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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 It's only half past the point of oblivion + Violence

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MessageSujet: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptyDim 6 Jan 2019 - 14:05

Plus d’une semaine s’était écoulé depuis la mise à sac de la boutique sur la plage. Plus de sept jours sans que Violet n’ait de nouvelles de son amant. Terrence faisait le mort, comme il savait si bien le faire, il n’avait pas pris de nouvelles, il n’avait envoyé aucun message et ni lui ni son chien n’avaient foulé le sable d’Horsehoe Bay. Il avait rompu les ponts, rebroussé tout le chemin parcouru jusque là, il avait tout détruit en une fraction de seconde. Dans sa tête les choses étaient claires, jamais plus il ne devait revoir Violet et tout irait bien. Ce soir devant son énième verre de vodka au comptoir du plus vieux bar de la ville, il n’avait plus vraiment les idées nettes mais il se persuadait qu’il avait pris les mesures qu’il fallait. La lèvre éclatée et l’oeil droit qui tournait au violacé, il portait les stigmates d’une mise au point qui n’avait pas tourné en sa faveur. Mais ce n’était pas le plus grave, c’était dans sa tête et dans tout son être que ça n’allait pas. Ce soir il était assis devant son verre pour fêter une bien triste victoire. Il venait de gagner sa liberté. Ce précieux sésame qu’il attendait depuis tellement d’années, il était enfin libre de tout, de vivre sa vie comme il l’entendait, il ne devait plus rien à personne. Il avait remboursé sa dette jusqu’au dernier centime, il n’y avait plus aucune arme dans son arrière boutique, mis à part celle qu’il gardait pour se protéger, il n’avait plus rien à voir avec le trafic illégal. Et il n’aurait plus jamais rien à faire avec ce genre de commerce. Il pouvait ouvrir son échoppe tous les matins, comme un homme normal, il n’avait plus à craindre que la police lui tombe dessus, ils ne trouveraient rien. Pourtant il y avait bien eu un prix à payer, pas celui de ses quelques gouttes de sang perdu, ça c’était superflu. Un prix tout autre, qu’il s’imposait lui-même, à cause des menaces qu’il avait vu de ses propres yeux et entendu à mi-mots. Terrence n’avait confiance en personne, surtout pas en ceux avec qui il traitait depuis tant d’années, il savait qu’ils étaient capable de vous poignarder dans le dos avec un sang froid hors du commun, ces hommes n’avaient aucun sentiments. Alors il avait réussi à leur faire croire qu’entre Violet et lui ce n’était qu’une histoire de coucherie, rien de plus. Et pour s’assurer que rien de mal n’arriverait à  sa maîtresse, il avait décidé de s’éloigner d’elle, de rompre tout contact. C’était ça, le prix à payer. Parce qu’elle n’était pas simplement sa maîtresse, cette fille là il l’aimait, plus que n’importe qui, elle l’avait changé, chamboulé, bien plus qu’il ne voulait l’admettre. Il s’était laissé amadouer par son sourire, sa douceur et sa façon bien à elle d’imposer sa présence dans sa vie. Il était un tout autre homme avec elle, oubliant presque qu’il lui faisait courir un danger rien qu’en le fréquentant. Et lorsqu’il avait baissé sa garde on l’avait attaqué. Ce fut à ce moment là qu’il avait compris qu’il devait agir, vite, ne pas les laisser l’atteindre davantage. C’était de la sécurité de Violet qu’il s’agissait, plus que de la sienne et sa sécurité à elle valait mille fois le sacrifice qu’il faisait. Il savait de quoi ces hommes étaient capables, il l’avait vu et il ne voulait pas prendre le risque qu’elle soit leur victime par sa faute, jamais il ne se le pardonnerait si quelque chose arrivait. La vodka n’avait pas d’odeur, pourtant chaque gorgée lui brûlait sa lèvre à vif et sa gorge qui n’avait pas l’habitude des poisons aussi forts. Néanmoins il oubliait presque qu’il détestait ça, autant qu’il se perdait dans la brume qui encombrait peu à peu son esprit. Elle lui permettait d’oublier la douleur et le manque de celle qu’il s’interdisait de rejoindre. Ca passerait, le manque passerait, la douleur aussi, bientôt il reprendrait le cours de sa vie et tout rentrerait dans l’ordre.
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MessageSujet: Re: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptyDim 6 Jan 2019 - 16:27

Les gyrophares des voitures de police tapissant toute la plage d'une lueur rouge et bleue, les sirènes qui annonçaient mauvais présages n'avaient même pas fait bouger Violet de son cocon, assis sur les escaliers du porche de sa boutique. Une policière était venue la voir, on lui avait offert de l'aide, suggérer de rencontrer un spécialiste, quelqu'un qui pourrait l'aider. On avait rarement vu l'Américaine dans un pareil état, les yeux vitreux, le visage dépit d'émotions. Il n'y avait pas de mots, il n'y avait rien à ajouter, son coeur saignait. Elle avait tout perdu, de son accomplissement personnel à la seule personne qui comptait réellement à ses yeux, lui qui avait pris fuite sans lui donner de raison. Violet avait refusé l'aide, supposant que le moral finirait par revenir, petit à petit, quand elle pourrait enfin remettre les pieds à la boutique. Mais en attendant, elle était une scène sinistrée, interdis d'y passer. Une enquête avait été ouverte pour retrouver l'auteur de ce crime. Les policiers avaient été gentils, ils avaient pris le temps de parler avec elle, de s'assurer qu'elle serait en état de reprendre la route et ils lui avaient laissé un numéro pour les rejoindre, en cas d'urgence. Ils avaient été bien aimables, mais ce n'était pas d'eux qu'elle avait besoin. C'était de Terrence. Il lui avait dit de ne rien faire, il lui avait dit qu'il s'en chargeait, mais en attendant, Violet était terrifiée et ne voyait que les lambeaux de sa boutique. Ne sachant pas comment régler la situation, faire totalement le contraire de ce que l'homme lui avait demandé de faire lui semblait la meilleure option. Tant pis pour ses sautes d'humeur, elles auraient pu être évitées s'ils ne l'avaient pas laissée seule devant cette catastrophe.
Une semaine. Une semaine sans nouvelle. Sept jours. Sept jours qu'elle n'avait pas quitté sa maison. Qu'elle maintenant les portes verrouillées à double tour. Qu'elle était couchée dans son lit, sans bouger, sans vraiment manger. Elle avait mal. Mal d'amour. Mal d'estime. Mal de peur. Elle l'avait appelé, elle lui avait laissé des messages, envoyé des textos, mais l'ex-militaire avait ignoré tous ses signaux, préférant prendre ses distances pour des raisons obscures que la brune n'avait toujours pas découvertes. En vrai, elle n'était pas certaine de vouloir savoir. Elle lui avait prouvé son amour, ils avaient avancé ensemble, et il s'était servi du cambriolage comme porte de sortie, une excuse bien choisie pour éviter celle à qui il faisait de faux espoirs. Elle y avait cru, Violet, en leur couple, en la capacité qu'ils forment un duo. À présent, il fallait l'oublier. Il fallait penser le mal qu'il avait laissé dans son coeur, dans son corps. Il fallait apprendre à vivre sans lui à nouveau. Elle avait fini par comprendre le message, ne tentant plus de le rejoindre, lui laissant la liberté dont il avait besoin. Il pouvait enfin retrouver sa vie de célibataire endurci, dans sa caravane qui n'avait pas de place pour accueillir Violet et son coeur, seul avec son chien. Il pouvait retrouver son indépendance, sans avoir à rendre de compte à la brune. Il était libre, complètement libre, comme il l'avait finalement toujours voulu.
Elle n'était pas d'humeur à sortir, mais on l'avait forcée. Jessy, une copine de longue date, était débarquée chez elle, sourire aux lèvres, dans l'idée de lui remonter le moral. On l'avait forcée à prendre une douche, à se laver les cheveux, à enfiler une belle robe, à se maquiller, à revêtir des escarpins, à se coiffer, à se parfumer pour sortir avec les copines de Jessy. Puis elles étaient allées rejoindre les autres filles pour prendre un verre avant leur soirée en ville.
Une soirée de filles, célibataires et jolies, prête à reconquérir le monde. Tout le contraire de ce que la belle désirait. On devrait aller en boîte ! Avait suggérée une blonde vêtue d'une robe à paillettes. Grave! Avait acquiescé sa copine. Violet levait les yeux au ciel, déjà exaspéré par la soirée qui n'avait pas commencée. Violet ? Ça va ? S'enquit Jessy. Violet lui sourit du mieux qu'elle put, mais son regard était vide. Ça va pas... Jessy lui fit face, prenant son visage entre ses mains. Si si, ça va. Mentit la brune. Mais je vais passer mon tour... Allez-y, vraiment, t'en fais pas pour moi Jess'. Je vais appeler un taxi et rentrer à la maison. Promis ? Promis! Allez, va! Jessy lui lança un dernier regard avant d'entrer dans le taxi qui les attendait, elle et ses deux comparses. Violet les regarda s'éloigner avant de rebrousser chemin. Elle marcha quelques instants dans les rues commerçantes de la ville avant de croiser un vieux bar presque désert. Samedi soir, tous les jeunes de Bowen squattaient les bars plus branchés, les boîtes ou même les villes voisines. Il ne restait que les vieux, ceux qui n'avaient pas d'amis et les âmes brisées, esseulées, pour loger le elm street. Il connaissait ses bons jours, ce bar, mais ce soir, c'était soir de fête. Le début de l'été, les chaleurs qui attiraient les jeunes sur la plage, dans des fêtes plus branchées que le vieux bar de la ville. Une envie d'y entrer passa par la tête de la belle, beaucoup trop habillée pour ce genre d'endroit plutôt convivial, mais elle s'en fichait. Seule, elle poussa la porte de bar, des têtes se tournèrent vers elles, des sourires aussi, mais la brune les ignora. Elle regagna une table isolée, loin des regards, sans même s'attarder à ceux qui peuplaient l'endroit. Le serveur, lui, s'écriait en la voyant. Violet! Comment tu vas ? Lui lança-t-il la tirant de l'anonymat. La belle lui sourit discrètement, dissimulant toutes traces de tristesses de son regard. Ça va! J'ai appris pour la boutique, je suis désolé... Qu'est-ce que je peux t'offrir ? C'est ma tournée! Violet baissa les yeux lorsqu'il mentionna la boutique, mais elle les releva rapidement pour camoufler son ressenti. Un whisky, ton plus fort! Et c'est à cet instant qu'elle le vit, qu'elle reconnut cette silhouette de dos, la carrure de Terrence qui évitait de la regarder. Excuse-moi.. Elle s'avança vers l'homme qui lui tournait encore le dos. Ça t'amuses de m'éviter comme ça ? Mais l'homme demeura dans sa position, elle ne pouvait pas voir les marques sur son visage. T'es vraiment un con, Kelly. Pourris en enfer! Violet attrapa son whisky qu'elle cala d'un trait. Elle claqua le verre sur le bar et s'apprêta à sortir. Merci, Tom! lui chanta-t-elle avant de pousser la grande porte en bois de l'endroit, de retour dans la rue.
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MessageSujet: Re: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptyLun 7 Jan 2019 - 14:18

