Oui madame, encore en retard ! ⊱ PANDORE [DONE]

J'étais PERSUADÉE d'avoir répondu, désolée.

•• Secrète, et réservée, il est vrai qu'il est rare que la blondinette parle sur elle. Ici, personne n'est au courant de son ancienne vie en france, personne n'est au courant pour ses parents, personne n'est au courant qu'au fond, tout ça la ronge bien plus qu'elle ne le montre. Mais c'est peut-être ce qu'elle souhaite, au fond. À son « tu veux bien ? » elle se mordille la lèvre. Elle a l'impression de passer pour la méchante sorcière. Bon ok, c'est ce qu'elle est dans l'histoire. Elle a baisse les yeux et regarde ses mains jointes, à présent sur ses genoux. À son ton exagérément reprochant, elle lève ses yeux bleus et amusés vers lui. Un fin sourire éclaire son visage un bref instant. Mademoiselle de Balzac ! Ça lui rappelle bien trop Paris. Mais au fond, la distinction lui plait. « Fais gaffe, ça pourrait être le contraire, Sawyer. » Eh oui, si faut, ça va plutôt être lui qui va avoir du mal à se débarrasser d'elle ! Elle lui fait un clin d'oeil, mais décide après-coup d'être sincère. Pour une fois, une seule au moins dans cet échange. Elle pose un regard calme et sérieux sur lui. Elle a l'impression de maltraiter un enfant, et que quelque chose de grave va lui arriver si elle ne se montre pas moins dure. « Non, sincèrement... » Et voilà, bam, ça bloque ! Pas moyen de mettre des mots sur ce qu'elle pense vraiment, y a comme un barrage intérieur. Mais cette fois, elle décide de le contourner. « ... ça me ferait vraiment plaisir de continuer à te voir.. en dehors du boulot. » Elle garde ses yeux rivés sur lui, quêtant sa réaction. Si faut en fait, il va lui dire qu'il en a marre de ses humeurs et hop, à la poubelle Pandore. Le serveur repart avec leur commande et elle se dit qu'au moins, ils ont encore un petit moment à passer ensemble.

•• Son regard de défi ancré dans celui de la jeune française, il murmure comme un secret. Elle soutient son regard, audacieuse, ne se laissant nullement impressionner. Au contraire même, elle va jusqu'à afficher un sourire presque provocateur. Elle est prête à relever n'importe quel défi et n'a jamais vraiment reculé devant quoi que ce soit. Il semble sceptique lorsqu'elle lui annonce s'être quand même un minimum attachée à lui. Elle est un peu vexée de voir que sa réaction est bien pâle comparé à l'effort qu'il lui a fallu pour lui avouer à lui. Mais au fond, pourquoi se montrerait-il super content, hein ? Le silence retombe et Pandore se jure de ne pas le briser elle-même. Elle a détourné elle aussi son regard et a croisé ses bras sur sa poitrine, observant avec nonchalance un serveur qui déambule plus loin dans le café, comme si c'était plus intéressant – ce qui est faux, au fond. Mais pour elle, elle s'est déjà largement trop manifestée et dévoilée aujourd'hui pour se le permettre encore. Ses paroles la surprennent, égarée quelque part entre les rêveries et les suppositions. Elle laisse s'écouler deux secondes avant de braquer son regard sur lui comme on tourne un projecteur. Elle l'étudie brièvement avant de, à son tour, se pencher plus encore au-dessus de la table, prenant un air secret et mielleux à la fois. « Es-tu vraiment sûr qu'elle existe... ? » demande-t-elle avec une voix mystérieuse. Devine-t-il donc qu'elle se cache, que tout ça n'est qu'une façade ? S'il l'apprécie un minimum, n'est-ce pas sous cet air rebelle et sauvage qu'il l'aime ? Si elle se dévoile aussi fragile qu'une feuille portée sur les rues un soir d'hiver, l'apprécierait-il toujours autant ? Elle se laisse retomber sur sa chaise et lorsque le serveur revient avec leur commande, elle note qu'il s'agit de gobelet pouvant être emportés. « Ça te dit qu'on le prenne dehors ? » Elle commence à se sentir étouffée, cloîtrée dans cette pièce où elle n'a nul moyen de défense, comme par exemple disparaître dans la foule... Elle attend simplement sa réponse, prête à se lever, enroulant ses mains autour du café chaud.

je voulais pas répondre si vite mais j'ai pas résisté. (a)

