour jouer avec l'une des bouclettes. Puis sa main descendit le long de sa joue jusqu'à ce que son pouce vint frôler la lèvre inférieure du policier. « ça doit être l'alcool, Donovan. Et même si ce n'est pas le cas, on sait qu'on le regrettera dès demain... » Elle savait qu'ils jouaient sur un terrain dangereux. Tahlia avait les sentiments en vrac, elle ne savait plus où donner de la tête, perdue entre ses sentiments et les hommes qui l'entouraient. De ce fait, elle n'était pas le genre de femmes qu'il devait côtoyer. Elle pouvait être un pansement – elle l'avait été de nombreuses fois – mais elle était le genre de pansement qui collait mal. Avec des inconnus, elle s'en fichait. Avec des hommes qu'elle connaissait, en revanche, elle changeait du tout au tout. Elle craignait le rejet plus que tout. Et elle se doutait que Donovan l'éviterait, une fois toute trace d'alcool évacuée de son sang. Un sourire apparut néanmoins sur ses lèvres, alors qu'elle reprit doucement : « Je ne veux pas que tu m'évites, c'est tout. » |
| | | Invité | Sujet: Re: L'alcool délie les langues [Feat. Tahlia Wates] Mar 25 Déc 2018 - 14:57 | |
| Donovan savait pertinemment que du moment que son chemin croisait celui de Tahlia, les étincelles ne mettaient pas longtemps avant de prendre feu. C'était toujours ainsi que ça se passait quand ils empietaient sur le territoire de l'autre. Donovan l'avait déjà fait, et la dernière fois que la policière s'était hasardée à le faire, elle devait encore se souvenir de comment ça s'était terminé.
Ce soir les choses prenaient une tournure différente. Les deux policiers ici présents montraient leur véritable visage, pas celui que tout le monde voyaient sous leur carapace, mais celui qui déterminait qui ils étaient vraiment. Et c'est sans doute pour cette raison que leur conversation était beaucoup plus calme, plus posé. Parce que Donovan n'avait pas réellement conscience du mal-être qui habitait sa coéquipière avant ce soir. Tout comme elle, découvrait que le vieil ours, ne l'était pas tant. Il savait aussi taquiner sans être méchant. Il savait rire sans être hypocrite. Finalement, c'était quelqu'un de banal, simplement abîmé par la douleur qui le rongeait au quotidien.
Les taquineries étaient de mise ce soir, peut-être à cause de l'alcool, ou alors simplement parce qu'ils ne se considéraient plus comme des flics, comme des subordonnés. Ils étaient simplement un homme et une femme. Alors l'allemand se mit à la charier, mais au fond, bien sûr que si elle était en danger, il serait le premier à la secourir. Elle devait même savoir qu'il n'hésiterai pas à mettre sa vie en danger pour elle. Parce que la vie n'avait plus aucune valeur aux yeux du quadra. Alors mourir pour elle ne lui poserait aucun soucis. Il ne l'aurait peut-être pas fait avec tout le monde.
" - Tu sais bien que je serai toujours là pour te défendre."
Ses propos avaient un double sens, peut-être pas compréhensible sur l'instant, mais elle finirait bien par le comprendre tôt ou tard. Et ce soir, c'était important pour Donovan qu'elle comprenne bien que malgré les erreurs qu'il avait pu faire, elle faisait partie de son équipe, et qu'il ferait tout pour les défendre, parce que c'était son rôle. Alors si d'autres ne se risquaient pas trop à partir en mission avec lui, Tahlia n'avait jamais refusé, parce qu'elle savait qu'il la défendrait quoiqu'ui arrive.
La soirée était vraiment pleine de rebondissements, après cette invitation au restaurant, ils finirent par sortir du bar histoire de goûter à l'air frais extérieur. Bien que le chemin vers celui-ci fut un peu scabreux, ils l'atteignirent en quelques minutes. Puis, Tahlia se remit à parler. Faisant des aveux, ou plutôt des confessions. Donovan l'écouta attentivement.
" - Je crois que je serai mal placé si je te faisais un quelconque reproche sur ta manière d'agir vis-à-vis de moi. On ne peut pas dire que je sois le meilleur lieutenant qui puisse exister, ni même celui qui s'occupe le mieux de son équipe. Mais.. Ce qui s'est passé la dernière fois m'a marqué plus que tu en crois. Il n'y a pas un jour où je ne m'en veux pas. Je n'ai jamais levé la main sur une femme, et je ne le ferai jamais.. Seulement tu.. Tu as pris la seule chose qui me permettait de tenir debout. Tu m'as enlevé ma béquille et ça m'a fait vriller.."
