your heart's been acting like It doesn't wanna be working right. (niels)

Elle avait toujours été insensible à tout ce tumulte que semblait connaître tout le monde sauf elle, en présence d'une personne particulière. Elle commençait tout doucement à se rendre compte des réelles significations de toutes ces choses qu'on disait lorsque l'on se sentait attiré par quelqu'un. Les palpitations, les frissons, l'esprit en ébullition, l'impression de flotter dans un univers protégé où personne ne pouvait l'atteindre, égayée par son simple sourire ou par son regard profond qui semblait sonder son âme à chaque fois qu'elle le croisait, étaient tout un tas de conséquences qui lui rappelaient à quel point elle était contaminée par lui et à quel point elle crevait d'envie d'en recevoir davantage, comme une drogue, même si cela voulait aussi dire qu'elle s'exposait au fur et à mesure qu'elle ressentait tout ça. Peut être que la souffrance était inévitable, parce qu'Aelya se sentait douée pour écorcher les cœurs avec les lames aiguisées de ses mots, et qu'elle viendrait sûrement à connaître elle aussi le même mal, parce qu'elle tenait à Niels, bien plus qu'elle ne voulait le croire ou même le montrer, s'évertuant à user de beaucoup d'euphémismes pour tenter de ralentir les émotions qui désiraient sortir, exploser à la surface de son palpitant submergé par le désir de rester avec lui. Elle sourit à sa remarque de manière satisfaite, fière de pouvoir être apte à lui provoquer la même passion qu'elle ressentait continuellement pour lui, et qu'elle ne voulait jamais voir s'éteindre. Elle arqua un sourcil à sa remarque, intriguée et amusée par les propos qu'il tenait en parlant d'elle.

- Bien sûr que si je me serais attardée sur toi, parce que c'est toi et que je crois que tu me plairais dans n'importe quelle situation. Mais je t'aurais juste dévergondé un peu et tu te serais vite jeté sur moi, donc aucun soucis à se faire, y'a toujours une solution, lança-t-elle en souriant en coin, joueuse.

Elle l'aurait sans doute choisi dans n'importe quelle vie ou dans n'importe quel univers, elle en était persuadée, complètement happée par son charme qui l'appelait sans cesse et qui la rendait de plus en plus vulnérable à mesure que ses attaches se liaient aux siennes. Elle lâcha un petit rire en le voyant prendre en otage ses lèvres de manière vive, sentant l'étreinte de ses doigts se resserrer, activant le rythme de son cœur dont la glace fondait à son contact.

- Ça te va bien, tant que y'a que moi qui peut en profiter, répondit-elle d'une voix tendre, attrapant ses lèvres une dernière fois.

Parce qu'il était hors de question qu'elle ne vienne à partager l'affection de Niels avec quelqu'un d'autre, désirant être la seule à pouvoir le découvrir sous cet aspect beaucoup plus sentimental, chose qui faisait écho à son comportement de plus en plus doux quand elle était en sa présence.

- Connaissant mon coloc, y'a moyen qu'il trouve son compte avec la tienne, je m'inquiète pas trop là-dessus, s'amusa-t-elle. Et moi je trouve totalement mon compte avec toi, donc tout le monde serait content, ajouta-t-elle, justifiant le génie de son idée.

Rejoignant son lit qu'elle connaissait aussi bien que le sien, préférant d'ailleurs se blottir dans ses draps parce qu'ils contenaient son parfum, le même qui disparaissait trop vite de son matelas, elle frissonnait à la douceur de ses baisers dans son cou, savourant chaque passage de ses lèvres sur sa peau demandeuse de la sienne à chaque moment de la journée. Elle ne savait d'où provenait cette envie de se confier, mais elle avait du mal à s'arrêter, désirant qu'il sache à quel point elle se sentait bien avec lui, à ses côtés.

- Moi non plus, je te mettrai jamais aucune pression, répondit-elle, souriant légèrement.

Laissant glisser ses mains sur son torse, elle s'affairait à dessiner avec ses doigts des formes abstraites, s'apaisant au contact de ses gestes. Elle hocha la tête en rigolant à sa moquerie, partageant le même avis avant de capter son regard de manière plus sérieuse à ce qu'il vint ajouter.

- Ça me rassure ce que tu me dis parce que... Je me vois pas partir ailleurs, et être avec quelqu'un d'autre que toi. T'es mon exception, avoua-t-elle tendrement. Et je trouve qu'on forme une super bonne équipe de bras cassés tous les deux, on réussira ensemble, ajouta-t-elle entre l'humour et le sérieux.

Elle encadra son visage avec ses mains lorsqu'il vint l'embrasser, dévorant ses lèvres dans une passion adoucie par la tendresse qu'elle possédait pour lui et pour eux. Elle secoua la tête à ses mots, rigolant légèrement en revoyant tout ce qu'elle avait déjà pu lui dire.

