just to be free (jared)

D’accord !
Dis-je en hochant la tête comme un pantin balayant le salon un peu perdu dans sa propre maison. On resta ainsi comme deux paumés séparés par la pièce entre nous comme un immense gouffre infranchissable. L’idée me semblait pourtant bonne de base mais soudain j’en doutais fortement. Le malaise c’était de nouveau installé entre nous, plus tenace aussi. Je finis par m’approcher du salon, l’invitant à s’asseoir sur le canapé d’un geste de la main avant d’aller lui chercher un verre d’eau. J’hésitai un instant, très court, avant de me resservir un whisky avant d’aller la rejoindre. Je m’approchais de mon lecteur de vinyle et mis en route le disque de Lord Huron, la douce mélodie de the night we met combla le silence pendant que je m’affalai dans le canapé après lui avoir tendu son verre. Je fixai un instant mon verre avant de briser le silence.
Je… je ne pourrais pas imaginer ma vie sans June…
Lachai-je finalement. Je me tournai vers elle, la détaillant un instant.
Je suis désolé pour ton frère…

J'étais gênée, et je ne savais pas quoi faire pour apaiser la situation. La seule chose que je trouva à faire, c'est de passer la main dans mes cheveux noirs pour les discipliner quelque peu. Quand il finit par bouger, un soupire de soulagement m'échappa et je m'assit dans le canapé en silence, l'observant s'affairer dans la cuisine. Il mit de la musique, ce qui eut pour effet de détendre l'atmosphère en quelques secondes. Rassurée, je pris le verre d'eau qu'il me tendait sans pour autant le boire. Mon regard restais résolument fixé sur le verre et son liquide transparent. Je priais pour qu'il dise quelque chose, que le silence soit enfin brisé, et qu'ils reprennent là où ils en étaient. Elle ne savait pas trop quoi répondre à ses paroles. C'était dur de vivre sans frère, c'est vrai, mais elle s'était habituée à l'abandon, et elle n'en souffrait presque plus. Elle n'en souffrait que quand c'était l'anniversaire de sa mort, parce qu'il était mort tragiquement. Il a été tué, lui dis-je en gardant mon regard sur le verre, contenant tant bien que mal les larmes qui me piquaient les yeux. Et avant ça, nos parents nous ont abandonnés, quelques jours après ma naissance. Alors, j'ai l'habitude d'être seule. Je lui faisais ici de grosse révélations. Je n'en avait parlé à personne avant lui, et ça me faisait du bien de parler.
Je finis par porter le verre à mes lèvres pour le boire et je le déposa sur la table basse. Mon regard se tourna vers Jared, guettant sa réaction.

Je hochai la tête en silence, avalant une gorgée de l’or liquide qui réchauffait ma gorge à sa morsure. Je fermai les yeux et collai mon front contre le verre froid. J’inspirai profondément face à toute ses révélations, je finis par poser le verre et posai la main sur le genou de Malia dans un geste réconfortant.
Les joies de la famille d’accueil… je vois très bien…
Dis-je sur un ton ironique et mélancolique. Je poussai un soupir et retirai ma main de sa jambe tout en m’enfonçant un peu plus dans le canapé. Je posai mon bras au-dessus nos têtes me tournant un peu plus vers elle, ma main soutenant ma tête devenue lourde par cette journée qui n’en finissait pas.
Vous aviez réussi à rester ensemble ? Ou on vous avez séparé ?

Je l'observe en silence, je n'ai absolument pas envie de le choquer avec mes révélations. Il est vrai que je n'ai pas eu une vie toute rose, et ça en a choqué plus d'un quand j'en ai parlé. Quand ma main se pose sur ma cuisse, je ne peux m'empêcher de frissonner. Étrange. Je ne réagis jamais comme ça quand quelqu'un me touche.. A mon tour je m'enfonce plus dans le canapé, tournée vers lui. On dirait un petit chat qui manque d'attention, j'en deviens ridicule. Non, on a toujours été ensemble, il mettait un point d'honneur à ce que nous ne soyons jamais séparé, sinon nous ne partions pas. Je lui offre un tout petit sourire. Je commençais à avoir mal au ventre de parler de mon passé, c'était difficile, et encore plus de me confier à lui, qui est mon patron et... et.. quelque chose d'autre. Bien que je ne sache pas encore ce que c'est. Je frissonne légèrement, et je viens de moi même chercher son contact. Je tends la main pour attraper la sienne et la serrer, comme une enfant qui tente de se rassurer. Mais au fond, peut-être que je suis encore une enfant.. On.. on peut parler d'autre chose ? lui demandais-je en levant vers lui un regard presque implorant.

