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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Stand by the man that you call home + Donovan

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Marcus O'Brian
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MessageSujet: Stand by the man that you call home + Donovan   Stand by the man that you call home + Donovan EmptyMar 9 Oct 2018 - 19:01

OK, c’est le jour J.
Depuis des jours, Samuel tournait en rond dans sa chambre d’hôtel, il avait arpenté de long en large les rues de Bowen et cette ville qu’il ne connaissait pas une semaine auparavant lui semblait à présent bien plus familière. Avec ses 7 000 habitants, la petite bourgade australienne  ferait office de village dans Londres et c’était assez agréable de ne pas se perdre dans une grande métropole, de reconnaître certains visages dans la rue à force de les croiser chaque matin. Il avait pris ses habitudes dans le petit café en face de l’hôtel, on y servait des boissons chaudes acceptables et des pâtisseries plutôt bonnes. Chez Imogen, il se demandait d’ailleurs qui était Imogen, il ne l’avait encore jamais vu derrière le comptoir. Enfin bref, ils avaient un wifi de bonne qualité et c’était, finalement, le plus important pour lui. Il y emmenait son Mac et tentait tant bien que mal de trouver l’inspiration pour son prochain roman, clairement c’était plutôt mal parti, mais tout espoir était permis. Il avait aussi profité des joies locales, la baignade sur les grandes plages presque désertes en journée, en sirotant parfois un cocktail, même le coucher de soleil sur le sable. On ne pouvait pas dire que c’était désagréable, à cette période de l’année, à Londres on avait déjà ressorti les pulls et les vestes, ici on bronzait encore sur le sable à dix sept heure. Et puis il apprenait à nouveau à connaître Olivia, sa compagne de fortune, celle qui l’avait suivi sur un coup de tête alors qu’il pensait être totalement transparent depuis toujours à ses yeux. Tout dans ce séjour avait un air de vacances, de dépaysement total, pour celui qui avait très rarement voyagé, en Europe, tout du moins, mais jamais à l’autre bout du monde. Pourtant Samuel ne devait pas perdre son objectif principal, c’était bien beau de se croire en vacances, de batifoler avec une jolie fille, mais tout ça devait rester secondaire, parce qu’il était loin d’être en vacances et que la fille en question finirait bien par ouvrir les yeux et réaliser qu’elle flirtait avec le palefrenier alors que son avenir était auprès des siens, de ceux de son rang, comme toutes les générations avant elle. Et puis surtout, il était venu jusque là pour parler à son frère, le post-it sur lequel il avait écrit son adresse, posé sur sa table de chevet, le lui rappelait chaque matin. Il devait prendre son courage à deux mains et enfin affronter son passé. Ce post-it, d’ailleurs, n’était qu’une piste, il indiquait l’adresse d’un commissariat, à priori Donovan était flic. Mais Sam n’avait trouvé aucune adresse où lui rendre visite, comme s’il était sans abri, ce qui semblait étrange pour un policier. Il allait alors devoir tenter sa chance directement au poste de police. Et aujourd’hui semblait être le bon jour, le blond commençait à tourner en rond, tel un lion en cage et puis Olivia était partie pour la journée.
Il avait pourtant attendu la fin d’après-midi pour se décider, il n’avait aucune idée de ce à quoi ressemblait son aîné et depuis une heure il faisait les cents pas devant le commissariat. Il avait croisé plusieurs flics qui l’avait regardé d’un œil mauvais mais aucun n’était venu l’aborder et il n’avait pas eu le courage de demander de l’aide à qui que ce soit. Se disant qu’il y arriverait tout seul, qu’il reconnaîtrait bien son frère s’il le croisait. Mais c’était bien plus difficile qu’il le croyait. Et puis qu’en savait-il, qu’il le trouverait aujourd’hui, peut-être était-il venu son jour de repos. Pourtant, finalement la porte s’ouvrit sur un homme, la quarantaine, les cheveux en bataille, avec un air un peu négligé pour tout vous dire, du premier coup d’oeil. La ressemblance était frappante, pas avec Samuel, non, avec les photos qu’il avait vu de leur père. Evidemment le doute persistait, mais il devait tenter sa chance et c’est le cœur battant à tout rompre et les mains moites qu’il s’approcha de cet homme au visage fatigué. Donovan Chamberlain ? Voyez-vous un autre moyen d’aborder un inconnu dans la rue ? Il était évident que Samuel n’avait rien préparé, comme souvent il improvisait, généralement il savait trouver les mots, mais dans son état, la voix presque tremblante et les jambes en coton, c’était bien plus compliqué.

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MessageSujet: Re: Stand by the man that you call home + Donovan   Stand by the man that you call home + Donovan EmptyMer 10 Oct 2018 - 9:57

Les journées s'enchainaient bien trop rapidement pour le flic. Elles n'étaient qu'un recommencement de la veille mais avec des perdes en plus. C'est dans cette routine qu'il vivait depuis son arrivée ici, à Brisbane. Parfois il se perdait à repenser à son passé, à son père, à sa mère qui était parti avec son petit frère Travis. Il avait longtemps cherché à retrouver sa trace, à reconstituer sa famille, parce qu'il lui manquait une part de lui-même. Mais malgré tout cela, il n'avait jamais eu l'ombre d'une piste. Il avait poursuivi ses recherches juste après être entré à l'école de police, puis rapidement tout s'était effacé.

Il avait suivi sa passion. Il avait gravi les échelons. Il avait rencontré celle qui était devenu sa femme. Ils avaient vécu ensemble. Ils avaient pour objectif de fonder une famille. Et tout s'était déroulé comme prévu, jusqu'à ce jour où quelque chose s'était éteint en lui. Quelque chose qu'il ne retrouvera probablement plus jamais.

Sa vie n'était qu'utopie. Il se laissant glisser sur cette pente glissante depuis trop longtemps et aujourd'hui, il était incapable de remonter sans aide. Et comme Donovan était une vraie tête brûlée, inutile de dire que demander de l'aide relevait de l'exploit. Donc il restait toujours au même point sans avancer. Il reculait même.

La journée se déroula comme d'habitude. Des papiers à remplir. Des arrestations. Des perquisitions. Des affaires où il devait se rendre sur le terrain. Mais il serait incapable de faire tout cela sans sa gourde. Cette même gourde qui contenait un liquide ambré et dans laquelle il vivait toute la journée prétextait que c'était de l'eau avec des vitamines. Foutaises ! Et Tahlia, son binôme l'avait découvert. Il se souvenait encore de cette dernière comme si c'était hier. Il n'avait pas su se contrôler. Enfin si assez pour ne pas la frapper en plein visage.

Donovan était un foutu alcoolique à moitié drogué, même s'il refusait de l'admettre et c'est à ce rythme là qu'il vivait désormais. Forcément, son attitude et son apparence complètement négligée l'aidait à se fondre encore plus dans la masse. Et en tant que flic, c'était aussi un avantage même s'il ne le faisait absolument pas exprès.

La journée se terminait, Donovan allait pouvoir rentrer chez lui, enfin plutôt dans sa caravane, parce qu'il n'avait pas de domicile fixe si on pouvait dire ça comme ça. Mais ça lui convenait très bien de retrouver son petit chez-soi, même s'il n'y avait pas tout le confort d'une maison, vivre dans sa caravane c'était la possibilité de fuir à n'importe quel moment en emportant avec lui le peu qu'il avait et qui constituait désormais sa vie. Mais plutôt que de goûter à sa sérénité, une personne vient l'aborder en lui demandant plus ou moins subtilement s'il était Donovan Chamberlain. Il se retourna vers la personne en question, le détaillant rapidement.

