Leave the bourbon on the shelf + Jake

Happy hour
On ne pouvait pas dire que Samuel restait enfermé dans son coin. Il aimait sortir, se mêler à la foule, il avait besoin de rencontrer du monde, la solitude ne lui allait pas bien. Les seuls moment où il en avait besion étaient ceux durant lesquels il écrivait, lorsque l'inspiration le prenait il pouvait rester des heures, des jours sans voir personne, il avait besoin de s'enfermer dans son monde avec ses personnages, de les laisser l'habiter pour que l'histoire se mette en place. Mais en temps normal il avait besoin des autres, c'est ce qui lui donnait son entrain. Dans cette ville où il ne connaissait personne et où personne ne le connaissait, c'était simple, il se sentait libre, étrangement bien plus qu'à Londre, même si Bowen était minuscule. Il faisait bon vivre dans cette ville et il comprenait que son frère s'y soit installé. Lui ne savait pas bien ce qu'il allait faire, s'attarder un peu plus ou bien reprendre un avion d'ici peu, l'accueil de Donovan n'avait absolument pas été chaleureux, rien ne le retenait ici. Mais il n'avait pas non plus envie de rentrer en Angleterre où tant d'obligations l'attendaient, ici il se donnait l'illusion d'être insouciant, hors du temps. Ce soir il avait pris place au bar du complexe de bowling et billard. Il ne comptait pas forcément jouer, pour l'instant il profitait de l'happy hour pour se boire une pinte de bière, cette tradition fortement répendue par chez lui qu'il pratiquait sans se faire prier. Attablé au comptoir, son verre devant lui, il observait  les joueurs aller et venir, à cette heure de la soirée il n'y avait pas encore foule, beaucoup semblaien en profiter pour venir décompresser après le travail. Il ne pratiquait pas vraiment ni bowling ni billard mais il n'était jamais contre regarder, ça lui faisait voir du monde et puis pourquoi pas jouer lorsque l'occasion se présentait. En palant de voir du monde, il remarqua ce gars qui arrivait vers lui un sourire avenant aux lèvres. Sam se retourna pour s'assurer qu'il ne souriant pas à d'éventuels amis derrière lui mais il était seul, c'était donc à lui qu'il s'adressait. Plissant les yeux il attendit qu'il soit arrivé à sa hauteur. B'soir. Il l'accueillait, dubitatif, curieux de savoir ce que cet homme lui voulait.

Samuel étant du genre assez ouvert, c'était facile de venir l'aborder, il rembarait rarement les gens ou seulement quand il les trouvait pénible, plutôt avenant et le visage asez souriant, il inspirait généralement la sympathie. Et puis il était du genre à aimer s'amuser, loin de se prendre la tête, il prenait du bon temps. Lui-même était tout à fait capable d'aller haborder des inconnus, comme il l'avait fait l'autre soir à la salle de boxe alors qu'il n'y connaissait personne. En même temps, en arrivant dans une ville nouvelle, si on avait peur d'aller vers lers autres c'était compliquer de se faire accepter, il partait de ce principe là. Il l'avait déjà fait, à Londres, quand il avait débarqué de son île, pourtant dans une grande ville comme celle-là ce n'était pas forcément facile, il s'était souvent senti perdu, mais il était jeune et il avait assez de culot pour y aller et ça avait payé. A Bowen ce serait pareil, même s'il semblait qu'ici tout le monde se connaissait. La preuve, ce mec qui s'approchait de lui, son visage ne lui était pas inconnu. Et c'était visiblement réciproque. Ouais, je crois bien... Il fallait qu'il fasse le chemin dans sa mémoire, pour Sam c'était sûrement plus simple, ne connaissant pas encore grand monde. Oh ! Vous bossez chez Imogen. C'est ça ?! Il le revoyait déposer des plaques de gâteaux en vitrine et peut-être l'avait-il servit, une fois ou deux. C'est vrai que sans sa blouse de pâtissier ça changeait le bonhomme. Il lui avait l'air sympa, déjà sur son lieu de travail et ce soir d'avantage. Même si l'anglais ignorait encore ce qu'il lui voulait. Il allait falloir que Sam s'habitue au tutoiement facile, lui qui avait été élevé dans l'aristocratie, il avait du mal à se passer du vouvoiement. Hmm, j'aimerais dire que j'attends une jolie fille pour un rendez-vous, mais en fait non. Tu cherches un camarade pour prendre un verre ? Il hasardait, après tout il ne serait pas contre un peu de compagnie.