Je ne quittais pas des yeux les siens, je regardais ses paupières se fermaient et s’ouvrirent dans battement cils léger, ses yeux tout aussi sombre que les miens se posèrent dans les miens, son sourire timide au bord des lèvres. Soudain la chaleur de ses doigts frôlant ma peau m’arracha un frisson électrifiant mon avant-bras faisant redresser tous les poils de ma peau un à un. Je me fis violence pour ne pas baisser les yeux vers nos mains. Ma paume se tournant et s’ouvrant à elle effleurant sa peau douce à naissance de son poignée.
Tu as toujours rêvé de travailler un bar ? Quel métier de rêve hein ?
Dis-je d’un ton ironique étouffant un rire, je me frottais le menton ma barbe de 3jours commençant à me démanger où était-ce par malaise. Mon corps était en ébullition, je sentais bouillir mon sang à l’intérieur de mes veines rien qu’à ce simple contact sur ma paume.

Sa peau contre la sienne m'électrise, j'ai l'impression que ma main va brûler entre ses doigts. Je retiens mon regard qui veut à tout prix aller fixer nos mains. Mais je le retiens et je m'oblige à le regarder dans les yeux. Je lui offre un sourire amusé face à ses paroles. Métier de rêve, tu parles ! C'est mon père adoptif qui me tannait pour que je travaille.. Alors c'était l'occasion qu'il me foute la paix. J'hausse les épaules et mon regard plonge d'un coup vers sa main contre la sienne. Mais c'est cool quand même, lui dis-je. Je me retiens d'ajouter le "de travailler avec toi". Je passe mon autre main dans mes cheveux pour me donner de la contenance et tenter de cacher ma gêne, mais je sens que mes joues commencent à chauffer sans que je puisse le contrôler. Mes doigts caressent doucement sa main et je frissonne rien qu'à son contact. C'est étrange, je n'ai jamais eu cette sensation. Je me sens bien et en même temps, j'ai l'impression que quelque chose cloche. Mon regard s'accroche de nouveau à celui de Jared et je lui souris doucement.

Ce n’est pas le meilleur métier du monde mais au moins il m’a permis de récupérer la garde de Junes…
Je ne lui avais jamais vraiment parlé de ma vie à vrai dire on avait jamais vraiment parlé de nos vies respectives. Je n’avais pas besoin qu’elles me déblatèrent chaque année de sa vie pour voir qu’elle avait été dans une galère monstre. Elle pensait vraiment me tenir en otage avec ce poste mais en réalité j’étais plutôt content d’avoir quelqu’un sur qui me reposait au niveau du boulot. Ses yeux s’abaissèrent sur nos mains qui s’emmêlent et se démêlent au rythme de la musique apaisante de the love like ghosts en version acoustique de mon vinyle. Je baissais les yeux, mon regard glissant sur sa chevelure brune jusqu’à la pointe de ses mèches plongeant entre ses seins. Je serrai ses doigts contre ma paume dans un geste compulsif. La veine de ma tempe se gonfla sous la pression.
Ton patron n’est pas trop con ?
Demandai-je d’un air taquin, sans avoir fait attention je m’étais penché un peu plus vers mon visage à quelques centimètres du sien je libérai mon autre main qui soutenait ma tête pour venir remettre une de ses mèches derrière son oreille, dégageant ses yeux de jais pour me faire front. Je posai mes yeux sur le sourire de la brune, ses lèvres s’ouvrant légèrement j’avais l’impression qu’elles m’appelaient, m’obligeant à me mordre les miennes pour ne pas me jeter contre les siennes.