" - Ça dépend qui le demande ?" répondit-il d'un ton un peu sarcastique comme à son habitude, tout en passant une main dans ses cheveux pour les mettre encore plus en bataille.
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MessageSujet: Re: Stand by the man that you call home + Donovan   Stand by the man that you call home + Donovan EmptyVen 12 Oct 2018 - 20:10

Samuel n’avait aucun souvenir de son père et de son frère, ils étaient deux parfaits inconnus pour lui, alors qu’ils les avaient quitté, avec sa mère, quand il avait trois ans. Avant qu’il n’ait la chance de garder des souvenirs vivaces. C’était peut-être ça, sa change, de ne pas vraiment souffrir du manque réel, puisqu’il n’avait aucun fait auquel se raccrocher. C’était plus une sensation, depuis toujours, le sentiment de ne pas être complet, d’ignorer toute une partie de sa vie, de sa famille, père et frère certes, mais aussi ses grands parents, ses origines desquelles il avait été coupé également. Sa mère lui avait parlé de ce choix de tout plaquer, bien des années plus tard, quand elle avait estimé qu’il était en âge de comprendre et de se faire sa propre vision de l’histoire. Elle lui avait parlé comme à un adulte alors qu’il était adolescent et qu’il commençait à poser des questions, à se rebeller un peu face à cette femme, parent solitaire. Et il avait compris son choix, compris que ce n’était pas vraiment un choix, d’ailleurs, mais plutôt une nécessité, soit elle partait avec son petit sous le bras soit elle prenait le risque que quelque chose de grave n’arrive. Elle avait sacrifié beaucoup, elle qui était allemande, elle s’était déracinée, elle avait quitté ses parents, pour leurs donner, à elle et son fils, une chance d’avoir une meilleure vie. Qu’elle ait laissé Donovan sur le carreau était discutable, certes, mais elle n’avait pas eu le choix, c’était une grosse partie du sacrifice, croyez-le. Et depuis qu’il savait toute l’histoire, Samuel avait d’autant plus de respect et d’admiration pour sa mère, son héroïne. Elle avait accepté de lui montrer quelques photos de son paternel, donc il savait quel visage il avait, il savait qu’il ne lui ressemblait pas du tout, visiblement il avait pris beaucoup des traits de son grand père maternel, du côté allemand. Il avait aussi découvert le visage de son grand frère, celui d’un bébé et puis d’un petit garçon, elle n’en avait pas beaucoup alors c’était bien maigre. Et puis cet enfant de trois ans maximum avait aujourd’hui une quarantaine d’années alors il n’était pas utile de se demander s’il allait le reconnaître dans la rue, il n’était certainement plus aussi joufflu qu’à l’époque des photos ! Alors non, Sam ne reconnut pas son frère grâce aux clichés de leur enfance, mais bien parce que celui-ci ressemblait énormément à leur père, est-ce que c’était une chance, il n’aurait su le dire. Peu importait, il l’avait reconnu, c’était le plus important et à présent il s’avançait vers lui, doutant jusqu’au bout d’avoir eu raison de faire tout ce voyage, doutant des mots qu’il allait prononcer, doutant de se prendre un vent ou de se faire remettre à sa place, contraint de retourner à Londres sans avoir pu dire ce qu’il voulait à son aîné. Dans sa tête, un brouhaha monumental, un bordel sans nom et la peur qui battait ses tempes. Et puis ces deux mots, cette question simple, stupide, avec son air effrayé quand enfin il aborda Donovan. Ce dernier pris le temps de le détailler avec un air narquois et il n’en fallu pas plus pour que Sam ne sache plus où se mettre, lui qui était habituellement si à l’aise en toute circonstance. Mais on ne rencontrait pas une part si importante de son passé tous les jours. Puis l'autre, il le comprenait, il avait raison de se méfier. Je, heu… Il se racla la gorge, stressé comme un jour d’examen. Je suis Travis. On est… frères. Décidément il s’y prenait comme un manche et il se maudissait d'être si mauvais face à cet homme qui l'impressionnait. Mais la façon dont Chamberlain le fixait lui donnait l’impression d’être insignifiant.

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MessageSujet: Re: Stand by the man that you call home + Donovan   Stand by the man that you call home + Donovan EmptyJeu 18 Oct 2018 - 15:34

Des souvenirs de son enfance, Donovan en avait, pas forcément que des bons d'ailleurs, mais il en avait. En revanche, ce qui lui avait manqué durant des années et qui, même encore aujourd'hui, en tant qu'adulte lui manquait, c'était ce modèle féminin qu'il n'avait pas pas. Enfin, il avait eu sa mère, mais pas assez pour fonder quelque chose de vraiment complice avec elle. Et aujourd'hui, il le regrette, parce que des parents on a que deux. Lui avait perdu sa mère le jour où elle avait décidé de disparaître de son existence et de celle de son mari.

Donovan en avait beaucoup souffert, il n'avait jamais été un enfant compliqué à vivre, mais avoir été abandonné l'avait profondément marqué. À présent, sa pire crainte c'est l'abandon justement. C'est sans doute à cause de cette rupture familiale qu'il a cette peur qu'il qualifie d'irrationnelle, mais au fond elle est largement justifiée.

En plus de ne pas avoir de souvenirs concrets avec sa mère, il a aussi beaucoup souffert de ne pas avoir pu partager plus de choses avec son petit frère. Il s'était fait une joie à l'idée de pouvoir lui apprendre tout un tas de choses, d'avoir un ami et un confident. Mais les choses s'étaient déroulées autrement et il n'avait pas pu le protéger comme un grand frère devait le faire. Lui n'avait pas eu la chance d'honorer ce rôle parce que ses parents avaient décidé de prendre des chemins séparés. Donovan n'avait jamais la véritable raison qui les avait mené à se séparer et encore aujourd'hui, il ne le savait pas.

Depuis le meurtre de sa femme, Danno était devenu une autre personne, bien qu'il est encore du mal à l'avouer et surtout à l'admettre, il n'aimait pas être celui qu'il était, mais c'était la seule carapace qu'il avait réussi à se construire depuis ce jour où sa vie s'était littéralement brisée. L'alcool et la drogue avaient été d'un grand secours, bien que ce ne soit qu'éphémère, le flic avait plongé dedans les deux pieds et maintenant, il n'arrivait plus à s'en sortir sans consommer une de ces deux substances. Au premier abord, il pouvait passer pour une personne froide, arrogante, et il l'était parfois avec les suspects, mais quand on creusait un peu sous sa carapace, on pouvait voir qu'il s'agissait simplement d'un homme brisé par le deuil qu'il n'arrivait pas à faire.

Avec son look totalement décalé pour un flic, Danno avait la facilité de se fondre dans la masse rapidement, et bien que ce soit une qualité, ses supérieurs ne le voyaient pas du même oeil. Plus d'une fois, ils l'avaient même menacé de se reprendre s'il tenait à son poste. Mais Donovan n'était pas le genre d'homme que l'on peut menacer. La hiérarchie a fort à faire avec lui en tout cas, c'est une certitude. Parfois il se demande en rigolant comment ça se fait qu'il soit encore en poste après tout ce qu'il a pu faire pour mener à bien ses enquêtes. Il faut croire que les résultats sont plis importants aux yeux de ses supérieurs que les manières qu'il emploie pour y parvenir.

En sortant du commissariat, il s'apprêta à rejoindre son pick-up et retrouver le chemin de la plage, où trônait sa caravane qui lui servait de domicile. Mais il fut arrêté dans son élan par une voix s'adressant à lui. Donovan était parfois parano mais il était aussi méfiant envers les personnes qui s'adressaient à lui. Et cet homme ne faisait pas exception. Que lui voulait-il ? Et comme pour montrer qu'il était sur la défensive, c'est sur un ton sarcastique et presque arrogant qu'il lui avait répliqué. Mais il ne s'attendait clairement pas à cette réponse.

