Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: Hopeless place + Léanche Sam 8 Déc 2018 - 22:32
Avril dernier avait laissé une cicatrice sur le coeur de la blonde qui semblait menacer de céder. Huit mois plus tard, plantée devant l'homme, Blanche était dans le même état d'esprit qu'avant : perturbée, déchirée entre sa tête et son coeur qui lui lançait des messages complètement contradictoires. Alors que l'un lui criait de s'enfuir et de ne plus jamais revenir, l'autre l'implorait de tenter tout ce qui lui était possible pour que leur histoire fonctionne. Dans tous les cas, c'était voué à l'échec. Elle avait écouté les deux organes, un après l'autre, et aujourd'hui la belle Cambridge en payait encore le prix. Ce n'était pas à défaut d'avoir tenté de se sortir Emerson de la tête, ça non. Elle s'était plongée dans le travail, torturée sa tête et l'obligée à penser à tout sauf les sentiments ébréchés qu'elle ressentait pour le photographe. Elle avait tenté de rencontrer d'autres hommes, d'accepter des rendez-vous pour lui permettre d'ouvrir ses horizons. Mais rien. Elle revenait inlassablement à la case départ, celle où son coeur s'emportait en pensant au toucher des doigts agiles et avares de tendresse de son Léo, tactile, mais aussi connaisseurs de toutes ses faiblesses. L'homme avait d'or et déjà affaibli la résistance de la belle alors qu'il l'avait accueilli dans ses bras, réchauffant sa peau de la sienne. Blanche était alors envoûtée de son être, déjà faible et prompt à céder sous la pression de l'envie de retrouver ses bras. Et c'état exactement où elle se trouvait, là, maintenant, alors que ses yeux bleus étaient rivés sur le visage perplexe, complexe de l'homme. Tous deux étaient d'une complexité légendaire. Aujourd'hui n'échappait pas à la règle. Léo, devant elle, cherchant à fuir la vérité. Blanche n'y comprenait plus rien. D'abord persuadée qu'il ne l'avait jamais trouvé, à ses yeux, autres qu'une jolie blonde, Cambridge voyait toutes ses croyances se désagréger une à une. Que ressentait-il finalement pour elle ? Où se cachait la vérité ? Tout se bousculait dans sa tête, dans son esprit, alors que Léo s'enfonçait dans ses cachoteries. Si aujourd'hui il lui avouait détournement qu'il avait bel et bien des sentiments pour elle, il n'avait pas toujours juré ainsi. Il lui avait brisé le coeur, réduisant tout ses espoirs que leur histoire avait au moins eu le mérite d'être vraie, en lui disant que pour lui, à ses yeux, la belle blonde n'était rien d'autre qu'une jolie fille avec qui il était bon de passer son temps. Pas de sentiments, pas d'amour, pas d'histoires. Simplement une jolie fille agréable à avoir près de lui. Elle avait donc vu toute leur adolescence et leur vie de jeunes adultes s'effondrer devant ses yeux, croyant que depuis toutes ses années elle s'était fait prendre au jeu de son ex, croyant qu'il la faisait marcher depuis trop longtemps. Et maintenant, aujourd'hui, huit mois plus tard, son discours était totalement différent. Rien à voir avec les mots qu'il lui avait crachés égoïstement au visage pour se permettre de déculpabiliser et vivre son histoire d'amour sans le fantôme de son ex qui lui hante le coeur. Blanche bouillonnait. Elle se sentait manipulée, stupide d'avoir cru tant à ses belles paroles qu'à ses mots durs. Dans cette situation, elle ne savait quoi penser, quoi dire, quoi faire. Léo lui avait sorti un monologue qu'elle avait écouté avec attention, mais sa peau s'empourprait d'une gamme d'émotions qui différaient trop pour les décrire d'un seul mot. Elle avait du mal à respirer. Toutes ces belles paroles qu'il avait maintenant à son égard alors qu'elle l'avait toujours souhaité, qui sortaient des boites de pandores seulement aujourd'hui, lui crevaient le coeur. Elle aurait pu s'en réjouir. Elle