Ils avaient peut-être juré de ne jamais en reparler, de ne jamais revenir sur le sujet, mais Donovan jugea le moment opportun. Il ne s'était jamais excusé comme il venait de le faire. Et l'alcool n'avait rien à voir. Ses propos étaient plus que sincères, il suffisait de le regarder dans les yeux pour le comprendre. Ils avaient tous les deux leurs tords dans cette histoire au bout du compte. Chacun avait franchi des barrières qu'ils n'auraient pas dû.
Ses confessions l'amena ensuite à se rapprocher de la brune. Encore et encore. Jusqu'à n'être plus qu'à quelques sentiments d'elle. Il pouvait sentir son souffle sur son visage. Mais alors qu'il lui avoua ses intentions, pas forcément très saine vu leur état commun, Tahlia passa sa main dans ses cheveux, et il en avait presque oublié le bien que ça faisait. Miranda le faisait tout le temps, de jouer avec ses bouclettes. Il adorait ça, ça le calmait toujours. Mais avant qu'il est pu rajouter quoique ce soit, il descendit sa main jusqu'à ses lèvres pour y poser son doigt. Mettant alors un frein à cette action. Puis, elle lui expliqua qu'elle ne pouvait pas, mettant sur le compte de l'alcool et des regrets qu'ils auraient le lendemain matin. Peut-être qu'elle avait simplement quelqu'un dans sa vie et qu'elle était fidèle dans sa vie de couple. Ça n'avait pas effleuré une seconde l'esprit du flic. L'excuse qu'elle sortit ne suffit pas à convaincre totalement le quadra, mais il laissa couler sans rien ajouter. Il s'éloigna d'elle pour aller se poster de l'autre côté de la rue, là où il y avait un banc. En vérité, les paroles de la brune venaient de lui faire l'effet d'une gifle en pleine figure, et ça avait presque suffit à le faire désaouler. Espérait-il vraiment quelque chose de cette soirée ? Tahlia n'était pas une femme pour lui de toute façon. Mais y avait-il encore des femmes faites pour lui à la surface de la terre ? Il en doutait sérieusement. Aucune femme ne voulait couler avec lui dans la noirceur qu'il fréquentait depuis tant d'années. Elles voulaient être heureuses, et il ne pouvait leur offrir ce bonheur dont elles avaient tant rêvé. Il passa une main dans ses cheveux avant de pousser un grand soupir. La soirée venait de prendre une tournure qu'il n'avait pas suspecté, venant le mettre à terre alors même que Tahlia n'a fait que ce qu'il y avait de mieux de faire. Pour elle. Pour lui. Pour eux. |
| | | Invité | Sujet: Re: L'alcool délie les langues [Feat. Tahlia Wates] Jeu 3 Jan 2019 - 22:02 | |
| Des conversations comme celle-là, Tahlia en prendrait goût. Pour une fois, elle avait l'impression d'être elle-même, de ne pas se cacher derrière un masque qui dissimulait toute sa vraie nature. Cette vraie nature qui montrait qu'elle n'était pas aussi heureuse qu'elle ne le prétendait, cette vraie nature qui montrait qu'un mauvais pas pouvait vite la faire tomber dans un gouffre, elle aussi. Au fond, il n'y avait qu'avec Donovan qu'elle ressentait cela, parce qu'il était aussi paumé qu'elle, parce qu'ils avaient la même souffrance qui les rongeait de jour en jour. C'était terrible de se dire qu'il fallait qu'ils soient alcoolisés pour qu'ils se rendent compte de cela. Tahlia savait qu'au fond, s'ils revenaient toujours l'un vers l'autre, c'était parce qu'ils étaient les mieux placés pour se comprendre, pour s'entraider. Mais de là, à l'assumer... il y avait encore du chemin à faire.
