second and last chance (öznur)

Personne ne pouvait nier le fait que quand le jeune russe était en colère, il fallait se protéger de sa colère. Mais ça devait faire au moins deux mois qu'il n'avait plus parlé à Öznur suite à son mensonge, et bien qu'il prétende le contraire, ça lui pesait. Il avait essayé d'être en colère, de la détester, mais il ne pouvait pas s'y résoudre, il était bien trop attachée à elle, et en la perdant, il s'était rendu compte que sa vie n'avait plus de sens sans elle. C'est la raison pour laquelle il lui avait envoyé un message et de fil en aiguille, il s'était énervé devant le comportement de la jeune femme qui semblait faire comme si tout allait bien. Il ne supportait pas ça, surtout qu'il savait parfaitement que si ça n'allait pas pour lui, ça n'irait pas pour elle. Alors il avait pris sa moto pour se rendre devant chez elle et il avait toqué à la porte, attendant qu'elle ouvre, passant nerveusement une main dans ses cheveux. Et quand elle ouvrit, il ne sut que faire sur le moment, puis dans un geste irréfléchi et impulsif, Alek se jeta sur elle pour la serrer dans ses bras, toujours silencieux.

second and last chance

Un vent de panique s'était abattue sur elle à la minute même où Alek lui avait envoyé un sms. Öznur s'était sentie à la fois heureuse et paniquée de savoir qu'elle verrait son meilleur ami -l'était-il encore ?- débarquer chez elle. Elle n'était pas prête. Parce qu'elle savait qu'il pourrait aisément la réprimander sur l'état dans lequel elle s'était mise depuis deux mois ou celui même de l'appartement. Bien qu'elle ait essayé de faire des efforts pour laver ses draps, son linge ou sa vaisselle, elle avait fini par dresser un camp dans son salon autour de la télévision. Les jeux vidéos s'empilaient, sa manette était constamment branchée et le reste de ses joints traînaient dans le cendrier. Et un peu partout et comme toujours, ses outils technologiques et de bricolage étaient étalés pour l'occuper lorsqu'elle ne trouvait pas le sommeil. Sur son canapé, elle avait fini par caler deux plaids pour y dormir. En soit, on aurait dit un squat d'ado plutôt qu'un appartement d'adulte. Au fond, elle s'en moquait, elle n'arrivait pas à prendre conscience que ce n'était plus vraiment chez elle, ici. Mais dans l'immédiat, elle avait des choses plus importantes à faire avant l'arrivée d'Alek. Comme prendre une douche pendant qu'elle réglait la bouilloire pour préparer du thé, à défaut d'avoir autre chose ici. Et à peine fut-elle glissée dans son jogging et son pull pilou qu'on frappa à la porte. Se mordillant la lèvre et le bout des doigts, elle tenta de ne pas se précipiter sur la porte pour l'ouvrir, et révéler la silhouette de son meilleur ami. A sa vue, son cœur se serra. Elle était à la fois heureuse et anxieuse. « Alek... » souffle-t-elle instinctivement alors qu'il se jette sur elle, manquant de la faire tomber au passage. Timidement, elle referma ses bras autour de lui pour profiter de cette étreinte. Cette sensation de le retrouver était si agréable qu'elle avait l'impression que ça faisait une éternité qu'ils étaient séparés. Et puis, il y avait le regret de l'avoir profondément blessé, et de ne pas avoir osé lui dire tout ce qu'elle pensait depuis toujours. Silencieuse d'abord, elle finit par s'écarter un minimum pour observer son visage qu'elle n'avait pas oublié. Elle s'écarta ensuite pour le laisser passer, fermant lentement la porte derrière lui, probablement encore sous l'emprise de cette drogue dans son sang. « Tu me manques. » lâche-t-elle finalement pour lancer la conversation, et totalement incapable de lui mentir sur son ressenti, et en même temps, elle se retrouve incapable de le regarder dans les yeux, son regard rivé sur le sol, honteuse de son comportement des deux derniers mois. « Tu veux du thé ? » demande-t-elle tout de même, tentant de détourner l'attention qu'Alek pouvait porter sur l'appartement dévasté, à l'image de la norvégienne.