Samuel eut une seconde de recul, il s’était plusieurs fois imaginé la fameuse Imogen, une femme aux formes généreuses, au visage rond rieur et à l’allure réconfortante. Ou bien une jeune pâtissière avec de grandes boucles qui encadrerait un visage angélique, il avait beaucoup d’imagination et il avait cette fâcheuse tendance à romancer la réalité, dans son esprit. Déformation professionnel, amour pour l’écriture, il fallait qu’il imagine un visage pour ses personnages et souvent dans la vie aussi. Alors il n’aurait donc jamais imaginé qu’Imogen puisse être un homme, s’en était presque décevant. C’est vous, Imogen ? C’est fou. Il avait sûrement l’air un peu bête avec son air décontenancé. Oui ! Oui, j’y viens régulièrement depuis quelques semaines. Tu fais de très bon cookies et le latte est crémeux comme je les aime. En plus vous avez le wifi, ce n’est pas négligeable. Il avouait donc qu’il profitait de la connexion, ça ne plairait peut-être pas au pâtissier, mais il n’était sûrement pas le seul à le faire. Et puis s’il cherchait à en savoir plus sur lui, le brun apprendrait que Sam était de passage dans cette ville alors ça expliquait les choses. En vérité il n’était pas totalement libre, le londonien, il avait déjà une jolie fille avec lui, même s’il n’était pas vraiment sûr de comment la qualifier, elle lui convenait parfaitement. Il rit de bonne grâce à la réflexion du pâtissier, Samuel n’était pas compliqué à dérider, jamais le dernier à s’amuser, il appréciait toujours les traits d’humour et il lui semblait que l’autre avait de la répartie, c’était positif. Il l’écouta lui faire sa proposition. Pas forcément venu pour jouer, il n’était pas contre non plus, après tout ça l’occuperait et puis ce mec avait l’air sympa et les deux autres avaient de bonnes têtes aussi, il n’aurait pas apprécié de jouer pour la compétition ou avec des gars qui se la racontent, mais ceux-là, au premier regard, semblaient avoir l’air cool alors pourquoi pas. Et puis s’il s’agissait de parier de l’alcool, il n’était jamais le dernier, même s’il fallait qu’il paye à la fin. Allons-y, essayons de ne pas être trop mauvais, alors ! Tu les connais, ces gars-là ? Il s’imaginait que oui, sinon il se demandait bien comment ils auraient pu trouver l’idée de jouer les uns contre les autres mais qui sait. Au fait, moi c’est Sam. Tu es bon au billard ?

Il avait définitivement l’air bête, avec sa questions sortie de nulle part. Evidemment, Sam se plantait sur toute la ligne avec cette histoire d’Imogen, mais quand on présentait la chose c’était pourtant logique. En fait Imogen c’était un peu comme une franchise que ce pâtissier avait racheté. Donc, aucune chance pour le blond de rencontrer une charmante jeune femme entre les murs de son commerce favori. Toute cette histoire lui rappelait vaguement Zara, il aimait bien imaginer une jolie fille les mains pleines de farine. Bref, il divaguait, à présent il était bien en face d’un homme et la question n’était pas là. Pardon, autant pour moi ! Oui, en effet, Samuel avait tout du garçon qui préférait descendre les bières derrière un bar que grignoter des cookies en buvant son café crème. Mais en fait il aimait les deux, en vrai gourmand, il adorait conserver le rituel du goûter aussi souvent qu’il en avait l’occasion. Et puis les pâtisseries lui rappelaient celles toutes chaudes sorties du four que lui faisait sa mère quand elle avait le temps, c’était sacré, gravé dans sa mémoire. La prochaine fois je saurais à qui j’ai affaire. Mais ne change rien, on se sent bien dans ta boutique. Il aimait le côté chaleureux du lieu et la tranquillité qu’il offrait, entrer chez Imogen c’était comme entrer dans un cocon douillet et duveteux, définitivement, ce pâtissier devait avoir une part de féminité assumée pour avoir réussi à créer cet univers là. Ils finirent par glisser sur le sujet qui intéressait le brun, à savoir, cette fameuse proposition de partie de billard. Encore une fois, Samuel était partant, dès qu’il s’agissait de s’amuser et de passer un bon moment, il n’était pas pénible et toujours prête à s’y joindre. Et puis qu’ils gagnent ou qu’ils perdent, ce n’était pas tellement la question, sauf si l’autre était mauvais