•• Comment peut-il en être ainsi certain ? Elle ne détourne pas le regard, le fixant comme pour chercher une réponse dans son regard chocolat. Mais c'est peine perdue, le jeune homme est bien loin d'être un livre ouvert et il est l'un des seuls que Pandore a du mal à cerner réellement. Il accepte sa proposition et paie même leurs cafés. Elle le remercie avec un regard plus doux que d'habitude, histoire de lui faire comprendre qu'elle apprécie, quoi. Il lui tient même la porte et elle esquisse un sourire amusé, la franchissant sans un mot, même si les valeurs du jeune brun lui plaisent de plus en plus. Elle fait tourner sa question dans sa tête, sirotant son café comme s'il s'agissait d'un cocktail. Elle n'a pas vraiment l'habitude de parler d'elle. C'est peut-être pour ça qu'elle fait journaliste, d'ailleurs. Parce qu'elle préfère parler des autres. Ça l'atteint moins, vous voyez. Elle a un petit côté égoïste quand il s'agit de se défendre, la petite française. « Aucun. » avoue-t-elle, avant de relever les yeux vers lui. Il a beau avoir trois ans de moins qu'elle, il la dépasse presque d'une tête lorsqu'ils sont debout tous les deux. « J'préfère plutôt bosser en solo, d'habitude. J'ai tendance à m'entendre mal avec mes congénères, c'est comme les sports d'équipes, ça n'a jamais été mon truc. » La comparaison est nulle et elle hausse les épaules, comme si ce simple geste pourrait construire toute un argument à lui-même. « Mais j'avais envie de tester. » Autant dire qu'elle ne le refera plus. Pas que son premier et seul stagiaire lui laisse un mauvais souvenir. Au contraire, et c'est justement ce qui lui fait peur, en fait. « Et toi, j'imagine que tu as fait beaucoup de stages jusqu'ici, non ? » Elle en avait fait aussi pas mal, en France, avant d'avoir son diplôme. Mais il faut dire que ça s'est rarement bien passé. Elle a tendance à tout dire trop franchement, et elle « mettait en danger les organisations ». Voilà pourquoi elle bosse seule, au moins, elle est la seule à payer si elle foire. Enfin, ça, c'est ce qu'elle pensait jusqu'à il y a deux ans. Ils marchent un peu au hasard, et elle désigne l'entrée d'un parc du menton, buvant une gorgée de café, lui demandant donc s'il veut se poser là-bas quelque part au soleil par exemple.

ahah pareil pour moi, je décompresse avant l'abattoir comme tu dis.. "merde" pour toi aussi si ça commence demain.

•• Il manque de s'étouffer et elle fronce légèrement les sourcils, se demandant bien à quoi il pensait. Mais elle ne lui demandera pas. Il lui semble remarquer qu'il est déçu, de quoi elle l'ignore, ou plutôt préfère ne pas s'imaginer, de peur de se faire de faux films. Ses congénères ? Elle fait un pas d'avance et se met en face de lui, marchant à reculons pour pouvoir le regarder droit dans les yeux, un sourire taquin et détendu sur le visage, se relâchant peu à peu au fur et à mesure de leur petite promenade improvisée. « Ils ne me comprennent pas, j'sais pas, j'ai parfois l'impression qu'on vient pas du même monde. » Elle quête sa réaction, parce que sa réponse n'est peut-être pas celle à laquelle il s'attendait. Et en même temps, son regard veut signifier qu'avec lui, c'était différent. Après-tout, ils ne se sont jamais vraiment pris la tête de façon sévère. En même temps, elle était si dure avec lui... Elle se remet à sa place, écoutant son explication sans cacher sa surprise. Elle a tendance à oublier qu'il a un peu de retard, c'est vrai. En même temps, il fait si mature.. et elle ne peut pas nier qu'il est terriblement bon. Elle ne répond tout d'abord rien et s'arrête sur un banc un peu plus loin, lui intimant d'un geste de s'asseoir avec elle. « Parle-moi de toi. D'où viens-tu ? » C'est la première fois qu'elle lui demande vraiment de répondre à des choses personnelles, elle ne sait pas grand chose sur lui. Non, ce n'est pas un problème de curiosité de notre chère Pandore, qui est tout ce qu'il a de plus curieuse, pourtant. Mais elle fonctionne avec le principe que moins elle en sait sur les autres, moins elle s'y attachera. Il semble que ça soit déjà trop tard pour Sawyer au niveau de l'attachement, alors... pourquoi ne pas en apprendre plus sur lui ? Elle prend une gorgée de son café, rivant doucement sur lui son regard clair, avec un fin et discret sourire.

Mais pas de soucis voyons ! Hmm ça dépend des matières ahah, j'espère que toi oui.

•• En effet, la petite française semble de bien bonne humeur tout à coup. Pourquoi ? Par l'idée de cette promenade en tête à tête avec son ancien stagiaire ? Allez savoir ce qu'il se trame dans sa tête, à la petite blonde. L'expression du brun reste neutre, mais cela ne dérange pas trop Panda, qui y trouve là l'occasion de se dire qu'il n'en a pas déjà marre d'elle. Il faut dire que son caractère lunatique et imprévisible a tendance à en agacer plus d'un. Alors qu'ils s'installent sur un banc, son café chaud entre ses doigts glacés, elle lui demande d'où il vient. Elle veut en savoir plus sur lui, quelque chose la pousse à chercher, à se demander ce qu'il a fait avant de venir ici, car elle devine qu'il n'y est pas né. À sa question (rhétorique tout de même) elle esquisse simplement un sourire sans répondre. Bien sûr qu'elle veut savoir. Alors qu'il regarde face à lui, elle décrit tranquillement les traits de son visage, comme si elle voulait se les rappeler parce qu'elle le voyait pour la dernière fois. Elle hoche simplement la tête, silencieuse. Que pourrait-elle lui dire ? Lui demander la raison pour laquelle il est subitement venu ici ? Et s'il cachait quelque chose, comme elle, dont il ne voulait pas parler ? Elle se crispe légèrement lorsqu'il pose une question sur elle mais elle devait s'attendre à ce qu'il la lui retourne. Elle esquisse pourtant un infime sourire. En effet, son accent est on ne peut plus audible. « Je viens de Paris. J'y ai grandi aussi, et je suis partie il y a deux ans. » répond-elle doucement, jouant le jeu de cet interrogatoire improvisé. Buvant une gorgée de son café, elle soupire légèrement (de contentement ou de lassitude on ne le saura sûrement jamais), avant de continuer à réchauffer ses mains autour du gobelet. « Qu'est-ce qui t'a donné envie d'être journaliste ? » demande-t-elle alors soudain, changeant ses questions de registre, posant de nouveau son regard sur lui avec intensité.