Ce bar avait une âme, une histoire, tout comme celui que le père de Terrence tenait à l’époque et qui était aujourd’hui entre les mains de son frère. Ce dernier avait tout changé à l’intérieur, faisant de cet endroit plein de charme et d’authenticité, un énième bar à la mode. Il était évident que le barbu n’allait pas y mettre les pieds ce soir ou aucun autre, parce qu’il n’aimait pas ce type d’endroit qui se donnait un genre et parce qu’il n’était plus en contact avec son frère depuis des années déjà. Sa petite déprime de ce soir il se la ferait seul, accoudé au comptoir usé du vieil ami de son père, même si le propriétaire n’était pas là, l’un de ses serveurs emblématiques le remplaçait, Tom, il connaissait tout le monde et tout le monde l’appréciait, il était cool, Tom, il inspirait confiance et sympathie. La porte grinça en s’ouvrant mais Terry ne releva même pas la tête, à quoi bon ? Il entendit malgré tout les quelques sifflements à peine discrets qui s’élevèrent lorsque les talons claquèrent sur le sol. Une fille, seule à priori. Il lui fallait du culot pour entrer ici un samedi soir avec des talons hauts, parce que les hommes n’étaient pas vraiment fins dans ce genre d’endroit. Tom, qui venait de resservir un autre verre de vodka au surfeur, on ne les comptait plus depuis un moment, releva la tête pour saluer la nouvelle venue. Son ton jovial arracha pourtant un frisson dans tout le dos de Terrence, ce n’était pas sa façon d’accueillir la jeune femme qui le fit frissonner mais ce prénom, Violet. Kelly leva furtivement les yeux pour observer le miroir qui lui faisait face, il vit son visage défait en premier lieu, les traces de sang et d’équimoses et ces cernes violacées qui trahissaient le manque de sommeil depuis quelques jours. Et puis, derrière lui, au fond du bar, une silhouette familière. Il soupira doucement, pourquoi fallait-il qu’elle ait choisi cet endroit-ci parmi tous les bars de la ville. Et pourquoi venir habillée de la sorte, parce que clairement, elle s’était bien trop apprêtée pour venir se saouler dans un sombre boui-boui. Une seconde, il lui passa par la tête qu’elle avait fait tous les bistrots de Bowen pour le trouver, mais c’était une idée ridicule parce que Cox savait bien que ce n’était pas dans les habitudes de son amant de venir boire dans les bars, elle savait qu’il préférait largement l’intimité de sa caravane et sa solitude bien à lui. Mais ce soir n’était pas comme tous les autres soirs, nous l’avons dit, il devait fêter sa liberté retrouvée, cette sombre victoire sur la vie, teintée d’une tristesse folle. Alors non, Violet n’avait très certainement pas cherché à le retrouver, elle avait déjà tenté toute la semaine de le joindre alors que lui filtrait ses appels. Il avait laissé sonner son téléphone durant trois jours avant de simplement l’éteindre sans plus le rallumer, il n’en pouvait plus de voir son nom s’afficher sur l’écran et de résister à l’envie de décrocher pour lui dire que tout allait bien, qu’elle ne devait pas s’en faire. Parce que cette réponse aurait été fausse, elle devait se faire un sang d’encre le concernant, concernant sa boutique saccagée et, plus que tout, concernant leur histoire à laquelle il avait, selon tout vraisemblance, mis un terme brutalement. Et Terrence détestait les mensonges, à ceux-là il préférait le silence et l’oublie, bien que ce choix soit discutable. Il ne releva donc pas plus la tête, ne signifiant en rien sa présence à Violet, pour être honnête, il aurait même préféré être une petite souris pour se tirer d’ici au plus vite avant qu’elle ne le remarque, mais il fallait voir les choses en face, le bar n’était pas immense et il n’y avait pas foule à cette heure alors elle allait certainement finir par le remarquer, même si Kelly se faisait discret. La blonde commanda donc un whisky, le plus fort, ça ne laissait présager rien de bon, Terrence s’en voulu. Attendait-elle quelqu’un ? Un homme ? Dans une tenue pareille, ça ne serait pas étonnant, elle s’était même maquillée… Qu’avait-il à en dire, au fond il l’avait bien cherché… La voix qui s’éleva dans son dos l’arracha à ses interrogations dans un sursaut. Il ne faisait aucun doute qu’elle l’interpelait, lui et personne d’autre. Terrence voûta les épaules en fermant les yeux. Il attrapa son verre et le vida d’une traite, sans se retourner. Il n’avait pas le courage d’affronter son regard. Les seuls yeux qu’il remarqua ce furent ceux de Tom, un regard appuyé, interrogateur, il ne comprenait pas la situation. Terrence se contenta de rouler des yeux et il lui fit signe de le resservir. Tom soupira puis s’exécuta sans rien dire.  Violet continuait, toujours dans son dos, elle termina par une insulte, probablement que l’ancien militaire l’avait cherché, même s’il eut du mal à l’encaisser. Et puis elle finit par se lasser de se donner en spectacle devant toute une assistance alors que le seul intéressé ne daignait pas se retourner. Elle quitta le bar non sans avoir avalé son verre à la hâte et remercié le serveur, parce qu’elle était comme ça, Violet, même en colère, elle restait aimable et charmante. Terrence grimaça puis fit rouler son verre entre ses mains. D’ici quelques jours, quelques semaines, les choses se tasseraient, Violet l’oublierait, elle passerait à autre chose, à quelqu’un d’autre, il ne s’inquiétait pas pour elle. Pour lui c’était un peu différent, mais il n’allait pas s’appitoyer, il l’avait cherché cette fois-ci, s’il avait mal c’était son problème, il savait dès le départ qu’il n’aurait pas dû s’attacher à cette fille, il savait qu’il n’avait que des emmerdes à lui apporter. Et les emmerdes étaient arrivées, bien plus tôt que prévu et finalement ce n’était pas si mal, autant qu’il mette fin à leur relation avant qu’elle ne soit trop attachée, plus tard s’aurait été bien plus difficile. Même s’il aurait bien pris un peu de rab de douceur et d’amour, lui qui en manquait cruellement. De son regard trouble il avisa le liquide incolore qui dansait dans le verre et puis porta ce dernier à sa bouche. A présent la vodka n’était plus aussi forte, il s’était habitué à ce poison, ce soir il dormirait d’un sommeil lourd, il l’espérait. Un dernier verre et puis adieu. Mais quand il demanda à Tom de le resservir le serveur le regarda d’un oeil réprobateur. Ca fait déjà assez pour ce soir, Terrence. Tu as ta voiture ? Kelly fronça les sourcils. En quoi ça te regarde ? Si tu as ta voiture donne-moi tes clés, je ne te laisse pas repartir dans cet état. Le garçon était prévenant, ou alors il avait peur d’avoir des problèmes si un accident survenait. Terrence sortit les clés de sa poche et s’éxécuta sans broncher. Maintenant tu peux me servir ce verre ? Non, sors d’ici, rentre chez toi. Règle tes problèmes ailleurs qu’ici. Il grogna en se levant, n’était pas du genre violent ou à s’emporter pour si peu, Terrence accepta de quitter les lieux sans faire d’histoire. Hey ! Tu comptes laisser une ardoise en plus ? Reviens chercher tes clés demain. Bonne nuit Terrence. Kelly sortit un billet généreux qu'il laissa sur le comptoir. Garde la monnaie. Puis leva la main en signe d’au revoir et enfin il poussa la porte du bar. La brise extérieur lui fouetta le visage, ce qui n’était pas désagréable vu son état. Il fouilla dans ses poches à la recherche de clope et briquet. tout en apercevant une silhouette féminine sur sa gauche. Dans la brume cotonneuse dans laquelle il était, il ne reconnut pas tout de suite Violet. Prenant le temps d’allumer sa cigarette, il tourna la tête vers elle. Même l’enfer serait plus agréable que la torture de te voir sans pouvoir te toucher. Divagations d’un homme saoul et misérablement triste. Il esquissa un rictus avant de se retourner pour prendre le chemin du retour en titubant légèrement.


Dernière édition par Terrence Kelly le Mar 8 Jan 2019 - 1:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptyLun 7 Jan 2019 - 18:31