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♪ ici ♪

Il n'a pas la force de la repousser plus longtemps, il n'a plus la force de le faire. Elle lui a trop manqué pour qu'il la repousse encore une fois. Alors il se contente de lui sauter dessus quitte à basculer sur le sol dès qu'elle lui ouvre la porte. Il la serre contre lui le plus fort possible et enfouit le nez dans ses cheveux courts en silence. Il ferme les yeux et profite juste de l'étreinte qu'ils s'offrent. Puis quand il recule, il ouvre les yeux et croise son regard, indécis sur le comportement à adopter. Ça ne lui était jamais arrivé de douter autant sur sa manière d'être avec Öznur. Devait-il encore faire la tête parce qu'elle avait mentit ? Ou devait-il laisser cet épisode de côté puisque c'était le passé ? Il ne savait pas trop quoi faire alors quand elle lui avoua lui avoir manqué après l'avoir fait entrer, il posa une main sur son épaule, serrant légèrement ses doigts. Tu m'as manqué aussi Magi, répondit-il dans un demi-sourire. A sa proposition, il secoue négativement la tête. Non, pas de thé, rien du tout, lui dit-il en haussant les épaules d'un geste mécanique et nonchalant. Son regard se balade alors sur l'appartement et plus il découvre l'état pitoyable dans lequel il se trouve, plus le coin de ses lèvres remonte. Il a envie de rire, elle est vrai pas possible quand elle s'y met. Super sympa la nouvelle déco, j'aime beaucoup, la taquina-t-il en allant s'affaler sur son canapé, lorgnant sur les joints. Il t'en reste ? J'ai aurais bien besoin d'un, ou de quelque chose de plus fort, maugréa-t-il en montrant d'un signe du menton les restes dans le cendrier. Mais pas d'alcool. Il se redresse finalement et la fixe de son regard brun, plissant légèrement les yeux. Est-ce que tu vas enfin m'expliquer ? lâcha-t-il finalement, parce que la question lui brûlait les lèvres depuis un long moment.

hors rp:

second and last chance

Entendre à nouveau ce surnom sortir de ses lèvres lui faisait beaucoup de bien. C'était comme s'ils étaient retournés à l'époque où rien n'avait d'importance et où se faire la gueule n'était pas au programme. Sauf qu'elle gardait à l'esprit que ça avait merdé à cause d'elle et de ses foutus secrets. Comme si ses meilleurs amis ne pouvaient pas la comprendre alors qu'ils l'avaient vu souffrir plus que quiconque et qu'elle avait déjà failli se foutre en l'air à l'époque, à cause de toutes ces histoires.« Rien du tout, t'es sûr ? » Elle était presque surprise qu'il refuse ne serait-ce qu'un verre d'eau, mais elle s'en contenterait. Elle le laissa faire le tour et s'installer tandis qu'elle attrape une tasse dans laquelle elle plongeait un sachet de thé avant de le noyer dans de l'eau bouillante. Un petit sourire apparut au coin de ses lèvres quand Alek se met à rire et elle se retourne pour le regarder s'écrouler sur le canapé. D'un pas de zombie, elle se dirige vers ce même canapé et s'assoit après avoir posé sa tasse sur la table basse le temps que ça refroidisse. « C'est pas très joli mais au moins, j'ai tout à portée de main quand je joue. » s'explique-t-elle, tentant de ne pas exploser de rire alors que la nervosité qu'elle ressentait ne demandait qu'à sortir. Elle jeta ensuite un coup d'oeil aux joints et poussa un long soupir, triste à l'idée qu'il puisse tomber là-dedans lui aussi. « Non, j'ai fumé le dernier hier. J'ai plus de fric pour m'en payer. » Disons qu'elle s'était finalement lassée de ce goût qui altérait son palais et son odorat depuis deux mois. Le déclencheur avait surtout été son patron, qui avait menacé de la virer à cause de ça. Son regard se pose alors sur le brun tandis qu'il lui pose la question à laquelle elle avait peur de répondre. Elle attrape la peluche de Kirby et la serre contre elle, espérant que ça l'aiderait à avoir de la force pour tout expliquer. Heureusement, le cannabis était là pour ça aussi. « Je vais tout te dire. » dit-elle après un court silence, se mordant la lèvre de peur. Elle cherchait également où tout ça avait commencé. Fixant le vide, les souvenirs remontaient peu à peu. « Après avoir essayé de mettre fin à mes jours, à cause de cette fille... j'avais peur. Je pensais que je pourrais aimer personne. Alors, j'ai été voir un escort pour savoir ce que ça faisait de faire l'amour avec un garçon. Je vous disais que j'allais voir un ami, pour des jeux de rôle ou je ne sais quoi, c'était faux. » Un mensonge de plus, qu'elle avait presque oublié. « Je pouvais plus laisser une seule fille m'approcher. Mais ça n'a pas duré. Il a fini par me jeter quand j'avais plus assez de fric pour le payer. » Elle serra la patte de Kirby de rage en repensant à ce jour douloureux où elle n'avait personne pour parler de ses problèmes. Lentement, elle redresse la tête pour sonder la réaction d'Alek. Elle avait si peur de l'énerver à nouveau. « Juste après, j'suis partie à Londres où j'ai rencontré Alix. J'aimais rien là-bas, j'étais mal, et si je l'avais pas rencontrée je serais rentrée avant. » Elle baissa d'un ton timidement, parce que c'était la suite qu'il attendait. « J'avais besoin de vous. De toi, et d'Adam. Sans vous, je me sens morte, je le pense vraiment. » Elle soutenait désormais son regard, bien que ses joues rosissaient à mesure qu'elle continuait. « Et c'est là-bas que j'ai compris que j'étais amoureuse. Alix m'a juste aidé à cacher ça. Parce que si je le disais... je vous perdais tous les deux. Et je préfère être morte que de vivre sans vous. Je pouvais pas briser notre trio juste pour un rêve de gamine. » Elle en avait des larmes aux yeux. S'essuyant les joues, elle pesta et rapprocha ses jambes de son torse en essayant de ne pas péter les plombs. Regard dans le vide, elle ne réfléchissait plus avant de parler, incapable de mentir plus longtemps. « Je pensais sincèrement être gay et que ce serait comme ça tout la vie. Mais ça n'a plus d'importance maintenant. Parce que je sais même pas où j'en suis moi-même. Je me suis embrouillé l'esprit. » Et malgré tout ça elle était incapable de prononcer le nom d'Adam. Parce que même si elle aurait aimé se jeter dans ses bras à l'époque, aujourd'hui, elle n'était plus sûre de rien. Plus sûre de la personne dont elle était tombée amoureuse. Peut-être que ses sentiments avaient finalement déguerpi ou s'était-elle leurrée sur la personne qui les avait provoqués. « Pardon. » lâche-t-elle, séchant à nouveau ses larmes du revers de la main.