Durant quelques instants, il resta muet, ce qui, on ne va pas se me cacher est rare pour Donovan. Son regard se fit plus précis, comme à la recherche d'un détail qui pourrait lui confirmer que oui, l'inconnu qui se tient là est bel et bien son petit frère. Comment l'avait-il retrouvé et pour quelle raison revenait-il après toutes ces années ? L'allemand n'avait clairement pas besoin de ça, surtout pas alors qu'il était encore sur cette pente glissante sur laquelle il s'était engagé au décès de sa femme.

" - Qu'est-ce qui me prouve que vous êtes vraiment celui que vous prétendez être ?"

Déformation professionnelle. Il avait tellement de croire à tout ce qu'il venait d'apprendre qu'il ne pouvait tout simplement pas se pendre au cou de cet homme sous prétexte qu'il était son frère. Il avait toujours voulu être là pour lui, pour l'aider à grandir, mais il n'était plus cet homme, et aujourd'hui, il ne serait pas du tout un exemple à suivre, il ne veut pas lui infliger une telle chose. Alors oui, même s'il disait vrai, Donovan ne pouvait pas lui permettre de se faire de faux espoirs, il devait l'éloigner au maximum de lui.
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MessageSujet: Re: Stand by the man that you call home + Donovan   Stand by the man that you call home + Donovan EmptyLun 22 Oct 2018 - 23:46

Elle aurait pu lui mentir, sa mère, elle aurait pu ne jamais lui parler de son frère et de leur père, elle aurait pu simplement leur inventer une vie où ces deux personnes n’avaient pas leur place. Mais elle avait été honnête, probablement parce qu’elle pensait qu’elle n’avait rien à cacher. Si elle avait quitté pays, mari et enfant, c’était pour se protéger, elle était la victime et elle n’avait pas à s’inventer des excuses. Samuel l’avait compris. Et pour être totalement honnête, le garçon qu’il était n’avait jamais manqué d’amour. Gemma aimait son fils, plus que tout, elle lui avait consacré sa vie, quand il était petit elle était sa compagne de jeu, le suivant dans toutes les folles aventures que son imagination sans limite lui dictait, à l’adolescence elle était sa confidente, sa conscience puis adulte elle fut son épaule, son soutien inébranlable dans toutes les étapes de sa vie, elle était la première à croire à son rêve de roman et la seule capable de lui faire garder les pieds sur terre lorsque le succès lui tourna la tête. Elle était plus que sa mère, sa moitié. Peut-être d’ailleurs qu’elle était la principale raison à son éternel célibat. Samuel avait eu beaucoup d’aventures, quelques coups de cœur, mais jamais il n’avait réellement eu d’histoire avec une femme, aucune qui soit resté plus que quelques semaines chez lui, il n’avait jamais réussi à se poser, au grand damne de celle qui rêvait d’avoir des petits-enfants. Mais à force de trop côtoyer sa mère, de l’idéaliser, il ne trouvait aucune femme qui soit assez bien pour lui. Ou peut-être que son cœur était déjà pris par un vieil amour oublié, mais ça c’était une autre histoire. Parce qu’à Londres, ses amis raillaient beaucoup sa relation avec sa mère, invoquant son œdipe persistant, jusqu’après sa mort, ils osaient lui demander comment il allait faire pour s’en sortir à présent qu’elle n’était plus là. Et c’était là toute la question, qui était-il, maintenant qu’il était orphelin ? Quel repère lui restait-il, lui qui avait toujours été si solitaire ? Il avait su combler le vide de façon artificielle ces dernières années, avec des amitiés plus ou moins fortes, avec des fêtes toujours plus grandioses, avec de jolies filles dans son lit. Mais en vérité il était seul, très seul et depuis que sa mère était parti il se rendait d’autant plus compte de cette solitude qui le minait de jour en jour. Voilà pourquoi, quand il avait réussi à retrouver la trace de son frère et bien que ce soit une piste plutôt faible, il n’avait pas hésité bien longtemps à prendre le premier vol pour Bowen.
Et maintenant il se tenait face à son destin. Tremblant comme un gosse, la boule au ventre, l’envie de prendre ses jambes à son cou mais sachant pertinemment que s’il le faisait, d’une il trébucherait sur le bitume avec ses guibolles en coton et de deux il s’en voudrait toute sa vie. Parce que ça se jouait ici en ce moment même, alors que l’autre le fixait d’un œil méfiant. Il devait être convainquant, meilleur qu’à un entretien d’embauche, meilleur que pour emballer une fille un peu farouche, il n’aurait peut-être pas de seconde chance et ça lui foutait encore plus la trouille. Donovan, le regard torve et la mine haute, savait qu’il avait la situation à son avantage, pourtant il semblait avoir été déstabilisé quand Samuel s’était présenté de son prénom officiel, celui qu’il ne donnait jamais, celui qui, selon lui, ne lui appartenait pas vraiment. Celui qui avait été choisi par un père qu’il ne connaissait pas. J’imagine que peu de personnes savent que tu as un frère, surtout ici en Australie… Il fouilla dans la poche arrière de son jean pour en sortir son portefeuille, il avait prévu que son aîné se méfierait, c’était humain, d’autant plus venant d’un flic. Le portefeuille contenait deux choses intéressantes, la première qu’il tendit à Chamberlain, c’était une photo jaunie de deux gamins assis sur un canapé. C’est un preuve plus ou moins acceptable j’imagine… Il commençait à se sentir un peu mieux, maintenant qu’il avait l’attention curieuse de Donovan. La deuxième chose, c’était une feuille pliée en quatre, un papier officiel qu’il hésita à sortir, celui-ci lui faisait tant de peine, mais il le remis malgré tout dans les mains de son frère. Il pris la parole avant qu’il le déplie. Maman est morte. Il y a six mois. C’est le temps qu’il m’a fallu pour retrouver ta trace. Le papier était l’acte de décès officiel de Gemma Pohl, épouse Chamberlain, parce qu’elle n’avait jamais divorcé de leur père.

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MessageSujet: Re: Stand by the man that you call home + Donovan   Stand by the man that you call home + Donovan EmptyMar 23 Oct 2018 - 20:57

Quand il songeait à son enfance, Donovan avait de bons comme de mauvais souvenirs. Certes son père avait été un soutien pour lui, mais le manque d'une mère s'en était tout de même ressenti. Son paternel avait tout fait pour combler cette absence, mais malgré tout, l'allemand l'avait ressenti dans certaines situations. En y repensant, il n'avait jamais su la raison pour laquelle sa mère l'avait abandonné, peut-être qu'il en était la cause et qu'il ne l'avait jamais su. Peut-être qu'il y avait eu un différend entre son père et elle, mais ce dernier n'avait pas jugé bon de lui en faire part si tel était le cas. Alors Danno avait grandi sans mère et sans frère. Il en avait longtemps souffert de ne pas pouvoir s'occuper de son petit frère, ils avaient été séparé sans même avoir le temps de vraiment se connaître.

Dans sa vie actuelle, il arrivait au flic de se demander si sa vie serait différente s'il avait grandi dans une famille saine, composée de ses deux parents et de son petit frère. Peut-être qu'ils seraient encore ensemble et qu'ils pourraient partagé des instants ensemble. Comme une famille quoi. Mais au lieu de ça, Donovan n'avait plus jamais eu de nouvelles de sa mère, même si ça lui faisait mal de l'avouer, il n'était qu'un étranger à ses yeux et elle l'était également aux siens. C'est tout de même triste de dire une telle chose de la propre femme qui l'a mis au monde. Mais c'était sa décision, c'est elle qui avait décidé de partir. Avec le temps, c'était un peu comme s'il n'avait pas eu de mère, elle avait été là durant les premières années mais elle avait tout quitté, laissant son fils seul. Donovan lui en avait voulu. Et c'est sans doute encore cette rancoeur qui l'anime parfois.

Alors oui, quand cet homme, cet inconnu plutôt s'était pointé devant lui, en lui disant simplement qu'il était son frère, Donovan s'était tout de suite mis sur la défensive. Il y avait de quoi. Est-ce que cet homme était vraiment celui qu'il prétendait être ? Et comment en être certain ? La seule solution serait de lui demander certains détails que seul son frère pourrait connaître, mais au lieu de ça, il le laissa s'exprimer.