joueur ou que l’équipe adverse se la jouait vraiment compétitrice, là ça pourrait être plus barbant, selon Pohl, le tout était de s’amuser, en plus il n’était pas forcément le plus doué dans cette discipline alors il n’allait pas se faire mousser pour rien. Et bien ce sera l’occasion de faire plus ample connaissance alors ! Toujours voir le positif dans l’histoire. Donc le pâtissier, s’appelait Jake, dans la tête du romancier ça serait toujours un peu Imogen, mais il tâcherait de s’en souvenir. Il hocha la tête avec un sourire, avant de s’enquérir des qualités de jeu dudit Jake. On ne s’emballe pas mon gars ! Disons que là, sans savoir, j’aurais bien le même niveau que toi. Autant dire qu’ils étaient mal partis pour se faire payer un verre, mais bon, ils avaient l’envie de s’amuser, c’était déjà pas mal. Sam vida son verre puis suivit son nouvel acolyte pour rencontrer leurs adversaires, ils se présentèrent rapidement avant de commencer la partie. L’un des deux autres s’occupa d’installer le jeu de façon minutieuse, ça promettait pour la suite. Jake laissa à Sam le grand honneur de commencer, avec un sourire en coin il s'exécuta sans broncher, sous trois paires d’yeux attentifs. Il cassa le triangle et une boule rouge termina dans un trou. Bien, au moins on est fixés sur la couleur. Puis il tenta un coup pour en mettre une seconde mais rata sa cible. A vous les gars.On commande quelque chose à boire pour ne pas se dessécher pendant la partie ?

Sam était nul en cuisine et encore pire en pâtisserie, il n’avait aucune passion pour ça. Il se souvenait pourtant comme si c’était hier des après-midi qu’il passait auprès de sa mère lorsqu’elle faisait des dizaines de sablés à la cannelle, il se souvenait de l’odeur du four chaud et du goût inimitable de ces biscuits. Mais jamais il n’avait réussi à en faire, il n’était simplement pas doué pour ça. C’était si simple de pousser la porte des pâtisseries et de prendre ce qui lui faisait envie, ce que d’autres faisaient bien mieux que lui. Il ne demandait pas à ce Jake d’écrire un bouquin, alors, chacun son job finalement. Je vais me contenter de goûter les nouveautés, je ne suis pas certain que mes idées puissent être bonnes. Ensemble ils se dirigèrent vers leurs futurs adversaires, tout en continuant à discuter. Pas certain que Jake ait misé sur le meilleur cheval s’il pensait gagner la partie, mais bon, Samuel tentait de faire passer la pillule avec humour, sa meilleure arme. Et puis ils semblaient être sur la même idée, l’important est de participer, Pohl était de cet avis, il lui offrit une petite tape compatissante sur l’épaule en hochant la tête. Exactement ! Bon, d’accord, ce fut à Sam de commencer, il tentait de se concentrer, histoire de ne pas faire trop mauvaise impression, d’en jeter un minimum. Il réussit à mettre une première boule dans le trou, l’honneur était sauf. La partie se déroula dans une humeur bon enfant, les quatres hommes étaient clairement là pour s’amuser alors tout allait bien. L’anglais gagna des points en proposa de prendre à boire, la bière, c’était le ticket gagnant pour se les mettre dans la poche et passer pour un type bien, il payerait cette tournée là, il était sympa. C’était un peu son problème, à Sam, d’être sympa et bon copain, il payait souvent des verres, quitte à vider son compte en banque, il n’avait aucune notion d’argent. Heureusement, en ce moment il n’avait aucun soucis à ce niveau là. Et puis une tournée de bières n’avait jamais tué aucun banquier. Les deux adversaires, Kevin et Adam, semblaient avoir un niveau légèrement au dessus de Jake et Sam, mais peut-être que l’alcool allait les déconcentrer, sur un malentendu… D’ailleurs, Adam trop occupé à raconter qu’il venait là régulièrement et que c’était même ici qu’il avait rencontré sa copine, loupa sa cible de peu. Attention les gars, parler de filles va vous déconcentrer ! Il joua à son tour, entra une boule, puis une suivante, mais manqua la troisième. Et toi Jake, quelqu’un pour te faire tourner la tête ? Un pâtissier, ça doit attirer les filles j’en suis sûr. Il imagianait tellement les nanas, toutes folles en sachant qu’il pourrait leur faire de supers gâteaux quand elles voudraient.

