A Long Walk To Freedom | Brooke & Tian

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La liberté, un concept rêvé par tous. Mais qu'est-ce que la liberté ? Personne ne le sait. La plupart des philosophes définissent la liberté comme étant le fait d'avoir conscience que nous n'avons pas le choix et un certain nombre avance que personne n'est libre, notamment en s'appuyant sur le déterminisme social. Néanmoins, tout le monde se sent libre à un moment ou à un autre de sa vie. Ce n'est qu'une illusion, bien sûr, mais c'est ce sentiment qui nous fait vivre, qui nous redonne espoir.

Le ciel se reflétait sur l'eau de la baie. Tout était calme. Les pêcheurs étaient partis un peu plus tôt, afin d'aller chasser les poissons, alors il n'y avait personne sur les quais. Du moins, selon le silence qui règnait, c'était censé être le cas. Mais dans les faits, il y avait bien quelqu'un qui marchait sur les quais, observant tout ce qui l'entourait et respirant l'air marin.

Brooke avait l'impression d'être libre. Cette impression lui venait du fait qu'il n'y avait plus personne pour la contraindre de faire quelque chose qu'elle ne voulait pas. Elle n'était plus sous la contrainte de Nate. Elle n'avait plus à subir ses coups.

Ici, loin des États-Unis, loin de l'endroit où elle avait été torturé, la psychiatre se sentait libre, car cela la rassurait. Elle était certaine du fait qu'il ne la retrouverait jamais et qu'elle serait enfin tranquille. Elle pourrait peut-être refaire sa vie sans avoir à regarder derrière son dos, à surveiller ses arrières.

À Bowen, une nouvelle vie s'offrait à elle, ce qui n'avait pas été possible avant cela. C'était cette idée qui lui donnait des frissons, qui lui donnait de l'espoir ; l'espoir d'une vie meilleure, l'espoir d'un nouveau départ, l'espoir qu'elle finirait par être à nouveau heureuse.

Marchant sans but, le long des quais, Brooke s'arrêta soudainement pour regarder l'horizon, tout en souriant.

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a long walk to freedom

feat Brooke O'Conner

Il était tôt. Le soleil se levait à peine. Et, comme plus ou moins régulièrement à cette heure, tu étais dehors. La nuit, quand tu n’étais pas en pleine crise d’angoisse ou pire, soit tu lisais, soit tu dessinais, soit tu étais dehors, à prendre l’air. Partout où tu avais vécu, cette routine était la même. Cependant, tu devais avouer que c’était à Bowen que tu prenais plus de plaisir à le faire. A New York, jeune adolescent, tu n’osais pas sortir du hall de l’immeuble, terrorisé à l’idée de mettre un pied dehors seul, en pleine nuit. Et quand tu étais adulte, vingt ans après l’époque des traumatismes, la crainte de croiser une ancienne connaissance ne réussissait pas à s’éloigner. Surtout après qu’il t’ait retrouvé. A Dalian, c’était moins oppressant, mais pas parfait non plus. A Bowen, tu te sentais en sécurité. Qui pourrait retrouver ta trace dans une si petite ville ?

Le jour se levait doucement, l’obscurité laissait sa place à un ciel aux douces couleurs pastels. Ca faisait bien une heure et demie que tu étais sorti, sans trop savoir où tu allais. Tu jouais inlassablement avec le cadeau qu’un ami t’avait offert il y avait quelques jours pour ton anniversaire, en retard. Un fidget cube, paraît que c’est pour les autistes et hyperactifs mais ça peut aider pour les angoisses aussi, qu’il avait dit. Tu n’en savais trop rien, mais tu passais pas mal de temps à triturer l’objet depuis que tu l’avais, et à observer les différentes parties bouger. Tu retrouvais l’hyperconcentration habituelle durant ton enfance, paradoxale à tes problèmes d’attention. Concentration si intense que tu n’avais pas vue la jeune femme que tu bousculas. De surprise, tu sursautas. Tu remontas tes lunettes. Oh, excusez-moi. Tu allais reprendre ta marche quand tu remarquas son visage. Tu la dévisageas quelques instants avant de reprendre la parole. Euh, on se connaît, non ? J’ai l’impression que ce n’est pas la première fois que je vous croise… Enfin je délire peut-être, j’ai l’habitude. Toujours à en dire trop aux inconnus.

by evil triangle

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Montesquieu disait : « La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent. »

Après un certain temps, Brooke arrêta de contempler l'horizon, se remettant en route. Son esprit divagait, vagabondait, loin, très loin. Elle était perdue dans ses réflexions, tout simplement, continuant son monologue intérieur sur la liberté retrouvée. Elle s'interrogeait sur tout, sur les moindres petites choses de la vie, même les plus banales. Elle était comme ça et elle ne changerait pour rien au monde.

Ses pensées tourbillonnaient dans sa tête, l'obnubilant. L'anglaise ne faisait pas attention à ce qu'elle faisait, à où ses pieds pouvaient la mener. Le monde autour d'elle semblait avoir disparu comme si elle était seule dans son monde, seule dans sa bulle. Distraite, voilà ce qu'elle était à cet instant précis. Ce n'était pas dans ses habitudes. Néanmoins, c'est ce qui la caractérisait en ce moment-même. Et ce qui devait arriver, arriva.

Ne faisant pas attention, Brooke bouscula un jeune homme ; du moins, elle ne savait pas qui avait bousculer qui, puisque l'inconnu semblait tout autant perdu qu'elle. Il s'excusa et elle souria comme pour signifier que ce n'était pas une fatalité, que ça arrivait à tout le monde. Elle allait reprendre sa marche lorsque le jeune homme se remit à lui parler, tout en la regardant, alors elle l'observa à son tour. Après réflexion, il était vrai qu'elle semblait l'avoir déjà vu, mais elle ne savait pas où elle aurait pû le croiser.

- Je ne sais pas. Vous me dîtes vaguement quelque chose, mais je n'arrive pas à savoir où est-ce que j'aurais pû vous croiser, s'exclama la psychiatre, à son tour. Peut-être que ce n'est qu'une impression. Je n'en sais rien.

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