Un point pour lui. Effectivement, personne ne savait que Donovan avait un frère, que ce soit ici en Australie ou un frère tout court. Il ne l'avait quasiment jamais évoqué lors de discussions, et après l'avoir perdu de vu, c'est un peu comme s'il ne faisait plus partie de sa vie. Même si au fond de lui, il sait qu'il ne l'a jamais oublié, qu'il n'a jamais pu faire une croix sur lui et sa génitrice. Mais ça ne pouvait pas pour autant qu'il était réellement Travis. Tant d'années s'étaient écoulées comment le reconnaître ? Puis il n'était qu'un gamin, un bébé plus exactement quand ils ont été séparé. L'homme qui se tenait devant lui était un adulte qui semblait déjà avoir bien entamé sa vie d'adulte.

Après lui avoir avoué leur lien de parenté, Donovan exigeait une preuve. C'est à cet instant que Travis sortit une photo jaunie par le temps qui s'était écoulé. Une photo dont il se souvenait parfaitement, bien que la qualité était assez médiocre. À cette époque tout semblait aller pour le mieux, ils avaient l'air d'être une vraie famille, et pourtant, celle-ci s'était déchirée quelques mois seulement après la prise du cliché. Le flic était sans voix. Tout cela le bouleversait même s'il refusait de l'admettre directement. Donovan avait de moins en moins de raisons de ne plus croire son interlocuteur. Une question le tourmentait tout de même, pourquoi être venu ici ? Après tout ce temps ? Et c'est comme si Travis avait lu dans ses pensées quand il sortit un second papier. Celui-ci beaucoup moins joyeux. En effet, si Travis était venu ici, c'était dans le seul but de lui annoncer que sa mère était décédée. Bien sûr que c'était triste, mais Donovan ne pouvait pas cacher que cette nouvelle ne lui faisait ni chaud ni froid. Ça faisait des années qu'il ne l'avait pas vu, pourquoi faire semblant d'être triste de sa perte ? C'était sa mère certes, mais le temps avait laissé ces cicatrices qui ne s'étaient jamais vraiment refermées.

" - Pourquoi avoir fait tout ce chemin pour me l'annoncer ?"

Il devait bien se douter que la nouvelle n'allait pas l'anéantir comme elle semblait l'avoir fait avec lui, ce qui pouvait se comprendre. Une question encore plus tordue lui vient à l'esprit. Six mois pour le retrouver, c'était un temps non négligeable mais ça veut aussi dire que n'importe qui pouvait le retrouver, et ce n'était pas son choix. Enfin, pour le moment il n'avait pas encore à devoir se cacher, mais lorsqu'il aura commis l'irréparable, il devra fuir, tout laisser en plan et s'assurer que personne ne puisse remonter sa trace.

Le papier qu'il tenait entre les mains était la preuve formelle que sa mère, la femme qu'il n'avait pas eu la chance d'avoir à ses côtés quand il a grandi, n'était plus. Est-ce que c'était un monstre s'il disait qu'il lui en voulait encore, même maintenant qu'elle est décédée ? Il replia le papier avant de le tendre vers son frère. Est-ce qu'il était venu chercher une épaule sur laquelle pleurer et se reposer maintenant qu'il était seul ? Donovan n'était clairement pas la bonne personne et il ne pouvait pas assumer le rôle de grand frère. Plus maintenant en tout cas.
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MessageSujet: Re: Stand by the man that you call home + Donovan   Stand by the man that you call home + Donovan EmptyJeu 25 Oct 2018 - 21:49

On pouvait penser que Samuel avait eu une enfance brisée par l’absence de sa famille, élevé loin de tous, loin des repères classiques, il aurait pu souffrir de l’absence, mal tourner. Mais ce n’avait pas été le cas. Il avait fait sans, tout simplement, mais pas sans amour, nous l’avons bien souligné précédemment. Sa mère avait fait preuve de sagesse et de fermeté quant à son éducation, tendre mais sévère, toujours juste, elle avait su combler l’absence d’un père pour que jamais son fils n’ait à lui faire regretter son choix de tout quitter. Et puis l’élever auprès de la famille Carteret avait été un avantage, il recevait, quasiment au même titre que leur fille, Olivia, la même éducation. Enfants ils allaient à la même école, Gemma faisait office de préceptrice si besoin et elle était chargée d’apprendre les bonnes manières à la petite fille, donc elle les apprenait à son fils également. Il avait finalement eut tout ce qu’il lui fallait pour bien grandir et il gardait en mémoire les principes que sa mère lui avait inculqué. Puis quand ils n’étaient que tous les deux elle n’avait plus que lui à qui accorder sa tendresse et sa douceur, alors il en bénéficiait largement. Elle ne s’était jamais remariée ni même remise en couple, Samuel ne lui avait jamais connu aucun compagnon, mis à part l’un de ses voisins de palier, à Londres les six dernières années mais lui restait persuadé que c’était une relation platonique. Souvent il l’avait entendu sangloter dans son lit la nuit, une fois il avait trouvé une photo de son frère au petit matin sous l’oreiller. En femme forte elle ne montrait jamais rien mais il se doutait qu’elle souffrait de s’être coupée de Donovan, c’était un réel sacrifice pour elle.
Samuel avait plusieurs fois cherché à retrouver son aîné par le passé. D’abord quand il était gamin, après que Gemma lui ait raconté leur histoire mais à cette époque il n’avait aucun moyen de le faire et il avait vite abandonné.puis une autre fois, adulte, malheureusement il s’était bien vite rendu compte que pour entreprendre ce genre de recherche il fallait de l’argent ou des connaissances et à cette époque, fraîchement débarqué à Londres, il n’avait ni l’un ni l’autre. Il avait simplement réussi à savoir qu’il avait déménagé, évidemment ça n’avait pas aidé.et puis le temps était passé, le succès de son premier livre lui était tombé dessus, la célébrité, la tête bien pleine de plein de choses qui le grisaient et lui donnaient le tourni depuis lors. En d’autres termes il avait occulté cette partie de sa vie pour se construire lui-même, en tant qu’homme, lui, Samuel, romancier à succès, loin de Travis l’orphelin. Mais la maladie de sa mère l’avait fait retomber sur terre, dans la triste réalité qui prédisait que bientôt, aussi soudainement qu'était entré le mal, il se retrouverait seul, sans aucune famille. Au delà de la douleur de la perte, il avait la peur de l’abandon, parce qu'il fallait bien l'admettre, toutes ses amitiés étaient superficielles, il n’avait pas de femme dans sa vie, après sa mère il n'aurait plus personne alors que quelque part il avait un frère. Dès qu’il avait connu l’issue fatale de la maladie, il s’était occupé de Gemma autant qu’il le pouvait, profitant de tous les instants qu’il leur restait, de ces précieux moments de vie qui se faisaient de plus en plus rares. Et lorsqu’elle s’en était allé il avait commencé ses recherches, mettant tout en œuvre pour retrouver Donovan. D’autant plus qu’il avait appris que tous les deux avaient une part d'héritage, comme si elle aussi, par delà la mort, le poussait à retrouver la trace de son passé. À présent il avait l’argent et suffisamment de connaissances pour mener à bien ses recherches.
Et aujourd'hui, six moi plus tard, il se retrouvait à l’autre bout du monde avec une adresse de fortune. Il ne lui avait manqué que le courage pour oser aller se présenter, mais finalement il avait réussi. Tout n'était pas gagné, encore fallait-il que Chamberlain ne lui tourne pas le dos et visiblement ce n'était pas gagné. L’animal n’avait pas l’air docile, il le regardait de travers, ne parlait pas beaucoup mais ses quelques mots en disaient beaucoup, il se méfiait. Déformation professionnelle, oui probablement, mais peut-être y avait-il plus que ça. Manque de bol, Samuel avait de la répartie et maintenant qu’il avait retrouvé un semblant de contenance il savait ce qu’il avait à dire. Le fait que son grand frère ne soit pas ému en apprenant la mort de leur mère ne le surprit pas plus que ça, si Samuel avait eu le même genre de nouvelle concernant leur père il aurait sûrement réagi pareil. Cette femme, bien que sa génitrice, était devenue une étrangère pour lui. Sa nouvelle question le fit sourire en coin. Je ne connaissais pas l'Australie ! Ok, pour l’humour c’était peut être un peu tôt ...ou par peur que tu me raccroches au nez. Et puis de toute façon je n’ai trouvé aucun numéro de téléphone. Il se dandina sur ses pieds. Ce n’est pas le genre de chose qu’on annonce comme ça. On sentait toute la douleur que cette perte représentait pour le grand blond qui avait l’air d’un gamin malheureux en évoquant sa maman. Il finit par hausser les épaules comme pour se donner un air moins grave. Je voulais te rencontrer. Ils étaient frères, bordel ! Et même si tout était à construire et que rien n'était gagné, il voulait tenter sa chance.