La robe, le maquillage, les talons hauts, ce n'était pas son idée. Bien au contraire. La brune aurait nettement préféré être dans l'éternel sweatpant qu'elle portait depuis sept jours, affaissée devant la télévision, regardant seulement à moitié, une tasse de thé dans les mains. Elle aurait nettement préféré être à la maison, emmitouflée dans sa carapace de protection, refaire le plein de son énergie normalement si contagieuse avant d'affronter le monde, dehors. On l'avait fortement encouragé à prendre le taureau par les cornes, à sortir, à éviter de se morfondre, toute seule à la maison, de ces deux peines qu'elle devait vivre conjointement. Elle ne devait pas essuyer qu'un échec, qu'une remise à zéro sur les compteurs, mais aussi un coeur brisé. Et étrangement, c'était bien ça qui lui faisait le plus mal. Les copines de Jessy étaient seules depuis beaucoup trop longtemps, elles avaient tout essayé : les speed datings, les sites de rencontres, les blind dates, les sorites dans les bars, s'inscrire dans un gym ou un cours de cuisine... Rien n'avait été concluant. Elles enchainaient les sorites, weekend après weekend, dans l'espoir que l'un des mecs qui les ramèneraient chez lui serait le bon. Mais ce n'était jamais le cas. Tous des coups d'un soir, des histoires de couchettes, des promesses de se revoir qui tombaient à la poubelle quand ils retrouvaient leur vie d'avant. Certains étaient même des hommes en couple, mariés même, qui s'échappaient de leur quotidien dans l'espoir de tomber sur une fille un peu naïve pour la nuit. Violet était au-delà de ces choses-là. Non pas parce qu'elle se sentait supérieure à ces filles-là, elle ne les connaissait pas vraiment et nullement elle n’avait l'habitude de juger, seulement, elle avait passé le temps des amourettes qui ne durent pas plus que vingt-quatre heures. Avec Terrence, elle pensait avoir trouvé quelque chose d'unique, quelque chose qui se détachait des histoires de jambes en l'air, du refoulement du désir charnel, quelque chose qui passait par l'esprit avant toute chose, quelqu'un qui la comprenait, la complétait. Il fallait croire qu'elle s'était trompée sur toute la ligne. Et même, l'envie de courir les hommes, ce soir, ne lui disait rien. Elle n'avait pas la tête à ce genre d'escapade, elle serait de mauvaise compagnie, il fallait mieux pour ses comparses et elle de prendre des chemins séparés. Elles vers les boîtes de nuit branchées de l'Australie et Violet la route vers la maison. Mais avant, un arrêt s'imposait. Alors qu'elle vu le bar à moitié désert, l'envie d'enterrer un peu sa solitude sous des litres d'alcool avant de regagner sa triste réalité lui passa par l'esprit. Ainsi, il serait plus simple d'oublier l'homme. Il serait plus simple d'oublier qu'on l'avait lâchement abandonné, au pire moment possible, alors qu'elle perdait déjà tout ce qu'elle avait de plus précieux. Alors, oui, autour d'un, deux ou quatre verres de whisky, la commerçante pourrait oublier Terrence. Mais rapidement il reviendrait hanter ses pensées, rapidement il reprendrait sa place dans son coeur qui ne battait plus depuis qu'il l'évitait, depuis qu'il avait lâchement décidé de couper les ponts. La douleur serait probablement encore plus atroce au petit matin, une fois qu'elle se rendrait compte qu'il avait réellement quitté le navire, mais pour l'instant d'une soirée Violet voulait l'oublier. L'oublier pour de bon.
Ses plans furent bouleversés alors qu'elle entra dans ce bar où elle ne pensait croiser une âme connue. L'homme dont il ne fallait pas prononcer le nom, là, accoudé au comptoir, vodka à la main, sachant très bien qu'elle était présente, l'ayant entendu discuter avec le barman, mais l'ignorant volontairement. Quelles en étaient les chances ? Le coeur de Violet fit trois tours, il s'accélérait dangereusement alors qu'elle fixait son dos, sans aucune réaction de la part du militaire. Il était inlassable, fixant son verre à moitié vide, sans daigner remonter le regard, même si Violet l'implorait de le faire en fusillant sa silhouette. Rien ne pouvait l'ébranler. La brune se donnait en spectacle devant les hommes déjà échaudés par sa tenue, elle en avait assez. Et l'insulte vint d'elle même, sans la contrôler, elle était sortie du fond de ses tripes, elle qui depuis ce temps la retenait. Et encore, Violet ne s'était pas montrée méchante comme elle le pouvait, elle n'en était pas capable. Lâche, elle sortit prendre l'air, enfilant la boisson qu'on lui avait donné comme un prix de dédommagement. Elle s'avouait vaincue. Elle ne se battait plus. À quoi bon, la vie ne cessait de lui rappeler à quel point Terrence et elle n'étaient pas destinés. Et elle s'éclipsa dans la pénombre de la nuit.
Il était tard, elle était loin de sa maison sur le bord de la plage, elle n'avait pas pris sa voiture, ses escarpins noirs lui écorchaient déjà les pieds, elle n'avait pas la force de marcher. De son portable, elle composa le numéro d'un taxi qu'elle trouva sur internet. Puis, elle attendit, sagement, qu'il daigne se présenter. Et à ce moment, Terrence sorti du Elm Street, de toute sa grâce, instable, cherchant son équilibre du mieux qu'il le pouvait. Il avait trop bu, du fort, ce qu'il ne faisait jamais parce qu'il n'en aimait ni le goût, ni la sensation. Et à en voir sa démarche, il était sans doute accoudé à ce comptoir depuis de longues heures. Il lui faisait pitié tant il avait du mal à se tenir debout, et pourtant Violet aurait pu ne pas s'attarder à son état, elle aurait eu toutes les raisons, il l'avait tout de même largué de la façon la plus blessante possible, mais elle n'était pas comme ça. Elle ne pouvait en vouloir, même à son concurrent, même si elle répliquait lorsqu'il l'énervait. Violet se tourna vers le surfeur au même moment où il s'alluma une cigarette, elle ne savait même pas si il l'avait remarqué, elle, pourtant, elle voyait clair et elle remarqua les marques sur son visage. Des hématomes, des lésions sensiblement fraîches, des galles qui tentaient de guérir tapissaient son si beau visage. Il avait une mine à faire peur, des cernes trop violacés entourés des blessures qu'on lui avait infligées. À cet instant, le coeur de la belle fit trois tours supplémentaires avant de se serrer, elle avait mal pour lui. Qui avait bien pu lui faire aussi mal ? Elle s'avança vers lui, lui attrapant le bras pour qu'il garde son équilibre. Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ? Mais l'homme dégagea son bras, reprenant ses distances, chambranlant d'un côté à l'autre. Et ses paroles résonnèrent dans les rues silencieuses avant qu'il ne tente de s'éclipser. Violet, restée à l'endroit où elle se tenait déjà, le regardait s'éloigner. Juste assez fort pour qu'il l'entende, elle laissa échapper : Personne ne t'a interdit de le faire, c'est toi qui m'as abandonné... La brune secoua la tête, le regardant s'éloigner sans s'arrêter, malgré ses dernières paroles. Ça n'en valait pas la peine, il était saoul, il ne contrôlait plus ses actions.
Son taxi arriva peu longtemps après. Elle s'installa sur le siège arrière. 01, Queensland s'il vous plait. Adressa-t-elle au chauffeur en se calant sur le siège arrière, l'homme mit en marche la voiture. Il respecta son silence jusqu'à ce qu'elle ne le brise, reconnaissant la silhouette de l'homme dans la noirceur. Il marchait difficilement, une nouvelle clope dans ses mains. Arrêtez-vous, je vous en pris. Et le chauffeur s'exécuta. Violet baissa sa fenêtre. Kelly, monte! lui cria-t-elle. Allez, pas de discussion, je te ramène à la maison! Tes trop saoul pour rentrer seul. Elle soupira. Puis, il faut qu'on panse ces blessures comme il faut, elles vont mal cicatrisées. Laisse-moi t'aider.
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MessageSujet: Re: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptyMar 8 Jan 2019 - 22:52

Le risque avec une fille telle que Violet, une fille pleine de vie, toujours souriante, avec un brin de caractère assez trempé pour ne pas se laisser faire, c'était d'en tomber amoureux. Kelly aurait pu se contenter de rester dans leur dynamique habituelle, un concentré d'insultes et de coups bas pour entretenir la petite guerre qui constituait l'essentiel de leur relation. Ç'aurait été bien moins dangereux que de glisser dans ce sentiment tout autre qu'était l'amour. Mais à force de douceur et de mots tendres, à force de se laisser prendre au jeu, il y avait pris goût, osant croire que lui aussi pourrait y avoir droit finalement. Lui, le grand pessimiste quant à son avenir sentimental, n’avait jamais songé qu’il puisse être heureux un jour avec une femme. Alors au départ il s’était protégé de Cox, il avait joué le dur, la prenant de haut, comme s’il ne prenait pas ses sentiments au sérieux, en vérité ils l’avaient simplement totalement dérouté. Puis rapidement il avait avoué à sa concurrente combien il tenait à elle, combien ce ressenti qu’il ne comprenait pas le bousculait autant qu’il le dérangeait. Mais elle avait toujours su trouver les mots, les gestes, pour le rassurer, pour lui donner confiance en lui, ce qui était déjà beaucoup et aussi en une éventuelle histoire, en un avenir plus beau que celui qu’il s’imaginait avec son chien et sa boutique pour seuls repères tangibles. Seulement tous ces beaux moments d’abandon n’étaient qu’un leur, de la poudre aux yeux pour celui qui savait pourtant si bien qu’il ne pouvait pas se permettre ce genre de vie. Le bonheur c’était pour les autres, lui n’y avait pas le droit, pas de cette façon. Sous peine qu’il lui soit arraché de la façon la plus cruelle. Il le savait, dès qu’il avait conclu ce pacte avec les trafiquants d’armes, il était bien évidemment au courant de leurs méthodes, des dégats qu’ils avaient déjà fait dans les vies d’autres de leurs revendeurs. Ces gens là n’avaient que leur argent en tête et la pérennité de leurs affaire alors peu importe qu’ils détruisent des familles, qu’ils se salissent les mains, ça ne les émouvait pas. Jamais Terrence n’avait trouvé à redire quoi que ce soit, il voulait ouvrir sa boutique de surf, coûte que coûte, quel qu’en soit le prix et puis souvenons-nous, il ne croyait pas en l’amour, il n’avait jamais pensé une seconde qu’il puisse avoir une femme dans sa vie, quelqu’un dont il devrait se soucier si son trafic tournait mal. Il avait pourtant fallu que Violet bouscule tout. Pour elle il avait choisi de mettre fin à ce commerce là plus tôt que prévu, pour qu’elle n’ait pas à se soucier d’être amoureuse d’un vendeur d’armes. Pour qu’elle ne fuit pas face à lui alors qu’elle avait déjà eu du mal à encaisser le fait qu’il ait fait de la prison. Mais évidemment, quitter ce genre de milieu ne se faisait pas avec un pot de départ et des embrassades. Il y avait d’abord eu les menaces, avec la mise à sac de la boutique de Cox, pour dissuader Kelly de tout arrêter. Et puis aujourd’hui, les coups dans le ventre, les marques sur le visage, pour se venger de l’affront qu’il leur faisait de tout quitter sur un coup de tête, parce que ces gens là on ne les quittait pas, c’était eux qui vous congédiaient sans ménagement ou bien vous restiez fidèle jusqu’au bout. Mais Terrence ne faisait jamais rien comme tout le monde, il avait répondu aux coups, pour leur montrer qu’il n’avait pas peur, qu’il savait se battre, se défendre et défendre celle qu’il aimait, si lui avait été amoché, il en avait laissé un ou deux sur le carreau également, gagnant au moins le respect de ses agresseurs. On avait finit par lui dire qu’on le laisserait tranquille. Mais il savait qu’il ne le serait jamais vraiment, qu’il serait toujours surveillé, pour être sûr qu’il ne parle pas ou simplement par précaution, il pouvait tout aussi bien subir des représailles s’ils étaient d’humeur, on ne pouvait jamais compter sur la parole de ces hommes. Alors il était hors de question que les choses continuent avec Violet, c’était bien trop dangereux pour elle. Il valait mieux qu’elle ne sache jamais, qu’elle ne le considère que comme un salaud sans coeur qui s’était joué d’elle, ou comme un lâche qui n’assumait pas ses sentiment. Tout était plus acceptable que la perspective de la voir se faire agresser par sa faute à lui.
Une fois la porte du bar refermée derrière lui, Kelly se demanda comment il allait bien pouvoir rentrer chez lui, éméché certes, mais conscient de son état. Il alluma une première cigarette parce qu’il en avait besoin et aussi pour se donner du courage pour le chemin long et pénible qui l’attendait jusqu’à sa caravane. C’était sans compter sur la présence de Violet qui semblait attendre quelque chose ou quelqu’un. Remarquant sa présence, elle s’approcha de lui, assez pour voir les traces de coups sur son visage. Evidemment elle s’inquiéta, mais le barbu se dégagea bien vite de ses bras qui tentaient de le toucher, de l’attirer à elle. Tanguant presque lorsqu’il s’éloigna d’elle, il repris son équilibre tant bien que mal, il avait mal, au coeur de la voir et à son orgueil qu’elle le voit dans un état pareil. Les mots qui sortirent de sa bouche, écho à ce qu’elle avait dit plus tôt dans le bar en lui souhaitant de pourrir en enfer, n’étaient qu’à moitié conscient de la part de Terrence. Il s’éloigna alors, laissant le silence reprendre place entre eux, après qu’elle ait répliqué qu’il l’avait abandonnée. Il ne pouvait rien dire, elle avait raison, il l’avait quitté lâchement, sans une explication. Continuant sa marche laborieuse, entre le trop plein d’alcool et sa jambe déjà boiteuse, il remarqua à peine le taxi qui venait de s’arrêter pour prendre l’américaine. Il était trop occupé à tenter de rallumer une nouvelle cigarette. Au moment où il tirait sa première taf, il avisa le véhicule à sa hauteur et la vitre qui se baissait sur une Violet à la voix sévère. C’est bon, j’vais m’en sortir seul. Paroles d’un homme qui avait encore un minimum de fierté. Mais elle était descendue du Taxi et l’avait forcé à s’engouffrer dans la voiture, Terrence en avait laissé tomber sa clope sur le sol au passage. Bordel Cox, t’es pas possible ! Le chauffeur les regardait d’un oeil peu rassuré dans son rétroviseur. Vous le connaissez ? J’veux pas d’un homme qui vomit dans mon taxi, sinon vous payerez la note de nettoyage ! Terrence esquissa un rictus. Je ne vomi jamais, monsieur. Là il tournait carrément ridicule, mais pourquoi pas, après tout il était tombé bien bas ce soir. Il se tourna vers Violet. J’ai pas besoin de ton aide, tu comprends pas que j’veux plus de toi ? Que c’est fini. Il en aurait pleuré, tellement ces mots lui faisaient mal, mais même au fond du trou il tenait sa ligne, il ne voulait pas craquer, quitte à tout gâcher autant le faire jusqu’au bout. Mais le taxi avait repris sa course dans les rues de Bowen et il ne fallut pas longtemps pour que l’homme épuisé par sa journée éprouvante et sous le coup des nombreux verres avalés, finisse par s’endormir en ronflant sur l’épaule de son ange gardien.
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MessageSujet: Re: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptyDim 13 Jan 2019 - 19:44