- C'est le bon plan de parler avec une personne un peu bourrée pour savoir ce qu'elle ressent vraiment. Et moi je suis plus que sincère là même si j'ai jamais dit autant de trucs niais de ma vie, se moqua-t-elle d'elle-même.

Elle vint l'enlacer contre elle, le gardant contre son cœur qui battait la chamade.

- Je tiens à toi, et je veux pas que tu en doutes. Et j'ai quand même envie de me souvenir de ce qu'on s'est dit pour cette raison.

Comme une évidence, ce fût Niels qu'elle était venue trouver ce soir. Pas seulement parce qu'il était malheureusement concerné dans le déchirement de l'amitié qui liait Charlie et Aelya, mais simplement parce que c'était un réflexe, que de directement avoir envie de le revoir à chaque fois qu'elle voulait s'apaiser, expier ce qu'elle portait en elle. C'était comme si elle avait réussi à trouver en Niels son refuge après chaque tempête, espérant que celui-ci ne lui tomberait jamais sur la tête, car c'était aussi le risque qu'elle prenait à user de ses aises avec Niels, lui donnant sa confiance, son affection pour qu'il s'en imprègne avec l'espérance qu'il vienne en faire bon usage. Parce qu'elle n'était pas sûre de s'en remettre le cas échéant, prenant conscience qu'ils avançaient trop profondément sur le chemin de cette relation qui avait commencé comme toutes les autres, mais qui se différenciait de toutes les autres également. Il n'y avait rien de naturel dans ce courant à contre sens dans lequel ils s'étaient jeté corps et âme tous les deux, mais qui en même temps, leur donnait un nouveau souffle de vie bien que leur quotidien était parsemé d'appréhension. Elle sourit en coin à sa remarque pleine de sous-entendus qu'elle pouvait aisément comprendre.

- Je confirme, c'est un de tes nombreux talents cachés, parce que t'en as pleins d'autres, ajouta-t-elle sur le même ton, captant la même lueur dans son regard.

Elle adorait s'amuser avec lui en tournant autour du sens de leurs mots, manipulant avec une main de maître leur double sens pour chercher le désir là où il se cachait, tapie dans l'ombre, n'attendant que le bon moment pour surgir lui qui ne se perdait jamais très loin. Elle eut un léger mouvement de recul contre ses lèvres lorsqu'elle entendit sa remarque attisant son questionnement interne, plissant légèrement les yeux comme pour chercher la vérité dans le creux de ses iris.

- T'as l'air de "trop bien" la connaître justement. Tu vas me laisser croire que tu vis avec une jolie femme que t'as jamais essayé d'avoir dans ton lit ? Demanda-t-elle malicieusement.

Et elle en était surement un peu jalouse, ne pouvant s'empêcher de l'imaginer bien plus chanceuse qu'elle parce qu'elle partageait le quotidien de Niels dans le même appartement. En même temps, elle aurait peur que cette trop grande proximité ne vienne à tout foutre en l'air, elle qui voulait à tout prix faire de son mieux et mettre toutes les chances de son côté pour le voir rester. Blottie dans son étreinte, elle savourait cette douce chaleur qui venait envelopper sa peau alors qu'elle était bercée dans ses bras, persuadée qu'elle ne pourrait plus trouver le sommeil de manière sereine sans son contact qui suffisait à apaiser toutes ses douleurs sourdes. Caressant sa peau dans une tendresse infinie qu'elle ne réservait qu'à lui, elle hocha la tête à sa remarque, en accord avec ses dires.

- T'es surement ce que j'ai réussi de mieux jusqu'ici, donc je peux qu'approuver, répondit-elle tendrement amusée.

Elle ne pût résister bien longtemps à l'appel de ses lèvres, les emprisonnant de manière passionnée pour lui montrer le panel de sentiments qui la submergeaient tout le temps, laissant courir ses doigts sur sa peau nue qu'elle ne cessait de caresser, comme dans l'espoir de le réparer à ce contact. Lorsqu'elle rompit l'échange, elle rigola à sa plaisanterie, désirant intégrer son jeu.

- Je pense que t'es le pire quand même, parce que toi, t'as aucune excuse. Juste celle d'avouer que t'es accro à moi, ajouta-t-elle, en le provoquant.

Si elle désirait centrer la conversation sur lui, c'était seulement pour mieux cacher le fait que c'était surtout elle, qui était complètement addict à ce qu'il représentait. Tous ses muscles semblaient se détendre sous l'effet de ses bras autour de son corps, et de ses mots si réconfortants.

- Je continuerai à le faire, même physiquement s'il le faut, sourit-t-elle, malicieusement en faisant référence aux traces qu'elle pouvait laisser dans son cou.

Suite à son baiser sur la joue, elle vint en déposer un à la commissure de ses lèvres, se rangeant sur son oreiller avant de fermer les yeux.

- Bonne nuit.