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Rien du tout, affirma-t-il en s'asseyant sur le canapé du salon d'Öznur, pensif. Il la taquina d'ailleurs sur l'état de ce dernier mais elle répondit si honnêtement qu'il en fut un peu déstabilisé, comme si il avait oublié comment elle réagissait, comme en était. Je vois, se contenta-t-il en dire en souriant légèrement. Après avoir lorgné sur les restes de joints, il lui en demanda un, mais sa réponse le déçu. J'en fume souvent depuis qu'on s'est disputé, lâcha-t-il, le regard dans le vide. Il fouilla dans ses poches et sortit un paquet de cigarettes. J'avoue que je voulais te taxer, mais bon, comme t'en a plus, autant que je prenne un des miens, ricana-t-il en ouvrant le paquet pour sortir un joint bien dissimulé. Il le porta à ses lèvres et sortit son briquet de sa poche pour l'allumer. Quand ce fut fait, il tira une latte avant de lui demander des explications sur tout ce bordel. Alek resta stoïque pendant tout le récit de sa meilleure amie, se contentant d'écouter avec patience et compréhension tout ce qu'elle lui racontait : elle avait bien mérité cela, il pouvait au moins l'écouter jusqu'à la fin sans l'interrompre. Son cerveau tournait à plein régime, de qui avait-elle voulu cacher ses sentiments ? C'était sûr que ce n'était pas pour lui, il l'aurait su, mais alors, si ce n'était pas lui, ça ne pouvait être qu'une seule autre personne. T'ES AMOUREUSE D'ADAM ? hurla-t-il en se rendant compte de tout ce que ça avait impliqué. Mais je ne comprends pas, pourquoi ne pas me l'avoir dit ? Tu sais bien que je ne t'aurais jamais trahie. Tu ne m'as pas mis dans la confidence et nous nous sommes presque disputés pour rien.. souffla-t-il, pensif, faisant abstraction de ses excuses. Mais alors.. De puis tous ce temps, alors que lui te considère comme une amie, toi tu l'aimes d'une autre manière et il ne s'en rend pas compte ? Enfin, je ne m'en suis pas rendu compte non plus.. Oh Öznur.. J'suis désolé, si j'avais su je n'aurais jamais réagit comme ça.. Il marqua une pause, pensif. Mais alors toi et Alix, ça a toujours été du vent et donc j'ai peut-être ma.. chance ? Il leva le nez et tira une autre latte de son joint avant de prendre la main d'Öz pour la serrer dans la sienne, compréhensif.

second and last chance

Öznur était surprise de l'entendre dire qu'il fumait aussi depuis leur dispute. Comment avaient-ils pu tous les deux en arriver là ? « Alek... Et le mannequinat alors ? » demanda-t-elle, une lueur d'inquiétude dans le regard. Il était le premier à refuser un verre quand elle en proposait. Une pensée qui lui donna envie de lui emprunter ne serait-ce qu'une latte de ce joint, alors que l'autre partie d'elle, dégoûtée de l'emprise et soudainement venue à la raison, mourrait d'envie de lui arracher des mains pour le jeter. Sauf qu'Alek n'avait plus cinq ans, et il était libre de fumer s'il le souhaitait. Elle zieuta donc le roulé quelques secondes, avant que la situation ne dévie. Évidemment, il comprit aussitôt qu'elle parlait d'Adam. Le fait qu'il le dise à voix haute rendait les choses beaucoup trop réelles, et elle se sentait plus ridicule que jamais. Se mordant la langue pour se taire, elle le laissa parler, touchée par son comportement et agacée envers elle-même. Parce que cette histoire n'avait pas de sens. « Non. Non, j'suis pas amoureuse d'Adam. » C'est sorti tout seul, sous le coup de la panique. « J'suis pas amoureuse, c'est des conneries. J'peux pas l'être, j'ai pas envie de l'être. C'est pour ça que j't'ai rien dit. J'voulais pas que ça arrive,. Si j'te le disais, ça devenait vrai, tu vois, et j'voulais pas. » C'était la conversation la plus ridicule qui soit. Elle s'arrêta là, pour écouter la nouvelle question du russe, serrant sa main dans la sienne en retour, bien que la jeune femme se crispa quelque peu. Elle avait envie de lui dire que oui, il avait le droit de tenter sa chance avec Alix si ça lui faisait plaisir. Sauf qu'au lieu de répondre, elle garda le silence quelques secondes, tentant de faire de l'ordre dans ses idées. Voir Alek heureux était tout ce qu'elle souhaitait. Sauf qu'une part d'elle, plus égoïste, se dit que si elle fait ça, une fois encore, elle se retrouvera seule et isolée. Après tout, Alek ne lui avait pas demandé son avis, la dernière fois qu'il avait embrassé Alix, et elle n'arrêtait pas d'y penser. C'était son problème, à Öznur. D'ailleurs, est-ce qu'ils allaient vraiment pouvoir s'aimer tous les deux ? La dernière fois, Alix lui parlait d'Ava comme si c'était son unique conquête du moment. « T'es assez grand pour savoir quoi faire. T'as pas besoin de moi pour ça, tu le sais déjà. Tu feras le bon choix. » avoue-t-elle, retirant timidement sa main de la sienne pour s'emparer de sa tasse de thé, qu'elle porta machinalement à ses lèvres. Parce qu'elle savait qu'elle avait juré de ne plus dire de mensonges et qu'encore une fois, elle n'arrivait pas à dire la vérité. Sauf qu'en tant que meilleure amie, elle se devait de le faire. Pinçant les lèvres, elle finit par relever la tête vers Alek. « Mais sache que j'ai peur qu'elle te fasse souffrir. Fais attention à toi... S'il te plaît. » Elle se sentait cruelle de lui faire ça. Pourtant, elle savait qu'il ne lui aurait pas pardonné si elle n'avait pas été honnête. Au moins, elle donnait son feu vert. A condition qu'elle ne le retrouve pas le cœur en miettes pour des conneries pareilles. Parce qu'elle ne saurait pas comment gérer toutes ces crises venant de toute part, parce qu'elle ne saurait pas si elle serait la meilleure personne pour consoler son meilleur ami.