Le risque avec Terrence, c'était d'en tomber amoureuse. Dès la première tendresse, Violet l'avait su : elle serait condamnée à lui. Il pouvait être exécrable, l'homme le plus incompatible pour les sentiments amoureux, mais plus elle apprenait à le connaître, sous toutes ses différentes coutures, Violet en tombait amoureuse. Plus qu'hier, mais moins que demain. Et son coeur s'y attachait, beaucoup, beaucoup trop. Maintenant, il souffrait de sa perte. Il avait mal comme si on lui avait arraché une partie de son organe sans anesthésie. Et bien qu'elle avait tenté de comprendre, de découvrir ce qu'il se passait dans al tête de l'homme, elle avait été réduite à se contenter du silence, se contenter de l'absence de mots comme seule explication à cette perte. Il ne l'aimait pas, tout simplement, il ne fallait pas chercher à comprendre plus de la situation. Il s'en était rendu compte et, trop lâche, il n'avait pas été en mesure d'agir en homme et de lui dire que leur histoire ne mènerait à rien. C'était pourtant si simple. Mais l'homme ne faisait jamais dans la simplicité lorsqu'il était question d'eux deux, leur histoire avait été un amont de difficultés depuis le début, depuis cette nuit où ils étaient restés pris dans la boutique qui, aujourd'hui, n'était plus. Depuis qu'ils avaient tenté de résister à leurs désirs, depuis qu'elle s'était posé des questions, depuis qu'il lui avait avoué ne jamais rien lui promettre. Il avait eu raison, il ne lui avait jamais promis de l'aimer. Le militaire avait tenu sa parole. Et il était disparu dans la brume.
Le revoir, ce soir, dans un bar qui ne ressemblait pas à ses habitudes, beaucoup trop ébrécher par l'alcool avait déchiré le coeur de la brune. Il était là, à quelques pas d'elle, mais si inaccessibles tant il ignorait ses paroles. Il était fidèle aux derniers jours, les jours qu'il avait passés à ignorer ses appels, lassés de son amante. Et Violet en avait eu marre. Elle l'avait laissé là, seule, sans rien ajouter. À quoi bon ? Ça n'en valait plus la peine. Il avait fait son choix, prit sa décision sur eux, sans lui en parler, alors que l'essence d'un couple était la communication. Mais un couple, ils n'en formaient pas un, alors il avait pris la liberté de tout faire exploser, par son propre droit, pour ses intérêts, au moment où la commerçante aurait eu besoin de son support.
Elle était sortie, il avait fait son numéro, ramenant les mots que Violet lui avait balancés quelques minutes auparavant et il l'avait encore quitté, ignorant les dernières paroles de Cox, préférant nettement tituber difficilement vers son refuge de célibataire renfrogné. Il l'a quittait, à nouveau, alors que Violet, elle, entrait dans le taxi qu'elle avait commandé. Elle aurait pu partir, elle aurait pu le laisser se débrouiller seul, rentrer à la maison comme il le pouvait, il l'avait bien mérité, mais fidèle à ses habitudes, Violet se senti dans l'obligation de l'aider. Elle l'aimait, quoi qu'il pût faire, elle ne l'avait pas oublier et le voir, si difficilement déambuler, lui brisait le coeur. Elle ne pouvait le laisser là, sans rien faire. Il était blessé, il avait trop bu, il avait besoin de son aide, même s'il la refusait. C'est d'ailleurs ce que l'homme fit, quand le taxi ralentit à son niveau et que la fenêtre côté passager arrière s'ouvrit pour laisser se dévoiler une Violet inquiète. Il refusa son aide. C'était prévisible. Mais la brune était bornée, il le savait trop bien, et elle sortit pour l'obliger à entrer dans le véhicule maintenant immobilisé. Et toi, t'es trop saoul! Ajouta-t-elle alors qu'il tentait de résister à son aide. Arrêtes de parler et entre dans la voiture, Kelly, tu sais que je ne lâcherai pas le morceau. Je suis la plus forte à ce jeu. Et il s'exécuta. Il n'avait pas d'autres choix, en réalité, que de se laisser faire. Ne vous inquiétez pas, monsieur, je paierais la note dans tous les cas. Elle tentait de rassurer le chauffeur dérouté de son arrêt inattendu et du nouveau passager qui faisait irruption dans sa voiture. Terrence, lui, renchérit à nouveau, répondant du plus poliment qu'il le pouvait dans son état, c'est à dire pas du tout, au chauffeur. Violet leva les yeux au ciel. Après avoir échanger ces mots à l'homme qui les conduisait vers la maison de la commerçante, Terrence se tourna vers sa sauveuse et lui accorda le même sort qu'au vieil homme, des paroles crues, sèches, qui faisaient mal. Les yeux de la brune se fermèrent tant son coeur se serrait dans sa poitrine, douloureuse réalité qui s'accrochait à elle. Mais elle demeura silencieuse, ne répondant pas à ses insultes qui faisaient mal, ne répondant pas à la vérité qu'il lui crachait au visage. Cela ne servirait à rien d'alimenter les guerres, elle aurait au moins la bonne conscience de l'avoir aidé et de ne pas 'avoir laissé dépérir saoul et seul. La belle avait gagné sa place au ciel. Parce qu'elle n'avait pas parlé, parce qu'elle n'avait pas renchéri comme elle en aurait l'habitude, Terrence finit par s'endormir, la tête logée sur l'épaule de son ex-amante qui, elle, retenait ses larmes depuis qu'il avait daigné lui parler. Une fois qu'elle l'entendit ronfler, une fois que la pression était redescendue, les larmes se mirent à couler sur ses joues.
Le taxi s'immobilisa devant la maison de Violet, Terrence dormait toujours sur son épaule. Elle se dégagea et hésita un moment en le regardant, les yeux fermés, paisiblement dans le pays des rêves. Elle aurait pu le laisser là, lui payer la route vers sa caravane, payer un extra pour que le chauffeur réveille l'homme à sa demeure, mais elle se sentait horrible de lui infliger un tel sort, même s'il avait été plus qu'irrespectueux à son égard. Elle tendit un billet généreux au chauffeur, pour le remercier de sa patience, et elle tenta de réveiller l'homme. Terrence, on est arrivé, il va falloir que tu m'aides, là. Elle sortit du véhicule, tentant de le sortir aussi bien que mal, il avait encore de la difficulté à marcher, elle attrapa son bras pour le passer autour de son cou dans l'espoir de l'aider à faire plus d'un pas l'un après l'autre. Violet finit pas l'installer sur le canapé et il lui semblait encore sombrer entre le sommeil et l'éveil. Elle lui installa un bol, au cas où il aurait envie de vomir, scruta les hématomes sur son visage et y posa de la glace, l'enveloppa d'une couverture pour le garder au chaud et déposa un baiser sur son front, profitant de son inconscience pour retrouver l'intimité qu'ils avaient jadis eue. Puis, elle s'éclipsa, retrouvant le chemin de sa salle de bain pour se glisser sous la douche.
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MessageSujet: Re: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptyMar 15 Jan 2019 - 13:08

Cette soirée aurait pu se passer de la façon la plus simple, une fois assez saoul, quand Tom aurait décidé d’arrêter de servir Terrence, ce dernier serait rentré chez lui, tout bêtement, il aurait marché, péniblement ou bien il aurait trouvé un taxi qui aurait bien voulu de lui dans cet état. Et puis il se serait traîné jusqu’à sa caravane où Stan l’attendait, fin de l’histoire, il aurait sorti son chien et aurait terminé cette journée sans fin dans son lit, sans même se déshabiller. Pour se réveiller le lendemain avec une gueule de bois terrible et le sentiment qu’il était trop vieux pour ce genre de conneries. Mais la vie en avait décidé autrement, comme toujours elle avait mis Violet sur sa route, comme si l’un n’allait pas sans l’autre depuis qu’elle avait posé les pieds dans cette ville. Ce soir pourtant elle était bien la dernière personne qu’il voulait croiser. Celle qu’il faisait tout pour oublier, celle pour qui il faisait tous ces sacrifices, de sa vie confortable avec une rentrée d’argent conséquente et régulière en passant par un avenir amoureux qu’il avait osé toucher du doigt. A présent tout ça était fini. Il n’avait plus que son commerce pour gagner sa vie et payer les factures, heureusement, il fonctionnait bien depuis un moment alors il n’avait pas tellement à s’en faire à ce niveau là, mais c’était sécurisant de se dire que depuis quelques années il n’avait pas à se soucier d’éventuels problèmes d’argent. Quant à son avenir amoureux, il n’y avait jamais cru, avant Cox, avant récemment au final. Alors il allait s’y faire, comme toujours, Terrence était un éternel célibataire, presque vieux garçon endurci depuis le temps seul avec son chien et ses habitudes. La belle américaine avait certes bousculé cette mécanique bien huilé en bien peu de temps et même si ce fut agréable, il devait se convaincre que certaines choses ne changeraient jamais. Il ne se laisserait pas apprivoiser si facilement. Pourtant c’était bon de se laisser aller dans ses bras tendre, de se voir regardé avec des yeux amoureux, oui, il s’y serait bien fait, à cette vie là. Mais disons que ce n’était pas le bon timing, ils auraient pu être heureux, si la vie de Kelly n’était pas si compliquée et si incertaine pour une fille comme elle qui avait besoin de stabilité. Il ne savait pas encore s’il devait lui en vouloir ou la remercier d’avoir chamboulé sa vie et ses certitudes en si peu de temps, pour l’instant il était surtout en colère contre lui d’être tombé dans le piège de l’amour en sachant pertinemment que ce n’était pas le genre de luxe qu’il pouvait se permettre. Et ce soir elle lui confirmait qu’elle lui en voulait aussi de lui avoir laissé croire qu’ils pourraient être quelque chose tous les deux. Elle tempêtait contre lui qui semblait rester stoïque, imperméable à ses critiques acerbes. Il ne le prenait pas bien, loin de là, mais il encaissait, il prenait tout sur ses larges épaules, si elle avait besoin de ça pour le détester alors il prenait ce rôle du méchant, de l’homme sans coeur. Il en avait vu d’autres… En fait non, il n’avait peut-être rien vu de pire. Et pourtant il en avait vécu, des situations merdiques, compliquées, presque désespérées. Mais devoir planter la seule femme qu’il eût jamais aimé, c’était de loin le plus difficile. Alors elle se lassa de parler à un mur et quand elle eut quitté le bar, Terrence pensait qu’il avait tristement gagné, que tout était fini à présent. Pourtant lorsqu’il fut forcé de rendre sa place à son tour, elle était encore là, attendant son taxi. On voulait sa perte, heureusement qu’il était saoul finalement, cet état le rendait imbuvable, odieux, il la repoussait facilement alors qu’elle cherchait à tendre une main vers lui. Sans l’alcool qui coulait dans ses veines, il aurait peut-être craqué, ou peut-être pas, l’homme était borné après tout. Une fois dans le taxi, forcé à s’y engouffrer de force par une Violet tout aussi virulente que lui, il resta fidèle à lui-même, antipathique au possible. Et carrément méchant envers celle qui l’aidait alors qu’il ne méritait pas tant de bonté. Fort heureusement le chauffeur et sa passagère n’eurent pas à subir ses humeurs bien longtemps, en une minute tout au plus le surfeur s’était endormi sur l’épaule de Violet, sombrant dans une nuit sans rêves, un sommeil profond. Il ne sentit pas les larmes qui coulaient jusque dans ses cheveux, celles versées par une femme blessée, rejetée, qui trouvait malgré tout la force d’aider jusqu’au bout celui qu’elle aimait. Sa voix le sortit difficilement de ses songes. Il grogna alors que Cox le tirait par le bras pour sortir du véhicule. Laisse-moi là, j’arriverais à me traîner seul jusqu’à mon lit. Aimable jusqu’au bout, il ne réalisait pas qu’elle l’avait emmené chez elle et non à la caravane. Il se laissa presque porter jusque sur le canapé, cette situation ressemblait étrangement à celle de leur première soirée sous la tempête, quand elle l’avait péniblement aidé à s’en sortir dans le sable alors que sa jambe ne le portait plus. Ce soir pourtant les choses seraient bien différentes, depuis cette nuit là les choses avaient totalement changé entre eux, pourtant il semblait qu’ils soient revenu au point de départ. Leurs quelques semaines d’idylle n’avaient été finalement qu’une douce parenthèse avant que les choses ne reprennent leur place. Terrence avait sombré à nouveau alors que Violet s’occupait de lui tant bien que mal, avec douceur elle fit l’inventaire des dégâts sur son visage, ceux qu’elle pouvait voir, parce que son corps devait être également parcouru d'hématomes. Demain il le sentirait passer, mais à présent il ne pensait plus à cette bagarre. Il frissonna sous son baiser un rictus se dessina sur le coin de ses lèvres, parce que même à demi conscient, il aimait toujours qu’elle l’embrasse. Puis ce fut le calme, le grand brun demeura allongé dans le silence durant quelques minutes avant d’être réveillé en sursaut. Incapable de reconnaître l’endroit où il se trouvait et pour cause, il n’avait jamais mis les pieds chez l’américaine. Légèrement nauséeux, il se leva avec difficultés pour partir à la recherche d’un verre d’eau. Mais il fut attiré par un bruit, celui de l’eau qui coulait. Doucement il se dirigea vers la source du bruit et découvrit une porte entrouverte. Dans le reflet du miroir il reconnu Violet et cette vision lui pinça le coeur. Il s’attarda une seconde à la regarder sans vraiment la voir puis il se retourna dans un soupire. Tout son corps lui faisait mal, il était encore sous l’emprise de l’alcool, mais le pire c’était d’être ici, chez elle, alors qu’il devait mettre de la distance entre eux. De retour dans la pièce de vie il trouva la cuisine, un verre dans lequel il but de l’eau. Puis il ouvrit la baie vitrée pour sortir prendre l’air. Dehors il s’alluma une cigarette qu’il fuma en silence en observant la nuit. Il allait devoir partir, il ne pouvait pas passer la nuit ici.
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MessageSujet: Re: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptyMer 16 Jan 2019 - 18:04