aurait pu en être satisfaite. Mais ce n'était pas ce qu'elle voulait. À présent qu'elle connaissait les sentiments de Léo, il était d'autant plus difficile de le détester que de l'aimer. Silencieuse, le regard vide tant il était perdu dans cet océan de vérités lancées droit sur la blonde, Blanche poussa un long soupir en refermant les yeux. Elle en avait marre de pleurer, marre de cette journée qui n'avait rien d'agréable. Marre que toute sa vie tourne autour de lui en était qu'actrice secondaire dans ce film. Tu n'as pas le droit de me dire ça... Commença-t-elle pas dénoter, en ouvrant ses yeux bleus à nouveau, noyés des émotions. Tu ne peux pas me lancer toutes ces belles paroles, ces beaux mots sur nous, sur moi, et me demander de te détester... Blanche secoua une nouvelle fois la tête, refusant de croire ce qui se passait. Elle tremblait, tout son corps était en choc. ...Tu ne peux pas me mentir pour me faire fuir et revenir sur tes paroles.... Elle regarda au loin pour trouver le courage de lui dire ce qu'elle pensait le mieux pour eux. Tu vas me dire de t'oublier, je vais m'obstiner que notre histoire me tient trop à coeur, tu vas répliquer, je vais en ajouter et puis tu sais comment ça se terminera... dans huit mois nous en serons encore au même endroit, à se regarder dans les yeux et à se demander qu'est-ce que l'on fait dans une telle situation. Elle détourna son regard sur celui de Léo, le fixant droit dans les yeux, le courage lui était enfin revenu. Alors, qu'est-ce qu'on fait ? Pour sa part, elle n'avait aucune envie de le laisser s'enfuir de sa vie.
Léo Emerson
MESSAGE : 10358 ICI DEPUIS : 19/03/2013 COMPTES : Marcus & Charlize & Sara & Ash CRÉDITS : @showmeyouricons
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Sujet: Re: Hopeless place + Léanche Mar 11 Déc 2018 - 17:46
Blanche était certainement la personne à qui Léo avait fait le plus de mal dans toute sa vie, paradoxalement l’une de celles à qui il tenait le plus. Comme s’il était tout bonnement incapable de savoir quoi faire de cette affection qui prenait trop de place et qui le dérangeait. Il l’avait toujours connue, ou presque, il avait rapidement ressenti une douceur particulière pour elle, venant du même mondes ils avaient passé beaucoup de temps ensemble alors que leurs pères refaisaient le monde autour d’une table. Eux préféraient s’enfermer dans leurs grandes chambres pleines de jouets ou bien s’amuser dehors dans les jardins de leurs propriétés respectives, plus grands ils s’échappaient même sur la plage, de toute façon ils étaient peu surveillés, les adultes avaient bien mieux à faire que de s’inquiéter de ce que ces deux enfants faisaient. Le très jeune Léopold n’avait pas les mêmes préoccupations que celui d’aujourd’hui, qu’elle court en hurlant avec des feuilles plein les cheveux et de la poussière sur les genoux, c’était drôle, elle était sa copine, sa camarade. Il avait fallu un peu de temps et qu’ils s’éloignent à l’adolescence pour qu’il finisse par contempler quelle jolie jeune femme elle devenait. Ce fut à cette période là qu’ils eurent leur moment à eux, qu’ils avaient formé durant quelques mois ce couple que certains lycéens de Bowen enviaient, beaux, riches, visiblement amoureux, tout semblait leur sourire. Même leurs familles approuvaient ce rapprochement, leurs paternels respectifs voyant en eux la relève de l’aristocratie Bowenienne. Pourtant Léo s’était lassé, il avait seize ans, la vie devant lui, il faisait craquer les filles alors pourquoi se contenter d’une seule ? Que Blanche soit jolie, douce, gentille, qu’elle soit son amie, malheureusement ça n’avait pas beaucoup de poids dans la balance du garçon fougueux qu’il était. Depuis, leur relation n’avait été que chaotique, la blonde avait visiblement continué à espérer après celui