Mais ce soir était le temps des confidences. Des confidences qui ne devenaient pas gênantes puisqu'ils usaient d'humour et de taquinerie. Mais le message était là, malgré tout. Même si Donovan et Tahlia avaient des caractères de feu, même s'ils se hurlaient dessus, il y avait bien une chose qui ne changeait pas : sur le terrain, ils étaient indissociables. Un regard et ils se comprenaient. Un mauvais geste et les deux prenaient le soin de se défendre l'un et l'autre. C'était sûrement pour cela que ces deux têtes brûlées étaient encore vivantes, même s'ils avaient souvent frôlé le désastre lors de leurs interventions. Finalement, c'était naturel, c'était l'essence même de leur binôme : ennemi au quotidien, allié dans les situations difficiles. Et elle ne changerait cela pour rien au monde. Elle les aimait, leurs disputes. Elle aimait leur étrange manière de communiquer. Parce qu'elle savait que – même si c'était parfois douloureux – c'était toujours d'une sincérité déconcertante. Et la sincérité était bien ce que Tahlia cherchait en premier lieu chez les gens qu'elle côtoyait. D'ailleurs, il restait un point d'ombre à leur relation, un point d'ombre que Donovan semblait vouloir éclaircir. Alors que Tahlia venait de s'excuser sur sa façon de faire, maladroite, le quadragénaire estima qu'il était temps de remettre sur le tapis ce pour quoi ils s'étaient éloignés durant quelques temps. Ce fameux jour au commissariat, où elle avait eu le malheur de lui prendre sa gourde. Tahlia redressa la tête et l'observa avec attention, sondant ce regard si sincère qu'il lui lançait. Il avait exprimé ses regrets, des regrets qu'elle n'aurait jamais pensé entendre, à vrai dire. Mais elle savait, elle savait qu'ils avaient tous les deux fautés ce jour-là. « Je sais que tu n'es pas le genre d'homme à lever la main sur une femme, je le sais pertinemment, Donovan. Et c'est pour ça que je ne t'en veux pas pour... pour ce qu'il s'est passé. On est juste allé trop loin, tous les deux. Ce jour-là, j'étais en colère, tellement en colère. Je venais de reprendre le boulot – trop tôt - après cette foutue agression et je ne sais pas, je me suis sentie abandonnée, sans repères. Et du coup, je t'ai pris en grippe. J'ai empiété violemment sur ton territoire, je t'ai retiré ton seul repère. Finalement, tu as agis comme toute personne se raccrochant à son moteur. » Elle s'arrêta un instant, avant de reprendre doucement : « Mais, grâce à ça, j'ai pu voir qui tu étais vraiment. Il aura fallu un tel événement pour que je me rende compte que tu n'es pas le con pour lequel tu te fais passer. » Oui, ce jour-là, elle avait pris en pleine face le mal-être de Donovan, elle avait mis le doigt sur une vérité qu'il n'avait jamais assumé. Pour cela, il se croyait peut-être vulnérable, mais c'était le contraire. Tahlia n'était peut-être l'alliée de choix, mais elle était encore plus présente auprès de lui.
Poussés par toutes ces confidences, les deux camarades s'étaient rapprochés. Plus que prévu. Sentant le souffle de Donovan sur son visage, Tahlia savait qu'elle allait devoir mettre un terme à cela. Mais elle s'autorisa un moment de douceur, une main passée dans les bouclettes de son supérieur, ses doigts frôlant sa joue mal rasée. Peut-être qu'elle n'aurait pas dû, mais elle n'avait pas pu s'en retenir. Puis vint le moment où elle dut se résigner à mettre fin à ce rapprochement inopiné. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas jouer avec lui alors qu'elle n'était même pas certaine de ce qu'elle ressentait. Tahlia ne savait plus où donner de la tête, où se jouaient ces sentiments. Elle était instable. Et Donovan ne méritait pas cela. Ils ne méritaient pas de foutre en l'air leur relation qu'ils commençaient à rendre plus saine pour un baiser qu'ils viendraient à regretter. Alors qu'il s'éloigna d'elle, sans un mot, pour se poser sur un banc plus loin, Tahlia comprit qu'elle avait tout loupé. Alors qu'elle ne voulait pas qu'il l'évite, il le faisait sans conteste. Et c'était ce qui était le plus douloureux. Croisant ses bras contre elle afin de réprimer un frisson, elle l'observa de loin. Elle aurait pu s'en aller, sans dire un mot, comme il le faisait, mais elle avança de quelques pas, de façon à arriver jusqu'à sa hauteur. Elle s'installa alors à ses côtés et reprit la parole, sans le regarder : « Je crois que toi et moi, on ne peut pas faire les choses simplement. » Elle laissa un silence s'installer, avant de reprendre : « Ce n'est pas contre toi que je fais ça, Donovan. C'est juste... C'est juste que j'ai les sentiments en vrac en ce moment, et je n'ai pas le droit de jouer à cela. J'aurai voulu que tu m'embrasses, je ne vais pas mentir sur ça, mais on aurait fini par le regretter. Tu aurais fini par comprendre que je ne suis pas une femme fréquentable et ça, c'est bien une chose que je ne souhaite pas. » Sur quoi aurait mené ce baiser ? Sur des problèmes en plus ? Au moins, là, la question ne se posait pas. Donovan méritait mieux de toute manière. Tahlia se releva et souffla doucement : « Ne m'en veux pas, s'il te plaît. Pas pour ça... » |
| | | Invité | Sujet: Re: L'alcool délie les langues [Feat. Tahlia Wates] Lun 7 Jan 2019 - 13:57 | |
| Jusqu'à présent, Donovan s'était toujours contente de répondre à l'image qu'on avait de lui au commissariat. Il n'avait jmaias essayé de s'en de faire et ça lui convenait parfaitement. Pourtant, personne n'avait cherché à savoir s'il était réellement comme on le décrivait. Ce soir, Tahlia voyait comment Donovan était en tant qu'homme. En tant qu'être humain. Et c'était loin de correspondre à tout ce que l'on pouvait dire de lui au boulot. Mais il s'en fichait parce que ça maintenait les autres à distance, ça lui évitait de devoir faire la conversation à des gens avec qui il ne voulait pas avoir à parler. Finalement, ça l'arrangerait plus qu'autre chose qu'on le prenne pour un ours.