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Ça reste mon métier et ça le sera toujours, je m'autorise juste plus de choses qu'avant. J'ai pas grossis pour autant, tout va bien. Alek se mit à l'écouter attentivement, il ne la coupa pas, il se contenta de l'observer, de tenter de comprendre et de mettre toutes les pièces du puzzle ensembles. Et quand il comprit enfin, il ne put pas s'empêcher de hurler sa réponse. Donc t'es amoureuse. C'est pas une honte Öznur. Je comprends pas pourquoi ça te fais tant stresser.. C'est pas grave d'être tombée amoureuse de notre Adam national. Je ne t'en aurais jamais voulu pour ça, et je ne t'en tiendrais jamais rigueur. Et je veux que tu saches que tu es libres de faire ce que tu veux, d'aimer qui tu veux, tant que tu arrêtes de te mentir à toi-même et de me mentir à moi. Encore Adam tu peux lui mentir c'est pas grave, mais moi non, j'suis ton ami le plus proche je te rappelle. Il prit sa main dans la sienne pour la lui serrer et il finit par lui demander une sorte de bénédiction pour Alix et lui. Il avait envie de tenter, de se laisser aller dans quelque chose pour une fois. Il fronça les sourcils en entendant la réponse d'Öznur. C'est censée être ta meilleure amie et tu as une bien piètre opinion de sa personne, lâcha-t-il finalement. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle réagissait comme ça. J'suis majeur et vacciné, je sais ce que je fais, et puis si elle me fait souffrir, bah ce sera la vie ni plus ni moins. Je ne lui en voudrais pas pour ça. Il se tut et observa sa meilleure amie retirer sa main de la sienne. Il eut un petit pincement au cœur mais il tenta de ne pas relever ce geste. Il avait l'impression que plus rien ne serait comme avant, et ça lui faisait mal.