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Dernière édition par Samuel Pohl le Mer 31 Oct 2018 - 22:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Stand by the man that you call home + Donovan   Stand by the man that you call home + Donovan EmptySam 27 Oct 2018 - 13:42

Donovan avait toujours eu un rapport assez particulier avec les autres, déjà petit il n'était pas du genre à se mêler à la foule, et en grandissant ce n'est pas quelque chose qui s'est amélioré. Plutôt solitaire comme garçon, il n'en avait pas vraiment souffert, si ce netait qu'à l'école, il n'avait quasiment pas d'amis. Mais rapidement, il avait rencontré une jeune femme, celle qui était, quelques années après devenu sa femme à lui. Tout avait changé à partir de leur rencontre, c'était un peu comme si l'allemand découvrait le monde depuis un autre angle de vue. Lui qui avait souffert dans son enfance du manque de sa mère ou d'un quelconque modèle féminin, avait finalement été récompensé par la rencontre de cette déesse. Comme pour le féliciter de ne pas avoir plié étant plus jeune. Mais ce qu'il croyait être un signe du destin, n'en était clairement pas un. La femme de sa vie lui avait été arraché, tout comme l'enfant qu'elle portait. Les choses avaient commencé a dérapé à cette période, Donovan avait totalement perdu pied et enchaînait les mauvaises décisions. De plus, son état agissait également sur ses réflexes, et en tant que policier, ils étaient essentiels. Alors qu'il mette sa vie en danger c'est une chose, mais qu'il néglige celle de ses partenaires, c'en est une autre. Il avait reçu le soutien nécessaire de son meilleur ami et patron à l'époque. Sans lui, il aurait encore plus mal tourné.

Pourtant aujourd'hui, Donovan n'avait quasiment plus de contact avec lui, les quelques appels que son ami lui avaient passé, il n'avait même pas daigné décrocher. Plus les jours passaient et plus il s'isolait, glissant dangereusement sur une pente qui allait le mener tout droit à la morgue s'il poursuivait sur ce chemin.

Le fait que Travis, son petit frère l'ai retrouvé aujourd'hui était-il aussi un signe du destin ? Il n'y croyait plus, tout cela n'était que foutaise, et Donovan aurait voulu balayer tout cela d'un revers de la main, mais il ne pouvait tout simplement pas lui demander de partir alors que lui-même avait tenté de le retrouver il y a de ça quelques années avant d'abandonner. Travis était ici. Ce petit garçon que Donovan n'avait quasiment pas connu était ici devant lui, et la seule chose qu'il trouvait à faire, c'était le mettre mal à l'aise, le toiser comme pour lui faire comprendre qu'ils étaient de parfaits étrangers.

Travis ne saura jamais que petit, Donovan écrivait chaque semaine une lettre à son frère. Il avait confié ces enveloppes à son père dans le but qu'il les lui transmette. Probablement qu'il ne les a jamais reçu ou bien que son père ne les a jamais envoyé. Donovan était lié à son petit frère, c'était un rôle qu'il avait pris très à coeur avant de devoir l'abandonner, contraint et forcé. Et aujourd'hui, il n'était plus cet homme qui pouvait veiller sur lui. Son but maintenant, c'était de le dégoûter, de lui mettre dans la tête qu'il ne devait rien espérer de lui, que ce n'était pas l'homme qu'il aurait dû connaître. Peut-être que d'ici quelques années, il pourrait envisager de faire amande honorable, mais là, il n'était pas prêt pour ce genre de retrouvailles.

Et puis, le voilà qu'il pose la question qui risque de gâcher. Mais contrairement à tout à l'heure, Travis semble plus à l'aise, et sa pointe d'humour, qui au passage n'a pas du tout amusé Donovan, en est une preuve. Mais bon, faire rire Donovan relève de l'exploit, sauf lorsqu'il a déjà bu plusieurs verres, dans ces cas-la, ce serait de la triche. Il l'écoute poursuivre sans l'interrompre. Il avait peur qu'il lui raccroche au nez, ce qu'il aurait très probablement fait, si les choses s'étaient passées de la sorte, mais il ne dit rien pour autant. Un petit sourire discret se dessina sur les lèvres de Donovan. Il avait enquêté sur lui pour trouver l'endroit où il se cachait ainsi que toutes les informations le concernant, très certainement son adresse, son numéro de téléphone, s'il était marié, avec des enfants et tout ce genre de conneries que les détectives privés cherchent pour transmettre à leurs clients. L'allemand était cependant ravi qu'un détective n'ai pas réussi à trouver ce genre d'informations, c'est qu'il avait bien masqué ses arrières et il ne pouvait que s'en féliciter. Reprenant un air sérieux, Travis finit par lui dire que ce n'était pas le genre de nouvelles que l'on pouvait annoncer comme ça, au travers d'un combiné, et il avait raison. Tout comme ces jeunes qui vivent leur vie au travers de leur portable, qui sortent avec des gens qu'ils n'ont jamais vu et qui rompent aussitôt par message. À l'époque de Donovan, c'était du concret, et même si le téléphone existait, il n'avait pas autant d'importance que de nos jours. Donovan accueillit la nouvelle avec une certaine tristesse, mais pas de quoi le déstabiliser ou le mettre à terre. Sa mère ne faisait plus partie de sa vie depuis des décennies, alors cette femme, bien que ce soit triste qu'elle soit décédée, ne lui faisait pas vraiment d'effet, même s'il s'agissait de la femme qui l'a mis au monde. Il est clair qu'ils n'avaient pas le même rapport à cette femme et que cette nouvelle avait anéantie son petit frère. Dans une autre vie, il lui aurait probablement sauté au cou, lui disant qu'il souhaitait rattraper le temps perdu, et qu'il serait là désormais pour veiller sur lui, mais tout cela n'est qu'utopie.

" - Écoute je.."

Cette phrase bien trop franche au goût de Donovan le déstabilisa pour la première fois. Lui qui était du genre à se foutre de tout, cette simple phrase venait de lui faire l'effet d'une bombe en plein visage. Oui ils étaient frères, et normalement ils auraient dû se prendre dans les bras puis ils auraient dû aller boire pour apprendre à se connaître, mais tout ne pouvait pas être simple. Tout ne l'était pas, encore moins quand Danno faisait parti de l'équation.

" - Je suis peut-être ton frère, mais crois-moi, il vaut mieux que tu restes loin de moi. Je ne suis pas celui que tu penses, ou celui qu'on t'a dit que j'étais. Je suis nocif pour toi comme pour tout ceux qui souhaiteraient m'approcher. Il vaut mieux que tu rentres chez toi Travis."

