apocalyptic day (öznur)

Alek marchait dans la rue commençante rapidement. Il devait retrouver Öznur pour faire du shooping. Cette dernière avait insisté pour y aller et puis pour le prendre ensuite en photo. Et comme au fond, il se sentait un peu coupable de ce qu'il faisait avec Alix, il avait finalement accepté. Et il était déjà en retard de dix minutes. Enfin, ça c'était habituel avec lui, tout le monde savait qu'il n'était absolument pas ponctuel. Il l'aperçut au loin et il lui fit un signe de la main avant de la rejoindre, les mains glissées dans les poches de sa veste en cuir. Il ne savait pas ce qu'Öznur pensait du fait qu'il avait été dans un gang, ni du fait qu'il portait encore le blouson ce celui-ci. Il se fichait de l'avis des gens, mais pas de celui de ses meilleurs amis ni de sa famille. Il s'arrêta devant sa meilleure amie pour lui faire un bisous sur la joue avant de la serrer dans ses bras avec un sourire malicieux. Alors magicienne ? Ça va ? Je suis vraiment désolé pour le retard mais je suis entrain de voir pour adopter un animal de compagnie. J'ai pas de copine, alors autant me trouver quelqu'un pour me divertir, lui dit-il pour toute excuse. Il la poussa d'un léger coup de coude. Bon, maintenant que je suis là, tu peux m'emmener où tu veux pour m'habiller, je suis tout à toi pour l'après-midi entière, lui dit-il avec un sourire en coin.

apocalyptic day

Cette journée allait être exceptionnelle, elle le savait. Ce n'était peut-être pas la plus incroyable au niveau des activités proposées, mais elle permettrait aux deux meilleurs amis de se retrouver, et Dieu sait combien Öznur en avait besoin. Il faut dire que ça faisait un bail qu'elle n'était pas sortie juste avec Alek, et l'idée de l'embêter était plus forte qu'elle. « Salut Romeo. Un peu moins bien maintenant que je te vois. » Qu'elle lance quand enfin ils se voient. Elle avait passé la matinée à bricoler, et donc, à rester enfermée et il était temps d'y remédier. L'idée de traîner le petit Kheinov dans les boutiques était donc la seule idée qu'elle avait trouvé. Elle n'avait pas fait de shopping depuis un moment, et même si ça aurait été plus convenable d'y aller avec Alix, elle avait été trop tentée d'habiller Alek, dont la profession était mannequin. Et comme prévu, il avait fini par accepter face à son insistance et sa bonne volonté. « Je veux même pas savoir ce que tu comptes faire subir à ce petit animal. A la limite, ça aurait été plus sain que tu te trouves une copine ! » plaisante-t-elle, tirant la langue après l'avoir serré contre elle. Un simple câlin et pourtant, c'était si agréable que son moral venait soudainement de remonter en flèche. Elle tira cependant la grimace quand il lui donna un coup de coude, et fit mine d'avoir les côtes cassées en se tenant le corps. « Oh, ça y'est, je crois que je viens de perdre les os. » rigole-t-elle avant de désigner du doigt une boutique devant laquelle elle était passée quelques minutes plus tôt pour venir jusqu'ici. « J'ai trouvé la boutique idéale pour ça. Mais dis-moi, je crois bien que c'est la première fois que tu acceptes de faire du shopping avec moi. Sérieusement, quelle est la contre-partie ? Je sais que tu concoctes quelque chose, et je découvrirai ton secret. » Sourcils exagérément froncés, elle se remet à rire comme si elle ne pouvait plus rien faire d'autre aujourd'hui. Mais elle était tellement heureuse de le voir que ça en valait le coup.