qu’elle considérait l’amour de sa vie et lui n’avait fait qu’enchaîner les conquêtes, s’arrêtant parfois quelques temps avec l’une d’entre elles mais jamais aucune de ses idylles n’avaient vraiment duré, à cause de lui, souvent, parfois à cause d’elles, celles qui lui avaient fait le plus de mal, évidemment. Mais s’était toujours arrangé pour garder Blanche auprès de lui et inlassablement il revenait vers elle quand les choses tournaient mal, quand il avait besoin d’une épaule, ou plus, de chaleur. Sans s’en rendre compte Léo se nourissait de l’amour de cette fille depuis toujours, il le galvanisait, lui donnait la force de repartir de plus belle, sans qu’il se rende compte qu’il lui faisait du mal. Emerson était égoïste, il ne s’en était jamais caché, hypocrite de croire qu’il pouvait la prendre et la jeter sans qu’elle ne dise jamais rien. Et quand enfin Blanche avait fait entendre sa voix, quand elle en avait demandé plus, quand elle lui avait craché au visage cet amour qu’elle lui portait et qui la détruisait à petit feu, parce que cet amour-là n’avait rien de beau, puisqu'il n’était pas partagé, il était tombé de haut. Il avait fallu attendre cette ultime dispute pour que Léo se remette en question concernant son comportement avec la blonde. Il avait enfin compris qu’il se servait d’elle depuis des années mais peut-être même, au fond, qu’il y avait quelque chose de plus fort, peut-être qu’il la gardait pour lui parce qu’il était incapable de la laisser partir. Il avait toujours eu cette profonde affection pour elle, celle dont il disait qu’elle était une amie, celle qu’il trouvait toujours si belle, si attirante, celle qu’il trouvait douce et drôle. En plus d’être blonde, évidemment, elle était parfaite, finalement, seulement elle lui était acquise et lui qui aimait tant séduire et se laisser séduire ne pouvait pas jouer ce jeux là avec Blanche, elle était dévouée, follement amoureuse. L’idiot un brin manipulateur qu’il était avait l’impression de s’ennuyer s’il ne lui courait pas après. Pourtant n’en avait-il pas marre de jouer le jeune premier ? Ne devait-il pas admettre que derrière cette excuse stupide se cachait juste la peur immense que s’il se prenait à leur donner une chance c’était aussi donner une chance à Blanche de le découvrir quel homme il était vraiment. Sensible, peu sûr de lui, effrayé par l’idée qu’on s’éloigne de lui ou de perdre ses proches. Si Blanche n’aimait pas cet homme là, s’il la décevait, elle pourrait partir et ce pour de bon. Si Léo acceptait enfin de tomber amoureux de Blanche il accepterait l’hypothèse de la perdre. Non, tu as raison, je n’en ai pas le droit. Mais c’est toi qui m’a forcé à le faire, à tout te dire. Tu voulais que je sois honnête, non ? Il hocha la tête, enfin il l’était, pour une fois, la première fois, il lui disait les choses en face, il ne mentait pas, il ne se cachait pas derrière des gestes tendres pour l’amadouer. Il l’écouta à son tour, tout ce que disait Blanche, Léo le savait, elle avait raison, tristement raison. Ils tournaient en rond, à cause de lui. Il s’était promis, huit mois plus tôt d’arrêter de la tourmenter et de la retenir, il lui avait offert la possibilité de le détester pour mieux vivre pour elle-même, enfin. Elle aurait pu rencontrer d’autres hommes, qui sait, peut-être l’avait-elle fait… Emerson avait entendu dire que CJ était sur le coup, sans que ça ne l’étonne vraiment… Mais visiblement il suffirait d’un claquement de doigt, d’un geste, pour que Cambridge retombe dans ses bras. Un geste, c’était si simple, un mot, rien qu’un seul et ils sauteraient dans le vide, ensemble. Il lâcha un soupire alors qu’elle le fixait de son regard, implorant qu’il fasse ce pas vers elle, cette main tendue qu’elle espérait tant. Il s’approcha alors, osant lui faire