Plus j'apprenais à le connaître, plus je trouvais que nous avions des points communs. C'est étrange de se dire que ça faisait à peine cinq mois que je le connaissais alors que j'avais l'impression de le connaître depuis mon enfance. Et pourtant, je ne savais pratiquement rien de lui, à part qu'il avait une sœur et qu'il prêtait le local à Emy et la bande. Je sentis qu'il serrait ma main et mon regard les observa de nouveau pendant de longues secondes. Sa question me fit lever la tête et un sourire amusé s'accrocha à mes lèvres. Oh, ça dépend des fois, il peut-être vraiment insupportable, et des fois c'est un ange.. Je ne sais pas si tu le connais. Je ne remarquais même pas que nous n'étions plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, peut-être parce que ça ne me dérangeait pas plus que ça finalement. Mes longues mèches noires s'étant glissées devant mes yeux, je frissonne quand il les remplace et mon regard s'ancre au sien. Je suis totalement perdue avec toutes les émotions qui se bousculent dans ma tête, je ne sais pas si c'est de l'attirance que je ressens ou si c'est autre chose. Et si c'est autre chose, je dois bien avouer que ça me fait peur. Je lui serre sa main à mon tour et mon autre main glisse sur sa joue puis sur son cou avec douceur alors que ma peau s'embrase rien qu'en le touchant. Craque.

Ça doit forcément être quelqu’un de bien pour arriver à jouer la perfection sur ces deux tableaux…
Ma voix se perdait dans un murmure alors qu’elle approchait ses doigts de mon visage, laissant des traînées de flammes à chaque passage de ses doigts sur ma peau, jusqu’à la base de mon cou qui se contractait sous la pulsation intensive de mes veines gorgées à block. J’avalai ma salive je ne la quittais pas des yeux alors que mes mains glissent le long de son avant-bras avant de se perdre en chemin sur l’une de ses cuisses. Mes doigts se fermèrent un peu plus sur cette forme ferme et tendre à la fois sous mes doigts, l’attirant un peu plus vers moi. Mon nez frôle le sien je n’arrivais plus soutenir aussi longtemps son regard, me perdant sur ses lèvres je pouvais presque deviner la chaleur de son souffle et le gout salé de ses lèvres sur ma langue.
Craque.

Je crois qu'il a embauché une fille aux chevaux noirs, je sais pas trop comment elle s'appelle, mais à ce qu'on dit, elle est peu vraiment être chiante par moment. Un nouveau sourire prend place sur mes lèvres tandis que ne lâche plus les siennes du regard, luttant pour ne pas sombrer. Ma main se replace sur son visage et mon pouce effleure ses lèvres sans que je ne dise quoi que ce soit. Je frissonne quand il me touche, c'est agréable et brûlant à la fois. Mon regard remonte vers le sien. Il est.. exceptionnel, lui soufflais-je en me laissant attirer vers lui. Je me mords la lève inférieur, luttant de toute mes forces pour ne pas me laisser entraîner. Mais la tentation est trop forte. Ma main lâche la sienne et glisse sur sa jambe et elle remonte sur son torse. J’agrippe légèrement son tee-shirt alors que mon regard se focalise sur ses lèvres. Ne craque pas, ne craque pas. La musique n'est plus qu'un vague bourdonnement, je n'entends plus que sa respiration, et son cœur qui bat. A moins que ce soit le mien qui bat si fort que je l'entends. Nos lèvres s'effleurent presque, mais je ne fais rien patiente. Si quelqu'un doit se jeter dans la mêlée ce soir, ce ne sera pas moi. Embrasse-moi, embrase-moi.

[b]Je ris à sa première remarque, pressant sa cuisse contre ma paume qui ne cessait de remonter. Je haussais les sourcils, taquin, comme pour acquiescer ses dires. Je passai ma langue sur mes lèvres, pendant que mes yeux ne lâchaient pas un seul mouvement de sa bouche. Je pouvais sentir le souffle chaud de son haleine se mêlant à la mienne. Elle se pressa contre moi, je sentis ses doigts glissaient sur mon tee-shirt l’agrippant d’un geste furtif mais qui avait déclenché des milliards de battements d’ailes sous ma peau frissonnante et brulante. Ah son dernier mot soufflait comme un appel je ne pus résister à la tension, mes lèvres attrapèrent les siennes, les pressant d’abord avec douceur et timidité puis soudain plus avide. Ma main dans ses cheveux se noie dans sa chevelure ébène en essayant de dégager son visage pendant que l’autre se glisse sous ses fesses l’attirant au-dessus de moi.