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Et Alek avait bien du mal à vivre sans voir ses meilleurs amis, sans voir Öznur. Elle faisait réellement partie de sa famille, et ce depuis qu'ils étaient devenus amis. Et la savoir un peu trop loin de lui le laissait parfois patraque. La remarque de sa meilleure amie fit sourire le jeune russe qui lui fit un second bisous sur la joue, puis un troisième, rien que pour l'embêter. Ouais je sais, du coup j'essaie de faire en sorte que tu ailles mieux Magi, lui répondit-il souriant comme un idiot. Il avait hâte de commencer à faire les magasins, juste pour voir comment Öznur voulait l'habiller. Il avait peur, c'est vrai. Il avait peur de ressembler à un éléphant avec des fleurs dans les cheveux. Mais bon, il ne le dirait pas à la brune, pas de peur de la vexer, mais parce qu'elle n'avait pas besoin de savoir ça. Rooh, Magi, t'es vraiment dégueulasse putain. Il fait mine de vomir. Non mais tu m'as bien regardé là ? T'as qu'à être ma copine toi aussi, lui dit-il en croisant les bras, faisant semblant de bouder comme un enfant. Il calma un peu le jeu en la serrant contre lui, tout content de retrouver sa meilleure amie l'espace d'une après-midi. Et cette perspective aurait été agréable si il ne pensait pas au fait qu'il lui faisait du mal en parlant bien plus qu'il ne le devrait avec Alix. Il soupire et lève les yeux au ciel en entendant la théorie du complot d'Öz, mais au fond, elle n'a pas tord. En fait, je voudrais que tu sois sincère avec moi, et que tu me dises tout, mais pas ici, et surtout, pas maintenant, lui répondit-il. Il l'entraîna finalement vers les boutiques sans lui laisser le temps de répondre, tentant gagner du temps : plus vite ils feraient les boutiques, plus vite il saurait le fin mot de l'histoire.

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Elle ne peut pas s'empêcher de rire quand il lui fait des bisous, et elle fait mine de vouloir le repousser alors que dans le fond, elle adore quand il l'embête, parce qu'il arrive à lui remonter le moral même dans les pires moments. Alek est, de toute évidence, trop adorable pour que ça n'aille pas en sa compagnie. Il est vrai que parfois, elle ne comprend pas pourquoi il refuse de boire avec eux lors de soirées, alors qu'il aurait tout le temps de s'en remettre avant un shooting. Dans le fond, le bouder pour ça n'était qu'un plaisir personnel. Ils arrivaient toujours à s'amuser et au moins, si ça dégénérait, il y en aurait toujours un pour ramener les autres à la raison. Et elle, elle peut continuer de plaisanter comme aujourd'hui sans que cela ne choque le russe. Elle lève les yeux au ciel quand il fait mine de vomir, et se remet à rire, avec de lui lancer un faux regard mielleux et de répondre. « Désolée, je l'aurais bien été mais je veux pas rendre jalouse ce pauvre animal que tu vas bientôt adopter. C'est moi ou lui, tu le sais. Et tu sais aussi ce que tu rates à le choisir lui comme compagnon de vie et pas moi. » plaisante-t-elle avant de lui tirer la langue, adoptant un comportement tout aussi puéril que lui. En revanche, son sourire semble vaciller à ses propos. De quelle vérité voulait-il parler, était-il au courant ? Öznur jura sentir une goutte de sueur perler sur son front. « Que je te dise tout de quoi, de ce que j'ai mangé ce matin ou de combien de temps j'ai mis à faire ce joli maquillage ? » Elle se mit à suivre Alek vers les boutiques, presque inquiète de ne pas savoir ce dont il voulait parler. Elle aurait bien voulu noyer le poisson, mais ses cours de théâtre n'allaient pas l'aider. Alors, pour se rassurer, elle s'imagina à la place d'une super-héroïne plutôt badass, passant son bras autour de la taille d'Alek tandis qu'ils passaient la première porte de boutique. Elle lui donna finalement un coup de coude dans les côtes avant de désigner les vêtements d'ici, espérant qu'il aurait déjà oublié leur précédent sujet de conversation. « Avec tout ça, tu vas être beau comme un Dieu, tu peux me croire ! » Elle le relâche pour s'approcher des tee-shirt sur le présentoir des nouveautés. Il semblait y avoir des motifs et des couleurs plutôt à la mode, qu'elle trouvait beau. « J'veux bien te laisser choisir au moins une pièce pour ta tenue, mais t'as intérêt à te prendre au jeu, sinon, je boude ! » Plaisante-t-elle à moitié, sourire amusé aux lèvres. Elle commence finalement à fouiller un peu, évitant soigneusement de croiser le regard d'Alek.