Elle lui en voulait, pour tout ce qu'il lui arrivait elle lui en voulait. Parce qu'elle avait baissé sa garde quant à son concurrent, parce qu'elle était tombée amoureuse de lui, parce qu'elle avait fini par s'attacher, parce qu'elle lui avait accordé plus d'importance qu'à tout ce qui composait sa vie, parce qu'elle avait cru en eux, trop fort, et au final tout cela avait causé sa perte. Elle était tombée de haut, la boutique comme une excuse pour s'écraser, mais la perte du seul homme qu'elle s'était autorisée à aimer depuis des années l'achevant complètement. Et elle l'avait vu, là, dos à elle alors qu'il savait pertinemment qu'elle était entrée dans la taverne, ignorant volontairement celle qu'il disait aimer. Il ne suffisait pas pour l'homme de l'ignorait une semaine durant, mais il fallait pousser la machine encore plus loin, faire comme si elle n'existait pas, écouter les paroles tranchantes qu'elle prononçait par colère, par peine, par frustration, sans rien y ajouter. La laisser se porter en spectacle, la laisser se rendre ridicule devant les inconnus de la pièce qui ne s'attendaient pas à voir un règlement de compte ce soir alors qu'ils consommaient leur boisson tranquillement. Et il l'avait laissé partir, simplement, sans même tenter de la rattraper. Sans même tenter de réparer son erreur. Alors ces mots doux, ces fois où il l'avait prit de tendresse, ces je t'aime lancée à l'envolée ne voulaient rien dire, finalement, pas plus que les moments qu'ils avaient passés ensemble et toutes les vérités qu'ils avaient fini par se dire. Elle était tombée dans le panneau alors que, lui, il avait pris son pied. Maintenant qu'il s'en était lassé, que Terrence n'avait plus besoin de Violet pour respirer, maintenant qu'elle n'était plus nouvelle, qu'elle n'était plus l'objet de découvertes qui faisaient accélérer son rythme cardiaque, maintenant qu'ils avaient pris une routine et qu'ils commençaient à peine à s'y plaire, elle n'était plus intéressante à ses yeux. Au revoir et bonjour la prochaine. Et même si la brune se disait toutes ces médiocrités au sujet du militaire, même si elle salissait le portrait qu'elle s'était peint de lui, elle n'arrivait tout de même pas à lui en vouloir assez pour l'oublier, tourner la page et accepter son destin, accepter qu'ils ne seraient jamais à nouveau réunis. Le simple fait d'y penser lui arrachait le coeur, même s'il lui avait confirmé de ses paroles aiguisées dans le taxi. Elle l'aimait et l'amour faisait faire toute sorte de stupidité. Alors, oui, elle l'avait aidé, aimable jusqu'au bout, elle avait encaissé les blessures qu'il lui avait infligé de ses mots brutaux, en silence, jusqu'à ce qu'il trouve le sommeil, puis elle l'avait tiré de là et elle s'était occupée de le sentir bien, au chaud dans les couvertures de son séjour, un baiser sur le front pour affronter la nuit étourdissante qu'il allait vivre. Alors, oui, elle avait pris le temps de lui couler un verre d'eau, de s'assurer qu'il ne faisait ni trop chaud ni trop froid dans la pièce, de s'assurer que sa respiration soit à un rythme raisonnable avant de s'éclipser dans la pièce voisine de la maison. Il dormait, profondément, un mince sourire accroché aux lèvres et Violet voulait croire que, malgré les absurdités qu'il avait prononcées, il était fondamentalement bien. La belle avait ouvert l'eau chaude, puis elle s'était retournée vers la grande glace qui tapissait le mur de sa salle de bain, la porte mi-close au cas où Terrence serait en détresse. Elle regarda longuement son reflet dans le miroir, ses traits étaient tirés, fatigués, elle paraissait épuisée. D'un geste doux, elle effaça les traces de son maquillage restant, les quelques déboires encore marqués sur sa peau après les larmes qu'elle avait échappées, et elle se glissa sous l'eau chaude qui l'enveloppa et son gel douche à la lavande pour se calmer, routine qu'elle s'était établie le soir dans le but de mieux dormir. Absorbée dans ses pensées, fredonnant des airs mélodieux, elle ne remarqua même pas qu'une présence l'observait. Pensive, la terre aurait pu arrêter de tournée qu'elle ne l'aurait même pas senti. C'était l'effet Kelly sur toute son âme. Le revoir l'avait paralysée. Et si elle était loin de se remettre de leur rupture, à présent, elle en était à des années-lumière.
Après les longues minutes qu'elle s'était accordée sous la douche, elle finit par en sortir revêtant au passage le fidèle sweatpant qui l'avait accompagné toute la semaine, un t-shirt blanc tout simple et un long cardigan de laine. Puis, elle réapparut dans un séjour vide, absent de la présence de l'homme qu'elle y avait bordé. Elle venait s'assurer qu'il se portait bien, mais au contraire, Terrence avait pris la fuite. Il avait fini par se réveiller, comprendre où il était et, tristement, il avait cru bon de rentrer chez lui. Du moins, c'était l'interprétation que la belle faisait de son séjour désert. Elle soupira lourdement, les yeux presque en larme tant son manque se faisait ressentir dans tout son être, puis elle se retourna. Et c'est à cet instant qu'elle le vit, dos à la baie vitrée, une clope à la main. Un soulagement s'empara de Violet, elle s'avança discrètement vers la porte qu'elle ouvrit derrière lui. Il se retourna vers elle. Ça va ? Dit-elle en sortant pour l'accompagner, resserrant contre elle la laine de son cardigan qui la gardait au chaud. La brune ne pouvait s'empêcher de regarder fixement les blessures sur le visage du surfeur, celles qui devaient encore lui brûler la peau lorsqu'il bougeait, et se demander qu'est-ce qu'il lui était arrivé. D'un geste rapide et ferme, elle attrapa le paquet de cigarettes de l'homme et s'y servit. Elle qui ne fumait jamais, elle qui trouvait l'odeur infecte, se laissait à nouveau tenter, comme lors de leur première rencontre intime, par le calme que cela semblait lui apporter de tirer sur l'objet d'addiction. La cigarette entre ses lèvres, elle s'enquit une nouvelle question. Tu vas te décider à me dire qu'est-ce qui t'es arrivé pour que tu sois défiguré ? Mais en relevant ses yeux, Violet remarqua l'air malaisé de l'homme. Il n'avait vraisemblablement pas envie de se retrouver ici, en sa présence, ce qu'il avait dit dans la voiture, il le croyait : eux, c'était terminé. À nouveau, un long soupire s'échappa de la part de Violet, un soupire qui faisait mal, un soupire qui venait de loin. Elle tira rageusement sur la clope qu'elle s'était allumée et prise d'un haut-le-coeur elle la jeta sur le sol, irritée, blessée, roulant des yeux en guise de confirmation de ses émotions. J'ai compris, Terrence, t'en fais pas. C'est terminé, tu veux plus de moi. Tu as fini par te lassé, t'en a eu assez, et maintenant tu demandes un remboursement. Tu veux ta vie d'avant... C'est beau, je te la remet. Elle s'arrêta, un sanglot dans la gorge. La commerçante lui avait toujours dit, jamais elle ne chercherait à le changer, à aller contre sa nature, contre ses envies à lui. Il ne voulait plus continuer, elle allait respecter ses demandes. Évidemment qu'elle était blessée, mais elle respectait ses paroles, comme toujours, même si cela voulait dire que dans l'histoire, la grande brisée, c'était elle. Je suis stupide d'avoir cru qu'entre nous c'était différent... C'est ma faute, j'aurais pas dû m'attacher. Violet détourna le regard, gênée par l'émotion qui pouvait se lire dans ses yeux. Il n’en avait rien à faire qu'elle soit triste, que son regard soit perlé de larmes, pour lui c'était clair : leur relation n'existait plus.
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MessageSujet: Re: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptyJeu 17 Jan 2019 - 15:13