face. Serrant la mâchoire il pris son visage entre ses mains, la fixant durant de longues secondes silencieuses. Elle était si belle, il connaissait la carte de ses tâches de rousseur par coeur et ce coeur là se serra si fort qu’il aurait pu en avoir les larmes aux yeux. Je fais ce que je sais faire de mieux. J’te fait du mal. C’est con, je sais, de te dire que je t’aime à mi-mot et de m’enfuir comme un lâche. Mais je ne sais pas comment faire les choses bien avec toi. Ca fait trop longtemps que je te ments, que je me ments aussi, je ne sais pas faire. Alors je m’enfuis, pas pour une autre, pas pour moi non plus. J’vais le regretter, sûrement. Il lui offrit un sourire triste. Si elle cherchait à parler, il ne lui en laissa pas l’occasion, il attrapa une de ses mèches qui s’envolait dans la brise et la replaça derrière son oreille, avec ses autres boucles blondes. Ils sont beaux tes cheveux rebels, même eux sont contre moi. Puis il tourna les talons, marchant vite, pour ne pas qu’elle ait l’opportunité de le rattraper, il grimpa dans sa voiture garée un peu plus loin et démarra sans se retourner. S’ils s’était retourné s’aurait été fichu.
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"Is that alright ?"
Maybe it's time to let the old ways die. It takes a lot to change a man, it takes a lot to change your plans. And a train to change your mind.
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Sujet: Re: Hopeless place + Léanche Mar 11 Déc 2018 - 19:20
La vérité avait ébréché leurs deux cours brisés. Elle n'avait pas eu l'effet escompté. D'abord, on le lui avait arraché de la bouche, Blanche, forcée de dire ce qu'elle retenait depuis plusieurs années dans le simple but de protéger celui qu'elle avait aimé. Ce petit garçon qu'elle avait connu alors qu'ils portaient encore des couches, se courant l'un après l'autre, en prétendant d'être un monstre menaçant de manger sa victime. Ils avaient grandi, ils avaient appris à s'apprécier, à de connaitre, à comprendre la complexité de chacun. Blanche et ses colères, elle ne l'avait quand même pas fait fuir, Léo. Elle ne paraissait peut-être pas aussi monstrueuse qu'elle l'était à ses yeux, dès leurs jeunes âges. Ils avaient partagé des expériences, des premières fois. Ils avaient picolé ensemble, caché dans un placard de la grande maison d'hiver des Cambridge, directement de a bouteille de téquila de ses parents. Ils avaient d'ailleurs bien ri, cette soirée-là, enfermés dans le minuscule placard rempli de vêtements que sa mère ne portait plus, leurs bouches beaucoup trop près l'un de l'autre. Ce soir-là, ils s'étaient embrassés pour la première fois, d'un accord mutuel, attiré par l'attraction qu'ils avaient l'un pour l'autre. Ils s'étaient découvert d'une nouvelle façon, elle, une femme, et lui, un homme, plus seulement des amis, mais pas encore des amoureux. Ces moments-là, ces fous rires, ces baisers volés quand personne ne regardait autour avant même que leur relation ne voie le jour, avant même que leur famille se réjouisse d'une telle union, avant même de venir le couple envier qu'ils étaient, ils lui manquaient. Ce n'était pas question de physique, de sexe ou de proximité charnelle, Blanche s'en fichait, elle en avait déjà bien assez profité dans les dernières années de ces rapports intimes avec lui. La complicité, la proximité de l'âme, la sincérité, c'était donc ça qui lui manquait le plus. Et alors qu'elle lui avait offert, et qu'il avait fait de même, qu'ils auraient pu repartir à nouveau, sur des bases qui leur ressembleraient davantage, la complexité de leur union resurgissait, jamais bien loin pour les remettre à l'ordre, comme s'ils n'avaient pas le droit, octroyé par le dieu de l'amour, de s'abandonner enfin l'un à l'autre. Je voulais que tu sois honnête dès le départ, lâcha-t-elle