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Si il ne buvait pas beaucoup, c'était en partie à cause de son frère, parce qu'il était inquiet de ce qu'il pourrait se passer et qu'il préférait avoir les idées claires. Alors mettre la faute sur son métier était très bien, surtout pour cacher la vérité aux autres. Ils se mettent tout de suite à plaisanter, comme d'habitude. C'est très certainement pour ça que c'est sa meilleure amie, parce qu'elle le suit dans ses délires loufoques sans protester. Pff, que des conneries, t'as juste peur de sortir avec quelqu'un comme moi, lui dit-il en faisant la moue, croisant les bras, vexé. Il lui annonça qu'il devait parler sérieusement, et il la connaissait trop bien pour voir que quelque chose l'avait dérangé dans ses paroles. Et rien que ce petit changement presque invisible lui mettait la puce à l'oreille et le confortait dans son idée. J'suis sérieux Öz, va falloir qu'on parle, lui dit-il avant de l'entraîner vers les boutiques de vêtements. C'était la première fois qu'il laissait la brune l'habiller, et il espérait ne pas ressortir avec un nez de clown et un chapeau melon. Il fit semblant de souffrir le martyr quand elle lui enfonça le coude dans les côtes avant de rire. Ouais, j'te fais vraiment pas confiance sur ce coup là, j'ai un peu peur de ce que tu vas me sortir, je veux pas ressembler à un éléphant rose, j'ai une réputation à tenir, lui répondit-il en haussant les épaules avant de se poser pour la regarder fouiller. C'est toi qui a proposé cette journée, c'est toi qui cherche ma vieille. Démerde-toi ! lui dit-il avec un sourire taquin aux lèvres. En attendant, il avait le temps de réfléchir pour choisir soigneusement les mots qu'il allait employer pour parler de ce sujet qui était si important et qui lui tenait tant à cœur.

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« J'voudrais bien revoir mes peurs le jour où ce sera fini avec Alix. Pas avant. » plaisante-t-elle avant qu'ils ne changent soudainement de sujet, pour en arborer un plus grave qui ne plaisait clairement pas à la norvégienne. Cette fois pourtant, elle ne releva pas et préféré s'intéresser aux vêtements autour d'eux. C'était trop urban, comme style, mais pourquoi pas essayer. Et puis, en même temps, elle pourrait s'emparer d'un joli sweat pour homme, qu'elle trouvait parfois bien plus confortable que ceux faits pour les femmes. « Rose ? Je n'y avais pas pensé, c'est une bonne idée. » Elle s'empara alors d'un tee-shirt rose bonbon, et elle se retrouva quelques minutes plus tard avec des tas de vêtements, certains colorés, d'autres plus sombres. Elle se mit à assortir quelques tenues, allant du style casual chic à quelque chose de plus rock, puis elle entraîna Alek qu'elle poussa littéralement dans la cabine d'essayage avec tout ça, fermant ensuite le rideau derrière lui pour qu'il ne recule pas. « La tenue rock en dernier, parce que c'est ma préférée ! » S'écrie-t-elle, alors que le vendeur les regarde bizarrement, comme s'ils étaient un vieux couple en train de se chamailler. Elle se moquait bien de ce regard, les yeux rivés sur les cabines, tandis qu'elle attendait. Derrière le rideau, elle se mordillait déjà le bout des doigts, nerveuse. Et en même temps, avoir attendu qu'il y ait ce tissu entre eux pour les empêcher de se voir au moment crucial était tout réfléchi pour la jeune femme. « De quoi tu voulais parler, Alek ? » Y'a plus de Romeo qui tienne, maintenant. Elle était presque stressée de la situation, parce qu'elle ignorait de quoi il voulait à tout prix faire mention. Dans sa voix, y'avait toujours ce tremblement perceptible. Et en même temps, elle se disait que plus vite il donnerait le ton, plus vite ils seraient débarrassés.

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Le russe leva les yeux au ciel en entendant sa meilleure amie puis il finit par sourire, commençant à la regarder fouiller dans les rayons pour dénicher des vêtements. Il grimaça en l'entendant, il avait encore perdu une occasion de se taire. Öznur, je vais te tuer si tu me fais mettre n'importe quoi, grogna-t-il en roulant des yeux. Il se mit à regarder son téléphone et il posta une story sur instagram avant de relever le nez de ses occupations quand la brune le tira et le poussa sans ménagement dans une cabine. Tu me fais chier, j'te déteste des fois, vociféra-t-il en regardant les tenues, regrettant déjà cette journée. Il commença à se changer tranquillement mais il ne l'entendit plus derrière lui. Et quand il allait parler, il l'entendit de nouveau et sa voix perça l'air. Et il entendu tout de suite le tremblement et le manque d'assurance qui en émanait. Il soupire, déçu qu'elle l'ait piégé de la sorte, pour qu'il ne puisse pas ancrer son regard dans le sien. D'Alix et de toi, commença-t-il tout en continuant de s'habiller. Öznur, est-ce que votre relation c'est du vent ? lui demanda-t-il en ouvrant le rideau pour river son regard dans celui de sa meilleure amie, se mordillant la lèvre inférieure. Me mens pas, je saurais si tu le fais, lui dit-il, tout à fait sérieux.