second and last chance

Malgré les sombres pensées qui pouvaient l'habiter pour de multiples raisons, un petit sourire vint éclairer son visage et radoucir son regard. Ce fut de courte durée, mais ça avait bien existé. Évidemment qu'il était son ami le plus proche, elle ne pouvait pas dire le contraire. « Je ne me mens pas. Özdam, ça n'existera pas. Il aime les blondes, il aime Billie. Au fond, j'suis même pas sûre de vouloir qu'il se passe quoi que ce soit avec lui. Je vais juste lui gâcher la vie. Et on se voit plus trop, avec son voyage d'affaires pour le boulot. Il a besoin d'une femme, d'une vraie, pas d'une gamine dans mon genre. » C'était un crève-cœur que de l'avouer. De laisser exploser cette jalousie soudaine qui avait toujours été là. Sa relation tendue avec l'ex d'Adam n'en était que la preuve. De montrer qu'elle n'avait pas envie de devenir femme pour qui que ce soit. « C'est pas une piètre opinion de sa personne. Alix est une fille bien. » Elle pousse un soupir, fracturée entre ces deux parties d'elles-mêmes incapables de se mettre d'accord. « Ça me ferait bizarre, de te voir avec elle, c'est tout. » Au prix d'un effort monstre, elle abandonne sa tasse de thé moitié vidée sur la table pour concentrer son regard sur Alek, plongée dans ses pensées et dans les souvenirs du passé. Elle avait l'impression que le trio n'était plus, ces derniers temps. Comme s'ils avaient, d'un commun accord, décidé de grandir un peu et d'accepter de se séparer pour vivre leur vie chacun de leur côté. La jeune femme n'avait pas été préparée pour ça. C'était trop tôt. Et en même temps, il ne serait jamais vraiment temps pour elle, si elle s'écoutait. « On s'est jamais vu en couple avec qui que ce soit, toi et moi. En vrai couple, je veux dire. » Elle hausse les épaules, comme si ça n'avait pas d'importance, alors que ça en avait pour elle. Elle finit par appuyer sa tête contre le dossier du canapé, fixant le plafond jauni par la cigarette et l'air pollué de l'appartement. « Tout est en train de changer. » Elle avait envie de tout cracher ce qu'elle avait sur le cœur, d'arrêter de réfléchir avant de parler, sauf que son esprit était tellement embrumé qu'elle ne savait pas vraiment si c'était le bon choix. Plus rien n'avait de sens. Heureusement, le retour d'Alek lui mettait du baume au cœur.

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Alek resta silencieux face aux paroles d'Öznur. Au fond, elle n'avait pas tord, Adam en aimait une autre, Billie était toujours dans son coeur et dans sa tête bien qu'elle soit de nouveau en couple. Mais peut-être ne le savait-il pas. Quoi qu'il en soit, il était persuadé que sa meilleure amie avait tord, il pourrait très bien tomber amoureux d'une fille dans son genre, il n'y avait aucun mal à ça. Il leva son regard vers elle, toujours silencieux, les sourcils légèrement froncés. On dirait pas avec ce que tu dis, se contenta-t-il de répondre en haussant les épaules. J'ai confiance en elle, et j'ai confiance en mon jugement. Et puis si jamais je suis blessé, et bien je n'aurais qu'à m'en prendre à moi-même, parce que je n'aurais pas fait attention et que je ne t'aurais pas écouté. Il marqua une pause. Et à ce moment là, tu pourras dire : Je te l'avais dis. Il s'arrêta pour réfléchir quelques secondes mais il fut vite sortit de ses pensées par les paroles de la brune. C'est vrai, admit-il. Mais les choses changent, j'ai changé, tu as changé. C'est normal que rien ne soit plus pareil.. Il se tut et baissa légèrement les yeux. Rien ne serait de toute façon plus pareil entre eux. Il le savait, il lui pardonnerait, mais il n'arriverait jamais à oublier la douleur qu'il avait ressentit en apprenant qu'elle lui avait mentit pendant tant de temps. Ça l'avait vraiment détruit, et il était sûr de ne pas pouvoir placer en elle la même confiance qu'auparavant. Il releva finalement les yeux vers elle pour les planter dans les siens. Rien ne sera plus jamais comme avant.