Alors que Donovan s'éloigna pour tenter de remettre un peu d'ordre dans ses pensées, il se retourna une dernière fois pour graver le visage de cet homme, comme pour ne plus l'oublier.

" - Et je suis désolé pour ta mère.."

C'était sa mère à lui aussi, mais si Travis était conscient de l'étrangeté de la situation, il ne lui tiendra pas rigueur du fait qu'il ne considère pas cette femme comme étant sa mère à lui aussi. Elle l'avait abandonné sans jamais tenté de reprendre contact avec lui. Ils avaient vécu dans deux endroits différents et aujourd'hui, ils n'avaient certainement pas le même train de vie. Donovan ne pouvait se permettre de faire faire de faux espoirs à cet homme qui voulait rencontrer son grand frère. Il n'avait rien d'un grand frère, ni d'un quelconque exemple d'ailleurs.
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MessageSujet: Re: Stand by the man that you call home + Donovan   Stand by the man that you call home + Donovan EmptyMar 6 Nov 2018 - 0:00

Il y a des gamins qui grandissent avec un ballon de foot entre les pieds, d’autres qui construisent des cabanes dans les bois, certains qui passent leur temps libre en famille, avec les frères, les soeurs, les cousins… Samuel n’avait rien connu de tout ça, sa seule échappatoir, sur cette île minuscule qu’est Jersey, c’était ses crayons et ses feuilles de papier qui volaient parfois au vent, c’était son imagination, sans limites, intarissable. Il noircissait des pages et des pages, de mots, de phrases, d’histoires plus ou moins longues, il écrivait tout, sur tout, des contes joyeux, des histoires lugubres,... Il y avait souvent le même fil conducteur à toutes ses fictions, l’abandon, la solitude, le manque. Un sujet récurrent qu’il avait abordé dans ses deux premiers livres en tant qu’écrivain également, un sujet qu’il connaissait par coeur et qui le définissait totalement. Néanmoins jamais vous ne l’entendrez parler de tout ça, Pohl était très pudique sur sa vie et abordait rarement ce qui le hantait. Pour beaucoup il était un homme enjoué, bien dans ses bottes, conscient de sa réussite professionnelle, conscient de son talent d’écrivain et d’orateur, peu arriveraient à imaginer ses blessures, ses failles, peu connaissait ce mal qui le rongeait depuis toujours. Et pour être honnête, il avait sû s’entourer de personnes qui ne poseraient pas de questions, il était doué pour choisir ses amis et ceux qu’il fréquentait, conscient que son succès pourrait vite s'essouffler, il n’avait finalement construit que des relations vides, il s’était entouré de ceux qui ne lui manqueraient pas une fois qu’il se seraient lassés de lui, ou lui d’eux. C’était une façon particulière d’aborder la vie et les autres, rester continuellement détaché, chaleureux, amical mais sans jamais se donner totalement. Il faisait de même avec les femmes également. Et grâce à cette philosophie il n’avait plus jamais souffert de l’absence. Seul le départ bien trop rapide de sa mère était venu gâcher tous ses plans et remettre tout en question. Et puis ses retrouvailles avec Olivia, la seule fille qui ait réussi à l’atteindre, à le toucher au coeur, mais sans jamais en avoir conscience, c’était un comble. Les deux femmes de sa vie, en somme, celles qui bouleversaient toujours tout.
Il se retrouvait ici, en Australie, en partie à cause d’elles. Face à un homme qui n’avait pas l’air heureux de se prendre son passé en pleine figure et de voir apparaître son frère face à lui. Samuel ne s’attendait pas à des retrouvailles chaleureuses, lui-même n’était pas le plus expressif lorsqu’il s’agissait de choses si importantes, mais il n’avait pas anticipé une telle réserve de la part de Donovan, malgré la chaleur qui régnait sur la ville, il avait l’impression qu’un froid polair s'immisçait entre eux. Que cherchait-il de cette relation avec celui qui était un véritable étranger pour lui ? Il ne pourrait pas nier qu’il avait toujours rêvé d’avoir ce grand frère auprès de lui, qu’il aurait aimé grimper aux arbres avec lui étant gamin, ou courir dans les vagues froides de l’océan en éclatant de rire. Il aurait aimé recevoir ses conseils lorsqu’il ne savait pas comment s’y prendre avec les filles à l’adolescence. Il aurait voulu d’un soutien, d’une oreille, d’un model pour devenir un meilleur homme. Il aurait aimé des Noëls et des anniversaires en famille, des souvenirs tout simplement. Mais aujourd’hui, approchant de la quarantaine, qu’avait-il à attendre de Donovan ? Il n’en savait foutrement rien et probablement que la seule chose qu’il était sur le point de récolter c’était une énorme désillusion et l’impression d’avoir voyagé à l’autre bout du monde pour rien. Il frissonna quand son aîné l’appela Travis, définitivement peu habitué à ce prénom. C’est Sam. Samuel, pas Travis. Je n’me fais plus appeler comme ça depuis bien longtemps. Et puis on ne m’a rien dit, sur toi. Je ne sais rien. Mis à part que t’as la trouille, ça j’le vois, faut pas être bien fort pour le remarquer. Je ne sais pas ce que tu fuis mais je ne suis pas l’ennemi. Il soupira en voyant que son frère commençait déjà à tourner les talons. Je ne vais pas te courire après non plus, si tu n’as aucune envie de me connaître. J’ai fait ma part du chemin. C’était ta mère également. Il fouilla dans sa poche. Elle ne l’a jamais oublié, malgré ce que tu penses, pour ce que ça vaut. Il lui tendit une enveloppe, Samuel savait à peu près ce qu’elle contenait, il en avait eu une également. Une lettre, parlant de choses et d’autres, pour terminer par l’héritage qu’elle leur léguait, à tous les deux. T’en fais ce que tu veux, ça ne me regarde pas, tu n’as qu’à te dire que je ne suis que le messager. Il le fixa une seconde avant de s’éloigner. Je suis dans un petit hôtel du centre-ville, pas loin d’ici. Juste au cas où. Et ce serait tout, ils allaient se séparer ici. Samuel n’allait pas le supplier de quoi que ce soit, ce serait stupide, si Donovan avait envie de le connaître il avait les cartes en main. Au dos de l’enveloppe il avait noté le nom de l’hôtel et son numéro de chambre, peut-être que ça ne servirait à rien. Dans ce cas, disons qu’il aurait au moins profité de vacances au soleil et surtout qu’il était allé au bout de sa démarche, il avait retrouvé son frère, pour le reste il n’avait plus le contrôle.

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MessageSujet: Re: Stand by the man that you call home + Donovan   Stand by the man that you call home + Donovan EmptyJeu 8 Nov 2018 - 17:21

Certains enfants ont une enfance joyeuse, avec deux parents aimants, des sorties en famille et des repas à n'en plus finir. Mais l'essentiel c'est d'être entouré des siens. En dehors de son père, Donovan n'a pas vraiment connu cette chance. Il a connu sa mère, mais pas assez. Pas autant qu'un gamin avec son modèle. Mais le temps est passé, son père a tenté de faire abstraction du vide qu'elle a laissé derrière elle en partant avec son autre fils, mais même s'il n'a rien dit, il a dû en souffrir, tout comme l'allemand en a souffert. Mais un père ne dit pas ces choses là, et puis, en tant qu'homme, il a sans doute dû se dire qu'il devait garder sa fierté. Cette même fierté qui peut briser une existence si elle est trop proéminente.

Donovan ne pouvait pas réellement se plaindre, même s'il n'avait pas eu ses deux parents à ses côtés, il avait tout de même eu un repère, une personne sur qui s'appuyer. Certains enfants grandissent seuls, dans des foyers où l'ambiance n'est pas forcément aussi joyeuse qu'elle le laisse prétendre, alors oui il ne s'est jamais plaint de cette situation de vivre qu'avec son père. Malgré toutes ces années qui s'étaient écoulées, Donovan ne savait pas réellement ce qui avait poussé sa mère à partir du jour au lendemain. D'un côté, son père avait sa version, et probablement que Travis, ici présent, avait entendu une version complètement différente. Chacun avait dû dénigrer l'autre plus que de raison, et s'il y avait une chose qui gênait le flic aujourd'hui, c'était de ne pas connaître la raison pour laquelle sa famille s'est déchiré ainsi.