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« Oui c'est ça, moi aussi j'te déteste. » Lance-t-elle, amusée alors qu'un sourire se peint sur ses lèvres. Même s'il lui disait ça, elle savait que c'était tout le contraire. Et oui, elle pouvait être chiante parfois, mais il devait bien admettre que si elle ne faisait pas partie de sa vie, il se ferait bien chier. D'ailleurs, elle aussi, s'emmerderait sans lui. Les yeux écarquillés, elle l'observe, presque choquée. Sérieusement, il lui demandait vraiment ce qu'il advenait de Alix et d'elle ? Visiblement, oui. Et Öznur ne savait pas quoi répondre. Elle n'en revenait pas qu'il ait touché ce sujet si sensible du doigt si rapidement. Elle avait envie de continuer de mentir, parce que c'était son but après tout, mais en voyant le regard de son meilleur ami, elle ne peut pas se résoudre à le berner plus longtemps. « Une vraie tenue ça se porte avec un tee-shirt. » réplique-t-elle, plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu. Levant les yeux au ciel, elle croise les bras sur sa poitrine, se braquant totalement face à la conversation. Et même temps, elle pouvait pas lui en vouloir. « Pourquoi ce serait du vent ? Et à quoi ça m'avancerait d'être avec elle si c'était du vent ? » Elle roule des yeux puis pousse un long soupir. Elle refuse de croiser son regard plus longtemps. « Ma meilleure amie a le droit d'être aussi ma copine. » Sur le coup, elle ressemblait à l'adolescente qu'elle était quelques années en arrière. « Dans tous les cas, qu'est-ce que ça peut te faire, que ce soit du vent ou pas ? » Renfermée sur elle-même, elle venait contre son gré d'avouer la vérité. Et quand elle s'en rendit compte, elle commença à se ronger nerveusement les ongles. Alek allait se foutre de sa gueule, ou bien s'énerver d'avoir menti. Pire, il pourrait lui en vouloir à vie et ce n'était pas le but. Sans Alek et sans Adam, elle n'était pas sûre d'avoir envie de vivre.

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Alek ne fait que pester alors qu'il se change sous les directives de sa meilleure amie. Mais très vite, il doit lui parler de ce qu'il lui pèse, alors il sort de la cabine, les sourcils froncés, et il lui explique. Il croise les bras et se pose contre le mur de la cabine, le regard rivé sur Öznur, attendant une réponse plus que sincère de sa part. Torse nu, il lève les yeux au ciel, et attend patiemment, il ne lâchera pas le morceau tant qu'il n'aura pas la vérité. Et il voit bien qu'elle se braque, mais il préfère attendre, parce que ça ne sera pas lui qui cédera le premier, il est bien trop têtu. J'en sais rien, c'est à toi de me le dire, lui répondit-il en haussant un sourcil, absolument pas touché par la colère qui semble envahir la brune. Je n'ai pas dit le contraire Öz, jamais je ne dirais le contraire, mais ce que ça me fait, c'est que je l'ai embrassé. Avec tes conneries de faux couple là, j'm'en voulais, j'avais l'impression de t'avoir trahie alors qu'en fait c'était un putain de mensonge depuis le début ! s'énerva-t-il en haussant le ton. Tu te rends compte que ça fait des mois que tu nous mens avec Adam ? J'en reviens pas, je croyais pouvoir te faire confiance et toi tu fais ça dans notre dos ! On a fait quoi pour mériter ça ? Pour mériter que tu nous mentes de cette manière ? Il souffle, roule des yeux et avance d'un pas. C'est quoi le problème, pourquoi t'as menti, il doit bien avoir une raison ! cracha-t-il. Il était plus vexé qu'énervé à vrai dire, parce qu'il pensait pouvoir lui faire confiance et qu'il n'en était rien.