J'observe ses mimiques tout en sentant ma peau trembler là où sa main passe. Je le laisse venir à moi, ce que c'est satisfaisant de ne pas faire le premier pas. Mes lèvres s'accrochent aux siennes avec douceur et je ferme les yeux, enfin satisfaite. Ce contact m'électrifie et me brûle mais je ne lâche pas, pour rien au monde je le ferais. Je lui offre un baiser sauvage, brûlant alors qu'une de mes mains accroche son tee-shirt et que l'autre reste sur son visage. Je me redresse et me presse contre son corps. Je frissonne à nouveau, ses lèvres ont le plus beau goût qu'il m'a été donné d'avoir. Ma main glisse de son visage et glisse sur son dos avec sensualité. Je dois reprendre ma respiration, je lâche donc ses lèvres à contre cœur, rouvre les yeux et l'observe en silence tandis que ma mèche rebelle cache mon regard sauvage.

Mon cœur bondissait dans ma poitrine, prêt à se décrocher pour s’envoler, comprimant ma cage thoracique. Son corps se lova contre moi à la perfection comme si elle était faite pour se glisser contre moi depuis toujours. Des frissons me parcouraient de toute part ne laissant aucun répit à la moindre parcelle de chaire. La chaleur monta d’un cran dans l’appartement. Ma main malaxait ses fesses avec envie avant de glisser sous son tee-shirt appréciant la chaleur de sa peau et les décharges que je ressentais au bout des doigts. Elle écarta ses lèvres des miennes pour reprendre son souffle et j’en profitais pour plonger ma tête dans sa nuque mordant la peau de son coup, léchant sa peau moite et salée, goutant son odeur acidulé du bout de ma langue avant de remonter jusqu’à la naissance de sa mâchoire dessinant du bout des lèvres la courbe délicieuse de son menton ; Ma main dans ses cheveux glissa le long de son dos avec sensualité avant de rejoindre la première sous les repli de son haut soulevant le tissu pour lui retirer avec une lenteur dévorante, dévorant toute ma patience.

Sa bouche vient à la rencontre de mon cou et je frémis légèrement. Mes mains serrent son tee-shirt que je lève pour lui retirer, doucement, avant de caresser son dos avec sensualité. Quand c'est fait, je le laisse enlever le mien en silence. Finalement, je l'attire un peu plus vers moi pour le lever. Une fois que c'est fait, je me dresse sur la pointe des pieds pour l'embrasser une seconde fois. Le canapé n'est pas assez grand, il vaut mieux qu'on aille dans un lit, lui susurrais-je à l'oreille, laissant mon souffle chaud lui caresser le cou. Mes doigts glissent sur son torse alors que je ne le quitte pas du regard, les joues toutes rouges.

Nous nous retirâmes nos tee-shirts respectifs avec un désir dévorant et passionnel. Sa peau contre ma peau me brulait de part en part, j’attrapais sa tête entre mes doigts embrassant ses lèvres pulpeuses ne répondant. Une petite voix me criait d’arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Je tremblais, brulant, collant mon front contre le sien. Je pris une grande inspiration pour faire redescendre la pression.
Je…Il faut qu’on arrête Malia…
Murmurai-je avant de me mordre la lèvre regrettant déjà mes mots. Je m’écartai légèrement d’elle, replaçant ses cheveux d’ombre en place. Caressant sa joue du bout du pouce je plongeais mes grands yeux noirs dans les siens. Je cherchais à lire dans ses prunelles endiablées guettant une réaction de sa part, sa main contre mon torse ne cessait de me rappeler ce que je désirai, des désirs interdits. Je m’écartai de nouveau d’elle et attrapais son tee-shirt pour lui retendre, je déposai un baiser sur son front, m’attardant un peu plus que nécessaire.
Tu peux rester dormir ici prends le lit je vais dormir dans le salon.
Je la laissais la pour préparer la chambre et ranger les deux droits indésirables du couloir. Avant de revenir avec plaid et un oreiller.