dans un soupire de découragement alors qu'il tentait de la blâmer, encore, d'avoir quémandé la vérité. Elle l'avait voulu, l'honnêteté de son homme, oui, mais pas de cette façon. Elle aurait voulu qu'il le soit dès le départ, qu'il ne la tourmente pas ainsi. Alors, peut-être qu'elle aurait pu vivre sa vie de son côté sans s'imaginer cruellement qu'elle avait peut-être, un jour, à un moment précis, sa chance de lui prouver combien ils seraient bien, ensemble. Ce n'était pas sorcier, il fallait seulement prendre le courage nécessaire de la regarder dans les yeux et de lui dire, avec douceur, qu'il l'aimait, mais simplement pas suffisamment. En demandait-elle trop ? Était-elle exigeante envers lui ? Aujourd'hui, il avait enfin revêtu le masque de l'honnêteté. Il avait laissé parler son coeur. Tristement, il posa ses grandes mains qui l'avaient tant enveloppée contre la peau fine du visage de Cambridge, le regard cloué dans le sien, silencieux. Blanche savait que cela ne présageait rien de bon, mais elle ne voulait pas y croire. Elle voulait demeurer voilée dans le déni. Figée dans les espoirs que, cette fois, elle nourrissait seule. Complètement seule. Elle aurait eu envie qu'il la prenne dans ses bas, qu'il pose ses lèvres sur les siennes et qu'ils scellent leur incapacité à s'aimer ensemble. Mais Léo n'en était pas prêt. Son regard était ombragé, sa mâchoire serrée, rien ne présageait une discussion des plus agréables. Son coeur arrêta de battre alors qu'il prononçait les premières paroles. Léo parlait à nouveau avec son coeur, son coeur qui avait mal et qui ne savait plus quoi penser de l'emprise qu'il avait sur la belle. Sans vraiment l'avouer, il lui disait qu'il l'aimait, mais que cet amour, il ne savait pas le vivre. Il ne savait pas se comporter avec elle, plus fort que lui il avait toujours la fâcheuse manie de la blesser, de lui faire du mal jusqu'à ce qu'elle pense le détester. Les yeux de Blanche étaient embrouillés, elle ne voyait plus rien devant elle. Léo était un simple flou artistique immobile au travers de ses larmes qui s'écoulaient sans vraiment les contrôler. Blanche était figée dans le sol, incapable de faire quoi que ce soit pour rattraper la situation. Incapable de bouger ou de parler. Aujourd'hui, c'était bel et bien la fin. Leur honnêteté avait tout emporté sur son passage. Il ne restait, à présent, que deux âmes blessées. Léo replaça une mèche de ses cheveux derrière ses oreilles, ses éternelles boucles dorées qui volaient au vent. Mi-sourire amusé sur le coin de ses lèvres, Blanche étouffa un léger rire en baissant les yeux, les larmes coulant encore sur ses joues. Léo lui faisait cet effet-là, tant il pouvait lui faire mal, tant elle ne pouvait pas demeurer fâcher contre lui longtemps. Il détacha son emprise, laissant ses mains retrouver leur place près de son corps, Blanche mena ses propres mains à son visage comme pour maintenir la chaleur qu'il lui avait offerte. Elle le regarda s'éloigner, prendre la fuite, les deux jambes à son cou, et la laisser là, toute seule, au beau milieu des rues commerçantes de la ville. Elle regarda, silencieusement, la voiture s'éloigner jusqu'à ce qu'elle ne soit qu'une petite tâche au fond du décor de cette triste toile. Puis, seulement lorsqu'elle ne put percevoir ce qu'il lui restait di photographe, Cambridge s'éloigna à son tour, les yeux toujours rougis d'émotions. À la maison, assise sur son lit, elle fixait le numéro de Léo sur son portable. L'envie de lui envoyer un message, de lui demander de venir la rejoindre ne lui manquait pas. Se contrôlant pour lui laisser l'espace dont il avait besoin, la blonde se résigna. De ses doigts tremblotants elle appuya sur la touche effacer, supprimant son numéro de sa liste dans l'espoir qu'il puisse être heureux sans elle.