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C'était censé être une bonne journée. Une après-midi entre meilleurs amis, pour se détendre, oublier les tensions qui planaient actuellement sur le monde. Se retrouver, comme au bon vieux temps. Et en une fraction de seconde, tout avait volé en éclats. Jamais ils ne s'étaient disputés de la sorte. Jamais leurs échanges n'avaient été aussi violents. Et ça lui rappelait trop de souvenirs, de mauvais souvenirs, à la norvégienne. Gorgée serrée, elle a juste envie de vomir. Elle voit flou très vite aussi. Son cœur se serre, elle se demande un instant pourquoi elle ne peut pas disparaître en un claquement de doigts. Ou juste... Non, elle refusait d'en arriver là. Alek embrassait bien qui il voulait, elle n'en avait rien à faire. Sauf qu'il s'agissait d'Alix, avec qui elle avait continué de sortir pour noyer le poisson. Et il lui avouait qu'il y avait quelque chose. Rien qu'en y repensant, elle se sentait stupide. Parce qu'elle n'avait rien vu. Alix aussi, avait eu l'occasion de le lui avouer plusieurs fois mais ne l'avait pas fait. Instinctivement, elle se dit qu'elle aurait mieux fait de pas revenir. Cette fois, c'est la peau de son pouce qu'elle commence à grignoter, comme si y'avait que la douleur physique qui y était mêlée. « Tu l'as embrassé ? Et c'est toi qui me parle de trahir ? » Elle sent les regards inquisiteurs du vendeur dans leur dos. Difficile de passer à côté de cette engueulade, avec la voix d'Alek, toujours plus forte dans ses oreilles.C'était terrible de le voir dans un tel état, à cause d'elle. Et Adam n'était pas au courant non plus. Mais Adam n'avait pas embrassé Alix. « Je sais. Je suis au courant. » Comme si ça pouvait vraiment sauver la mise. Et en même temps, elle baissait le son, baissait la tête. Elle arrêta de se ronger le doigt en voyant une petite goutte de sang y perler, et elle se remit à croiser les bras, laissant Alek s'approcher. Elle refusait de lui faire le plaisir de reculer, de fuir. Ces dernières années avaient été assez douloureuses comme ça. Alors, droit dans les yeux, elle garde le silence quelques secondes. « J'vais te le dire. Mais que si t'arrête de me parler sur ce ton. Et si tu me promets de pas m'en vouloir. » Peine perdue. Elle se mord la lèvre, déglutit. Dans sa tête, elle n'aurait avoué ça que quelques années plus tard, pas tout de suite. Quand elle aurait fini par faire une croix sur ses sentiments pour en développer pour quelqu'un d'autre. « Alix est vraiment ma meilleure amie, d'accord ? Les délires à Londres tout ça, c'est la vérité, j'ai pas menti sur cette part de ma relation avec elle. Elle a bien voulu faire croire qu'on sortait ensemble parce que j'suis tombée amoureuse. » Elle a les larmes aux yeux. « J'pensais que ça me passerait. Que c'était juste dans ma tête. Si j'commençais à mettre mes mots dessus, j'vous aurais perdus, toi et Adam. Mais j'peux pas vivre sans vous deux. J'veux pas faire ce choix. » Elle plaque ses mains sur son visage, pour se renfermer une fois de plus dans cette obscurité, la seule qui l'empêche étrangement de sombrer. Qui l'aide à reprendre le contrôle quand elle est en train de le perdre. Le pire, c'est qu'elle a même pas tout dit. Inconsciemment, des détails sont passés à la trappe. Parce qu'elle veut déjà s'assurer qu'Alek va pas de nouveau péter un câble. Elle a pas choisi cette vie. Elle a pas choisi d'être amoureuse et ça la fait chier d'en être arrivée là.