Il a fini par abandonner l'idée de le savoir ainsi, mais maintenant que le passé le rattrapait, Donovan devait y faire face même si ça lui faisait peur. Bien plus qu'il ne souhaitait l'admettre, et son petit frère présent devant lui, l'avait bien remarqué. Comme il le lui a fait la remarque, il ne fallait pas faire partie du club des intellectuels pour le voir. Mais Donovan ne pouvait tout simplement pas l'accepter dans sa vie, pas avec le bordel qu'il y avait mis. Il refusait de le mêler à tout cela, peut-être lorsqu'il aura retrouvé les meurtriers de sa femme, peut-être.. Mais il ne veut pas lui faire de fausses joies en lui permettant de se retrouver, alors que Chamberlain attend la moindre occasion pour se tirer une balle dans la tête. Ils ne connaissaient et s'il venait à mourir, que ce soit de son propre chef ou non, alors Travis n'en souffrira probablement pas. Pas autant que pour le décès de sa mère en tout cas. Leur mère.

Donovan écouta les propos de son frère avec attention. Qu'est-ce qu'il cherchait à fuir ? Trav.. Samuel était peut-être la possibilité pour lui de voir la lumière au bout du tunnel. Ce même tunnel dans lequel il était enfermé depuis huit ans. Il souffla en entendant les propos de ce dernier. Tout ce qu'il disait était vrai. Donovan le savait, mais il n'avait pas encore la force de se battre pour deux alors qu'il ne le faisait déjà pas pour lui-même.

" - Tu ne sais rien et c'est sans doute mieux comme ça. Ne pense pas que je te fui toi. Pendant des années je t'ai cherché, pendant des années j'ai voulu te retrouver et protéger mon petit frère, c'était la seule chose qui m'importait réellement. Mais le temps est passé, et on a grandi. J'ai vécu une perte très difficile et je me suis mis dans une spirale où je ne veux pas t'entraîner."

Il s'arrêta pour reprendre son souffle, choisir les mots justes et surtout, trouver le courage qu'il n'avait jamais eu à avouer tout cela, même de manière superficielle.

" - Je suis devenu quelqu'un d'autre, quelqu'un de mauvais et je refuse que tu puisses me connaître sous cet angle là. Ta mère.. Notre mère a dû te parler de moi quand j'étais petit et je préfère que tu gardes ne serait-ce que l'image qu'elle a pu te mettre en tête plutôt que de voir l'homme que je suis devenu."

Pourquoi est-ce qu'il lui racontait tout ça ? C'était comme s'il cherchait une excuse pour se justifier de le repousser. Mais il ne pouvait pas le laisser entrer dans sa vie, pas après ce qu'il s'apprêtait à faire. Il méritait bien mieux que ça.

" - Ne crois pas que je ne tenais pas à elle, mais elle est partie du jour au lendemain sans rien dire. J'ai tenté de lui envoyer des lettres. Une par semaine. Elle n'y a jamais répondu."

Donovan n'avait jamais eu l'occasion de parler de son enfance, au moins avec Travis.. Enfin Samuel il pouvait évoquer certaines choses, même s'ils étaient loin d'être vraiment des frères, malgré que le même sang coulait dans leurs veines. Le lieutenant de police s'empara alors de l'enveloppe qu'on lui tendait. Il la parcourut rapidement en diagonale, il s'y attarderai jamais doute plus lorsqu'il sera seul.

" - Je suis désolé que tu sois arrivé à ce moment là.. Je ne dis pas que je ne veux pas te connaitre, mais je pense que je dois déjà faire le tri dans ma vie avant de pouvoir t'y accueillir convenablement.."

Il avait besoin de temps, maintenant restait à savoir si Samuel était prêt à attendre ou non.

" - J'ai juste une question.. Pourquoi as-tu changé ton prénom ?"
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MessageSujet: Re: Stand by the man that you call home + Donovan   Stand by the man that you call home + Donovan EmptyLun 12 Nov 2018 - 23:25

Si Samuel ne savait rien de Donovan, de l’enfant qu’il avait été et de l’adulte qu’il était devenu, il avait souvent imaginé un homme fort, un homme droit dans ses bottes, celui qui aurait facilement pu lui servir de modèle. Celui qu’il ne serait jamais, lui, le gamin qui s’était renfermé dans ses livres et ses histoires, dans son monde imaginaire, pour mieux affronter la solitude que lui imposait cette vie. Il avait grandi sur une île, sur ce petit caillou qu’était Guernesey, si peu d’habitants, si peu d’amis, une vie bien différente de celle qu’il aurait dû avoir en Allemagne, une vie à servir une famille, à grandir dans leur ombre pour mieux les laisser briller. Une vie de fils unique, sans aucun autre proche que sa mère, sa si tendre maman. Il s’était renfermé bien des années, avant d’exploser une fois seul à Londres, à l’âge adulte, lui si timide, il s’était révélé, il avait appris à parler, il s’était ouvert, tout simplement, il avait changé du tout au tout, fini la solitude, il s’entourait des autres, fini l’ennuie, seul sur sa plage, il avait mille endroit à découvrir dans cette capitale qui semblait toujours en mouvement. Il avait rencontré des gens, il avait goûté tous les plaisirs, même les interdits, il avait fini par brûler la vie et il avait aimé ça.
Mais s’il avait idéalisé son aîné, Samuel se rendait compte, en l’observant, qu’il était tout aussi torturé que lui, tout aussi brisé, pour des raisons qu’il ignorait. Il était encore incapable de savoir s’ils avaient les mêmes démons, peut-être ne le saurait-il jamais d’ailleurs, puisque visiblement Donovan n’était pas enclin à lui ouvrir la porte. Il ne le repoussait pas totalement non plus, étrangement bavard, il s’ouvrit à sa façon, avec le verbe rapide et décousu. Pohl ne comprit pas tout du discours de son frère, mais le principal était là, il avait un lourd passé, sûrement celui qu’il avait fuit en s’exilant en Australie, il ne voulait pas l’impliquer. Et Sam ne voulait surtout pas s’imposer. Je ne compte pas te juger, tu as ta vie, ton histoire, j’ai la mienne. Et je ne compte pas m’imposer non plus, être un poids de plus dans dans ton quotidien. Mais tu n’as pas à me protéger de toi, je suis un grand garçon, je suis capable de me faire ma propre opinion sur ceux que je côtoie. Outre le fait qu’il n’était clairement plus un gamin qu’on devait préserver, il voulait surtout lui faire comprendre qu’il n’avait pas besoin de lui, ce qui n’était pas totalement vrai, s’il était indépendant et capable de s’assumer, il avait besoin de repères, d’une stabilité familiale alors évidemment, il était déçu de ce rejet, mais il pourrait l’encaisser, l’accepter, s’il n’avait pas le choix. Il lui parlait de lettres, mais jamais le blond n’en avait vu l’ombre, il n’avait jamais surpris sa mère dans sa lecture et lorsqu’il avait trié ses affaires il n’était pas tombé dessus, pourtant elle avait gardé une petit boite contenant tous les souvenirs de son fils aîné, des photos, une mèche de cheveux bouclés, quelques dessins et d’autres choses. Mais aucune lettre. Connaissant sa mère, jamais elle ne les aurait jeté, il pensa alors qu’elle ne les avait probablement jamais reçues. Mais comment pouvait-il être être certain, il n’en dirait rien alors, préférant éviter un imper. Il le laissa donc parcourir la lettre d’un oeil distrait, à force de l’observer il remarquait bien à quel point ils étaient différents l’un de l’autre, physiquement parlant du moins, parce qu’au fond ils se ressemblaient peut-être un peu, à chercher à se protéger des autres pour ne pas ajouter davantage au lot de souffrances qu’ils avaient tous deux vécu. Je le redis, je ne compte pas m’imposer ou être un poids. Mais je n’ai pas envie ni besoin de rentrer à Londres pour l’instant alors si tu changes d’avis avant mon départ, je n’serais pas contre prendre un verre. Un verre, c’est un bon début… Ils allaient donc se quitter là, devant le commissariat de Bowen. Sam commençait déjà à se retourner pour retourner à son hôtel quand il fut apostrophé par Donovan. Il le fixa, interdit. Quand on est arrivé en Angleterre elle a repris son nom de jeune fille et m’a fait porter mon deuxième prénom. Il haussa les épaules, lui n’avait rien demandé et il n’avait jamais posé de questions sur les raisons qui l’avaient poussé à faire ça. Peut-être voulait elle que ce soit plus difficile de les retrouver, au cas où.