Avaient-ils réellement formé un couple ? En presque six mois d’une relation tumultueuse, Terrence et Violet avaient eu le temps d’expérimenter toute une palette d’émotions différentes. Ils avaient découvert avec surprise qu’ils pouvaient s’accorder, danser sur le même tempo, en commençant par être attirés l’un par l’autre, à leur grande surprise, alors qu’aux yeux des autres cela semblait presque être naturel. Néanmoins ils ne s’étaient jamais réellement montré aux autres, il n’avaient jamais eu de rendez-vous, il ne l’avait jamais emmené dîner au restaurant ou même prendre un verre à la terrasse d’un café. Leur idylle se résumait à des rencontres volées, des escapades dans le temps sans que ce ne soit jamais réellement prévu. Il n’y avait eu que l’anniversaire de Violet, mais qui s’était soldé par un souvenir désastreux. En quelques mois ils s’étaient aimé, battus, découverts, détestés, pour finir par se rendre à l’évidence que peu importe ce qu’ils apprendraient sur l’autre, bon comme mauvais, ils ne pouvaient pas se passer l’un de l’autre. Terrence avait fait beaucoup d’efforts pour se montrer humain, pour permettre à l’américaine de percer sa carapace, d’entrer dans sa vie. Et elle s’était fait sa place, là où aucune autre n’avait réussi à s’en faire avant elle. Elle était folle, cette fille, elle l’aimait, lui qui n’était pourtant pas un cadeau, c’était la preuve que tout n’était jamais totalement foutu. Pourtant dès le départ les dés étaient pipés, Terrence savait, il l’avait toujours su, que ça ne pourrait pas fonctionner, mais il s’était obstiné à y croire, juste parce que c’était bon, trop bon, de se laisser aimer par elle. Il s’était fait avoir et il avait causé leur perte.
Ce soir il touchait le fond, voilà bien longtemps qu’il ne s’était pas retrouvé dans un état pareil, aussi mal en point, aussi saoul, aussi triste. Et Violet avait été témoin de ce désastre, comme si ce n’était pas déjà assez. Se retrouver chez elle était le pire des scénarios, lui qui voulait la fuir, il n’avait eu d’autre choix que de la suivre, parce qu’il n’était pas capable de se débrouiller par lui-même. Malgré tout ses quelques minutes de sommeil furent réparatrices, elles n’étaient clairement pas suffisantes pour qu’il soit remis, mais il y voyait un peu plus clair, à présent qu’il était réveillé. La maison de la surfeuse semblait spacieuse, agréable, bien plus accueillante que sa caravane, mais il ne pris pas le temps de s’attarder à visiter, il n’était pas là pour ça et à peine levé, il songeait déjà à trouver un moyen de s’échapper. Malheureusement pour lui, elle habitait bien trop loin pour qu’il marche à pieds, dans un état comme celui dans lequel il était ce soir. Alors mis à part appeler un taxi ou la forcer à le ramener chez lui en voiture, cette seconde option n’était décemment pas envisageable en vue de tout ce qu’elle avait déjà fait pour lui, il ne voyait pas comment quitter les lieux et ça le chagrinait. Alors pour tenter de mettre ses idées au clair, au moins un minimum, il décida de s’allumer une clope, c’était de loin l’option la plus réconfortante, tout en sortant dehors histoire de mettre le plus de distance possible entre Violet et lui. Et puis, qui sait, avec un peu de chance, elle oublierait sa présence chez lui… Cette dernière réflexion pour lui-même, totalement idiote en soi, fût vite rattrapée par la réalité. Il entendit la baie vitrée glisser dans son dos et des pas feutrés s’approcher de lui. Il se retourna à peine, laissant une partie de son visage dans l’obscurité, il n’osait pas la regarder en face de toute façon. Un haussement d’épaule las en guise de réponse à sa question, il tira sur sa cigarette qui se consumait à une vitesse folle. Il voyait bien que Violet scrutait ses plaies, il ne faisait pas l’ombre d’un doute qu’elle crevait d’envie de savoir ce qu’il lui était arrivé. Résolument silencieux, alors qu’il savait qu’elle détestait qu’il l’ignore, il s’attendait à ce qu’elle lui crache à nouveau sa colère au visage. Mais au lieu de ça, elle attrapa son paquet de cigarettes pour en prendre une. Il l’observa faire du coin de l’oeil, rien que ce geste, presque anodin, le rendait d’autant plus amoureux d’elle, celle qui se rebellait contre elle-même, quand il la faisait sortir de ses gonds. A sa question, attendue, il soupira doucement, attrapant une nouvelle clope qu’il alluma avec la fin de la première. Enchaîner la nicotine, pour en garder les effets, comme si ça pouvait changer quelque chose sur lui qui était déjà bien trop accro. J’ai croisé des types qu’il ne faut pas regarder de travers. Il ne faisait aucun effort, ce n’était pas totalement faux, mais tellement éloigné de la vérité, celle qu’il ne voulait pas lui donner, celle qu’il garderait farouchement pour lui, coûte que coûte. La réaction de sa maîtresse ne se fit pas attendre, en plus de l’effet de la cigarette, elle était irritée par son comportement, comprenant qu’il faisait tout pour tenir ses distances et être le moins aimable possible envers elle. J’t’avais dit que j’étais nul en amour. J’t’avais prévenu que je n’avais rien de beau à t’offrir. Comme si tout était de sa faute à elle, alors qu’il avait été le premier à oser dire je t’aime. Il était ignoble de tout lui mettre sur le dos. Il laissa passer un silence avant de répondre dans un souffle : Non, tu n’aurais pas dû t’attacher. Et lui non plus, parce que voilà où ils en étaient, lui à faire comme s’il ne l’avait jamais aimé et à la regarder souffrir, elle qui avait placé tant d’espoir en eux. Et pourtant il n’arrivait pas à la quitter, comme si son corps pesait une tonne, il ne bougeait pas d’un pouce, il la fuyait du regard, mais était incapable de fuir totalement sa présence. Parce qu’il le savait bien, il avait besoin d’elle, sans Violet, il sombrait. Alors il s’était fait à cette idée, il avait pris sa décision, mais c’était si difficile de jouer l’homme indifférent, insensible. Depuis qu’il avait appris qu’il avait un coeur à la place de ce qu’il pensait être un bloc de pierre, il se ramollissait, il avait changé, Terrence, elle l’avait changé.
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MessageSujet: Re: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptyJeu 17 Jan 2019 - 19:19

Les souvenirs de leur première nuit ensemble lui revenaient en éclat, elle avait beau fermer les yeux, ils étaient là. Elle se revoyait, ce jour de tempête, le relever du sable, cette douleur à la jambe qui avait envahi le militaire, et le transporter jusqu'à l'intérieur, trempé par la pluie torrentielle qui commençait tout juste à tomber. Elle se revoyait l'observer, des yeux charmeurs pour la première fois, et découvrir le feu qui naissait dans son bas ventre au simple fait de frôler sa peau. Elle se revoyait lutter contre l'envie de succomber à ses bras par peur de se faire abandonner. Et malgré les protections qu'elle avait tenté de se mettre, malgré la résistance, elle était tombée pour lui. Et elle avait fini par se faire abandonner, tout de même, comme si à force de l'avoir prédire elle s'était elle-même lancée un sort dans l'univers. Elle s'était condamnée au destin qui lui arrivait, elle avait prédestiné ses cartes pour en arriver là, ici, aujourd'hui, avec un Terrence inconscient de tout le mal qu'il lui faisait, lutant contre l'aide de celle qui l'aimait, et qui lui brisait invraisemblablement le coeur.
Il avait mal, c'était évident, il avait coulé sa douleur dans la boisson, mais il préférait nettement continuer à lutter contre Violet, contre ses gestes doux et apaisants qu'elle mourrait d'envie de lui offrir. Elle était là, paralysée devant lui, les cheveux humides qui descendaient en cascade dans son cou, impuissante, luttant contre l'envie de retrouver ces bras. Mais elle résistait, parce qu'il ne lui en donnait pas le droit. Parce qu'il avait choisi de balancer aux oubliettes le début de l'histoire qu'ils avaient écrit à deux. Terrence, bien trop fier pour l'amour, bien trop fort pour s'avouer vaincu, ne démordait pas de son rôle d'ignoble ex-amant, grognant presque sur la belle qui, d'une bonté que rares auraient eu, tentait du mieux qu'elle le pouvait de lui venir en aide, d'apaiser les maux qu'il cachait tant. Elle aurait pu lui cracher sa colère, parce qu'elle en avait, de la colère, mais elle se contentait de le regarder de ces yeux à la fois tendres, à la fois peinés, à la fois brisés. Sa tête et son coeur étaient en conflits. L'un criait de le virer d'ici, de l'envoyer balader pour qu'il ne puisse plus jamais lui faire de mal, mais l'autre l'implorait de passer outre la douleur, de lui laisser la chance de s'expliquer. Et ils valsaient diablement ensemble jusqu'à en lui donner mal à la tête, jusqu'à créer un chaos dans son corps qui, autant se crispait de frustration, autant frissonnait à l'idée de retrouver la chaleur de ses bras qui n'étaient pas loin. La commerçante n'était qu'à quelques pas de lui, quelques millimètres et elle pouvait le toucher, mais elle résistait. Il ne lui en avait pas donné le droit. Déjà, qu'il daigne lui répondre était un exploit. Même si sa réponse était des plus vagues, réponses données à la va-vite pour s'en débarrasser. Un rictus de déception s'afficha sur les lèvres de la belle alors que sa tête hochait dans un mouvement lent et sec. Elle ne le croyait pas, pas complètement du moins, et bien qu'elle voulait respecter son silence, sa réponse ne lui plaisait pas. Rageusement, sa cigarette se retrouva sur le sol. Et il renchérit, de paroles qui ne lui firent encore une fois pas de bien. Elle roula les yeux au ciel, visiblement irritée par toute cette mise en scène. S'il la détestait à ce point, que faisait-il encore ici ? Oh, sors-moi pas la carte de l'homme qui ne sait pas aimer Terrence. Elle s'avança vers celui qui fuyait son regard, s'approchant dangereusement de son corps, le feu qui brûlait dans ses yeux, mais cette fois non pas par passion. Il y a être nul en amour et choisir de s'en couper. Elle croisa ses bras contre sa poitrine, regardant à son tour au loin. T'as raison, tout est de ma faute. T'as gagné, t'es content ? Elle soupira à nouveau, comme si cette conversation n'allait nulle part de bien. Nulle part tout simplement. Elle lui tourna le dos, cherchant réconfort dans le vide devant elle, le noir comme seul décor. Ses yeux s'embrouillaient, elle ne voulait pas montrer sa peine à un homme qui ne la méritait pas, à un homme qui la causait. Puis, elle finit par s'assoir dans les escaliers du perron, restant silencieuse de longues minutes avant de finalement reprendre la parole, plus calme, plus douce. Ça ne t'intéresse surement pas, à croire que depuis quelques jours ce qui me concerne te passe à présent bien au-dessus de la tête, mais les policiers croient avoir une piste quant aux gens qui ont cherché à cambrioler ma boutique. Elle était détachée, c'était simple à présent qu'elle ne parlait plus d'eux, que son coeur n'était plus autant impliqué que dans la conversation précédente. Elle secoua la tête, en riant, malaisée. J'sais même pas pourquoi je m'entête à te raconter ça, tu t'en fiches au final... La brune haussa les épaules, abaissant sa tête entre ses mains, les yeux à nouveau brumeux. Ta présence me fait mal... J'suis.. J'y arrive pas... Elle passait du coq à l'âne, la surfeuse, tentant de changer de sujet tant la douleur était forte, mais incapable de s'en éloigner trop longtemps tant elle voulait résorber la situation. Timidement, mais toujours assise dans les escaliers, créant cette distance nécessaire entre eux, elle se retourna face à lui. Cette fois, elle ne cachait pas l'émotion dans ses yeux. C'était trop. C'était lourd. J'essaie de t'oublier, mais j'y arrive pas. C'est.. c'est comme si on m'avait arraché une partie de moi... Un nouveau soupire se fit entendre. J'ai toujours dit que je ne chercherais jamais à changer ta nature, et... et je vais respecter ma parole... Même si je t'aime... Même si j'aurais aimé que nous deux, ça soit plus qu'une simple histoire de cul. J'y ai cru, mais je me suis trompée. Ces mots lui faisaient mal, c'était la première fois qu'elle acceptait véritablement son sort, qu'elle s'avouait vaincu. Retour à la case départ, l'animosité entre nous... Elle lui sourit tristement. J'vais t'appeler un taxi... Soyons honnêtes au moins pour la dernière fois, tu n'as aucune envie d'être ici ce soir.. Et j'ai besoin de faire mon deuil de cette relation inexistante
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MessageSujet: Re: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptyMar 22 Jan 2019 - 14:13