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Ouais aller c'est ça, c'est moi le meilleur ami connard, j'aurais du avoir un Boward tiens, grommela-t-il en faisant un grand geste de la main, excédé. Putain mais Öz, tu t'rends compte de ce que je te dis ? C'est toi qui nous mens depuis Dieu seul sait combien de temps et c'est moi qui t'ais trahie ? Non mais c'est l'monde à l'envers là, claqua-t-il. Il en avait marre de tout le temps faire passer les autres avant lui, il voulait être un peu égoïste pour une fois, faire ce qui lui plaît, et ne pas se préoccuper des conséquences de ses actes. Il essaye de lui faire mal avec ses mots, parce qu'il est excédé, et qu'il en a marre. Il est vexé, et il commence à s'énerver, ce qui n'est pas très bon signe en général, surtout pour celui qui est en face. Parce que quand il s'énerve, ses mots dépassent très souvent sa pensée et il blesse les gens sans le vouloir. Mais là il est blessé, et il veut la blessé comme elle l'a fait, sans scrupule. Te promettre de pas t'en vouloir alors que ça fait des mois que tu nous mens ? Que tu me mens ? Non mais tu te mets le doigts dans l’œil là, tu me fais bien rire, lui dit-il en roulant des yeux, excédé. Il écoute ses raisons et il se retient de hurler à nouveau, mais ce n'est pas l'envie qui lui manque. T'es tombée amoureuse ? Tu t'fous d'ma gueule là ? De qui ? C'est qui pour que ce soit une raison suffisante pour me mentir de la sorte ? Il reprend son souffle et serre les poings pour cacher les tremblements de colère qui l'envahissent. Il tente de respirer calmement, et il retourne dans la cabine pour se changer. Il reprend ses vêtement initiaux et sort, laissant tout en plan, la laissant en plan. Ne viens plus me parler, compris ? J'veux plus rien savoir, laisse moi tranquille, explosa-t-il en s'éloignant alors que les gens présents dans le magasin le regardaient sortir comme une furie. Il aurait besoin de temps pour digérer la nouvelle, et si elle ne voulait pas subir ses foudre, il ne valait mieux pas venir la voir. Il s'accrocha à un mur pour rester debout, la vision troublée par la colère. Alek finit par se redresser et reprendre de la contenance avant de s'éloigner. Elle avait tout gâché.

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C'toujours plus facile de balancer la faute sur les autres que d'admettre qu'on a tort. Pourquoi s'était-elle imaginée que ça passerait comme une lettre à la poste, comme révélation ? Et encore, il savait pas tout. Mais quand elle le voyait réagir de la sorte, s'énerver contre elle, menacer de briser leur amitié parce qu'elle lui a fait gober qu'elle sortait avec Alix, elle a pas envie de s'étaler sur le sujet. Elle avait eu peur de perdre ses meilleurs amis en disant la vérité, sauf que ses mensonges n'avaient fait que précipiter les choses. Elle s'en voulait, et elle aurait voulu retourner en arrière pour la fermer. Continuer à mentir, et tant pis. Faire croire à une potentielle rupture avec Alix, comme quoi ça marchait pas, même ça, ça aurait évité bien des catastrophes. « Je pouvais pas deviner que toi et Alix vous... » Elle veut pas finir sa phrase et ne la finira pas. Elle voit dans les yeux du russe que ça sert à rien. Malgré les explications qu'elle tente de donner, ça marche pas. Elle a l'impression que le son autour d'elle est amplifié, qu'elle va tomber dans les pommes d'une minute à l'autre en plus de vomir. « C'est... J'peux pas. J'suis désolée, j'peux pas dire. » Elle a le sentiment que ça sert à rien de le dire. De toute façon, quand il aura redescendu en pression, il ressassera peut-être cette conversation, essaiera de remettre le passé en ordre. Il la connaît, par chance, ou pas, il pourrait deviner facilement. En fait, elle sait plus ce qui est le mieux pour l'un et pour l'autre. Elle sait juste qu'elle s'en veut et qu'elle se jetterait du haut d'une falaise si elle le pouvait. « Non, Alek, s'il te plaît ! » Tentative désespérée de sa part pour qu'il reste. Pour pas qu'ils se quittent sur cette note douloureuse. Elle sent son cœur qui manque plus d'un battement. C'est la colère, la haine, le remord, tout ça dirigé envers elle-même qui se manifestent physiquement, elle ne les connaît que trop bien. Elle tend la main en l'observant mais il s'en va déjà. Y'a plus rien à dire. Elle a pas les forces d'argumenter, parce qu'elle le connait depuis trop longtemps, qu'elle sait comment il agit. Elle veut pas envenimer la situation. Elle a déjà foutu la merde. Öz reste plantée là, attends qu'il parte alors qu'on lui demande si ça va. Non, ça va pas. Regarde-moi et tu verras. qu'elle a envie de hurler mais elle le fait pas. Au lieu de ça. Elle secoue la tête et se précipite à l'extérieur. Courant jusqu'à ce que ses jambes n'en peuvent plus, jusqu'à ce que le monde n'existe plus autour d'elle. Jusqu'à ce que ce soit son lit qui la réceptionne pour qu'elle puisse hurler toute cette rage qu'elle a sur le cœur. Idiote, t'es qu'une idiote.

| THE END |

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