Ce soir tout prenait une tournure différente, les deux policiers er collègues se livraient des confidences qu'ils n'auraient sans doute jamais faites s'ils n'avaient pas été tous les deux alcoolisés. Mais peut-être que c'était nécessaire, peut-être qu'ils avaient besoin de cette soirée pour voir réellement à qui ils avaient à faire. Ça leur permettrait peut-être d'y voir plus clair dans leur relation et de tenter d'y mettre un peu d'ordre, si tant est qu'ils en aient envie aussi.
Ils avaient une relation qui leur était propre, ils aimaient se provoquer mais au final, l'un et l'autre donnerait leur vie pour celle de leur partenaire. En tout cas, c'était le cas de Donovan, il ignorait si c'était le cas de Tahlia, mais ils se protégeaient mutuellement sur le terrain. Ils savaient mettre leur problème de côté, leur différent pour être le plus efficace possible.
Il évoqua une nouvelle fois l'incident qui avait eu lieu des mois plus tôt, mais qu'il avait toujours en travers de la gorge. Il n'en voulait pas à la brune d'avoir fait ce qu'elle avait fait, il s'en voulait lui personnellement d'avoir agit comme ça. D'avoir osé lever la main sur elle, d'avoir pu imaginer la punir pour avoir eu une telle audace, mais la vérité c'est que les remords le rongeaient chaque jour qui passait, même s'il savait que Tahlia ne lui en tenait pas rigueur, lui mourait à petit feu de s'être comporté de la sorte. Ça prouvait bien ce qu'il était au fond.
Dehors, la bise faisant voler ses boucles, il se sentait presque pousser des ailes. Des ailes qui ne tardaient pas à brûler. Il s'était rapproché de la brune mais avant même qu'il n'ai pu faire quoique ce soit, elle le repoussa. Gentiment. Mais elle l'avait tout de même repoussé. Est-ce que c'était l'alcool qui l'avait fait agir ainsi ou bien est-ce qu'il en avait réellement envie, lui en temps qu'homme ? Il n'avait pas la réponse mais il avait été stoppé net dans son élan. Son coeur s'était serré mais il n'avait rien dit. Danno s'était éloigné, parti s'installer sur un banc pour digérer ce rejet. Tahlia pris place à ses côtés et il ne daigna pas lui accorder un regard avant d'entendre ce qu'elle lui dit. Elle n'était pas fréquentable, du moins c'est comme ça qu'elle se voyait.
" - Parce que tu crois sérieusement que je suis mieux ? Que moi je suis un mec fréquentable ? On sait ce qu'il en est Tahlia, je suis loin d'être ce mec qui pourrait poser dans des magazines de mode, et je suis encore moins ce mec que l'on prend en exemple pour expliquer la vie à son gosse."
Il n'y avait pas de colère dans sa voix, il avait parlé calmement, mais ses propos étaient plus que sincères.
" - Je ne t'en veux pas."
Bon ok, peut-être un peu quand même. Pouvait-il la forcer à ce baiser ? Elle en avait vraisemblablement envie, mais il risquait de créer bien plus de problèmes alors il resta à distance. Il avait sans doute bu assez d'alcool pour ce soir. Enfin, dans un lieu public. Il allait très certainement vider quelques bouteilles en rentrant chez lui, dans cette caravane qui lui servait de maison. Même ça il n'était pas capable d'avoir mieux.
" - Je pense qu'on ferait mieux de rentrer. Tu as assez bu pour ce soir, et tu as besoin de te reposer. Prend soin de toi Tahlia, et si tu as besoin, tu sais où me trouver."
Est-ce qu'il venait vraiment de dire ça ? Il proposait son aide à la brune alors qu'il n'était pas capable de résoudre ses problèmes à lui. |
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