Il avait mal, oui, partout, tout son être le faisait souffrir. C’était le cas depuis des années maintenant, depuis qu’il avait pris cette fichue balle dans la jambe. Terrence vivait avec la douleur quotidiennement, serrant les dents pour avancer, sans se poser de questions parce qu’il partait du principe que sinon il ne ferait plus rien de sa vie. Alors malgré la douleur il avait continué à vivre, à mener une existence quasi normale, il avait ouvert sa boutique avec succès, il était devenu un commerçant connu et reconnu, ne devant sa renommée qu’à lui-même et à son amour pour le surf. Mais mis à part cette réussite professionnelle, sa vie personnelle avait été mise entre parenthèse, son infirmité le condamnait à subir les regards des autres, du moins de son point de vu, il ne s’autorisait pas de sortis, il n’aimait plus côtoyer le monde, il préférait rester chez lui, solitaire, il avait changé. Cependant cela faisait tellement d’années qu’il vivait de cette façon qu’on le considérait comme l’éternel ermite, comme s’il avait toujours fonctionné comme ça. On peinait à se souvenir du jeune Terrence fêtard, celui qui n’était jamais le dernier à s’amuser, à danser, à profiter, mais à l’époque il avait vingt ans, il avait l’insouciance de sa folle jeunesse. Depuis il avait eu un enfant, depuis il était passé par la discipline militaire puis celle encore plus stricte de la prison. Depuis il était considéré comme un repris de justice, ou juste comme un homme bizarre et peu fréquentable par beaucoup, ou simplement comme ce passionné de surf qui ne pouvait même plus monter sur une planche à cause de sa maudite jambe, et ça alimentait diverses rumeurs plus ou moins folles, heureusement qu’il était doué dans son métier, ça ne faisait pas non plus de lui un total pariat. Depuis il fuyait le monde et, en un sens, le monde le fuyait peut-être un peu aussi, lui qui avait toujours cette attitude froide et sévère, lui qui était l’objet de bien des commérages. Ce soir pourtant il souffrait d’une façon bien différente de ce qu’il vivait habituellement. Il avait mal partout, à cause des coups reçus, qui finalement étaient peu de choses, face à cette autre douleur, encore inconnue pour lui auparavant, cette douleur aux sentiments Ces sentiments dont il pensait être dépourvu jusqu’à ce qu’il tombe pour Violet, voilà quelques mois. Il avait cette envie folle de profiter de la présence de cette fille dont il ne pouvait plus se passer, il voulait lui crier combien il l’aimait, combien il avait besoin d’elle parce qu’enfin, et c'était peu dire, enfin il avait touché au bonheur grace à elle. Mais il ne pouvait pas s’y autoriser alors il la fuyait. Pour que les choses soient plus simple il se rendait exécrable, histoire qu’elle le déteste, histoire qu’elle le fuit également. Cependant la jeune femme n’était pas des plus simples à convaincre, du genre borné, en femme libre elle agissait comme elle le voulait et plus Terrence la repoussait plus elle s’obstinait, rendant sa manoeuvre compliqué et réveillant davantage les douleurs dont il se passerait bien. L’alcool et le mal d’amour ne faisaient pas bon ménage et dans sa tête c’était un vrai bordel, à deux doigts de craquer alors qu’elle l’avait rejoint à l’extérieur, il lui offrait pourtant un visage fermé pour donner le change. La voir souffrir également, par sa faute, être témoin de sa douleur, ajoutait à la difficulté de se couper d’elle, mais ça, Violet ne pouvait s’en douter face à son air peu avenant. Il soupira lourdement lorsqu’elle lui demanda s’il était content, s’obstinant à fuir son regard, tirant sur sa clope comme si c’était un exutoir, Terrence était peu loquace, à quoi bon argumenter, à quoi bon se battre, il avait déjà rendu les armes. Durant les longues minutes du silence qui passa entre les deux amants, Kelly osa se demander si Violet pourrait comprendre, si un jour il lui parlait de ce sacrifice qu’il faisait pour elle, pour la protéger. Il ne voulait que la préserver d’un monde hostile auquel elle n’appartenait pas, un monde qu’il ne voulait pas lui imposer, parce qu’il était dangereux, parce qu’elle était intègre, honnête et qu’elle ne pourrait jamais comprendre ce pact qu’il avait fait à sa sortie de prison. Elle le tira de sa réflexion en reprenant la parole, il l’écouta distraitement, lui tournant toujours le dos. La police ne trouvera rien. Et même si elle trouve, ça ne mènera nulle part. Je suis désolé pour ta boutique Violet, mais il faut laisser tomber. Accepte l’argent que tu recevras et reprends ton activité. Ne baisse pas les bras, tes clients seront toujours là. Il était sincère, il s’en voulait tellement d’avoir causé la fermeture de sa boutique, de tout cet argent qu’elle avait perdu par sa faute. Mais il savait qu’elle receverait une compensation financière de son assurance et d’ici quelques jours il lui enverrait une somme d’argent assez conséquente pour qu’elle puisse faire ses réparations, il l’avait prévu dans sa liste de choses à faire. De l’argent liquide, pour qu’elle ne sache pas que c’était lui, mais à défaut de pouvoir aider physiquement ou moralement à réparer ses conneries, il l’aiderait financièrement. Et puis à sa façon il continuerait de faire parler de son ancienne concurrente pour que personne n’oublie son magasin, quand elle rouvrira, elle retrouvera ses clients et son commerce, comme si rien n’était arrivé, seul lui manquerait au tableau pour qu’elle reprenne sa vie telle qu’elle l’avait laissé. Il baissa la tête alors qu’elle gémissait dans son dos, se voutant un peu plus, si sa présence à lui faisait mal à la blonde, c’était toute cette situation qui le détruisait lui intérieurement. Il se retourna doucement, osant lui faire face timidement. Il croisa son regard plein de larme et cette vision le brisa un peu plus. L’écouter conclure que toute cette histoire n’avait été qu’une vulgaire histoire de cul le révoltait, s’il avait voulu un plan de la sorte il ne se serait pas embêté à chercher celle avec qui ce serait le plus compliqué, il aurait ramassé une fille dans un bar, pas celle qui hantait ses pensées depuis des années. Mais il ne dit rien, s’il était réellement écoeuré par ses derniers mots, il ne le montra pas, imperturbable il ferma les yeux. Je ne compte pas te mener la vie si dure qu’avant… j’te laisserai tranquille, t’en fais pas. Simplement que s’il la cherchait, d’une façon où d’une autre, il finirait par succomber à nouveau. Alors il allait la fuir, la laisser tranquille, reprendre sa vie et l’oublier, refaire sa vie avec un autre, il n'interfèrerait plus dans son quotidien. Un taxi c’est très bien. J’vais pas te déranger davantage. Elle avait raison, il n’avait aucune envie d’être là.
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MessageSujet: Re: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptySam 9 Fév 2019 - 19:25

Il y a des blessures au cœur qui laissent des bleus. Terrence en était l’une d’elles. Il était entré dans sa vie, sans vraiment s’annoncer et rapidement il y avait laissé sa marque, il avait fait sa place, là où il se devait d’être, le palpitant de la commerçante n’attendant que lui pour reprendre du service. Et aussi rapidement il cherchait à disparaitre. Sans même s’expliquer, sans même tenter de faire comprendre à la brune ces raisons. Si l’on racontait que la communication était la clé des réponses dans les relations humaines, ici, clairement, ils étaient en carence préférant porter des œillères et jouer des comme ci et des comme ça pour justifier leur pitoyable rupture. La brune n’attendait que ça, des mots. Des mots qui justifieraient, des mots qui apaiseraient, des mots qui expliqueraient ce qui était si difficile d’avaler, qu’en finalité, depuis toujours, il ne l’aimait tout simplement pas, qu’il s’était fâcheusement trompé sur ces sentiments mélangeant le désir à l’amour dans la valse d’émotions qu’ils avaient tous deux dansée. Mais dans les valses, c’était les hommes qui menaient et sans déroger à la règle non écrite le militaire entrait une fois de plus dans le moule qu’on lui demander de prendre, menant taureau par les cornes jusqu’à la fin leur idylle maintenant inexistante. Être confus était normal, mais il fallait savoir l’admettre humblement, chose que l’homme n’avait pas été en mesure de faire. Violet, elle, elle avait cherché à comprendre. Et pouvions-nous vraiment lui en vouloir de chercher des réponses ? Il avait mené la danse, il avait abandonné sa cavalière au beau milieu de la piste et on se demandait de la légitimité de ses questions, ce qui lui prenait de ne pas parvenir à couper complètement les liens qui la liait encore au surfeur. C’était facile à dire, d’oublier, de lâcher prise et de recommencer à neuf, de refaire sa vie tant professionnelle que personnelle, mais le faire était tout autre chose. Juste à y penser, la respiration de la brune se resserrait, presque imperceptible. C’était plus qu’un emploi, mais aussi une passion, un mode de vie qu’elle avait perdu et qu’elle devrait rebâtir. Elle n’en avait rien à faire des ventes, des clients et des touristes, s’ils trouvaient chaussure à leur pied chez Terrence, elle ne leur en voudrait guère. C’était bien plus que ça et il fallait le vivre pour le comprendre. Ce que l’homme ne faisait pas. Les mots de Terrence faisaient mal. Ils coupaient, tranchaient le reste d’espoirs que la belle entretenait encore, la ramenant droit vers la triste réalité. Ils avaient le résultat escompté. Peut-être qu’il avait raison, peut-être que la commerçante était désillusionnée par le désir de vengeance, mais aujourd’hui rien de cette honnêteté l’apaisait. Bien au contraire, cette vérité la contrariait. Oui, c’est ça, la vie finira par reprendre son cours… Dit-elle avec une irritation dans la voix. Elle n’y pouvait rien, elle ne faisait pas exprès, Violet, de se montrer désagréable. Pour elle, ce n’était pas une façade. Elle avait mal, vraiment mal, et l’absence d’émotions de l’homme la faisait furieusement réagir. Comment pouvait-il rester impartial devant celle à qui il avait ouvert son cœur ? Comment pouvait-il simplement ignorer que son cœur saignait, criait, le suppliait de bien vouloir la reprendre ? Il aurait pu tout arrêter, il aurait pu tout apaisé, de son regard doux et non fuyant et de la chaleur de ses doigts qui étaient comme des tisons sur la peau de la belle. Mais il ne fit rien, rien d’autre que fuir encore une fois le moment propice de s’expliquer. Et maintenant, il faisait sa grande révérence. C’est justement ça le problème… Pourquoi avoir cherché à entrer dans la vie si c’était pour en sortir complètement aussi rapidement ? Pourquoi t’être donné autant de mal, hein ? Si ce n’est pas pour le simple plaisir de me voir souffrir ainsi… J’ai mal, Terry… J’ai mal comme si on m’avait passé sur le corps. C’est à ce point que j’ai mal. Et ton indifférence n’aide en rien… C’était même pire. Violet lâcha un long soupire, les larmes qui coulaient sur ses joues. Il l’avait brisé, elle n’était plus réparable. Son cœur était en miette, fracassé en morceaux tranchants qui menaçaient de couper tout sur leur passage. S’il avait cherché à l’approcher, elle l’aurait repoussé. Et il semblait lire dans ses pensées, lui qui restait sur place, immobile, sa clope toujours dans ses mains sans détacher son regard d’elle. Violet essuya ses larmes avec la manche de son cardigan et se racla la gorge avant de composer le numéro d’un taxi. Une fois qu’elle raccrocha la ligne, elle se retourna vers l’homme qui était resté silencieux. Il arrive… Dit-elle simplement avant de lâcher un nouveau soupire. T’aurais pu rester, tu sais… Elle craquait, la revoilà tomber dans les douceurs qu’elle savait si bien lui offrir. Dormir dans la chambre d’amis… Au moins jusqu’à ce que tu dégrises assez pour rentrer chez toi en un seul morceau… Elle osa plonger ses yeux dans le regard aussi bleu que la mer de l’homme, tentant de percer ses pensées. J’aurais aimé trouver les mots pour te convaincre de passer une dernière nuit avec moi… J’aurais aimé trouver le moyen de te faire comprendre que personne d’autre ne pourra te remplacer…