Sûrement que Samuel avait trouvé la technique, en effet, discuter, comme ça, blaguer de façon légère, les déconcentrer, en somme, histoire qu’ils ne prennent pas le jeu trop au sérieux. Parce que ces deux gars là, même sans être des professionnels, ils semblaient avoir un peu plus de niveau que Jake et lui, mine de rien. Ils étaient peut-être des amateurs qui venaient ici régulièrement, partager un verre et un moment convivial entre potes avant de reprendre leur vie quotidienne. En même temps, dans une petite bourgade comme Bowen on faisait probablement assez vite le tour des occupations, un ciné de temps en temps, quelques bars sympas, une boite de nuit pour les fins de semaines, le cours de sport pour ceux que ça branchait et le surf ou la bronzette en journée. Clairement, on n’était pas à Londres, ici on faisait vite le tour de la ville et de ses attractions. Mais ce n’était pas un constat mauvais, Samuel se disait qu’au fond il s'habituerait peut-être vite à ce genre de vie plus calme, à reconnaître et saluer les figures quotidiennes de son quartier. Sa vie trépidante avait de quoi séduire mais aspirer à un peu plus de tranquillité ne lui ferait pas de mal. Enfin pour ça encore faudrait-il qu’il sache s’il allait rester longtemps ou non. Il rit alors à la remarque de Jake. Faudra le faire avec subtilité et avoir l’air convainquant alors ! Et puis il n’était pas à l’abri qu’on lui fasse la même alors méfiance. En plus, il n’était pas là pour multiplier les coups bas, qu’ils gagnent ou qu’ils perdent, cela importait peu. Il l’avait déjà montré en payant la première tourné sans se faire prier. Quand ce fut à son tour de jouer, Sam se montra particulièrement bon, pour les deux premières boules, avec la dernière il manqua le trou, laissant à Kevin la possibilité de marquer quelques points. Oh sérieux ? Les filles raffolent des pâtisseries, à condition que tu ne leur dise pas que ça va finir dans leurs fesses. Pus Jake n'était pas mal dans son genre, il était modeste le mec. C’est bien, t’es un gars sérieux. Tout son contraire, visiblement. Il avait pris un ton grave mais finit par esquisser un demi sourire amusé. Tu veux dire, mis à part traîner dans ta pâtisserie tous les jours ?! Clairement, il y avait un fond de vérité dans ce qu’il venait de dire. Je suis écrivain. Il observe le jeu de son binôme qui offre la possibilité aux adversaires de mettre une boule facilement. C’est vrai ça, si j’étais mauvaise langue je dirais que mon acolyte cherche à faire perdre son équipe ! Mais Kevin, concentré, réussit aisément à la faire entrer, mais pas la suivante.

SIl était probable que Jake ne soit pas bon menteur, ça se lisait sur lui, c’était un gentil. Du moins c’est ce que Samuel percevant en apprenant à le connaître. Après, il cachait peut-être mal son jeu, mais il en doutait. Au moins ils partagaient au moins ça, l’honnêteté, même s’ils n’étaient clairement pas du même type, si Jake était juste gentil, Sam était, lui simplement trop honnête, sans filtre. Il disait la vérité, qu’elle plaise ou non, alors s’il trouvait un jour que sa copine se laissait aller en mangeant trop de pâtisserie, il ne lui cacherait peut-être pas. Enfin, il pensait ça, mais il n’avait jamais encore tenté l’expérience et puis peut-être qu’avec les yeux de l’amour il deviendrait aveugle, même s’il avait du mal à croire en ces conneries, quelqu’un qui grossit c’est quelqu’un qui grossit, point. La bienséance veut qu’on mente, c’est plus… poli oui. Enfin il n’en avait rien à faire de la bienséance, le britannique. Il ne pouvait pas contredire son nouveau copain, il fallait bien des gars sérieux, oui, histoire que les filles ne disent pas qu’ils étaient tous des goujats. Peut-être que Pohl faisait parti de cette seconde catégorie, du moins il n’était pas vraiment sérieux, mais ça il ne pouvait rien y faire. Qui sait, si un jour il rencontrait une fille qui en vaudrait la peine, ça changerait la donne. Mais ce n’était pas pour ce soir. Des romans oui. Enfin deux, seulement, c’est un début. Il était modeste. Mais ici il