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MessageSujet: Re: Stand by the man that you call home + Donovan   Stand by the man that you call home + Donovan EmptyJeu 15 Nov 2018 - 20:57

Donovan n'avait aucune réelle envie de rejeter son petit frère, c'est juste que tout cela l'avait pris de court au moment le plus inopportun de sa vie. Un moment où lui-même se demandait ce qu'il était en train de devenir. Peut-être que c'était le destin qui l'envoyait pour remettre l'allemand sur le bon chemin. Au fond, il ne voyait que cette explication, c'était sa mère qui veillait sur lui même là-haut, et qui avait réuni les deux frères pour qu'ils puissent s'épauler au premier obstacle qu'ils rencontreront. À y penser,  était assez risible comme situation, et même s'il y avait probablement pas d'explication définie pour cette rencontre, Donovan préférait se dire que tout cela était calculé et était prévu pour le sortir de sa noirceur habituelle.

Mais pour l'instant c'était encore trop lui demander que d'accepter cette présence dans sa vie, il avait besoin de régler certaines choses avant de pouvoir s'y consacrer et tenter de mettre toutes les chances de son côté pour que cela fonctionne. Après tout, ils ne se connaissaient pas, peut-être qu'avec leur deux personnalité distinctes, malgré qu'ils soient frères, un mur les séparera, bien que ce n'est pas ce que souhaitait le jeune homme. Il devait tout de même avouer que ce n'était pas l'impression qu'il renvoyait à ce moment précis, mais il avait expliqué à Samuel ce qu'il en était.

Donovan frissonna en entendant les propos de son frère. Il est vrai qu'il n'était plus un petit garçon, il n'avait plus besoin d'être protégé comme lorsqu'ils étaient enfants. Mais même en étant enfant, l'allemand n'avait jamais pu jouer le rôle du protecteur, et c'est peut-être ça qu'il tentait de rattraper maintenant. Mais Samuel était grand, indépendant et surtout, il avait sa vie, tout comme le flic avait la sienne. Pas forcément toute rose d'ailleurs.

Tandis que Danno se livrait à son frère, il évoqua toutes ces lettres qu'il avait envoyé à sa mère et auxquelles il n'avait jamais eu de réponse. Il aurait aimé que Samuel le rassure, lui dise que sa mère lui avait répondu mais que c'était son père qui les avait interceptées, mais il n'en fit rien, laissant le policier dans le flou. Est-ce que sa mère avait pu lire ses mots mal assurés ? Ses phrases écrites à l'encre noire d'une main tremblante ? Désormais, il ne le saura jamais. Et il devait avouer que ça le tourmentait.

Samuel semblait peiner d'avoir essuyé un tel accueil de la part de la seule famille qui lui restait. Enfin, officiellement, leur père était toujours en vie, même si Donovan n'avait plus de nouvelles de lui, mais l'allemand était le seul repère qui lui restait et il l'avait traité comme un moins que rien, comme un vulgaire inconnu qu'il aurait croisé au détour d'une ruelle. Il aurait peut-être dû faire un minimum d'efforts, maintenant qu'il y repensait.

" - Écoute.. Pour ce soir, je ne peux rien te promettre, mais je te fais la promesse de revenir vers toi d'ici une semaine et on s'organisera un déjeuner ou autre si tu veux, mais.. Pas ce soir."

Il n'avait pas le courage d'affronter la tempête qui se profilait à l'horizon. La soirée avait déjà été riche en émotions, il préférait repousser ce moment, comme s'il pouvait y être plus préparé qu'en cette soirée.
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Marcus O'Brian
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MessageSujet: Re: Stand by the man that you call home + Donovan   Stand by the man that you call home + Donovan EmptyVen 23 Nov 2018 - 13:05

Est-ce que j’ai bien fait, de prendre ce foutu avion, de me taper des heures de vol, de claquer tant d’argent, de mettre mon appartement en location, de probablement flinguer ma carrière d’écrivain, tout ça pour un homme que je ne connais pas ? C’était une LA question qui empêchait Samuel de dormir depuis des jours, en plus de savoir s’il avait bien fait de compliquer les choses en embarquant avec lui sur un coup de tête, son amour de jeunesse sans savoir ce qui allait ressortir de cette relation. Il lui fallait du défi, au grand blond, il avait horreur de la monotonie, mais à ce point, il fallait être un peu timbré tout de même. Et maintenant qu’il avait enfin rencontré son frère, cet homme dont il ne connaissait rien, il se reprenait sa première question en pleine figure. Donovan le rejetait, au départ de façon catégorique, à présent un peu moins, mais le constat final était le même, il n’avait pas envie de s’emmerder avec un petit frère dans les pattes. Il semblait avoir une vie compliquée, pas mal de démons à combattre, il avait la mine défaite d’un gars qui en a déjà vu d’autres et qui se foutait de tout, même de la vie elle-même. C’était l’impression qu’il laissait à Samuel et contre ça, contre le mal de vivre, il n’avait aucun remède. Il n’avait pas forcément envie d’être la béquille de son aîné, lui même avait déjà lourd à porter il ne pensait pas être d’un grand réconfort, incapable de s’occuper de quelqu’un d’autre que de lui-même, plutôt égocentrique, totalement assumé, il savait bien qu’il n’avait rien d’autres que des problèmes à lui apporter. Donc peut-être en resteraient-ils là, ils s’étaient vu, Sam avait remis la lettre de leur mère, le contrat était rempli. Il pouvait retourner à sa vie et point final. Pourtant en son fort intérieur il en voulait plus, il voulait en savoir plus sur cet homme qui avait le même sang que lui, il voulait savoir ce que c’est que d’avoir un frère, même s’il ne se faisait aucune illusion, jamais ils ne rattraperaient les années d’absence. Mais au fond il avait envie d’essayer, c’est pourquoi il insista sur le fait qu’il comptait rester quelques temps à Bowen. Combien, une semaine, un mois, plus… ? Il n’en savait rien, il improviserait, cette solution là lui allait bien. Il allait pour une fois être le héros de sa propre histoire, une histoire de fou, celle d’un homme venu chercher ses origines à l’autre bout du monde. Et qui sait, peut-être aurait- il un peu de chance pour une fois. Une semaine, ça me laisse le temps de peaufiner mon bronzage. Lui qui était blanc comme une fesse, face à tous ces australiens à la peau brûlée par le soleil. Il prenait la chose à la légère, au moins en façade. Mais vous pouvez être sûr qu’il allait guetter l’appel de Donovan, comme un gamin impatient. Il le salua d’un hochement de tête, pas très doué pour les au-revoir et puis se retourna pour regagner sa chambre d’hôtel, il allait passer par la plage, histoire de prendre un bon bol d’air, il avait eu l’impression de faire de l’apnée durant tout leur échange. Enfin Samuel allait pouvoir souffler.

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