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MessageSujet: Re: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptyLun 11 Fév 2019 - 13:35

La fatigue de tous les excès de ces derniers jours se faisait sévèrement sentir sur Terrence. Il avait le visage creusé et des cernes qui lui bouffaient les joues en plus de sa barbe qu’il n’avait pas pris la peine d’entretenir. Il paraissait vieux, épuisé, rompu. Et l’alcool ingurgité en trop grande quantité ce soir n’était pas le seul fautif. Il y avait surtout le poids de tous ses remords, de ses erreurs et de ses mauvais choix qui commençaient à peser sévèrement sur ses larges épaules qui, ce soir, paraissaient pourtant si frêles. Il n’en pouvait plus, il n’avait qu’une envie rentrer chez lui se cacher sous sa couette, hiberner durant des heures ou des jours. Même s’il savait que ce serait impossible, Stan se rappellerait bien vite à son bon souvenir en quémandant les attentions et l’affection qui lui étaient dues. Et l’animal aurait bien raison, d’ailleurs heureusement qu’il était là pour que son propriétaire ne sombre pas totalement, il fallait qu’il le nourrisse, qu’il le sorte et c’était sans compter sur les quelques sourires que lui seul arriverait à lui arracher avec sa bonne tête. Stan et Terrence, c’était le seul duo qui fonctionnait envers et contre tout. Clairement, le couple Violet et Terrence c’était un peu trop ambitieux pour celui qui n’était pas doué pour les sentiments. Il observait la brune du coin de l’oeil, non pas qu’il ne soit pas franc, mais parce que la regarder en face lui faisait trop mal. Ils étaient tous les deux brisés et c’était totalement de la faute de l’homme qui avait présumé de ses chances en amour. Mais si lui arrivait à faire semblant de donner le change, prenant cet air qui lui appartenait totalement d’homme impassible, imperturbable, Violet, elle n’y arrivait pas, peut-être même ne cherchait-elle pas à essayer. Elle se montrait telle qu’elle était, désemparée face à lui, trahie, désabusée. A bout de force, elle aussi, tellement perdue et vulnérable qu’il avait du mal à supporter de rester là planté face à elle. Alors Terrence chercha à fuir, par ses mots il tentait d’apaiser les choses mais Cox était en colère contre lui, à tel point qu’elle se servait de chacun de ses mots pour l’attaquer sur son propre terrain. L’homme bourru qu’il était encaissait sans desserrer les dents, il ne répondit rien pour ne pas attiser les braises encore rouges et faire revivre la flamme de leurs disputes, il n’en avait pas le courage à cette heure avancée. Il termina sa clope, comme si rien ne pouvait le faire flancher alors qu’il était pourtant au bord du gouffre, bon jeu d’acteur, Kelly, tu mériterais un prix ! L’ironie de cette scène était là, quand on voyait ses deux acteurs rompus, fatigués de se battre et qui gagneraient tellement à arrêter leur mascarade pour mieux se retrouver. Mais c’était sans compter sur la promesse que s’était fait Terrence et il n’était pas du genre à briser un serment. L’américaine finit par appeler le taxi, bientôt le barbu pourrait rentrer chez lui. Je ne risque rien en prenant ce taxi. Il me ramènera à bon port, j’me rappelle encore de mon adresse. T’as pas à t’en faire pour moi. Le regard fixé sur la pointe de ses chaussures il savait pertinemment que s’il était resté ce soir il n’aurait pas tenu toute la nuit loin du corps de sa maîtresse. Il osa relever les yeux et fut cueilli par le regard larmoyant de Violet, elle plongea dans ses prunelles azure et il n’arrivait pas à s’en détacher, ses mots si tendres et tristes à la fois lui auraient presque fait perdre pied. Pourtant il trouva un moyen de la repousser de la façon la plus cruelle qu’il soit, serrant les machoir, il soutint son regard de façon plus dure, presque comme s’il la défiait. Si c’est pour s’envoyer en l’air on sait qu’on est doués pour ça, t'as pas à chercher les mots. Il s’approcha alors dangereusement, sachant que Violet avait horreur de ce genre de discours, il entrait dans la peau du salop de première, de ceux qu’elle détestait, de ceux qui prenaient les femmes pour des objets. C’est c’que tu veux, Cox ? Dans ce cas on a quoi ? Une bonne quinzaine de minutes avant que le taxi n’arrive... La forçant à se plaquer contre le mur froid de sa maison, son souffle frôlait celui de celle qu’il aimait tant mais qu’il détruisait totalement à ce moment précis. Il priait intérieurement pour qu’elle l’arrête le plus vite possible. Il ne se sentait pas de jouer le jeu jusqu’au bout. C’est jouable, ouais… Et il fondit sur elle pour lui arracher un baiser violent et dénué de toute tendresse. De cette façon là il s'assurait de la perdre pour de bon.
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MessageSujet: Re: It's only half past the point of oblivion + Violence   It's only half past the point of oblivion + Violence EmptyLun 11 Fév 2019 - 14:31

Pourquoi continuait-elle à tenter de le ramener vers elle ? Pourquoi ne décrochait-elle pas de son emprise pour mieux respirer ? Violet était telle une poule sans tête, elle courait dans tous les sens pour trouver le meilleur moyen de ramener Terrence près d'elle, mais peu importe ce qu'elle tentait, il était une cause perdue. Il avait choisi. Il s'effaçait, qu'elle le veuille ou non, il fallait donc l'accepter. Mais plus fort qu'elle, elle refusait de croire qu'il contrôlait à lui seul toute leur histoire, elle refusait de le laisser gagner si facilement. Elle avait son mot à dire, elle aussi, la brune avait des sentiments et elle était une part égale de l'équation. Mais il n'en faisait qu'à sa tête, le militaire l'avait soustraite de toute décision. Peu importe ce qu'elle dirait, peu importe ce qu'elle ferait, les choses avaient été prédestinées à se terminer en fracas. Et c'était bien ce qui se produisait à l'instant. Elle lui avait proposé un échappatoire, il l'avait saisi, c'était la fin de leur soirée. Il avait été cruel, elle en avait eu assez, c'était le moment propice de lui commander un taxi. Mais ça ne pouvait se terminer comme cela, pas lorsque l'on parlait de Violet et Terrence, ils n'étaient pas comme tout le monde, il était borné et elle n'acceptait pas la défaite. Violet avait relancé la machine, elle avait créé à nouveau une panique, cette fois suppliant presque l'homme de rester près d'elle, de ses mots tristes, de ses mots vrais, de son discours qui venait droit du coeur, qui lui prouvait, encore une fois, qu'elle ne voulait que lui dans sa vie. Mais son discours, qui se voulait plutôt telle une déclaration d'amour, se transforma en son pire ennemi. Il se tourna contre elle, comme un poignard que l'on pointait droit sur son coeur, parce que cet organe ne souffrait pas bien assez déjà. On utilisa ses paroles pour l'anéantir, elle qui se montrait vulnérable, dans un revirement de situation le surfeur prit en possession toutes les cartes dominantes de la partie. Il avait le pouvoir, il le savait, et ses yeux bleu azur qu'elle adorait pourtant regarder se transformaient en quelque chose qui lui faisait peur, espièglerie cachée dans la démarche qu'il avait en s'approchant d'elle. Où voulait-il en venir ? Violet n'en savait rien, mais la situation ne présageait rien de bon. Si la brune le pensait au summum de sa cruauté, elle n'avait encore rien vu ni même pu imaginer ce qui se préparait dans la tête de l'homme.
Ses premiers mots eurent l'effet d'un haut-le-coeur, la nausée lui avait pris. Violet ne l'avait jamais entendu lui parler sur ce ton, presque condescendant, rabaissant leur histoire à une simple histoire de baise insignifiante. Une histoire qui ne voulait rien dire, une histoire qui ne menait à rien. Ça faisait mal, mais elle savait qu'il parlait pour la blesser. Terrence la connaissait bien, Violet la femme activiste qui ne se laissait jamais vraiment adressée par des airs machos, qui fuyait les connards comme la peste. Il la connaissait répugnée par les hommes qui dressaient les femmes comme leurs esclaves. La faire réagir, voilà ce qu'il voulait. Et elle tentait de s'en convaincre, mais ses mots n'eurent pas terminé de fuser. Maintenant, il l'a tournait au ridicule, en ajoutant une couche juste au cas où elle n'avait pas compris son manège, juste au cas où elle voulait encore entretenir les souvenirs positifs de leur histoire. Elle ouvrit la bouche, prête à se défendre, mais rapidement l'homme, beaucoup plus fort qu'elle, la plaqua contre le mur de sa maison. Violet échappa un léger cri étouffé par la pression qu'il avait mise sur son corps. Elle le connaissait ferme, directif, mais il n'avait jamais employé ce genre de force avec elle auparavant. Les yeux froncés, elle le regardait avec une dureté qui ne l'habitait jamais. Il était près, beaucoup trop près d'elle à son goût, assez pour que leurs souffles s'entremêlent. Et si avant cette proximité l'aurait fait frissonner, aujourd'hui elle n'avait rien d'excitante. Aussi rapidement qu'il l'avait plaqué contre la brique, Terrence s'approcha d'elle, ses lèvres entrant en collision avec celles de l'Américaine. Il était violent, peu attentif à ses désirs, alors que Violet, elle, ne profitait en rien de ce baiser futile jusqu'à ce qu'elle trouve le courage de le repousser, de se défaire de son emprise. Elle le poussa, aussi violemment qu'il avait posé ses lèvres contre les siennes, dans un geste qui ne pardonnait pas et avec un élan qu'elle se croyait incapable d'avoir, elle gifla l'homme qu'elle aimait. Le son de sa main contre la joue de son amant laissa un écho dans la pénombre et un pincement sur la peau de sa droite. Tu me dégoutes, Kelly! Lui cria-t-elle par-dessus la tête, lui qui souriait triomphant. Les larmes virent à nouveau ronger les joues de la brune qui cherchait l'issue de secours. Ne t'avises plus jamais de me toucher ni d'entrer en contact avec moi! Sa mâchoire était serrée, elle le pointait violemment du doigt. C'est terminé! Pour moi, tu n'es pas mieux que mort Kelly! Et elle claqua la porte derrière elle, après lui avoir balancé à la figure les bracelets que le militaire lui avait offerts pour son anniversaire, ceux qui ne quittaient pas les poignets de la belle. À présent, le simple fait de s'imaginer les porter à nouveau la dégoutait. Elle le laissa là, planté sur son perron, elle le fuyait, cet homme qu'elle ne connaissait pas, qu'elle ne reconnaissait plus. Il avait voulu qu'elle le déteste, voilà que son sort s'était exhaussé. Les lumières de sa maison s'étaient toutes éteintes, Violet avait fini par rejoindre son lit. Sous les couvertures on pouvait l'entendre sangloter la perte de l'homme qu'elle avait cru aimer. Elle se sentait stupide d'avoir cru qu'un homme comme lui pouvait changer.

FIN *-*
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