n’était pas aussi connu qu’en Europe, il avait bien vu ses livres sur le rayonnage des librairies de la ville, parmi tant d’autres. Et puis le succès de ses premiers romans commençait à dater à présent, bientôt on l’oublierait totalement s’il ne se bougeait pas pour écrire le prochain. Ah mais ouais, Pohl, c’est ça ton nom ? Ma copine a lu ton premier livre je crois. Je l’ai vu sur la table de chevet. C’est pour ça que ta tête me disait quelque chose. T’as vu ça, Kev’, on met une branlé à un intellectuel connu. Et les deux amis se marrèrent joyeusement. Samuel rit aussi, un peu moins franchement, il avait raison, le rigolo, ils étaient entrain de se faire battre à plate couture. Mais ils le savaient d’entrée, Jake et Samuel, ils étaient tous les deux aussi mauvais et la chance n’était pas de leur côté. La partie était presque perdue, Samuel réussi à entrer une boule, mais Adam clôtura la partie. Sans rancune les gars, vous étiez bien meilleurs ! Vous voulez en refaire une ? Mais les deux amis déclinèrent l’invitation, ils allaient rentrer. Bon, on vous offre une bière et on oublie tout ça. Samuel n’était définitivement pas mauvais joueur ni trop rancunier. Il se tourna vers le pâtissier, l’air grave. Jake. Nous n’avons pas démérité. Puis il se fendit d’un sourire amusé. Au moins ils avaient passé un bon moment.

On ne pouvait pas dire que Samuel se considérait comme un intellectuel. Ecrire des romans ne voulait pas dire qu'on était plus cultivé qu'un autre à ce niveau là. Pourtant de la culture il en avait, il était curieux et s'intéressait à beaucoup de choses de puis toujours. Mais il n'aimait pas faire l'étalage de ses connaissances et encore moins qu'on le considère comme une sorte de rat de bibliothèque, parce que ce n'était pas le cas. Il avait une sorte d'écriture assez instinctive, il s'inspirait de ce qui lui plaisait, il fallait qu'il soit animé par ce qu'il écrivait, sinon il bloquait. C'était d'ailleurs là qu'était le problème avec son futur roman, on le lui réclamait depuis des années, son éditeur, les lecteurs, la critique. Mais lui n'arrivait pas à trouver l'inspiration et se forcer ne réglait définitivement pas le problème. Ouais, mais on est meilleurs dans plein d'autres domaines ! C'était une réponse facile, dans quels domaines exactement ? Sam n'en avait aucune idée, il n'aimait pas faire de généralités, si lui était nulle au billard, il se démarquait dans d'autres choses, les sports de combat par exemple, ou le levé de coude, il était bon pour ça aussi ! Enfin tout le petite monde rit à sa petite sortie, accompagnée d'un hochement de tête entendu. La partie se termina gentiment sur la défaite des deux nouveaux compères, ce n'était pas bien grave, ils avaient passé un bon moment et but une bière, en soi ils n'avaient pas tout perdu. Lancé sur la soirée, Pohl aurait pu enchaîner sur une autre partie mais leurs adversaires avaient décidé de partir, grand bien leur fasse, s'ils avaient peur de la revanche des débutants ! Une fois seuls, ils se retrouvèrent derrière leur bière fraîche, prêt à entamer la seconde partie de la soirée, Sam n'avait aucune idée du temps que Jake avait encore à lui accorder, peut-être allait-il devoir rentrer auprès de sa copine puisqu'il n'était pas seul dans sa vie. Non, on ne pouvait clairement pas faire mieux. Je t'avais dit que j'étais mauvais, enfin pas vraiment bon, je n'avais pas menti ! Mais encore une fois, le but n'était pas de gagner alors... J'ai écris... un chapitre. Très mauvais, un désastre. Il haussa une épaule. J'ai plus l'inspiration. Les deux premiers coulaient de source, tu vois, c'était... c'était facile. Mais là on me force de tous les côtés, c'est le problème quand t'as rencontré le succès, on t'attend au tournant après. Et là je sèche totalement. Du coup j'espère trouver un nouveau souffle ici, à Bowen. Il n'était pas venu pour ça, pas du tout, mais cette nouvelle vie, du moins s'il restait, allait peut-être lui apporter ce qu'il manquait pour trouver de nouvelles idées. T'es d'ici, Jake ? Un vrai australien pure souche ?